Je n'ai rien d'autre à proposer, pas besoin d'armes, encore moins d'une armure. J'hoche donc la tête vers Fin' qui rejette poliment ma proposition et lui indique d'un pouce levé que je suis prêt. Stressé d'où j'allais atterrir et comment allait se passer le voyage, j'inspire profondément, emplissant mes poumons d'air frais que j'expire lentement avant de sourire à ceux qui vont m'accompagner et me place derrière le mage Esserothiens, attendant que le même portail qu'hier s'ouvre pour pouvoir m'y engouffrer.

Alors que tout le monde se préparait à partir pour Esseroth, Ziresh fut enfin remarqué par Armelle qui le salua d'un signe de tête. Le loup d'argent lui rendit son salut en signant un "bonjour", consistant en plaçant la patte devant la gueule avant de la tendre vers son interlocutrice. Quant à la nouvelle arrivante, d'après le discours de l'homme qui l'équipait, il semblait qu'elle soit orientée essentiellement vers la magie. Avec Xël et Finarfin, il semblait bien que leur groupe serait bien constitué.

Mais le refus du jeune homme à propos de l'équipement poussa le liykor à s'interroger, voire même à s'étonner d'un tel choix. Il jugea bien vite que ce choix était trop compter sur la magie. Même s'il comprenait cela, il préféra s'exprimer auprès de son guide.

"Excusez-moi, mais je ne pense pas que ne pas s'équiper soit une bonne idée. Certes, vous ne connaissez pas les armes, mais il vous faudrait au moins porter un semblant d'armure, de protection. Vous êtes apparemment bons en termes de magie, sur Aliaénon, mais vous ne connaissez probablement pas assez les armes de vos ennemis. Vous n'êtes pas obligé de prendre des armes, mais vous aurez besoin de vous protéger, c'est indéniable."

Fan-Ming – Cour du Palais.

Le conseiller consentit à répondre à Eva… Et prouva toute l’ignorance de la situation d’Esseroth qu’il avait.

« A Esseroth, j’imagine. Mais j’ignore ce que vous y trouverez. Il faudra dresser un rapport des forces en présence. »

Il jeta un regard complice vers Armelle. C’était sa mission, mais elle pouvait embrigader d’autres aventuriers avec elle. Finarfin, de son côté, rougit de la réponse de Ziresh.

« Je… vous avez peut-être raison, je n’en sais rien. J’ignore si je parviendrai à tenir le portail ouvert suffisamment longtemps. »

Le Conseiller répliqua alors, d’un ton sec :

« De toute façon, nous ne pouvons-nous départir des ressources de la cité pour armer une ville extérieure avec laquelle nous n’avons pas même d’alliance officielle. Au même titre que nous ne pouvons envoyer notre armée sur Esseroth, nos armes et armures doivent rester ici pour les défenseurs de Fan-Ming. »

Fin’ n’osa rien répliquer, et rougit davantage, gêné. Le garçon de la forge intervint, maladroit dans ses paroles, alors que Tsukiko le fustigeait du regard.

« Conseiller, il y a toujours ce lot d’armes et armures usées… Celles qui ne nous servent plus. »

Tsukiko semblait irrité de cette intervention, mais consentit d’accepter l’offre.

« Soit. Prenez ces armes, mais ne traînez plus : l’heure tourne. »

Le garçon de forge s’activa à sortir, par tas, les armes usées, et les armures abîmées, qui traînaient dans son établi. Lorsque tout fut dans la cour, Finarfin consentit à se concentrer davantage, et précisa un dernier conseil :

« Quand vous verrez que… que je faiblis : arrêter de passer les armes, et entraînez moi de force avec vous dans le portail. »

Et canalisant son énergie magique, il tendit les mains en avant, et l’air de la cour sembla, un instant, se saturer de magie. Comme un brouillard invisible, il se mit à faire de petites vagues déformant le décor… Le portail était créé. Il ne restait plus qu’à le passer. Le garçon de la forge entreprit de porter des tas d’armes jusqu’au portail, sans oser, pour l’instant, les lancer dedans.

