L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 21:06 
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"euh ..ça marche!..."

Quittant la table aussitôt, le jeune mage tâcha de se frayer un chemin jusqu’à l'étage. En chemin, il s'offrit le temps d'observer les différents clients de l’établissement. Voyageurs et aventuriers... Peut être que d'autres partaient aussi pour les duchés? En tout cas il était impressionné par certains aux parures imposantes. Une fois monté, il longea les couloirs avec l'air d'un enfant perdu.

(chambre deux, chambre deux...tu parle d'un lieu de rendez vous.. J'suis pressé moi!)

Il finit par trouver la chambre. Il vérifia tout de même que personne ne l'observait avant d'entrer dans la pièce et en fit le tour en jaugeant son état. Il pris également soin de s'assurer qu'une sortie de secours était à sa disposition... La fenêtre était un peu haute mais...

Quelque chose ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas attendre, surtout que Pulinn comptait sur lui. Et ce bonhomme n'avait pas l'air commode...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 22:00 
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Tu ne dus pas attendre très longtemps. À peine trois minutes après ton entrée dans la pièce, la porte s’ouvrit lentement sur l’homme en jaune, qui la referma aussitôt derrière lui. À peine entré dans la pièce, il ôta sa chemise jaune trop petite et son chapeau vert, tout en pestant contre eux.

« Hmm… Foutu accoutrement ridicule. »

Se tournant vers toi, son torse nu dévoilant plusieurs cicatrices, il se mit à parler tout bas en s’emparant d’une chemise beige.

« C’est moi qui dois te faire sortir incognito de cette ville, au cas où quelqu’un voudrait t’suivre. Alors tu vas suivre mes consignes à la lettre, pigé ? J’t’amènerai ensuite à destination. »

Il boutonna sa chemise, et passa par-dessus une veste en cuir brun sans manches. Sitôt qu’il fut habillé, il ramassa un grand sac en toile épaisse, et te le tendit.

« Tiens, rentre là-dedans. Dans un sac, personne te verra. J’te porterai jusqu’à mon chariot, dans la rue, et on quittera la ville comme ça. »

Son ton n’avait rien de sympathique, et visiblement, son plan était l’unique envisageable…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 23:18 
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Halkmir s'autorisa à peine à marmonner quand l'homme se plaignit à propos de sa tenue.

(Bon, au moins on est d'accord là dessus)

Il l'écouta sans bouger, se tenant prêt à fuir au moindre soucis. Le type ne faisait rien pour paraitre sympathique et, même si ça avait été le cas, le petit mage avait appris à rester prudent dans de telles situations. Ceci dit, il avait l'air sûr de lui et à sa façon de s'exprimer, il faisait "professionnel".

Cependant, le garçon ne parvint pas à réprimer une grimace en voyant le sac. Quelques semaines plus tôt il avait fait la traversée depuis Tulorim jusqu’à Kendra Kâr dans un tonneau remplis de poissons salés, au fond d'une cale. Depuis, les espaces exigus lui donnaient le mal de mer et une soif insupportable. De fait, il hésita un temps, mais face à l'expression du passeur, il finit par céder.

"C'est vous le chef, chef. Mais J'espère qu'on est bien d'accord sur la destination..j'suis pressé moi!"


Sur ces mots, il se glissa avec souplesse dans le sac, s'y cachant parfaitement.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 5 Juin 2011 15:36 
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Dès que tu fus dans le sac, l’inconnu le ferma à l’aide d’une cordelette, et t’enferma dans l’obscurité. Il entreprit de te porter sur son dos, en grommelant sur ton poids, et sortit de l’auberge ainsi chargé. À l’extérieur, il te posa allongé sur une charrette, et tu pus bien vite entendre le bruit d’un attelage se mettre en route…

Près d’une demi d’heure plus tard, vous étiez sortis de la ville, et à distance raisonnable des murailles. Il entreprit de délier l’entrée du sac, te rendant ainsi ta liberté.

« Voilà, on est sortis. Maintenant, j’vais t’conduire jusqu’à ta destination… Dans les Duchés, c’est ça ? T’sais c’est où exactement dans les Duchés ? »

Il se mit à l’avant de sa charrette, et fit avancer son attelage de deux chevaux.

[Poste la suite dans ce sujet]

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2011 17:43 
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<Premier pas à Kendra Kâr>

À peine avais-je passé la porte de l'auberge que le bruit des couverts se frappant contre les autres me parvinrent aux oreilles. L'endroit était étouffant mais l'odeur de la cuisine était plus forte que le vacarme. Je me dirigeai vers le comptoir où l'aubergiste était en train d'essuyer des vers, un torchon posé sur son épaule tomba et lorsqu'il se redressa, il m’aperçut. Il resta un instant complètement muet, sans doute mes yeux. Je ne battais pourtant pas des cils pour jouer à l'elfe effarouchée, mon cœur appartenait de toute façon à un autre. Après une petite minute il se rendit compte de ce qu'il se passait et il se ressaisit.

"Oh ! Je vous pris d'excuser mon impolitesse mais...

Ne vous inquiétez pas, j'ai... L'habitude disons. Serait-il possible d'avoir une assiette de votre plat du jour ?

Bien sûr ! Allez vous asseoir, je vous l'apporterai.

Merci bien. Tenez !"

