L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Dim 14 Fév 2016 01:30 
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Les voilà tous mal amanchés, coincés dans cette grotte avec ce garzok assassin, un terrible choix à faire. Et le wotongoh a le sentiment que le pire vient sans doute des compagnons piégés à ses côtés.

Aux questions de chacun, Hector apporta des réponses, non sans relever l’attitude cavalière du sindel. Ses révélations sommaires fournissent quelques informations sur Brytha. Il la désigne comme une déesse, il évoque une armée, dévouée à l’équilibre, en des termes qui laissent planer des doutes, mais peut-être à même de fédérer des esprits peu soupçonneux : ordre, foi, pureté, équilibre. Rien de tout cela ne convainc Caabon, ni n’éclaire vraiment son jugement, car le discours éveille d’autres interrogations en lui.

S’il laissa à son auditoire de quoi réfléchir, l’envoyé de Brytha ne leur ménagea pas de temps pour réagir, continuant son propos en revenant sur la récompense promise. Elle sera d’or, un or que convoyaient discrètement les enfants, semble-t-il, à leur ceinture. Cependant, l’or n’est pas ce qui intéresse de prime-abord le disciple de Rana : à quoi leur servirait l’or, s’ils demeurent perdus dans le désert ? L’or n’étanche pas la soif, l’or ne nourrit pas, l’or ne prodigue pas d’ombre. Il se contente de briller sous le soleil, à côté des squelettes blanchis. Et à ce stade, le garzok n’a encore rien dit du sort qui serait celui des enfants. Uniquement que leur récompense sera plus grande encore.

Alors qu’il en venait enfin à parler du rituel, Fenouil semble déjà d’une manière ou d’une autre engagé, captivé par un sinolgure, comme si rien n’existait d’autre autour de lui. Et les explications s’avéraient insatisfaisantes pour Caabon, qui s’agaçait de n’entendre que le même discours creux que celui des enfants, propre à recevoir ce que chacun voulait bien y mettre de son côté. Il comprenait cela de la part d’intermédiaires comme eux, un souci du secret de la part de la commanditaire… Venant de ce Hector, cela ne lui plaisait pas du tout. (Soit c’est un pantin, qui ne sait rien, qui se contente de faire de l’esbroufe… soit il nous cache des choses…)

Lorsque Martine réclama après un contenant, le garzok, sans se démonter, alla prendre des mains du shaakt la coupe. Et ce fut le départ d’une succession d’évènements dont le wotongoh sent au fond de ses tripes qu’ils sons susceptibles de tous les mener à leur perte…

Son premier état se tournait vers la fascination, alors que Fenouil s’était mis à réciter la prière. Une lumière naquit du petit gobelin, pour finir par s’en détacher, et s’élever sous la voûte. En vis-à-vis se produisit un phénomène semblable pour le sinolgure, qui exsuda une ombre.

Et aussitôt succéda l’horreur. Hector, qui s’était jusque là tenu derrière le gobelin, trancha la gorge à ce dernier, et recueillit son sang dans la coupe. Etait-ce vraiment nécessaire ? Cela n’empêcha pas la lumière de rencontrer l’ombre, et les deux de s’annuler dans un panache du fumée grise. Tandis que le corps chétif se vidait de son sang, celui plus fort du sinolgure changeait perceptiblement d’aspect, de couleur, pour perdre jusqu’à son air menaçant.

Avec un naturel aussi déconcertant que peut l’être son action, Hector se retourne vers les enfants pour demander quel sera le suivant. Caabon n’a pas besoin de les regarder ou de leur demander pour comprendre qu’ils n’étaient pas conscients de ce qui allait leur être demander, et que leur participation se fondait sur un mensonge, ou tout du moins sur ce qu’il pensait être une forme de trahison ; les sanglots et les cris sont assez éloquents pour lui. L’idée qu’il ne laissera pas un autre enfant verser son sang lui est chevillée au corps. Mais que faire ?

A sa grande consternation, Astérie se lance dans une explication qu’il ne comprend pas plus qu’il n’a saisi celle du garzok. « Avoir fait tout ça pour rien » (Tout ça quoi ? Trainé dans le désert ? Perdu un peu de notre temps et de notre sang ? Voilà donc ce que vaut le dérangement, la vie de quelques enfants…) A la suite de quoi elle parle de bêtes sauvages, de morts à venir si on ne sauve pas les espèces de sinolgure, pour finalement en venir à la proposition de se sacrifier à la place des petits. Et d’inviter les autres à l’imiter de surcroit… (Folie !) Aucun des arguments sommairement assénés ne suffit à dissiper le dégout de Caabon, bien au contraire. Il ne compte pas se sacrifier, pas avant de savoir ce qu’il adviendra de lui, d’eux, des enfants. Un sinolgure a été sauvé, voilà la seule chose à laquelle il a assité. Sans avoir eu l’assurance, en plus, qu’il existe un autre moyen que de verser le sang d’un innocent. Et pire que son sang… Est-ce son âme qui s’est dissipée dans cette grotte ? Le wotongoh le sait de source sûre, il existe des guérisseurs capables de ramener des cadavres justes trépassés à la vie. Pourquoi ne sont-ils pas allés en chercher un, grâce aux pouvoirs merveilleux de voyage des enfants ? Oui, ils auraient versé le sang, mais pour immédiatement leur offrir une seconde chance…

(Et une fois le sacrifice effectué, sommes-nous certains que les sinolgures seront sauvés ? Qu’exigera l’équilibre ? Et qui le fixe ? Nous laissera-t-on partir, témoins du meurtre de ces enfants ?)

Dans ce que le wotongoh considère comme une folie, Aliéron choisit de rejoindre Astérie, avec une nuance toutefois. En préambule à son sacrifice il questionne, veut connaître l’intérêt de Brytha pour ces bêtes. Ce faisant, il ignore l’assaut que mène l’adolescent contre le garzok. Caabon a également remarqué la manœuvre, mais se garde bien d’intervenir, et de courir à sa suite. D’abord, il veut protéger les enfants, et foncer tête baissée ne lui apparaît pas comme le meilleur moyen de parvenir à cette fin. D’autant qu’un être capable de faire apparaître un rocher mérite une approche plus réfléchie. De quels pouvoirs dispose-t-il encore ? Sa belle assurance n’est peut-être pas que de façade, et si, comme il le prétend, sa maîtresse est une déesse, sans doute dispose-t-il de quoi réduire à néant le petit groupe d’un revers de la main. (J’imagine déjà ce qui pourrait advenir s’il fait apparaître au-dessus de l’un d’entre nous un rocher comme celui avec lequel il nous a enfermé…)

Le sindel n’est pas en reste pour agir, même s’il se fend d’un discours pour implorer les deux candidats au sacrifice de renoncer à leur projet. Lui ajoute les mots aux gestes, et pointe du doigt l’ambition de la déesse, dénigre l’ordre, la foi, la pureté, et s’engage à retourner la magie et l’acier contre le meurtrier aux grands airs. Aussi adopte-t-il une pause martiale, et autour de ses armes nait une nébuleuse sombre qui n’inspire rien de bon au wotongoh.

La jeune femme blonde a invité les enfants à fuir dès les premières minutes, mais la tentative paraît déjà vaine à Caabon, qui s’attend à un échec. Ne s’est-il pas retrouvé dans les grottes alors qu’il souhaitait gagner sa cité natale ? Les enfants ne contrôlent probablement pas vraiment leur don, voilà la conclusion à laquelle il est arrivé, et pire, c’est peut-être celle qui leur en a fait cadeau qui en tire les ficelles. Pourtant, il faut bien fuir, d’une manière ou d’une autre, elle a raison. En attendant, elle semble joindre ses efforts à ceux des deux hommes pour s’en prendre au garzok, en criant vers lui d’une manière qui n’a rien de proprement naturel. Le disciple de Rana la soupçonne d’une fois encore recourir à sa magie.

Entre tout cela, il ne compte pas se précipiter. Qu’importe si ses actes passent pour une lâcheté, il ne laissera pas Rana le voir se ruer comme un animal vers un meurtrier si sa vie n’est pas menacée, ni celle des enfants directement. Pire, c’est en risquant sa peau qu’il mettrait en danger ceux dont il se sent responsable. Profitant de la rapide confusion qui s’installe, il donne quelques ordres d’un ton qu’il espère assez ferme pour être obéi dans le calme.

« Martine, rassemble tes amis, ne vous laissez pas prendre, restez derrière moi, éloignez vous. Si tu as une idée pour partir, c’est maintenant. Personne ici ne le laissera vous faire du mal sans vous protéger. »

Inutile de s’interposer entre la magie des uns et celle de leur adversaire. De là où il est, il attendra son tour, qui viendra bien assez tôt.

« Je ne me sacrifierai pas. Et je ne laisserai pas les enfants mourir. Ma confiance va à Rana, elle seule inspire mes actes et mes pensées. Pas Brytha. »


(((1443 mots)))

_________________
* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Dim 14 Fév 2016 20:10 
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Aidée par les deux jeunes humains ainsi que Caabon, le Silnogure est rapidement maîtrisé et enchainé avec ses congénères le long du mur. Il est mal en point mais aucun enfant ne semble avoir souffert des mêmes nouvelles blessures que lui, comme Fenouil dans la salle des cages. Est-ce un miraculeux hasard que dans cette salle où enfants et Silnogures se côtoient en nombre, aucun regard n'aient été échangé ... ou est-ce autrement que le lien se créé, trouvant sa source non dans les actes de chacun mais dans le rôle particulier de Fenouil, élu en chef, si elle ose le nommer ainsi.
Peu de temps après, de la porte dessinée au mur ressorti la jeune Nadine dont Maâra avait raté le départ ; accompagnée des trois derniers aventuriers et du dernier Silnogure, rapidement et facilement attaché.
Quasiment à l'instant où ce dernier se fait enchainé, l'énigmatique phrase inscrite sur le mur commence à briller avant que toute la pièce ne finisse pas baigner littéralement dans la lumière provenant du puits au dessus d'eux. Une lumière qui n'a rien de naturelle, trop brillante, trop parfaite et trop soudaine . Presque aussitôt, un son résonne à l'intérieur des lieux, tout aussi peu naturel que la lueur. Une supplique, provenant de nulle part : "sauvez mon âme"
Quand le son s'arrête, un orque leur apparaît devant le tunnel, seul accès non magique à cette salle en dehors du puits. Un éclat de voix vient aussitôt briser l'étrange silence lourd de sens qui venait de s'installer.
"Hector" ... acclamé par Fenouil. Hector, celui-là même qu'un des enfant venait de décrire comme leur protecteur. Drôle de protecteur se dit alors Maâra en se demandant où était ce dernier pendant leurs durs combats.
Il a en tout cas la carrure de ce qu'il est censé être. C'est un être massif qui se dresse devant eux, grand et massif mais dont l'allure pleine d'assurance dépeint avec l'état physique de tous ceux présent.
Il s'avance jusqu'au centre sans un mot ou un regard vers le petit gobelin ou qui que ce soit d'autre ; pose un sac de toile gris dont le fond est lui teinté d'une couleur ressemblant à du sang ; puis observe tout le monde comme un commandant faisant l'inventaire de ses troupes. Il lève sa main, toujours sans rien dire et soudain, une pierre énorme se matérialise comme lui dans la pièce pour barrer l'accès au tunnel ; les enfermant tous dans la salle sans le moindre effort apparent.
Ce n'est qu'après cela qu'il ouvre la bouche et leur parle d'une voix grave mais étrangement éteinte, donnant à Maâra l'impression qu'elle n'est pas de son fait.
Sans plus se présenter, il entame son récit comme un page lit en public une annonce royale ... ou divine, en l'occurrence. "Au nom de Brytha", il remercie sur un ton neutre les aventuriers d'avoir aider les enfants dans leur mission et qu'ainsi, l'équilibre si cher au coeur de sa maîtresse sera rétabli ; avant de leur promettre d'être grassement récompensé comme si tout d'un coup, les aventuriers soit disant sélectionnés avec soin n'étaient plus que de vulgaire mercenaires.
Peu lui importe de retourner d'où elle vient les poches pleine de Yus, elle ne saurait même pas quoi en faire. Ce que Maâra attend, c'est de savoir ce qu'il entend par équilibre ... énoncé là comme un pamphlet. Mais l'orque au discours hermétique change de sujet et avant que Maâra ou un autre ne puisse lui répondre, il précipite les choses et demande que le rituel commence dès maintenant, comme si rien d'autre ne comptait.

