L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Jeu 6 Déc 2012 17:40 
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Je suis du regard les fluctuations magiques émanant de la main ouverte de la femme, me sentant véritablement tendu. Si encore nous ne devions lutter qu'à trois contre cinq, je serais sans doute plus confiant. Là, nous sommes non seulement au beau milieu du village, mais aussi entourés de civils. Fang Bian Chan en main, je m'aperçois que, hormis Yamanori, aucun de mes apprentis ne s'est mis en position pour réagir. Mes yeux s'arrondissent quand je comprends qu'ils sont effrayés. Le blond ne parvient pas à détacher son regard de la lame du demi-elfe guerrier, ses doigts crispés sur la garde d'une épée courte. La demoiselle en rouge me lance un regard perdu, et je peux voir que même l'hinïon ne parvient pas à se contrôler.

La femme en profite. Ses fluides changent subitement de coloris, et avant que je puisse détourner les yeux, un vif éclat de lumière l'entoure. L'intensité de cette lueur est si forte qu'elle laisse une large trace sur ma rétine. Le sort a été si soudain que j'ai du mal à retrouver mes repères. Tout ce que je distingue, ce sont de brefs éclats de voix, des sons de coups et de sabots. Ce remue-ménage a du effrayer les animaux de trait, le grincement des essieux qui s'éloignent se répercutant sur les habitations. Je tremble pour la sécurité des villageois, risquant non seulement d'être pris entre deux feux, mais aussi de se trouver sur la trajectoire des charrettes. Les voix fortes des artisans émanent de plusieurs endroits de la place, ordonnant de faire attention ou de s'écarter. Mon cœur veut les aider, mais ma tête me rappelle que ma mission passe avant eux.

Un bruit de course s'élève de ma droite, passant à quelques mètres de moi, mais le rythme m'indique qu'il s'agit d'un bipède. Soudain, la voix de l'apprenti Yamanori Daichi me parvient, venant de mon dos, et chargée de hargne. Il ne voit plus rien, et peste contre la magie. Un horrible pressentiment m'étreint quand je me rappelle de ce qui compose le trio adverse.

Soudain, un double impact se fait entendre, suivi d'une chute brutale. Campant sur mes pieds, mon souffle se coupe un instant quand un projectile frappe mon armure. La force du coup a été grandement absorbée par la protection, mais je peux toutefois sentir la pointe de la flèche égratigner mon pectoral droit. Je tends l'oreille, inquiet pour mes apprentis, mais je ne reconnais pas la voix à l'origine du cri de douleur. Masculine et pourtant aiguë, elle ne laisse aucun doute quant à ce qui l'a causé. Malgré le tumulte, j'entends les voix du couple de sinaris. D'après ce que je perçois, le guerrier les repousse brutalement en direction de la forge. Mon ouïe me permet d'imaginer ces derniers projetés contre l'établi, le bruit dominant devant correspondre au renversement des outils.

Quand les foulées de l'un des trois se rapprochent de moi, j'agis par réflexe plus qu'autre chose. Tendant la main, je concentre rapidement mes fluides, faisant usage de mon sort de pacifisme. Je sens la chaleur de la lueur m'entourer, mais je ne relâche pas mon attention pour autant. Je nous ai fait gagner un peu de temps, et les exclamations de surprise de nos adversaires me font comprendre qu'ils ne s'attendaient pas à cela. Ces quelques instants d'accalmie sont suffisants pour que ma vue revienne à la normale. Une goutte glacée dévale mon échine quand je m'aperçois que le guerrier se trouve à peine à trois foulées de moi. Sans ce sort, il aurait pu me porter un coup fatal sans que je puisse l'en empêcher.

(Zewen Tout-Puissant ! C'était juste ! Et les apprentis ?)

Je jette un coup d'oeil par-dessus mon épaule, embrassant du regard la vision de ce qui se trouve derrière, avant de reporter mon attention sur le guerrier. Les quatre jeunes n'ont quasiment pas bougé, et entre eux et moi, l'un des sinaris non-oranien est à terre. J'ai cru apercevoir une flèche dépasser de son omoplate droite, ce qui m'amène d'ailleurs à ôter celle fichée dans mon plastron. Pendant que mon sort de pacifisme fait effet, et tout en gardant mon Fang Bian Chan en barrière devant moi, je concentre mes fluides. L'archer bande son arc, visant chacun de nous un par un. Il ne relâche pas encore son projectile, se contentant de nous garder à l'oeil pendant que la femme se remet à manipuler ses fluides.

Calme mais déterminé, je matérialise ma magie autour de moi, la chargeant de ce sang-froid dont tout combattant a besoin. Je veux que mes apprentis se reprennent, et qu'au lieu de craindre pour leur seule vie, ils se rendent compte que les villageois risquent de faire les frais d'un affrontement prolongé.

"Reprenez-vous apprentis ! Vous êtes des miliciens ! Agissez comme tels !"

Nouveau coup d'oeil derrière moi. L'action de mes fluides et paroles semble avoir réveillé les jeunes gens. Ynorien blond et elfe blanche me gratifient d'un regard vexé tandis que Aoyumi rajuste son chapeau, et que Yamanori esquisse un sourire empli de détermination. Dans mon champ de vision, la femme semble s'apprêter à lancer un autre sort, mais un vif mouvement accompagné d'un cri enragé l'en empêche. C'est la thorkine, son marteau de forge à la main, qui vient de tenter de la frapper. Malheureusement, sa cible est agile, et elle esquive sans difficulté. Quand le guerrier s'en rend compte, il se retourne, sans doute pour vouloir l'aider.

Je m'apprête à lui emboiter le pas, moi-même suivi par mes apprentis, quand l'archer décoche son projectile. La pointe de métal se fiche à quelques centimètres de mes pieds, m'obligeant à dévier ma course. Du coin de l'oeil, je devine les sinaris tenter de se redresser dans la forge, mais mon attention reste rivée sur le trio. L'attaquant à distance tente de nous tenir en respect, mais il est seul et nous sommes cinq. D'ailleurs, au moment où je le vois bander son arc et y placer deux flèches, la voix de l'apprentie Id'Sharylzakië s'élève.

"Pas bouger, chien !"

Une légère crispation me prend quand je distingue qu'un sort vient d'être lancé. Un bruit crissant se produit, frappant l'archer émettant un son de douleur. Tout son être se raidit et se paralyse, son visage bloqué comme si aucun de ses muscles ne voulait répondre. C'est notre chance.

D'un geste, je pousse mes apprentis à s'avancer, mais nous sommes encore loin. Trop loin. Le guerrier demi-elfe a largement le temps d'abattre sa lame sur la thorkine, visant sa main. Malgré la présence du marteau, le plat de la lame touche au but. Un horrible craquement se fait entendre, accompagnant le grondement bestial de la forgeronne. L'outil tombe au sol alors qu'elle recule, se plaquant contre le mur de la chaumière, puis longeant la paroi avec un regard mauvais. Elle doit avoir plusieurs os brisés, mais je ne peux pas m'en occuper. Lorsque la femme s'aperçoit que nous avançons dans sa direction, et qu'ils vont bientôt être à notre portée, elle se met à hurler.

"Arrière !"

Sa main libre se tourne vers le sol. Aussitôt après, de violentes secousses se produisent, agitant le terrain sur plusieurs mètres. Une crainte instinctive m'envahit devant mon impuissance à rester debout. Les tremblements sont si forts que mon corps est parcourut d'une douleur intense, mais dont je ne parviens pas à déterminer l'origine. Est-ce que ce sont mes os qui s'entrechoquent ? Mes organes ? Le vrombissement m'étourdit quelque peu, mais malgré mon état, je tente de regarder mes apprentis. Eux aussi sont à terre, mais aucun son de panique ne leur échappe. Ils endurent, même si je me doute qu'ils souffrent plus encore que moi, tout comme les civils restés dans la zone d'effet.

Un fracas s'élève d'un coup sur ma droite, et c'est avec incrédulité que je vois les poutres soutenant le toit de la forge sortir de leur logement. La scène est cataclysmique. La charpente s'écroule sur l'installation dans un vif craquement de bois, ressemblant à des cris de détresse. Je m'aperçois avec horreur de la présence de jeunes villageois contre les demi-murs de pierre, prostrés, et restés sur place malgré les directives de la thorkine. Le marchand a tout juste le temps de pousser sa moitié hors de la zone qu'une partie de la toiture lui tombe dessus. Un nuage de poussière s'élève, faisant tousser toutes les présences alentour.

(Oh mes dieux ! Par les déesses, il faut rapidement en finir !)

Dès que les secousses ont cessé, je me relève, bien décidé à mettre un terme à cet affrontement le plus rapidement possible. Tout autour de nous, les villageois commencent à s'agiter, mais la proximité du combat les empêche d'approcher des lieux. Mes jeunes recrues sont aussi debout, et visiblement résolues à terminer cette lutte. L'archer s'est apparemment remis du sort, et c'est avec détermination qu'il décoche deux projectiles à la fois. Le premier se fiche dans le sol, mais pas le second. Le bandit vise Mégara, mais un réflexe de l'ynorien blond pour la mettre hors de la trajectoire a fait de lui la victime. La flèche se plante en bas de ses côtes droites, à quelques centimètres en-dessous du plastron.