Je déposai l'argent que je devais pour le repas et me dirigeai vers une table et m'assis en prenant bien soin de ne pas laisser mon bâton à la porté d'un quelconque voleur. Même si je venais de loin, je n'avais pas une confiance aveugle en les habitants de cette belle cité. Les tables étaient longues et les bancs étaient loin d'être confortables mais je réussis néanmoins à me trouver un coin tranquille. À l'opposé de l'endroit où je m'étais assise, un grand feu brûlait dans une magnifique cheminé sur laquelle était posés divers objets semblant appartenir à la famille qui tenait cette auberge depuis des générations apparemment.

Tous les clients bavardaient en buvant des boissons alcoolisées et la fumé, des gens qui fumaient, encombrait l'air de la pièce et je peinais à respirer. J'observais minutieusement la salle et les gens qui s'y trouvaient. Tous semblaient s'amuser et rigoler mais je n'avais pas la tête à ça. Le bruit me donnait mal à la tête et alors que j'envisageais la possibilité de partir, l'aubergiste arriva avec le plat que j'avais commandé ainsi qu'un grand verre de vin.

"Et voilà ! Notre spécialité accompagné d'un verre de vin pour me faire pardonner mon impolitesse de tout à l'heure.

C'était inutile voyons ! lui répondis-je gênée.

Ah ah ah ! J'insiste.

Très bien... Merci."

Il repartit à son comptoir et me laissa seule pour déguster mon plat. La viande était comme je l'aimais, saignante et fondante accompagné de légumes frais tout juste cuisinés. Je sentis la chaleur de la viande envahir ma bouche puis elle coula dans ma gorge. Cela me fit un bien fou et je savourais mon plat jusqu'à la dernière bouchée. Le vin, lui, resta dans son verre. Je ne buvais pas d'alcool, je n'aimais pas ça. Assise sur mon banc, je réfléchissait à un moyen de retrouver l'homme que je cherchais. Il m'était apparut pour la première fois sur Naora et je me trouvais à Kendra Kâr. Quelles-étaient mes chances de le retrouver ? Visiblement aucune mais céder à la fatalité n'avait jamais fait partit de mon caractère mais à cet instant je n'arrivais pas à trouver un point positif.

Il me fallait prier la déesse afin qu'elle m'apporte chance et succés dans ma quête illusoire pour retrouver l'homme qui occupait mes pensées depuis tant d'années déjà. Une fois que j'eux terminé mon plat, je me levai et sortis de l'auberge sans répondre au regard attristé que me lançait l'aubergiste face au vers de vin qui était resté plein et pris la direction du temple de Gaïa.


>suite

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~¤~¤~¤~Où que tu sois je te retrouverai...~¤~¤~¤~



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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 11:58 
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Mes pas m’amenèrent cette fois jusqu’à une auberge. Fébrile, j’y entrai. Mon corps était fourbu, mais mes récents achats avaient un effet motivationnel imposant sur mon esprit. Je n’aurais su trouver le repos sans avoir préalablement réglé tout ça.

Rapidement, j’étais monté dans une chambre, sans rien demander à manger ou à boire, sans m’attarder plus longuement sur de vains palabres. Et une fois dans cette chambre, j’avais étalé tous mes achats sur la couverture de laine du lit qui était le mien. Je me promis de ne dormir que lorsque tous ces achats seraient consumés.

Mon attention se porta premièrement sur les fioles de fluides, qui remuaient intérieurement par des volutes iridescentes. Celles de lumière étaient blanches, nacrées et lumineuses, alors que l’air était transparent, avec quelques reflets grisâtres. Elles étaient aisément reconnaissables entre elles… je les alignai soigneusement, d’abord les trois lumineuses, puis les trois aériennes, et je me lançai le défi de les boire toutes à la suite, sans faillir. Comme un fêtard devant une rangée de petits verres d’alcool fort à boire en cul-sec. De par mon ancien métier de tenancier de comptoir, j’avais déjà observé ces hommes, avides d’ébriété, se lancer ce type de projet. La plupart tombaient au sol avant d’avoir pu terminer. Une autre partie régurgitait le tout presque aussitôt. Et une toute petite minorité arrivait à tenir le coup, et poussaient ensuite un râle victorieux et viril pour se prouver à eux-mêmes qu’ils existaient. Typiquement humain, une fois de plus.

Mais pour une fois, je ressentais quelque chose de semblable, j’imagine, à ce qu’ils devaient ressentir dans ces moments-là. Une avidité certaine, une fébrilité causée par les risques du défi, et l’envie du résultat escompté. Chez eux, l’état d’ivresse, chez moi, l’état de grâce.

Et puis, d’un coup, ce fut parti. Je débouchai la première et l’avalai d’une traite, ne lui laissant même pas le temps d’agir pour ouvrir, et engloutir la seconde de la même manière. Arrivé à la troisième, j’avais l’impression que si j’ouvrais à nouveau la bouche, une vive lumière allait s’en échapper. J’engloutis tout de même le contenu de la fiole sans faillir. Mes membres picotaient, et ma tête commençait à tourner sévèrement. Je tremblai presque lorsque j’ouvris la première d’air. Pourtant, une volonté infaillible me poussa à la boire à son tour. J’eus la sensation qu’un ouragan de magie naissait en moi, dans ma bouche, dans ma gorge, dans tout mon corps. Je ne voyais presque plus rien lorsque j’ouvris la seconde, tant les étoiles colorées s’imposaient à ma vue. Après l’avoir bue, l’énergie ressentie en moi était telle que j’avais l’impression d’un trop plein d’air dans les poumons, d’un trop plein de vie en moi. Les deux magies se mêlaient entre elles et fluidifiaient mon sang. J’avais l’impression de ne plus savoir respirer. La dernière fiole fut celle qui clôtura le tout. J’ignorais où je trouvai la force de l’ouvrir et de l’engloutir, mais je le fis sans faillir. Jusqu’à la dernière goutte.

