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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Lun 8 Oct 2012 07:16 
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La jeune femme emboita le pas du Jason et tous deux descendirent dans les entrailles du navire. Ils traversèrent le premier pont inférieur, celui des cabines et s'enfoncèrent plus loin, en fond de cale. N'Kpa ne put empêcher de frissonner, tant la configuration du bateau ressemblait à celle sur lequel ils avaient été enlevés et séquestrés. Heureusement, si c'était pareil l'atmosphère y était beaucoup plus rassurante. Des blessés dans un état plus grave que ceux laissés sur le pont supérieur, étendus sur des lits, étaient sous la garde de médecins affairés à leurs soins.
L'odeur ambiante mélange de sang et de produits forts révulsât légèrement la jeune femme aux narines sensibles. Mais ses yeux pétillèrent quand elle aperçut au fond de la pièce, un peu à l'écart, le sujet de sa curiosité qui était surveillé par une brute à l'air peu commode. Frae, toujours inconsciente était là et Jason lui lança une petite phrase étrange, tout sourire, comme s'il n'avait pas su où elle était. Elle n'aimait pas son sourie mielleux et le fait qu'il lui tournait autour. Mais elle pouvait jouer avec ça. Elle doutait de sa droiture, chercha ses yeux et le transperça de son regard jaune cherchant à deviner le fond de sa pensée… Un court instant après, elle lui sourit naïvement pour donner le change et lui déposa un baiser tiède sur la joue, en guise de remerciement.
Elle jeta discrètement un oeil aux alentours, observant comment la pièce était occupée et éclairée. Les médecins étaient au nombre de six et plus tard seraient surement moins. Elle inspira une goulée d'air tiède et humide et expira avec douceur. Elle était calme décidée à tester la garde…
Elle se tourna alors, attrapa le bras de Jason et l'emmena dans la direction du fond. Avec lui comme alibi, le premier contact serait plus facile. Elle rajouta :


Venez, je voudrai la voir une dernière fois et lui dire au revoir. Vous savez, si nous sommes libre et vivant, c'est grâce à elle et je l'ai tenue contre ma poitrine et protégée, pendant un moment alors que le bourreau pirate l'avait frappé…

Elle s'enfonça alors en direction de Frae, trainant le jeune homme…

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Jeu 11 Oct 2012 02:39 
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Lorsque tu arrivas à son niveau, le garde du corps se leva de sa chaise et imposa son impressionnante carrure. Il faisait deux bonnes têtes de plus que toi et devait peser un bon quintal de muscles. Étonnement, il s'exprima avec une voix plutôt aigüe et ces mots étaient écorchés par le cheveux qu'il avait sur la langue.

"Qu'est ce que vous voulez ? On ne s'approche pas de l'Aniathy, ordre du capitaine."

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Jeu 11 Oct 2012 21:01 
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N'Kpa s'attendait à une réaction de la part du garde. Bien sur il était là pour ça et elle n'en fut pas surprise. Cependant, si elle s'y attendait elle ne pensait pas que l'espèce d'armoire à glace est une voix haut perchée et une façon chuchoteuse de prononcer les mots qu'il utilisait.
Ses grands yeux s'arrondirent et un petit rictus déforma le coin de ses lèvres. Elle chercha le regard de Jason et y lut le même amusement. Oh ! bien sur il n'était pas question de se moquer du gardien, au risque de le froisser, mais la situation était cocasse.
Sans se démonter, elle se racla la gorge et :


Hum ! euh… Je sais que c'est l'ordre du capitaine et j'ai son autorisation de venir la voir. Elle ne laissa pas le bonhomme trop réfléchir bien qu'elle se doutait qu'il ne devait pas y avoir grande réflexion sous son crâne. Elle sourit et poursuivit tout de suite. Voyez-vous, je venais rendre visite à Frae pour lui dire au-revoir. Nous avons été prisonniers ensemble et je lui est sauvée la vie, dans le navire esclavagiste. Nous... vous, lui devons notre liberté et notre propre vie.

Elle ne s'approcha pas plus, pencha la tête laissant une mèche barrer son regard et zieuta la poupée derrière le géant musclé.

A t-elle eu des soins? A t-elle reprit connaissance? …

Le plus de chose qu'elle apprendrait sur sa détention lui donnerai la possibilité de revenir plus tard dans la nuit. Pour l'heure elle devait pas alarmer le séide... Elle attendit la réponse à ses deux questions attrapant la main de Jason.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Ven 12 Oct 2012 04:35 
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Le matelot écouta ton petit discours l'air absent et lorsque tu eus fini, il réitéra simplement :

"Personne ne s'approche de l'Aniathy, ordre du capitaine"

Décidément, cet homme ne semblait avoir que peu de conversation.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Ven 12 Oct 2012 06:34 
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N'KPa se mis à rire et se tourna vers Jason.

Magnifique, n'est ce pas? Dit-elle au jeune homme resté silencieux et absent.

Nous avons la preuve que le capitaine est un grand aventurier, il a découvert un golem avec toute sa science.

Nouveau petit rire et réplique narquoise.

Partons, je suis au moins rassurée. Frae ne craint rien sous la garde d'une telle masse de muscles intellectuelle.

En repartant, tenant toujours Jason par la main, comme une mère avec son enfant. Elle l'invitait à partager se lien courtois en se dirigeant vers la sortie. Elle en profita pour enregistrer tous les détails de l'endroit, les caches possibles et le nombre de médecin, les vas et viens… Il n'était pas très tard, elle reviendrait…

Ils atteignirent tous les deux l'entrepont. Jason resté silencieux força N'Kpa à se tourner la plaqua doucement contre la parois de bois, une main glissa autour de sa taille et il l'embrassa. Ses yeux jaunes s'arrondirent de surprise, une chaleur intense inonda tout son être. Ce n'était pas le même baiser que celui de Sirat, plus doux, plus sucré, plus… moelleux. Il ne dégageait pas cette bestialité qui lui plaisait, mais bien plus de romantisme. Il lui sembla durer éternellement. Elle repoussa le jeune homme de ses deux mains.


"Oh N'Kpa, je n'en peux plus… la première fois où j'ai croisé votre regard, au moment où vous alliez m'embrocher en haut de l'échelle de pont, j'ai su que je vous aimais. Vous n'avez cessez de hanter mes pensées. Votre beauté, votre sourire, vos yeux, votre corps sont l'incarnations sauvage de mes désirs les plus lointains, les plus fous. Je vous veux, ce soir, maintenant… Ne vous refusez pas à moi, je vous montrerai des plaisirs que vous ignorez et je ne doute pas que vous m'en apprendrez certains d'insoupçonnés… Laisser donc votre sauvage de compagnon qui ne vous apportera que s des ennuies. C'est une brute sans éducation, voyez comment il ce comporte en société, comme ce soir au repas. Je vous offre la belle vie, de beaux vêtements, de l'argent et l'aventure… Venez avec moi O N'Kpa la belle !… "

La cour du jeune homme la faisait sourire intérieurement, même si elle ne comprenait pas tous les sens de ses phrase. C'était flatteur et elle aimait ça. Elle aimait comme toute femme que l'on s'occupe d'elle… un peu… fallait pas trop que ça dure trop longtemps. Tout aurait été très beau, s'il n'avait pas évoqué Sirat. Il venait de perdre le charme hypnotique de ses mots de son sourire angélique, quand il chercha à la détourner de Sirat. Elle le repoussa avec plus d'insistance et fronça les sourcils.

