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 Sujet du message: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 19:05 
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Milice de Tulorim


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Emblème de la ville et de la milice aux couleurs de la neutralité.

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Bureau de la milice, avec le chien du Capitaine et le coffre fort.


Cette milice sert ses propres intérêts, plutôt neutre elle est soumise au plus offrant dans la région de Tulorim et est donc peu regardante sur les types de missions qu'on lui demande d'effectuer, du moment que ça paye bien. Elle accepte donc des miliciens de toutes origines, de toutes races et de tous sexes, mais les missions qui leur sont ensuite proposées s'adaptent à eux: un guérisseur ne se verra sans doute pas confier une mission d'assassinat pour le compte d'un riche marchand qui souffre de trop de concurrence, par exemple.

---------------------------------------------------------

Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrete. Il vous fournira si besoin du matériel (cf point IV /) aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

HRP: N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupant de la milice s'occupe de votre inscription

Comment faire sa mission ?
Une mission vous sera envoyée sur votre fiche de milice et elle se remplit par rp. Ce sera donc à vous de la gérer, en imaginant des péripéties et des aventures mouvementées, des rebondissements et surprises, avec combat si possible. Plus la mission sera complexe, meilleures seront vos récompenses !


Rappel : Les règles de milices

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 18:09 
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Après quelques instants d'hésitation, j'entre dans le bâtiment, servant de quartier générale et de centre de recrutement pour la milice de la ville de Tulorim. Les torches et les bougies allumés donnent un éclairage chaleur et une bonne atmosphère à la salle principale.

(J'espère bien être au bon endroit. Je suis juste en quête d'aventure, et de petite fortune. Je suis prêt à affronter bien des dangers. Les brigands, les ivrognes, les sales conditions météo, les longs voyages, la faim, la soif, ne me font pas peurs. Après tout, j'en ai déjà vu dans ma jeunesse des coups dur.)

Survivre en montagne ne fut pas aisé. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis venu en ville.

(Quelques soit les travaux que la milice me donnera, ce sera surement mieux que le reste. Du moment qu'on ne me demande pas d'assassiner ou de voler un honnête commerçant, ça me va.)

L'endroit est presque désert. Il y a un chien qui dort devant une cheminée, contenant quelques braises encore chaudes et rougeoyante. Devant moi, il y a un bureau, occupé par une personne, qui doit être le sergent actuellement de service. Derrière le milicien, se trouve un coffre fort, qui à l'air d'être des plus solide et efficace. Je m'avance vers l'homme assis, bien déterminer à trouver un travail intéressant.
Le sergent lève la tête vers moi. Je lui dit sur un ton poli, presque timide :

"Bonjours monsieur. Je recherche du travail. Votre milice peut-elle me proposer quelque chose ?"

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Horace Espiade

And I'll allways be writter, until I die.


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 19:57 
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Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour arriver à la millice. Je ne suis entré que pour me réfugier de la pluie dehors.

(Quel est donc cet endroit sinistre ?)

J'allumais une lampe torche quand un bouclier accroché au mur me tomba dessus.

"Aaaaaaaie !!!"

"Comment ce fichu bouclier noir et blanc a pu me tomber dessus !?" dit-je avec un esprit de fureur

J'examinais la salle, du coffre aux armes qui ont l'air de valoir beaucoup de yus...

(hummm... ceci as l'air de valoir beaucoup d'argent. Je vais m'approcher)

Je m'approchais, lentement mais en toute discrétion, du râtelier d'armes.
Mais un homme arriva.
D'après ce que j'entendis, il cherchait à entrer dans la milice.
(Pourquoi pas ? Au lieu de chercher à voler des armes, je devrais plutôt faire comme cet homme...)

"Je cherche du travail. Pourrai-je entrer dans la milice ?"

(suite)

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Tarius, le Woran tigré fanatique

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Jeu 3 Déc 2009 11:39 
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Horace Espiade :

Le sergent te regarde de la tête aux pieds après ta demande et se frotte le menton en hochant la tête.

« Il y a toujours du travail, à la milice de Tulorim ! T’es engagé ! Signe-là, et je t’assignerai ta première mission. »

Il te tend une liste de noms et de signatures, un registre, ainsi qu’une plume et un encrier. Lorsque tu as parafé sa feuille, il te la reprend des mains et t’énonce l’objectif de ta première mission en tant que milicien de Tulorim.

« Bienvenue parmi nous. Ta première mission, si tu l’acceptes, concerne quelques problèmes de sécurité sur la route menant de Tulorim à Yarthiss. Des éclaireurs ont rapporté qu’un groupe de brigands avait dressé un campement non loin de la voie de transport, à un jour de marche d’ici. Il va falloir aller les déloger de là, il en va de la sécurité des voyageurs. Il est hors de question que l’on dise de par les chemins que Tulorim ne veille pas sur ses routes ! »

Il marque une courte pause avant de poursuivre, se tournant vers un petit groupe de miliciens dans un coin de la pièce.

« Pour cette mission, tu ne seras pas seul : Voilà ton équipe. Tu seras sous les ordres de l’instructeur Greth, en compagnie de deux autres apprentis, Millia et Pellot. Je te laisse les rejoindre, maintenant. Si tu as besoin de t’équiper pour cette mission, n’hésite pas à faire un tour dans la réserve. »

L’instructeur qu’il t’a désigné est un homme d’une quarantaine d’année, assez imposant, tout en armure de plates aux couleurs de la milice. Il tient à son côté une lourde épée à deux mains. La dénommée Millia est une semi-elfe assez mignonne qui, tout comme toi, manie l’arc. Le dernier, Pellot, est un jeune homme armé d’une épée courte et d’un petit bouclier de bois. Il semble assez inexpérimenté…

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Jeu 22 Juil 2010 13:37 
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> Je viens de l'Auberge du Pied Levé...

Le voyage ne fut pas particulièrement marquant. Il faut dire, j'étais encore faible à cause du sang que j'avais perdu, et bouger trop vite me donnait des vertiges. Je passai donc rapidement devant l'entrée Est de la ville, avant d'arriver en vue du bâtiment que je cherchais : la Milice de Tulorim. Pas très imposant, il représentait parfaitement l'efficacité douteuse des autorités. (À cette époque, on assistait rarement aux arrestations, tout simplement parce qu'il n'y en avait pas. Sauf dans certains cas, où le malfrat était particulièrement malchanceux...)

Sans attendre une seconde de plus, j'entrai, débarquant dans une petite pièce assez luxueuse. Le plafond haut et les quelques meubles présents donnaient l'impression de pénétrer dans un temple. Il y avait un peu d'écho, et mes pas firent grincer le parquet, alors que la porte se fermait derrière moi avec fracas. Pas mal pour la discrétion.

« Hum, je peux vous aider ? »

La voix venait d'un homme dans la force de l'âge, assis derrière le bureau central. Il paraissait débordé, disparaissant derrière plusieurs piles de dossiers. (Sur le coup, je me suis même demandé ce qu'il fabriquait. Il n'était certainement pas en train de faire régner l'ordre, celui-là.)

« Euh bonjour, excusez-moi...» bafouillai-je, intimidé. Je me nomme Azuphel, et j'aimerais entrer dans la Milice de Tulorim.

D'un geste, il remit ses lunettes en place sur son nez, haussant un sourcil d'un air dédaigneux.

> Sa réponse, un peu plus bas...