Alors, exhalant un soupir rauque, et me relevant d’un coup sec, je me sentis partir. Je titubai un instant, renversant une tablette de la chambre, et je m’effondrai sur le sol, sans la moindre conscience. Le trop plein de lumière m’avait amené à l’ombre. Aussi fébrile que j’étais, je perdis connaissance.

J’ignorai combien de temps j’étais resté ainsi. Mais la journée qui pointait à peine le bout de son nez était déjà passée quand je rouvris les yeux. Ça n’avait pas été un sommeil réparateur, et je me sentais encore plus fourbu qu’avant. Ma journée avait été engloutie par mon inconscience.

Pourtant, je trouvai le courage de ramper jusqu’à mon lit, où les cadavres des fioles vides traînaient sur les parchemins éparpillés. Je m’emparai du premier, et en brisai le sceau de cire. Son titre était évocateur : protection solaire. En lisant son contenu, des images mentales m’apparurent. Je me voyais, auréolé de lumière douce, vaillant et résistant, ne ployant sous aucun coup d’ennemi sombre et sans visage… Et j’appréciai cette vision. Je sentis le pouvoir du parchemin entrer en moi. Et ce fut ainsi pour tous les autres. Pour celui dénommé Trait de Lumière, je me voyais envoyer un faisceau de lumière destructeur sur ces mêmes ennemis d’ombres, afin de les détruire. Pour le sort nommé Lancé du Vent, je me vis armé d’une lance, et la projeter avec puissance et vitesse sur un ennemi éloigné. La magie régnait plus que la force, dans ce lancer.

Pour les suivants, mes visions furent plus paisibles, moins imprégnées de violence. Le premier, Télékinésie, me montrait un petit objet sans forme, que je soulevais par la force de la pensée. Le second, changement de voix, me fit entendre moi-même, en train de parler d’une voix qui n’était pas mienne. Celui dénommé connaissance ne m’octroya aucune vision, mais une certitude naquit en moi : aucun lieu n’aurait désormais de secret pour moi. Pareillement pour celui dénommé Méditation. Je ne vis rien que le calme que je pouvais reprendre aussitôt que la peur ou la haine m’avaient envahi.

Les trois derniers étaient plus des mises en scène de moi-même, dans des situations qui me semblaient surréalistes. L’Essence du Vent me faisait passer dans une faille étroite, avec un corps déformé et presque intangible. Le Super saut me faisait bondir en haut d’une falaise, et le Coussin de nuage me voyait tomber de cette falaise, et atterrir sur un duvet confortable, sans le moindre dégât. Cette vision acheva le courage qui résidait en moi. Allongé sur mon lit, enfoncé dans le matelas, au milieu de parchemins désormais vierges, et de fioles vides, je m’endormis longuement. Le sommeil, cette fois, fut réparateur, et paisible… Long.

_________________
- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 21:12 
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Je subissais les assauts de l'homme sans pouvoir réagir, mes bras commençaient à me faire souffrir et je sentais que je ne pourrais pas tenir longtemps. C'est alors que sans prévenir, la voix de ma Faera retenti dans mon esprit.

(Oulalalah, il faut que tu te bouches les oreilles ma belle!)

Toute mon attention était sur mon innocent adversaire et je n'arrivais pas vraiment à me concentrer sur Hoshi est ses propos. Pourquoi voulait elle que je me bouche les oreilles, je l'ignorais et je ne pu lui répondre autre chose qu'un (Quoi ?!) étonné. Pourtant, ma compagne insistait, se faisait pressante.

(Débrouille-toi comme tu veux, mais fais en sorte de te boucher les oreilles et vite, sinon, tu risques de comprendre ta douleur ma jolie.)

Je ne voyais pas du tout où elle voulait en venir et je me demandais même si elle ne se moquait pas de moi. Malgré tout, je sentais que je devais l'écouter. C'est alors qu'une occasion se présenta. L'homme en face de moi semblait s'épuiser, petit à petit. Ses coups se faisaient moins violents, moins précis. Alors, sans même chercher à comprendre, je décidai, lors d'une énième parade, de repousser l'homme fou. Ce dernier tituba et j’en profitai pour planter ma naginata dans le sol avant de me boucher les oreilles. L’instant d’après, je compris enfin pourquoi Hoshi m’avais poussé à la faire. Un son strident, tout bonnement abominable raisonna dans toute l’auberge. Même en ayant les mains sur les oreilles, le son était difficilement supportable et j’avais de ce fait, beaucoup de mal à tenir sur mes jambes. Je ne savais pas d’où provenais ce bruit abominable, mais il fallait que ça cesse. Quelques secondes plus tard, seconde m’ayant paru interminable, le silence revint et c’est alors que Psylo m’ordonna d’assommer le fou. En effet, en se bouchant les oreilles, il avait lâché son arme et était maintenant à genoux, devant moi.

(Mais dépêche-toi bon sang !)