"Andreï !"

Il grimace, et jette un regard incrédule sur la tige de bois dépassant de son torse. Je le vois inspirer fortement, puis jeter un regard haineux à l'archer.

"Toi... Tu vas nous le payer cher !"

Sur ce, il se crispe, concentré, puis il frappe violemment l'air en direction de l'attaquant à distance, accompagnant son geste d'un cri guerrier. Pourfendant le nuage de poussière, un arc d'énergie file vers la cible, la frappant avec tant de violence que le troisième larron est plaqué contre la paroi de l'habitation. Yamanori et Aoyumi profitent de l'occasion pour se ruer vers les autres. Mon coeur bat de plus en plus rapidement, accompagnant une sourde inquiétude pour la vie de mes recrues, manquant me faire perdre de vue notre objectif. Ce n'est qu'en voyant le sort de foudre de l'elfe affecter la magicienne adverse que je me reprends.

Vivement, je m'adresse aux apprentis restés derrière.

"N'ôtez pas la flèche tout de suite, votre blessure s'agrandirait. Et ne restez pas dans leur ligne de visée !"

Sur ce, je rejoins mes deux recrues ynoriennes. Le jeune combattant vient de se jeter sur le demi-elfe épéiste, frappant ce dernier avec son fourreau. De son côté, la demoiselle en rouge, en appui sur son pied gauche, donne un puissant coup de son autre jambe droit dans l'estomac de l'archer. Celui-ci, déjà dos à la paroi, offre une expression d'une intense douleur. Bouche ouverte, il tombe à genoux, lâchant son arc pour se tenir l'abdomen.

À cette distance, seul l'épéiste représente une vraie menace. Il faut le neutraliser, et vite.



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Dernière édition par Kiyoheiki le Ven 7 Déc 2012 19:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Ven 7 Déc 2012 15:04 
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Au moment où je parviens à la hauteur du demi-elfe, ce dernier effectue une attaque si rapide qu'elle prend le jeune ynorien au dépourvu. Habile, le combattant parvient non seulement à désarmer l'apprenti, mais en plus à faire voler son katana à plusieurs mètres de lui. Désemparé, l'humain semble tétanisé quand la lame s'élève de nouveau. Rivant toute mon attention sur ce guerrier, je m'interpose entre eux, levant mon Fang Bian Chan pour contrer l'assaut. L'impact est brutal, et je redoute un instant que mes genoux ne lâchent sous la pression. Serrant les dents, je tiens bon, rendant son regard déterminé à mon adversaire. Au bout de quelques secondes, l'épéiste recule de lui-même, mais ce n'est pas moi qu'il regarde. Une légère meurtrissure marque son menton à l'endroit où Yamanori l'a frappé, et visiblement, il compte bien lui rendre la pareille.

Mon apprenti recule progressivement en direction de son katana. Attentif, je suis les mouvement du brigand, bien décidé à ne pas le laisser blesser une deuxième recrue. Quand je le vois s'avancer, le revers prêt à frapper, je tends mon arme pour le gêner. Face à l'obstacle, il retient son geste et grommelle. Je suis certain qu'il sait manier son arme avec efficacité, et vu ce qui est arrivé à la thorkine, je tressaille à l'idée que ce soit l'un des jeunes qui subisse son attaque. D'ailleurs, j'ai à peine le temps de m'apercevoir que Yamanori se penche pour ramasser son bien que le demi-elfe tente un nouvel assaut.

Concentrant mon énergie combattive, j'essaie d’évaluer la trajectoire de la lame, lançant le croissant du Fang Bian Chan pour l'intercepter. Ma respiration se bloque quand le métal acéré adverse frotte sans ralentir contre le manche de mon arme, se dirigeant droit vers l'ynorien. Heureusement, Yamanori a le réflexe de reculer sans s'être totalement redressé, ne parvenant toutefois pas à empêcher le fil acéré d'entailler son vêtement au niveau de l'épaule gauche. L'adolescent grimace et grogne, mais je ne lis aucune trace de crainte dans son regard. Au contraire, il tire sa lame de son fourreau, semblant bien décidé à riposter.

D'un coup, un mouvement brusque attire mon regard le long de l'habitation, et c'est avec une surprise non feinte que je vois la magicienne être fortement rejetée vers l'arrière. L'objet qu'elle tenait en main lui échappe, roulant jusqu'à la botte de la thorkine restée à l'écart. L'apprentie Aoyumi a encore le poing en l'air, venant visiblement de lui faire le même coup qu'au parieur du port. Son manque d'attention lui vaut une blessure, l'archer ayant changé d'arme, optant pour des dagues de jet. La distance n'étant pas optimale, et l'état du combattant à distance devant aussi jouer, l'objet métallique pique le flanc de l'adolescente. La demoiselle émet un son surpris et un souffle douloureux, avant de se retourner, visiblement outrée.

Quand un geste du guerrier me ramène à ce qu'il se passe, je reprends ma concentration sur lui. Yamanori à ma droite, le demi-elfe semble hésiter à choisir une cible. Quand il opte pour le jeune brun, ce dernier tente de se placer en posture de parade, tandis que je cherche à dévier la trajectoire de l'épée. Je parviens à gêner le coup, sans réussir à l'arrêter. L'apprenti s'en tire sans égratignure, parvenant à repousser le fer sur le côté. Un grondement de rage émane du demi-elfe, peu avant qu'il ne change de tactique. Agrippant la garde de son épée des deux mains, sa voix chargée de colère, il abat finalement le tranchant droit sur l'adolescent. Mâchoires crispées, campant sur mes pieds, je raffermis ma prise puis tends brutalement ma propre arme, la plaçant en biais pour briser la force du coup.

Le choc est puissant, et l'énergie qui l'accompagne laisse mes muscles momentanément engourdis. La surprise que je lis sur le visage semi-elfique me ragaillardit, malgré la sensation qu'une partie de mon énergie combative s'est dissipée suite au coup. Puisant dans mes forces, je repousse cet adversaire sur le côté. Jugeant sans doute le moment opportun, l'oranien trace de son épée un brusque arc-de-cercle, entaillant l'abdomen et la protection pectorale de l'épéiste. Cependant, emporté par son élan, l'apprenti est obligé de faire un pas de côté pour ne pas bêtement chuter.

L'adversaire en profite.

Malgré la douleur qui doit le parcourir, il arme de nouveau son bras, m'obligeant à l'observer pour pouvoir intercaler mon Fang Bian Chan entre eux. Mais ce guerrier a compris mon intention. Au dernier moment il retient son coup, juste assez pour que mon poignet gauche soit à sa portée. Je ne comprends ce qu'il compte faire que trop tard. Le plat de la lame s'abat sur mon avant-bras, claquant ce dernier entre les deux armes. Sous la soudaine douleur, un son indéfinissable m'échappe. Je souffre. La peine est vive, accélérant les battements de mon coeur, au point que j'ai un instant du mal à comprendre ce qu'il se passe autour de nous. J'ai honte de moi, la surprise m'ayant quasiment fait perdre mes moyens.

Lorsque je relève la tête vers le semi-elfe, celui-ci a du mal à ne pas lâcher son épée quand trois villageois se jettent sur lui pour le maîtriser. Coup d’œil sur le poignet. Il enfle déjà. Je crains d'avoir au moins une grosse fêlure de quelques os, provoquant une douleur certaine en cas de mouvement, mais ce n'est pas ce qui accapare mon attention pour le moment.

(Que ?)

Tout autour de nous, les habitants des lieux ont décidé de se mêler au combat. Plusieurs hommes de belle carrure entravent les mouvements de nos adversaires, parvenant à force de lutte à les mettre à terre. Le trio se débat, jure et crache, mais contre autant d'humains déterminés à les arrêter, ils ne peuvent pas faire grand-chose. Mes apprentis se regroupent autour de moi, contemplant leurs blessures respectives. Seule Mégara semble relativement indemne. Secouée, mais guère davantage. En voyant s'approcher Mizutaka au visage crispé par la douleur, je confie mon arme à l'ynorienne au chapeau. J'effectue un bref examen avant de parler.

"Ne bougez pas. Apprentie Id'Sharylzakië, vous allez devoir m'aider."

"Moi ?"

"Oui, vous."

Je place ma main valide au niveau de la plaie du jeune homme, surveillant sa respiration.

"Sans la tourner, retirez la flèche."

"Mais je..."

"Croyez bien que je m'en chargerais en temps normal, mais là ce n'est pas envisageable."

L'hinïon lance un regard interrogateur au blond. Ce dernier se mordille la lèvre puis il acquiesce. Je suis surpris de voir Yamanori venir à ses côtés et le soutenir, lui offrant sa main à serrer si besoin. Mégara attrape la tige de bois, et quand je la vois commencer à l'ôter, arrachant un râle de douleur au jeune homme, je concentre mes fluides de lumière. La plaie semble profonde, aussi je décide d'accroitre la puissance du soin en y mêlant ma propre force. Je suis pris d'un léger vertige lorsque ma tâche est accomplie, mais je m'efforce de ne rien laisser paraitre.