Avant que Fenouil ou les enfants ne s'approche de lui, Hawke intervient tout de même ... avec son tact militaire habituel. D'une voix tranchante et un tutoiement déplacé, il lui pose des questions décousue, comme s'il parlait à un rustre orque. Ce que de toute évidence, Hector n'est pas car il lui répond avec une suffisance toute elfique en lui signifiant qu'avoir aider les enfants ne l'autorise pas à lui parler ainsi, et qu'il n'a l'intention de donner réponses qu'à des phrases construites et complètes.
Le jeune garçon et Caabon interviennent alors. Le premier lui demande simplement qui est réellement Brytha tandis que le second l'interroge sur les tenants et aboutissants du rituel.
Maâra ne cache pas son soulagement en voyant l'orque se détendre un peu. Il se gonfle d'ailleurs de fierté à l'idée de parler plus en détail de sa maîtresse. Car bien qu'ayant ressenti son arrivée et glaner quelques explications grâce à son Faera, Maâra ne sait pas grand chose de Brytha, en dehors des bouleversement de sa propre magie qu'a entraîner l'arrivée de cette entité sur Yuimen, la privant de ses sorts de protection.

L'orque dit alors s'adresser à eux au nom de Brytha, comme si à nouveau il n'était pas maître de ses mots. Brytha dont l'armée oeuvre pour l'équilibre des forces et des puissances, Brytha la purificatrice. Par qui l'ordre sera ramené, par la pureté et la foi, par les magie et l'acier. ((Un discours de propagande, de marionnette, de fanatique sans cervelle ... ça ou rien, c'est pareil.))
Voici ce qu'ils reçoivent en guise d'explication sur qui est Brytha. Et cela est loin de convaincre Maâra qui ne conçoit pas qu'un être, aussi puissant soit-il, venu d'un autre monde puisse comprendre l'équilibre d'un monde comme le sien ... et encore moins en y ramenant l'ordre. Pour Maâra, l'Ordre n'existe pas sur Yuimen. Son monde est fait d'une telle pluralité de peuple, de Dieux, de Foi et de moralité différente qu'aucun Ordre unique n'est possible. Et la pureté ... qui en décide le statut, Brytha elle-même qui ne sait rien de ce monde ?

L'orque poursuit ensuite en leur répétant que de grandes récompenses les attendent. Est-ce ainsi qu'il s'est fait embrigader dans le culte de brytha celui-ci, richesses et récompenses ?! Mais cette fois il précise que la récompenses des enfants sera plus grande car leur participation obligatoire. ((Participation obligatoire ?? qu'est-ce qu'il entend par là.)) se demande Maâra de plus en plus mal à l'aise, ayant soudainement l'image d'un protecteur non pas garant de leur sécurité et leur survie, mais garant de leurs convictions... quitte à les remplacer si elles venaient à faiblir.
Il leur explique enfin, répondant là à la question de Caabon, que le rituel consiste à ramener l'équilibre. Que les silnogures ont été profanés par un serviteur d'Oaxaca ; sans pour autant le nommer ou l'impliquer dans le rituel ; et que seule une âme pure pourra lui rendre ce qui lui a été volé. Que les enfants, grâce à leur générosité aideront à l'oeuvre de Brytha.
Même en mettant de côté le fait qu'il ne répond pas réellement aux attentes et questions de Caabon, quelque chose met mal à l'aise Maâra. Tout ça ressemble à un discours de dupe. ((Générosité et participation obligatoire ?? )) Cela n'a aucun sens pour Maâra, de même qu'une âme pure équilibre une âme souillée.
Maâra a l'impression d'être au milieu d'une farce où des puissants se servent de gens simples comme tous ici présent pour leur amusement personnel, qu'au lieu d'oeuvrer d'eux-mêmes ils jouent à faire croire ceci ou cela aux moins puissants pour combler leur ennui.

Et elle ne semble pas être la seule à être totalement perdue et perturbée par les paroles de l'orque. Orque qui d'ailleurs pense avoir répondu et en avoir fini avec les explications car il s'empresse de résoudre la question de la coupe en demandant au shaakt de lui tendre son gobelet en bois. ((Une seule coupe suffit ? mais pleine de quoi ?))
Rapidement, Fenouil, plus volontaire que jamais car semblant être soudainement hypnotisé par l'un des silnogure, s'avance au centre du puits de lumière et entame la prière avant que quelqu'un ne puisse faire le moindre geste.

- Je te salue Silnogure, animal profané par l'esprit du mal
Laisse moi t'aider à retrouver ta véritable nature.
En acceptant mon offrande.

- Offrande !?! s'entend alors dire Maâra d'une voix enraillée.

Une lumière blanche entoure alors le corps de Fenouil et une ombre noire celui du Silnogure. L'une et l'autre se rapproche sans se toucher et tous restent un instant immobile face à ce phénomène ... tout sauf un : Hector. D'un geste net et froid il tranche la gorge du petit gobelin et le retient comme une poupée de chiffon afin que son sang remplisse le gobelet.
Sous le choc, Maâra reste bouche bée ... se rendant compte à quel point sa propre naïveté venait de coûter la vie d'un innocent. Son visage éternellement marqué par la surprise était le résultat de ce que l'orque avait nommé générosité obligatoire.
La bête profanée hurle quand l'âme silencieuse du sacrifié l'emprisonne. Aussitôt les yeux de l'animal reprennent leur couleur d'origine et toute sauvagerie semble le quitter. ((En est-il ainsi de tous ceux de sa race ?))

Hector lâche le corps sans vie de Fenouil et se redresse, fier et aucunement troublé par son geste.
"Qui sera le prochain ?" demande-t-il alors avec sa neutralité éteinte.

Les enfants hurlents, chacun essayant de se cacher, se protéger ou fuir pour l'une d'entre eux. Charlène vient directement se cacher derrière Maâra qui d'une geste protecteur inconscient la cache sous sa cape, comme si ça allait changer quelque chose.


La première à intervenir est l'humaine rousse mais Maâra n'entend qu'à moitié ce qui se dit et se fait, troublée, choquée et complètement perdue.
La sindel entend l'humaine se proposer comme la suivante à être sacrifiée. Un acte sans doute dicté par le courage mais Maâra se demande alors en quoi elle plutôt qu'un enfant rend les choses plus acceptables ... le volontariat du sacrifié change-t-il le fait qu'une soit disant Déesse a décréter qu'une victime innocente rétablit l'équilibre d'un mal fait à un autre innocent ?? Et qui décide quel enfant sera sauver au détriment d'un autre : l'humaine ? juste avant de mourir ?
L'acte de l'humaine est rapidement copié par le guerrier Hafiz, ce qui n'étonne pas Maâra. Ce dernier en revanche ne se dirige pas directement vers le centre et n'entame pas la prière comme Astérie ; lui tente de questionner l'orque sur l'intérêt de Brytha dans cette histoire.

Mais l'orque aura sans doute autre chose de plus urgent à régler car les deux jeunes humains sont eux devenus fous de colère, contrairement à Maâra qui n'arrive pas encore à bouger un muscle, et attaque directement l'orque, vite rejoint par le militaire sindel.
La jeune humaine, avant que son aura ne s'entoure de magie sombre, s'adresse aux enfants et leur ordonne de fuir.
A cet instant, Maâra resserre son étreinte sur Charlène et lui demande de rester avec elle.
- Reste derrière moi, c'est Brytha qui contrôle les portes Charlène, qui sait où vous atterrirez.

Un doute visiblement partagé par l'humain noir car il donne le même ordre qu'elle, mais contrairement à elle, à tous les enfants.
Caabon, dans tout ce chaos, annonce qu'il se refuse lui à se sacrifier et Maâra prend soudainement conscience qu'elle partage son avis, se demandant ce qui arriverait aux enfants et aux centaines de Silnogures si leur sacrifice était finalement vain. Et la question de la pureté des âmes n'avait rien à voir dans sa décision, car que ce soit Hawke ou même Brytha, personne n'était apte selon elle à décider de la pureté ou non pureté d'une âme. Le concept même de pureté lui était d'ailleurs difficile à concevoir étant donné la nature même du leur monde.

La situation a maintenant dégénérée à un niveau tel qu'elle n'ose émettre un avis ou prononcer un mot, bien consciente qu'elle seule les entendra ... mais il fallait bien tenter quelque chose.
Elle ordonne mentalement à Stor Varg de se faufiler parmi l'attroupement autour de Hector et de tenter de lui voler le sac, car parmi les nombreux sujet évoqués par ses camarades, celui du sac est le seul à n'avoir eu aucun semblant de réponse.

De son côté, elle tente une chose folle. Aussi folle que tout ce qui se passe autour d'elle.

- Brytha ! hurle-t-elle comme si elle l'invoquait. Dans votre monde on peut peut-être équilibrer le mal fait à un être innocent en en faisant autant à un autre, mais pas ici ! Une âme pure contre une âme souillée ça n'a pas de sens ... que faites-vous de ceux qui ont profané toutes ces races ? Quel est cet équilibre bancal où vous laissez des profanateurs vivre et où vous assassinez des innocents ? Ouvrez donc vos portes magiques vers les coupables et on vous ramènera vos sacrifiés ... l'âme des profanateurs contre celle des profanés !


((2100 mots
Stor varg : tente de voler le sac de hector
Maâra tente de faire intervenir brytha))

_________________
Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Mer 17 Fév 2016 04:52 
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Les chemins des volcans (P44)


Pour tous

Jet de dés Dems Attaque: Échec
Jet de dés: Riposte Hector: Réussite
Jet de dés Hawke Attaque: Réussite de justesse !
Jet de dés Naya Attaque: Réussite
Jet de dés Stor Vorg: vol: Réussite


Son poignard ensanglanté toujours en main, adoptant la même attitude fière, Hector acquiesça aux propos d'Astérie:

"Vous avez tout compris, dix jeunes vies pour sauver dix espèces entières, sans compter toutes les vies humaines que ces bestioles ont et vont massacrer si rien n'est fait. "

Fabiolo et sa jeune soeur Huguette n'accueillirent pas les propos d'Astérie avec le même enthousiasme, mais demeurèrent silencieux, captant tout de même son regard triste. À l'annonce de son désir de se sacrifier à leur place, les deux jumelles ouvrirent grand leurs yeux et plaquèrent leurs mains devant leur bouche. Fabiolo, les yeux fermés, semblait prier.

Le courage de la dame rousse était grand ! Lorsqu'elle récita la prière du rituel, il ne se passa rien... Aucun lien ne sembla s'établir avec un silnogure, aucune âme ne sortit de leurs corps respectifs.

Hector, lui expliqua alors:

"Tout d'abord, aucun contact n'avait été établi entre vous et l'un de ces silnogure. Pour qu'il s'établisse, il est nécessaire d'avoir une âme pure. Vous êtes bonne, mais votre âme n'est pas aussi pure que celles de ces enfants précisément. Ceux-ci ont d'ailleurs été soigneusement choisis. "

Il allait se retourner vers Aliéron, lorsque Dems le prix de court et sauta dessus. Mais l'adolescent avait surestimé ses forces ou sous-estimé celle de l'orque de haute stature. À vouloir tenter deux actions, il les rata toutes les deux. Non seulement le poignard frappa le vide, mais l'orque nullement ébranlé, repoussa sans difficulté Dems.