La voix de ma Faera me fit reprendre mes esprits. Récupérant ma précieuse arme, d’un geste ample et rapide, j’abattis le manche de cette dernière sur le crâne de l’homme délirant. Tout étais finis et je restais immobile devant le corps inerte de l’homme, suffocante. Un sourire vint se dessiner sur mon visage et je me tournai alors vers le petit lutin.

« Merci Psylo, sans toi, je sais pas ce que j’aurais fait ! »

Je mis alors un genou à terre et tendis mon bras gauche pour que le petit lutin pusse monter sur mon épaule.

« Si tu es toujours partant, monte sur mon épaule. Je t’emmène où tu veux ! »

Tout en attendant que mon compagnon se vînt sur mon épaule, je regardai autour de moi. Il n’y avait pas beaucoup de dégâts matériels, mais beaucoup de personnes étaient apeurées et tremblaient dans leur coin. Il y avait de quoi après ce qu’il venait de se passer, mais ils ne pouvaient pas rester sans rien faire non plus.

« Tout va bien maintenant ! Surveillez cet homme et que quelqu’un aille chercher la milice. »

Un homme se leva et me fit un signe de tête avant de sortir de l’auberge en courant.

(Tu commences à t’habituer aux situations de crise ma belle, c’est bien ça ! Continue t’es la meilleure !)

( J’ai pas fait grand-chose, mais merci .)

(Te rabaisses pas comme ça, mais bon, trêve de bavardage, ne moisissons pas ici sinon on va passer des heures à s’expliquer avec les miliciens.)

Plus je passais de temps avec elle, plus je trouvais Hoshi étrange, mais en même temps, je m’attachais à elle. Etait-ce donc ça, la vie avec une Faera ?

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 01:53 
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La dame prend le fou, échec et mat


Le sort de Toal n'avait pas laissé indifférente la jeune Ynorienne qui s'était également protégé les deux oreilles de ses mains, abandonnant sa gigantesque arme plantée dans le sol. Ceci étant, elle mit un petit moment avant de s’exécuter, me laissant croire l'espace d'un instant que le petit stratagème ne fonctionnerai pas.

Fort heureusement, elle finit par agripper le manche de son arme et la détacha du sol. Puis, d'un mouvement impressionnant d'habileté et de grâce, elle fit tournoyer cette drôle de lance au-dessus de sa tête pour faire s'écraser le manche sur le crâne du sinistre fou toujours à genoux. Celui-ci s'effondra immédiatement sur le ventre en émettant un ultime grognement, puis se mit à ronfler bruyamment au bout de quelques secondes. Des soupirs d'ébahissement s'élevèrent dans la salle et je crus même percevoir un applaudissement timide. J'esquissai un sourire de soulagement mêlé de joie et d'amusement.

(Rappelle-moi de ne jamais vexer Milyah lorsqu'elle tient ce truc entre les mains !) pensai-je à l'intention de ma faera.

Un rire cristallin envahit mon esprit.

(Oui, je note. Mais je ne pense pas que ce soit du genre à retourner son arme contre n'importe qui ! Surtout que j'ai l'impression qu'elle t'a à la bonne !)

Comme pour confirmer ses dires, la guerrière revint vers moi et me remercia chaleureusement. En réponse, j'ôtai d'une main mon bonnet puis le portai sur mon coeur et entamai une courbette largement exagérée, faisant presque toucher le bout de mon nez au sol et agrémentant le tout d'un ironique :

"A votre service, mam'zelle !"

Puis je me relevai, tout sourire, pour ajouter en montrant du doigt ma faera :

"Mais c'est à Toal que reviennent tous les honneurs, car c'est lui qui t'as permis de porter le coup fatal !"

La petite luciole blanche dont je venais de prononcer le nom se mit à tournoyer plus vite que le vent autour de ma tête, me donnant un sentiment de vertige soudain. Milyah laissa échapper un petit éclat d'amusement avant de me proposer de grimper sur son épaule en tendant le bras pour me faciliter l’ascension. Je m'exécutai donc en répliquant :

"Oui, allons-nous en de cette auberge de fous et allons visiter la ville qui en est bien plus peuplée."

Puis je tentai de m'installer confortablement sur la guerrière, cherchant un endroit convenable entre les plaques d'acier pour y poser mon fondement. Une fois bien en place, assis en tailleur et m'accrochant d'une main à l'une des gravures de l'épaulette de Milyah, nous nous apprêtâmes à quitter l'auberge. La clientèle nous observait, quelque peu déboussolée et ahurie tandis que ma nouvelle compagne leur lançait un dernier conseil bien avisé. Devant leur airs d'enfant venant de voir Moura en personne, je ne pus m'empêcher de lancer une dernière espièglerie avant que nous ne quittions l'auberge.

"Hé ! Bande de moules pas fraîches ! On vient de vous sauver la vie ! Un petit merci ne vous donnerais pas d'aphtes ! Na !"

Je ne pus entendre de réponse car la porte se refermait déjà sur mon visage goguenard.

> Les rues de Kendrâ-Kâr

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2011 22:38 
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J'entrai dans l'auberge, un feu brulait dans une cheminée en face, de nombreuses tables étaient occupées, d'autres étaient libres. Je m'avançai vers le comptoir, une femme me toisa un moment.

"C'est pour quoi ?"

"Une chambre avec cheminé et un diné."

"Allez vous installé là-bas, on va vous servir."