Le trio solidement attaché, je me concentre sur les lieux du sinistre. Actifs, des hommes et femmes s'affairent à déplacer les gravats, tandis que des habitants blessés se rassemblent autour d'une figure autoritaire. Résolument, je regarde mes apprentis.

"Allez leur prêter main-forte."

"Hein ? Mais ce n'est pas notre mission !"

"L'un des sinaris que nous devons appréhender est aussi coincé sous les décombres. Et n'oubliez pas que nous sommes miliciens. Notre première tâche est de protéger notre peuple. Exécution !"

Je retiens juste Mizutaka un instant, pour lui donner un conseil particulier.

"La blessure est refermée, mais ne forcez pas dessus pour autant."

Le blond acquiesce, m'adressant un regard indéchiffrable, avant de se diriger vers la forge ensevelie. Mon poignet me lance, mais il me suffit de songer que les civils auront peut-être besoin de mes soins pour que je décide d'endurer la peine. Peu à peu, pendant que les gravats sont dégagés, un homme d'âge mûr avoisinant le mètre soixante-dix et aux tempes grisonnantes s'avance dans ma direction. Après une salutation respectueuse où il se présente comme le Doyen, m'indiquant que le couple qui l'accompagne s'avère être des soigneurs, il me demande des explications concernant ce qu'il vient de se passer. Adoptant mon ton le plus clair, je lui fais part de la mission qui nous a conduit ici, sans entrer dans les détails. Son visage se pare d'un air peiné.

Je ne m'y attarde pas quand les victimes sont dégagées. Les petites silhouettes, apprenties de la forgeronne, semblent avoir eu de la chance, les murets ayant bloqué une bonne partie de la toiture. L'un d'entre eux, un ynorien devant à peine avoir une dizaine d'années, a la blessure la plus grave. Après observation de ma part, je constate qu'il s'est démis l'épaule. Avec un peu d'aide de la part des guérisseurs civils, je parviens à la remettre en place, puis me penche sur le cas du marchand sinaris. Son camarade brun, celui dont le dos a été percé d'une flèche, est examiné par l'humain médecin. Il semble n'avoir pas survécu à sa blessure. Dégagé, le suspect dans ce trafic me semble bien pâle. Avant de l'interroger, et sans tenir compte des insultes de sa moitié, je l'examine. Multiples contusions, éclats de bois fichés dans la chair, mais surtout fracture ouverte de la cuisse.

Avec un poignet dans cet état, je songe que j'aurai du mal à remettre l'os en place. Un regard circulaire m'apprend que peu des observateurs en sont capables. Le couple s'est séparé, afin de prendre en charge les premiers blessés aux environs. C'est l'apprentie en tunique rouge qui s'agenouille à mes côtés, apparemment décidée à m'assister.

"Je veux aider. Dites-moi quoi faire, instructeur."

Je la scrute un instant, découvrant une lueur courageuse dans son regard. Elle tremble un peu, et je sais à quel point cela doit être éprouvant pour elle. Après tout, moi-même je compatis à la douleur du sinari. Suite à ma demande, de l'eau m'est versée sur la main, afin que je ne mette pas de saletés dans la plaie. Après avoir palpé la fracture, miraculeusement nette, je guide la jeune fille. Elle pâlit à son tour pendant qu'elle m'aide à réaligner les os. J'ai beau ressentir un frisson brutal, je m'efforce de rester uniquement attentif à mes actes. La douleur du marchand est intense, mais il ne parvient pas à perdre connaissance pour autant. Devant la gravité de la plaie, je dois faire de nouveau appel à ma force intérieure pour ressouder l'os. Dans son état, il ne risque pas d'aller bien loin.

Une fois ces soins apportés, j'aide à m'occuper des blessures des autres villageois. Certains n'ont que des plaies superficielles qu'un bon nettoyage et un cataplasme aux plantes soigneront vite. Quelques-uns viennent nous montrer un pied écrasé par un essieu de charrette, mais un bon nombre d'entre eux reste à l'écart. Soit leurs plaies sont trop superficielles pour s'en inquiéter, soit ma présence les dérange.

Bientôt, le calme pratiquement revenu, le Doyen, mes apprentis, les suspects et moi-même nous regroupons. Nous n'avons guère l'air plus en forme les uns que les autres. Pourtant, je dois m'assurer que nous n'avons pas fait tout ceci pour rien.

"Nous savons déjà que vous êtes tous impliqués dans le trafic d'armes d'Oranan. Si vous nous expliquez tout, cela jouera en votre faveur."

Le trio reste silencieux, jetant des poignards en guise de regard aux sinaris. Je me permets d'intervenir.

"Inutile de vouloir les effrayer. Ils ne sont en rien nos complices dans votre chute."

La magicienne serre les dents. Je sens qu'elle va encore jurer, mais elle ne fait que pousser un long soupir. Ses yeux plissés se rivent aux miens alors qu'elle nous explique tout. Ces sinaris sont à la base d'honnêtes commerçants, mais la dernière phase de la grossesse de l'épouse, accompagnant des envies et des besoins plus grands, pesait lourd sur les finances de la boutique. En conséquence, quand l'une de leur connaissance thorkine est venue s'installer dans ce village proche, ils y ont vu un moyen de gagner davantage. Ils se sont toutefois heurtés à une véritable opposition des forgerons oraniens, et ont du masquer leur commerce pour pouvoir écouler leurs biens.

Le trio demi-elfique, engagé d'abord comme simple coursier pour les matières premières de la forge et l'acheminement des denrées pour la boutique, a été intégré au trafic. La magicienne nous explique que leur rôle se bornait à livrer des armes de grand gabarit à l'extérieur d'Oranan, et parfois d'autres de petits calibres dans des tonneaux. La raison pour laquelle cette querelle ayant aboutit à leur arrestation a débuté est simple. Aucun des trois ne sait lire, et l'arrangement avec les commerçants consistait en leur paiement avec la monnaie rendue lors des achats à Kendra Kâr. Or, plus le temps passait, et plus la somme à partager diminuait. Jusqu'à ces derniers jours, où le montant de yus des coursiers couvrait tout juste celui des achats, mais en plus où des cousins des sinaris sont venus profiter d'une part du butin.

J'acquiesce, comprenant que ces trois personnes ont du vouloir reprendre les rênes du trafic, et que les marchands ont sans doute refusé. Notre présence n'a guère fait qu'accélérer les événements. Je plisse les yeux, évitant de croiser les bras pour ne pas malmener mon poignet bandé plus tôt.

"Résultat ? Non seulement vous perdez tout là-dessus, mais..."

Je plisse les yeux, me retournant vers les quelques blessés légers restants. Certains regardent le trio avec incrédulité, d'autres semblent dépités.

"Plus encore que de les blesser, vous les avez déçus, tous autant que vous êtes. Est-ce que cela en valait véritablement la peine ?"

Je me tais, constatant que quelques visages affichent un air coupable.

Peu après, alors que nous faisons monter les prisonniers dans deux charrettes, l'enfant apprenti de la forgeronne se précipite vers la magicienne aux bras retenus dans son dos, attrapant l'un de ses doigts. Il bouge un peu son épaule, montrant qu'elle ne lui fait plus mal, puis esquisse un sourire. Ma poitrine se serre quand il affirme à la femme que ce n'est pas grave, qu'il lui pardonne, et que quoi qu'elle ait fait, elle resterait la gentille dame d'à côté qu'il adore. Une vive émotion semble s'emparer d'elle.

Je reste muet devant la scène, bientôt interpellé par le Doyen. À voix basse, il me demande quand les responsables du trafic seront libres. Je lui avoue mon ignorance, curieux de savoir pourquoi il s'y intéresse. Après une hésitation, il me confie sur un ton ennuyé que la plupart des constructions neuves du village sont dues aux participations en yus fais par le couple. Pour résumer, l'expansion et la rénovation de la localité reposent en grande partie sur l'activité des sinaris. Cela me peine de l'apprendre. Pourtant, une évidence me saute aux yeux, et je lui en fais part.

"Ces yus viennent d'un trafic d'armes. Prenez le problème sous un autre angle. Seriez-vous si enclin à faire usage de ces fonds si ces lames avaient pris la vie d'un de vos parents ?"

L'homme prend un air songeur, puis il soupire. Un bref sourire peint ses traits, quand il me demande une nouvelle fois mon nom.

"Instructeur d'Esh Elvohk Kiyoheiki, milicien d'Oranan."

Sur ce, je le salue humblement, m'installant aux côtés de Yamanori dans la carriole de tête.

Direction Oranan.





