L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 2 Mai 2011 14:13 
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Toal ou le machin aux cheveux bleus que je sais même pas comment ça s'appelle




"Réveille toi Psylo. Aller, debout !"

Je grognai.

"Aller gros flemmard, il est déjà presque dix heures ..."

J'attrapai l'oreiller et le collai sur mon visage afin d'étouffer le son et la lumière.

"DEBOUT J'AI DIT !!!"

J’émergeai en sursaut, en position assise, sur le doux et confortable lit de l'auberge. Mes yeux étaient embués et ma tête lourde. Les rayons du soleil qui filtraient à travers les trois petites fenêtres agressaient mes pupilles. Je me frottai les paupières avec mes poings. Qu'est ce que je faisais là déjà ? Pourquoi ça sentait la terre et les fruits ? Ah oui ! La chambre de l'auberge ! Mais ... qui m'a réveillé si brusquement ?

Je regardai autour de moi, il n'y avait personne. Enfin, si il y avait bien cette petit rainette sur la table de nuit. Comment elle s'appelait déjà ? Toal ! Oui c'est ça ! Elle était belle ... Je tendis la main pour la caresser, mais la bouche de l'animal se tordit soudainement :

"Ah bah enfin tu t'es levé !"

"WAAAAH !!"

Dans un brusque mouvement de recul, je perdis l'équilibre et dégringolai de l'autre côté du lit, emportant la couverture avec moi. Doucement, je remontai la tête pour jeter un oeil par-dessus le lit, laissant seulement mes yeux dépasser et me protégeant la tête avec la couverture. La rainette était toujours posée sur la table de nuit, silencieuse.

"T'es ... t'es ... t'es une grenouille qui parle ?" dis-je, bégayant et terrifié de si bon matin.

Elle croassa et je me jetai instantanément sous le lit. J'entendis un petit rire égayer la pièce, et je m'aventurai une nouvelle fois à regarder par-dessus le lit. Je fis un bond en arrière, le dos collé contre le mur derrière moi, tremblant. Elle était posée là, sur le matelas, à m'observer, juste à quelques centimètres.

"Non, je ne suis pas vraiment une grenouille à vrai dire, ni un crapaud ... Mais je comprend que tu dises ça, puisque c'est ce à quoi je veux ressembler."

La voix de la ... chose était fluette, posée et teintée d'amusement. Elle ne semblait pas me vouloir du mal, au contraire, mais je n'ai jamais fait confiance facilement, alors à un animal qui parle alors qu'il ne devrait pas, vous vous imaginez ! Je me calmai quelque peu tout de même, ralentissant les battements de mon coeur qui semblait vouloir sortir de ma poitrine.

"Mais, alors t'es quoi exactement ?"

L'animal sembla sourire. Soudain, un petit *pouf* se fit entendre et une fumée grise recouvra soudainement la rainette. Puis, la fumée disparut aussi vite qu'elle était arrivée, pour laisser place à une petite souris toute bleue.

"Je suis ça, et ..."

*Pouf*, nouvelle transformation. Un gobelet en bois apparut sur mon matelas et se mit à parler lui-aussi :

"Ça, ou encore ... "

*Pouf*, une petite luciole émettant un douce lueur blanche voletait au-dessus de ma tête.

"Ça ... En fait, je peux être un peu ce que je veux. Mais en général, je préfères la rainette, c'est plus confortable. Enfin, mes maîtres me demandent souvent un style plus 'présentable', alors je prends cette forme."

*Pouf*. A quelques centimètres de moi, apparut une drôle de créature. Elle ressemblait un peu à un lutin, mais elle était à peine plus haute qu'une pomme, sa peau était kakie, et ses cheveux, mi-longs, d'un bleu pétant étaient hérissés sur sa tête. Elle était également munie d'une longue queue qui se terminait en une touffe de poils au diapason de ses cheveux. Simplement habillée d'un pagne fait de feuillages et de gants de cuir, elle s'appuyait sur un long bâton de bois. Elle portait également un grosse gourde en terre au côté gauche et quatre petites ailes translucides se déployaient dans son dos.

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Je me mis soudainement à rire à gorge déployée, relâchant la pression. La créature ne semblait pas s'attendre à ce genre de réaction, car elle fit la moue, croisant les bras et regardant dans une autre direction.

"Ahahaha ! Excuse-moi, mais là vraiment ... Hmm, nan, mais tes couleurs, elles vont pas du tout ensemble, c'est bizarre. Na !"

Je ris de plus belle tandis que la créature rétorquai :

"Hmpf ! Tu peux parler, toi, avec tes cheveux roux et tes yeux violets, tu crois que ça va ensemble ? Na ! Na ! Na !"

L'animal insista bien sur les trois dernières syllabes. Je stoppa mon rire net. Il faut dire qu'elle m'avait bien eu pour le coup cette bestiole.

"Non, mais je te permets pas, espèce de ... espèce de ... espèce de machin que je sais même pas comment ça s'appelle."

"Je suis une faera."

"Une quoi ?"

"Une faera, mou du bulbe ! T'en as jamais entendu parler ?"

"Pft ! Non. Si on m'avait parlé d'une créature métamorphe, qui parle et qui a les cheveux peints en bleu, je m'en souviendrais, na !" dis-je goguenard.

"Grrr ! Toutes les faera n'ont pas les cheveux bleus ... C'est parce que je suis issu de fluides d'eau et d'air, c'est pour ça que mes couleurs majeures sont le bleu et le blanc."

"Ah ! T'es une créature magique alors ?"

"Oui, magique et secrète, seuls mes maîtres connaissent mon existence."

"C'est qui tes maîtres ?"

"Ben ... J'en ai eu pas mal, je peux pas tous les citer. Mais, pour l'instant, c'est toi !"

"Quoi ??? Mais non !"

"Ben si !"

"Et depuis quand ?"

"Et bien ... Depuis que tu m'as donné un nom. Toal, j'aime bien, j'avais jamais eu de nom lutin avant. En tout cas, t'as pas le choix, c'est magique, c'est comme ça. Si on me donne un nom on devient mon maître."

"Mais ... Mais ... J'ai pas mon mot à dire, c'est ça ? Et si je décide de te libérer ? Je peux faire ce que je veux de toi, vu que je suis ton maître, non ?"

La faera sembla gênée, elle joua avec le sol du bout de ses orteils.

"Oui ... Théoriquement ... Enfin, normalement ça se fait pas trop ... Les gens sont contents d'avoir une faera en général ..."

"Ouais ... Si c'est pour se coltiner un machin qui arrête pas de parler, qui vous réveille en criant et qui, en plus, a les cheveux bleus ..."

Toal s'indigna brusquement, son visage enfantin se déformant sous la colère.

"NON MAIS OH ! Je sais faire plein de trucs, je peux me métamorphoser, je peux lancer quelques sorts même, je ... je ... peux passer à travers les murs ! En plus, je sais tout sur tout."

"AH OUAIS ? Bin donne un exemple, que je puisse analyser l'immense étendue de ton savoir." dis-je, un sourire sadique accroché aux lèvres.

"Je connais ton nom."

Mon sourire s'effaça.

"Hmpf ! C'est facile, je te l'ai dis hier."

Je savais bien que la créature ne parlait pas de mon nom d'emprunt, mais bien de mon véritable nom magique. Seulement, je me devais d'être prudent, je préférai donc jouer le bluff.

"Non, je ne parle pas de ce nom-ci." La faera sourit tandis que mon visage se décomposait. "Je sais que c'est un nom en ancien lutin, c'est d'ailleurs drôle car celui que tu m'as donné aussi ... Bref, je sais qu'il est en rapport avec quelque chose que tu as mangé, quand tu étais bébé lutillon. Et je sais aussi qu'il est très difficile à prononcer, en tout cas moi, j'y arrive pas.

Mais je ne le dirais pas, car ce serait trop dangereux. Pour toi, comme pour moi, car nous sommes déjà liés magiquement, pas la peine d'en rajouter une couche."


Quand bien même ces derniers mots me réconfortaient, j'étais sidéré. Comment cette bestiole pouvait bien connaître mon nom ? Personne, en dehors de moi-même et de mes parents qui me l'ont donné, ne le connait. J'en étais certain, en tout cas jusqu'à aujourd'hui.

"Tu ... Tu ... Comment tu peux le savoir ?"