N'ayant apparemment pas l'intention de riposter à l'attaque de Dems, il se contenta de se protéger. Après quelques secondes de concentration, sa peau prit peu à peu l'aspect de roches.

Ces mouvements ralentis, il se tourna enfin vers Aliéron :

"Votre logique est bonne, votre acte de bravoure louable, mais vous ne pouvez, pas plus que la dame rousse, vous sacrifier pour épargner les enfants. "

Puis il enchaîna en répondant à la question d'Aliéron :

" Pour Brytha, l'intérêt, c'est l'équilibre avant tout. Karsinar a profané les silnogures en souillant leur âme, et la seule façon pour Brytha de sauver leur âme souillée est d'en sacrifier des pures. Une âme pure pour une âme souillée. "

Il n'eut le temps d'en dire davantage, puisque Hawke en colère et hargneux tentait de convaincre Astérie et Aliéron de changer d'opinion. Et sans que l'orque ne s'en doute, Hawke relâcha un fluide sombre sur lui. Ce fluide le frappa de pleins fouets. Hector s'arrêta net et parut légèrement confus, désemparé, le temps de quelques secondes.

Un temps court, mais suffisant pour l'empêcher d'esquiver l'attaque de la jeune adolescente envahie soudainement par une colère noire. Hurlant à plein poumons, Naya cracha un horrible monstre fait d'ombre. Monstre qui sauta sur le grand orque. Malgré son apparente invulnérabilité, celui-ci surpris, intimidé, recula rapidement de deux pas.

Malgré qu'il fut secoué, il se retourna vers Naya pour lui déclarer :

" Rien ne sert de tenter de me tuer. Ma mort ne changera rien au rituel qui devra s'accomplir. Si vous me tuez maintenant, en supposant que vous réussisiez, vous aurez l'odieux de verser vous-même le sang des enfants afin de terminer le rituel et d'entrer chez vous."

Ses paroles étaient-elles vérité ? ou interprétation ? ou mensonges honteux ? Rien pour le moment ne le laissait deviner.

Et à aucun moment, Hector ne tenta de blesser ses attaquants. Cela n'était peut-être pas son but, ou bien le moment n'était peut-être pas venu.

Martine écouta attentivement Caabon, puis regarda Martin. A deux reprises, elle avait voulu parler et à deux reprises Martin l'en avait empêché, mais cette fois il ne s'opposa pas. Elle plongea donc la main dans son sac et en sortit un casque de fer rouillé. Fabiolo l'imita en retirant du sien, une épaulière rouillée et une épée courte en mauvais état, Martin fouilla à son tour dévoila deux jambières rouillées. Nadine qui les doigts en sang à s'écorcher les doigts à tenter de dessiner en vain une porte avec un minuscule bout de craie, rejoint enfin les autres enfants. Les voyants vider leur sac, elle fit de même et montra un vieux bouclier rouillé et une dague en mauvais état.
Martine expliqua alors:
"Nous avions Hector pour nous protéger, mais aussi ces pièces d'armures" Avant que Caabon ou un autre aventurier ne mentionnent le mauvais état et la possible inutilité de ces morceaux disparates d'armures, Martine déposa son casque au sol. Les autres enfant jetèrent les leurs aux mêmes endroits, formant ainsi un "tas de ferraille". Puis le tas de ferraille s'illumina, la rouille disparut et peu à peu, le métal se transforma pour former une chose qui se releva.

Image


Cette armure immense prit place devant les enfants, servant de bouclier. Cette apparition attira l'attention de Hector qui pour une fois perdit son calme et jura tout bas.

Stor Vorg profita de ce moment pour se faufiler et s'emparer du sac d'Hector, et comme Maâra l'avait pressentie, la couleur rouge apparaissant au fond du sac n'était autre que du sang. Lorsque Maâra ouvrit le sac apporté par son compagnon, elle put en sortir deux rats ensanglantés. Autour de leur cou de petit collier muni d'une médaille chacun, sur laquelle Maâra pu lire : Répertoire et bouquin. Il n'y avait plus de doutes, il s'agissait des deux rats de bibliothèques assistant la lutine et bibliothécaire Claudy.

Hector, s'adressa alors à Astérie et Aliéron qu'il considérait ses alliés désormais

"Détruisez cette chose, elle est une entrave à la libération des silnogures."

Aux supplications de Maâra, Brytha ne répondit. Ses arguments même sensés n'avaient aucunes oreilles pour l'écouter. Sa demande fut vaine, au grand désespoir de Charlène qui toujours cachée sous la cape de Maâra sanglotait.

((( L'orque utilisa la sort : Chair de pierre.
Les liens url aux équipements des enfants servent à vous indiquer qu'ils les possédaient depuis le tout début )))

Hawke: XP: 1,5 (post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (tentative de dissuasion) 1(Attaque)
Naya: XP: 1,5 (post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (aide enfants) 1 (attaque)
Dems XP: 1,5 (post) 0,5 (délai respecté) 1 (question)
Astérie: XP: 1,5 (post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (tentative persuasion) 1 (sacrifice)
Caabon XP: 2(post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (mot) 0,5 (protection enfant) 0,5 (info enfant)
Aliéron: XP 1 (post ) 0,5 (délai respecté) 1 (sacrifice) 0,5 (question)

Maâra: XP: 3,5 (post) 0,5 (protection enfant) 0,5 (vol sac) 0,5 (invocation de Brytha)

_________________
Image

À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Jeu 18 Fév 2016 22:36 
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Avant même d’être atteint par la première attaque du jeune homme, l’orque réussit à répondre à Astérie suite à l’échec de sa tentative et sa vaine prière. Il explique alors que plusieurs raisons sont en cause, qu’il faut qu’un contact se créé entre l’élu et la bête, comme se fut le cas pour Fenouil dans la salle des cages ; et que bien que bonne en tant qu’être humain, l’âme d’Astérie n’est pas aussi pure que celle des enfants qui ont par ailleurs été soigneusement choisis.
Soigneusement choisis, et en quantité se dit alors Maâra en sentant Charlène se presser un peu plus contre elle. Son groupe a disparu, les autres enfants quelque part dans ces cavernes, ou mort. Mais quel était la part de chance de l’avoir rencontrée dans cette caverne derrière l’oasis ? faisant d’elle la dixième pièce à sacrifier. Dans son état actuel, nul doute qu’elle soit incapable de lui répondre, mais l’elfe grise aurait aimé lui demander si elle connait elle aussi ce Hector.

Plus que la jeune Sindel, c’est ce qui se passe devant ses yeux qui la trouble le plus. L’orque ne répond pas aux attaques et après l’échec du jeune homme, il lance un sort de protection et une couche protectrice comme faite de roche recouvre entièrement sa peau. Il prend même le temps de répondre à Aliéron, comme s’il ne craignait plus rien ; avouant que l’intérêt de Brytha est l’équilibre avant tout, que Karsinar a profané touts ces bêtes et que la seule façon pour sa Déesse de les sauver et d’en sacrifier des pures. La seule façon, ou la plus facile pour elle ? Qui bien qu’œuvrant pour la purification, préfère assassiner des innocents plutôt que punir et s’en prendre à un être puissant sous la protection de la reine d’Omyre.

Il n’en dit cependant pas plus car le fluide du militaire Sindel l’atteint de plein fouet. L’orque semble confus, perturbé sans doute de ne pas être aussi l’abri qu’escompté. Quelques secondes qui laissent l’occasion à la jeune femme de l’atteindre à son tour par ses fluides … de même nature que Hawke. L’ombre qu’elle crache se transforme en un monstre qui saute vers Hector, le manquant de peu. Le colosse vert recule, visiblement intimidé et ayant perdu de sa superbe. Malgré la crainte que Maâra a l’impression de détecter en lui, il se contente de répondre, tentant de les convaincre de l’inutilité de leur acte. Que lui mort, ils devront tuer eux-mêmes les enfants. Mais sa suffisance n’est plus là et ses mots sonnent faux aux oreilles de la Sindel.

C’est au même instant que certains enfants sortent de leur sac des équipements d’armure. La plupart, voir la totalité sont en piteux état, rouillés et inutilisables en tout cas contre l’orque. Dans le lot, Maâra reconnait le bouclier et la dague avec lesquels Nadine faisait tant de bruit pour attirer du monde à Yarthiss mais avant qu’elle ne puisse se demander ce qu’ils comptent faire de ces breloques, Martin explique qu’ils n’avaient pas qu’Hector pour les protéger, mais aussi ces vieilles pièces d’armures.
C’est déjà bien étrange de les entendre nommer Hector comme leur protecteur mais ce qui se passe lorsqu’ils les jettent tous en tas l’est encore plus. Les objets s’illuminent soudain, la rouille se dissipe et le métal fusionne pour faire apparaître un immense guerrier en armure.

Hector perd toute assurance et suffisance à la vue de cette chose et jure tout bas, visiblement contrarié et suffisamment distrait d’ailleurs pour permettre à Stor Varg de se faufiler et repartir vers sa maîtresse avec le sac entre les crocs.
A l’intérieur, l’odeur du sang est forte. Maâra en sort deux rats ensanglantés ayant autour du cou une médaille, où est inscrit « répertoire » pour l’une et « bouquin » pur l’autre. Les rats de la bibliothèque de Claudy. Sur le moment, l’elfe grise ne souvient plus si la lutine lui avait confirmé avoir des liens avec Brytha mais liens ou pas, ces cadavres entre les mains de l’orque ne font que perturber un peu plus Maâra sur le statut et le rôle de ce dernier.

Des doutes et questionnement qui trouve un point d’encrage très fort dans les mots prononcés par l’orque au même instant. S’adressant à Astérie et Aliéron, les somment de détruire la chose en armure car elle n’est qu’une entrave à la libération des Silnogures.

Sortant les cadavres du sac, Maâra s’écrit :

- Stop, arrêtez !
Une entrave à la mission ? Cette chose est de toute évidence un présent de Brytha aux enfants, tout comme votre présence et votre soit disant protection, ou le pouvoir d’utiliser ces portes magiques. Tout était là pour la réussite de la mission, et non pour l’entraver.
Et ces rats aussi étaient une entrave ? Et Claudy, celle qui a accepté de ne plus voir la lumière du jour en devenant la gardienne de la bibliothèque, vous l’avez tué elle aussi ? Pourquoi, pour avoir laisser un père venir en aide à ses enfants … ou pour autre chose ?
Pourquoi avoir soudainement peur du second protecteur Hector ? Pourquoi vouloir le détruire alors que vous n’avez fait qu’esquiver nos attaques sans répondre ? De quoi avez-vous peur, de la vérité ?
Est-ce vous qui deviez mourir ici, à la place des enfants ? Vous qui êtes un fidèle de Brytha la Purificatrice, un de ses sbires gris. La purificatrice ne saurait s’entourer d’êtres impurs.
Est-ce votre sang qui aurait du remplir cette coupe ? Vous, le plus pur d’entre nous, béni et purifié par la Déesse elle-même pour œuvrer en son nom ?



((930 mots))

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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Sam 20 Fév 2016 01:02 
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Malgré la situation plus que tendue, Hector ne se laisse pas démonter ; la confiance lui vient-elle d’être soutenu par deux des membres du groupe, face à une adversité divisée ? En effet, Maâra s’est ralliée à une position plus mesurée que Dems, Naya et Hawke, en choisissant d’interpeller la déesse en personne. Mais si son regard était braqué sur le théâtre minéral où se jouait un drame bien singulier, elle n’en fit rien savoir explicitement.