Jason… merci pour ce que vous venez de me dire… je suis… je ne trouve pas les mots… Pas ce soir… je suis fatiguée Jason, après cette journée. Demain nous arriverons à terre, je crois et nous pourrons en reparler…

Elle avait peur de ce qui risquait de se passer si elle lui fermait la porte, se refusait à lui. Elle savait avoir besoin d'un alibi alors, elle lui déposa un baiser sur la joue, ne voulant pas le frustrer. Elle devait agir cette nuit, le temps pressait.

Bonsoir, Jason…

Il l'a retint de la main et la força à le regarder.

"N'Kpa ? demain soir nous serons à terre, comme vous le dite. Vous serez mon invitée, je vous ferais découvrir la ville, ses boutiques, son marché, ses auberges, ses fontaines… Puis-je compter sur vous ?… "

La tournure de la chose l'effrayait un peu. Elle se doutait que Sirat ne partagerait pas le même point de vu. Même si, la visite guidée de la ville ne lui déplaisait pas. Demain serait un autre jour… Elle lui répondit d'un signe de tête et se dirigea vers la cabine.

***


Aïshala'h était déjà couchée dans le grand lit et dormait à point fermé. N'Kpa remonta la petite flamme de la lampe à huile avec la molette sur le réservoir en cuivre et s'approcha du grand miroir. Elle se mira quelques minutes, jouant avec ses nattes et en faisant des grimaces. Soudain elle tâta l'armure, en apprécia la qualité, la douceur et le confort. Ce pourpoint de cuir était étrange, quand elle l'avait enfilé elle avait eu l'impression qu'il se mettait à sa taille. Quelque chose dans l'armure ce passait dès qu'on la revêtait. N'Kpa l'avait ressenti et parfois elle avait même l'impression que l'armure avait sa propre conscience.
Elle réfléchissait au moyen d'approcher de l'Aniathy sans être aperçu.
(Si je pouvait devenir invisible, cela m'aiderait bien…) Comme si une volonté répondait à son appel, un picotement se fit ressentir le long de sa colonne vertébrale. Son reflet dans le miroir devint flou et l'image de N'Kpa disparut.
La jeune femme étonnée, chercha, regarda son ventre, toucha le miroir qui revêtait à ses yeux un aspect magique. Rien, son image réapparut dans le miroir au bout de quelques secondes, alors qu'elle même n'avait pas bougé. Dubitative, elle réessaya de penser fortement au désir de disparaitre et comme par magie son reflet n'exista plus…


(Hum ! se pourrait-il que… Je veux en avoir le cœur net, je descendrai à la cale plus tard et j'essayerai de disparaitre en me concentrant...)

Elle sourit pour elle même. N'Kpa écouta la respiration régulière de sa consœur. Rassurée, elle alla se coucher, la fatigue la prenait et le sommeil vint bien vite. A l'heure dite, elle se réveilla, il devait être dans les heures qui précèdent le levé du soleil, elle refit surface. Aïshala'h dormait toujours. Doucement elle se leva, saisit ses deux sabres qu'elle glissa dans son dos, réajusta la tunique de cuir et emprunta les escaliers qui descendaient dans la grande cale en catimini…

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mer 17 Oct 2012 14:03 
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Il aimait dormir, mais très vite les ronflements d’un hamac voisin rendirent sa mission impossible. Sirat ouvrit les yeux, doucement exaspéré, les plaquant sur le plafond en bois humide et bruni. Il passa doucement sa main sur son visage, avant de se redresser. Le dortoir se balançait doucement baigné dans la pénombre des lampes à huiles. Les vrombissements du matelot semblaient rythmer l’endroit ce qui ne dérangeaient pas les habitués. Le colosse sortit de sa couche, il s’étira et apprécia la douleur de sa cuisse, celle-ci s’était agréablement estompé. Il pénétra dans le corridor encore couvert d’une obscurité latente à la recherche d’air frais. C’est là qu’il les entendit, N’kpa et Jason, il resta dans la pénombre épiant la tirade de l’amant. Il esquissa une grimace quand il fut comparé à une brute sans éducation, mais il ne bougea pas de sa cachette, N’kpa écoutait déboussoler par cette déclaration. Finalement elle entra dans sa cabine, laissant le jeune céladon avec un sourire niais au coin des lèvres. Jason reprit la direction des dortoirs c’est là qu’il perdit sa mine réjouies découvrant l’enchanteur dans l’ombre, l’air affable et renfrogner de celui-ci glaça d’effroi le jeune corsaire. Sirat le dévisagea, perçant d’un regard noir cet autre aspirant. Puis il se retira, laissant Jason perplexe, lui qui s’attendait à devoir se défendre.

Sirat sentait la colère en lui, il aurait bien écrasé la tête de Jason, mais cela aurait confirmé cette étiquette de brute épaisse. La brise marine lui frappa le visage, le temps était calme et la nuit claire. Devant lui s’étendait l’océan, infini, juste éclairé par les étoiles et la lune. Sirat s’approcha du bastingage et s’appuyant dessus il inspira profondément. Il essayât de se vider l’esprit, mais l’image de la shamane revenait sans cesse. Un matelot qui avait remarqué l’enchanteur, s’approcha de lui et sans rien dire lui proposa à boire et un peu de tabac. Il était d’un certain âge, couvert de cicatrice, édenté et borgne. Un bandana mordu par le temps recouvrait sa vieille caboche et ponctuait de drôle de manière ce corps maigrelet. Sirat apprécia l’offre et sans rien dire les deux hommes burent et fumèrent un moment, leur regard absorbé par l’abime qui se déroulait devant eux. Finalement Sirat prit congé de ce bienveillant inconnu et redescendit se coucher.

Une deuxième fois il surprit N’kpa, cette fois si la belle s’était réveillé et avait recouvert ses armes et elle se glissait dans le navire en quête ennuie. Elle emprunta les escaliers qui descendaient, Sirat l’attrapa alors par le poignet.

"Ou vas-tu donc ?"

Il la jaugea et esquissa un sourire.

"Que crois-tu faire ? Tu n’as pas de possibilité de fuite, respecte le destin de chacun et pense au tiens avant de te préoccuper de celui des autres."

Il la rapprocha de lui, collant son corps moelleux contre son torse. Il respira son parfum et apprécia cette étreinte délicate.

"Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, je ne suis pas prêt à te perdre alors que je te découvre à peine. Viens avec moi. Allons-nous reposer."


