Ce temple a beau être grand, il ne vaut pas à mes yeux celui de Cuilnen ou du désert. Usant de toute ma discretion elfique, j'avance sans bruit, pour ne pas déranger les prières. Quelque chose en moi se sent indigne d'être en ces lieux, sans doute dû à la sanction que Yuimen a du prendre. Un peu honteuse, je baisse la tête respectueusement en passant devant la statue de Gaïa, soeur de mon Dieu.
(Dis Lirelan, tu vois un prêtre?)
(Non loin de toi, vi. Et une prêtresse aussi. Les deux possèdent des fluides lumière et la prêtresse a une faera avec elle.)
Doucement, je m'approche deux, ma jambe me faisant boiter de plus en plus. J'ai l'impression que les petites plaies faites par les gobelins se sont empirés dans le marais...
Eolianne a écrit:
Sentant une présence, je relève la tête. Voyant avancer une elfe grise vers nous je me lève.
-Je vous attendais jeune dame, approchez vous et venez nous rejoindre ici entre Gaïa et Yuimen. Prenez place sur cette chaise et racontez moi en quelques mots qui vous êtes et ce qu’il vous est arrivé pour que vous soyez dans cet état et que Yuimen me demande de vous soigner ?
J’aide la jeune elfe à nous rejoindre et à la faire s’assoire sur la chaise.
Le prêtre se relève alors, nous regarde et dans un silence de maître, me fait signe de faire ce que je dois.
-Mon enfant c’est à toi d’agir. Fais de ton mieux et je te donnerai un conseil s’il le faut après tes soins.
Je souris à la jeune dame et lui présente Ormus, grand prêtre de Gaïa et de Yuimen.
Je regarde l’elfe grise et écoute son histoire.
Surprise... C'est sans doute la première chose qui me viendrait à l'esprit.
(Qui est donc cette elfe?)
(C'est une prétresse de Gaïa et de Yuimen, n'aie crainte et laisse-toi faire!)
(Si tu le dis...)
Faisant confiance à ma faera, je suis la jeune prétresse. Je soupçonne Lirelan d'avoir manigancer tout ça, mais je préfère ne rien dire. La prêtresse me demande ce que j'ai fait. Je suis à nouveau surprise quand elle m'apprend que Yuimen lui a demandé de me soigner. Je tourne ma tête vers la statue de mon Dieu et prononce quelques mots en Sindel.
"Ô Yuimen, tyä Valar... Igwán tyä ñwal, Syë työ taranithit ardit. Asterid Syö arámit." 1
Cela dit, je me tourne vers l'elfe pour lui répondre.
"Disons que j'ai combattu des aquamanciens il y a de cela quelques jours. Et qu'étant pressée par un quête pour Yuimen, je n'ai pas eu le temps de me reposer. J'ai traversé Yarthiss en vitesse, puis me suis égarée dans les marais de l'estuaire. Là-bas, j'ai dû ôter la vie à quelques gobelins qui en voulaient à mon cheval, mais même si j'ai vaincu, j'ai dû être blessée malgré tout. J'ai peur que l'eau du marais n'ai pas aider mes plaies à guérir..."
Doucement, j'ôte mon armure qui brille toujours de cette lueur brune caractéristique. Sur mon bras, mon vêtement est déchiré, en revanche, le bras de bouclier, portant le bracelet de Yuimen est intact. Mes jambes sont blessés en de multiples endroits, mon collant ressemblant plus à une harde qu'à un vêtement.
1"Ô Yuimen, mon Dieu... Malgré mon erreur, Tu me protèges encore. Sois en remercié."
Eolianne a écrit:
Ayant compris l’histoire de l’elfe, je lève mes yeux vers les statues et les prie de me donner le pouvoir d’aider cette personne.
« Oh mère, toi qui me protège et qui me guide, aide moi dans le soin de cette jeune fille de Yuimen ton frère. »
L’aidant à enlever tout ce qui peut me gêner, je demande au prêtre l’autorisation de lui faire boire de l’eau de source, je lui en verse sur chaque plaie rentrée en contacte avec le marais puis de ma propre robe, je lui essuie chaque plaie sans frotter, sans qu’elle ne sente une quelconque douleur.
Là, je m’agenouille et commence à prier. Mon diadème mis sur ma tête pour rendre ma magie de soin plus forte, je prononce les mots du souffle de Gaïa et priant avec ferveur, je vois de mes mains sortir une lueur bleuâtre et douce, effleurer les plaie de la jeune personne. Ses plaies, doucement, semblent se cicatriser. Je demande alors à mon diadème et à ma Déesse de pourvoir à la fin de leur guérison en demandant aussi que son énergie revienne pour qu’elle puisse se reposer. L’effet du souffle et du diadème unis avec l’aide de Gaïa font que les cicatrice de l’elfe disparaissent sous nos yeux. (+16pvs, 8du souffle de Gaïa et x2 par mon Diadème)
Me relevant, je redonne un peu d’eau de la source à boire à l’elfe qui se pose moins douloureuse.
"-Voilà mon amie, Gaïa m’a permis de vous soigner et Yuimen de vous renforcer le soin. L’eau que vous venez de boire et une eau pure des Dieux qui vous rendra l’énergie pour vous reposer véritablement."