Aussi le garzok en profite-t-il pour renforcer sa position auprès des deux volontaires au sacrifice. Cependant, il ne fait rien d’autre que se répéter, et s’il espère convaincre ceux qui ont choisi de mettre un premier pied dans la tombe, Caabon n’est en rien satisfait de ce qu’il considère de plus en plus comme un baratin. Au final, c’est leur initiative qu’il décourage, en martelant que c’est aux enfants de se sacrifier. Parce qu’ils ont une âme pure. Parce qu’ils ont été soigneusement choisis. (De mieux en mieux… ils ont cherché les perles rares… De vrais innocents…)

Pourtant, alors que ses paroles s’estompent contre la voûte, le groupe des assaillants parvient à lui imposer une réaction. La lame de Dems est déviée par quelque magie qui un instant change en pierre la peau verte, si bien que le poignard a sans doute plus souffert que l’émissaire de Brytha. En revanche, la puissance combinée de Hawke et Naya parvient à émousser l’apparence du personnage. Par contre, l’offensive de la jeune femme déstabilise le wotongoh, qui peste entre ses dents lorsque l’ombre s’élance. (Mais à quoi pensent ces magiciens ! Et s’il avait décidé de faire s’écrouler la roche sur nous ? Il peut arrêter une lame, c’est bon à savoir. Peut-être que si je le prends de vitesse, il n’aura pas le temps de réagir… Ou le sonner avec le ki… Enfin vu ce que ceux-là ont réussi avec leur magie, il va falloir faire un peu plus que ce qu’il a fallu pour sonner les bestiaux… Sans compter que la réaction des deux autres est maintenant incertaine. S’ils veulent bien risquer leur peau pour que soient sauvés ces animaux, pourquoi ne pas risquer la nôtre ?)

A cette tentative de le neutraliser, le garzok répond simplement qu’elle est vaine, sans riposter contre aucun de ses agresseurs, et déclare qu’ils devront eux-mêmes procéder au sacrifice pour rentrer chez eux. Des paroles, encore, sans preuves. Vu le flou dans lequel il progresse depuis qu’il a franchi la mystérieuse porte, en Nosvéris, Caabon n’est pas du tout enclin à croire des affirmations aussi brutes. D’autant moins lorsqu’elles sont prononcées par un homme ayant exécuté de sang-froid un petit gobelin plein de bonne volonté, prêt à faire de même avec une poignée de gamin terrorisés, sans le moindre avertissement ni éclaircissement convaincant.

« Pour ce qui est de rentrer, je compte me débrouiller. Et faire en sorte que nous rentrions tous. Pas question de laisser un cadavre de plus ici. »

A ce moment, les enfants choisissent de tirer une carte de leur manche, dans un mouvement que le wotongoh ne comprend pas de prime abord. Voilà qu’ils se mettent à déballer des vieilles pièces d’armure, et à les déposer sur le sol. Martine parle alors d’une autre protection qu’Hector. Une nouvelle magie se met en œuvre, comme pour combattre celle jusque là mobilisée, et les pièces d’armure une à une se joignent pour former un corps armé d’une lourde hache. Est-ce un être vivant qui vient de se matérialiser sous les plaques de métal, un spectre, ou une manifestation d’un pouvoir supérieur. Impossible de savoir.

Le trouble que cause à Hector cette apparition est la seule chose dont Caabon est à peu près certain. La superbe du garzok tombe comme un voile soufflé par le vent lorsqu’il se met à jurer, puis à ordonner à Aliéron et Astérie de neutraliser l’armure, qu’il désigne comme obstacle à la libération des sinolgures. Comme pour enfoncer le clou, la créature non-morte de la nécromancienne parvient à subtiliser le sac, qu’il amène à sa maîtresse, et dont elle tire deux rats ensanglanté.

Cette découverte semble structurer le discours qu’elle adresse aux opposants en présence. L’armure, à ce qu’elle prétend, est aussi un présent de Brytha, à l’image des portes magiques. La théorie qu’elle expose sous la forme de questions accusatrices ne manque pas d’audace : Hector aurait dû se sacrifier, car pur, être choisi par la déesse dont il se revendique le représentant. Faute de connaître cette déesse, le jeune wotongoh ne sait quel crédit accorder à ces allégations, cependant, il reconnaît qu’elles sont susceptibles de jeter un doute salutaire sur la légitimité du garzok. (Peut-être cela suffira-t-il à renverser la vapeur en notre faveur.) En tout cas, il a l’impression qu’il faudra peser su’l piton pour éviter un massacre, ou que le garzok perde patience et finisse par riposter coup pour coup à une nouvelle agression.

« Je me pose également des questions. Vous n’avez fait que répéter sans cesse les mêmes mots, et je ne les entends pas comme des explications qui me convaincront de sacrifier des enfants. » Se tournant vers les cinq acteurs dans la pièce ayant fait le choix de se ranger ou de s’opposer, il leur déclare comme au garzok. « Assez de sang a coulé. La mort de Fenouil, la mort du père de ces enfants, et d’autres encore. Je ne souhaite pas qu’il y ait d’autres cadavres dans ce désert. Je ne m’opposerai qu’à ceux qui chercheront à nous contraindre. Que ceux qui veulent mourir librement le fassent, que ceux qui veulent partir en aient les moyens, et que ces enfants puissent rejoindre leur famille et leurs parents. Voilà ce que je demande. La mort de Fenouil m’attriste, mais l’heure n’est pas à le venger. Et j’implore ceux qui tiennent absolument à sauver les sinolgures à se demander s’il n’existe pas un autre moyen de défaire ce qui a été fait. Pourquoi ces bêtes ont été modifiées ? Pour qu’elles soient des monstres ? Ou pour nous pousser à devenir des monstres ? »

Sa phrase achevée, il demande à Martine sans chercher à couvrir sa voix : « Si tu peux commander à cette armure, je t’en prie, fais en sorte qu’il n’y ait pas plus de mort pour rien. »

A tout hasard, il adresse aussi au shaakt, avec les rudiments de la langue apprise à Gwadh, un mot, au cas où il n’aurait pas compris son précédent propos : « Je ne veux pas me battre. Je veux rentrer avec les enfants. Pas plus de morts. »


(((1097 mots)))

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* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Sam 20 Fév 2016 23:27 
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Les autres aventuriers réagissent tour à tour. S'ensuit donc un bordel dans lequel certains sont plutôt inutiles. Comme je l'avais prévu, Aliéron et Asterie ne sont pas assez purs pour échanger leurs âmes. Comme quoi, des fois c'est pas mal de m'écouter. L'adolescent foire son attaque et se fait repousser par l'orque. En même temps faut dire qu'il est solide, par rapport au gosse. Quelques secondes de concentration suffirent au magicien de terre, visiblement, pour changer lancer un sort de protection. Désormais, sa peau semble être faite de roche. Chier' ! Maintenant c'est mort pour le prendre par surprise et tenter un coup d'éclat.

Le Vert continue donc de débiter son flot de bêtise inintéressante. L'équilibre, Karsinar, tout ça tout ça. C'est à ce moment-là que je relâche mon flot de colère. J'en ai marre d'entendre sa voix de sale vert pourrie jusqu'à la moelle. Malheureusement mon attaque ne lui fit pas grand chose. Le voilà désemparé pendant quelque temps, mais rien de plus. Il arrive à esquiver à moitié le sort d'une autre magicienne. Une manieuse de fluide d'ombre, tiens tiens !
Le Vert arrive quand même à nous sortir un vieux mensonge en nous affirmant que si on le tuer maintenant, il nous faudra quand même verser le sang des enfants.

Puis les gosses font quelque chose d'hallucinant. Ils sortent tous une pièce d'armure rouillées différentes, et la jettent en tas désordonnée par terre. Le tas s'illumine lorsque la dernière des pièces de métal est déposée. C'est alors qu'une sorte d'armure magique s'assemble et se relève, sombre comme la mort. Je souris en voyant Hector jurer. Tiens, la face pourrie aurait-elle la frousse ?
Maära s'écrie alors, deux petits cadavres de bestioles dans les mains, qu'il faut tout arrêter. Elle pose un flot de questions dont je ne connais nullement la réponse. Je ne peux pas aider, là. En revanche, elle enfonce bien le coup sur la soit disante pureté prônée par Brytha et ses fanatiques.

L'aventurier sombre et silencieux prit ensuite la parole. Calme comme une douce brise, il regarde tout le monde et déclare qu'il y a eu trop de morts. Et qu'il n'y en aura pas davantage. Il demande qu'on foute la paix aux enfants, et que ce qui veulent mourir ici librement, le fasse. Il pose le doigt sur le nœud de la quête. Sauver les Silnogures. Finalement, pourquoi ont-ils été corrompus ? Par qui et pourquoi ? Sûrement pas pour que l'on sacrifie des enfants. Sûrement pas pour faire de nous des tueurs.

Je range mes armes, relevant la tête en serrant légèrement les dents. J'aurai bien explosé le petit crâne de cette face verte. Il le mérite tellement... Mais l'aventurier à raison, cela ne sert peut-être à rien.

« Je refuse de tuer ces gosses. Alors faites les rentrer.

Moi je veux des explications, Hector. On ne va pas y passer deux semaines. »


Ma colère est retombée, comme elle est arrivée. Comment se fais ce ? Je ne sais. L'adrénaline d'une situation compliquée et dangereuse ? Le souhait d'utiliser mes fluides obscurs ? Sûrement.

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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Mer 24 Fév 2016 13:56 
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Dems est repoussé par le Garzok d'un simple geste de la main, tandis que le Sindel se joint à nous dans l'effort de guerre contre ce marionnettiste fou qui cherche à faire de nous des complices des meurtres qu'il désire commettre. Il est manifeste que l'idée de se sacrifier est une stupidité absolue, même le Garzok est d'accord avec cela. D'ailleurs, le rituel de la femme rousse n'aboutit à rien, même pas l'ombre d'un début de fusion, et nul n'a besoin de verser son sang pour comprendre qu'il ne s'agit là que d'un échec cuisant. Forcément, la peau verte en profite pour nous marteler une nouvelle fois son discours débile, les âmes ne sont pas assez pures, il faut à tout prix les gamins, ça va sauver plein de vie, ... Mais il se prend pour qui ce monstre ?

Ma colère éclate alors, tonitruante, se matérialisant sous la forme d'un monstre d'ombre pur qui vient faire reculer le Garzok, ah, il paraît moins brave la peau verte quand il touche un peu toute la haine qu'il peut m'inspirer. Le tuer ? Non, je désire juste le faire souffrir, pas le tuer, pas tout de suite du moins. Et il est hors de question que je m'occupe de trancher la gorge à qui que ce soit, comme si j'allais accomplir ce rituel à sa place. Et que personne d'autres dans la salle n'essaye de toucher à ces mômes, sinon je le congèle ou le noie.

Je m'apprête à concentrer une nouvelle fois ma magie, la rage coulant toujours dans mes yeux et dans mon coeur. Il me faut une arme, de quoi lutter contre lui quand mes fluides seront séchés, car je sais que ma magie n'est point éternelle. Une lame, oui voilà ce qu'il me faut. Une épée au coeur aussi glacial que la froideur de Yuia mais aussi sombre et ténébreuse que la haine qui m'envahit. Concentrée, je m'occupe de ma magie, il faut que ce sort soit parfait, que l'épée soit tranchante et impressionnante à la fois. Elle doit être porteuse de l'ombre de la colère et être tranchante et mortelle comme un glacier des hautes montagnes.

(((tentative d'apprentissage de sort : Arme magique : Crée une arme magique dont l'apparence, la couleur, dépend de l'élément utilisé pour l'invoquer. L'arme utilise la maîtrise AA de l'enchanteur uniquement, mais utilise sa magie. bonus de l'arme = mag+1/lvl du sort. Dure lvl/2 tours.)))