[HJ : Si vous traversez le portail, vous pourrez poster à la suite de ce sujet, lorsque je l’aurai mis à jour. Si vous ne le traversez pas de suite, continuez à poster ici… A vos risques et péril pour le voyage. ^^]

[Armelle : XP : 0,5 (post)
Eva : XP : 0,5 (post)
Xël : XP : 0,5 (post)
Ziresh : XP : 0,5 (post)]

Le Conseiller répondit à la question d'Eva. Cette dernière écouta attentivement. L'homme lança ensuite un petit regard à Armelle.

(Ils ont des choses à cacher ? Intéressant ) pensa Eva, en observant mieux le groupe d'aventuriers.

Le loup d'argent était équipé comme un vrai guerrier, cela sera un gros avantage pour la suite. Du côté de Xël, il n'avait même pas pris le soin de faire un tour à la forge, portant de simples habits, il ne fera sûrement pas le poids pendant un combat ... Armelle, quant à elle, était bien préparée.
Le garçon de la forge, expliquant que des armes et des armures usées ne servaient plus à rien à Fan-Ming, proposa de les emmener à Esseroth. Il sortit donc tout l'équipement dans la cour du Palais. Dès qu'il eut fini, Fin' donna un dernier conseil et créa le portail, envahissant la cour de sa magie, déformant le décor. Eva hocha la tête en entendant le mage.

(Allez, c'est le moment de se rendre utile.) pensa-t-elle pour s'encouragea.

La mage demi-elfique s'approcha donc du tas d'équipements et commença à jetaient armes et armures dans le portail, devant Fin' qui restait immobile, concentré. Eva regarda de temps en temps Finarfin, veillant à ce qu'il ne montre pas de signe de fatigue.

Je laisse apparaître une grimace sur ma face quand le conseiller fait preuve de tant de cupidité. Des armures et des armes, il y en avait bien assez ici. Heureusement le gars de la forge soulève qu'il y a un lot de pièces usées qu'on peut emporter. J'imagine que c'est mieux que rien et je ne peux m'empêcher de rire en voyant le visage irrité du conseiller. J'adresse un sourire au forgeron ainsi qu'un pouce levé avant de murmurer un "grande éloquence" au loup blanc ponctué d'un sourire franc.

Finarfin donne alors un dernier conseil avant de tendre les bras et de faire apparaître le portail.

La belle Eva entreprend alors de jeter armes et armures par le portail en jetant quelques coups d’œil vers le mage. J'avance pour lui donner un coup de main en m'adressant aux aventuriers mieux équipés.

"Rentrez, ne perdez pas de temps, si le portail se referme sans les combattants expérimentés on aura l'air malin."

Je jette alors un regard vers Fin' m'assurant qu'il ne soit pas déjà complètement épuisé.

"Je m'occupe de le traîner de force, j'ai des petits bras mais il n'est pas très lourd."

Je me marre et jette encore quelques armures par le portail avant de me consacrer uniquement à la détection d'un signe de fatigue pour attraper son bras et sauter dans le portail.

Le mage Esserothien sur à grosses gouttes et je le vois trembler, luttant pour rester debout. Je m’adresse vivement à Eva après que le conseiller nous donne l’ordre de prendre le portail.

"On a plus le temps ! On y va !"

Sur ces mots, j’attrape le bras de Fin’, tente d’attraper celui d’Eva pour les tirer de toutes mes forces avec moi dans le portail tremblotant.

Tout se passa très rapidement. Le portail commença à tremblait, rendant l'air aux alentours flous, troubles. Fin' sué à grosses gouttes, épuisé. Dès qu'Eva eut entendu le Conseiller, elle jeta une dernière armure dans le portail et saisi un bras de Fin', l'obligeant à avançait. Xël fit pareil, prenant le bras fin et gris d'Eva, le trio entra dans le portail.

(Que Yuiya nous protêge ... ) pria intérieurement Eva en s'avançant.