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Dernière édition par Azuphel le Sam 24 Juil 2010 08:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Jeu 22 Juil 2010 15:00 
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Azuphel:


Le milicien, assis bien droit sur sa chaise, prend le temps de te détailler soigneusement avant de te répondre d'une voix pensive:

" Azuphel, Azuphel. Ca doit pas être très répandu comme nom. Et c'est drôle, mais je suis persuadé de l'avoir déjà lu quelque part. Je me trompe, ou vous n'êtes pas le plus innocent des hommes? "

Une étincelle d'amusement brille fugitivement dans son regard, tandis que ses lèvres se redressent en un sourire en coin. Il poursuit cependant, ne te laissant pas le temps de répondre:

" Enfin, si vous êtes là... La milice ne rebute jamais les bonnes volontés. Et il est assez rare qu'un ancien prisonnier vienne spontanément se présenter à la milice pour s'engager. "

Il s'arrête quelques instants avec un sourire matois, te signifiant clairement qu'il doit avoir lu un peu plus que ton nom sur un rapport. Il a l'air plutôt vif d'esprit, le bougre. Il se détourne ensuite pour attraper un lourd volume relié de cuir, qu'il ouvre et pose devant toi. Se saisissant d'une plume, il poursuit:

" Comme vous pouvez le constater, la procédure d'inscription n'est pas bien compliquée. Tenez, prenez ça et écrivez en bas de la liste votre nom, puis signez. "

Il attend patiemment que tu t'exécutes, puis se retourne pour farfouiller dans une pile de parchemins. Il pousse un grognement de satisfaction lorsqu'il met la main sur ce qu'il cherche, et t'annonce:

" Eh bien, vous allez pouvoir commencer tout de suite. A trois rues d'ici, le gérant d'une taverne a déposé une plainte contre une bande de gamins qui vole dans son garde-manger. Il en a surpris un en train de lui voler un tonnelet de bière, il pourra vous le décrire. A vous d'arrêter de le chef de la bande et de le coller au trou quelques jours pour le calmer. "

Il lève les yeux de son parchemin pour te dévisager, comme s'il jaugeait à quel point il pouvait t'accorder sa confiance. Un quart de seconde plus tard, il reprend:

" Si vous avez besoin d'aide dans cette affaire, revenez me voir et je vous trouverai un coéquipier. Si vous le souhaitez, la milice peut vous prêter une arme : vous prenez la porte à gauche et c'est la dernière porte au fond. Des questions? "


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Sam 24 Juil 2010 08:45 
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Inscription: Mer 14 Juil 2010 16:01
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> Mon arrivée, un peu plus haut...

« Eh bien, vous allez pouvoir commencer tout de suite. A trois rues d'ici, le gérant d'une taverne a déposé une plainte contre une bande de gamins qui vole dans son garde-manger. Il en a surpris un en train de lui voler un tonnelet de bière, il pourra vous le décrire. À vous d'arrêter de le chef de la bande et de le coller au trou quelques jours pour le calmer. »

Il leva les yeux de son parchemin pour me dévisager, comme s'il jaugeait à quel point il pouvait m'accorder sa confiance. Un quart de seconde plus tard, il reprit :

« Si vous avez besoin d'aide dans cette affaire, revenez me voir et je vous trouverai un coéquipier. Si vous le souhaitez, la milice peut vous prêter une arme : vous prenez la porte à gauche et c'est la dernière porte au fond. Des questions ? »

« Au... Aucune monsieur. Je vais m'y mettre » répondis-je en bégayant légèrement.

Après ce court échange, le milicien replongea dans ses parchemins, me laissant un peu déboussolé. À vrai dire, je ne m'attendais pas à être engagé si rapidement. (Je pensais même être refusé !)
(Qu'est-ce que tu attends ? Va t'équiper, et en route !) ordonna le Maudit, agacé.

Je me dirigeai donc vers la porte indiqué par l'homme aux lunettes, débouchant dans un petit couloir. Les meubles muraux étaient fraîchement vernis, et la forte odeur me fit tourner la tête. J'avançai donc rapidement jusqu'au fond et empruntai une nouvelle porte. Celle-ci donnait sur... Un placard. Oui, un grand placard vide, ou presque : un petit coffre poussiéreux était rangé dans un coin, invisible au premier coup d'œil. Moi qui m'attendais à trouver de puissantes épées enchantées pour appuyer ma mission, je fus passablement déçu : le coffre ne contenait que de vieilles pièces d'armure en cuir, très abîmées pour certaines.

(Bah, c'est toujours mieux que rien...) pensai-je, tenant contre moi une paire de jambières. Content de mon choix, je remis le coffre en place et fermai la porte. J'enfilai ma nouvelle pièce d'équipement, puis je retraversai le couloir en sens inverse et repassai devant le bureaucrate en essayant d'être discret. (Maudit parquet...)

Je débouchai enfin à l'air libre en soupirant.

> Retournons dans la rue...

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Sam 24 Juil 2010 10:24 
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> Je viens de la Crique...

Les passants nous lançaient des coups d'œil interrogateurs mais discrets, certainement rebutés par mon regard noir et ma mauvaise humeur contagieuse. J'étais enfin devant la Milice.
(Bon sang, je vais encore bien dormir ce soir, moi) pensai-je en songeant au bon repas qui m'attendait. Je me tournais alors vers le jeunes homme :

« Tu t'appelles Loyd ? »
-Oui, répondit-il immédiatement, mais toujours sonné.

Je soupirai, et entrai dans le bureau principal. Le même homme à lunettes m'accueillit de son regard étonné, considérant celui qui m'accompagnait d'un air blasé. Je décidai de me lancer :

« Monsieur, j'ai accompli ma mission. Voici Loyd, jeune délinquant à la tête d'une bande de voyous. Il correspond à la description faite par le tavernier Hargartt, et a réagi de façon hostile lorsque je l'ai interpelé. Lui et ses camarades ont attenté à ma personne, je me suis donc défendu et les ai neutralisés. Une dizaine d'adolescents âgés de douze à quinze ans environ sont évanouis sur la plage de la Crique de Tulorim. Il serait préférable de les ramener à la ville, pour leur sécurité. » (En vérité, je voulais qu'ils restent là-bas à la merci des charognards, ces sales gamins !)

Un parfait silence succéda mes paroles, et j'attendis patiemment que le bureaucrate me réponde.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Dim 1 Aoû 2010 21:41 
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Azuphel:

Légèrement surpris de te revoir si vite, le milicien cligne des yeux avant de te répondre:

" Eh bien Azuphel, le moins que l'on puisse dire, c'est que vous êtes un rapide! "

Il scrute le jeune Loyd quelques instants, l'air songeur, avant de s'éclaircir la voix et de crier: " Gardes! "
Quelques secondes passent, silencieuses, puis un soldat ouvre la porte du fond, et s'avance dans la pièce. Avec ses belles pièces d'armure, et son hallebarde acérée, il en impose. Il jette un regard au milicien derrière son bureau, qui lui fait un petit signe de tête en direction de Loyd. D'un geste ferme mais pas inutilement rude, le soldat se saisit du garçon, et l'emmène avec lui sans autre forme de procès. Bon séjour au trou, Loyd!

Le milicien attend que la porte du fond claque avant de reprendre:

" Bon eh bien, voilà qui valide votre première mission. Tenez! "
Il te lance une bourse rondelette.
" Voilà de quoi vous récompenser. Je vais envoyer une patrouille à la crique, et un apprenti ira prévenir le tavernier que les enfants devraient se tenir à carreau maintenant. Je consigne dans les registres votre succès. Vous pouvez disposer. Repassez me voir si vous cherchez une autre mission. Ah, et n'oubliez pas d'aller rendre l'équipement que vous avez emprunté! "

L'homme te jette un dernier regard, puis se replonge dans ses parchemins. L'entretien est terminé.


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 21:10 
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(((J'espère que c'est le bon endroit, sinon j'éditerai! Au fait, je renonce aux () pour les pensées, étant donné que tout ou presque est pensée...)))

Dormir… Ne pas penser, surtout ne pas penser. Faire le vide.

Les heures passent.

Engourdissement. La pensée qui sombre dans un océan morne, gris, sans vague. Ne pas penser. Oublier. Surtout ne pas penser à elle… elle… ELLLE. LUI!!! JE TE HAIS!!! JE T’AIMAIS!

Allez, dors! Il n’y a rien d’autre à faire de toute façon. C’est dormir ou en finir. Mais en finir, ça signifie le rejoindre, LUI. Oh, il n’aura pas ce plaisir. Pas maintenant. Pas tant que j’ai mon mot à dire. Dormir…

J’ai faim. Ça doit bien faire une journée, maintenant. On m’a oublié? Ophélia! Ce n’était pas moi, je le jure! Ce qu’il peut faire froid…

Mais qu’est-ce qu’ils attendent? Il fait si noir… ma pauvre tête. Où sont mes yeux, mes chers yeux? TU les as pris, hein? TU les as pris tout comme tu l’as prise, ELLE! Si seulement tu pouvais souffrir autant que je souffre, moi! Soit maudit toi-même!