Je me redresse, regarde le prêtre qui me sourit encore et laisse le temps à l’elfe de réagir…
Horrifiée, j'entends l'elfe demander au prêtre si elle peut prendre de l'eau de la source. J'espère que c'est uniquement pour se laver les mains, mais je déchante vite en la voyant l'eau s'approcher de moi. Alors qu'elle avance une goutte tombe à terre. Le son de l'eau est similaire à celui des clapotis d'une rivière. L'image se précise, un torrent de montagne. Cette vision s'impose à mon esprit. Je ne sens plus rien d'autre que cette eau coulant sur mon corps.
(L'eau, la rivière.)
(Calme-toi, Lothindil... Ce n'est que quelques gouttes...)
"TEL... TEL SYRIA..."
M'efforçant au calme, je parviens à me tétaniser littéralement sur ma chaise, le teint pâle. Mes muscles tremblent, complètement bloqués. Je me tiens au point d'avoir l'impression de me rompre les articulations sur les montants de bois. Ses soins finis la prêtresse s'écarte.
Je tremble puis n'y tiens plus et m'encours avant de m'effondrer auprès de la statue de Yuimen. Sans doute crié-je, je n'en sais rien. Je ressens un vide en moi, un besoin de sentir mon Dieu auprès de moi et pourtant, je suis honteuse d'être ainsi privée de Lui en son temple. Je sais que ma magie et ses dons ne sont plus efficaces, je suis consciente de ma folie, mais je n'arrive pas à la calmer. Mon corps semble se révolter là où mon âme désire être en paix. Une envie de mourir me prend, une envie de mourir pour appaiser cette colère interne. En tout je m'adresse à mon Dieu de toute mon âme.
"TEL.... NÏANID TYÖ YUIMEN! TYË TEL TURIENIT FANYËR ER!"1
Dans un geste à moitié de désespoir, une autre moitié d'une chose qui m'est inconnue, je défais mon épée et la lance plus loin, je fais de même avec mon carquois et mon arc. Je me recroqueville dans le temple, tremblante de tous mes muscles. Je perçois à peine Lirelan à quelques mètres de moi, expliquée au prêtre et à la prêtresse ma peur de l'eau.
Je pleure à chaudes larmes. J'ai l'impression de mourir pourtant je veux maintenant vivre. Ou bien est-ce le contraire? Je me débats au sol contre un adversaire invisible, est-ce la mort ou bien la vie? Je n'en sais rien, mais il me faut lutter... Ce n'est ni Gaïa, ni Phaïtos, mais Moura. C'est contre elle que je me bats. Mais comment pourrais-je lutter contre une déesse sans la protection de mon Dieu? Je parviens à m'arracher un instant puis une sensation d'étouffement me prend. Je me meurs, on m'étrangle, non, pire... On me noie.
"TEL MOURA!!! TYË ASTERIT MEL YUIMENS TALES! SYË TEL ITRAT IRIAN TÙR, LAM!"2
Est-ce juste de la bravoure? Une vérité? Je n'en saurais certainement jamais rien. Soudain, mon corps cesse de réagir, Moura m'a vaincue, j'en suis certaine. Finalement c'est elle qui a gagné...
1"NON... AIDE-MOI YUIMEN! JE NE PEUX PAS VAINCRE SEULE!"
2"NON MOURA!!! JE SUIS DANS LE TEMPLE DE YUIMEN! TU N'AS AUCUN POUVOIR, ICI!"Eolianne a écrit:
La voyant réagir ainsi, et prier Yuimen, le prête va prendre l’elfe dans ses bras et la ramène sur la chaise.
Voyant ta faéra à tes côtés, je lui demande ce qui produit chez toi autant de violence.
Me parlant de ta phobie de l’eau, je regarde le prêtre et lui demande s’il peut faire quelque chose pour t’aider.
« -Malheureusement ma fille, cette elfe doit se battre contre ses propres démons pour vaincre cette peur. »
Triste d’entendre cela, je fais tout pour lui éviter de s’approcher de l’eau. Le prêtre lui apporte alors une boisson chaude qu’il lui intime de boire en lui précisant que cela va la calmer et qu’elle pourra reprendre ses esprits.
Levant la voix après la jeune personne il lui dit :
« -Yuimen t’aime et sera toujours à tes côtés, mais il désire que tu te battes enfin contre tes démons pour qu’enfin tu puisses chasser le côté malin de ton corps, sinon il devra protéger tes propres ennemis. Tu devras rejoindre la jeune elfe ici présente dans son île pour te guérir de cette phobie quand tu sentiras le moment venu, mais Yuimen sera auprès de toi ce jour et il t’aidera. »
Je regarde l’elfe encore sous le coup de sa crise de folie, je me sens vraiment triste pour elle et j’aimerai vraiment prendre son mal pour qu’elle puisse vivre tranquillement.
Prenant exemple sur le père, je me mets face à la jeune personne et nous nous mettons à prier pour elle.
La prière achevée, elle semble ressortir des ombres où l’eau l’y avait plongée.
Je lui souris, désolée de ne pas avoir su avant ce qu’elle avait et en même temps soulagée que j’ai pu la soigner et qu’elle revienne à elle enfin…