"Je te dis, je sais tout. Tout sur tout. Beaucoup trop de choses, d'ailleurs, des fois c'est assez gênant, mais bon, on vit avec."

Il fit un petit salto sur le matelas. J'arborais un rictus mi-gêné, mi-amusé. Cette ... faera était bien étrange, jamais je n'avais vu de créature de la sorte auparavant. Elle ne me faisait plus peur à présent, mais, étrangement, je me sentais irrémédiablement attiré vers Toal, comme si nous étions destinés à nous rencontrer depuis bien longtemps. Et puis, il y avait ce quelque chose de familier chez cette créature, outre le fait quelle possédait le même caractère exécrable que moi, c'était comme si elle était déjà mon amie, comme si elle faisait parti de moi. De plus, il avait des talents certains qui ne seraient pas mal venus ... Je devais me résigner à le laisser m'accompagner, mais avais-je vraiment le choix ? Curieux de mon nouveau compagnon, je le harcelai de questions :

"Et tu peux passer à travers les murs ? T'as des pouvoirs magiques ? T'as quel âge ? T'es un mâle ou une femelle ? Qu'est ce que ça peut bien manger, une faera ? Des fluides ?"

Toal se gratta le menton du bout des doigts.

"Euh ... Alors : Oui. Oui. Je n'ai aucun âge, car je suis immortel, en fait, on ne peut pas vraiment déterminer mon âge. Ensuite ... Ah oui ! Nous n'avons pas de sexe déterminé nous les faera, nous sommes asexuées, on parle souvent de nous au féminin car la plupart d'entre nous prennent des formes féminines le plus souvent, mais au vu de mon apparence actuelle, tu peux dire que je suis un mâle si tu veux. Ah, et je ne mange rien, d'ailleurs je ne dors même pas, le fluide ça ne dort ni ne mange n'est-ce-pas ?"

Il sourit de plus belle.

"Ok ... Bon, il va me falloir du temps pour assimiler tout ça, hein ... Que dois-je faire de toi exactement, il y a un rituel à faire ? Je dois te sacrifier des mouches ?" dis-je un air de dégoût affiché sur le visage.

Toal rit aux éclats.

"Non, non, rien de tout ça. Tu m'as donné un nom, cela me suffit. Il faut juste que tu me laisse te suivre. Ne t'inquiète pas, je me ferais discret, de toute façon, il vaut mieux que personne d'autre ne me voie. Pas même Bab, d'accord ?"

"Tu connais Bab ?"

La faera me lança un regard moqueur. Je soupirai.

"Oui, c'est vrai, je me souviens, tu sais tout. Bon, et bien je sais bien que tu ne manges pas, mais moi je meurs de faim et c'est l'heure du petit dèj', alors ..."

"D'accord, allons-y ! Dis, est-ce que je peux me mettre dans ton collier là ?"

"Quel collier ?"

"La pierre bleue, celle que tu as volé au marin à Bouhen."

"Euh, d'accord, je la mets sur moi dans ce cas."

La faera se transforma de nouveau en petite luciole blanche et fila à travers le pendentif. Il devint encore plus tiède qu'il ne l'était avant. Je pouvais sentir la douce chaleur de la pierre sur ma peau, ce qui avait quelque chose de rassurant. Soudain, une voix s'éleva dans ma tête :

(Tu sais que tu devrais faire examiner ce pendentif, je pense que c'est magique.)

"AAhhhh ! Mais tu peux parler dans ma tête aussi ?"

(Oui, ça nous permet d'avoir des conversations discrètes. Essaie, je peux t'entendre aussi.)

(Non mais c'est n'importe quoi. Tu m'entends là ?)

Un rire cristallin envahit mon esprit.

(Oui, c'est bon, t'as pris le coup. T'inquiètes pas, tu vas t'habituer, tout le monde s'habitue.)

Je soufflai, à la fois interloqué, désemparé et amusé de cette rencontre fortuite, et il faut bien le dire, originale.

(Bon je crois qu'il faut que j'aille manger. Tu sais : reprendre une activité normale. J'ai eu trop d'émotions pour la matinée là ...)

Et sur ces mots, je me rhabillai et descendis dans la salle commune de l'auberge afin de prendre un bon petit déjeuné qui me remettrait sûrement quelques idées en place.

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Dernière édition par Psylo le Mer 8 Juin 2011 04:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 14 Mai 2011 02:22 
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Je me réveillais, lentement. Sortie de mon sommeil par les quelques rayons de soleil filtrant à travers la fenêtre et chatouillant mon visage, un contact des plus agréables. Je ne savais plus trop où j'étais, ce qui s'était passé, tout était flou et j'avais juste l'impression de m'extirper difficilement d'un rêve terriblement réaliste. En cet instant, l'imaginaire et la réalité se mélangeaient dans mon esprit confus. Je restais dans cet état quelques instants, fixant le plafond, sans bouger, jusqu'à ce qu'une petite voix familière viennent me tirer de ma condition presque léthargique.

(Heeeey ma belle, tu dors les yeux ouvert ou quoi ?! Serait peut-être temps que tu te bouges un peu tu crois pas ?)

Oui, vraiment familière, et soudain, toute la journée de la veille défila dans ma tête, Alok et Rimak, ma première bataille, et la petite luciole, une Faera, MA Faera, Hoshi. Tout étais clair à présent et, comme si de rien n'était, je répondis à ma nouvelle amie, légèrement agaçante par moment.

( Hey oh, calme toi hein, laisse moi un peu assimilé tout ce qui s'est passé depuis hier. Tu sais, j'ai pas l'habitude.)

(Banane, c'est bien pour ça que j'essaye de te motiver, alors bouge tes fesses, ton ventre fait un bruit horrible .)

Elle avait raison. Je ne m'en étais pas rendue compte, mais mon ventre gargouillait et hurlait, à sa manière, son envie d'être rempli. Je lâchais un petit rire gêné en me grattant la tête, Hoshi, toujours dans sa forme de luciole, voletait à toute vitesse autour de moi, comme pour m'encourager, me motiver, me pousser à me sortir de ce lit douillet encore plus vite. Sans attendre plus longtemps et surtout pour ne pas entendre Hoshi râler dans mon esprit, je m'habillai et descendis dans la salle commune de l'auberge. L'ambiance était déjà au rendez-vous et j'eus droit à quelques salutations. Je n'étais pas là depuis bien longtemps et pourtant, je me sentais chez moi. Un bref signe de tête au tenancier, avant de lui passer commande. En cet instant, j'aurais été capable d'avaler un bœuf entier, mais mon choix se porta simplement sur un bon morceaux de jambon accompagné de pain et de fromage. De quoi satisfaire mon estomac en colère. J'allais m'asseoir dans le fond de la pièce, une petite luciole sur mon épaule et entamais mon repas goulument.

(Hey, doucement, tu vas finir par exploser !)

(Rah, tais-toi hein! Sinon, c'est mon crâne qui va exploser !)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 14 Mai 2011 04:50 
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Un de perdu, deux de trouvés !



La tête lourde, la démarche inexacte et les yeux encore embués, je m'appliquai à descendre les quelques marches qui menaient à la salle commune de l'auberge. Il faut dire que pour des petits êtres comme les lutins, les escaliers, c'est pas le pied ! Les monter rime avec escalade, surtout quand les marches sont inégales ou quelles atteignent le haut du crâne. Tandis que les descendre rime avec acrobaties, et heureusement pour moi, le petit peuple était assez doué dans ce genre de choses.

Aussi, quelle idée ces escaliers ! Nous, soit on utilise des cordes, soit on fait pas d'étage et puis c'est tout ! Mais ces humains, ils sont pas foutus de monter convenablement à une corde. Si ils mangeaient moins de viande aussi, ils seraient moins gros et ils sauraient se servir des muscles que Yuimen leur a fourni !

Sautant de marche en marche, je finis par arriver dans la salle commune. La pièce était déjà bien remplie, entre les lève-tard comme moi qui prenaient le petit-déjeuné et les inégalables ivrognes déjà éméchés avant le déjeuné. Je me frayai un chemin jusqu'au comptoir, passant sous les tables quand cela m'était permis (ce qui me valu quelques grognements indignés) afin d'éviter de me faire piétiner. J'escaladai une nouvelle fois le comptoir et lançai au beau jeune homme :

" 'Jour. Je vais prendre du pain et du miel pour le p'tit déj', s'iouplait."