Dors, Lerce, dors. Oublie la faim. Oublie le froid, la douleur. Oublie les gouttelettes qui suintent jusque sur ta carcasse. Dors. Dors. Dors. Dors. Doooooors. Dooo….

J’ai les yeux grands ouverts. Devant moi, ma péninsule. Tant d’années j’y ai passé, j’y étais bien quand même. Sauf à la fin. Mais… elle bouge! Elle s’enroule sur elle-même, ma parole! Et elle se tortille, elle se tortille! Où est-elle passée? Aucune idée. Ailleurs. Car je suis clairement en montagne. Par un ciel bleu… Trop bleu! C’est de l’eau! De l’eau qui tombe, je vais me noyer, je vais… Noir. Non pas vraiment noir, sans couleur plutôt. J’ai beau bouger, rien ne se passe. Je suis complètement seul. Non! Il y a quelque chose, là bas. Ça, c’est noir. Vraiment noir. Trop noir. Et ça s’approche, et je ne peux même pas courir! Figé sur place. J’ai peur, j’en tremble. Maman, aide moi, je t’en prie! Je…

''ARGHHH!''

Mon orteil! Le sang chaud qui gicle et inonde mon pied droit… Je ne suis pas seul! C’est l’ombre de mon rêve!

''LAISSE MOI TRANQUILLE!''

C’est… Poilu. Poilu? Poilu. Et ça couine. Un rat! Juste un rat, un pauvre petit rat! Juste un rat… OUCH! Encore mon pied! Je vais te lui mettre mon autre pied où je pense…

Douleur. Le pied a cogné le mur. Je ne peux même pas savoir où se trouve cette foutu créature. JE VEUX MES YEUX! Ce n’est qu’un rat!

Ressaisis-toi. Ce n’est pas la première fois que tu chasses. Il fallait s’y attendre, cette bestiole doit vivre ici et elle n’est qu’affamée. Fait du bruit.

''OHHH! AHHH! IHHHH!! AILLE!!!''

Il m’a encore eu! Mon mollet, il me l’a salement entaillé, j’en suis sur. Oui, mes doigts touchent le sang, touchent la chair. Pourquoi encore moi??

Vite, se relever. Couché, tu fais une trop belle proie. Vite, allons, debout! Mais lève toi donc!

Voila, ça y est, je m’accroche aux murs humides, je m’aide de mes mains, je me hisse… Me voila debout. Ohh… ça tourne… Prend ton temps. Tiens toi au mur. Voila, debout. C’était tellement facile avant, être debout. Voila…

Beurk! C’est qu’il vient de me frôler la cheville! J’ai clairement senti son poil rêche, sa chaleur, et je ne devine que trop bien combien ses dents sont proches. Piétine! Allez, piétine, piétine! Des deux pieds! Voila, voilaaa…

''BANG!''

Aille, mes côtes… Trop de mouvement, trop vite, trop tôt. Reste calme. Calme.

''CALME TOI, bordel!''

Vite, te remettre debout. Non, pas debout, il est sur ton pied! Bat des jambes, vite! Vite et fort! Et… AH!! Tu ne l’attendais pas, celle la, monsieur le rat! Je t’ai bien entendu cogner contre le mur! Si j’avais mes yeux, crois moi tu couinerais moins… Allons, il va revenir, debout, Lerce, debout!

Voila. Gardes ton équilibre. La main sur le mur, voila, ne lâche pas le mur et ça ira. Bon, maintenant on se calme. Respire. Écoute. Oui tu vois, plus fort que ta respiration, plus fort que tes battements de cœur qui te déchirent la poitrine, tu entends son souffle. Le crissement de ses petites griffes sur la pierre. Les petits sons aigus de frustration. Voila. Il s’éloigne… revient… tente de te contourner. Tourne avec lui. Voila. Ton coup de pied l’a rendu prudent, mais il a faim. Et c’est un gros, quelques kilos au moins. Si seulement j’avais mon poignard. Écoute le… Il arrive, il court! Prépare ton pied, un ressors, comme un ressors. Envoi le valser contre le mur!

''WOUUUSH!''

Raté. Ce n’est pas grave. Continue à résister, il va se lasser, ce n’est jamais qu’un rat. Un simple rat. Que suis-je devenu pour être aussi effrayé par un simple foutu rongeur… Bon. Deuxième essai. Ne bouge pas, soit silencieux. Écoute. Voila. Les griffes, concentre toi sur les griffes. Les griffes sur la pierre. Il s’éloigne… Oui! NON! Non il revient. Il doit être juste devant la grille à l’entrée de la cellule. Reste orienté. Oui, le voila, il court vers toi! Non, il s’arrête et…

''ARGHH!!!''

Miséricorde, ils sont deux! Mon pauvre talon, j’ai les pieds ensanglantés, ça fait mal! Ne vacille pas, reste bien sur tes pieds… Quel pétrin, merde de merde! Foutu, je suis foutu! Je ne veux pas être croqué par des rats, c’est pathétique, pitoyable, non pitié! Ne panique pas, ne panique pas, ne…

''AU SECOURS! PITIÉ, AU SECOURS!''

Les gardes. Les miliciens. Ils ne me laisseront pas crever aussi lamentablement. Ils vont arriver, bientôt, bientôt… Aller, piétine! Ne les laisse pas te toucher, t’approcher! Beurk, du poil, j’ai encore touché du poil!

Des pas. Lourds. De lourdes bottes ferrées. Mes sauveurs!

''ICI, aidez moi, par pitié!''

''Tiens, le noiraud a des problèmes avec ses collègues de cellules? Quelle loque, mais fait un homme de toi, ce ne sont jamais que des rats!''

CLING CLANG! Métal contre métal. Il doit cogner son épée contre les barreaux de ma cellule. J’entends mes protagonistes se sauver sans demander leur reste.

''Merci, soyez béni!''

''Béni moi tant que tu veux, je veux juste plus être dérangé. Surtout quand je dors. Bonne nuit.''

Ouf… Enfin. Sécurité. Temporaire peut-être, mais je suis sain et sauf. À l’exception de mes pieds qui continuent à saigner… Voila, prendre la couverture. Quelle crasse! Enfin, ça servira… Nouer autour du pied… Ça devra suffire. Ainsi, on est en pleine nuit…

Et s’ils revenaient? C’est malin, un rat, ils vont bien revenir. Ne pas dormir, attendre, écouter… Faites qu’ils ne reviennent pas… Est-ce? Non, juste une goûte qui est tombée du plafond. Toute cette tension, tous ces malheurs, je n’en peux plus! Rester éveillé…

Pas encore! Je les entends, ils reviennent, ils me veulent. Ils veulent mon sang, ma chair, sales bêtes! Pitié, pitié, je n’en peux plus! FAITES QUE ÇA S’ARRÊTE!

Mais que se passe-t-il? J’ai soudainement comme un froid qui m’envahit… Localisé, très localisé, juste au niveau du cœur. Quel froid. Et les rats qui se mettent à couiner très fort. Vraiment fort. Les voila, ils déguerpissent! Maigre soulagement. Que s’est-il passé? Ça en fait mal, mon cœur, j’ai eu peur qu’il n’arrête de battre. Je me sens épuisé… et comme souillé. Encore plus souillé qu’auparavant. C’est TOI n’est-ce pas? Les rats, ce qui vient de se passer, Ophelia, mes yeux… TU t’amuses donc tant à me narguer?

_________________
Lerceval Talrion, Demi-elfe, Fanatique


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 23:01 
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Localisation: Le désert de l'Ouest
''Ouaiiiillle!''

Exténué. J’étais si fatigué, j’ai du m’endormir sans le vouloir. Et sans rêver, enfin. Autant d’heures agréables dans ce calvaire qu’est devenue ma vie…

Tiens, mon pied a enflé un peu. Foutus rats de merde, mort aux rongeurs! Ne pas penser aux saletés qu’ils peuvent bien avoir…

L’attente. Encore. La crainte. Toujours. L’impuissance. Omniprésente. Pourquoi suis-je ici? Pourquoi moi? Tuer ma chérie et me crever les yeux? Ça n’aurait pas de sens!

