GM13 a écrit:
La soirée se passera tranquillement. Tu profiteras du repos. Le lendemain sera consacré à ... du jardinage ! Avec le muet, vous vous occuperez de planter de jolies fleurs, tu pourras aimer ou pas, mais au moins ca pourra toujours te détendre et te sentir en communion avec ces petites vies ^^
En fin d'après midi, le temps se gate. La nuit une grande tempête aura lieu qui empêchera un peu tout le monde de dormir. Au milieu de la nuit un bruit sourd.
Le lendemain matin, tu vois que c'est un arbre énorme qui est tombé. Non seulement large, mais très haut, avec la tempête rien d'étonnant à ce qu'il soit tombé. Le maïtre te demande de le replanter en te servant dans un premier temps de la colère verte pour porter l'arbre, ensuite de la puissance terrestre pour reboucher l'immense trou autours que ses racines ont fait en tombant. ( donc tu gagneras un niveau dans ces deux magies ).
Amuses toi bien !
((pour des raisons de compréhension, je mets les "discussions" télépathique avec le muet entre guillemet comme une conversation normale )))
Le lendemain après une longue nuit de repos, c'est le muet qui vient me chercher. Je le suis jusqu'au refectoire où il mange en silence avant de me soigner les dernières plaies de l'entraînement du bouclier.
Je le suis jusque dans le jardin après.
"Bon, aujourd'hui jardinage."
Un instant d'hésitation, je soupire, sachant que j'ai pas le choix de toute façon.
(Soupire pas comme ça, on va s'amuser...)
(Si tu le dis!)
En fait cela me rappellais les fastidieux cours de décoration floral à l'école d'Arts et métiers de Cyniar. Certes, ils étaient plus interessants que ceux de reconnaissances des types de terres, mais je préfèrais ceux en forêt.
"On doit faire quoi?" demandé-je la pensée finalement enjouée.
"Juste planter ces quelques fleurs et arbres du mieux qu'on peut."
"Ah non..."
"C'est le maître qui l'a demandé!"
"C'est pas la tâche que je critique, c'est la manière de faire!"
"Tu voudrais faire ça comment?"
"De manière à ce que ça soit beau."
Je m'en vais alors dans ma chambre avant de revenir avec une plume, un parchemin et des encres de couleurs. A force de discussion on parviens à se mettre d'accord sur la répartition exacte des plantes.
Je commence calmement par définir les zones à même la terre. Chaque région va être séparée par un petit sentier de terre ou de gravier, éclairé par des torches, des bougies ou des lampes à huile. Pendant que le muet (faudra lui demander son nom...) va chercher les torches, bougeoir et lampe en suffisance, je commence à retourner la terre de la première zone à l'aide de mon sort de puissance terrestre, sous les conseils de Lirelan. Celle-ci, utilise le même sort que moi, mais à bien moindre puissance pour faire des sillons dans la terre selon les plans de plantage des fleurs. Le muet arrive alors les bras chargés d'un premier lot de lumière.
"Bon, on va commencer par planter cette zone-ci, ensuite il nous faudra des graviers pour la séparation puis les zones 2, 3 et 4."
Chacun se met au travail, très vite, les zones sont ratissés, le sentier fait. Au milieu du sentier, j'ai laissé volontairement une zone vide, permettant de mettre une table et cinq ou six chaises, idée de manger au coeur même de la serre. Je plante minutieusement les graines une à une patiemment, pour être certaine qu'elle soit à la bonne place. Nartarok, comme s'appelle le muet, use un pouvoir qui m'est totalement inconnu,mais qui me fascine, permettant de faire pousser les plantes à une vitesse accélérée.
"Je pourrais aussi l'apprendre ce sort?"
"Je n'en sais rien... je le connais depuis ma plus tendre enfance..."
"Ah bon? Moi j'ai attendu fort longtemps avant de connaître un sort!"
"Chez nous c'est naturel, on naît tous avec un sort qu'on maîtrise un peu plus tard, vers l'âge de 30 ou 40ans."
"Et vous vivez jusqu'à quel âge?"
"7 ou 8000 ans pour les plus anciens..."
L'avantage de son pouvoir, c'est qu'en moins de temps qu'il faut pour le dire, je peux voir le résultat de mon oeuvre. Nous finissons notre boulot alors que le soleil se couche. Nous n'avons rien mangé de la journée et nous commençons réellement à avoir faim.
"Je vais finir de préparer le repas, vous mettez la table et allumez tout?"
"Sans problème."
Nous allons chercher les chaises, mais aucune table ne me plait, je veux quelque chose d'original pour cloturer le travail. Je commence par allumer les lampes et torches donnant ainsi au jardin la lumière nécessaire. C'est alors que je vois un petit arbuste que nous avons oublié.
(Tu penses que tu pourrais en refaire une table?)
(Comme à Kendra Kâr?)
(Oui, ça serait réellement le clou de ce bout de serre!)
J'écarte doucement les chaises, laissant un espace assez large en cas de débordement. A genou, je creuse un trou pour y glisser les racines encore fragiles de l'arbrisseau. Contrairement à la première fois où j'avais tenter de limiter la puissance de mon sort, là je lâche complètement ma magie. Ma concentration est sur le point de se rompre tant la puissance en moi est limite, mais je lâche toute ma magie d'un seul coup. La plante se met à grandir à une vitesse effrayante, mais surtout incontrôlable. Les branches encore fines et agressives commencent à s'enrouler autour de mes bras, le bracelet de Yuimen craque dans un bruit métallique, tombant en miette au sol.
