Certains passages de ce RP peuvent choquer les âmes sensibles ![Attention [:attention:]](./images/smilies/attention.gif)
Ak'Laharikah donnait du fil à retordre à la banshee, prouvant une fois de plus ses talents d'escrimeuse. Mais elle restait, à l'insatisfaction d'Anastasie, en fort mauvais point. En effet, si l'autre semblait encore en pleine forme, et n'arborait pas la moindre cicatrice, la milicienne était-elle couverte de plaies et semblait particulièrement essoufflée. Un seul regard au duel suffit à Anastasie pour comprendre que, dans leur état, même si elles joignaient leurs efforts, elles échoueraient.
( On est toutes les deux trop fatiguées pour avoir une chance, » se lamenta-t-elle, tenant à peine debout sous l'effet des courbatures et de la fatigue.
Ses muscles comme ses poumons n'étaient pas habitués à tenir de si longs et si éreintants combats, et ses compétences physiques en souffraient énormément ; étant une magicienne plus spécialisée dans les soins que dans l'attaque, elle ne pouvait se fier qu'à sa lame pour vaincre.
( La magie ! ) pensa-t-elle soudain. ( Si elle soigne et soulage la douleur, elle doit pouvoir guérir de la fatigue. )
Forte de cette nouvelle idée, Anastasie manipula ses fluides et, au lieu de les transformer en une énergie guérissante, en forma une énergie revigorante. Elle avait tant utilisé ses sorts de soin que le procédé lui parut presque enfantin, si bien qu'elle s'en voulut de ne pas y avoir pensé avant. Lorsqu'elle relâcha finalement ses fluides, une puissante vague de magie parcourut son corps, rétablissant la vigueur de ses muscles, et annihilant toute langueur sur son passage. En quelques secondes seulement, Anastasie avait récupéré toute sa forme.
Mais, face à elle, rien n'allait plus. Le temps qu'elle avait perdu à se remettre en état, la banshee l'avait mis à disposition pour acculer plus encore Ak'Laharikah, lui infligeant quelques blessures particulièrement graves. Et maintenant, face à Anastasie, cette dernière chuta, lâchant son épée devant le regard jubilatoire de son adversaire. Elle était à sa merci, et jamais la Comtesse ne parviendrait à leur hauteur à temps pour empêcher la mise à mort.
( La magie, la magie ! ) se répéta la théurgiste, paniquée.
Elle avait déjà lancé un puissant sort offensif, lors de son duel avec le traqueur obscur, mais n'avait jamais réussi depuis à lancer plus que de légères pulsions tout juste bonnes à égratigner ses ennemis, et encore à la condition qu'ils craignent la lumière. Mais, cette fois, elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'un sort puissant atteigne la banshee avant qu'elle ne puisse mettre fin aux jours de la milicienne.
Se concentrant immédiatement, Anastasie imagina son sort. Son esprit dessina un trait, celui-là même qu'elle avait jeté sur le traqueur, de la longueur de sa main et d'un blanc pur. Il le fallait d'une intensité prodigieuse, et d'une vitesse suffisante pour atteindre la banshee en une simple seconde. Une fois l'image en tête, elle l'appliqua à ses fluides. De la même manière qu'elle conférait à sa magie une nature bienfaitrice, qu'elle en régulait la puissance, qu'elle en changeait à volonté la forme, et ce le plus naturellement du monde, elle transforma ses fluides pour qu'ils correspondent à ses critères. Seulement, elle n'aurait su dire si c'était lié à la nature bienveillante de la lumière, ou si elle était directement fautive, mais si les soins lui semblaient si simples, si aisés, si naturels et logiques, donner une caractéristique destructrice à sa magie lui était particulièrement difficile. Elle avait l'impression d'effectuer un geste contre nature. Ou plutôt d'utiliser un objet d'une manière erronée. Comme se servir d'un onguent pour blesser, ou une épée pour soigner, donner à sa magie la possibilité de blesser lui semblait être une aberration, et d'une difficulté phénoménale, si bien que cette étape de la transformation du fluide échoua de nombreuses fois, alors qu'il lui semblait toujours avoir été le plus simple. Après moult tentatives infructueuses, qui, si elles ne duraient que quelques instants en réalité, avaient tout de même retardé Anastasie de plusieurs précieuses secondes, celle-ci décida de changer d'approche.