J'obéis, en silence, et allai m'installer à une petite table près du feu. Je sentais sa chaleur me réchauffer. On me servit du ragout que je mangeai avec appétit, puis je fus conduit à une chambre. Un feu venait d'y être allumé, le lit était fait et la pièce aérée. Je fermai la porte derrière moi et tirai une chaise devant l'âtre. J'enlevai mes vêtement que j'étendis dessus, de sorte qu'ils puissent sécher durant la nuit. J'ajoutai des buches dans les flammes et me glissai dans les draps. Recroquevillé sur moi-même, je tremblai de froid, mais la chaleur emplissait mon corps petit à petit. La chaleur du feu, des draps et du sommeil. Sommeil qui ne tarda pas à arriver. Je m'y laissai aller, heureux de trouver la douceur d'un matelas.

Je suis dans la forêt près de Tulorim, là où j'allais chasser étant enfant. Je me retourne et vois le corps de ma sœur, je m'agenouille près d'elle et lui prend la main. Soudain elle se réveille et son aspect change, sa peau devient noir, ses cheveux vert. Elle ouvre les yeux, ils ont une couleur or. Une cicatrice apparait sur sa joue. Je déglutis en lâchant la main de cette nouvelle personne. Je me lève et recule.

"Bonjour Tthéo le Wielh."

"Vous... vous êtes Yuimen ? Le Dieu Yuimen ?"

Il hoche la tête. Immédiatement je m'agenouille avec respect face à l'être divin et je baisse la tête.

"Lève-toi Tthéo de Tulorim. J'ai quelque chose pour toi."

J'obéis, le Dieu tenait une feuille recouverte d'un curieux mélange. Il me l'applique sur l'avant bras gauche, je n'ose bouger, il retire ensuite la feuille, la mixture reste sur ma peau et commence à me bruler. Je crie, la douleur devint de plus en plus forte et de plus en plus difficile à supporter. C'était une sensation située entre la brulure et le froid. La même sensation que j'éprouvai en pensant à ma sœur, mais en sensation physique. Il s'approche d'un cours d'eau et me fait signe de venir. La rivière n'est semblable à aucune que je connais.

"Lave ton bras."

J'obéis et trempe mon bras dans l'eau et me le frotter. Une fois sortit de l'eau je remarque qu'un tatouage s'est incrusté sur ma peau.

"Qu'est-ce que ?"

"C'est pour toi. Je te montre que tu es différent, différent des autres humains, différent des autres rôdeurs. Tu es particulier et on a besoin de toi. Rends-toi à l'Ermitage.

"Où est-ce ?"

"A une heure de marche de Kendra Kâr, en direction de Bouhen. Adieu Tthéo de Tulorim."

Son image devient de plus en plus flou en face de moi jusqu'à ce qu'elle s’évanouisse définitivement.


Je pris une grande inspiration et me redressai. Ce n'était qu'un rêve. Un rêve étrange et quelque peu angoissant, mais également intrigant. Yuimen m'avait donné l'adresse d'un endroit. Ermitage. Qu'était-ce donc ? Je me recouchai. Une idée me traversa l'esprit. Mon bras, je pouvais vérifier si c'était bien un rêve. Je trouvai ça idiot, ce ne pouvait être qu'un rêve. Je levai mon bras gauche face à me yeux et fixai le dessin, le tatouage, l'image incrustée dans la peau. Il représentait une tête de chat. Une tête qui me fixait. Je poussai un cri autant de surprise que d'effroi et reposai mon bras. Ce n'était donc pas un rêve ? Ou peut être était-ce un signe de Yuimen. De tous les Dieux que je connaissais c'était lui mon préféré, même si je ne prenais jamais le temps de prier ou de penser à lui. Je n'estime pas que ce soit utile, je n'étais pas sûr de leur existence. Mais cette nuit là j'avais un doute.

(Je me rendrai à cet endroit ; Ermitage et je verrai si tout était vrai, si j'ai réellement rêvé ou si Yuimen m'a vraiment visité cette nuit pour me dire que je suis spécial.)

J'étais spécial et sans doute appelé à ne pas avoir un destin comme tout le monde. J'avais connu la gémellité et je considère cette expérience comme la plus importante et la plus douce de ma vie. Tout changerai à jamais. J'irai à Ermitage pour vérifier, par pure curiosité. Ermitage, même le son du mot semblait être attrayant.
Doucement et sur ces pensées, je me rendormis.

Je me réveillai au matin, le soleil se levait, je vis sa lumière à travers les volets de la chambre. Machinalement, pour vérifier, je regardai mon bras. Le visage de chat était toujours gravé dans ma chair, ses yeux me fixaient toujours, d'un regard insistant. Je clignai des yeux un moment avant de décider à me lever. Je tâtai mes vêtements, ils étaient secs. Je les enfilai et mis mes bottes et je descendis au restaurant. Je réclamai un petit déjeuner et je sortis de l'auberge pour me balader et peut être prendre une décision.