[Tentative d'apprentissage de la CC de Prêtre : Déviation]

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Ven 4 Jan 2013 19:32 
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Je me dépêchai de rejoindre Helce dans la forêt, ne désirant pas le laisser seul en ces lieux. Qui pouvait savoir les créatures qui rôdaient dans les sous-bois ? Peut-être cette aventure m’avait rendu un peu paranoïaque, mais je me refusais d’être la cible de mes ennemis. La liste commençait à être longue… Le griffonneau m’attendait dans la prairie, allongé de tout son long sur l’herbe grasse. Vu qu’il ne réagissait pas, je me dis qu’il devait être en train de digérer son repas. La carcasse de cerf près de lui était la preuve qu’il ne m’avait pas attendu pour casser la croûte. Je déposai mon sac sur le sol et me laissai tomber de tout mon poids. Mon magique fessier endolori par mes récentes épreuves m’arracha une grimace. J’espérais que mes maux s’estomperaient rapidement, un long voyage vers Cuilnen m’attendait, je ne voyais pas rebondir durant plusieurs joueurs sur le dos d’Helce.

(Et si je sortais un de ces fabuleux fluides qui me font vibrer les sens !)

Il ne me fallut moins de deux secondes pour me plonger avidement dans mon sac afin de récupérer un joli petit flacon d’énergie élémentaire distillée, puis un second et enfin un troisième. Chacun était d’une couleur différente, le blanc renfermait des fluides lumineux, le bleu foncé ceux d’eau et enfin le plus clair de la glace élémentaire. J’étais indécis, mais mon cœur pencha sur le pouvoir de Moura. Je ne pourrai bien entendu pas absorber plus d’un fluide aujourd’hui pour éviter de retomber une nouvelle fois dans le coma. Toutes ces règles de la magie m’ennuyaient au plus haut point. Cependant, je ne désirais pas risquer de perdre la vie aussi inutilement. J’avais le temps pour tous les absorber, ce n’était qu’une question de temps ! Je rangeais donc les deux autres fluides, pour n’en garder qu’un. Cette sensation était si grisante que mes poils se hérissèrent sur l’ensemble de mon corps. L’étrange matière pulsait dans la bouteille, attendant d’être libérée pour me pénétrer de toute sa puissance. Je ne pus m’empêcher d’ouvrir le flacon, sentant alors la force des océans concentrée devant moi. En moi, mes fluides personnels comprenaient qu’ils allaient être renforcés par cette étonnante énergie. Je fermai les yeux, m’imprégnant de cette sensation de toute puissance, libérant mon esprit de toutes mes pensées. Je n’avais qu’une envie : ressentir le pouvoir, la magie. Tout ceci était si bon, si lent et pourtant aucune impatience ne transparaissait en moi. La seule chose que je désirais était de passer le plus de temps possible dans cette transe, cette méditation personnelle. Mais toute bonne chose avait une fin. Les fluides finirent par pénétrer en mon corps, me laissant dans une impression de jouissance absolue. Je venais une nouvelle fois de développer mes forces, mes énergies célestes. Je n’étais plus que l’ombre du petit garçon qui avait commençait son périple pour venger la mort de ses parents.

(Ce n’est pas tout, mais les sorts Kerkan ! Les sorts !)

Aussi impatient qu’un jeune enfant devant un cadeau que ses parents lui avaient fait, je me mis à chercher dans mon sac l’objet de mon désir : un parchemin. D’après le vendeur, les écritures divines me permettraient d’apprendre le sortilège sans aucun apprentissage. Cela semblait étonnant ! Pour une personne telle que moi qui perdais un temps inestimable en obtenant aucun résultat intéressant à la magie, j’allais enfin avoir un peu de facilité. Bon par contre, le prix n’était pas le même que les anciens parchemins. Les vieux sages avaient dû comprendre que l’apprentissage des jeunes disciples était une véritable source de revenu florissante.

Je sortis le premier parchemin que je trouvai. Je lis rapidement ce qui était écrit dessus. J’avais donc choisi de commencer par le sort de pic de glace. Bien pourquoi pas ! Ça avait l’air sympathique. Ce n’était pas mon élément de prédilection, mais cela pourrait être amusant. J’ouvris donc le parchemin jauni, retirant le ruban qui le retenait scellé. Je déroulai précautionneusement le bout de papier, impatient de connaître ce nouveau mode d’apprentissage de sortilège. Ni une, ni deux, les runes dessinées sur le papier s’illuminèrent et disparurent. C’était tout… J’étais déçu au plus haut point ! Ça semblait tellement stupide… Bon, il ne me restait plus qu’à tester et voir si cela avait fonctionné. Je me concentrais donc et appelais les fluides de glace présents en moi. Ce ne fut pas très compliqué, en moi de temps qu’il n’en fallait pour le dire, je commençai à façonner le sortilège. Je faillis me tromper en lançant le sort d’engourdissement que je connaissais. Toutefois, je concentrais le froid pour créer un véritable javelot glacé. Rapidement, un fin fil de glace apparut. Je maintenais l’emprise de l’enchantement afin d’obtenir quelque chose d’un peu plus imposant parce que là je ne risquais pas de blesser grand monde… Finalement, la glace se condensa et créa une véritable stalagmite de glace devant ma main. Hé bien, il ne me restait plus qu’à l’envoyer ! D’un ordre mental, j’imposai au pic de se dirigeait brusquement dans la direction que je désirais. Le javelot se planta dans un arbre, se sublimant au vu du fin voile cotonneux qui entourait ma nouvelle arme.

Pas peu fier de mon œuvre, je m’étirai. Il était temps que je grignote quelque chose, tous ces évènements m’avaient ouvert l’appétit. Je me dirigeai vers la carcasse de cerf. Il restait de bons morceaux. À l’aide de mon couteau je découpai un bon filet. Mon activité réveilla Helce qui s’approcha de son repas et il commença à le picorer. De mon côté, j’allumai un petit feu et fis griller le cerf au bout d’un bâton. Ce n’était pas un repas gargantuesque, mais ce n’était en aucun cas mauvais. Le gibier était tendre, le griffonneau avait bien choisi, pour sûr ! Une fois le repas terminé, je rangeai mes affaires et me couchai près de l’animal mythique.

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mer 14 Aoû 2013 22:34 
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- Il s’est douté de quelque chose.
- Mon cher, cher apprenti, voilà donc que tu découvres que vous n’êtes pas amis pour rien. Ce n’est pas un garçon de peu d’intelligence que Hone-san, tu le sais bien.
- Et il… il a discerné… discerné… ?
- Kitsune-sama ? Il n’a fait que confirmer ce que je présentais.
- Alors c’est vrai, il… ?
- Ce n’est pas sans raison, Wizerio-san, que la magie refuse de se laisser remarquer. Rien n'est sans raison. Ce n'est pas sans raison qu'il fut un jour conduit à quitter la Cité-Radieuse et non sans raison qu'il quitta l'abord de ce qui nous est de plus cher.
- L’ombre. L’ombre et la mort. Il est lié à Thimoros ?
- A Phaïtos. Ne confonds donc pas la mort et la violence. Mais tu as raison, mon apprenti. A demi-mot, tu l’as compris : de la pureté d’un dieu psychopompe à l’horreur d’un dieu de chaos, il n’y a qu’un pas. Et il est si vite franchi. Oui, si vite !
- Mais, vénérable maître, vous le savez comme moi : c’est une bonne personne… Il est un Gardien. Et il reste, malgré tout, un Gard…
- Le cœur des hommes est aisément corruptible. Rien n'est sans raison. Rien n'est sans raison et les dieux ont décidé de mettre Hone-san sur notre route. Sois un bon ami pour lui, veille à ce que sa bienveillance perdure dans le temps, malgré les épreuves. Notre destin, mon cher Wizerio-san, est de nous assurer que nul ne rompe ses vœux sacrés. Surtout lorsqu’il s’agit de pouvoirs aussi destructeurs. N’est-ce pas ?
- Certes, Qi-Zhuwen-sama.
- Puisses-tu accomplir ta mission sous le regard de Gaïa.
- Et sous le vôtre, maître.

Quand Tehero Hone rattrapa Wiz et sa demi-portion de maître, il ne remarqua même pas Qi-Zhuwen tripoter son chapelet et n’entendit pas son soupir : « Ainsi soit-il. » C’est qu’il était tout essoufflé après le concours de roues auquel il venait de participer, avec Cobalt comme challenger principal – et unique, à vrai dire. Et ce qu’il lui faudrait taire à jamais, c’était qu’il avait consciencieusement laissé le bambin gagner en se vautrant lamentablement deux ou trois fois.

Il le portait désormais sur ses épaules musculeuses, le petit à demi-affalé sur ses dreadlocks bruns et apparemment très moelleux. Ce fut ainsi qu’il manqua de connaître l’importance de son destin, à peine évoqué par ses compagnons de route, absorbé qu’il était par la contemplation soudaine de la vaste plaine qui les accueillait. Blés dorés et herbes folles dansaient au gré du vent, enchantant les menues collines moutonnantes de chatoiements chamarrés.