Il déposa une léger baiser sur ses lèvres pulpeuses.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Jeu 18 Oct 2012 07:26 
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La jeune femme descendait les dernières quelques marches qui la séparaient de la grande cale où se reposaient les matelots gravement blessés et surtout où était détenue Frae. Le navire se ballotait mollement au gré d'un océan calme et les plaintes de ses membrures étaient presque inaudibles. Une lampe tempête accompagnait le balancement et projetait son halo de lumière blafard, dessinant des ombres fantomatiques sur le sol et les murs de bois noircis par l'humidité et l'âge. A cette heure tardive du petit matin, peu de monde était debout, à part les hommes de quart et probablement un ou deux des médecins. Elle était entièrement absorbée dans ses pensées, qu'elle n'entendit pas le géant roux s'approcher dans son dos. Une poigne ferme lui attrapa le poignet et elle hoqueta de surprise. Ses pupilles dilatées emplissaient ses yeux à telle point que l'iris jaune avait presque disparu. elle haletait et sa poitrine se soulevait à la vitesse de sa respiration forcée. Son coeur emballé battait ses tempes. La bouche ouverte elle cracha comme un chat et sa main libre ouverte pour frapper, griffes sorties venait de monter à la hauteur des yeux de l'adversaire incongru.
Son geste s'arrêta juste à temps, lorsque qu'elle réalisa que c'était Sirat. Il était là de toute sa masse la toisant de plus d'une tête et lui sourient. Sa question tomba comme un couperet et la suite comme une divination.
( Ce peut-il qu'il est compris ce que je voulait faire? Mais a t-il au moins une idée du danger que représente Frae pour Yuimen? )
Il l'attira à lui avec douceur et la pressa tout contre sa masse. Il n'avait pas lâché son poignet s'attendant peut-être à une réaction violente. Avec hésitation le bras libre de N'Kpa vint l'enlacer à la taille. Elle sentit rapidement la chaleur de son amant l'irradier et la fermeté de son corps musclé contre sa poitrine. Il baissa la tête juste au dessus de la tignasse de la jeune femme. Alors qu'il fermait les yeux, il inspira longuement comme s'il voulait aspirer son odeur, ses pensées ou pénétrer son cerveau.
Son aveux toucha N'Kpa, mais elle était déterminée et n'acceptait pas qu'un destin funeste s'accomplisse sans agir. Elle n'était pas une fervente croyante de Zewen.
Sirat lui déposa un baiser qui calma un tant soit peu son anxiété. Elle se dégagea avec douceur, posa une main sur la poitrine de Sirat au niveau de son coeur, pencha la tête sur le coté et comme d'habitude une ou deux nattes vinrent voiler son visage, qu'elle chassa d'un mouvement ample. Elle était à nouveau calme et ses grands yeux couleur miel étincelaient.


Sirat, sens-tu sous ma main ton coeur qui bât ? … Qu'adviendra celui de tous les enfants, de tous les parents et innocents qui seront frappés par le cataclysme d'une guerre parce qu'on aura laissé des fous s'emparer d'une puissance aux pouvoirs immenses qu'ils ne maîtriseront pas?… Tout sa pour assouvir un désir de puissance égoïste? ...

Elle fit une pose pour que son interrogation fasse son chemin et chercha le regard de son ami pour y planter le sien très hypnotique. Elle sourit avec un air de compassion et posa sa main sur la joue du géant.

J'ai besoin de toi, Sirat… Frae doit disparaître… Alors, je vais allez la chercher et pour cela je dois le faire seule… Je ne veux pas t'impliquer… Mais il est possible que le gardien ne soit pas d'accord et alors peut-être auras-tu l'occasion de prouver l'amour que tu me portes…

Elle libéra doucement sa main de la poigne du géant et commença de descendre.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Jeu 18 Oct 2012 23:08 
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La belle se lova un instant au sein de l’étreinte de l’enchanteur, mais très vite elle s’en extirpa, le regard lourd et anxieux. Elle allait continuer sa folie et l’intervention de Sirat n’y avait rien changé. Il la regarda s’éloigner inquiet. Il la rattrapa et la retourna vers lui. Ses grands yeux ambre se joignirent à l’ébène des siens.

Alors tu nous condamne… Aïshala'h et moi tu nous condamne à la mort.

Il inspira un instant rassemblant ses idées.

Que penses-tu qu’ils nous feront quand ils découvriront que tu as délivré leur précieuse arme. Tu as vu la pitié qu’ils ont éprouvée pour abattre leur prisonnier. Crois-tu réellement que nous sommes leurs invités ? Ils n’auront aucune clémence, nous ne sommes que des marchandises, ils nous massacrerons sans aucun ressentiment, ils sont en guerre et nous on est au milieu. Si on n’est pas avec eux on sera contre eux et perdu en plein milieu de l’océan je préfère être avec eux. Ton sacrifice et vain et égoïste, tu nous entraines avec toi sans même nous consulter.

Il reprit son souffle.

Car même si j’arrive à me défendre je ne pourrais pas vous protéger longtemps face à une horde de mécréants enragés. Et que crois-tu que ses hommes perdus en mer depuis plusieurs semaines feront à deux femmes avant de les achever.

Il laissa sa menace en suspens dans le silence lourd du corridor.

Si tu n’as que faire de nous, vas-y, vas au bout de ta folie, dit moi juste avant de t’en aller vers ta mort ce que je dois dire à ton père quand je le rencontrerais, explique-moi comment lui avouer que je n’ai pas réussi à raisonner sa fille et qu’elle repose en mer bafoué et sans sépulture descente.

Il pensa être allé un peu loin, il voulait juste la protéger d’elle-même. Il lui tendit la main.

Viens avec moi, N’kpa on va aller se coucher. On est plus tout seul maintenant, on est ensemble.

le ton était rassurant et chaleureux, l'humoran éprouvait de plus en plus d'attachement pour la jeunne shamane

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Ven 19 Oct 2012 23:00 
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Elle pensait être dans la vérité et résolue. Elle s'était détournée de son amant, avait cédé à son impulsion dictée par sa logique humaniste. Ses pieds avaient déjà franchi trois marches que la poigne puissante de Sirat l'arrêta et la força à se retourner. Leurs regards se croisèrent et une flamme de colère monta de celui de la shamane. Il ne lui laissa pas le temps de la réplique.

L'enchanteur assena un coup de massue à la jeune femme :

" Tu nous condamnes… Aïshala'h et moi tu nous condamnes à la mort. "

Le silence qui s'en suivi et l'inspiration de Sirat laissa le temps à la jeune femme de saisir le pourquoi d'un tel message.
Jamais elle n'avait souhaité la mort de ses compagnons, au contraire elle avait voulu éviter toute interaction en ne dévoilant rien de son plan. Elle trouvait injuste le jugement de Sirat.
Elle serra les poings et le long laïus sur les conséquences de son acte, si cela foirait, la mit en colère. Même si elle ne pouvait réfuter les arguments qu'il avançait.
Elle baissa la tête et ses nattes vinrent voiler ses yeux révolver et la mine tirée qu'elle affichait. Elle écoutait la suite et à chaque étapes du sermon elle encaissait l'estocade. Bien sur, elle entendait ce qu'il disait. Elle ne doutait pas que le capitaine ne serait pas tendre, qu'elle serait jetée en pâture à un équipage libéré de la peur d'une sentence extrême de la part de leurs officiers. Qu'elle serait violentée, violée, salie au plus profond d'elle même à jamais si elle s'en sortait. Mais elle était prête à en assumer le prix, si elle pouvait éviter un avenir désastreux et si ses amis, son amant étaient épargnés.
Elle allait exploser, lorsque le dernier argument de Sirat inversa la vapeur. L'image même de sa mort ne l'inquiétait pas outre mesure. Mais soudain l'espoir, le souvenir de retrouver un père inconnu s'affirma dans son cerveau, aussi clairement que la peine lune au milieu d'un ciel clair. Le maltait lui avait avoué lors de leur détention qu'il avait rencontré un Humoran et c'était son père.
Sirat changea de ton, ce voulant rassurant et chaleureux. Il lui tendit la main et l'invita à le rejoindre.
Il se passa quelques secondes, pendant lesquelles son cerveau était en ébullition, tiraillé, écartelé au plus profond de son être.
Elle soupira, puis tout doucement releva la tête et d'une main dégagea les nattes qui encombraient son regard et son visage. Ses grands yeux luisirent dans la pénombre comme le reflet de ceux d'un chat dans le noir illuminés par une lumière. Ils devinrent larmoyants. Elle ouvrit la bouche d'où sortie une voix rauque emprunte d'émotion. Cependant, elle était fière et ne voulait pas montrer la faiblesse qui la poussait à changer d’avis. Elle s'approcha tout contre l'enchanteur, exhala dans un mouvement rapide l'odeur suave qui tournait la tête de son amant. Elle releva un doigt et le pointa sous son nez,