L'aubergiste hocha la tête mais ne partit pas tout de suite en cuisine. Il ouvrit la bouche pour me dire quelque-chose mais je le coupai soudainement en jetant un regard circulaire dans la salle.

"Dites, vous avez pas vu mon ami, Bab ? Je ne le vois pas ..."

"Oui, justement, je voulais vous en parler, il est parti tôt ce matin, mais il a laissé une lettre pour vous."

Je fronçai les sourcils. Pourquoi Bab m'avait-il laissé une lettre, pourquoi ne m'avait-il pas plutôt attendu ? Était-il à ce point pressé ? J'espérais qu'il ne lui était rien arrivé. Je tendis la main pour attraper le morceau de papier enroulé que me proposait l'aubergiste. Je déroulai la lettre et me mis à lire :

Cher Psylo.


Je suis sincèrement désolé de devoir t'expliquer tout ceci par lettre, mais je n'avais d'autres choix. J'ai beaucoup réfléchi cette nuit, une des premières nuits que je passe sobre depuis un certain temps. Je dois retourner à Bouhen. Surtout ne me suis pas, n'essaie pas de me retrouver. J'ai des affaires à régler qui ne te concernent pas, et pire, qui pourraient te mettre en danger. Je pars ce matin, et si j'ai décidé de te laisser ici, c'est parce que tu ne pourrais me suivre. Je pense aussi que tu devrais rester à Kendra Kâr un petit moment, cette ville a bien des choses à t'apprendre, c'est une ville sûre, mais fait attention, cela n'a rien à voir avec les villages lutins des plaines Bouhanaises. Méfie-toi des grand-dadais comme tu te plais à les nommer.

Je t'écrirais dès que je le pourrais. Ne t'inquiètes pas, où que tu soit, j'arriverais à faire parvenir ma lettre, d'une manière ou d'une autre. Je pense que je sillonnerais le continent pendant un petit moment, mais quand je serais plus sédentaire, je te ferais parvenir l'adresse pour que tu puisses, toi aussi, m'écrire.

En attendant, fais tout pour réaliser ton rêve car c'est ce pour quoi tu es fait. Continue de t'exercer en magie, cela ne pourra que t'être bénéfique. Et ne m'en veux pas.

Amicalement,

Bab.



(La fiante de bouloum ! Il aurait pu au moins me dire au revoir !)

Je froissai la lettre de colère et la jetai de toutes mes forces derrière le comptoir. La boule de papier fut projetée contre une bouteille en équilibre instable posée sur l'étagère, et la fiasque oscilla plusieurs fois avant de s'écraser dans un bruit de verre brisé en délivrant son contenu sur le sol.

Une sueur froide descendit le long de ma nuque. Je me sentais idiot. Rapidement je jetai un oeil autour de moi, personne ne semblait avoir prêté attention à l'incident et le tenancier était reparti dans la cuisine. Quelque peu soulagé, je sautai du comptoir, pour récupérer la boule de papier, preuve trop évidente, et filai me cacher sous une table proche. Je relus la lettre une deuxième fois.

(Quand même, c'est bizarre qu'il parte comme ça, sans prévenir. Qu'est ce qu'il va y faire à Bouhen. A part Chantelierre, il ne connait personne non ? Peut-être qu'il a juste besoin d'être seul et que j'étais de trop. Il a du se souvenir de ce qu'il m'a raconté au port de Bouhen et ça le mettais mal à l'aise d'être avec moi ... Qu'est ce que tu en pense Toal ?)

La faera ne répondis pas.

(Toal ?)

Aucune réponse. Le silence régnait dans ma tête, aucune voix cristalline ne venant l'encombrer.

(Toal, tu m'écoutes ? ... Hé !!)

M’impatientant de plus en plus, j’insistai. Je pensai tellement fort que la phrase sorti inopinément de ma bouche :

"Tu vas me répondre, sale poil de croupe de minotaure !?"

Des voix étonnées s'élevèrent au-dessus de la table tandis que celle de Toal réapparaissait dans ma tête.

(EXCUSE-MOI, cher Psylo. Mais je ne peux ET me concentrer ET blablater avec toi. Je sens une présence étrange ici ... Mais je dois en être sûr, va par là.)

(Par là où ? T'es malin, mais je peux pas voir où tu veux que j'aille !)

(Retourne vers l'escalier.)

(Et pourquoi je ferais ce que tu me dis ? C'est moi ton maître non ? C'est moi qui décide.)

(Pfff ! T'es pas possible quand tu t'y mets ! Je te dis qu'il faut aller par là, tu me fais confiance non ? Alors s'il te plait, retourne vers l'escalier.)

Je m’exécutai en ronchonnant.

(Hmpf ! Franchement, je me demande qui doit suivre qui ...)

Alors que je me faufilais, slalomant entre les pieds de chaises, de tables et de grand-dadais, la faera me stoppa.

(Tu vois cette jeune fille là-bas ? Celle avec les longs cheveux noirs et la grande Naginata.)

(La grande quoi ?)

Je n'attendis pas de réponse de la créature, car je voyais très bien de qui il voulait parler. A deux ou trois mètres, une frêle jeune fille au teint clair était assise et dévorait son petit-déjeuné avec appétit. Ses longs cheveux sombres et droits étaient attachés en une queue de cheval qui retombait le long de son dos et une épaisse mèche recouvrait la moitié de son visage, cachant par la même occasion son oeil droit. Elle portait une armure de plaques qui laissait peu de place à l'imagination, mais qui semblait vouloir tout de même protéger les points les plus sensibles du corps de la jeune femme. A ses côtés reposait une arme qui me semblait bien lourde à porter pour un tel gabarit : une longue lance qui se terminait en une large lame acérée. Sûrement ce que Toal appelait "Nagi-machin".

(Ouais, je la vois. Et bien qu'est ce qu'elle a de si important cette fille ?)

(Va lui parler.)

(Quoi ? Mais non, j'ai rien à lui dire.)

(Va lui parler je te dis.)

(Hé ! T'as qu'à y aller toi-même, je suis pas ton messager !)

(Sois pas idiot. Je peux pas parler à n'importe qui tu le sais bien. Si tu veux pas finir sur un bûcher pour sorcellerie, tu ferais bien de me rendre ce service.)

(Non.)

(Roh ! Mais t'as décidé de me rendre la vie impossible toi, aujourd'hui ! Très bien, tu l'auras mérité.)

Tout à coup, la luciole blanche émergea de mon pendentif et tournoya autour de moi. Elle se posa sur ma main et je fus soudainement soulevé du sol par une force incroyable. Un petit vol plané plus tard, et je me retrouvai sur la table de la jeune fille. Mon atterrissage forcé ne fut pas sans dégâts, et j'envoyai valdinguer une bonne partie de la pitance en m’étalant sur la table.

C'est à ce moment précis que l'aubergiste, m'ayant enfin retrouvé, m'apporta mon petit-déjeuné commandé plus tôt. Gêné, je me munis de mon plus beau sourire, et me grattant le derrière de la tête, je lâchai à la jeune guerrière :

"Heu ... Je peux m'asseoir ici pour prendre mon petit-déjeuner ?"

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Dernière édition par Psylo le Mer 8 Juin 2011 04:38, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 14 Mai 2011 05:24 
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Bonheur, oui, je ne pouvais pas être plus heureuse qu'en ce moment, devant une table bien garnie, un morceau de pain dans la bouche et un énorme bout de jambon dans la main droite. Comme quoi, il en fallait parfois bien peu pour se sentir bien. En plus de cela, pour la première fois depuis mon réveil quelque peu brutal, Hoshi était silencieuse, ne parlait plus du tout, mais j'étais tellement concentrée sur mon repas, que je n'y prêtais pas vraiment attention. Une vive activité régnait dans l'auberge et j'étais là, au milieu de la populace Kendranne, parfaitement invisible aux yeux des autres, ce qui n'était vraiment pas pour me déplaire. Enfin, les choses ont vite changé. Sans que je pusse comprendre comment, la nourriture sur ma table vola dans tous les sens, n'épargnant pas mon visage et tous le reste. J'étais bouche bée. Un petit lutin, car oui, sans aucun doute, s'en était un, se tenait là, devant moi, les fesses dans une assiette. Je le fixai d'un regard incrédule, la bouche grande ouverte et toujours pleine de pain à moitié mâché. C'est le moment que choisi mon agaçant Faera pour prendre la parole et me tirer de ma rêverie.