Le soleil atteignit bientôt son zénith, et après plusieurs heures de discussions beaucoup plus légères – sur les danseuses d’ombrelles qu’ils pourraient sûrement voir, entre autres – ils finirent par distinguer la sourde rumeur de la ville. Lorsqu’ils parvinrent à quelques lieues des remparts d’Oranan, ils comprirent le pourquoi de cette effusion bourdonnante : des foules entières s’amassaient aux pieds des grandes portes et parmi les ronrons des badauds ils purent discerner de vagues rumeurs de cité en danger et d’aventuriers conviés à la protéger – ce qui confirma ce que Tehero avait entendu à Kendra-Kâr. Estramaçons et katanas se côtoyaient là, barrant le dos de guerriers venus de tous horizons. Qi-Zhuwen finit vite par se faire submerger par ces titans plus ou moins six fois plus grands qu’elle, mais il en fallait plus à la vieille nonne de Khan pour disparaître de la sorte ! Hero et Wiz pouvaient encore entendre ses éclats de voix furibonds lorsqu’ils se logèrent à force de dandinements élégants dans la longue file de marchands et d’aventuriers qui se serraient là sur ordre de miliciens.

Tehero ne comprit pas tout de suite pourquoi son cœur se mit soudain à battre la chamade. Cela ne tarderait pas à devenir évident, pour sûr : le début de ses aventures…


RP PUR - 650 MOTS.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Sam 23 Nov 2013 16:37 
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Le salut est dans la fuite en avant

La seconde journée de chevauchée fut bien plus calme et les nerfs des guerriers bien moins tendus. Les sentinelles laissées en arrière pour guetter d’éventuels poursuivants revinrent après la tombée de la nuit autour du feu de camp, indemnes et sans mauvaises nouvelles. Mais Vrugor jugea bon de doubler le nombre de gardes pour la nuit et ce afin de prévenir au mieux tout risque d’embuscade, non seulement d’une faction adverse à Omyre, mais également une possible patrouille ynorienne. Il pouvait bien se permettre de presser un peu plus les soldats sous ses ordres puisque ceux-ci, du fait d’un élan de générosité du Capitaine, allaient à cheval.

Quand tout le monde fut installé pour passer la nuit et que les feux furent éteints, le chef de cette petite troupe s’adressa à ses subordonnés :

« Les gars, on a du boulot. L’Capitaine y nous a envoyé un peu en avance sur l’terrain, on aurait dû rester un peu plus longtemps à Omyre, mais y paraît qu’y’a des enfants d’putains qui veulent not’ peau. Alors on va s’couer un peu les puces des Ynoriens. Paraît qu’c’est l’bon moment qu’y disent les galonnards. Moi, la stratégie, j’connais pas. Chui là pour qu’vous fassiez c’qui faut, et vous ram’ner tous en vie si possib’, ou l’plus que j’peux. J’vous l’cache pas, ça va pas êt’ une foutue balade. Mais y’aura d’quoi montrer qu’vous avez des couilles ! »

Autour du chef, les Garzoks montèrent leur assentiment par des grognements de satisfaction, quelques quolibets jaillirent, mettant en cause la virilité de l’un ou l’autre, mais le calme revint assez rapidement après un « silence ! » beuglé avec autorité.

« Les espions disent qu’y a un petit village de pêcheurs au-dessus du lac. Y disent surtout qu’y a eu une embrouille un moment entre l’chef d’la garnison et un gars du village. Qu’y a eu des tensions. ‘fin on s’en fout. C’qu’on sait et c’qu’on voulait savoir, c’est qu’y a le chef qu’est parti avec des gars à lui dans un village du sud, et qu’les gars du sud d’vraient v’nir. Mais y s’ront pas là avant deux jours qu’y paraît. Alors on doit faire l’boulot fissa. J’veux qu’ça se fasse vite et bien. On y va, on tue, on prend c’qu’y a à prendre et pis on allume un truc qui flambera vraiment quand on s’ra bien loin. C’est clair pour tout l’monde ? »

Les guerriers opinèrent, signifiant ainsi leur approbation, bien que dissimulés par l’obscurité. Ne rien dire valait pour assentiment dans les rangs de leur troupe, et de toute manière il était passablement stupide de contester le plan d’un supérieur si celui-ci n’avait ne serait-ce que le vernis de la raison. Espions et renseignements étaient des mots que tous aimaient entendre car ils laissaient à penser que les choses se dérouleraient à peu près bien. Bien entendu ils n’étaient pas à l’abri d’un imprévu, comme une patrouille faisant une halte exceptionnelle dans le village pour soigner un blessé ou autre renfort particulièrement gênant. Une des précautions à prendre était de bien observer le village avant de se lancer à l’assaut, ce que Vrugor comptait bien faire le lendemain.

(Aller dénicher la proie dans sa tanière, sans savoir si l’on tombera sur un ours ou sur un lapin… Voilà à quoi en sont réduites ces pathétiques créatures… Et à cause de mon collier je ne peux rien faire… Sinon les suivre dans leur folie… Et essayer de survivre… Père, Mère, donnez moi la force de faire ce qui est digne de vos Enfants, guidez mon bras, aiguisez mes sens, menez moi vers des chasses fructueuses, je vous en prie… )



L'attaque du village

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La faim chasse le loup du bois...


Dernière édition par Therion le Sam 23 Nov 2013 18:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Sam 23 Nov 2013 18:21 
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Le pied sur les plaines

La journée suivante fut consacrée à l’approche du village. Le terrain vallonné donnait un avantage de discrétion à la troupe qui ne pouvait cependant pas se permettre d’aller à cheval, au risque de se faire repérer par un observateur en hauteur. Un Garzok qui connaissait un peu les lieux pour y avoir déjà participé à une razzia allait régulièrement reconnaître le terrain le plus discrètement possible pendant que la troupe faisait une halte. Le trajet aurait pu être bien plus court pour se rendre aux berges de Nostyla, mais se faire repérer par une patrouille ynorienne aurait brutalement mis fin au voyage.

Le village était représentatif de ces petites enclaves de courageux pionniers pour qui s’installer et vivre leur vie l’emportait sur la peur des raids de Garzoks et de Sektegs, ainsi que des possibles pillards qui profitaient de la guerre pour mener leur barque entre les deux camps, quitte à se louer à l’un ou à l’autre suivant les offres et les opportunités de pillage. De hautes palissades défendaient des maisons de bois et de torchis aux toits de paille : des constructions encore précaires que les habitants avaient édifié de leurs mains, mêlant leur sueur à l’eau et à la glaise pour édifier ces murs. Les colombages les abriteraient encore pour un temps des rigueurs du temps qui n’étaient rien comparées à la menace latente des troupes d’Oaxaca. Tous espéraient pouvoir un jour léguer à leurs enfants autre chose que la crainte et des récoltes maigres, tout juste suffisante à nourrir les familles grandissantes. Ils rêvaient de poser la première pierre de leur nouveau logis, d’une charpente et de tuiles, de ne plus sentir les gouttes d’eau perler jusqu’à leurs fronts endormis les soirs d’orages violents, de n’être plus les victimes des vents coulis l’hiver venu, de ne plus craindre la nuit et ses traitrises.

Réconfortés par de longs mois sans troubles, les habitants dormaient sur leurs deux oreilles, sauf ceux réveillés par les cris de leur dernier né. Tous avaient presque fini par oublier les doutes que leur avait inspiré le départ du capitaine de la petite garnison d’une dizaine d’hommes et avec lui ses plus fidèles soldats. Après tout il n’y avait aucune rumeur d’une recrudescence des attaques d’Omyre et les hommes savaient dans une certaine mesure se battre ou, tout du moins, faire usage des outils des champs et de la pêche pour défendre chèrement leur peau et la vie de leurs proches. Une cognée, une gaffe convenablement ferrée, un fléau ou une fourche pouvaient s’avérer redoutables même pour des Garzoks équipés de cottes de maille.

Une sentinelle postée sur le chemin de ronde reçut un carreau d’arbalète en plein dans la gorge et tomba à la renverse : le Shaakt avait fait mouche au premier essai. Déjà les bottes ferrées des Garzoks soulevaient la poussière pour se rendre au pied de la palissade, dévalant la colline derrière laquelle ils s’étaient dissimulés, couchés sur le flanc de celle-ci, des grappins dans les mains. Un cri monta dans le village, une interrogation plutôt qu’une alerte : on avait perçu la chute, sans vraiment identifier de quoi il s’agissait, ni la véritable cause de cette rupture de la routine de la garde. Les pieds plus lestes du Shaakt et du Woran les amenèrent à la porte avant leurs compagnons, ils ne devaient pas perdre de temps pour escalader la palissade et déverrouiller la porte par laquelle la troupe pourrait pénétrer dans le village. Ce fut chose fait en deux temps trois mouvements, mais les gardes étaient maintenant parfaitement au fait de ce qui était en train de se jouer. Les deux courageux assaillants périrent sous une volée de flèche avant d’avoir pu se féliciter de l’accomplissement de leur mission. Déjà Therion et ses deux compagnons tiraient les lourds battants de bois tandis que s’avançaient les Garzoks, soigneusement dissimulés derrière leurs boucliers. Et la bataille, ou plutôt la boucherie, commença.