( Protéger, ) s'intima-t-elle.
Effectivement, la lumière ne servait pas à blesser. En tout cas, pas à elle. Le vrai but de la lumière, le vrai but de Gaïa, était de protéger. Par le soin, quand il le fallait, mais aussi par la force, si nécessaire. Lorsqu'elle avait affronté le traqueur obscur, Mariella était dans son esprit. Mariella, et ce qu'il lui arriverait si ce monstre mettait la main sur elle. Elle avait alors transformé son fluide en une force protectrice. Une force protectrice qui détruirait si telle était la seule solution pour défendre ceux qui le méritaient vraiment.
Les fluides à l'intérieur d'Anastasie reprirent forme, tout à fait naturellement. Techniquement parlant, leur nature était la même que celle que la jeune femme avait échoué à leur imposer tant de fois auparavant. Seul avait changé l'objectif de ces fluides : empêcher Ak'Laharikah de mourir. Empêcher tous les habitants de ce village de mourir. Et c'était cet objectif qui avait fait toute la différence et avait permis à la jeune Comtesse de leur donner une puissance destructrice jusque là inédite. Alors, elle leva le bras devant elle, paume ouverte en direction de la banshee, et matérialisa au creux de sa main cette puissante force fluidique.
Le trait partit aussitôt, à une vitesse prodigieuse, et vint se loger en plein milieu du visage de la banshee. Sous l'impact, celle-ci hurla de douleur ; elle venait de recevoir une vague d'énergie de la magie qui lui était la plus mortelle en pleine tête. Elle porta ses mains à son visage, comme pour arrêter une hémorragie, mais la magie avait pénétré profondément, faisant des dégâts qu'Anastasie elle-même n'aurait pas imaginé. Elle profita du temps gagné pour s'approcher à toute vitesse et se plaça immédiatement entre la milicienne et l'esprit, épée au poing.
L'avantage de la jeune femme s'arrêta cependant là, car déjà la banshee s'était remise en position de combat. Le trait de lumière avait néanmoins complètement détruit le globe oculaire droit de la créature, élargissant la cavité de quelques centimètres de diamètre. Et son visage, pourtant déjà dément, semblait plus emprunt de folie encore que précédemment. Alors qu'elle observait Anastasie de son œil unique, la banshee ouvrit grand la bouche, laissant échapper un hurlement inhumain, strident et morbide, qui ne fit que gagner en intensité à mesure que les secondes passaient ; bientôt, le cri devint insoutenable pour la Comtesse, qui sentit ses tympans au bord de l'explosion. Elle plaça ses poings sur ses oreilles, joignant son cri à celui de la banshee tant la douleur était grande, mais le râle perçait sans mal à travers ses mains.
Quand le bruit s'arrêta finalement, en même temps que la douleur, une longue griffe vint frapper le menton de la jeune femme, la faisant tomber à la renverse près de la milicienne.
« ANASTASIE ! » hurla la voix malsaine de la banshee. Il était cependant clair, de par son intonation, que c'était de nouveau le nécromancien qui s'adressait à elle. « J'AI DIT MEURS ! MEURS ! »
Au même moment, une main squelettique vint attraper la jeune femme par le crâne, la relevant par la force sans la moindre difficulté. Bien vite, elle pendit à quelques centimètres du sol ; son épée étant tombée pendant sa chute, elle était à la merci de l'esprit. Mais son nom fut prononcé de nouveau, par une voix bien plus douce, bien plus faible. Baissant les yeux vers le corps meurtri de Ak'Laharikah, Anastasie vit la milicienne attraper sa propre lame, qu'elle envoya de toutes ses faibles forces à sa hauteur. La Comtesse attrapa tant bien que mal l'arme au vol et, au moment ou la banshee s'apprêtait à asséner un ultime coup de ses longs doigts griffus en direction de son cœur, abattit l'épée sur le coude du bras la retenant. L'os craqua plus qu'il ne se fendit, mais aussitôt l'esprit lâcha sa captive en criant une fois de plus de douleur.
