Les écuries royales donnaient à Kendra-Kâr un petit côté « vacances à la ferme » que Calimène trouva immédiatement agréable. Les allées et venues se faisaient à un pas modéré, bien loin de l’agitation effrénée du reste de la cité et les conversations, qu’elles soient badines ou terre-à-terre, se tenaient à mi-voix. Même l’odorat pourtant fragile de la jeune femme finit par se résoudre : les quelques relents des fosses à purin s’évanouissaient bien plus rapidement dans l’air du lieu que dans la moitié des rues de la ville basse.
Le pas rapide, Calimène traversa la place centrale du site, notant qu’elle servait tout à la fois de lieu de passage, de dressage et de course pour les bêtes. Cédant à ses habitudes, la Dame se planta au beau milieu de la scène, observatrice. Sur sa droite, plusieurs palefreniers s’affairaient malgré l’heure matinale. Plusieurs d’entre eux soignaient les montures avec minutie et affection, livrant de la nourriture et pansant les bêtes blessées. Intriguée, l’écuyère qu’était Calimène note l’usage de plusieurs onguents, cataplasmes et autres boues appliquées sous les bandages. D’autres s’occupaient de l’entretien du matériel d’équitation, lustrant les selles, raccourcissant les brides ou ajustant les harnais. Le tout donnait l’impression d’une ruche harmonieuse, où chacun connaissait sa place, l’expérience et les convictions concourant à la réalisation d’un travail bien fait.
A son tour, Calimène se sentit le sujet d’une observation soutenue. Sans s’en dédire, ne prenant même pas la peine de détourner le regard lorsque ce dernier se fit remarquer, un homme entre deux âges la dévisageait d’un regard bleuté. Les yeux, adoucis par les années et l’expérience, avaient du en d’autres temps glacer quelques cœurs et en enflammer quelques autres. Placé à l’orée de la bâtisse principale, il scrutait la jeune femme, les bras croisés. Laissés à nu, ces derniers étaient restés ferme malgré le passage du temps, signe d’une ancienne condition physique peu commune et d’un usage encore régulier de travaux de force. Soudainement il se mit à avancer dans sa direction. Son attitude, impressionnante, n’était qu’à peine réduite par le déséquilibre de sa démarche, l’une de ses jambes semblant être restée définitivement engourdie après avoir reçu une antique blessure. La plaie s’était refermée mais le muscle, sectionné ou amoindri, n’avait jamais retrouvé son ancienne souplesse. L’homme, toutefois, avait du avoir un passé de soldat ou de guerrier et Calimène, prudente, décida de ne pas l’ignorer.
« Maitre Oroke ? » ouvrit Calimène sur un ton neutre.
« Lui-même » lui concéda son interlocuteur en se fixant à deux pas d’elle.
« Mon nom est Calimène, héritière de la Maison Ligure ; et comme beaucoup d’autres, en quête d’une monture » poursuivit-elle.
« Il est ainsi fait que l’on se déplace rarement en ces lieux pour le plaisir d’y observer mon joli sourire » répondit-il, le visage fermé. « Ligure, dîtes-vous ? J’ai connu votre père » glissa-t-il pour la forme.
« En bien j’espère ? » lui retourna Calimène, plus par convenances que par réel intérêt.
« Un enfoiré de première, si vous me passez l’expression. Ses prix lors du long hiver d’il y a douze… non, quatorze ans, ont manqué assassiner mon commerce, en plus de mes finances » pérora-t-il.
« Vous m’en voyez désolée » glissa Calimène, diplomatiquement.
« Ne le soyez pas, ce fut l’un des seuls importateurs à réserver de la place au foin dont nous manquions cruellement, les autres ayant refusé de consacrer du tonnage à de telles fournitures. Il a fait son beurre sur du foin, si je puis dire, mais il a aussi nourri mes bêtes. » Conclut-il provisoirement.
La jeune femme ne relança pas la conversation.
« Votre monture doit répondre à quelles exigences ? Voyages ? Promenades galantes ? » Glissa-t-il d’un ton légèrement moqueur.
« La guerre » prolongea Calimène d’un ton neutre.
« Tient donc, la guerre, rien que cela » rétorqua Oroke.
Sans se laisser impressionner, Calimène apporta vivement quelques compléments d’une voix ferme.
« Entrainé pour la guerre, il ne sera guère craintif. Peu m’importe qu’il soit taillé pour la vitesse, tant qu’il a la puissance nécessaire pour porter un homme en armure et le conduire à la bataille » énuméra-t-elle.
« Ce sera tout ? » argumenta le maitre des écuries, visiblement amusé.
« Non, selle et rênes seront de la meilleure facture possible ».
Campé face à la jeune femme, Oroke poussa un rire sonore.
« En clair, il ne vous manque qu’un cheval » dit-il entre deux rires maitrisés.
« C’est là où vous intervenez, messire » conclut-elle provisoirement.
« Habituellement, nous n’avons pas ce type de monture, toutefois, nous avons récemment acquis pour peau de chagrin les chevaux excédentaires d’une compagnie de mercenaire. Par excédentaires, comprenez que leurs cavaliers sont morts. Cela vous pose-t-il un problème particulier ? » lui dit-il en l’invitant à la suivre.
« Pas le moins du monde » lui répondit-elle en lui emboitant le pas.
« Le voilà » lui dit-il en désignant une haute monture à la robe d’un cuivre terni. « C’est un Hongre, ce qui explique sa taille. Puissant, endurant et d’un calme à faire pâlir la bonne éducation des nonnes un soir de vêpres. Mais ne vous fiez pas à son pas régulier car il a du caractère et pas tous les jours du que du bon » expliqua-t-il en poussant Calimène vers l’animal, d’une main dans le dos. La bête renifla lourdement, signe indéniable de la puissance de ses poumons et tourna la tête de côté, snobant la prétendante. Cette dernière resta interdite un long moment puis hissa ses lèvres à l’oreille du Hongre.
Ils restèrent dans cette posture un long moment puis Calimène se retira de plusieurs pas.
« Quel est son nom ? » demanda-t-elle d’une voix distraite.
« Légion » lui retourna Oroke.
« C’est très prometteur » ferma Calimène.
Monture achetée :
Nom : Légion
Description et race : Cheval – Hongre.
« Le voilà » lui dit-il en désignant une haute monture à la robe d’un cuivre terni. « C’est un Hongre, ce qui explique sa taille. Puissant, endurant et d’un calme à faire pâlir la bonne éducation des nonnes un soir de vêpres. Mais ne vous fiez pas à son pas régulier car il a du caractère et pas tous les jours du que du bon » expliqua-t-il en poussant Calimène vers l’animal, d’une main dans le dos. La bête renifla lourdement, signe indéniable de la puissance de ses poumons et tourna la tête de côté, snobant la prétendante.
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Équipements :
- Selle améliorée
- Rênes améliorées
Sac (E=0/10) :
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Synchronisation PJ/Monture : /100