( Ferme la bouche ma grande, c'est qu'un lutin. Bon d'accord, c'est pas commun comme arrivée, mais ce n'est qu'un lutin..Pourtant, je suis sûre qu'il y a autre chose.)

La petite voix dans ma tête me fit réagir au quart de tour et dans un sursaut, j'avalai tout le contenu de ma bouche. Ce qui devait arriver arriva et, pendant un instant, le morceau de pain resta coincé en travers de ma gorge. Après moult efforts et alors que mon visage commençait à virer au rouge, la boule qui obstruait mon oesophage parvint à descendre et je reprenais lentement mon souffle.

( Ouais, je m'y attendais pas c'est tout! Mais bon, il a pas l'air bien méchant .)

(Bien sûr qu'il n'est pas méchant, mais j'ai un sentiment étrange et c'est pas sans me rappeler quelque chose, mais oublie ça, tu ferais peut-être mieux de lui répondre si tu veux pas passer pour une idiote, bien que ce soit sans doute déjà le cas hihihihi !)

(Raaah, c'est fini oui !)

Aussi énervante qu'elle pouvait être, Hoshi avait raison. Reprenant mon calme et enlevant doucement la tranche de jambon qui avait atterri sur ma tête, je rendis son sourire au lutin et lui faisant signe de s'asseoir lui dis:

" Fais comme chez toi petite chose. Moi c'est Milyah, je viens d'Oranan et toi?"

(Pas mal comme réponse, mais je suis pas sûre que le "petite chose" va plaire, enfin après, c'est ton problème hihihi.)

(Chuuuuuut, si c'est t'es si maline, va lui faire la conversation au lutin!)


(Ah non non non c'est pas possible ça, je peux pas me montrer, enfin, pas tout de suite, faut voir, en attendant, tu te dé-brou-illeuh!)

(Sympa, merci !)

Mais déjà, Hoshi ne parlait plus et je restais là, devant le lutin, attendant une quelconque réaction de sa part.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 17 Mai 2011 01:51 
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Quelque chose n'allait pas.
Quelque chose avait réveillé Sharis. Quelqu'un lui voulait du mal, il le sentait. Quelqu'un voulait du mal à sa famille. Terrifié, le jeune varrockien prêtait l'oreille à la recherche du moindre bruit suspect. Rien.
Mais quelque chose n'allait pas, au point qu'il ne trouvait plus le sommeil. Il fixa le plafond en pierre de sa chambre, dans le manoir. Peut-être que si il se concentrait suffisamment, il écarterait le danger.
Le jeune Sharis, 8 ans, était troublé par quelque chose qui le dépassait. Un vent de malheur dans la maison familiale qui avait touché son instinct hypersensible enfantin. Le changement, le malheur, la mort, la trahison, tout cela sous la forme d'un sentiment confus qui naissait dans sa poitrine. Il fallait faire quelque chose, être brave comme Papa à sa place. Il ne voulait pas réveiller son père, car sa colère serait terrible. Il allait remédier au Vent de Malheur lui-même et rendrait sa famille fière. Il serait fort et courageux comme son frère.
Empli d'une détermination nouvelle qui n'effaçait pourtant pas son angoisse primale, Sharis, écartant sa couverture, son dernier refuge dans l'inconnu de cette nuit sans lune, se releva lentement sur son lit. Il fixa la porte de sa chambre. Il n'avait jamais aimé cette porte en bois noir qui, une fois le jour tombé, semblait aspirer le peu de lumière existant et formait une entité qui le terrifiait. Il fallait pourtant faire face, car la menace était de l'autre côté.
Il déposa finalement ses pieds nus sur le plancher de la chambre, prit son courage à demain, et quitta son lit. Il n'avait plus rien auquel se raccrocher et devait avancer pas à pas vers la Porte, dans cette pièce qui lui semblait sans fin et la peur au ventre. Plus il s'approchait, plus elle semblait menaçante, dévorant la lumière des alentours, gouffre sans fond, monstre sans pitié. Le jeune varrockien se laissa finalement aller à la panique et termina son parcours en courant, les mains en avant pour enfin s'agripper à quelque chose de tangible, de rassurant.
Ses doigts, touchant la Porte, ne rencontrèrent que le vide. Il tomba en avant, hurlant de terreur, emporté par son pire cauchemar.


Hurlant toujours, Sharis se redressa en sueur dans la petite chambre de l'auberge. Il mit plusieurs minutes à reprendre ses esprits, tant le cauchemar avait semblé réel, tant il s'était senti emporté par cette Porte dont il avait tout oublié juqu'à cette nuit ; la peur enfantine qu'il éprouvait à son égard semblait avoir traversé le temps et l'espace pour revenir jusqu'à lui, amplifiée à l'extrême, écho d'un passé lointain. L'expérience était réellement terrifiante, d'autant plus que le sentiment de menace était encore bien réel, couplé à l'impression d'être observé dans l'ombre.
Impression qui ne disparaissait décidément pas, et pour cause. Un homme, semblait-il au vu de la silhouette, l'observait depuis son chevet.
Sharis poussa un deuxième hurlement tout en cherchant désespérément la dague qu'il n'avait pas à ses côtés.

- Du calme. Je ne suis pas venu t'égorger dans ton sommeil, sinon tu penses bien que ce serait déjà fait... Et si tu continues à hurler comme un goret qu'on étrangle, je pourrais bien changer mes plans.

Le varrockien, ignorant un moment le visiteur, se força à retrouver une respiration normale. Par delà son angoisse, il n'aimait pas être vu en telle position de faiblesse, et ce vestige d'arrogance subsistait même dans une situation aussi difficile.
Sa contenance retrouvée, le jeune homme se décida enfin à prendre la parole.

- Par Meno, que voulez-vous ? Que faites-vous ici ? dit-il. Il craignait de déjà connaître la réponse, bien que le comportement de l'homme lui faisait penser le contraire. Celui-ci sembla deviner le cheminement de ses pensées.

- Je ne suis pas venu pour la récompense, non. J'ai besoin de Toi. Quelqu'un lui veut du mal.

Cela étant, le visiteur nocturne alluma une bougie, révélant un des visages les plus typés que le voleur ait pu voir. L'homme, d'un âge indéchiffrable, avait un visage rusé, des petits yeux furtifs, un nez long et fin ; des mèches de cheveux gris s'échappaient de sa capuche pour venir recouvrir son faciès de façon peu élégante. De ses longues manches sortaient des mains horriblement mutilées et fripées, aux doigts recourbés et aux ongles excessivement longs. Vraiment, la comparaison qui lui venait directement à l'esprit était la physionomie...

- Un Rat, je sais. D'où mon surnom.

- Vous êtes... le Rat ? Vous êtes l'employeur d'Oscurio ? Alors vous êtes bien venu pour vous venger...

- Oublie-ça, ce n'est pas important, rétorqua le Rat d'un mouvement de la main. Il faut que tu t'occupes d'autre chose. C'est capital. Cela concerne le Roi.

- Le Roi ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Le Roi. Quelqu'un lui veut du mal. Il faut l'en empêcher.

La situation était par trop extravagante. L'intrusion, le motif, le rêve... Tout cela donnait un mal de crâne terrible au voleur qui regrettait déjà de ne pas avoir dormi dans un coin de ruelle et d'avoir laissé la luxure s'emparer de lui pour une journée en allant dormir à l'auberge.
Tout cela n'avait aucun sens, ce qu'il ne manqua pas de faire remarquer au Rat.

- Oh, ça en a. De toutes façons, tu n'as pas le choix, tu dois m'obéir. Les Ennemis du Roi vont s'en prendre à lui très bientôt. Ton premier assignement sera de récupérer un parchemin dans un bâtiment gardé par les Ennemis. Tu sauras de quoi je parle quand tu l'auras sous les yeux. Voici un plan pour arriver à destination.

- Je...

- Tu frapperas demain soir. Le Roi sera Vengé.