''JE VEUX PARLER À QUELQU’UN!''

Silence. Évidemment. Pitié, ne m’oubliez pas ici, je n’y survivrais pas. Je ne veux pas mourir. Pas devenir fou. Pas penser. Calme toi et attend…

Attend…

Attend…

Ouch, c’est qu’elle vient de me piquer cette tique!

Attend…

Attend… OH? Des pas, des bruits de pas ferrés, le brouhaha d’une conversation, on vient! C’est fou ce que l’on peut entendre quand… On n’a rien d’autre…

Ils approchent! Ils…

''Talrion, Lerceval? Veuillez nous suivre, votre procès va débuter.''

''Je… eurm, je… où?''

J’imagine bien le regard condescendant de l’homme, j’entends le mépris dans sa voix lorsqu’il dit :

''Vous deux, portez le.''

On me soulève, on me transporte. Des bras musculeux, recouverts de cuir rigide et puant. On me porte comme un vrai bébé. Des voix mâles, sèches, tranchantes. Je tente de me repérer, de garder le compte des tours et détours, mais je m’y perds rapidement. De toute façon, j’étais déjà à leur entière merci…

Crissement d’une lourde porte de bois sur la pierre du sol. L’air sent moins renfermé, moins mauvais ici. Il y fait plus chaud. Je sens un infime courant d’air sur la plaie béante que sont devenus mes yeux, ce qui m’arrache un grognement. Secousse. On me dépose sur mes pieds. Je vacille aussitôt.

''Mais donnez lui donc une chaise, quelqu’un!''

Ce n’est pas le garde qui est venu me chercher, ni un de mes gardiens. Je sens l’autorité de sa voix. Enfin quelqu’un à qui m’expliquer?

''Cause 17 de la journée. Meurtre présumé d’une femme de vie légère nommée Ophelia par l’accusé ci-présent, Lerceval Talrion. L’affaire sera entendue et expédiée dans la journée. L’audience se déroule devant le public.''

De fait, j’entends les petits bruits, grattements de tête et autres reniflements, caractéristiques de la présence de plusieurs personnes… Combien? Pas beaucoup, mais c’est déjà trop. Pourquoi sont-ils venus assister à ma déchéance? Sont-ils désoeuvrés à ce point? Et puis… Mon procès? Alors que je suis clairement une victime? C’est pour cela que je viens de vivre l’angoisse, le renfermement et l’attaque des rats?

''Monsieur, qui que vous soyez, je n’ai rien fait! Promis! Juré! Jamais je l’aurais touché pour lui faire mal! Jamais je…''

''Silence! Veuillez ne parler que lorsque vous serez sollicité. Vous êtes en présence du Capitaine Raymond, chargé de justice. Sergent, veuillez énumérer les charges déposées contre cet homme.''

Au travers de son ton neutre, je dégage bien qu’il ne m’est pas sympathique. Ils doivent tous croire que c’était moi. S’ils savaient… Ce n’est pas moi, c’est la malédiction! C’est LUI! J’entends alors le sergent, la voix portante, le ton neutre, énumérer mes prétendus crimes :

''Allégué que l’accusé a assassiné la victime.
Allégué qu’il souffre de la maladie de nécrophilie.
Peine réclamée: Cachot à perpétuité.''


Quoi??? Comment peuvent-ils… Moi… Faire… Cela… à la petite Ophelia? Pour qui me prennent-ils? La rage monte… Je voudrais tous les engueuler, leur crier qu’ils mentent, les maudire! Envie de sangloter… En plus, en plus! Trop d’émotions, je ne sais même plus comment penser. Comment ressentir. Rester impassible. La dernière chose à faire. Après tout, ne pas pouvoir voir ses bourreaux a finalement quelques avantages…

''Avant de procéder à l’examen des preuves, y a-t-il quelqu’un ici présent qui, possédant davantage d’informations, désire apporter un témoignage nouveau?''

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 3 Aoû 2010 02:34 
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Les grandes portes grises se sont ouvertes. Nous entrâmes dans la grande salle. Le manque de lumières s'est tout de suite fait ressentir. La pièce avait, comme on pouvait s'y attendre, quatre murs et un plafond. Il y avait tout un tas de chaises alignées au sol devant une estrade érigée pour l'occasion. De chaque côté de l'estrade, il y avait de hauts sièges sur lesquels étaient assis plusieurs hommes ou femmes en armure ou en robe. Derrière, tout au fond, sur le siège le plus haut, était assis un vieil homme. Je ne savais pas combien d'années il avait vécu, mais j'étais prête à parier que c'était moins que moi. Pourtant il avait une bonne barbe et un visage ridée. Si je l'avais rencontré dans ces souterrains, je lui aurais donné mille deux cents ans … Et sur l'estrade elle-même, il n'y avait … Rien.

"Faites entrer l'accusé !" ordonna le vieux barbu du haut de sa chaise.

Deux hommes en armure sont partis au pas de course vers le fond de la salle. Je me suis tourné vers mes accompagnateurs.

"De quoi accuse-t-on qui ?"

L'homme à la bedaine rebondie me regarda.

"Lerceval Talrion. Un bon gars. On l'accuse d'avoir tué Ophélia. Mais c'est pas possible qu'il ait fait ça. Lerce n'aurait fait de mal à personne. Sauf peut-être à celui qui ferait mal à celle qu'il aimait ..."

Ses yeux se sont perdus dans le vague un moment. Son visage exprimait un sentiment que je ne connaissais pas. Les coins de ses lèvres s'affaissaient, comme s'il était énervé, mais ses sourcils étaient penchés dans l'autre sens. Je ne comprenais pas ce que cette expression signifiait, mais il était clair que ce type était sincère.
Il a secoué la tête.

"C'est pas le moment de penser au passé. L'avenir de Lerce est en jeu ! On doit l'aider. Vous êtes là pour ça, non ?"

J'ai secoué la tête à mon tour.

"Sérieusement. Pourquoi j'aiderais quelqu'un alors que moi-même j'ai reçu aucune aide de toute mon existence ?"

L'homme sembla perplexe, mais il a hoché la tête.

"Un bon raisonnement, certes. Mais vous disiez vouloir l'aider ..."

"Je n'étais pas moi-même. Et qu'est ce qui prouverait qu'il est innocent ?"

"Il allait se marier à Ophélia !"

Son collègue lui a tapé l'épaule. Et a chuchoté à son oreille quelques mots que mon ouïe plus développée que la leur m'a permis d'entendre.

"Je t'avais dit que les elfes étaient fous."

Je ne sais toujours pas pourquoi je ne l'ai pas étranglé sur place.

"Griiiiiiink!!"

Un grand bruit nous appela, en direction de l'estrade. Nous nous sommes assis où nous pouvions, puis les deux gardes sont revenus avec l'accusé.

''Mais donnez lui donc une chaise, quelqu’un!'' hoqueta le président de séance.

Pendant qu'ils apportaient la chaise au pauvre bougre dont le destin était décidé aujourd'hui – ou du moins en partie, j'observais cet être qui se tenait debout, titubant, devant nous.

On voyait clairement qu'il n'avait pas mangé, comme moi, et il avait l'air d'un animal perdu. Il portait sur lui un vêtement carrelé et des bas amples aux nuances ternes. L'ensemble faisait très … comment dirais-je, pauvre. Ce type s'habillait parce qu'il devait s'habiller. Il ne faisait pas attention à son image … quel pauvre homme.

(Homme ?)

Non … Ce n'était pas un homme. C'était un elfe !

''Cause 17 de la journée. Meurtre présumé d’une femme de vie légère nommée Ophelia par l’accusé ci-présent, Lerceval Talrion. L’affaire sera entendue et expédiée dans la journée. L’audience se déroule devant le public.'' énonça le vieillard.

J'ai entendu à côté de moi, l'homme aux gros muscle dire à son voisin, dans un souffle.

"Je t'avais dit qu'il n'était pas humain."