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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Jeu 25 Fév 2016 16:35 
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Les réactions sont diverses. Trop diverses pour parvenir à un consensus. Aliéron, convaincu par mes propos, rejoint ma position et offre à son tour son sacrifice pour sauver la vie des enfants en sacrifiant la sienne à la place. Hector, l’orc au nom étrange, m’indique même comme correcte la logique de ma pensée : qui sauve ces dix silnogures sauve l’espèce entière qui y est associée. Une, à peine, par le sacrifice de Fenouil. Neuf autres que des aventuriers irréfléchis et bercés de morale ethnocentrique remettent en cause pour les mauvaises raisons. Deux clans, dans ceux-là, se dessinent : ceux, les modérés, qui considèrent la vie des enfants comme trop précieuse pour être ainsi donnée, et souhaitent avant tout les sauver, espérant une autre solution pour sauver les espèces maudites sans faire couler plus de sang. Ça serait évidemment la meilleure solution. Mais après tout ce temps passé à crapahuter dans ces couloirs vides, c’est la seule qui nous est apparue. La seule qui nous a été proposée. C’est faire acte de foi que de la croire possible, mais… n’en a-t-on pas besoin, à ce niveau ? Car il n’y a nulle autre issue à ce problème. Pas de visibles, en tout cas. Pas qui nous permettrait d’arrêter le massacre que ces créatures innocentes et changées par un esprit malin sont en train de commettre sur d’autres, adultes comme enfants, des peuples d’ici, sur Naora. Et qu’ils commettront jusqu’à ce qu’ils aient été tous tués. Éradiqués. L’elfe grise, invoquant Brytha dans ses paroles, et l’homme à la peau sombre qui m’a soignée, préférant Rana à cette dernière, et refusant d’accomplir un rituel dont il ne connaitrait pas les tenants et aboutissants. Je ne peux nier une certaine sagesse chez ces deux êtres… Même si la sagesse seule ne sauvera pas ces êtres.

Et puis, l’autre sous-catégorie dans la troupe des ethnocentristes tristes de devoir sacrifier l’innocence incarnée parce que, pauvre de leurs esprits faibles, ça les choquerait trop, il y a les imbéciles belliqueux. Les acharnés de la violence, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et qui, sous prétexte de ne vouloir tuer des mômes, s’attaquent gratuitement à un être qui ne les agresse même pas, et dont ils ignorent tout. Des abrutis finis qui mettent la violence en avant parce que selon eux, c’est mieux qu’un sacrifice volontaire pur un but plus noble. La bêtise de ceux-là est inacceptable. Hawke, les deux mômes qui m’avaient pourtant paru sensés. De vrais débiles, en vérité. Le premier, l’elfe gris, ose se prétendre chantre de la paix et l’instant d’après se fourvoie et se contredit en attaquant l’orc d’un sortilège. Pareillement, le môme plus âgé, qui fonce sans polémiquer sur le peau-verte pacifique. Et la pire de toute, la plus égoïste du trio, la jeune fille qui, implorant d’une première phrase les mômes de quitter l’endroit, faisant fuir la seule solution pour faire cesser cette folie, prétend attaquer l’orque sous prétexte qu’elle ne veut pas paraître devant Phaïtos en disant qu’elle a sauvé un silnogure, n’hésitant pas à les traiter de chiens galeux. Alors qu’elle lance à son tour un sortilège aussi sombre que son âme, je ne peux m’empêcher de lancer :

« Espèce de conne. »

Atterrée, je regarde ce groupe partir complètement en vrille. Car comme l’avait signalé l’elfe gris, mon âme ne fut pas jugée suffisamment pure pour accomplir le rituel. Hector explique ça en disant qu’aucun lien n’a été créé avec un silnogure. Ça ne marcherait pas avec moi. Une solution de plus qui s’en va. Le sacrifice des enfants me parait de plus en plus inévitable. Il explique la logique du rituel, que j’avais déjà bien comprise : une âme pure contre une âme souillée. Sans autre choix. Et il précise à son tour que l’attaquer ne servira qu’à faire verser plus de sang, puisqu’en plus du sien, il nous échoira de verser celui des enfants, cet acte odieux qu’il répugne lui-même, mais qu’il consent à accomplir pour le bien-être de ce monde.

Et comme si la situation n’était pas assez complexe, voilà que les mômes se rendent utiles et sortent de leurs sacs des pièces d’armure, qui se mettent à se mouvoir d’elles-mêmes pour former un guerrier mystique fantomatique, qu’Hector, se tournant vers Aliéron et moi, nous intime de tuer. Je me tourne vers lui, farouche, déterminée, mais libre, encore, et refusant d’obéir à son ordre, je m’écrie :

« Non ! »

Hors de question de me battre. Quel gaspillage de vie, là où ça aurait pu être si simple. Bande de cons. L’elfe grise, s’étant approprié le contenu du sac d’Hector, crie d’arrêter toute cette merde. Et elle n’a pas tort. Elle désigne ces rats comme ceux de Claudy, la bibliothécaire. Et elle pose des questions pertinentes et perçantes à Hector, sur les raisons de tout ceci. Sur les conséquences, mais aussi les raisons de tout ceci. Je la laisse dire, désirant moi-même connaître les réponses à ces questions. Caabon poursuit sur cette même voie, réitérant son désir de ne pas voir le sang couler. Ordonnant à une petite de faire en sorte que l’armure ne commette pas d’impair, et que nul sang ne coule plus ici. Hawke, pour une fois, n’est pas le plus abruti du groupe, et cesse son attitude belliqueuse pour écouter à son tour les réponses. Naya, elle, continue son grand n’importe quoi en invoquant une nouvelle fois sa sombre magie. Je fulmine et dégaine mon arc, armant une flèche et la pointant dans sa direction.

« Ecoute-moi bien, petite crétine. Si tu ne commets ne fut-ce qu’un seul autre geste agressif, peu importe vers qui, je te perce de tellement de flèches que ton putain de seigneur ou même Phaïtos en son domaine n’arriveront plus à te reconnaître. Et là, au lieu de dire que tu es morte pour une noble cause, sauver plusieurs espèce animale et toutes les victimes qu’elles auraient pu commettre, tu paraitras devant lui en disant que non seulement tu es une meurtrière, mais qu’en plus tu es morte en cherchant à tuer la seule personne qui, depuis le début de cette putain d’aventure, propose une solution, si terrible soit-elle. »

J’espère avoir été claire. Je n’hésiterai pas le moindre instant, au moindre geste offensif ou parole déplacée de sa part, à relâcher la corde de mon arc pour lui planter ma flèche entre les deux yeux. J’imagine que j’ai attiré sur moi l’attention en agissant de la sorte, alors je décide de la garder en m’exclamant de plus belle :

« Ecoutez, tous. Cette salle, nous ne pouvons la quitter tant que le problème des silnogures n’est pas réglé. C’est une mission dont nous avons été investis tout autant que ces mômes, quoiqu’ils puissent en dire, tous fiers d’être des parangons bercés d’inutilité. Mais puisque vous ne souhaitez pas sacrifier dix vies pour en sauver mille, humaines, elfes ou animales, trouvez au moins une solution autre que de tuer quiconque n’est pas de votre avis. Je le répète : s’il n’en est pas d’autre, il n’y aura pas d’autre choix que de sacrifier ces enfants, si horrible soit la tâche. Les enfants : si vous abandonnez et fuyez, tout sera perdu. Les silnogures mourront tous, monstres qu’ils sont devenus par la folie des puissants. Et avant ça, ils tueront bien plus de monde : enfants, familles, vos proches, peut-être. Vous ne pouvez pas abandonner votre cause. Pas maintenant. Vous aussi, vous devez résoudre cette affaire. »

Puis, m’écartant d’Hector tout en gardant l’arc pointé vers Naya :

« Hector, j’attends aussi les réponses aux questions de l’elfe. Soyez précis et complet dans vos dires. Et si elle existe, donnez-nous une autre solution pour inverser le processus de malédiction. »

Et soudain, un éclair de lucidité nait en moi. Karsinar. Il a mené ce rituel. Nous devons le contraindre à faire demi-tour dans sa démarche. Je fronce les sourcils, déclamant de plus belle :

« Les mômes. Rassemblez vos forces. Ouvrez une faille, une porte ou que sais-je, à l’endroit où se trouve ce Karsinar. Faites-le venir ici, et nous le confronterons à ses horreurs. Aux conséquences de ses actes. Il doit inverser cette malédiction. Nous sommes assez pour le contraindre. Et s’il refuse, nous relâcherons sur lui ses monstres, et il finira dans l’estomac de ses propres créatures. »

Une solution comme une autre, au final. Au moins, moi, j’en propose une, là où les autres ne font qu’attendre et s’insurger quand celle qui vient ne leur plait pas.

(1422 mots)

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Asterie


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Jeu 25 Fév 2016 23:02 
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Le choc. Non seulement je manque mon coup au dernier moment, mais je suis violemment repoussé du Garzok qui, humiliation suprême, ne prête même pas attention à moi. J'échoue lamentablement au sol, le souffle coupé par la chute. J'ai mon épaule gauche qui me fait mal, mais je reste au sol, attendant l'attaque du Garzok, qui ne me fera pas de cadeau. C'est peut-être mieux ainsi, j'ai toujours échoué ce que j'ai entrepris depuis le début de ce périple. A aucun moment je ne suis parvenu à un résultat. Pourtant l'attaque ne vient pas, le Garzok ne bouge pas. J'essaye de redresser ma tête vers lui, il n'a pas fait un mouvement, mais sa peau se teinte de gris, comme s'il devenait rocher lui-même.

Je n'ai pas la moindre chance de porter une attaque sur lui, et même si de la magie par deux fois l'a atteint, ça ne semble pas lui causer problème. Je sors de ma colère comme si j'étais tombé dans une rivière d'eau glacée. La résignation : pas encore, mais que penser ? Au final le Garzok ne réplique pas à nos attaques, tout au plus par la parole il tente de nous imposer son point de vue. Comme si tout était déjà décidé, comme si tout était déjà accompli. Pourtant je ne peux m'y résoudre. Je tente alors de me relever et y parviens avec un peu de difficulté. Je suis toujours embrumé, perturbé, ne sachant plus à qui me fier. Je n'ai plus de haine, juste de la méfiance, je vais chercher mon poignard qui a volé dans la pièce et le range en signe d'apaisement.

Mais tous ne l'entendent pas de cette oreille. Si certains discutent avec le Garzok pour tenter de négocier, Naya elle continue à essayer de l'attaquer. La rouquine la menace et la traite de tous les noms. J'interviens juste alors en prenant le bras de Naya, ce qui a don de la calmer immédiatement. Je foudroie du regard la rouquine mais je la laisse finir son discours, n'écoutant pas vraiment, fatigué de la situation. Elle met un temps et propose aux enfants de ramener un certain Karsinar. Voyant la mine horrifiée de Naya, je pense que ça n'est pas une bonne solution. "Bon ça va, t'as fini ? Tu peux baisser ton arc, c'est pas Naya la menace ici." Je lâche ça à la rouquine avec dédain, ce qui semble encore plus l'énerver, mais je m'en moque et passe déjà à autre chose. Un autre guerrier prend le relais pour tenter de nous convaincre de laisser poursuivre le rituel mortel mais je ne l'écoute pas plus que maitresse Almaïs ou quelque soit son nom...