Je… je me fiche de ma santé, je n'ai jamais souhaité votre mort. C'est pour cela que je n'ai rien dit. Si tu n'avais pas surgi dans mon dos, tu n'aurais rien su de ce que j'allais faire. Ignorant, ni toi ni Aïshana'h auriez pu être accusés… Vous êtes, toi et Aïshala'h important pour moi…et toi encore plus…

Elle n'avoua pas sa faiblesse, la peur de ne pas revoir ce père, si mystérieux, si énigmatique. Sirat était son seul lien pour le retrouver. Avec peine, elle saisit la main tendue et s'effondra en larme contre la poitrine du géant roux, consciente de peut-être laisser derrière elle un avenir sombre pour quantité de personnes… Dans un sanglot, elle rajouta :

... Tu m'as promis de m'aider à le retrouver... Tu devras tenir ta parole et je te le rappellerai.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mar 23 Oct 2012 06:46 
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Finalement elle céda, N’kpa s’effondra en larme contre Sirat et celui-ci l’accueillit avec beaucoup d’affection et de soulagement. Il sentit l’odeur des pleurs et caressa d’une main tendre son visage humide.

Je te promets de t’aider à le retrouver.

Ils rentrèrent tous les deux jusqu'à la cabine réservée aux femmes, la petite muette y dormait déjà. Sirat trouva une place au centre du lit et observa N'kpa la tête basse se défaire de ses affaires dans la pénombre. Elle se lova dans ses bras parcouru de soupir. Sirat s'endormit vite, mais la shamane sursauta en pleine nuit. il lui offrit un sourire afin de l'apaiser et la pria de se rendormir par un baiser.

Le lendemain se déroula lentement, N'kpa parlait peu, encore tirailler par sa discussion d'hier. Fermer, dans son mutisme, elle alla jusqu’à s'isoler, percher sur le grand mat. Après le petit déjeuner, Sirat descendit aux cales et y récupéra leur argent, puis il alla glaner quelques potions de soins aux soigneurs. Il s'enquit de la santé de Frae, mais on le renvoya, les soigneurs n'appréciant pas sa présence. Il se demanda même si on ne lui avait pas donné les flasques pour éviter qu'il ne s'attarde trop. Quand il retrouva les deux jeunes femmes, la shamane était toujours emmuré dans son silence. Ils partagèrent les potions. L'enchanteur tenta de dérider son amie tout au long de la journée, attendant patiemment leur délivrance. Le bateau avançait à bonne allure et de sourire, en boutade, de caresse en jeux puérile, il voulut redonner à N'kpa un peu de sa candeur et de sa joie de vivre. Une deuxième nuit passa, avant le diner, N'kpa se dérida se laissant envelopper par les divertissements de son ami. ils se laissèrent enfin chavirer aux désirs charnelle, leur corps s'enlaçant lascivement dans une étreinte passionnelle.

Aux premières lueurs du jour, un cri déchira l'air pour annoncer l'approche de la terre promise. Sirat était déjà dehors, pensif il s'était attardé sur le pont. Il vue les embruns portés les ébauches du port d'Eniod. Il se découvrait nonchalamment, recouvert de navire marchant et militaire, la ville était surplombée par de petites collines parsemées de garrigues. Il était tôt, mais la chaleur commençait déjà à se faire sentir. L'enchanteur esquissa un sourire à la vue du dénouement de leur calvaire sur ce rafiot

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mer 24 Oct 2012 07:08 
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La Shamane blotti dans les bras de son protecteur, laissa aller ses sanglots. Toute la tension longtemps accumulée s'échappait par ce moyen. Tous deux rejoignirent la cabine que leur avait allouer le capitaine. Aïshala'h dormait du sommeil du juste, parfois rythmé par de petits ronflements d'enfants.

La jeune femme n'avait plus ouvert la bouche. La tête basse, son maquillage dépeint et ses nattes en batailles, elle déposa les deux sabres qu'elle trouvait lourd, puis dégrafa l'armure de cuir qu'elle laissa glisser le long de ses jambes fuselées jusqu'au sol. L'ensemble resta là. Elle n'avait pas eu d'objection lorsque Sirat l'avait suivi et même trouvait cela réconfortant. Le lit serait un peu étroit, mais au moins elle ne se sentirait pas seule. Nue comme un ver, elle se cala confortablement tout contre le géant, collant sa tête contre son torse musculeux, enlaça sa taille de son bras. Elle inspira fortement, savourant l'odeur particulière musquée du géant et se laissa bercer par sa chaleur et le doux ronron de sa respiration. Malgré l'heure tardive, alors qu'il ne restait plus que quelques heures avant le lever de l'astre diurne, le sommeil l'a pris après de longues minutes d'errances.


" ]"l'appel ?... elle avait entendu cet appel dans le noir... C'était la petite voix de Frae !... Alors qu'il se renouvelait, elle le suivit plus à l'oreille que par le sens de la vue. Le lieu était inconnu et plongé dans une noirceur que sa vue nocturne pourtant bonne, n'arrivait pas à percer. Des choses l'entouraient et leurs contacts étaient des plus déplaisant. Elle frissonna, tant-il régnait dans cet endroit une odeur nauséabonde qui, à chaque goulée d'air, donnait à la bouche une sensation d'amertume et d'envie de vomir. Poussée par cette voix qui continuait de prononcer son nom, N'Kpa poursuivit sa recherche, dans ce monde obscure. Elle l'aperçut soudain, ou plutôt la devina, petite lueur phosphorescente suspendue dans le vide et gesticulant pour se défaire de la chose qui la maintenait prisonnière. La petite Aniathy soupira de joie l'implorant de se dépêcher. N'Kpa se rua pour la libérer. Seul son instinct l'averti du danger. Elle se jeta sur le côté et se retrouva à son tour prise dans un filet gluant invisible. La bête velue aux huit pattes fondit sur elle dans un crissement de chitine et de claquement de mandibules. Sa multitude d'yeux rouge sang luisaient au-dessus de sa tête. La shamane ne put retenir un cri découvrant son incapacité de pouvoir bouger. L'araignée allait frapper... Alors, la lumière apparut derrière le monstre, plus blanche et aveuglante que le soleil et dans un chuintement presque inaudible l'araignée fit rempart de sa masse pour protéger la jeune femme de la boule électrique destructrice.
Autour d'elle la lumière du jour était revenue voilée par de gros nuages âcres de fumées, provenant d'un village en proie aux flammes. Frae n'était plus là et l'araignée non plus. Le lieu avait été remplacé par des plaines occupées par des champs et des pâturages. Par centaine, des chaumières brûlaient. Des gens couraient dans tous les sens dans un capharnaüm de cris et de peur. Des enfants séparés de leurs parents pleuraient, de-ci de-là alors que des cadavres jonchaient le sol par dizaine. Des têtes coupées sanguinolentes étaient exhibées au bout de perches. N'Kpa ne comprenait pas, mais reconnaissait que trop bien ce spectacle de massacre, pour l'avoir vécu.
Au loin des bruits de fers croisés et des cris indiquaient le lieu de la bataille. La guerre faisait rage ici et des centaines d'innocents payaient le prix de décisions prises par des fous, pousser par un pouvoir despotique.
Elle voulait aider ces enfants devant elle, mais ils ne l'entendaient pas, ne répondaient pas à ses interrogations et ses questions... Elle ne comprenait pas... Alors, elle courut longtemps et arriva dans le bourg en flamme. Là sur la place principale Fraë attachée par une chaîne au poignet d'un homme qu'elle reconnut, libérait son feu destructeur. Haak Mam méconnaissable, les yeux fous, criait sa vindicte aux insurgés, répandant la mort comme seul savait le faire Phaitos... N'y pouvant plus la jeune femme sortit ses deux sabre en criant comme une furie et se jeta sur le dément, écartant, tranchant, esquivant les hommes de sa garde.