Sans même lui laisser le temps de réagir, le Rat souffla la bougie et redevint une ombre anonyme qui disparut bientôt de son champ de vision. Dans la pénombre la plus complète, Sharis n'entendit même pas le bruit de la porte qui se referme, seulement entouré d'un silence pesant.
Il tourna et retourna la situation dans sa tête pendant une heure, cherchant une explication, tentant d’examiner le parchemin malgré l'obscurité. Pourquoi lui ? Quels "ennemis" étaient donc assez puissants que pour menacer Solennel lui-même ? Quel bénéfice le Rat tirait-il de l'opération ? Bien évidemment, cela ne lui apporta aucune réponse et il se recoucha, frustré et angoissé.
Il ne trouva pas le sommeil de la nuit. Chaque fois qu'il tentait de fermer les yeux, l'image de la Porte se dessinait dans son esprit et semblait l'aspirer vers une dimension d'indicible horreur .


Sharis quitta sa chambre aux premiers rayons du soleil, rongé par l'angoisse. Il manquait évidemment de sommeil mais ce n'était pas là ce qui le tracassait le plus... Avant de quitter l'auberge, poussé par la curiosité, il s'adressa à l'aubergiste, qui était en train de couver ses clients lève-tôt d'un regard bienveillant.

- Auriez-vous entendu des bruits étranges cette nuit ?

- Quel genre de bruits ?

- Une porte qui claque... Des cris, répondit Sharis après un temps d'hésitation, avant de regretter amèrement d'avoir accosté le tenancier. De telles remarques ne manqueraient pas d'attirer sa suspicion. Elles pouvaient même sonner comme une menace à peine voilée. L'homme le fixa un instant sans répondre ; le voleur ne put déchiffrer son expression.

- Non, laissa-t-il finalement tomber, avant de lentement se retourner et de vaquer à ses occupations. Il semblait manifestement vouloir éviter les ennuis.
Le varrockien ne tenta pas plus sa chance et quitta avec hâte l'auberge.

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Dernière édition par Sharis Felahan le Mar 17 Mai 2011 17:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 17 Mai 2011 15:55 
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Milyah (Partie I)


Mon arrivée rocambolesque ne fut pas sans effet sur la jeune guerrière. Alors que j'étais vautré dans une assiette où se trouvait quelques minutes plus tôt un énorme morceau de fromage, elle me regardait avec des yeux ronds, sa bouche, grande ouverte, contenant encore des restes de son repas. Malgré ma situation désastreuse et mon entrée fracassante, je tentais de faire bonne impression, mon sourire toujours accroché au visage.

Elle déglutit soudainement, comme si elle venait de se rendre compte qu'elle avait l'air idiote à me montrer son déjeuné à moitié mâché. Mais son action se fit apparemment trop rapidement, car immédiatement après, elle se mit à tousser et cracher en essayant de déloger le morceau de nourriture coincé dans sa gorge.

Cela sembla durer une éternité, et je me sentais stupide, à la regarder ainsi s'étouffer à cause de moi. Je ressentis, pendant un moment, un sentiment de regret. J'avais un oncle qui était décédé, autrefois, en s'étouffant avec une endive cuite alors que mon père le faisait rire en imitant les orques d'Omyre. Une drôle de mort, pas très épique ... Je m'en serais voulu s'il en avait été de même pour cette si jeune humaine.

Je voulus un moment m'approcher pour lui taper dans le dos, mais elle s'arrêta soudain, ayant enfin réussi à se défaire du bout de pain étrangleur. Le visage rougi par l'effort, elle me rendit mon sourire et m'invita à m'asseoir :

" Fais comme chez toi petite chose. Moi c'est Milyah, je viens d'Oranan et toi?"

J'allais ouvrir la bouche pour rétorquer que la petite chose, elle pouvait se la mettre où je pense, quand Toal, qui avait disparu dans mon collier dès que j'avais atterri sur la table, me coupa soudain :

(Sois poli avec elle. C'est une gentille fille, tu vois bien ! Peut-être pas très adroite, mais gentille.)

(Nan mais, elle me qualifie de "petite chose" aussi ! Je croyais que les Ynoriens était super polis, tu parles !)

Je choisis tout de même de suivre le conseil de ma faera, et arborant un sourire gêné, lui répondis :

"Heu ... Merci. Moi c'est Psylo, je viens d'un petit village au nom imprononçable à côté de Bouhen."

Je m'assis de l'autre côté, à même la table puisque ces chaises de grand-dadais étaient toujours trop basses pour moi. L'aubergiste déposa une dizaine de tranches de pain grillées et un gros pot de miel qui faisait frémir mes papilles rien qu'à l'odeur. Je tendis la main et poussai le pot vers la jeune guerrière.

"Je suis vraiment désolé pour votre petit-déjeuner. Je ne suis pas très adroit quand je m'y mets et les dégâts ne sont jamais loin ... En tout cas, je vous propose de partager le mien si vous le voulez. C'est la moindre des choses ..." ajoutai-je avec un sourire forcé.

(Pfff ! Comment tu veux qu'elle croie ça ? Même le lutin le plus maladroit que je connaisse n'atterrirai pas sur une table en bazardant tout comme ça ! Et puis tu vas finir par me dire à quoi rime tout ça ? J'ai pas que ça à faire moi !)

(Chuut ! J'essaie de me concentrer. Tu vois cette petite luciole posée sur son épaule ? Elle te parait pas bizarre ?)

J'observai la jeune femme. Sur son épaule droite reposait une petite luciole qui faisait vibrer ses quatre ailes translucides. Elle ne bougeait pas d'un poil, et cela me parut bien étrange. Les insectes n'était pas du genre à rester en place d'habitude. Peut-être que cette jeune guerrière était une éleveuse de luciole ...

Mais il y avait aussi cette drôle de sensation que me procurait cet animal. La même sensation que j'avais ressenti plus tôt avec Toal, lorsque celui-ci était sous la forme d'une rainette. Le sentiment que cette bestiole était douée d'une intelligence peu commune.

Cependant, l'état d'exaspération dans lequel je me trouvais, ne me donnait aucune envie d'aider mon compagnon magique. Je m'étais déjà ridiculisé pour lui, maintenant, il n'avait qu'à se débrouiller !

(Tu veux dire à part le fait qu'une humaine se balade avec une luciole sur l'épaule en plein milieu d'une auberge ? Non, je ne vois rien de bizarre dans cette bestiole.)

(Bon, fais lui la discussion pendant que je tire ça au clair.)

Il commençait à me courir sur la patate ce résidu de fluide alors qu'il me donnait des ordres sans rien expliquer ! Mon irritation était telle que je lançai :

"Fais lui la discussion ! Fais lui la discussion ! Je ne sais pas comment faire la discussion à une humaine moi, gros malin !"

Puis pensai :

(Et sinon, qu'est-ce qu'une jeune Ynorienne vient faire à Kendra-Kâr ?)

Je ne me rendis compte de ma stupidité que lorsque Toal rétorqua sur un ton navré :

(Pauvre imbécile ! Tu as parlé au lieu de penser et pensé au lieu de parler ! Maintenant, tu es sûr qu'elle va te prendre pour un demeuré !)

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Dernière édition par Psylo le Mer 8 Juin 2011 04:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 20 Mai 2011 20:22 
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J'avais entendu beaucoup de chose sur les lutin étant petite. De fabuleux petits êtres aux pouvoirs étranges, aux capacités surprenantes, très agile et surtout, adorant faire des farces. Psylo m'avait-il choisi comme cible? J'en doutais, car il semblait fort sympathique, mais avec les lutins, je savais qu'il fallait s'attendre à tout et pour ne rien ajouter à mon "inquiétude", Hoshi était toujours silencieuse.

(Hey oh, t'es là ?! Je suis censée faire quoi avec lui moi ? Je sais même pas ce qu'il me veut. J'ai du mal à croire qu'il ait atterri sur ma table par hasard....Hey! Tu m'écoutes ?!)

( Pas la peine de hurler, laisse moi faire et occupe toi du lutin !)

( Raaah, très bien !)

Je ne comprenais rien. Qu'avait-elle en tête, que voulait-elle faire ? Elle aurait pu m'en parler, mais non, madame n'en faisait qu'à sa tête et me laissait seule avec mon ignorance et un lutin sur les bras. Bon, d'accord, Psylo semblait être très gentil, le fait qu'il semblât un peu mal à l'aise était touchant, mais il m'avait pris au dépourvu en débarquant de la sorte, je ne savais pas quoi lui dire, ni quoi faire. Alors je restais là, silencieuse, jusqu'à ce que Psylo me proposât de partager son petit déjeuner.