suite

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Dernière édition par Tthéo le Sam 25 Juin 2011 23:26, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 01:26 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Et ce long sommeil m’amena jusqu’en fin d’après-midi du jour suivant. Je me réveillai sans plus trop savoir où j’étais, ni si tout ce que j’avais vécu depuis ce sombre soir au Temple de Thimoros n’avait été qu’un immense cauchemar, ou si tout avait réellement eu lieu. Je me frottai la tête en observant les alentours avec circonspection. Je n’étais pas chez moi, ni même au Temple. Et les fioles brisées en bas de mon lit, ainsi que les parchemins vierges froissés sous mon corps me propulsèrent dans la réalité : tout avait été véridique, de a jusqu’à z. Du début à la fin. Je m’étirai avant de m’asseoir dans mon lit. Devais-je regretter d’avoir abandonné mon ancienne vie ? Que laissait-il, là-bas, à Tulorim, dans les relents d’alcool, de stupre et de sueur du Purgatoire ? Une amie, certes, mais combien d’ennemis, de personne que je haïssais au plus haut point, à commencer par mon ancien patron, Ivan le baveux, cette immonde limace véreuse. Oui, j’avais abandonné sans prévenir une amie aux mains de ce grossier personnage. Mais étrangement, je n’en ressentais qu’un maigre remords. Car cet abandon m’avait permis de me détacher de tout sentiment autre que l’ambition que je nourrissais de quérir du pouvoir de par le vaste monde.

Je me levai de ma couche, les idées un peu embrouillée, et jetai un coup d’œil dans les affaires de mon sac. Il était encombré de choses et d’autres qui me rappelaient par trop mon ancienne vie. Je devais m’en débarrasser. Aussi fis-je un classement dans mon sac : ce qui pouvait m’être utile, et ce qui ne me servirait plus. Il était bien un marchand dans cette grande ville qui accepterait de me reprendre tout ça…

Après un repas sur le pouce, au rez-de-chaussée de l’auberge, je quittai celle-ci, sans oublier de payer ma pitance et mon logement. Et je m’enfonçai dans les rues blanches de la cité pour quérir un magasin où je pourrais trouver mon bonheur…

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 19:06 
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Une fois arrivée devant la porte de l'auberge, Amarante poussa la porte et entra dans cette atmosphère calfeutrée où elle ne vit pas grand monde... Le soleil n'était pas encore couché et les voyageurs n'avaient sans doute pas encore réfléchi au lieu où ils poseraient leur fessier fatigué. La Belle s'approcha du comptoir où Sam l'avait observée entrer dans son antre, il la déshabillait du regard, ce qui ne fut pas pour déplaire à Amarante qui n'avait pas vraiment peur de se retrouver dénudée en public. La Sulfureuse passa sa main sur ses lèvres, s'animant soudain lorsqu'elle aperçut un petit verre l'attendant sur la planche de bois près du maître des lieux.
«Je vous ai préparé un petit verre de cette liqueur que vous aimez tant pour vous mettre en appétit.
- Oh ! Sam, vous êtes si attentionné.» lui dit-elle, un sourire au lèvre.

Amarante se mit à boire, sirotant son verre délicatement, sa bouche pulpeuse venant frôler le rebord comme une chatte léchant le lait que son maître lui donnerait. La sulfureuse jeune fille sentit le liquide alcoolisé couler dans son corps sensuel, allumant un feu magique dans sa gorge. Cela lui fit repenser au nain qui s'était enflammé sous ses rafales de vent, se consumant à cause du trop plein de gras qu'il renfermait. Un petit sourire vint illuminer le visage d'Amarante en repensant à ce bon moment qui lui avait fait quitter ce monde désespérant quelques instants. Mais, pour le moment, elle se trouvait en compagnie de Sam, jouissant du plaisir simple de trinquer pour la mort de ce balourd de nain qu'elle retrouverait bientôt, dès lors qu'elle aurait chassé Phaïtos et récupéré son royaume.
«Cette liqueur de mûre est excellente ! Elle fait danser mes papilles.»

L'aubergiste lui en versa une nouvelle giclée, lui assurant que c'était pour son compte. Cet homme devait apprécier la présence excitante de la Belle, sans doute aurait-il aimé lui faire l'amour. Tentait-il de la saouler avant de lui faire subir les pires humiliations, les plus mesquines ? Cela traversa l'esprit de la sulfureuse jeune fille qui n'y fit que peu attention. Si ce Sam essayait de lever le petit doigt contre elle, Amarante se ferait un plaisir de l'écraser comme un cafard, de voir gicler son liquide vital sur le sol recouvert de paille de cette taverne. Un tel événement aurait pu être amusant, cela aurait mis un peu de piment dans la vie de la si délicate Amarante qui était en train de s'ennuyer terriblement... Peut-être pourrait-elle se divertir avec ses nouveaux pouvoirs pour apprendre un nouveau sortilège ?
«Je vous remercie Sam, je vais monter à l'étage me détendre, je suis si lasse.» lui avoua-t-elle d'un ton théâtral.

Oui ! Un nouveau sort la rapprocherait de son objectif principal : celui de devenir la déesse dont elle avait toujours rêvé d'être. Ainsi, Amarante quitta la compagnie de Sam, préférant la solitude de sa chambre de basse facture pour se recentrer sur sa terrible magie. Ses dons commencèrent déjà à frétiller dans son corps, faisant des va-et-vient dans ses veines où coulait déjà un sang au doux goût métallique. Tous ses sens en alerte, la Belle Amarante n'avait qu'une seule envie, celui de déchaîner des pouvoirs contre ce monde qui la faisait tant souffrir qui la traitait comme une moins que rien, elle qui était pourtant un tout inébranlable, une chenille malsaine et terrifiante qui ne désirait que de se libérer de sa chrysalide pour laisser sortir le papillon effroyable qu'elle représentait.