Je regarde le reste de la salle. D'un sac d'Hector, volé par une créature, ont été sorti deux rats ensanglantés. J'ai comme l'impression de les avoir déjà vu... Mais oui, ceux de la bibliothèque ! Mais ? Mais qui les as tués et pourquoi ? La lutine est-elle en vie, sait-elle nous aider ? Le mystère s'épaissit. Plus loin les enfants se cachent derrière un nouvel arrivant, mais d'où vient-il caché derrière son armure de métal ? Qu'est-ce qu'il se passe ici à la fin ? Je suis mal pris avec tous ces évènements, si les grands parlent bien et opposent leurs idées, moi je ne comprends pas un mot sur trois. Et Naya semble pas plus disposée à m'expliquer tant elle semble fulminer. Ça n'est pas agréable tout ça, c'est certainement capital, mais je ne sais pas m'en mêler car je n'y comprends pas grand chose. Je sais juste que je suis là pour protéger les enfants. Je prends alors Naya par le bras et la conduit derrière le guerrier de métal pour voir ce qu'on va pouvoir faire pour aider les mômes et trouver une solution avec eux, pour les garder en vie. Mais il faut régler aussi le problème des sinos... Ah mais pourquoi ce n'est jamais simple dans la vie ? Je croise alors Maude et lui demande : "C'est qui lui ?" En lui montrant la montagne de métal.

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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Sam 27 Fév 2016 12:36 
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Alors que je cherche à matérialiser mon épée, Dems m'attrape par le bras. Ce simple geste, ce simple contact humain rompt ma concentration... et casse ma colère par la même occasion. Il semble résigner à cesser le combat, c'est à ce moment-là que je m'aperçois que malgré ma magie et l'autre flux que j'ai senti, le Garzok est indemne. Je me sens soudain lasse et fatiguée, trop de magie, trop de sorts, trop d'horreurs ont déjà eu lieu. Je cherche à comprendre et à reprendre pied dans la réalité de la situation, mais je n'ai pas vraiment le temps, que je me retrouve non seulement insultée, mais aussi visée par un arc. Cette situation-là par contre, je la connais. Je sais qu'il faut rester à tout prix calme, retrouver l'attitude qu'on attend d'une jeune femme de bonne famille. Je me redresse, dévisage avec calme la rouquine et écoute ses paroles.

Si une partie de son raisonnement est juste et sensé, il oublie beaucoup de points, beaucoup trop de points. Cette femme est une ignorante, elle ignore tout des sciences, de la mythologie, des religions, de la politique. Je lâche un simple haussement d'épaules de pur mépris mais sens déjà la colère monter en moi quand elle parle de faire venir Karsinar dans cette salle. Dems me tire vers un guerrier de métal que je n'ai vu venir de nul part d'ailleurs, tandis que la rouquine se fait sermonner par le guerrier qui voulait aussi se sacrifier. Comme si Karsinar était homme à lever sa malédiction...

Je me dégage de la poigne douce de Dems et m'avance d'un pas calme, ne voulant certainement pas donner à l'autre folle une bonne excuse pour lâcher son trait vers moi :

"Le rituel est peut-être mieux que de relâcher les silnogures. Mais si le bonheur se joue sur la vie de neuf enfants, ce n'est pas à une poignée d'aventuriers débraillés, errants sur les routes à prendre cette décision." dis-je en regardant chacun de mes compagnons.
"Pas plus qu'au chien d'une ersatz de déesse, qu'elle soit la Dame Sombre ou la Dame Grise, d'ailleurs." continué-je avec un brin de mépris dans la voix en tournant mon regard vers le monstre à peau verte.
"Et il est hors de question que le moindre enfant perde la vie d'une manière aussi horrible de surcroît s'il existe ne serait-ce qu'une seule autre possibilité, de toute façon. Il est facile de clamer que c'est la seule solution, mais les autres ont-elles été ne serait-ce qu'envisagée ? Je ne vois ici ni prêtre de Gaïa ou Jéri, capable de guérir par la prière et les rituels. Ni un haut-prêtre de Rana, capable d'apprendre à nouveau la sagesse de la survie et du cycle de la vie à ces animaux. Ni même un prêtre de Phaïtos capable d'apaiser les âmes tourmentées. Ni membre de la haute tour de Thaumaturgie ou de la tour blanche de Cuilnen capable de comprendre la réalité de la corruption de ces silnogures. Ni même un alchimiste, un herboriste ou un apothicaire essayant des potions à base de plantes, de pierres et de restes animaux pour apaiser les souffrances de ces créatures et de leurs frères qui hurlent dehors."

Je fais une pause, pour bien me faire comprendre.
"Qui sommes-nous pour dire "tuons ces enfants, c'est la seule solution" ? Moi je ne suis rien, je ne suis qu'une gamine qui se prend pour une aventurière. Et lui, là-bas, il est juste de la race des menteurs, des traîtres, des tueurs, des guerriers qui vivent pour les tripes et la haine, c'est dans son sang, même s'il fait son elfe. Quelle garantie avons-nous que le sacrifice du Sekteg n'a pas servi qu'à sauver CE silnogure et non la centaine de ses frères qui grognent peut-être encore derrière le rocher ? "

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Naya, fille du chevalier Cyrial de Rougeaigues, seigneur de Melicera


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Mer 2 Mar 2016 05:42 
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Les chemins des volcans (P45)


Pour tous

Alors que le garzok venait de donner l'ordre à Aliéron et Astérie de neutraliser l'armure de métal animé, Maâra cria de tout arrêter avant de se lancer dans une série de questions, remettant en question le rôle de l'orque dans cette mission de sauvetage sacrifice.
Reprenant du mieux qu'il put son calme, le dénommé Hector tenta une fois de plus de se justifier.

"Cette armure devait protéger les enfants afin qu'ils puissent demeurer vivants jusqu'au rituel. Mais puisque nous sommes rendus à cette étape, elle est désormais inutile, et entrave donc effectivement la mission. En ce qui concerne les rats ou cette petite lutine méfiante, à partir du moment où ils firent obstacle d'une façon ou d'une autre au sauvetage des Silnogures, oui, ils furent des entraves également."

Tuer les rats étaient une chose, mais les rapporter en étaient une autre. Mais le regard gourmand de l'orque envers les rats que tenait à bout de bras Maâra effaçait tout mystère. Il était clair qu'il comptait s'offrir un petit En-cas de première qualité.

Lorsque Maâra suspecta l'orque d'avoir voulu modifier la mission en préservant sa vie, il fronça les sourcils, grogna et prit un air vexé. Et cette contrariété était tangible dans le ton de sa voix exprimant une certaine condescendance.

"Si Bryta m'avait fait l'honneur de me désigner comme l'élu, j'aurais acquitté ma tâche avec dignité et courage. Ma vie appartient à la déesse. Mais là n'était pas le rôle qu'elle a choisi pour moi.

Puis se tournant vers Caabon, il répondit: "J'ai toujours répété les mêmes mots car ce sont les seuls qui apporteront les réponses. Je n'ai pas ordre de vous tuer, raison pour laquelle je n'ai pas riposté à vos attaques. Mais si l'un de vous fait obstacle au bon déroulement de la mission, je vous écraserai sans hésitation."

La petite Martine regarda Caabon, comme un enfant regarde le seul homme qui peut lui sauver la vie. Effrayée par les paroles de l'orque, incapable de parler, elle se contenta d'opiner de la tête, et de demeurer tout près de Caabon. Le shaakt demeura silencieux et alerte à ce qui se passait dans la salle. Par le regard qu'il rendit à Caabon, on pouvait deviner qu'il avait compris le gros du message et qu'il serait un allié en cas de complication.

Puis Hector porta son attention sur Hawke et c'est avec mépris qu'il répondit:

" Vous n'aurez pas d'autres explications. Je partage par contre la même impatience, il va falloir cesser ces bavardages inutiles et se mettre à l'action. En refusant d'exécuter le plan de Bryta, vous passez dans le camp de l'ennemi. "

Le refus d'Astérie et d'Aliéron à neutraliser l'armure protectrice contraria légèrement Hector qui voyait dans ces deux compagnons des alliées éventuels.

Les enfants quant à eux écoutaient attentivement les paroles d'Astérie. Mais ils restèrent muets et sous le choc. Encore tout jeune, ils n'avaient pas mesuré la portée de leur engagement. Martin prit alors la parole:

" D'autres solutions, il en existe sûrement, mais Hector n'a pas le souci de chercher une alternative, car malgré ce qu'il dit, ce n'est pas sa vie qui est en jeu ! ... Notre mort est-elle vraiment nécessaire ? Et cette coupe doit-elle vraiment contenir notre sang ? "

De tous, seule Huguette se leva aux propos d'Astérie. Vivement, elle se défit de l'étreinte de son frère et courut jusqu'à Astérie et de son bras gauche, elle tira sur la tunique de la rouquine pour attirer son attention. De sa petite voix douce, quoi qu’enrouée d'avoir trop pleuré, elle s'adressa à la rouquine

"Je veux bien être la suivante ! Comme maman me dit toujours, si je veux devenir une dame, je dois tenir parole. Et je veux un jour devenir comme toi ! Et une fois que le rituel sera terminé et que je me réveillerai de la mort, tu me promets de me ramener à la maison et de m'apprendre à lire et à tirer à l'arc ? Je demanderai à maman de vous faire sa fameuse soupe avec de gros légumes et des morceaux de lard."

Puis jetant un coup d'œil à l'orque, elle rajouta à l'intention d'Astérie :

"Je ne veux pas qu'il s'approche de moi, c'est seulement à toi que je fais confiance ! ... Et puiis je ne me souviens pas de toute la prière, tu vas m'aider ? "

Fabiolo regarda sa petite sœur se sacrifier ainsi naïvement, mais les mots lui manquaient et les larmes lui coulèrent sur les joues, il tenta d'aller chercher sa jeune sœur, mais Muguette et Martin le retint. Martine regarda, l'armure, impuissante, puisqu'elle ne savait pas comment lui commander de venir en aide à Huguette.


Lorsque le regard de Huguette croisa celui du Narlartëa, un lien s'établit entre eux, comme si hypnotisés, ils ne pouvaient plus se quitter des yeux. Comme elle ouvrit la bouche pour débuter la prière, Fabiolo cria à tous en même temps et à personne en particulier:

"Noooooooooooooooon ! Sauvez-là !"

A ce moment précis le soldat de fer s'avança vivement vers Huguette dans le but évident de la retirer du cercle et de la ramener à son frère. Aussitôt l'Orque intervint en se plaçant devant le protecteur, lui barrant le chemin. L'armure brandit alors son hache, mais l'orque arrêta le mouvement en empoignant également l'arme par le manche. Deux forces brutes immobiles, de puissances similaires. L'orque, plus affaibli par les sorts reçus qu'il n'apparaissait à prime abord, peinait à retenir le protecteur d'enfant. La participation des aventuriers sera désormais nécessaire. Mais aideront-ils l'orque ? ou plutôt le soldat de fer ? Quelqu'un empêchera-t-il Huguette de se sacrifier ou bien au contraire de l'aide lui sera apporté ?

Maude répond à la demande d'Astérie et tente de tracer une porte à l'aide du bout de craie qu'elle avait encore en sa possession. Après quelques essais infructueux, Nadine s'approche d'elle et lui confirme, pour l'avoir essayé à la mort de Fenouil, qu'il est désormais impossible pour eux de tracer des portes. L'idée d'Astérie aurait pu les sauver, si seulement, ils avaient encore posséder ce pouvoir. Maude voulut tout de même tenter de nouveau, mais Nadine rajouta:

"Aliéron a raison, Karsinar n'a aucun intérêt à redonner leur aspect originel au sinolgure. Je pense comme Aliéron que sa présence serait encore plus nocive pour nous ! "

Découragée, d'une voix lasse Maude répondit à Dems:
"Il s'est rassemblé de façon magique à partir des pièces d'armures que nous avait offert la dame grise."