(Maintenant Lirelan,maintenant!)
La faera se roule en boule et prends sa forme verte brun brillant. A une vitesse hallucinante elle plonge au coeur des racines. L'arbre maintenant doit faire dans les nonante centimètres, la taille idéale. Celui-ci se met à briller au point de m'aveugler. Je détourne les yeux tandis que la futur table me lâche. En quelques longues secondes, Lirelan en sort, laissant une table assez grande, ronde avec de quoi y mettre 6 convives sans difficulté.
Je me redresse fièrement tandis que le maître arrive pour le repas, qui s'avère très simple, mais délicieux. Finalement, épuisée, je vais pour aller me reposer quand le maître m'appelle.
"Ne vas pas encore dormir, j'ai besoin de toi!"
(Finis ta tâche au temple!)
(Oui, c'est bon, j'ai compris!)
Je me retourne en baillant.
"Que dois-je faire?"
"Hier pendant que tu t'échappais des cabanes, un des grands arbres est tombé dehors... il faudrait que tu puisses le replanter."
"Si vous me donnez de la potion, je devrais pouvoir le faire, mais j'ai usé trop de sorts aujourd'hui..."
Il me tend alors deux fioles de potions que j'avale d'un coup sec. Prenant ma cape, je la serre autour de mon cou et abaisse la capuche sur ma tête. Levant la tête, je vois à travers la baie vitrée de la serre que le temps n'est guerre réjouissant, tempètueux serait le terme adapté, l'envie d'aller me coucher me reprend.
(Finis ta tâche au temple!)
(C'est bon, je ferais ça dans deux heures...)
(Finis ta tâche au temple! Finis ta tâche au temple! Finis ta tâche au temple! Finis ta tâche au temple!)
S'il y a bien une chose impossible, c'est de se reposer alors qu'on a une idée dans la tête. En l'occurence celle-ci m'obsède, m'empêchant de méditer.
(Finis ta tâche au temple!)
"Ca va, j'ai compris!"
Râlant, pestant, mais obéissant malgré moi, je sors dans l'orage neigeux de haute montagne. Il ne me faut pas aller bien loin pour trouver l'arbre. Celui-ci est est couché au milieu de la pleine devant le temple. Il est passablement énorme. J'en fais le tour et trouve le lieu des racines, celles-ci sont plus grande que moi et le trou causé est immense.
"Bon, et je fais ça comment?"
(Finis ta tâche au temple!)
(Oui, bah je voudrais bien, ça me permettrait de rentrer au chaud!)
(Finis ta tâche au temple!)
(C'est bon, j'ai compris!)
Rien n'est plus difficile que de trouver une solution à un problème avec vois qui vous pousse en permanent à y réfléchir. Pourtant il faut le faire, il faut y arriver. La neige recouvre peu à peu ma cape, me refroidissant.
"Bon, à la main, faut pas rêver..."
(Finis ta tâche au temple!)
(Oui, bah laisse-moi réfléchir!)
Je me lève et fais quelques pas.
"La magie alors... Je vois qu'un seul sort, mais ça me semble étrange."
(Finis ta...)
"Ca va, j'essaye!"
Me concentrant dans ce froid assez... frigorifiant, je pose mes mains sur le tronc. De plus le froid me pousse, de plus je tente de rassembler mon énergie, que je dégage trop brusquement. L'écorce de l'arbre se transforme en véritable marteau m'envoyant roulé à plusieurs mètres. Je me rends compte que j'ai lancé presque instantanément mon sort de bouclier ce qui a dû m'éviter bien des blessures, même si le choc reste impressionnant.
(Finis...)
Je retourne près de l'arbre puis concentre mon énergie à nouveau,mais sans doute la peur de me ramasser un second coup m'empêche de lancer le sort. Je respire et relance, c'est bon. L'arbre commence à se mouvoir, il lui faut plus d'énergie, toujours plus. Les succès succèdent aux échecs et réciproquement, mais l'arbre bouge et finis par se redresser et se replanter.
Le plus dur arrive à ce moment-là. Il me faut à la fois maintenir ma colère verte à ce niveau de stabilité et en même temps utilisé la puissance terrestre pour remplir le trou pour que l'arbre tienne. Je garde les yeux fixés sur le tronc tandis que je pose un genoux à terre. De la main, je heurte le sol. Une partie de mon énérgie part sous le choc, la terre tremble et se soulève. Je sais qu'il me faut cibler l'endroit de mon sort sous peine d'avoir tout à recommencer. Doucement, je parviens à maîtriser ma puissance, juste assez pour reboucher le trou causé par la chute du géant. Toujours à genou, les yeux sur le tronc pour le tenir debout, je contourne les racines lançant mes sorts à la chaine. Je parviens au dernier endroit quand mon armure se met à briller.
"Manquait plus que ça!"
De rage je me redresse et rompt ma concentration qui ne sert à rien sans énergie.
(Finis ta tâche au temple...)
"Ca va j'ai compris..."
A grand renfort de pieds et de mains je finis de reboucher, de combler le trou et tasse même la terre, espérant que ça suffira à laisser l'arbre sur pied.
Tremblante de froid et de sommeil, je rentre au chaud et me dirige jusqu'à ma chambre où je m'affale sur mon lit pour méditer tranquillement sur mon repos