Ziresh s'était bien douté que le Conseiller ne répondrait pas en faveur de sa proposition, mais c'était sans compter sur l'homme qui s'occupait apparemment de la gestion des équipements. Une intervention bien étonnante qui avait tout de même de quoi faire peser la balance. En fait, le loup avait avant tout pensé que son insistance aurait seulement permis à Finarfin de s'équiper légèrement, mais bien au contraire, il y aurait déjà plusieurs personnes pour s'équiper de toutes ces armes et armures -usées, certes, mais néanmoins capables de repousser quelques coups.
Par ailleurs, Xël avait relevé l'élocution du jeune liykor, petit détail auquel il répondit par un simple hochement de la tête, accompagné d'un sourire (autant que pouvait sourire un loup). Pour tout dire, même s'il le comprenait bien, il avait souvent l'impression que les humains relevaient avant tout son physique et son aspect bestial, alors qu'au fond, il était plus civilisé que beaucoup d'entre eux. C'était le propre des bratiens après tout : leur race était toujours dans la mesure, la pudeur et la discrétion. Rien à voir avec les liykors noirs, dont on leur prêtait bien des attributs.

Puis, très vite, l'esserothéen se décida à créer le portail qui leur permettrait de passer vers ce qui semblait être la capitale de ce monde. Même pour Ziresh, qui n'était absolument pas coutumier de l'usage de la magie, l'air sembla un instant complètement saturé d'ondes qu'il ne pouvait pas décrire. Cela lui rappela seulement vaguement les vibrations qu'il avait pu ressentir sur les gemmes qu'il avait utilisées pour la Hallebarde Protectrice.
Et enfin, après l'apparition d'une sorte de brouillard et de vagues, le portail était enfin créé. Cela n'avait rien à voir avec l'utilisation des fluides, manifestement...

"Bon, il va falloir y aller..."

Le coeur de Ziresh se serra. Ce n'était tout compte fait que la deuxième fois qu'il passait à travers une telle chose. Se déplaçait à des centaines, peut-être milliers de kilomètres en un seconde... Et puis il se sentit un peu pressé quand Xël lui proposa de passer en premier, voyant qu'il était mieux équipé.
Un peu penaud et désolé, le Porteur de Lumière ramassa donc un sac d'équipement après avoir un peu mieux rangé ses armes, de manière à ne pas être encombré. Et enfin, il marcha à travers le brouillard.

Le froid me glace, comme toujours avec les fluides. Je sens des présences autour de moi et pas seulement Astinor, Anouar et Harniän d'ailleurs, puis vient cette désagréable impression de se dissoudre dans l'univers, de ne plus être rien d'autres que du fluide. Puis, au bout d'un temps incommensurable, la dure sensation du retour à la réalité. Dur comme le carrelage sur lequel nous atterrissons tous tant bien que mal.

J'ouvre les yeux et observe rapidement tout autour de moi, du marbre de couleur, des meurtrières, des bougies... et des samouraïs, au nombre de quatre encadrant une double porte, suite logique de notre aventure et début de notre découverte de Fan-Ming et Oranan, sans compter tout ceux autour de la pièce. En regardant les équipements, je sens Astinor s'émerveiller, manifestement ce ne sont pas de la simple piétaille, mais des soldats d'élite.

Occupée à regarder les gardes, je n'avais même pas fait gaffe que l'un d'entre eux était une femme, plutôt jolie selon les critères humains armée d'un long katana à poignée rouge. Elle s'adresse à nous pour nous dire que le conseiller ne devrait pas tarder.

"Très bien, allons à sa rencontre alors."

Tout en disant cela, je m'approche ostensiblement des portes, tenant mon cheval par sa bride, ne cherchant qu'à moitié à savoir si mes comparses avaient passer le fluide et même s'ils comptaient me suivre.

La sensation fut étrange et nouvelle pour le Liykor noir. Son esprit essayait de savoir ce qui s’était exactement passé, sans trouver pour autant, ni dans la langue des Enfants, ni dans la langue des garzoks, les mots pour exprimer ce qu’il avait expérimenté en traversant la brume. Un moment il n’avait plus été là, et il ne percevait plus le contact du cheval ou de l’elfe, ses sens ne lui fournissaient plus aucune information… et puis il était revenu, tout était revenu.