Phil, toujours caché sous la veste de son père demeurait immobile, tentant sans doute de se faire oublier. Martine, bien cachée derrière Caabon, observait la scène tout en chuchotant à ce dernier: "Le sinolgure rapporté par le père de Phil, je l'ai regardé, nos regards se sont croisés. "

Charlène toujours sous la cape de Maâra lui dit à voix trop basse pour que les autres l'entendent: " J'ai fait exactement ce que vous m'avez dit, et je n'ai regardé aucune de ces bêtes, il n'y a probablement pas de liens établi entre moi et ces sinolgures."


Fabiolo serre son autre petite sœur dans ses bras, la réconfortant du mieux qu'il put. Sans que les mots soient perceptibles, on peut voir ses lèvres remués, il prie sans doute pour qu'un dieu leur vienne en aide.

Beaucoup de questions et peu de réponses. L'avenir des enfants et celui des sinolgures sont désormais entre les mains des aventuriers. C'est à eux de prendre les décisions qu'ils croient justes.

(((Naya l'apprentissage de ton sort est validée, mais pour la matérialisation de l'arme, je dois régler un détail par mp avec toi )))


Hawke: XP: 0,5 (post) 0,5 (délai respecté)
Naya: XP: 1,5 (post) 0,5(délai respecté) 0,5 (raisonner)
Dems XP: 1(post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (mot)
Astérie: XP: 2 (post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (raisonner) 0,5 (plan appel karsinar)
Caabon XP:1,5 (post) 0,5 (délai respecté) 0,5 (mot) 0,5 (question) 0,5 (raisonner)
Aliéron: XP 1,5 (post ) 0,5(délai respecté) 0,5 (raisonner) 0,5(question)
Maâra: XP: 1,5 (post) 0,5 (48 heures) 0,5 (délai respecté) 0,5(question)

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Sam 5 Mar 2016 19:39 
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La tension s’est accumulée dans la salle de pierre, ce qui déplait fortement à Caabon. Un reste de son éducation policée le rend particulièrement sensible à la tournure que prend la discussion, notamment lorsque Astérie commence à menacer Naya. (Et nous y voilà… comme si ça va faire tourner les choses à notre avantage. Quant à l’idée… Sous prétexte qu’il est le seul à proposer une solution, nous devrions renoncer à tuer ce Hector ? Non pas que je veuille le tuer… L’épargner, oui, mais pour d’autres raisons. Elle y tient, à ce sacrifice, pour le bien de tous… Elle y tient…)

D’actions en réponses, en questions supplémentaires, la carte des avantages et alliés se déploie dans l’esprit du wotongoh. Astérie, tombée de son jack, est toujours une menace, plus modérée, parce qu’elle ne s’est pas ralliée au garzok, mais aux positions toujours dangereuse, notamment par ses propos hostiles vis-à-vis de Naya. Cette dernière est opposée au sacrifice, sans pour autant pouvoir être véritablement identifiée comme un soutien, parce qu’elle est susceptible d’amener un peu plus de chaos dans l’affaire, en formant un duo explosif avec la première. Pourtant, ses paroles sont pleines de bon sens, et peut-être seront-elles à même de ramener un peu de paix ; en tout cas, elles font écho aux idées de Caabon, qui lui aussi préférerait explorer d’autres pistes pour résoudre cette crise qu’un sacrifice incertain. Hawke, Aliéron, Dems, ces trois là il ne les a pas encore assez jaugé ; le sindel a aussi pris de gros risques avec une attaque inconsidérée ; le sang-mêlé a opté rapidement pour le camp du garzok ; le jeune homme semble suivre d’une quelconque manière la blonde. (Au final, il n’y a guère que cette sindel, et quelques-uns de ces gamins, comme Martine…)

Et Hector est loin de venir apporter quoi que ce soit comme élément pour aider les aventuriers à se décider, et détendre l’atmosphère pour qu’une issue soit trouvée sans que plus de sang soit versé. Son refus de donner plus d’explication est clair, et s’accompagne d’une menace sans équivoque : quiconque s’oppose à ce qu’il désigne comme l’objectif de sa mission sera « écrasé », malgré son absence d’ordres directs allant dans le sens d’une élimination. (Quant à cette histoire comme quoi l’armure est maintenant inutile, voire contre-productive, j’ai un doute… le pouvoir de passer les portes des enfants a pu être annulé, ou manipulé, mais pas celui d’utiliser cette chose ? Plus que curieux…)

« Pas ordre de nous tuer. Mais la possibilité de nous écraser. C’est subtil, tant que je crains de ne pas saisir la différence… »
signale Caabon. [« Car si le plan que vous proposez est cantonné au sacrifice des enfants, et que vous refusez toute autre solution, je crois que vous pourrez sous peu me considérer comme un ennemi, en effet. Mais je ne retirerai pas mon offre pour autant : pas plus de mort, laissez nous partir, et reprenez votre massacre avec de véritables volontaires. »

Martin manifeste une forme de révolte en posant à son tour des questions, et en mettant en cause la légitimité de la solution choisie. Un bien maigre soutien que vient contrebalancer Huguette, à qui tous les discours semblent avoir monté la tête dans un sens qui ne va pas vers sa sécurité : voilà qu’au nom de l’idée de devenir une dame, il faudrait qu’elle respecte sa parole, et meure ? (Foutaises… une enfant qui demande à se faire égorger… de la merde, oui !)

Le sang de Caabon ne fait qu’un tour, et réprimer l’envie de céder, comme les autres, à la tentation de mettre fin aux jours de ce garzok, devient moins aisé.

Tout semble désespéré lorsque la fillette croise le regard d’un sinolgure et, comme Fenouil, semble se lier à lui. Le hurlement de son frère par-dessus ses larmes, implorant de la sauver, met l’armure de fer en mouvement. Malheureusement, le garzoke parvient à arrêter la hache en mouvement de cette dernière, et deux volontés s’affrontent en même temps que deux forces. Et comme pour ajouter à la situation qui se gâte, Martine signale qu’elle est peut-être, elle aussi liée, à un sinolgure.

Le dénommé Aliéron prend une décision audacieuse, et demande aux autres aventuriers de s’occuper des deux combattants, tandis qu’il tente une expérience avec Huguette, déclarant toutefois qu’il ne va pas la tuer.

(Je ne me mettrai pas au milieu de cette chose et de ce fou, mais si ce qu’il veut faire peut marcher… ou s’il tente de nous flouer…)

Alors le wotongoh se rapproche, tant pour neutraliser Aliéron si cela s’avère nécessaire que pour empêcher quelqu’un d’autre de lui nuire si c’est la meilleure chose à faire sur le moment, et s’interpose entre l’homme et les deux combattants, tout disposé à frapper.

Comprenant ce qu’Aliéron s’apprête à faire, Caabon lui adresse un avertissement.

« Il n’est pas question que de vie, ici, mais aussi d’âme. J’espère que vous savez ce que vous faites… »

(Rana, inspire chacun des membres de cette assemblée…)

(((836 mots)))

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* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Lun 7 Mar 2016 00:38 
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Sa phrase à peine finit, l'orque délaisse le sang mêlé et l'humaine rousse pour se tourner vers Maâra. Il l'observe un instant avant de répondre, perdant un peu de cette contrariété et retrouvant un semblant de calme. Il lui explique alors que l'armure devait protéger les enfants jusqu'au rituel ; tout comme lui en quelque sorte comme l'avait annoncé Fabiolo avant l'apparition de l'orque ; mais que l'armure est devenue inutile depuis qu'ils sont tous ici avec les Silnogures capturés.
"- Une protection plutôt superflue, grommelle Maâra pour elle-même, quand on prend en compte que Brytha a fait en sorte de nous séparer dès le départ en passant les portes.
Il avoue à demi-mot avoir effectivement tué les rats et probablement aussi la lutine, qu'il qualifie de méfiante parce qu'ils firent obstacle d'une façon ou d'une autre à la mission. Leur mort passe pour une punition tout ce qu'il y a de plus justifiée dans sa bouche. De plus en plus l'elfe se demande si c'est cette soi-disant Déesse qui endoctrine ses pantins pour que la neutralité devienne cruauté et l'équilibre une injustice … ou si c'est la nature de l'orque qui prend le dessus ? Et à voir le regard que porte Hector sur le contenu du sac : la question se pose effectivement.

Mais lorsqu'elle l'accuse de couardise, il se sent véritablement insulté car sa voix bien qu'étant que grondement est teinté d'une condescendance qui intrigue et renforce les convictions de l'elfe au lieu de lui prouver le contraire. Bien que vexé, les mots de l'orque n'ont rien de naturel et ils font l'effet d'un discours d'intellectuels cachant leurs véritables pensées derrière un écran de bons mots. Il énonce des mots comme honneur, élu, dignité ou courage ; sa vie appartenant à sa déesse et quelle malchance … elle ne lui a pas confié ce rôle suprême de sacrifice. Mais à aucun moment, il ne se sert de son argument pourtant préféré : la pureté.

Caabon intervient alors, insistant sur le fait qu'il ne fait que répéter les mêmes mots qui ne sonnent pas comme des explications convaincantes ; avant de demander à tous d'arrêter de faire couler le sang, rappelant que la mort de Fenouil et d'un père de famille est déjà trop.
Le reste ne parvient pas aux oreilles de Maâra, pas plus que la réponse de l'orque qu'elle devine stérile et inutile comme les précédentes.
Elle pose le regard sur le cadavre de Fenouil et fouille en elle pour trouver le courage de chercher son esprit, de le contacter comme elle l'avait fait avec le père du petit Phil. Le savoir en paix la soulagerait mais le retrouver parmi les âmes tourmentées servirait à prouver que l'équilibre selon Brytha n'est pas équilibré … qu'elle a transformé une âme pure en une âme tourmenté à son tour … mais il y a aussi la possibilité qu'elle ne le trouve pas du tout, perdu, disparu, transformé en autre chose ou dispersé à travers la race de Silnogure sauvée ; et cela est inconcevable pour elle et tout aussi impardonnable que ce qui a été fait aux bêtes.


Une soudaine agitation enlève la Sindel à ses pensées et lorsqu'elle relève les yeux, elle aperçoit la rouquine bandant son arc en direction de la jeune magicienne, tentant de l'intimider par un long discours menaçant avant de s'adresser à tout le monde. Et malgré ce qu'elle qualifie d'envolée verbale, Maâra y décèle un avis tranché qu'elle doit bien avouer partager en partie ; car bien qu'aucun d'entre ne puissent être accusé d'avoir accepté la mission en toute connaissance de cause, ils sont pour ainsi dire dos au mur.
Maâra est loin de partager la vision de Brytha, cet équilibre arbitraire et personnel qu'elle impose aux Yuimeniens, mais le fait est que lui refuser le statut de Déesse ne diminue en rien sa puissance et sa capacité à sauver les âmes de centaines de Silnogures et empêcher la mort de tout ceux qui croiseront leur route. Si elle a pu faire en sorte qu'un innocent comme Fenouil puisse sauver toute une race … elle doit aussi être capable de le faire avec un autre, quoi qu'en dise Hector dont l'attitude est une autre impasse à elle toute seule, les empêchant de trouver cette autre solution que tout le monde cherche, peut être en vain. Mais Maâra n'en démord pas, cette histoire d'élus de pureté pue.
La jeune humaine se calme finalement, aidé par son jeune compagnon. Elle aussi met en doute que la solution proposée soit la seule ; évoquant nombre de serviteurs des Dieux de Yuimen à même de pouvoir eux-aussi apporter leur contribution. Un discours aussi juste que naïf et inutile, du même niveau que de dire qu'il aurait sans doute mieux valu chercher des vrais volontaires … juste aussi … mais il n'est pas question de refaire l'histoire dans cette salle.

Trop de mots, trop de paroles, trop d'agitation. Maâra a de plus en plus l'impression de se noyer dans un torrent de possibilités qui échouent avant d'éclore.