Soudain l'homme tourna son visage dans sa direction et obligea Fraë à frapper de sa puissante magie, faisant peu de cas de ses hommes. Le rayon jaillit plus vite qu'elle ne pouvait l'esquiver et …"


Son cri retentit dans la chambre... Sirat et la petite sursautèrent de concert, la première maugréant, le deuxième inquiet. Le géant roux l'observa, lui sourit et sans un mot lui déposa un baiser doux sur le front. Il doutait bien qu'elle ait dû faire un cauchemar. Il n'était pas étonné. Il prit la jeune femme entre ses bras et la serra avec douceur. N'Kpa sanglota avant que le sommeil ne l'emporte à nouveau. Quand enfin elle se réveilla, ses deux compagnons étaient déjà sortis. Il faisait grand jour et le soleil très chaud du sud lui fit cligner des yeux. Elle était morose et ne parla que le strict nécessaire. Elle passa la journée un peu à l'écart et ne chercha pas à redescendre. Elle grimpa même en haut d'un mât pour se réfugier dans un nid de vigie et se laissa porter par sa mélancolie, ballottée par le tangage du navire.
Le rêve de la nuit était fortement présent, persistait, gravé dans sa mémoire et la troublait énormément. Sa pensée divaguait loin vers des cieux, au-delà de l'horizon, bien plus loin que la vision ne pouvait porter, vers une forêt profonde qui avait été le berceau de sa jeunesse.
Elle ne mangea que très peu et laissa Sirat s'occuper de récupérer leurs affaires et leur argent.
L'enchanteur semblait profondément ennuyé par l'état de la jeune femme. Après cette journée maussade, il joua de son savoir faire pour dérider la jeune femme. Petit à petit, avec toute la douceur, son humour et la patience qu'il était capable, par des jeux mutins, caresses furtives et attitudes provocatrices, il titilla les sens de la shamane. La deuxième nuit, conquise et emballée par l'amour qu'elle portait à son amant, la jeune femme oublia ses remords. Le désir grandit fortement jusqu'à ce qu'elle s'abandonne aux délicieuses jouissances des caresses que lui offrait son amant.
Au paroxysme de leurs ébats, Au moment où le pic du plaisir se déchaîna, elle avait enfin totalement laissé de coté ses convictions, ses doutes, ses peurs et s'endormit avec le cœur plus léger.

Au petit matin ce fut la délivrance de nombreuses semaines passées sur ces coquilles de bois, ballottées par les flots, les embruns, la puanteur et la promiscuité. Un cri venait de tomber du haut de la hune. La vigie avait vu la terre et le navire filait bon train et arriva rapidement au petit port…
Enfin, ils allaient pouvoir poser leurs pieds sur terre et prendre un peu de bon temps pour récupérer. N’Kpa avait hâte de prendre un bain et d’oublier ses semaines difficiles. Plus tard la jeune femme forcerait bien Sirat à respecter son engagement pour l'aider à retrouver son père…




suite vers ENIOD

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Dim 3 Fév 2013 18:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mar 6 Nov 2012 20:47 
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Elle ôte déjà son vêtement, laissant apparaître ses courbes généreuses. Elle n'a sous sa robe qu'un soutien gorge fin de couleur noir aux dentelles distinguées, un sous-vêtement assorti cachant son entre-jambes et un étui en cuir accroché à sa cuisse gauche avec à l'intérieur sa dague d'argent. Vivant ensemble sous le même toit, elle a prit l'habitude de ne pas se soucier de mon regard. Une habitude que je ne déteste pas. Je retire le mien et le dépose proprement plié avec mes deux saïs sur l'un de mes bagages. Je m'installe tout de suite après aux côtés d'Elena, sous l'épais draps du lit et souffle sur la bougie de la table de nuit. Finalement, je ne peux même pas apprécier ce moment de nudité quasi complète en sa compagnie, mes yeux commençant déjà à se déclarer vaincus.

Je suis réveillé à une heure que je ne saurais dire par des bruits étranges. J'ouvre les yeux au possible et aperçois deux hommes dans notre chambre. Elena est debout, au milieu de la petite pièce, à demi nue et toise les deux soûlards d'un regard mauvais.

« Et bien ma ptite dame ! Laisses toi faire, on t'fra pas d'mal, c'est promis ! »


Je me lève aussitôt et entreprends de saisir mes lames acérées. La belle kendranne m'arrête d'un geste de la main et me chuchote quelques mots signifiants que nous sommes censés être un beau petit couple parfait sans problème et surtout sans armes. Et qu'il est inutile de cause du grabuge sur le navire en semant la mort et le chaos. Me résignant à la diplomatie, je m'adresse aux ivrognes.

« Vous voyez bien qu'elle est prise les gars ! Je suis déjà sur le coup, je vous demanderais donc de nous laisser assouvir nos vils fantasmes en paix. »

Mon ton se veut désinvolte et ironique. Il est inutile de les provoquer, il adoreraient ça. Mais l'un d'eux, le plus laid, se montre désobligeant à mon égard, stipulant qu'il serait aisé de me faire prendre part à leurs ébats d'une manière que je préfère taire. Il est plutôt gros, son ventre sortant de son corps telle une excroissance anormale. Son teint est rosâtre, son nez est aussi gros que ma main et ses cheveux noirs sont tellement graisseux que je pourrais faire mijoter des patates dans leur jus. L'autre est plus petit et plus fin. Sa tignasse rousse est insupportable à regarder, mais n'est en rien comparable à son visage qui semble être celui d'un garzok. Ses petits yeux de porcins affichent sans aucun complexe sa perversité et son nez rougi par l'alcool ne semble pas vouloir désenfler. Aucun des deux n'est armés. Elena a raison. On peut les congédier de manière pacifique. Enfin, sans trancher dans le lard à tout va du moins.
L'humaine s'adresse justement à moi.

« Rayd, regardes bien ce coup. Prends en de la graines. »


Elle s'élance vivement sur l'un des hommes, celui avec le plus gros ventre, jambe en l'air et pied en avant. Ce dernier vient frapper violemment la bedaine du gros soûlard qui est propulsé en arrière et tombe dans un gros fracas contre le mur de la cabine. Ses gémissements de douleur font peine à entendre. Il commence à pleurer en crachant des mots plus ou moins obscènes envers ma complice. L'autre homme s’énerve et, tandis qu'il s'apprête à foncer sur la belle, je tente la même attaque qu'elle. D'un coup vif de la jambe, je vise sa poitrine. Je rate de peu le plexus de celui-ci et mon coup s'arrête sur son flan, ce qui le fait tout de même vaciller sur le côté et semble lui avoir causé une certaine souffrance. Mais je me mets aussi à chanceler et j'ai un certain mal à reprendre mon équilibre. Pendant ce temps, la blonde assène un violent coup de tête sur le crâne du dernier homme encore debout. Je n'ai jamais vu une femme se battre avec autant de violence. Andy était dangereuse, certes, mais c'était à chaque fois avec des armes. Et ses victimes n'en réchappaient que rarement.