"C'est gentil, mais j'ai suffisamment mangé. J'ai commandé bien trop de nourriture, mais mon ventre faisait plus de bruit qu'un garzok en train de ronfler. Merci quand même ."

Je fis un grand sourire au petit être, il commençait à me plaire. Quand soudain, une chose étrange arriva. Le lutin se mis à parler, mais je ne compris pas. Me parlait-il ? Dans ce cas, j'avais probablement raté quelque chose. Je n'eus pas vraiment le temps d'y penser plus longtemps. Hoshi, hurla dans mon esprit, sans crier gare, me faisant sursauter.

(JE LE SAVAIS!!)

(Ouah! Tu m'as fait peur. Es-tu folle? Qu'est-ce qui se passe ?!)

(Ce lutin, il a une Faera! Et si tu n'as pas compris ce qu'il a dit, c'est probablement qu'il a dit à voix haute ce qu'il aurait du penser.)

(C'est donc ça que tu cherchais depuis tout à l'heure ? Tu aurais pu me le dire plus tôt non ? Franchement, tu vas me rendre folle)

(Oui oui, on verra ça plus tard ma belle, continue de parler au lutin, je vais aller voir ma collègue .)

(Mais tu....Raaaaah)

De nouveau silencieuse, Hoshi s'envola et quitta mon épaule pour aller voleter près du lutin, lui tournant autour dans un étrange balai aérien, et elle finit par se poser sur un magnifique bijou que portait la petite chose. Je fixai la scène, concentrée, avant de me rendre compte du ridicule de la chose. Il fallait vite que je trouvasse quelque chose à dire, une banalité, n'importe quoi .

" Et que vient faire un lutin dans une si grande ville ?"

Bon, c'était classique, mais ça avait au moins le mérite de détourner l'attention de mon air stupide.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mer 25 Mai 2011 03:55 
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Milyah (Partie II)


La jeune humaine sursauta lorsque je prononçai cette dernière phrase. Une réaction bien étrange, je m'attendais plutôt à ce qu'elle se moque de moi. Lui faisais-je peur ? Un sourire sadique s'afficha sur mon visage à cette pensée. Elle devait connaître la réputation des lutins et avait la trouille quant à une hypothétique farce que je pouvais lui faire.

Tandis que je pensais aux innombrables idées facétieuses qui émergeaient à ce moment dans mon esprit, l'insecte de Milyah s'envola soudainement et se mit à me tourner autour tel un papillon au-dessus d'une flamme. Je le regardai faire pendant un bon moment, me tordant parfois le cou pour pouvoir l'apercevoir. Sa danse aérienne se termina lorsqu'elle se posa sur mon pendentif.

Surpris, je me reculai brusquement, mon postérieur se retrouvant au bord de la table. Je moulinai de mes deux bras pour retrouver l'équilibre, sentant la gravité m'attirer irrémédiablement vers le sol de la taverne, mais cela ne suffit pas et je me retrouvai bien vite allongé par terre, sous la table.

D'en bas, j'entendis l'humaine me poser la même question que je voulais lui demander quelques secondes plus tôt :

" Et que vient faire un lutin dans une si grande ville ?"

A laquelle je répondis en remontant tant bien que mal sur la table :

"Hé ! Dites ! Vous pourriez pas dire à votre machin de ne pas m’agresser comme ça ?"

La luciole voletait à présent devant mes yeux, m'obligeant à la chasser de la main. Chose inutile puisqu'elle revenait inlassablement se pavaner dans mon champ de vision.

(C'pas un machin, sinistre idiot ! Elle s'appelle Hoshi, et c'est une faera comme moi ! Elle vient de me le dire. D'ailleurs, je la connais très bien, elle est super gentille et a de grands pouvoirs, alors fais attention à ce que tu dis !) s'indigna Toal.

(Quoi !? Ce truc-là, c'est une faera aussi !? Et elle là, la guerrière, c'est sa maîtresse ? Je croyais que les faeras étaient super rares, tu parles, à peine j'apprends votre existence que j'en croise deux !)

Mais déjà, Toal ne m'écoutait plus, il était sorti de mon pendentif pour aller voleter aux côtés de sa collègue. Les deux lucioles se tournaient autour dans un ballet aérien qui me rappelait une parade amoureuse. Je me retrouvais seul en face de la jeune guerrière qui semblait tout aussi embarrassée et perplexe que moi. Apparemment, les deux consoeurs qui venaient juste de se retrouver n'étaient pas prêtes de se quitter, on le savait tous les deux, alors autant essayer de faire connaissance nous aussi.

"Bon, nous avons quelque chose en commun semble-t-il ..." dis-je simplement.

Je ne me sentais pas à l'aise dans cet endroit, et des regards commençaient à se poser sur notre table. Il faut dire aussi qu'une jeune humaine à moitié nue accompagnée d'un lutin et de deux lucioles luminescentes et dansantes, c'était un spectacle plus qu'incongru.

"Ça vous dit d'aller faire un tour dehors ? Je ne me sens pas à l'aise ici, et j'ai hâte de visiter Kendra-Kâr. Et pis ces deux là ..." dis-je en lui montrant les deux insectes volants "ils vont finir par nous attirer des ennuis."

Sur ces mots, je trempai quelques tartines dans le pot de miel, et les emballai dans un chiffon propre que j'avais sorti de mon sac. Puis j'ajoutai, comme pour lui signifier qu'il s'agissait là d'une question à laquelle je n'attendais qu'une réponse positive :

"Par contre, ça m'arrangerait si je pouvais me poser sur votre épaule. Parce qu'avec vos jambes de grand-dadais, vous allez trop vite pour moi. Et j'ai pas vraiment envie de courir de si bon matin."

Ma question ne laissait que peu de liberté de réponse et la jeune guerrière avait tout intérêt à répondre favorablement vue l'humeur dans laquelle je me trouvais.

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Dernière édition par Psylo le Mer 8 Juin 2011 04:45, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 27 Mai 2011 03:06 
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[:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.

Amenth avançait le long d'un couloir sombre. L'air autour de lui était humide et chaud. Le sol était poisseux et ses pieds semblaient s'y enfoncer. Sa vision, pourtant affutée, se limitait à un peine un mètre devant lui. Il avançait presque à l'aveugle, chacun de ses pas laissant échapper un *schrouik* visqueux. Plus il avançait, plus le couloir rapetissait, l'obligeant à courber l'échine pour ne pas toucher la paroi huileuse qui s'étendait au-dessus de sa tête. Quelques instants suffirent pour que le voleur eut à ramper sur le sol. Les parois se collaient à ses vêtements et entravaient sa progression. Au bout d'un moment, le passage devint tellement étroit qu'il dut s'enfoncer, tête la première dans la matière molle et gluante dont était constitué le goulot. Il s'extirpa du passage, tel un fœtus venant au monde, et atterri à plat ventre sur un sol dur et froid comme de la glace.

L'elfe se releva et observa autour de lui. C'était le noir complet. En absence du moindre repère, il ne pouvait dire s'il voyait loin ou si sa vision ne dépassait pas le bout de son nez. Cependant, il pouvait très facilement distinguer, ses mains, ses pieds ainsi que le reste de son corps comme si lui seul était éclairé d'une puissante lumière tandis que le reste de ce qui l'entourait était plongé dans la plus profonde obscurité. Ses yeux d'elfe, qui était pourtant habitués à y voir clair dans la pénombre, n'y pouvaient rien. Il était plongé dans le néant.

Rapidement, un son parvint à ses oreilles. C'était des pleurs, ceux d'un enfant. Non ! Ceux d'un nourrisson. Il essaya d'en identifier la provenance, tournant sur lui-même en scrutant la pénombre. Les pleurs étaient de plus en plus perceptibles, s'incrustant dans la tête du voleur en un écho insupportable. Soudain, il aperçut du sang. Une trace de sang s'étendait à quelques mètres devant lui. Du sang qui n'était pas là quand il était entré. Il s'en approcha prudemment. La trainée s'étendait au loin et disparaissait dans l'ombre, formant une ligne écarlate continue et un chemin tout tracé. Il suivit ce chemin, à la fois poussé par la curiosité et par une envie irrémédiable de porter secours à cet enfant.