Anastasie se réceptionna difficilement sur les gravillons de la petite place, lâchant l'arme d'Ak'Laharikah pour amortir sa chute, mais elle fut bien vite contrainte de se relever car déjà la banshee revenait à l'assaut. Elle roula sur sa droite, attrapant sa propre épée au passage, et se redressa immédiatement. Profitant d'être sur le flanc de la créature, elle attaqua immédiatement, mais celle-ci esquiva prestement.
( Il faut que je me positionne sur son côté droit, ) songea la jeune femme. C'était en effet son côté le plus faible, ayant essuyé une blessure à l’œil comme au bras.
Une cicatrice de son menton à ses lèvres saignait légèrement, et elle venait d'encaisser quelques coups durs, mais grâce à son sort revigorant elle était toujours en pleine forme, parfaitement alerte et capable, comme si elle ne venait pas d'encaisser deux combats avant celui-ci. Mais, si la banshee était blessée à l'oeil et au bras, elle non plus ne semblait pas particulièrement fatiguée. Donc à moins de profiter de ses faiblesses, elle était pratiquement certaine de perdre, au vu de la supériorité physique de son ennemie.
« Tu ne veux jamais mourir ! » s'énerva le nécromancien à travers les lèvres de sa créature.
Sur ces mots, la banshee s'avança de nouveau, prenant d'assaut à une vitesse prodigieuse Anastasie, qui évita tant bien que mal la série d'attaque suivante. Cependant, ses coups ne venaient presque que de son membre gauche, et les rares du droit étaient particulièrement lents et faibles. C'est donc après une de ces attaques sans panache que la Comtesse plongea sur le mauvais flanc de la banshee et lui asséna un coup à l'épaule. L'esprit s'écarta par réflexe, mais elle ne put éviter totalement l'épée, qui s'enfonça profondément dans sa chair, lui tirant un nouveau cri de douleur. La contre-attaque arriva cependant immédiatement, et de manière brutale. Le bras valide de la créature donna un violent coup dans la lame d'Anastasie, qui lui vola des mains, puis vint s'abattre avec force au creux de son estomac, la faisant voler à quelques mètres de là.
La banshee plongea sur elle en hurlant un énième « MEURS [/color]», et ses deux mains vinrent bloquer la respiration de la jeune femme en serrant très fort sur sa gorge. La pression était prodigieuse, si bien que, en quelques secondes seulement, Anastasie cru que les organes de son cou allaient céder. Mais, contre toute attente, la créature la lâcha bien vite ; au même moment, une gerbe de sang noirâtre gicla au visage de la jeune femme. La tête de la créature ne tenait plus qu'à moitié sur ses épaules, et à sa gauche, Ak'Laharikah tenait difficilement l'épée qui avait gravement blessé l'esprit. Prouvant encore son endurance incroyable, ce dernier se redressa difficilement pour attraper la milicienne à la gorge à son tour, malgré l'état de sa gorge et le sang étrangement foncé qui en coulait à flot. Incapable, cependant, de s'occuper des deux ennemis à la fois, la banshee ne put voir Anastasie récupérer l'arme qu'Ak'Laharikah venait de lâcher, ni éviter le coup qui vint terminer de déloger sa tête du reste de son corps.
(((Tentative d'apprentissage du sort Trait de lumière : Une attaque concentrée de lumière vient percuter une cible (mag+1/lvl). )))