Les deux ivrognes à terre, je m'empresse de les tirer au dehors de la chambre. Celui qui n'est pas évanoui manifeste une certaine réticence mais d'un coup bien placé, je lui intime de se taire. Une fois sur le ponton, je les laisse là, adossé contre la murette. Je retourne rapidement dans la cabine et ferme derrière moi à clé. Précaution que nous aurions dut prendre déjà auparavant.

(( Apprentissage de la CC Coup de Pied ))

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mar 6 Nov 2012 20:48 
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[:attention:] Attention, certains passages de ce rp sont à connotations sexuelles. Il est réservé à un publique averti. D'autres passages de ce rp sont à connotations romantiques. Réservé à un publique sans trop de testostérone. [:attention:]


Finalement, nous ne nous endormons pas immédiatement. Après avoir pénétré dans la pièce, j'aperçois Elena déposer à terre le dernier rempart à sa nudité. Je ne peux cependant rien voir puisqu'elle a prit soin de se glisser sous les draps avant de l'ôter. Je lui demande alors d'un ton ironique si la chaleur la dérange. M'attendant à une réponse m'invitant à la rejoindre sans plus tarder, je suis déçu en apprenant qu'elle préfère juste dormir nue et que je ne dois rien mal interpréter. Je m'allonge alors à ses côtés. Néanmoins, ma virilité m'invite à poursuivre mes tentatives. Subrepticement, je glisse ma main par dessus sur corps chaud jusqu'à atteindre son ventre plat. Toujours aussi délicatement, mes doigts se mettent à caresser sa peau douce et agréable. Je suis étonné de ne pas être repoussé. Je m'attendais pourtant à recevoir une claque sur la main, ou bien pire. Je fini par me rapprocher d'elle au possible, mettant fin à la légère distance qui nous séparait. Elle doit pourtant être consciente de mes intentions, mon corps étant bien plus communicateur que mes paroles. N'ayant droit à aucune plainte, je continu mes caresses et remonte ma main vers sa poitrine. L'étreinte dure plusieurs dizaines de secondes. Néanmoins, Elena se lève finalement d'un bond, s'habille en hâte et sort de la cabine sous mes yeux encore interrogateurs. Au bout d'une paire de minutes passées à réfléchir à ce qui vient d'arriver, je fais de même et la rejoins dehors. Elle n'est pas allé bien loin. Accoudée contre la rambarde du bateau, elle scrute l'horizon. Je m'installe à sa droite, l’imitant.

« J'ai toujours aimé l'océan. Comme ma sœur d'ailleurs. On se ressemble tellement. Je pense avoir grandis en désirant tellement être comme elle que j'ai fini par devenir elle. »


Sa voix est triste et terne à un point qu'elle m'est insupportable. Je n'aime pas du tout la tournure que prend cette soirée.

« Ne dis pas de bêtises, tu es toi, tu as tes propres défauts, tes qualités et ta personnalité. Andy n'aurait jamais chassée ces hommes comme tu l'as fais. Je ne l'ai jamais vu se battre à demi nue avec autant d'agilité !»


Ma voix est emplie de chaleur et de tendresse. J'essaie de la rassurer et de la faire rire avec cette dernière boutade.

« Ce ne sont pas des bêtises. Je sais très bien pourquoi tu t'intéresses autant à moi Rayd. Je ne suis pas idiote. Au début, ça me faisait plaisir. Mais plus maintenant. J'aimerais que tu m'aimes pour ce que je suis, pas parce que je ressemble à ma sœur. »

« Mais ma parole, bien sûr que tu es idiote ! Vous avez des ressemblances, mais bien plus de différences encore ! Et si je ressens des choses pour toi, ce n'est certainement pas pour ce qui vous rapproche toutes les deux ! Bien au contraire. Tu sais, je n'aimais pas tout chez ta sœur. C'était un ensemble. Mais certains de ses défauts m’exaspéraient. Toi, tu n'as pas ces défauts, tu en as d'autres, que je n'aurais peut-être pas pus reprocher à ta sœur. Mais c'est un ensemble qui me plaît tout autant. »

Elle me sourit, visiblement soulagée et pose sa tête sur mon épaule avec tendresse. D'un geste doux, je passe mes doigts autours des siens. Plusieurs minutes passent alors, tandis que nous observons le couché de soleil ensemble.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Mar 6 Nov 2012 20:50 
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Notre étreinte est cependant interrompue. Dans la pénombre, un autre bateau pirate s'est approché du notre, profitant de l'obscurité. L'un des membres de l'équipage du navire sur lequel Elena et moi voyageons a remarqué l'approche des ennemis juste à temps pour permettre à son capitaine de donner les ordres des préparatifs de combat. Quant à ma complice et moi, nous rentrons rapidement dans notre cabine pour nous préparer. Je saisis la ceinture où sont logées mes lames, l'attache à ma taille et ressors aussitôt. Venant de notre flan droit, le galion s'est ajusté à notre hauteur en parallèle. L'affrontement a déjà commencé. Les écumeurs se jettent à l'assaut sur notre vaisseau, arme au poing. Elena me rejoint rapidement, arc en main, au préalable sortit de son bagage. Elle se met directement à décocher des flèches. Pour ma part, j'observe un moment la bataille avant de finalement me lancer dans celle-ci, chacun de mes saïs trônant fièrement dans mes mains habiles.

Je choisi mon ennemi, un humain plutôt costaud, le teint mat, armé d'une paire de sabres émoussés. Malheureusement le bougre reçoit une flèche en plein visage alors que je n'ai même pas encore bougé le petit doigt. Devant moi, deux hommes se battent. Je reconnais l'un d'eux, l'un des membres de notre équipage. Il succombe, tombant à terre gisant dans son propre sang s'écoulant de sa gorge tranchée. Son adversaire quant à lui, se dirige vers moi aussitôt.
Un bandeau rouge sur le front, un maillot aux manches coupées blanc, un pantalon de la même teinte aux rayures écarlates et des bottes de cuir. Voilà tout ce dont est équipé le corsaire. Ce pirate ne s'encombre de rien. Son visage est dur, incommodant et ses petits yeux noirs me fixent d'une manière tout à fait hostile. De sa main droite, il empoigne encore plus fermement son cimeterre et s'élance dans ma direction.

Mes deux lames bien en main, je me dirige vers lui. Son premier coup vient d'en haut, qu'il m'assène avec force. Je croise mes saïs pour stopper son attaque, arrêtant net celle-ci. Le choc est violent et le cri strident du métal se fait entendre. Il relève son bras pour soustraire son arme à mon étreinte et tente une attaque par le flan gauche. J'ai l'avantage de la vitesse, lui à celui de la portée. Je place cette fois mes armes à la verticale dans la trajectoire de la sienne. La force est telle que je suis projeté sur la droite violemment, perdant quelque peu mon équilibre. Sans que je ne le remarque, il s'élance contre moi de son poing gauche. C'est une manœuvre judicieuse. Il profite du fait que je ne puisse que parer ses attaques pour m'en asséner des violentes avec ses mains. Sa frappe atteint mon visage avec sauvagerie et fait prendre à ma nuque une tournure qui aurait put être plus tragique avec ne serait-ce qu'un peu plus de force. Il a une force colossale comparé à moi. Propulsé d'abord à droite puis en arrière, je fini ma chute sur le sol en bois du navire. Mon assaillant ne perd pas de temps et se jette déjà sur moi. Effectuant ce qui s'apparente à une roulade, je m'écarte de son assaut et tente de me relever. Mais ses coups sont vifs. A peine suis-je accroupi qu'il me frappe férocement de son poing une nouvelle fois, me forçant à rester à terre.

