Pour mon plus grand soulagement, elle accepte ma proposition de la soigner et m’informe qu’elle n’est pas la seule. Il semble que le combat qu’ils aient mené après ma mort fut plus rude qu’il n’y paraît. Oryash aussi aurait besoin de soin et tout comme moi, Aenaria rencontre des soucis à soigner la peau blanche en raison de l’incompatibilité des fluides qui habitent Oryash d’une part, Aenaria et moi de l’autre. Tout en descendant la robe de la sindel pour voir la plaie dans son ensemble je lui réponds.
"J’étais présente le jour où la magie obscure a pris possession d’elle. J’ai passé toute une nuit à la soigner, mais cela n’a pas suffi. Et puis tu te souviens parfaitement de l’entente qu’il y a entre nous. Si elle a besoin de mes services, qu’elle vienne demander, je n’irais pas les lui proposer sauf si elle est à deux doigts de la mort. Cela je l’éviterai à n’importe qui… Sauf à ma mère cela va de soi."
Le dos de mon amie est complètement exposé et je peux voir qu’elle saigne. Je m’empare de mon bâton et prends le temps de faire circuler mes fluides magiques en lui. Je suis surprise d’avoir conservé à la fois mes fluides de lumière et ceux de glace, mais cela me fait plus que plaisir. Je me concentre sur mes fluides lumineux, sur la bienveillance de Gaïa, qui tient aujourd’hui une signification encore plus importante à mes yeux, je visualise la plaie d’Aenaria.
La boule au sommet de mon bâton se met à briller et comme avant un fin voile lumineux s’en échappe pour aller se poser comme un pansement sur la plaie encore fraîche de la sindel. J’observe le sang rentrer à l’intérieur de son corps et les chairs qui se rapprochent jusqu’à ce que la plaie se soit complètement refermée. Je sens le malaise d’Aenaria, d’être ainsi exposée. Aussi, dès que mes soins sont effectués, je lui remonte sa robe pour recouvrir pleinement son dos.
"Voilà ! Tu seras au mieux de ta forme pour la bataille finale."
Elle m’explique alors où habite Ehemdim. La description qu’elle me fait est très détaillée et un surprise immense peut se lire sur mon visage. Elle vient de me décrire mot pour mot, la rue où se trouve le nid d’amour qu’Amhalak nous a bâti. Je regarde alors Aenaria avec un air complètement incrédule et un immense sourire s’épanouit sur mon visage.
"Tu rigoles !? Dans cette même rue, mon elfe nous a construit un nid d’amour, notre chez nous quand tout sera fini. Nous serons voisines alors !"
Cette nouvelle me réjouit au plus haut point. Même si un jour nos chemins sont appelés à être séparés quelques temps je sais que nous nous retrouverons par le biais du Temple, de l’endroit où nous vivons, de nos faera. Elle me précise que nous verrons après la victoire sur Grantier pour le cas d’Ehemdim. Elle n’a pas tort, mieux vaut se concentrer sur le combat dont nous sortirons victorieux, tous ! Je me dois alors de faire un aveu à la sindel.
"Je suis ravie de t’avoir rencontré Aenaria… Maintenant que tu connais mon histoire je dois te dire que…"
J’ai du mal à trouver mes mots, ce n’est pas une terrible nouvelle que j’ai à lui annoncer, mais j’ai peur qu’elle le prenne mal.
"J’espère que cela ne te vexera pas, mais… Enfin, Amhalak et toi, vous êtes ma seule famille."
Je me sens mieux maintenant que c’est dit et à présent, j’en viens au sujet qui sera dans l’esprit de tous les amants d’ici quelques temps.
"Alors, à ton avis comment cela va-t-il se passer dans ce château ? Une entrée fracassante me semble être un mauvais plan, mais comment faire sinon…"
J’angoisse un peu à l’idée de revoir ma mère pour la tuer, mais je sais qu’Aenaria et les autres seront là. Ils sont ma force et rien n’ébranlera ma détermination.
...après se sera toi et moi...
Oui, je dois me concentrer sur cette pensée et tout se passera pour le mieux.