"C'est vraiment Lerce, ça ?"

Un coup d'œil me permit de voir que ces deux-là n'en revenaient pas.

L'accusé a commencé à protester. C'est dingue, j'avais presque envie de le tuer sur le champ pour abréger ces souffrances.

(Mais qu'est ce que j'ai à être bonne, comme ça ?)

''Silence! Veuillez ne parler que lorsque vous serez sollicité. Vous êtes en présence du Capitaine Raymond, chargé de justice. Sergent, veuillez énumérer les charges déposées contre cet homme.''

Un homme s'avança alors sur l'estrade. Sûrement ce « Sergent ». Il portait une armure claire, brillante à la moindre lumière. Son casque sous le bras, un parchemin dans l'autre main, il s'éclaircit la voix et annonça :

''Allégué que l’accusé a assassiné la victime.
Allégué qu’il souffre de la maladie de nécrophilie.
Peine réclamée: Cachot à perpétuité.''


(Cachot à vie ? Ils sont pas fous ? Ils vivront jamais assez longtemps pour le voir mourir. Ça ne sert à rien. Mieux vaudrait l'exécuter !)

"Je t'avais dit, Gwandor, les elfes sont des psychopathes. Lerce a tué cette femme."

Là, je devais faire quelque chose. Et – je ne saisis toujours pas pourquoi – au lieu de me lever et d'attaquer physiquement cet humain, je me suis levée au moment où le vieux haut-placé déclarait :

''Avant de procéder à l’examen des preuves, y a-t-il quelqu’un ici présent qui, possédant davantage d’informations, désire apporter un témoignage nouveau?''

(Oups)

"La demoiselle au fond ? Voulez-vous plaider pour l'innocence du présent accusé ?"

J'entendais déjà les rumeurs parcourant la salle. On me donnait les noms glorieux de Folle, Aliénée, Déjantée, Timbrée, Toquée, Fouineuse, Gaffeuse, Bâtarde …

(Je confirme : Oups.)

Je me suis avancée à travers l'allée centrale, au milieu de toutes les chaises. Je sentais tous les regards transpercer mon corps. Je me sentais épiée, regardée, observée, jugée. Mais je ne devais pas faiblir.

(Combien de fois j'ai dû prendre des coups parce que je marchais dans la rue et que je ne voyais rien ? Me prendrai-je encore des coups pour marcher dans une salle où je vois clairement ?)

Je suis montée sur l'estrade et ai regardé le vieil homme assis au dessus de moi. Maintenant que je le voyais de plus près, il était encore plus laid.

"Osez m'en dissuader." lui ai-je tout simplement dit.

"Nous ne sommes pas là pour ça. Retournez vous asseoir et nous vous écoutons."

Je me suis tournée vers le public et ai poussé de ma voix la plus forte :

"Qui d'entre vous tuerait un être humain ?"

Silence total.

(Évidemment … on est dans un tribunal. Ils ne vont pas dire qu'ils sont de potentiels criminels.)

J'ai pointé l'accusé du doigt. J'improvisais complètement.

"Pourquoi, lui plus qu'un autre, aurait envie ou besoin de tuer ?"

"Asseyez-vous mademoiselle !"

Silence à nouveau. J'ai regardé à nouveau ce fameux Lerce. Le bougre tournait sa tête vers moi. Il m'a ainsi permis de voir son visage. J'en ai presque vomi. Son teint étrange, la couleur singulière de ses cheveux, son visage squelettique, et surtout, oh oui … surtout …

(Mais où sont ses yeux ?)

Je me suis approché du malheureux. Je devais savoir, si je voulais l'aider.

"Lerce. Quand as-tu perdu tes yeux ?"

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
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Les voila qui vont sceller mon destin… Pourvu qu’ils me laissent parler, il faut qu’ils me laissent parler! Il le faut, il le faut, il…

Que se passe-t-il? Le bruit augmente, oui ça y est, je l’entends cette petite foule qui marmonne, qui se questionne… Quoi, que se passe-t-il? Mais tenez moi donc au courant!

''La demoiselle au fond ? Voulez-vous plaider pour l'innocence du présent accusé?''

Sa voix, cette voix à laquelle mon destin est lié! Cette voix… quelle demoiselle? Ophelia?????

''Osez m'en dissuader.''

Arrête, arrête de te faire des accroire. Pas Ophelia. Jamais plus Ophelia… Jamais plus Leticia… Jamais, jamais! La mort, c’est du jamais, que du jamais! Je TE hais!

Mais qui est-ce donc? Qui? Une voix, une voix féminine, mais enrouée, faible. Cherche, c’est quelqu’un qui te veut du bien, tu dois la connaître, mais pense plus fort Lerce! Une alliée, quelqu’un de bien! Enfin, enfin! Enf…

''Qui d'entre vous tuerait un être humain?''

Oui, qui? Pas moi, pas moi! Mais qui est-ce que ça peut bien être?

''Pourquoi, lui plus qu'un autre, aurait envie ou besoin de tuer?''

Trêve de grandes phrases, disculpe moi, vas-y, par pitié!

"Asseyez-vous mademoiselle!"

Espoir brisé. C’est flagrant dans la voix de mon juge, il ne la prend pas au sérieux. Bien au contraire. Rien que de la supériorité, de la condescendance, un brin de dédain… Beaucoup de dédain. Il ne la prend pas au sérieux. Une âme, une bonne âme, et il a fallu que ça soit une frivole! Une follingue, une écervelée!

"Lerce. Quand as-tu perdu tes yeux?"

Trop, ils vont la jeter dehors, emmène moi avec toi! Je répondrai à toutes tes questions, mais sors moi d’ici!

''Je…''

''Mademoiselle, c’en est assez! Asseyez-vous et, puisque vous n’avez rien à apporter à ce procès, veuillez vous taire! Où j’ordonne qu’on vous expulse!''

Une étincelle. Juste une brève flamme dans mon océan de nuit éternelle. Être aveugle, c’est pire que de ne pas voir, c’est être enfermé en soi-même… Tu joues, n’est-ce pas! TU ne fais que te jouer de moi!

Silence. Pas complet, mais plutôt malaisé. Empli de murmures. Je ne veux pas les entendre, je ne veux pas les écouter! Elle a obéi. Heureusement. Malheureusement. Me revoilà seul, seul face à leurs mensonges…

''Puisque personne n’a d’éléments constructifs à apporter, nous allons poursuivre. Procédure habituelle. Les preuves aggravantes, recueillies à la suite de l’enquête, seront d’abord présentées par le sergent. Toute personne souhaitant ensuite ajouter des détails est priée de le faire. Viendront alors les preuves atténuantes, toujours par le sergent. Les témoignages seront à nouveau sollicités. Finalement, s’il le désire, l’accusé pourra présenter succinctement sa vision des événements. Les six membres du conseil de la milice ci-présent se retireront finalement et, si aucun consensus évident n’est trouvé dans les dix minutes, la cause sera reportée à demain.''

Si froid… C’est méthodiquement qu’ils veulent me mettre en pièce, je le sens.

''Débutons. Sergent!''

''Première preuve. L’accusé a été trouvé près de la victime lorsque le crime a été découvert. Il semble qu’il y ait passé toute la nuit.''

Rester de marbre. Évidemment que j’y étais, ça ne prouve rien. Rien. Faites que ça ne prouve rien…

''Deuxième preuve. Des signes irréfutables prouvent qu’il y a eu relation durant la soirée en question.''

''Évidemment, nous vivions ensemble! Elle allait deveni…''

''Silence! Une autre intervention et vous perdrez votre droit de défense, vous êtes prévenu! Sergent, s’il vous plaît.''

Impuissance. Isole toi dans ta tête. Réprime tout. Le contact de la chaise sur ton corps. La chaise, concentre toi sur la chaise… la chaise…

''Troisième preuve. Après enquête dans le voisinage, aucune tierce personne ne se serait introduite dans le logis après la tombée de la nuit. En témoigne un mendiant ayant passé la nuit dans la ruelle adjacente, ainsi qu’une vieille dame au seconde étage du bâtiment d’en face.''