Si je ne fais pas rapidement quelque chose d'utile, il est certain que ma mort va arriver. Je suis presque impuissant face à lui. Ses assauts armés sont assez lents et je peux donc facilement les esquiver. Mais ses coups de poings sont eux, bien plus rapides et puissants. Andy aurait tranché sa tête en l'espace d'une seconde, elle. Elena se serait contentée de lui décocher une flèche en plein l’œil. Je l'aperçois d'ailleurs un instant, aux prises avec un pirate plutôt charismatique.
Son adversaire est très grand, vêtu d'un ensemble blanc et noir de très belle facture. Son chapeau large couvre ses longs cheveux d'un noir de jais. Armé d'une arme insolite, ressemblant plus à une aiguille qu'à une épée, il combat cependant avec une extrême grâce. Mais Elena n'est pas en reste et semble lui tenir tête à l'aide d'un glaive ramassé sur l'un des corps.

Tandis que mon regard se perd dans leur joute, mon adversaire en profite lui pour effectuer un nouveau coup de sabre. Toujours à moitié au sol, je ne peux que mettre l'un de mes saïs entre l'acier et ma chair pour sauver ma vie. Son coup de pied violent me heurt en plein visage. Il ne faut pas que je reste passif à ce point. Ma vie en dépend. Et puis, je viens à peine de réussir à avoir Elena, je ne peux pas mourir maintenant. Je me relève d'un bond, reprend contenance et fais face à mon ennemi. Il ne sourit pas, ne montre aucune satisfaction à me dominer. Je suppose qu'il ne prend aucun plaisir à tuer. Mais je ne peux avoir aucune compassion pour lui. Je dois vaincre. Je dois survivre. On s'observe un court instant, attendant que l'un de nous attaque le premier.

Néanmoins, notre duel est interrompu par trois autres pirates s'affrontant. Leurs coups d'épée fendent l'air tandis que l'affrontement semble être à sens unique. Je reconnais celui qui est seul face aux deux autres. Il s'agit de notre capitaine, le chef de l'équipage. Il toise les deux autres de son bon mètres quatre-vingt-dix et les accule au possible. L'un d'eux ne tarde pas à périr, tombant non loin de mes pieds. Mon adversaire change aussitôt de cible, prenant le commandant comme ennemi. Je me lance immédiatement dans la bataille aux côtés de mon allié, augmentant le nombre des participants à quatre. Mais je fais pâle figure comparé à lui. Il manie ses deux cimeterres avec une dextérité ahurissante. Bien que mon ancien rival semble être plutôt doué, il ne tarde pas à avoir plusieurs plaies aux bras et aux jambes, parvenant tant bien que mal à protéger ses points vitaux. Pour ma part, j'affronte son acolyte. Si j'avais continué l'affrontement précédent face au corsaire au bandeau rouge, j'aurais certainement péri. Mon assaillant actuel est bien moins impressionnant. Un jeune homme aux yeux bleus pas plus vieux que moi, le teint blême, des gouttes de sueur coulant le long de son visage fin. Ses cheveux roux sont couverts par un petit chapeau de pirate rapiécé. Sa veste est du même bleu marine que ce dernier et recouvre sa légère tunique écarlate. Son pantalon quant à lui est d'un gris sombre terni par le temps.

Mes coups sont rapides, cependant le jeune homme me tient à distance à l'aide de son épée de fer. Il sait s'en servir le bougre. D'autre part, je me rends compte de plus en plus que je ne suis pas à mon avantage dans ce genre de grande bataille. Je suis sans cesse obligé de ruser ou de me faufiler pour pouvoir survivre. Encore une fois, je tente de passer au travers de sa garde en esquivant l'une de ses attaques puis en me baissant tout en me rapprochant de lui. Mais il n'est pas dupe. Cela fait maintenant trois fois que je tente la même manœuvre et jamais je n'y parviens. D'autre part, ce n'est plus une surprise pour lui. D'un pas habile, il recule en arrière et recommence son attaque. Chacun de ses coups rencontre mes lames. Aucun de nous deux n'arrive à toucher son adversaire. Les bruits du métal résonne sur tout le navire. Plusieurs corps jonchent déjà le sol du bateau. C'est un véritable carnage. Un peu plus loin, Elena est toujours aux prises avec son assaillant. Elle semble avoir le dessus cependant. Je ne m'inquiète pas pour elle toutefois. Elle a hérité de l'adresse de sa sœur.

D'ailleurs, il vaut mieux pour moi que je m'occupe de mon combat. Mon adversaire prend lentement mais sûrement le dessus. Tandis que l'on tourne l'un sur l'autre, toujours en donnant coup sur coup, je cherche une solution d'écourter ce duel. Mais la solution vient d'elle même. Derrière lui se trouve une cabine, celle du capitaine si mes souvenirs sont bons. Elle ne mesure pas plus de trois mètres de hauteur. Je tente une feinte sur mon attaquant, destiné à l'éloigné de la trajectoire. Ce dernier s'écarte vivement vers sa droite croyant éviter mon attaque. Je cours immédiatement en direction du bâtiment. Arrivé à son niveau, sous les yeux incrédules du jeune pirate, je saute. D'un coup de pied rapide, puis d'un second suivit d'un dernier, je grimpe sur la cabine. On apprend toute sorte de chose lorsque l'on doit échapper à un commerçant en furie après lui avoir volé la recette du jour. Une fois en hauteur, je scrute mon adversaire. Celui-ci ne sait plus quoi faire. Il s'élance finalement à ma poursuite. Mais je maîtrise maintenant plutôt bien la technique que je m'apprête à effectuer. Prenant une bonne bouffée d'oxygène, je tends mon bras armé derrière mon épaule et lance finalement mon saï en direction du jeune homme. Ce dernier ne s'attend vraiment pas à ça et reçoit la lame en plein dans le plexus. Il commence à tomber à la renverse, prit de convulsion et crachant plusieurs gerbes de sang. Il ne va pas tarder à rendre son dernier souffle de vie.

Maintenant en sécurité, j'observe le reste du combat. Elena a triomphé de son premier adversaire, tandis qu'elle en affronte maintenant un nouveau. Notre capitaine a quant à lui depuis longtemps terminé sa joute avec son ancien assaillant. La bataille semble tourner en notre faveur. Bien que je saisis la lâcheté de mon geste, je ne descends pas immédiatement, attendant que le navire devienne sûr.
Une petite dizaine de minutes après, c'est notre équipage qui envahi le leur pour emporter tout ce qu'il y a de valeur. Nous sommes victorieux. Je redescends finalement pour récupérer mon arme sur le cadavre avant que les pirates ne jettent les corps à l'eau.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur les Bateaux pirates
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 12:27 
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Douleur, crampes, lassitude... Leyna se réveilla comme si elle avait dormis des années. Il lui fallut plusieurs minutes avant de se décider à mouvoir son corps ankylosé.
Elle était allongé sur une surface rugueuse, désagréable...

Toute seule.

Où ?