À l'étage, il n'y avait personne, l'auberge était encore vide, sans doute durant quelques heures encore. Mais, Amarante savait que ce soir elle serait pleine à craquer à son grand désespoir, tout ce bruit qui viendrait l'empêcher de sombrer dans un sommeil de plomb lui donnait déjà des migraines à n'en plus finir. Mais une fois dans sa chambre, la jeune fille se demanda bien quel type de nouveaux sortilèges elle compterait apprendre. Peut-être qu'Amarante n'en apprendrait pas finalement, sa lassitude l'emporterait dans un sommeil agité... La Sulfureuse s'assit sur sa couche de paille, habitée par les acariens et commença à se déshabiller. Oui, la Belle était épuisée de devoir porter ses vêtements pesants qui l'empêchaient de se mouvoir à son aise. Malgré tout, elle appréciait leur délicatesse et l'effet qu'ils donnaient à son corps de rêve.
«Je sens que je vais bien dormir !»

Mais, avant tout Amarante eut une idée, un nouveau sortilège peu puissant lui plaisait et n'avait pas l'air d'être d'une force phénoménale à ses yeux. Pourquoi ne pas tenter de l'apprendre ? Après tout, elle n'avait rien à faire et ses pouvoirs ne demandaient qu'à croître ! La Belle se mit à réfléchir à la manière dont elle pourrait contrôler les airs pour mettre en lévitation un objet. Cela ne devrait pas être très compliqué ! Après tout, Amarante n'avait pas appris à conjurer les vents pour la protéger ? Cela ne lui avait pas paru si difficile bien qu'elle ait eu quelques problèmes à comprendre son bon fonctionnement au début. D'un coup d'œil, elle chercha un objet qu'elle pourrait tenter de mettre en suspension, mais la chambre était tellement dépourvue de toute ornementation que la Belle retira sa propre bague et la posa sur le sol.

Bien, comme à son habitude Amarante allait devoir chercher un moyen pour canaliser ses fluides. Peut-être pourrait-elle tenter de déplacer un courant d'air sous l'objet afin de l'emmener dans une lévitation enchantée ? Oui ! Cela pouvait se faire, la Sulfureuse en était persuadée ! Concentrant, ses pouvoirs dans ses mains, Amarante se mit à tâtonner, cherchant un courant d'air dans la trame spatiale qui l'entourait. Mais, cela fut plus difficile à dire qu'à faire ! L'espace restreint était parcouru seulement par quelques fins filets aériens qu'Amarante avait énormément de difficultés à rassembler. Un seul ne serait pas suffisant pour y injecter suffisamment d'air pour élever sa bague de robustesse. Non, il lui fallait en déplacer plusieurs ce qui ne l'enchanta guère. Rapidement, Amarante en déplaça un, le dirigeant sous l'anneau, puis se mit à en chercher un nouveau afin de créer un canal suffisamment important pour supporter la bague. La Belle en découvrit un nouveau et s'occupa de le transporter près du premier, puis un autre et encore un, jusqu'à ce qu'elle juge que le tuyau était de la bonne taille.

Pour terminer, il fallait qu'elle déchaîne les fluides dans le courant d'air déjà présent pour élever la bague à une hauteur qui lui semblerait décente. Ça, Amarante savait le faire de manière excessivement excellente ! C'était la base de son sortilège des vents infernaux et entre nous, on pouvait bien avouer que la plantureuse jeune fille maîtrisait ce sort à la perfection ! Il n'y avait qu'à voir ce qu'elle avait fait à cet idiot de gamin qui n'avait pas voulu la considérer comme une reine à part entière. Dommage pour lui, il avait dû affronter les foudres de la Démente jusqu'à ce qu'une personne ne vienne l'assommer, d'une manière vile et mesquine, par derrière. Bon ! Il était évident qu'Amarante n'était pas la plus agréable des demoiselles, mais il était normal qu'un enfant vienne lui faire des prières et des offrandes s'il voulait survivre à sa présence maléfique.

Ce souvenir la fit entrer dans une rage folle ! Comment avait-il osé ne pas la reconnaître comme sa reine, la démoniaque Amarante devait être respectée par ses sujets ! Quel salaud ! La Belle lui ferait payer cet affront et pour cela elle userait sa magie et les nouveaux pouvoirs dont elle était en train d'apprendre. Tout comme une rose, ses dons grandissaient et se recouvraient de pics empoisonnés qui la protègeraient contre le pouvoir horripilant de la blanche et douce lumière. Ses fluides s'accumulaient dans ses mains qui étaient déjà couvertes d'un voile argenté qui attira l'attention de la délicieuse Amarante. D'un geste puérile, elle désigna la bague qui reposait calmement sur le courant d'air, puis elle déchaina la magie dans le fin canal qu'elle avait créé pour laisser voyager les forces venteuses. Mais, la décharge enchantée fut bien trop abrupte et la bague ne fit qu'un bond vers le plafond, puis rebondit et vint frapper le visage de la divine créature dénudée.
«Mais quelle conne !» pesta-t-elle.