La chaise… dure, froide, la chaise…

''Quatrième preuve. L’accusé est un Shaakt.''

La chaise… Consistante, réelle, tangible… Enfoirés!! C’est ce qu’ils ont en tête depuis le début! Injuste, c’est injuste! Ligués contre moi! Le monde entier est ligué contre moi… Sauf cette voix, cette faible voix un peu rocailleuse… Cette voix aussitôt rabattue… Desserre les dents, cesse de battre des pieds. Calme toi. C’est le pire moment pour avoir l’air enragé. Impassible… Ne panique pas, ne leur fait pas ce plaisir… Humide… Une larme? NON! Non, ne pas sangloter, pas maintenant, plus tard, plus tard!

''Cinquième preuve. L’accusé a, ainsi qu’il est aisé de le constater, les yeux crevés. Or, du sang a été retrouvé au bout des doigts de la victime.''

Quoi?? Il ne peut pas dire vrai, il ment, il faut qu’il mente! Que s’est-il passé? Ophelia, que s’est-il passé? Pourquoi je dormais, comment ai-je pu dormir à ce moment là?

''C’est tout en ce qui concerne les accusations.''

''Le conseil en prend acte. Avant de passer à la suite, quelqu’un a-t-il quoi que ce soit à rajouter afin d’inculper l’accusé?''

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 20:56 
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Le bougre n'a pas pu répondre. Le vieux là haut ne lui en laissa pas le temps.

''Mademoiselle, c’en est assez! Asseyez-vous et, puisque vous n’avez rien à apporter à ce procès, veuillez vous taire! Où j’ordonne qu’on vous expulse!''

Des gardes ont sorti leurs épées. Je sentais sur moi tous les regards du public. Des regards atterrés, méfiants, apeurés. Ils avaient peur de moi ? Pourquoi ?

(Je veux juste sauver … non, aider … RHA! Je veux participer au procès, j'ai pas le droit de faire partie de la défense ? Bon, c'est vrai, j'ai rien à apporter. Mais tout de même, c'est pas normal.)

J'ai de nouveau regardé l'elfe dans les yeux … enfin, dans les orbites noires ensanglantées qui devaient les contenir un jour. C'était vraiment écœurant, comme spectacle. Deux trous énormes au milieu du visage. Pas étonnant que ses vêtements soient aussi sales. Ça doit être du sang, aussi. Je me suis relevée, ai regardé le vieux depuis l'estrade.

(M'expulser, moi ? Encore une fois ? C'est mort ! Je passe pour cette fois, parce que je peux pas t'atteindre, mais je te louperai pas si tu me menaces une nouvelle fois.)

J'ai tourné les talons et suis descendu de scène. J'ai marché dans l'allée centrale une fois encore. Et une fois encore, tous les regards étaient sur moi. On chuchotait, on marmonnait, on jurait dans sa barbe, on me fusillait du regard. J'étais lapidée. Frappée, à nouveau. À croire que le principe de vivre est d'être humilié ou frappé.

(Souffrir est-il la seul clé ?)

Je me suis assis à côté de ce Gwandor qui m'avait accompagné.

"Que vous a-t-il prit, bon sang ? Vous vous êtes mis le capitaine à dos !"

(Aha. Très drôle, mon gros.)

J'ai regardé le bonhomme.

"Regardez-moi. Avec la tête que j'ai, je me mets directement à dos tous les hommes de cette ville."

L'homme s'est tu. Il ne pouvait pas me contredire. Il savait que j'avais raison. Ma nature elfique, et surtout, ma peau sombre faisait grand effet autour de moi.

(Et ça y est, je vais devenir la Shaakt détraquée du village. Je vais avoir une de ces réputations, moi. J'aurais du me taire.)

Le vieil homme a repris, en haussant la voix :

''Puisque personne n’a d’éléments constructifs à apporter, nous allons poursuivre. Procédure habituelle. Les preuves aggravantes, recueillies à la suite de l’enquête, seront d’abord présentées par le sergent. Toute personne souhaitant ensuite ajouter des détails est priée de le faire. Viendront alors les preuves atténuantes, toujours par le sergent. Les témoignages seront à nouveau sollicités. Finalement, s’il le désire, l’accusé pourra présenter succinctement sa vision des événements. Les six membres du conseil de la milice ci-présent se retireront finalement et, si aucun consensus évident n’est trouvé dans les dix minutes, la cause sera reportée à demain.''

C'était donc ainsi que se jugeait la vie d'un elfe ?

"Débutons." a continué le vieux. "Sergent !"

L'homme de tout à l'heure, avec son casque sous le bras et son parchemin dans l'autre, s'est avancé à nouveau. Je sentais que tout allait mal se passer. Les gens autour de moi s'étaient tu. Ils voulaient entendre ce qui accusait cet elfe de meurtre.

''Première preuve. L’accusé a été trouvé près de la victime lorsque le crime a été découvert. Il semble qu’il y ait passé toute la nuit.''

(Ah, ça. S'il était à côté à la découverte … ça ne peut pas être lui, il se serait enfui, s'il l'avait tuée !)

''Deuxième preuve. Des signes irréfutables prouvent qu’il y a eu relation durant la soirée en question.''

(Euh … en quoi ça l'accuse, ça ? N'importe quoi …)

L'accusé est intervenu.

''Évidemment, nous vivions ensemble! Elle allait deveni…''

''Silence! Une autre intervention et vous perdrez votre droit de défense, vous êtes prévenu! Sergent, s’il vous plaît.''

(Devenir quoi ? Elle allait devenir quoi ?)

"Ouais ..." murmura mon voisin bedonnant. "Il m'avait dit qu'il allait se marier. Il n'aurait pas pu faire une chose pareille."

''Troisième preuve. Après enquête dans le voisinage, aucune tierce personne ne se serait introduite dans le logis après la tombée de la nuit. En témoigne un mendiant ayant passé la nuit dans la ruelle adjacente, ainsi qu’une vieille dame au seconde étage du bâtiment d’en face.''

Là, je n'avais rien à redire. C'était la preuve qu'il lui fallait. Avec ça, il était sûr d'être coupable.

''Quatrième preuve : L’accusé est un Shaakt.''

(Quoi ?)

Là, j'ai bondi. C'était plus que je ne pouvais en supporter. En quoi être Shaakt faisait de nous des meurtriers ? Hein ? En quoi était-on des tueurs ? Je n'avais jamais tué personne, et n'aurais jamais l'intention de le faire. Enfin, si. Là, je voulais tuer quelqu'un : ce sergent raciste qui nous rabaissait au rang de sauvages !

J'allais m'avancer, quand Gwandor m'a attrapée par la manche. Je l'ai regardé, sans comprendre au premier abord. Voulait-il venir ? Voulait-il m'attaquer ? Voulait-il me piller ? Non … il a secoué lentement la tête. Autour de moi, tous me regardaient. Y compris le sergent et le vieux. Tous ceux dont l'habit reluisait avaient sorti leurs armes.

(Ok … on va se calmer. Si tu veux pas finir en brochette, t'as intérêt à te la fermer, Az. Rassis-toi et tais-toi. T'auras au moins sauvé une vie aujourd'hui, si tu fais ça.)

J'ai donc regagné mon siège. Je brûlais d'envie d'étriper ce sergent. Mais bien sûr, là, je ne pouvais pas. J'étais dans un procès. Certes, on venait de m'insulter. Certes, ces gens ne supportaient pas les elfes. Certes, ce dénommé Lerceval avait un avenir plus qu'incertain. Mais je ne pouvais rien faire. C'était vraiment frustrant de devoir être assis à attendre que l'on décide si ce type avait le droit de vivre ou pas. Il avait déjà perdu deux yeux, pas besoin qu'il perde autre chose !

''Cinquième preuve. L’accusé a, ainsi qu’il est aisé de le constater, les yeux crevés. Or, du sang a été retrouvé au bout des doigts de la victime.''

(Oh Thimoros !)

Comment pouvaient-ils être aussi superficiels ?

''C’est tout en ce qui concerne les accusations.''

(Oh, non. J'ai pas fini, moi !)