Rampant pitoyablement, elle jeta quelques regards autour d'elle mais ses yeux n'arrivaient pas à se fixer et elle ne voyait que du flou.
Finalement, elle distingua les murs autour d'elle. Ils étaient gris et rugueux, comme de la pierre. Mais lorsqu'elle bougea les doigts, elle sentit une consistance qui lui était familière.

(Des huîtres ? Placides façonneuses des colliers de Moura, que faites-vous ici ?)

Elle n'était pourtant pas sur la plage. Même si l'odeur de mer y était, elle voyait bien qu'elle était dans une salle évoquant la cale d'un navire, profonde quoiqu'assez petite.

En grattant, ses doigts décrochèrent un bigorneau qui traînait ici, et elle ne tarda pas à reconnaître aussi des berniques.
Encore groggy, elle commença à se lever avec la lenteur d'une tortue. L'épuisement se dissipait, mais, Moura ! Comme elle avait faim !
Instinctivement, sa main décrocha un bigorneau et elle voulut le porter à sa bouche, mais une voix faible l'arrêta :

« Non... »

Clignant des yeux, elle distingua enfin le capitaine Saryon Barbe-rouge et le reste de l'équipage. Ils dormaient tous, sauf le capitaine qui semblait encore réussir à garder conscience :

« Ne manges pas ces choses... C'est ce que nous avons fait... mais... Kéosan dit qu'ils sont magiques... »


Ses yeux se voilèrent. Aussitôt, Leyna fut sur lui et le secoua :

« Au nom de la déesse, je vous sommes d'expliquer ce mystère ! Que vous arrive-t-il ? »

Il se réveilla à demi :

« C'est un piège... Quand nous sommes monté sur ce navire en portant ton corps des fois que tu te réveillerais... le sol s'est dérobé sous nos pieds et nous sommes tombé ici... Nous avons été obligé de manger, nous ne pensions pas... ces choses... elles vont dans nos têtes... elles nous endorment... Kéosane a passé des heures à essayer de percer la porte... il a presque réussi... mais il a fini par s'endormir... J'ai essayer de continuer comme j'ai pu... et résister... pour te prévenir... »

Il repartait dans les limbes et il fallut le gifler pour qu'il prononce ces derniers mots :

« Navire... maudit... Toi seule... nous sauver... »

Et il s’évanouit définitivement.
Leyna le regarda un moment, incapable de réagir. Les sauver ? Mais comment ? Elle ne comprenait même pas où elle était ! Prisonnière d'un navire couvert de coquillage ? Un navire qui s'ouvrait pour jeter ses assaillants dans une cale ?
Mais étant donné la manière dont l'aventure avait commencé, il était à craindre que les choses tendent vers des événements de plus en plus étrange. Visiblement, la tempête surnaturelle n'était pas la chose la plus incroyable qui allait lui arriver.

Était-elle seulement dans le navire du père des pirates ?

La première chose à faire était de sortir. Elle trouva sans peine le mur qu'avaient 'nettoyé' l'équipage. Il y avait une telle épaisseur de coquillage qu'ils n'avaient probablement deviné le mur où se trouvait la porte que d'après la forme de la pièce et le roulis. Ils avaient littéralement creusé au milieu des huîtres, en profitant sans doute pour en manger, et ils avaient commencé à dégager l'embrasure.
En fait, le plafond bas s'expliquait par l'épaisseur de coquillages qui recouvraient tout.
Ramassant le poignard de Barbe-rouge, la semi-elfe se mit à creuser à son tour. Heureusement le travail était presque fini et il ne lui fallut qu'un quart d'heure tout au plus avant de pouvoir enfin forcer la porte. Le plus dur était de résister à la faim qui lui commandait d'en profiter pour manger.
Elle se trouva dans un couloir animé d'une faible luminescence turquoise qui semblait émaner des algues qui recouvraient les coquillages. Ce foisonnement de vie était juste impensable. Comment un navire qui flottait encore sur l'eau avait-il pu en arriver là ?

Elle se remémora ce que disait le livre. De nombreux prêtres de Moura étaient venu ici en se laissant guider par la tempête, mais aucun n'en était revenu. La dague... permettait au pirate de rester en mer éternellement... Nul doute que ce sinistre individus tuait tout ceux qui entraient ! Attendant qu'ils soient endormis par les coquillages maudits pour les abattre.
Cette fois-ci, son plan n'avait pas aussi bien fonctionné car Leyna était de constitution fragile et avait mit du temps à se réveiller après le voyage éreintant, et que Saryon avait résisté suffisamment longtemps pour la prévenir. Hélas, cela ne lui laissait qu'un maigre avantage.
Elle finit par voir une lumière au bout du couloir et s'y précipita. Ses pieds nus menaçaient de s'écorcher sur les coquilles et elle avait hâte de sortir. Mais dehors, un spectacle attendu mais stupéfiant s'était réservé à elle.

Elle était bien sur un navire, mais le pont, les mats, la coque... tout était recouvert d'une couche irrégulière de coquillages, donnant l'illusion d'un navire de pierre... d'un navire fantôme.

Serrant sa lame d'une main nerveuse elle décida de s'approcher aussi discrètement que possible de la barre pour essayer de surprendre le pilote. La surprise était de toute façon son seul avantage.
Mais quand elle arriva en haut de l'escalier, ce fut pour voir... deux long tentacules enroulés autour de la barre. Ils surgissaient du sol, sans doute de trous dans les coquillages, et maintenaient le gouvernail en place.
Tremblante, Leyna termina de monter les dernières marches comme dans un état de transe, dépassée par le caractère ahurissant de ce qu'elle voyait. Les deux membres étaient terminés par des masses, évoquant les bras d'un énorme calmar. Le capitaine s'était-il changé en calmar ? Cela semblait impensable ! En tout cas, il dirigeait depuis les profondeurs du navire.

Mais alors, subjugué par le spectacle, la jeune femme trébucha et s'écorcha un tibia par terre. Le sang perla et, sous ses yeux, les coquillages semblèrent s'animer pour venir s'assembler autour des gouttes de pourpre.
Lorsqu'elle comprit ce que cela voulait dire, c'en fut trop pour l'esprit de l'earionne. Les coquillages ne se contentaient pas d'endormir les gens... ils buvaient leur sang !
Elle hurla, mais son hurlement fut noyé dans un grondement qui montait des profondeurs du navire. Le calmar avait sentit le sang lui aussi et ses tentacules quittèrent la barre pour avancer à tâtons vers elle. Elle recula en panique et manqua de tomber dans l'escalier. Elle commença tout de même à descendre, mais dévala les dernières marches et s'étala sur le dos.
Aussitôt, elle sentit le 'sol' grouiller sous ses omoplates. Elle se releva en appelant Moura de toutes ses forces.

Et à sa grande surprise, une voix lui répondit, une voix masculine, lointaine, qui semblait être en réalité milles petites voix émergeant des coquillages.

« Viens... dans la cabine principale... c'est le seul endroit où tu seras en sécurité. »

Elle hésita, craignant un piège, mais un énorme tentacule descendant de l'escalier la convainquit qu'elle n'avait rien à perdre. Elle se précipita pour retourner dans le couloir turquoise et courut droit devant elle jusqu'à arriver au fond, là où devait être la cabine du capitaine.
Dans son état de terreur, elle ne nota même pas comment les coquillages s'écartèrent consciencieusement devant elle pour lui livrer le passage. Elle se précipita à l'intérieur sans regarder derrière.

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