Alors qu'il continuait d'avancer en suivant la ligne de sang, les pleurs s'intensifiaient. Ils devenaient insupportables. Les sons faisaient vibrer les tympans du jeune elfe, créant un bourdonnement qui venait s'ajouter au son strident. Il accéléra le pas, pataugeant dans la trainée écarlate, puis il se mit à trotter, les pleurs semblaient à présent s'être transformés en hurlements de douleur. Le voleur courait maintenant, les yeux rivés sur le chemin sanglant qui le menait tout droit vers l'épicentre des cris. Il s'arrêta soudain, le fil d'Ariane avait fini sa course au beau milieu d'un océan d'hémoglobines. Le liquide rouge et poisseux s'étendait à perte de vue et devant l'elfe, un coffre bien ouvragé était posé, sur le sol. Les pleurs venaient de l'intérieur. Le voleur s'approcha fébrilement, et tendit une main tremblante vers la poignée et l'ouvrit. La puissance du hurlement était à son comble, l'elfe posa ses deux mains sur ces oreilles afin de les protéger, mais le son s'était tu.

Il jeta alors un œil dans le coffre, puis recula brusquement pris un sentiment de terreur et de dégoût, tombant sur les fesses et pataugeant dans la marre de sérum vital qui tachait ses vêtements. Il resta là un bon moment, le visage couturé d'un affreux rictus d'horreur. Puis, reprenant du courage, pencha la tête dans le coffre une nouvelle fois.

Une tête s'y trouvait, mais une tête sans son corps. Une immonde tête toute verte et entachée de sang. Il reconnu le visage. C'était l'orc qui l'avait agressé, celui-ci semblait avoir été décapité sauvagement et avec un instrument non prévu à cet effet. Des morceaux de peau arrachée entouraient la plaie tandis que deux énormes veines saillantes laissaient couler le liquide rouge avec abondance. La colonne vertébrale semblait avoir été tout simplement broyée par l'objet qui avait servi à décapiter l'orc.

Alors qu'il observait le sinistre spectacle, Amenth vit les yeux de bouger, puis s'ouvrir. Il fut pris d'effroi et resta tétanisé. État qui ne s'améliora pas lorsque la tête ouvrit la bouche dans une effusion d'hémoglobine et prononça ces paroles, plantant ses yeux dans ceux d'Amenth :

"C'est moi ! Je les ai tué ! Je les ai tous tués ! Tous !"


C'est à ce moment que le voleur se redressa sur son lit. Il était en sueur. Le rêve qu'il venait de faire était l'un des premiers de sa vie (ne dormant pas, comme ceux de sa race) et ce n'était pas, du moins l'espérait-il, le meilleur que l'on puisse faire.

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Amenth Loora, Elfe Blanc, Voleur

«Je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi... J'aurais pu être noir.»
Ray Charles


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 31 Mai 2011 00:40 
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Alors que Hoshi continuait de voler autour du lutin et ce dernier, comme gêné, effrayé ou encore intimidé par ma Faera, bascula en arrière pour se retrouver le cul par terre. Je ne pus m'empêcher de rire de la situation, une main devant la bouche, essayant tout de même de me faire discrète pour ne pas vexer mon petit compagnon. Alors qu'il remontait sur la table, Psylo m'invectiva, me priant de faire en sorte que Hoshi le laissât tranquille.

J'avais ouïe dire que les lutins pouvaient parfois avoir un sale caractère, mais il fallait avouer que c'était fort surprenant. Surprise, je ne su pas quoi répondre sans l'immédiat et c'est Hoshi qui vint me parler avant que je pusse m'adresser au lutin.

(Hey, c'est bien une Faera, en plus c'est une vieille connaissance. Il y a quelques dizaines d'années on était un peu comme, Laurel et Hardi, Starsky et Hutch, Tic et Tac, enfin on était assez proches quoi .)

Les propos de Hoshi étaient bien étrange. Elle me citait des noms comme si j'étais censée les connaitre, comme s'ils étaient le genre de personnes que tout le monde connais, mais j'avais beau réfléchir, je ne comprenais rien.

(Hein ?)

(Non laisse tomber, tu peux pas comprendre, je me suis un peu emportée, enfin t'as compris l'idée quoi. Le lutin l'a appelé Toal. C'est un Faera sympa, t'en fais pas. Je dis un, parce qu'il a plus tendance à prendre des traits masculins, mais bon, c'est secondaire.)


(Bref, étrange coïncidence...)


(Bon, silence radio pour le moment compris ?)

(Hey, c'est pas censé être moi le maitre dans notre duo ?....Hey ! Tu me le paieras "ma belle" !)

Soudain, la Faera, ou plutôt le Faera de Psylo sortit du pendentif de se dernier pour venir voler aux côtés de Hoshi. Ils virevoltaient, zigzaguaient, sans vraiment se soucier du regard des autres. D'accord ils avaient l'apparence d'insectes luisant, comme on pouvait en voir partout dans les forêts...Justement, dans les forêts, pas dans une auberge Kendranne! Le malais montait, mais j'essayais de ne pas le montrer et je répondis le plus naturellement possible au lutin.

"Oui, Rana et Zewen avaient prévu notre rencontre, la Roue du Destin en a décidé ainsi et je suis sûre qu'il y a une raison à tout ça ."

Les regards se faisaient de plus en plus nombreux et les murmures ne tardèrent pas à suivre. Psylo proposa de partir, et au moment où je m'apprêtais à accéder à sa requête et à le laisser monter sur mon épaule, un évènement plus que déroutant se produisit. Un homme d'âge mûr entra dans l'établissement, défonçant à moité la porte. Il hurlait, et menaçait les clients de son épée. Je n'osais pas bouger, je ne savais pas comment agir. Mon rêve avait beau être de rentrer dans les armées Kendrannes, je n'étais pas habituée à tout ça, pas prête à gérer une telle situation. Que faisait la milice? Pourtant, bien que menaçant, l'homme avait tout sauf l'air d'être un mauvais bougre. Il était habillé de manière tout à fait classique, d'une simple mais élégante tunique verte, ses cheveux brun parsemé de mèches grises étaient propres et plutôt bien coiffés. Il ne semblait pas être quelqu'un de démuni à première vue, alors pourquoi agissait-il ainsi ? Il devait y avoir une raison, une explication plausible au fait qu'un homme comme lui agît de la sorte. Estimant qu'il ne devait pas être bien dangereux, je pris ma naginata en main et je m'approchais lentement de l'homme, prenant bien soin de mettre mon arme entre lui et moi.

(Mais t'es folle ?! Reste assise !)

(Je peux pas le laisser faire! Il risque de blesser quelqu'un, peut-être qu'on peut le raisonner, au moins jusqu'à ce que la milice arrive .)

(Je doute que tu arrives à le raisonner ma belle, mais bon, tâche juste de faire attention à toi .)


(T'en fais pas, je suis pas folle non plus .)


Lentement, sans faire de gestes brusques, je m'approchais, encore et toujours jusqu'à être en face de l'agresseur, ce dernier agitait son épée dans tous les sens en hurlant comme un dément.

"Monsieur, calmez-vous. Vous allez finir par blesser quelqu'un ."

Rien n'y faisait, l'homme continuait d'hurler et d'agiter son arme quand ses yeux se posèrent sur moi. Ils étaient grand ouverts et légèrement injectés de sang. Depuis combien de temps était-il dans cet état ? Que lui était-il arrivé ? Trop de question que je n'avais pas vraiment le de me poser. A ce moment, il n'agitait plus son arme dans tous les sens, mais il la pointait bel et bien dans ma direction.

" Arrière monstre! Vous n'aurez pas mon or! Je suis prêt à tous vous exterminer, viles créatures d'Oaxaca !"

Il commença à m'attaquer et je parais les coups tant bien que mal, comme si la force de l'homme était décuplée par sa folie. Les autres clients de l'auberge ne bougeaient pas et de toute façon, le fou les empêchait d'avancer tant ses mouvement de lame étaient amples et désordonnés. Je continuais de subir les assauts sans pouvoir réagir.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Jeu 2 Juin 2011 05:31 
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La femme, le fou et le lutin


Alors que je faisais allusion à notre point commun, la jeune guerrière me répondit que cela était dû au destin et qu'il y avait une raison précise pour que Zewen fasse en sorte que nos chemins se croisent. Le destin, le destin ... C'était quand même bien Toal qui m'avait envoyé dans son assiette !