''Le conseil en prend acte. Avant de passer à la suite, quelqu’un a-t-il quoi que ce soit à rajouter afin d’inculper l’accusé?''

J'ai levé la main. J'avais retenu la leçon. Je devais rester assise, et rester calme.

Tous m'ont regardé avec de grands yeux. Mon voisin Gwandor s'est même exclamé :

"Vous changez donc de camp ?"

"Mademoiselle au fond. Avez-vous changé d'avis ? Croyez-vous en la culpabilité de l'accusé ?"

(Abrutis.)

Je n'ai pas répondu tout de suite. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu, mais j'ai attendu un moment avant de parler. Peut-être avais-je peur … Non. Peut-être était-ce pour provoquer un coup de théâtre et faire monter le suspens … à voir.

"Absolument pas."

"En ce cas taisez-vous."

"Et je ne dirai rien après parce que j'aurai oublié. Non. Non, je vais parler maintenant. Vos preuves sont faibles, Messieurs. Je préfère parler tout de suite, ou je ne parlerai jamais. Me permettriez-vous de poser une question ?"

"Que manigancez-vous ?", chuchota Gwandor.

"Promettez-vous de n'en poser qu'une seule ?"

"Pour dire vrai, ma question en engendrera une seconde. Mais si je ne la pose pas, quelqu'un s'en chargera pour moi, j'en suis convaincue."

"Qu'avez-vous donc en tête ?"

"Accordée. Parlez."

Tout autour de moi, c'était le silence totale. À part des respirations frénétiques et les pieds de l'accusé grattant le sol, on n'entendait rien. Tout le monde m'écoutait.

(Pourquoi j'ai ouvert ma bouche, moi ?)

"Les yeux de l'accusé ont-ils été retrouvés dans les mains de la victime, dans la pièce, ou même encore à l'extérieur, à proximité ? Et ne me dites pas que je viens de poser trois questions, c'en était une et une seule."

C'est le sergent au casque brillant qui pris la parole.

"Les yeux n'ont été ni repérés, ni récupérés, Mademoiselle."

(J'avais raison, ils n'ont pas réfléchi.)

"En ce cas, Messieurs. Le conseil peut-il expliquer comment ces mêmes yeux ont pu disparaître si la victime et l'accusé sont restés seuls toute la nuit ?"

Silence. Évidemment, ils n'avaient pas pensé à ça. Ils étaient bien trop enthousiastes à l'idée d'arrêter un Shaakt …

"En outre, la victime, qui est censée avoir arraché les yeux de l'accusé, est morte. Comment ne pas se rendre compte qu'il y a l'œuvre d'une personne tierce ?"

Là, je les avais tous abattus. Ils étaient ahuris devant mon sens de la logique. Franchement, c'était pas grand chose de penser à ça.

(Ah ! Ces humains …)

Un homme s'est levé, au premier rang à gauche. Un petit homme trapu, habillé d'une veste de cuir par dessus sa peau nue. Il m'a regardé de son unique œil, sans se tourner vers moi et a dit d'une voix aussi faible que la mienne :

"Elle pourrait les avoir avalés ..."

"Suffit !" intervient le vieillard en haut de sa chaise. "Mademoiselle, vous avez dépassé votre quota ! Veuillez sortir. Gardes !"

Une ribambelle d'armures se dirigea vers moi. J'étais mal. Très mal. Mais après tout, être exclue et rejetée, j'y étais habituée. Mais je voulais que ça change ! Je ne voulais pas avoir des amis ou autres, mais je voulais juste ne pas être chassée. Être appréciée, peu importait. Mais au moins ne pas être haïe. Apparemment, c'était perdu d'avance. J'étais destinée à être haïe toute ma vie. Me restait-il à haïr le monde entier ?

Je n'ai pas attendu que les gardes m'atteignent pour sortir. Je me suis dirigée vers la porte de moi même. Avant d'ouvrir et sortir, je me suis retournée, ai regardé le vieux au fond.

"Si j'avais été humaine, m'auriez-vous expulsée aussi vite avec autant de gardes ?"

J'ai poussé la porte et suis sortie.

(((Aztä sort dans les Ruelles.)))

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Dim 8 Aoû 2010 22:53 
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À nouveau ce silence malaisé. J’entends, je ressens la foule. Elle retient son souffle. Quelque chose se passe, mais quoi, mais quoi?

"Mademoiselle au fond. Avez-vous changé d'avis ? Croyez-vous en la culpabilité de l'accusé ?"

Mademoiselle? Pas encore… tout de même pas…

"Absolument pas."

Espoir. Exaspération. Elle y repasse. Vas-y! Du cœur, de l’intelligence, matraque-les, convaincs-les! Diplomate, soit fine! VOILA! Ils te laissent parler, démontre, raisonne! Oh par pitié, raisonne les…

"En ce cas, Messieurs. Le conseil peut-il expliquer comment ces mêmes yeux ont pu disparaître si la victime et l'accusé sont restés seuls toute la nuit ?"
"En outre, la victime, qui est censée avoir arraché les yeux de l'accusé, est morte. Comment ne pas se rendre compte qu'il y a l'œuvre d'une personne tierce ?"


Parfait, continue comme ça! Si seulement je pouvais parler, si seulement…

"Suffit !" intervient le vieillard en haut de sa chaise. "Mademoiselle, vous avez dépassé votre quota ! Veuillez sortir. Gardes !"

… … Oh… … Cette fois… cette fois, encore, détruit, oh pourquoi a-t-il fallu que tu parles??? Et ça continue, ça continue, ça continue, ça continue, ça con…

"Si j'avais été humaine, m'auriez-vous expulsée aussi vite avec autant de gardes ?"

Comment? Elle n’est donc pas… humaine? Mais alors… qui? Une porte qui s’ouvre. La brise redouble, la sortie donc. La liberté, juste là… L’air chaud qui avive mes plaies. Petite douleur. Je souffre, donc je vis. C’est au moins ça. TU ne m’as pas encore! Une porte qui se referme. Fin du vent. Fin de la petite douleur. Fin de cette petite voix. Je suis seul désormais, complètement seul. Ils m'ont enlevé, arraché ma seule alliée...

Non pas seul. Je les entends dans la foule. ''Quelle folle!'' ''Maudits soient ces elfes noirs!'' ''Folle? Pas plus que ce meurtrier là! Sale engeance…'' ''Bah, la morte n’était qu’une prostituée, non?'' ''Moi je ne suis ici que pour la cause dix-huit, s’ils pouvaient se dépêcher un peu!'' ''Les yeux, ils sont peut-être écrasés et cachés dans ses vêtements!''

Je sens le grondement sourd du reproche, de l’hostilité. Celui du divertissement aussi… Ils s’amusent, ils s’amusent!

''Si personne n’a rien à ajouter afin d’inculper l’accusé, nous passerons donc aux preuves atténuantes. Sergent!''

''Première preuve. L’accusé et la victime vivaient ensemble depuis environ un mois. Des rumeurs de mariage circulaient dans le voisinage.''

Enfin! C’est ça, c’est exactement ça! Environ un mois… Dire que je la connaissais depuis à peine une dizaine de semaines. Je la croisais chaque jour, à l’entrée d’une ruelle entre la taverne d’Hargartt et le port. Pas si jeune, la trentaine humaine passée. Un peu fanée. L’éclat de ses cheveux blonds était terni par la saleté ambiante. Elle ne souriait pas souvent, surtout au début. Cependant, son visage était encore joli, surtout lorsqu’elle s’égayait. Et bon, son pied bot n’aidait pas… Je me souviens qu’Arleck me l’avait conseillée un jour, alors qu’on rentrait la barque au port. Dans sa condition, elle prenait n’importe qui… Même des mêlés. Alors bon, j’ai fini par y aller…

''Deuxième preuve. Rien n’a été volé, l’accusé étant resté sur place.''