Therion n’entra dans la danse qu’aux ordres de Vrugor, quand les archers adverses eurent été neutralisés ou passèrent au combat au corps à corps, comprenant qu’ils ne pouvaient que harceler les assaillants pendant que leurs camarades se faisaient littéralement hacher par les lames de la cité sombre. Les flèches ne pleuvaient plus mais les habitants étaient éveillés et s’étaient joints aux hostilités, armés de ce qu’ils avaient pu trouver, ceux qui de toute manière ne possédaient pas la moindre pièce d’armure portant encore leurs vêtements de nuit. L’un d’eux fonça vers le Liykor, une lance à la main, hurlant sa rage et son désespoir à pleine gorge. Son cri de défi s’acheva dans un gargouillement quand la Lame Sombre transperça ladite gorge pour en ressortir dans un geyser de sang.


(((Un combat viendra peut-être étoffer ce post par la suite.)))

La situation restait tendue entre les deux partis en présence, mais les Garzoks gardaient bon espoir de l’emporter, même si nombre d’entre eux devaient rester sur le carreau pour que la victoire soit totale. Les prévisions de Vrugor se heurtèrent cependant à un imprévu : une torche envoyée sur ses guerriers fut relancée aux défenseurs avec trop de force et elle retomba à proximité d’un bûcher d’une des maisons. Les fagots de bois sec sous l’appentis prirent feu et l’incendie gagna toute la maison et la suivante : l’effet de surprise était perdu, il fallait maintenant pour les soldats d’Omyre s’attendre à voir débarquer des renforts.

A droite de Therion, sur le chemin de ronde de la palissade, deux hommes aidaient les femmes et les enfants à descendre le long de la muraille à l’aide de deux échelles de corde. Les deux autres Liykors, comme lui dotés d’une meilleure vision nocturne que les Garzoks, se précipitèrent pour aller empêcher cette évasion.

(Vrugor n’a rien dit concernant les prisonniers et les habitants… Tuer et prendre ce qu’il y a… Mais pas tuer tous les habitants… Non…)

« Arrêtez ! »

Les deux Liykors interrompirent leur course, l’ordre éveillant en eux l’instinct d’obéissance au chef de la meute ; Therion s’était adressé à eux dans le langage de leur race, si bien qu’eux trois seuls pouvaient comprendre ce qui allait se dire.

« Nous devons obéir ! »

« Nous n’avons pas d’ordre pour les femelles et les petits ! Le Père et la Mère ne tolèreront pas que nous nous attaquions aux femelles et aux petits ! La chasse est fructueuse ! Les mâles sont puissants ! Il y a des guerriers prêts à nous affronter pour que nous puissions montrer notre force au Père ! Allez-vous trahir votre sang pour vous rabaisser au niveau des Garzoks ? Voulez-vous à votre mort chasser dans les prairies giboyeuses avec le Père ? Alors allez vous battre ! »

Les deux Liykors comprirent le message dans leur tête et dans leur cœur, leur fierté rallumée, une nouvelle flamme dans leurs yeux, ils s’élancèrent au cœur du combat, Therion sur leurs talons.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Dim 24 Nov 2013 23:59 
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C'est bien un véritable incendie que nous avions vu de loin et la fuite des femmes et des enfants confirment que le combat est encore en cours. Je lance mon cheval au galop vers les palissades, distantes d'environ un kilomètre, laissant Anouar s'occuper du trajet. Je me bouche les oreilles et concentre ma vision, si des humains ont pu sortir, je peux entrer. Il ne me faut guère de temps pour repérer une échelle de corde le long de la palissade, idéal pour une expédition comme celle-là.

(Pff, comme si j'en avais besoin.)
(Tu sais grimper ça ?)
(Pas un soucis.)
(Je nous protège, et on y va !)

Je ferme les yeux et invoque l'herbe tout autour de nous ainsi que le bosquet où Anouar guide notre animal. Sans la moindre difficulté, je vois les herbes se tisser en un petit bouclier mobile à quelques centimètres de ma peau.

(Marrant, c'truc !)

Je descends de mon cheval et l'attache à un arbre, lui sommant de rester calme et de nous attendre.

(Tu te limites aux peaux vertes, et aux peaux noires, d'accord ?)
(Ca m'va.)

Sur ce semblant de promesse fait par Astinor, je me retire de mon cerveau et lui laisse la place. Je savoure déjà sa puissance et son excitation. Cette panthère est une guerrière, plus que je ne l'ai jamais été. Elle a ça dans le sang, dans chacun de ses poils. Arrivée à la parois, elle saute dessus et s'agrippe à la moindre petite anfractuosité, je sens à travers ses paumes la moindre des irrégularités du bois. Ses muscles parviennent à soulever notre poids sans difficulté et il ne faut que quelques secondes pour parvenir au sommet des troncs qui protègent le village de manière dérisoire.

Une fois sur le faux chemins de ronde, je regarde rapidement la situation. Des hommes se battent contre des Garzoks, des cadavres tant humains que peaux vertes constellent le sol, avec cependant une majorité d'humains. Au niveau matériel, la porte du bourg, visible depuis notre position, a été forcée ou ouverte, sans doute par là qu'ils sont rentrés. Deux cadavres sont d'ailleurs visibles dans cette zone-là, aucun intérêt pour moi. Je me recentre sur le groupe de pilleurs le plus proche de moi. Un groupe de Garzoks qui fait se lécher les babines à Astinor est en train de piller la maigre forge. Elle s'élance d'un seul coup donnant à ses jambes une impulsion impressionnante, permettant un bon de cinq bons mètres pour atterrir au sol, après un salto dans une grâce toute féline.

"C'est quoi ça ?"
"Ta mort !"

Avant que la peau verte ait pu réaliser ce qui vient de lui tomber dessus, il est mort, la lame de Leona lui transperçant la plastron et la poitrine sans la moindre difficulté. Le geste était précis, j'ai à peine eu le temps de voir la lame sortir du fourreau. Sans détourner le regard, Astinor pare l'attaque maladroite d'une hache d'arme coté droit à l'aide de l'épée de cristal et repousse son possesseur d'un puissant coup de pied dans le plexus. Je peux sentir la puissance des deux impacts, ainsi que leur précision. Nous sommes désormais entourées de quatre peaux vertes, une hache, deux masses rudimentaires et un goupillon, de loin l'arme la plus dangereuse. Mais surtout tous des troupes de près.

(Laisse-moi la place.)

Sans discuter, Astinor me laisse me transformer. Je plante le sabre de Leona dans le sol et me concentre brièvement. Ma peau vire au brun quand je touche le sol, mettant la main. Hors de question de provoquer un séisme ici et je priverais Astinor de son amusement avec le sort de rejet. Je me contente d'un petit sort d'épieux joliment répartis devant la porte. De cette même porte d'ailleurs, un homme pourtant musclé, portant un lourd tablier en cuir, mais effrayé et tétanisé me regarde avec les yeux arrondis d'une carpe prise à un hameçon tandis que je rends la place à mon alter ego qui est libre de constater l'efficacité du bouclier d'herbe quand il vient nous protéger d'une attaque d'un guerrier. Astinor en esquive une seconde en souplesse et encaisse sans discuter le coup qui vient heurter notre armure de bras toute neuve.

(J'peux bouger du cercle ?)
(Oui, il suit !)

Se servant de la compréhension innée du Garzok fournie par Anouar, Astinor parvient sans difficulté à prévoir la prochaine attaque. Patiente, elle attend, chat échaudé craint l'eau froide et Garzok blessé craint la magie comme dirait mon père. Ceux-là n'échappent pas à la règle d'ailleurs. Cependant, ils finissent par attaquer, les quatre en même temps. Un pas, deux pas. Astinor agrippe alors l'épée de Leona et se jette droit devant elle, sur l'adversaire au goupillon et son comparse à la masse. Se faisant, elle évite les deux attaques arrière, le goupillon la rate de peu, ricochant contre le brassard d'armure et la dernière masse vient se perdre dans le vide dans quand elle s'accroupit, sans pour autant cesser sa course. Mais, plus surprenant encore est sa maîtrise des armes. L'arme de Leona, à gauche vient décapiter un premier Garzok, l'arme de cristal de son coté déchire la peau du second Garzok, le tranchant des flancs jusqu'à la colonne vertébrale.

Elle se retourne, avec une grâce toute féline et un sourire gourmand. Dans un geste de pure provocation, elle lèche le sang de ses victimes sur ses armes, les yeux dans ceux des deux survivants.

(Hey, c'est dégueux !)
(C'est du Garzok, hein. Pas du bouloum !)

Ce geste a cependant l'effet escompté et le sacrifice valait le coup. Les deux Peaux Vertes, déjà blessée par mes épieux viennent se jeter dessus. Astinor s'élance et fait un bond superbe jusqu'à être sur le toit du auvent de la boutique, passant par la même au-dessus de ses adversaires pour les prendre à revers. En équilibre sur une des poutres qui maintient le toit, elle rengaine l'épée de cristal et sort à la place sa nouvelle acquisition. Elle s'accroupit, je la sens tendu, concentrée et me tais, impatiente de voir son action. Soudain, elle se laisse tomber, avec la grâce caractéristique de ceux qui aime tuer, sur le dos de son adversaire qu'elle transperce de sa dague, tranchant les carotides en passant par le dos de la gorge. Elle est tirée de sa prise par un nouvel adversaire, plus puissant, plus fort.