Je m'abstins tout de même de lui faire la remarque. J'avais appris qu'il était en général préférable de ne pas entrer dans des débats religieux avec les humains. Ceux-ci accordent souvent beaucoup d'importance à ceux qu'ils vénèrent et douter des pouvoirs de ces derniers est bien souvent mal venu. Et puis, je l'aimais bien cette petite Ynorienne, je m'en serais voulu de la vexer !

A ma proposition de quitter l'auberge, je lus dans son visage comme un soulagement. Il me semblait qu'elle ressentait le même malaise que moi, à tel point qu'elle oserait même accepter qu'un lutin étranger grimpe sur son épaule. Décidément, il y avait des chances pour que je m'entende bien avec cette humaine.

Mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche pour me répondre, un grand bruit se fit entendre dans toute la pièce, nous faisant nous retourner pour observer d'où venait ce vacarme. C'était la porte de la taverne qui venait de s'ouvrir à la volée. Un homme déboula dans la pièce, renversant avec rage les verres et bouteilles qui se trouvaient sur le comptoir. Il poussait des hurlements insupportables et tout à fait incompréhensibles. Je sursautai alors qu'il dégainait son épée. Mais qu'est-ce qui se passait avec ce bonhomme ?

Mon angoisse monta à mesure que l'intrus menaçait les clients du bout de sa lame. L'atmosphère à l'intérieur de l'auberge s'était soudainement transformée. Les clients qui auparavant discutaient allègrement, riant, buvant et mangeant dans la joie et la bonne humeur étaient à présent tous figés, les mains à moitié en l'air, le visage fermé, silencieux. Quelques-uns reculaient dans le fond de la salle, s'écartant le plus possible de l'homme à l'épée, tandis que les plus courageux tentaient de s'approcher discrètement afin de le neutraliser. Quant à moi, je ne bougeais pas d'un pouce, à la fois tétanisé et surpris qu'une telle chose puisse arriver. Mais que voulait-il à la fin ? Je me rappelais à cet instant de la lettre que Bab m'avait laissée : "Méfies-toi des grand-dadais ... ", je comprenais mieux maintenant !

Soudain, ma voisine de table se leva, arme à la main, et se dirigea vers l'importun. Je la regardai faire, bouche bée, admirant son courage tout en me disant qu'elle courait à sa perte. Arrivée à sa hauteur, Milyah pointa son arme vers lui en lui demandant de se calmer. Il y avait peu de chances pour que cela fonctionne, d'ailleurs l'étrange individu lui lança un regard noir, tournant soudainement son arme et sa tête vers la jeune guerrière. De là où j'étais je pouvais facilement discerner ses yeux de fou. Était-il dérangé ? Halluciné ? Ce qu'il répondit me conforta dans cette idée :

"Arrière monstre ! Vous n'aurez pas mon or ! Je suis prêt à tous vous exterminer, viles créatures d'Oaxaca !"

Il se mit alors à agiter son arme en direction de Milyah. Bien que je ne fus pas expert en escrime, je pouvais juger des coups imprécis qu'envoyait le pauvre fou. Mais il était très imprévisible, aussi l'Ynorienne ne pouvait que parer, non sans mal, ses attaques. A la fois fasciné et terrorisé par la scène qui se déroulait sous mes yeux, je l'observais, toujours immobile et béa. Une petite luciole blanche vint scintiller devant mes yeux, m'obligeant à les détourner de l'esclandre.

(Oh ! Psylo ! Réveille-toi ! Fais quelque chose !!)

"Quoi ?" dis-je d'un ton absent.

La luciole vint se cogner contre mon front.

(Fais quelque chose, aide-là, elle va se faire blesser !)

Je secouai la tête comme pour me remettre les idées en place. La faera avait raison, je n'allais pas la laisser se faire massacrer ! Mais cet homme-là, il ne me semblait pas vraiment savoir ce qu'il faisait. Il était pris d'hallucinations, c'était certain ! Que faire alors ? Je ne pouvais pas le blesser, et les seuls sorts que je connaissais l'amocheraient non seulement lui, mais sûrement les personnes se trouvant à côté ... C'est alors que je me souvins que mon compagnon était, lui aussi, doué de magie.

(Toal ! Il parait que tu sais utiliser la magie, alors c'est le moment de faire tes preuves ! Essaie de le distraire avec quelque chose, mais surtout, ne lui fais pas de mal.)

(Ok, je vois très bien ce que je dois faire, bouche-toi les oreilles !)

Je m’exécutai juste à temps pour n'entendre qu'une partie du bruit qu'émit Toal alors. Et bien heureusement pour moi, car rien que le son que j'ouïs avec les mains sur les oreilles m'était insupportable. Une note très aiguë et affreusement puissante avait envahi la pièce. Toutes les personnes présentes grognèrent en se protégeant les tympans de leurs paumes. Le fou se mit à hurler de plus belle, tombant à genoux et se tenant la tête entre les mains, il avait lâché son arme dans la foulée.

"ARRÊTE ! ARRÊTE !" hurlai-je à l'intention de Toal.

Le son s'estompa instantanément et je criais alors dans la direction de Milyah :

"ASSOMME-LE ! MAINTENANT !!"

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Dernière édition par Psylo le Mer 8 Juin 2011 04:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 3 Juin 2011 21:50 
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Après une petite ballade sur les toits de la ville (les rues, c'est nul), Halkmir finit enfin par trouver l'auberge vers laquelle Pulinn l'avait envoyé. Il était un peu surpris par l'allure de l'établissement.

(C'est une auberge ça? Elle est... je m'attendais à quelque chose de plus..enfin moins...enfin bref..)


Quittant son perchoir après s'être assuré qu'aucun milicien ne patrouillait par là, il gagna rapidement l'entrée de l'auberge. Il avait l'habitude de ce genre d'établissements. Ceci dit, il était bien mieux entretenu que ceux qu'il connaissait.

Il grimaça en constatant qu'il y avait du monde, beaucoup de monde. Ça n'allait pas être simple de retrouver son contact et il était pressé. Errant à travers la clientèle, il commença ses recherches

(Alors..Veste verte et chapeau jaune..euh, non! Veste jaune et chapeau vert!...Où est ce qu'il se cache?...Y a pas idée de porter des habits pareils, franchement...)


Et c'est ainsi que l'espèce de lutin, accoutré d'habits aux couleurs or et grenat, continua a farfouiller entre les clients de l'auberge.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 14:27 
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Un homme doté d’une veste jaune et d’un chapeau vert était bien présent dans l’auberge. Sa veste était d’ailleurs un peu étroite pour sa carrure musclée. Il buvait une chope à une table reculée, dans un coin de la pièce principale. Les ombres de son chapeau masquaient ses yeux, et il avait un bouc noir taillé en pointe sur le menton. Il était seul…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 15:58 
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(Ha ben,ça aura été vite fait...)

Pas de temps à perdre, le petit mage fila jusqu'au bougre...en vérifiant quand même que personne d'autre ne correspondait à la description.

(ça m'étonne quand même que Pulinn côtoie un type avec cette allure! Ceci dit, elle connaissait aussi le vieux Baldy, alors...)

Se plantant devant la table du bougre, il l'observa plus longuement. Compte tenu du lieu et de son allure, le type devait pas mal voyager. Un guide? Comment allait il l'aider?

"Heu..."

(Zut, c'était quoi le mot de passe deja? Un truc qui s'envole...un... Mairleuh...C'est quoi un mairleuh? Bon peu importe!)


Posant les mains sur la table, il fixa intensément l'homme et clama avec plus ou moins d'assurance :

"Hep! Tu sais quoi? Le mairleuh prend son envol!

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 20:38 
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L’homme regarde dans ta direction avec un rictus peu amène lorsque tu te ramenas devant lui, posant tes mains sur sa table. Il leva vers toi son regard soupçonneux, mais lorsque tu prononças les mots, approximativement, que tu devais prononcer, il approcha sa tête de la tienne, et murmura dans un souffle :

« Va dans la chambre 2, à l’étage. Je t’y rejoindrai prochainement. Là, nous pourrons parler. »

Et il se rassied à sa place, l’air de rien, regardant autour de lui pour voir si personne ne l’avait vu.

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