Et je suis retourné… Encore… Au début, je le voyais, elle était… froide… raidie… Et moi j’avais un peu honte. Alors je lui parlais. Tout le temps. Et ça a changé rapidement. Elle était seule. Solitaire. Enfin, à part les autre clients réguliers… Et j’étais seul aussi. Pas exclus - entre pêcheurs les différences comptent moins - mais pas accepté non plus. C’est sûrement pour cela que nous avons emménagé si rapidement… Oh, Ophelia… Pas parfaite. Pas le grand bonheur. Mais pour sur ce qui m’est arrivé de mieux ces dernières années… Et maintenant… Cette soirée fatale, je me souviens bien, le repas, les blagues, les vêtements qui tombent, les caresses, les étreintes… Le réveil. La souffrance. L’égarement. La panique. Le noir. La mort…

''C’est tout en ce qui concerne les réfutations.''

Quoi? Comment c’est tout? Et mes yeux crevés? Et… et… et le fait que ça n’est pas moi??

''Le conseil en prend acte. Avant de passer à la suite, quelqu’un a-t-il quoi que ce soit à rajouter afin de disculper l’accusé?''

Oh, ils sont fiers. La foule surtout. Un silence de connivence. Ils vont silencieusement ne rien dire. Laisser faire. Ne pas y penser. Pense à Ophelia. Ses petits yeux pétillants quand tu lui arrachais un sourire. Sa peau finalement pas si fanée que ça. Sa façon d’apprêter le poisson, surtout la délicieuse gardue aux longues épines… Sa peau froide, si froide ce matin là… raidie… vide… La chaise, Lerce. La chaise.

''Étant donné qu’aucun élément nouveau n’est venu s’ajouter aux résultats de l’enquête, le conseil est prêt à se retirer. Accusé, souhaitez-vous ajouter quelque chose?''

Et comment! Vas-y Lerce, c’est le moment, ta dernière chance, soit hardi! Démontre leur, sans failles, fermement, qu’ils ont tort!

''Je… oui, s’il vous plaît. Je… je ne l’ai pas tuée. Je n’aurais pas pu, je… heurm.''

''J’allais bien la marier, oh oui, très bientôt. Vous pensez que j’aurais tué la seule personne… la seule personne de cette ville qui m’était chère?''

Ils ne répondent pas. Pas même un petit froissement de vêtement, pas le moindre crissement d’une patte de chaise sur le pierre qui révèlerait leur malaise. Ils attendent que je termine. Simplement. Je dois continuer à parler malgré tout, m’expliquer…

''Mes yeux sont morts! Je n’aurais pas fait ça moi-même! Je… je ne sais pas pourquoi elle a du sang sur les mains, mais ça n’est pas de moi! Quelqu’un a voulu m’accuser, sans doutes, sans aucun doute…''

Fait mieux, ça ne va pas bien, aller, calme toi et réfléchi!

''Et puis, pourquoi serais-je resté? Si j’avais voulu la… hurm… je me serais enfui, non? J’aurais volé quelque chose! Je… la… votre histoire de nécrophilie? M’enfin, puisqu’elle allait devenir ma femme!''

Toujours ce silence, ce silence si pesant… Ce silence qui risque de m’anéantir…

''Bon, je… je ne suis pas un Shaakt! Voila, je n’ai pas d’instinct meurtrier, j’ai (j'avais...) des parents, j’ai grandi parmi les hommes. Je ne l’ai pas tuée!''

Mes mains qui agrippent mon dossier de chaise. Me lever, cela aurait plus d’impact. Les regarder droit dans les yeux… Regarder… Qu’ils m’examinent donc…

''Si vous avez terminé, veuillez demeurer assis.''

''Je... oui.''

Retour à la case départ. Pitoyable. Mon destin est en jeu et je n’arrive pas à leur expliquer… Si seulement j’avais pu les voir…

''La procédure normale est maintenant terminée. Le conseil ayant entendu les arguments des deux camps, il se retirera maintenant pour délibérer. Veuillez demeurer à vos chaises durant ce temps.''

Dix minutes, il avait dit dix minutes. Réfléchissez bien, pensez-y, soyez justes… Je vous en supplie!

Dix minutes, c’est long. Celles-ci surtout. Encore plus longues que celles passées en compagnie des rats. C’est comme si le poids des événements s’ajoute au mien. Je me sens écrasé contre la chaise, engourdi même. Je ne veux que me lever, en finir… Attente. Il faut attendre. La foule, elle, peut gigoter au moins. L’air est empli des sonorités de conversations à voix basse. C’est fou ce que je peux entendre, maintenant que j’y porte attention. On badine, on blague, on se moque de moi… On attend. Mais comme elle est belle et facile, leur attente! Alors que la mienne…

Froissement de toges. Crissement du bois sur le bois, les chaises sur le parquet. Sons identiques, six fois reproduits… Silence dans la foule. Cliquettement de métal. Le sergent doit s’être redressé. Le conseil. Il est revenu. Il a décidé. Oh, faites qu’ils m’épargnent!

''Le conseil a délibéré et consensus a été obtenu. En voici la décision.''

Une voix que je n’avais pas encore entendue, neutre, haute perchée, mais bel et bien masculine. Une voix qui va sceller mon futur.

''Après délibération, le conseil déclare l’accusé ci-présent coupable du meurtre de la prénommée Ophelia. Toutefois, certains facteurs demeurant nébuleux, notamment la cause de la mort et la présence de l’assassin, …''

Assassin. Ils l’ont dit. Oh… oh…

''… une preuve pleine n’a pas pu être assemblée. L’emprisonnement à vie, tout comme la peine de mort, ont donc été écartés.''

Oh… Et la foule qui gronde, qui désapprouve…

''De même, la peine diffamante ne sera pas appliquée. L’accusé est donc condamné à recevoir cinquante coups de bâton. Par suite de sa peine, il devra quitter la ville dans un délai de deux jours, sinon quoi le présent conseil se verra contraint d’appliquer une peine autrement plus sévère. Moi, conseiller Varim Dorovan, j’approuve ce verdict.''

Je suis condamné, je suis condamné, je suis… je vivrai?? La bastonnade, l’humiliation, l’exil… mais la vie. Trop plein d’émotions. Mes pensées s’empilent sans qu’aucune image concrète ne se grave dans ma tête. La journée a déjà été trop longue, il faut que tout ça se termine… Je vous hais tous… Gaia soit louée, je vivrai! Haine… TU l’as voulu, TU as tout orchestré, mais tu ne m’auras pas, pas encore! Qu’on en finisse… Varim Dorovan?

''Moi, conseiller Oril Mérol, j’approuve ce verdict.''

''Moi, conseiller Ruald Bollet, j’approuve ce verdict.''

Varim Dorovan, Oril Mérol, Ruald Bollet… Grave ces noms dans ta tête, ne les oublie surtout pas! Iniques, injustes, mauvais conseillers… Je suis innocent. Pourquoi ne les tourmentes-TU pas??

''Moi, conseiller Jamel Nuand, j’approuve ce verdict.''

''Moi, conseillère Lilwenia Ktol, j’approuve ce verdict.''

Et cette voix, cette voix que je déteste tant maintenant…

''Moi, conseiller et capitaine Mansel Raymond, j’approuve ce verdict.''

Six noms, six noms à ne pas oublier… Six noms à maudire…

''La sentence sera appliquée d’ici deux heures, dans la salle des supplices. Affaire classée! Gardes, veuillez ramener le coupable à sa cellule.''

Deux heures… La dernière attente. La pire journée de ma vie, pire encore que tout ce que j’aurais pu imaginer. Hier. Deux heures et c’est fini, la fin, enfin… Je ne mourrai pas. Je ne serai pas cloîtré avec des rats pour le reste de ma vie. Enfin, pas dans une prison réelle, tangible… Une main de fer m’agrippe le bras, les jambes, on me soulève, on m’emporte… Même odeur de cuir rance, même cliquettement de pièces d’armure. Je la connais, maintenant, ma prison réelle… éternelle… Nuit. Mais je vais vivre. Meilleure chance la prochaine fois, Phaïtos!

''L’audience reprendra dans quinze minutes pour la cause suivante: Noyade présumée d’un jeune garçon de dix ans par le milicien Torsund. Sa mère, Mme Rille, porte plainte. L’affaire sera entendue et expédiée dans la journée. L’audience se déroule devant le public.''

_________________
Lerceval Talrion, Demi-elfe, Fanatique


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