Seulement tout avait changé. Ce n’était plus les cachots dans lesquels Therion était descendu avec l’elfe mais une grande salle, d’un aspect que le Liykor ne connaissait absolument pas : le marbre, les colonnes, toute l’opulence déposée dans l’esthétique de ce lieu était étrangère à ce prédateur tiré de ses marais et de ses forêts pour être envoyé à Omyre. La lumière n’était pas trop violente, si bien qu’avec l’étrange pouvoir de son casque, sa vision était parfaite.

Si les lieux n’évoquaient rien pour lui, il comprit tout de suite que les gardes n’avaient rien d’amicaux, et un rapide coup d’œil ne lui révéla aucune faiblesse. Se contentant d’un grognement sourd pour exprimer sa déception de ne pas avoir émergé à l’air libre, et son peu de contentement face au comité d’accueil, il tira un peu son cheval par la bride.

Les mots de la femme en armure rouge sonnaient étrangement à ses oreilles, et comme tous les charabias d’humains, il n’en saisissait pas le sens. La réponse de Lothindil dans la même langue lui était tout aussi obscure, mais comme jusque là elle s’était montrée une guide satisfaisante pour la chasse, il lui emboita le pas quand elle avança légèrement vers la porte.

« Qu’est-ce qu’elle a dit ? Qu’est-ce qu’on fait ? » souffla-t-il doucement à son intention. Depuis qu’il avait entendu un homme lui répondre dans sa langue, il doutait de la sûreté des échanges verbaux que lui garantissait son dialecte, aussi préférait-il s’en tenir aux murmures.

Alors que je me porte à la rencontre du conseiller, la guerrière vient se placer devant moi pour me barrer la route. Nul besoin d'Astinor qui piaffe dans mon esprit pour qu'un subtil mélange de lassitude et de colère monte en moi, signe généralement de la proximité immédiate d'un gros coup de gueule. Je me retiens, par pur respect pour Anouar qui s'égosille dans mon esprit pour me rappeler au calme. Je me retourne avec un sourire vers Therion pour lui répondre, sur un ton exprimant presque autant que mes paroles que je n'ai pas la moindre intention de suivre l'injonction :

"Elle veut qu'on attende son chef de meute."

Ceci fait, je me retourne vers la demoiselle, pour être aussi froide que l'acier, son coeur ne doit appartenir qu'à sa patrie ou à une divinité, Rana sans doute en tant qu'Ynorienne et certainement pas à un homme. Aussi froide que la pierre, je m'approche de deux pas vers elle, à l'extrême limite de la zone que la majorité des personnes considèrent comme devenant une agression, distance idéal pour provoquer sans pour autant donner sens à une attaque à priori.

(Elle attaque, j'la bouffe !)
(Ca me va, mais tu attends qu'elle ou ses hommes m'agressent, hein.)
(Ouais, promis.)

Pas si dure à cadrer que ça la panthère, finalement. Il suffit juste de lui promettre un bain de sang, mais sous condition pour qu'elle piaffe d'impatience sans pour autant prendre le contrôle. Cette réflexion m'arrache au passage un sourire, que je réprime pour un masque de colère dès que mes yeux se reposent sur la guerrière. Mon ton se fait dur comme la pierre et augmente légèrement de volume à chaque phrase :

"Attendre ? Vous voulez que j'attende ? Et quand Leona lâchera des plantes dont les racines briseront vos murs, je devrais aussi attendre ? Et quand Oaxaca transformera vos hommes en cadavres vivants, je devrais aussi attendre ? Je n'ai pas d'ordre à attendre. Je ne suis pas un vulgaire soldat. Je ne resterais pas terrer ici à attendre Oaxaca. Et vous feriez mieux de faire de même !"

Duel de volonté qui pourrait très bien se finir par un duel armé si elle s'obstine un peu trop à me retenir là sans rien faire...