Fixe dans son objectif, elle se redresse, le repousse d'un coup de poing dans la face, où le Garzok laisse une canine d'ailleurs et se rue sur son dernier adversaire, qui périt de l'épée de Léona. Ironique qu'une aussi jolie défaite soit infligée à Oaxaca par des lames appartenant toutes les deux à un de ses lieutenants.

Astinor range alors la dague après l'avoir brièvement essuyée sur le vêtement du Garzok et dégaine l'épée de cristal. Galvanisée par la défaite de ses adversaires, le forgeron vient se mêler à l'attaque et blesse un autre Garzok resté en arrière.

(Ce sont les trois derniers Garzoks du village. Les villageois vont se charger de ceux derrière vous. Il reste le chef.)
(L'est déjà mort !)

La passe d'arme est tellement rapide qu'elle tient de l'anecdote. Une attaque de la masse verte qui grogne de rage vient couper quelques poils et deux moustaches sur la droite du museau d'Astinor qui riposte par un hurlement digne de ceux de colère qu'elle poussait enfermée dans l'épée qu'elle tient désormais à la main.

"Pas touche aux moustaches !"

D'un bond elle lui saute dessus, il la repousse avec difficulté du bouclier, mais recule de plusieurs pas sous la puissance de l'impact. Astinor retrousse sa babine, signe de contentement.
(Enfin un adversaire valable.)

Le bras tenant le kikoup se dirige droit vers nous, mais d'une simple roulade, Astinor l'esquive et la contre-attaque le désarme, faisant voler le glaive qui se plante à quelques pas à peine d'une masse de poils se fondant dans la nuit.

(Ouais, bah non en fait.)

Elle contre du bras une pseudo-attaque au bouclier avant de planter son épée en travers du corps de son adversaire, dans le bruit affreux de déchirement propre à cette arme. Le ressenti n'est guère mieux, sous la force, le bras vibre sous la frappe et quand elle repousse du pied le cadavre de son adversaire, nous nous retrouvons couvert de sang noir poisseux.

(On prendra un bain avant de partir.)

Derrière nous, les humains achèvent leur besogne, sous les cris et les grognements de douleurs. Au moins, ceux dont s'est occupé Astinor n'ont pas vraiment eu l'occasion de souffrir, vu l'efficacité de la bestiole. En parlant de bestiole, des Liykors arrivent, des grands, sombres, très différents de ceux que je connais.

(Je fais quoi ? Je tue ? Pas peaux vertes, pas peau noire.)

Les humains sont trop occupés à compter leur blesser et semblent ravis de me laisser me charger des nouveaux arrivants. Astinor, dans l'attente d'une réponse, se place en position de défense.

"Vous êtes qui ?" hasardé-je avec la voix grognante d'Astinor, en parfait Lyikor grâce à Anouar.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Lun 25 Nov 2013 23:03 
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Therion était engagé dans le combat, séparé des Garzoks par la décision qu’il avait prise de s’orienter vers un autre groupe de défenseurs pour laisser s’échapper les femmes et les enfants. Les villageois se battaient bien, avec l’énergie du désespoir, mais la Lame Sombre à la main, sa hache dans l’autre, le Liykor noir éventra plusieurs humains, brisa des crânes, mutila, trancha. Il goûtait la terreur de ses ennemis face à ses yeux rouges dans l’ombre quoi voilait sa tête. Ses deux congénères sur les talons, formant une pointe de lance efficace pour enfoncer la maigre défense qui s’opposait à eux.

Quand ils se retournèrent, ils purent constater que les leurs gisaient au sol, morts ou en passe d’être achevés par les villageois et face à eux une créature comme ils n’en avaient jamais vu. Incontestablement humanoïde, elle se rapprochait beaucoup plus de l’animal : une gueule pleine de crocs, des yeux jaunes, les oreilles rondes, une longue queue, en somme un profil félin adapté à un corps bien plus ramassé que les masses imposantes des Liykors noirs.

(Qu’est-ce que c’est que cette créature… Elle a du sang sur elle… Beaucoup de sang… Je connais cette odeur… Le sang des Garzoks… Ils sont tous morts, je le sens, je le vois… Je ne les entends plus… Et c’est probablement… Ca… qui les a tué…)

La fourrure des Liykors se hérissa face à ce nouvel adversaire, une réaction instinctive, primale, face à une aura de danger qu’il ne comprenait pas. Therion laissa échapper un grognement de surprise quand la créature s’adressa à eux dans le langage de sa race, augmentant son incompréhension dans cette situation qu’il percevait comme précaire, à un poil de basculer dans un carnage car, une impression qui lui remontait du plus profond des tripes, il voyait dans ce combattant inconnu, dans ses attitudes, sa position défensive et pourtant empreinte d’une assurance certaine – chose rare face à trois Liykors noirs – l’expression d’un prédateur qui lui était peut-être supérieur. Cela, seul un combat pourrait en décider, un véritable combat digne du Père. Mais ceux qui s’expriment dans la langue pure des Enfants méritent une réponse avant que parlent les crocs et les lames. Dans la langue qui avait été utilisé pour leur adresser la parole Therion répondit :

« Nous sommes des Enfants du Père et de la Mère. Toi qui chasse bien et parle comme les Enfants, tu es qui ? »

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Lun 25 Nov 2013 23:16 
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La queue d'Astinor frétille d'excitation, je la sens, c'est d'ailleurs particulier le ressenti de cet organe. Les Liykors sont trois, grand, aussi grand que ma forme Sindel. Leurs poils noirs se hérissent. Ce sont des combattants, pas des barbares contrairement aux peaux vertes. Celui qui était devant répond dans sa langue, qu'Anouar nous traduit instantanément.

(Il parle de quoi lui ?)
(De Yuimen. Nuilë m'en a déjà parlé.)

J'hésite sur ma réponse, sentant qu'elle peut aussi bien déclencher le combat, qu'apaiser tout. Et je me refuse à lutter contre des serviteurs de Yuimen, même si cette version du Yuiménisme est plus primitive que la mienne.

(Ils ont des colliers d'obéissance !)
(Ces colliers ?)
(Oui, Leona en a porté un à l'époque.)
(des esclaves.)

Ce mot dans la pensée d'Astinor prend une tournure encore plus négative. Elle sait ce que c'est que des chaînes, même si la sienne était fort différente. Elle plante ses lames dans la terre du centre du village et me laisse la parole tandis que les feuilles du bouclier vert tombent au sol.

"Je suis Lothindil 'Tir Lisha. Je suis envoyée par le Père et la Mère pour vos libérer."
"Pour que vous puissiez vivre libre de vos chasses !"

(Bien trouvé ça.)

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mar 26 Nov 2013 00:15 
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« Qu’est-ce qu’elle raconte, on doit se battre, sinon on va mourir ! »

« LA FERME ! »

Les battements de cœur de Therion s’étaient accélérés, il n’avait pas baissé les armes mais contemplait différemment celle qui prétendait être une envoyée du Père et de la Mère. Les armes sont maintenant plantées au sol, signe de paix mais… Elle se présentait tout d’abord comme une bête, mais deux voix cohabitaient en elle, la voix qui parlait de la libération, la voix qui parlait de la chasse…

(La Mère qui nous protège, le Père qui nous donne la force de chasser… Même si elle n’a pas été envoyée par Eux, si elle peut nous libérer…)

Le frisson de la possible liberté retrouvée saisit Therion, immédiatement remplacé par la crainte de voir les colliers remplir efficacement leur fonction, de sentir soudainement les longues piques s’enfoncer dans sa peau épaisse pour transpercer son cou et l’achever comme les lapins qu’il broie de ses crocs. Ce serait mentir que de dire que les Liykors noirs sont des bêtes stupides : leurs principes sont certes simples, emprunts d’une rusticité que bien des races ont laissé derrière elles, mais ils sont comme les autres races pensantes capables de ruser. A cette activité s’employait maintenant Therion à plein régime : pour vivre, il lui fallait composer avec la magie des colliers.

(J’ai de nombreuses fois songé à m’enfuir, mais cette pensée n’a jamais entraîné ma mort… Que puis-je faire ? … Me battre ? … Qui abaisse ainsi ses armes face à un Liykor peut sans doute en venir sans peine à bout… Si… Je dois me battre… Mais pas maintenant… Peut-être que si… Voyons ce qu’ils peuvent nous dire… Et après, nous nous battrons…)

« Ces colliers nous tueront si nous ne nous battons pas contre vous. Voilà ce que je sais. L'acier autour de mon cou est ma mort si je fuis. »

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mar 26 Nov 2013 19:00 
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La révélation sur ce qu'était les colliers ne m'étonne qu'à moitié venant d'Omyre.

(Ca doit pas être pire que les menottes sindels.)

Je m'avance vers eux, laissant mes armes sur la place. Il me faut reprendre ma forme d'elfe pour utiliser ma magie, j'espère que cette transformation ne va pas les effrayer, mais c'est la seule possibilité.

"Le fer qui mord la chair des Enfants, n'est rien face à la magie de la Mère qui protège."