Et soudain, la petite huguette se sépare de son frère et sa sœur et court vers Astérie. Annonce d'une voix à peine chancelante qu'elle sera la prochaine, ayant comme motivation le fait de tenir parole. Elle s'imagine revenir de la mort exactement comme elle est et retourner chez elle pour manger de la soupe. Elle croise le regard du Narlartëa et reste hypnotisée comme Fenouil. Son petit frère crie, demandant à ce que quelqu'un la sauve et au même instant le guerrier de fer s'avance vers Huguette. L'orque s'interpose aussitôt et les deux puissants restent face à face à user de force brute mais l'orque semble peiner face à l'armure, sans doute affaibli par les attaques reçues.



Au même instant, la jeune sindel toujours cachée et semblant être moins sous le choc lui di qu'elle a continué à baisser le regard et qu'elle n'est probablement liée à aucun Silnogure.
Maâra s'agenouille auprès de Charlène, incapable de savoir quoi lui dire. Elle sent que la sindel compte sur elle pour l'aider mais le fait est qu'elle ne sait plus quoi faire. Elle se sent impuissante et inutile, bien incapable de se mêler aux volontés des puissants, bien consciente qu'elle n'est qu'un pion tout autant que les enfants. Un pion différent d'Hector qui n'a plus ni conscience ni personnalité, un pion insoumis certes … mais tout aussi inoffensif.

Aliéron a réussit à contourner l'orque et à rejoindre huguette pour tenter quelque chose de concret. Maâra ne parvient pas à croire en sa réussite mais se retrouve à l'espérer fortement. Quelques gouttes de sang et la prière d'une âme pure suffiraient à sauver des vies ?

La sindel n'a pas l'intention de l'en empêcher et tente de son côté de trouver un semblant de réponse dans son domaine de compétences : car à défaut d'avoir un quelconque pouvoir sur les âmes tourmentées … elle sait entrer en contact avec les morts.
Elle libère alors ses fluides et cette fois se concentre sur le lien et la relation qu'elle avait avec Fenouil pour le retrouver. Ses yeux deviennent ternes à mesure qu'elle s'enfonce dans le monde des esprits. Peut être qu'il pourra l'aider à comprendre, à expliquer aux autres ce qui s'est réellement passé, les choix qui s'offrent à eux, et pourquoi pas, comprendre l'implication de Brytha … mais surtout savoir ce qu'il est advenu de l'âme du joyeux petit gobelin.

((Fenouil ! Rejoins-moi mon grand … si tu es là, tu peux nous aider à comprendre, nous aider à choisir, nous aider à tout savoir.))


((hrp : utilisation du sort rp communication avec les esprits
1260mots))

_________________
Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Ven 11 Mar 2016 21:47 
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Hector nous ressert des justifications douteuses. Décidément, il s'enfonce de plus en plus, j'ai l'impression. Étrangement, il ne doit même pas se sacrifier. Comme par hasard ! Salaud de serviteur de Brytha. Si seulement il avait pu s'enlever la vie...
Il n'a pas ordre de nous tuer, nous aventuriers, mais de tuer des jeunes enfants purs et innocents.
Il se tourne enfin vers moi et me crache la haine habituelle des Verts. Si je n'accomplis pas le plan de Brytha, je suis un ennemi. Tant mieux. J'ai toujours été dans l'opposition.

Le jeune Martin soulève un point intéressant. Faut-il nécessairement que la coupe contienne du sang ? J'imagine que oui... Je nous vois mal feinter en pissant dans l'objet prophétique...

Une des petites filles se livre elle même à Astérie. Elle ne prend visiblement pas la mort au sérieux. Grave erreur...
Chez les gosses, le choix de l'enfant fait sensation. L'armure semble obéir aux désirs d'un jeune garçon. Étrange chose, que cette magie.
Évidemment, le Vert s'y oppose. Voilà donc la hache de l'armure contre les bras de l'Orque.

Aliéron semble tenter quelque chose auprès d'une des fillettes. Mais je préfère ne pas m'en soucier.
Le Sombre parle intelligemment, et rappelle un point important à Aliéron. Il a l'air sage, je suppose qu'il a raison. J'espère qu'ils feront le bon choix.

Pour ma part, je ne trouve rien à redire, rien à faire... Je me sens démunis. Ce n'est pas une situation facile et claire. Et je ne sais comment me comporter. Je ne sais même pas qui est clairement avec moi, et qui ne l'est pas.

_________________


Multi de :
Eva d'Arkheval, Demi-Elfe, Enchanteresse de Glace
Baratume Vorn, Humain, Coureur des Plaines

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 Sujet du message: Re: Le chemin des volcans
MessagePosté: Mar 15 Mar 2016 16:37 
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Suite aux questions de l’elfe grise au teint bien sombre, Hector l’orque explique que l’armure animée est présente pour protéger les enfants jusqu’à l’accomplissement du rituel. Et que du coup, vu que l’heure du rituel est arrivée, elle ne sert plus à rien. Je reste un moment interdite. Les protéger. Pendant tout ce temps, ces sales gosses avaient une armure magique enchantée ultra puissante, et ils n’en ont rien fait, préférant nous mettre nous-même en danger plutôt que d’en user. Je sens le rouge de la colère me monter aux joues, mais je retiens celle-ci, pointant toujours mon arc sur la gamine imbécile que son ami non moins crétin apaise toutefois de quelques paroles, retenant ses gestes véhéments et belliqueux. Là où l’orque se met lui-même en faute, par contre, c’est quand il affirme avoir tué les rats parce qu’ils étaient devenus inutiles. Idem pour la lutine de la bibliothèque. L’aurait-il tuée également ? Je fronce les sourcils, méfiante. Est-ce que ce funeste sort, il nous le réserve aussi, quand tout ceci sera fini, une fois notre rôle accompli ? Il se défend de ses actes par des paroles frôlant le fanatisme religieux. Des excuses à la mords-moi-le-nœud.

Suite aux questions de l’homme à la peau sombre, il affirme ne pas vouloir nous occire, mais qu’il n’hésiterait pas à nous écraser si nous nous dressions contre le bon déroulement du rituel. Et les gosses, du coup, s’interrogent sur les autres solutions, dont celles proposées par la jeunette violente à l’égocentrisme marqué et à la parole facile. Ah, c’est facile de proposer des idées quand tout est joué, et que nous sommes enfermés ici pour de bon. Sans plus pouvoir me retenir, je lui réponds avec mépris :

« Oui, il existait peut-être d’autres solutions, impliquant des prêtres de divins pas plus ni moins réels que ceux que tu snobes. Mais ils ne sont pas là. Aucun de ces prêtres, de ces soigneurs, de ces messagers de sagesse n’a daigné bouger son petit cul pour venir les sauver, les silnogures. Et ainsi toutes les victimes qu’ils pourraient faire. Aucun herboriste ou haut mage plein de sagesse. Il n’y a que nous. Et il est bien tard pour commencer à y penser, alors que tout est joué. À quoi songiez-vous, avant de passer ces portes ouvertes par les enfants ? A rien, bien sûr. Et bien assumez, maintenant. »

Et nous, elle nous conchie, la petite conne. Nous qui sommes les seuls aptes à les aider, maintenant. Elle affirme que nous ne sommes personnes pour juger de la situation. Et en sus, elle entonne des propos racistes envers l’orque, juste sous le prétexte de l’infamie des siens. Elle m’énerve. Elle est… tout ce que je déteste. Une théoricienne qui n’en fout pas une concrètement, et reporte ses propres manquements sur la faute de personnes qui ne sont pas présentes. Je baisse mon arc, mais continue à serrer les poings, et à la fustiger du regard.

« La race des menteurs, traîtres et tueurs ? Mais qui es-tu, fille de peu, pour juger d’un être sur son ascendance ? Lui, celui que tu méprises, est le seul ici à avoir amené une solution à la malédiction des silnogures. Le seul. Et oui, nous sommes les seuls êtres présents à pouvoir décider ce qu’il est bon de faire. Plus aucun dirigeant, prêtre ou hiérarque quelconque. Nous seuls, pauvres aventuriers, les seuls à s’être inquiétés de cette menace majeure, de cette disparition programmée de toute une espèce. Alors oui, je préfère la solution de l’orque, qui marche au moins pour un des silnogures, que celles que tu proposes, et qu’il est trop tard pour mettre en place. Et qui du coup n’aurons aucun effet sinon celui désiré par Karsinar : l’extinction des silnogures, avec les dégâts sur les peuplades qui rencontreront leur colère. Qui es-tu, toi, pour juger de leur trépas, à eux. De leur injuste condamnation par la faute de ton inaction ? »

Je m’emporte peut-être, mais il est temps que cette sale gamine apprenne à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Parce que raconter des conneries, ça va bien une minutes, mais il ne faut pas pousser bobonne dans les orties. Zut.

Mon idée d’invoquer Karsinar, bien entendu complètement aberrante, est réfutée par Aliéron-les-beaux-yeux, qui affirme que cela ferait plus de mal que de bien, et que nous ne sommes pas de taille face à lui. Il n’a pas tort, sans doute. J’en connais si peu, de ces Treize Sbires maudits d’Oaxaca. Ni d’elle-même, en vérité, lointaine menace dont on n’entend parler que dans les histoires pour faire peur et les rumeurs des tavernes. Mais je n’ai guère le temps de poursuivre plus longtemps mes diatribes orales : la petite Muguette, à moins que ça ne soit sa sœur, vient près de moi en affirmant vouloir être la suivante. Ses paroles sont touchantes, et je me surprends à la trouver attendrissante. Je me baisse vers elle et passe ma main dans ses cheveux, ajustant une de ses mèches derrière son oreille. Elle me prend comme exemple, elle dit vouloir tenir parole pour devenir une dame, comme lui a dit sa mère. Ce sens du devoir et de l’abnégation que bien des égoïstes qui nous entourent n’ont pas. Pas même une once. Cette petite, toute pleurnicheuse et geignarde, est plus courageuse et censée que n’importe lequel de ces saltimbanques à la petite semaine.

Sitôt cette promesse faite, elle croise le regard d’un silnogure, et une sorte de lien communiant se crée entre eux. Elle est prête, même si son frère pleure et hurle qu’on la sauve. Obéissant à cet ordre paniqué, l’armure enchantée s’avance comme pour la protéger. L’orque, menaçant, se dresse contre lui, et s’ensuit une démonstration de forces mutuelles et égales, chacun tentant d’empêche l’autre d’aller plus loin dans son intention de nuire au rituel ou de le protéger.

Et c’est à ce moment qu’Aliéron me rejoint près de la petite, et invoque une solution qui, d’un coup, m’apparait comme un éclair de génie. Oui, la coupe a besoin de sang. Oui, le lien doit être fait entre une âme pure et une âme souillée. Mais cela doit-il mener à la mort d’un des deux ? Rien ne l’indique. Aussi le beau mec propose de tout simplement faire verser un peu de sang, juste ce qu’il faut, sans sacrifier inutilement ces êtres chétifs qui attendrissent tellement les ploucs qu’ils se sentent incapables de sauver une espèce entière, et les victimes y étant associées. Le noiraud adresse un avertissement à Aliéron, comme quoi il s’agit non pas seulement de vie, mais aussi d’âme… Il n’a pas tort non plus, mais… qui ne tente rien n’a rien. Et cette solution a le mérite de mettre tout le monde sur le même pied d’entente. Regardant Aliéron réciter la prière à la petite pour qu’elle la répète, je croise les yeux de celle-ci, qui affirmait ne faire confiance à moi, et pose une main sur son épaule pour lui murmurer :

« Essayons. Tu es courageuse, Huguette. Tu es une Dame, maintenant. »

(1183 mots)

_________________
Asterie


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