C'est étrange comme je me découvre des talents lyriques dans les situations qui l'exigent. Autant discuter avec les Sindels m'énerve, autant trouver des formules rituelles en tant qu'envoyée de Yuimen ne me dérange absolument pas.

Astinor me laisse notre corps qui reprend une apparence plus Sindel, malgré les branches qui viennent remplacer les longs poils de la crinières. Un vent léger s'est levé, faisant s'envoler les poils noirs de la panthère...

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mar 26 Nov 2013 19:18 
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La magie de la Mère... Les Liykors jappent de surprise quand Lothindil retrouve sa forme elfique, leurs poings se serrent sur leurs armes qui se relèvent imperceptiblement. Mais Therion voit dans ce changement la manifestation d'une magie qu'il ne comprend pas, qui touche à un domaine qui l'intrigue. Une part de lui grogne, rugit, appelle le combat ou la fuite ; l'autre lui souffle qu'un être capable de changer de forme, de tuer sans peine une troupe de Garzoks, peut bien les soustraire à leur oppression. Il fait taire d'un ordre ses deux frères de meute et s'adresse à l'être multiforme près de lui.

"Nous ne pouvons accepter d'être libérés, les colliers nous tueront. Mais nous nous sommes battus longtemps. Tu as tué beaucoup de Garzoks ! Ce ne serait pas un beau combat pour le Père que deux chasseurs qui s'affrontent sans que la force coule à flot dans leur corps ! Alors nous nous reposerons le temps qui sera nécessaire pour que nos forces reviennent. Et après, nous nous battrons, car à ce moment là, nos colliers nous y obligeront. Et si les villageois nous attaquent, nous nous défendrons."

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mar 26 Nov 2013 20:07 
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Le Liykor qui me parle semble être aussi le chef de la meute, et donc celui que je vais libérer en premier. Ils acceptent à demi-mot que je les libère, trouvant une excuse valable pour leur collier, la fatigue. Je souris, à moins que les Liykors mettent moins d'une heure à se reposer, ils seront libres avant d'être forcé de combattre. Je ne désire pas les tuer, c'est une chose certaine, mais je doute que Yuimen leur offre la moindre chance de victoire face à moi, même si à trois contre un, le combat pourrait être serré.

(Te sous-estimes pas, ils seraient morts avant d'avoir touché !)

Je m'approche du premier collier et concentre ma magie dans mes mains. L'exercice est risqué, j'ignore le fonctionnement précis de ces pièges et ait peur de le déclencher à vrai dire. Car une fois le sort lancé, je serais vulnérable. Je respire un grand coup, adresse une prière à Yuimen et lance le sort. Nul besoin de changer la matière, il me faut juste me permettre de les ôter, et le plus rapidement possible.

(Aucune protection à la magie. Ils utilisent un métal spécial pour les mages.)
(N'ont-ils pas peur que quelqu'un fasse comme moi ?)
(Non, manifestement.)

Je plonge dans la matière et commence à décomposer les pics, à l'intérieur même du collier, pour éviter tout risque, avant de m'occuper du reste de la pièce. Cela fait, je sors du métal, devenu aussi mou que de l'argile et le coupe en deux à la main. Ce geste-là en revanche fait réagir le collier, prévu pour éviter d'être simplement coupé, mais les pics devenus molles s'écrasent dans le pelage ras du cou du Liykor. Il est désormais libre et je pourrais me limiter à faire une boule de métal et à passer au suivant, mais...

(Fais-en un souvenir !)
(Pourquoi ?)
(Pour qu'ils n'oublient pas. Pas bon d'oublier l'esclavage. Pas bon non plus d'oublier qui les a libérer. Ils doivent porter un souvenir de cet acte !)
(Elle a raison. Fais-en une dent et une chaîne lourde.)

M'amusant avec mes mains, je modèle dans le métal une puissante canine de loup, ainsi qu'une chaîne, assez longue pour être fixée au cou et que la dent repose entre les deux clavicules et assez solide pour qu'elle ne puisse pas être brisée par accident. Cela fait, je la garde à portée de main et répète l'opération sur les deux autres colliers.

Une heure à passer depuis la fin du combat. Les villageois se sont intéressés à mes épées, mais aucun n'a osé y toucher, à peine se sont-ils approchés à moins de deux mètres de notre étrange groupe, préférant ramasser les cadavres, humains et Garzoks du reste du village.

"Vous êtes libres désormais. Gardez ces colliers, représentant la force que vous avez eu pour survivre sous le joug. N'oubliez pas que vous avez été esclaves et n'oubliez pas que le Père et la Mère ont voulu que vous soyez désormais libres de chasser pour votre meute et non celle de la Dame Sombre."

Un travail de minage depuis l'intérieur, voilà ma manière de combattre Oaxaca, rendre leur liberté aux peuples qu'elle a asservi, comme ces Liykors noirs.

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Mer 27 Nov 2013 19:02 
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Therion les deux Liykors s’étaient résolus à faire confiance à Lothindil ou, tout du moins, lui accorder le bénéfice du doute. Peu leur importait une trahison ou un échec : la mort les attendrait alors au bout du chemin, ou la victoire, le plus important restant encore de prouver au cours du combat sa force aux yeux du Père afin de continuer à chasser éternellement à ses côtés.

Quand l’elfe avait tenté d’ôté son collier, Therion avait réagi en montrant les dents, persuadé qu’il allait mourir ; le collier céda, les longues pointes de métal s’étirèrent mais n’étaient guère plus solide que la belle argile gris et malléable qui tapissait le fond de certains ruisseau auprès desquels, autrefois, il allait s’abreuver. Le Liykor noir attendit à sa place que ses deux congénères soient également libérés. Le cadeau que lui remit sa libératrice le surprit bien plus ; il rengaina la Lame Sombre, glissa le manche de sa hache à l’anneau de cuir cousu à sa ceinture, et prit le présent qu’il passa autour de son cou avec autant de déférence que ses manières grossières le permettaient. Le croc était beau, lourd, symbole de force et de vie, une image qui lui plaisait, lui parlait. Les deux autres Liykors s’emparèrent du présent, grognèrent des remerciements, et ne tardèrent pas à fuir le village, n’adressant même pas un au revoir, ou un seul mot, à Therion.

(Normal… S’ils restaient près de moi, nous resterions une meute, et je demeurerais le chef de cette meute car je suis encore le plus fort… Nous autres Liykors ne vivons en meute que lorsque cela s’avère nécessaire après tout… Libres, nous n’avons plus besoin de survivre dans les rangs de l’armée, alors ils n’ont plus besoin et de moi… Et je n’ai plus besoin d’eux… Il ne me reste plus qu’à partir, moi aussi… Mais où ? Dans les marais, dans les plaines et les forêts, reconquérir mes territoires de chasse… Pour que tout recommence, qu’un jour les Garzoks reviennent, plus nombreux, plus forts, avec leurs marges et leurs colliers… Et si cette créature était vraiment une envoyée du Père et de la Mère ? … Elle a tenu sa parole, elle nous a libéré, elle a changé l’acier en glaise, elle a tué cette bande de Garzoks…)

« Merci pour ce cadeau, toi qui chasse bien. Si tu es une envoyée du Père et de la Mère, que fais-tu ici ? Qu’attendent-Ils de moi pour m’envoyer ainsi le salut ? »

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 Sujet du message: Re: Les plaines et collines autour d'Oranan
MessagePosté: Jeu 28 Nov 2013 20:43 
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Les deux lyikors les plus effacés ont pris le collier en grognant une forme de remerciement avant de partir, sans remerciement ni au revoir, que ça soit à moi ou à celui que j'avais pris pour leur chef. Cela n'est pas mes affaires, ils sont libres et je doute qu'ils retournent se plaindre chez Oaxaca. Et même s'ils le font, cela m'importe peu, au pire, leurs informations colleront avec celles ramenées par les Garzoks du Naora et la prochaine fois que des Garzoks me croiseront, ils me craindront.

(Ca serait pas drôle.)
(Pourquoi donc ?) Je ne pense pas me lasser des remarques d'Astinor tellement sa réflexion parait étrange par rapport à la mienne.
(S'ils ont trop peur, ils vont fuir. S'ils fuient, je m'défoule sur qui ?)

Je m'attendais à moitié à cette réflexion qui m'arrache malgré moi un sourire, qui va de pair avec le remerciement du dernier Liykor.

"Je n'étais que de passage. Le Père m'envoie chasser Oaxaca à Oranan. Tu es libre, mais toute lame sera la bienvenue, je pense. Si tu veux faire cette chasse avec moi, nous serons de la même meute. Alors, ta trace sera ma trace, ta chasse sera ma chasse, ton gibier sera mon gibier et ton dernier combat, s'il a lieu là-bas, sera le mien, car nous serons frères."

Anouar s'est fait un plaisir à me dicter ce qui semble être un serment à la vie à la mort façon Liykor. J'ai rien contre le prendre avec moi, mais la dernière partie m'enchante d'un coup nettement moins, mais ce qui est dit est dit, je n'ai pas tendance à reprendre ma parole...

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