Ses pouvoirs étaient le reflet de ses sentiments, de ses émotions, de son tempérament incontrôlable. Amarante n'avait pas maîtrisé ses fluides, les envoyant l'un après l'autre dans le courant d'air, non, elle devait y aller doucement, tout ce qu'elle désirait été d'élever lentement un objet, ce n'était pas compliqué ! Amarante tenta de se calmer, elle devait éviter de s'énerver contre sa personne lunatique, cela ne lui serait jamais bénéfique. Dès qu'elle eut retrouvé ses esprits, la Belle replaça la bague sur le courant d'air toujours maintenu par ses fluides. La jeune fille commençait à comprendre comment les ancrer tout en ayant son esprit occupé par d'autres événements. Elle retenta alors l'expérience, déchaînant sa magie faiblement dans le courant d'air toujours présent, évitant de se laisser emporter par son impatience maladive. La Rousse devait user de sa magie avec parcimonie, y aller doucement et harmonieusement pour ne pas déstabiliser l'objet qui aurait pu alors s'écraser sur le sol. À chaque instant, Amarante renforçait ses fluides, y allant toujours un peu plus fort, jusqu'au moment où la bague se mit à trembler, prête à s'élever dans les airs. La Belle garda tout son sérieux, le moindre petit écart aurait pu rompre le charme, déchaînant alors trop de magie à l'intérieur du courant d'air, répétant alors l'échec précédent. Non ! Amarante n'avait pas le droit de perdre une nouvelle fois le contrôle de ses dons, cela était inconcevable, son erreur lui avait fait comprendre comment réussir ce sortilège, elle devait y arriver ! La Belle persévéra à insuffler de l'air dans le tuyau, libérant sa magie d'un flux continu. La Sulfureuse y était presque ! Il ne lui restait plus qu'à imposer un peu de vigueur à l'enchantement ! D'un mouvement de doigt, l'anneau s'envola alors en un instant, s'élevant rapidement, trop rapidement. Amarante diminua le flux de magie ce qui incita la bague à redescendre inexorablement vers le sol, n'ayant plus suffisamment de souffle pour être portée. La Folle redoubla d'efforts pour trouver le flux raisonnable et suffisant pour contrer en toute équité la gravité. Ce ne fut pas simple, mais elle finit par trouver la correspondance, laissant flotter la bague dans les airs à environ un mètre du sol. Ce ne fut pas simple de garder le contrôle, cela demandait énormément de concentration pour la Belle. Son corps commençait à être recouvert d'une fine pellicule de sueur, la faisant luire dans cette chambre éclairée par un soleil prêt à se coucher. Mais bientôt le sort se rompit, laissant choir la bague sur le sol, retentissant dans le crépuscule.

Ce devait déjà faire un certain temps que la Belle tentait d'apprendre à maîtriser ce nouveau sort, des bruits commencèrent à briser le silence de l'auberge. De nouveaux clients devaient être présents ce qui incita la Belle à aller découvrir ce qui était en train de se produire au rez-de-chaussé. Ainsi, Amarante pourrait se sustenter et oublier les paroles de son ventre qui se mettait à l'insulter royalement !

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Dernière édition par Amarante le Dim 3 Juil 2011 10:00, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 26 Juin 2011 12:18 
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Amarante descendit à l'étage inférieur, désirant grignoter quelques petites choses avant de se mettre au lit et de rêver de tous les événements qui lui étaient tombés dessus ces derniers temps. Mais, elle préféra chasser ses idées noires pour l'instant, voulant passer une bonne soirée en toute tranquillité ! Il y avait bien longtemps que la si délicieuse Amarante n'avait pas pris le temps de se reposer comme elle le faisait aujourd'hui. De toute façon, ce n'était pas en étant aussi crevée que le nain qu'elle pourrait conquérir le monde. Non, il fallait qu'elle soit en pleine forme, sur ses gardes pour ne pas se laisser vaincre par le premier venu ! La Belle s'assit dans un coin sombre, attendant que Sam la repère pour lui apporter un repas plutôt infâme comme tous ceux servis dans des auberges, mais qui devait remplir les entrailles d'Amarante. Rapidement, l'aubergiste la rejoignit, une assiette de gruau à la main accompagnée de viande séchée que la Sulfureuse devrait déchiqueter violemment de ses crocs pointus. Cela ne lui donnait pas vraiment envie, mais elle n'avait pas le choix, préférant économiser le peu d'argent qu'elle possédait pour acheter de nouveaux fluides ou de nouveaux sortilèges.
«Merci, bien Sam, ça n'a pas l'air fameux, mais je sais que vous faites ce que vous pouvez.» lui lança-t-elle acerbe, regardant le visage de l'aubergiste s'assombrir sous ses dires.

Puis, Amarante se mit à dévorer le repas, grimaçant en goûtant le gruau écœurant qui lui donnait déjà des nausées. Ce n'était pas le genre de repas que l'on devait servir à une divinité ! Comment osait-il tous la traiter comme une femme de faible envergure, comme le commun des mortels, elle qui représentait la puissance incarnée ? Néanmoins, la plantureuse jeune fille termina son assiette, faisant abstraction du goût divinement repoussant et observa l'auberge. Les gens discutaient sans se soucier de la terrible demoiselle qu'ils étaient en train de côtoyer, qu'ils avaient à leur côté. Cette ignorance fit tourner les yeux de la Belle, comment pouvait-il être aussi bête ? C'en était déconcertant !

Mais, une troupe de ménestrels apparut à l'entrée avec tout leur attirail ! L'un d'entre eux possédait une harpe, un autre une espèce de cithare et un dernier avait deux bouts de bois arrondis sans doute pour donner le rythme. Amarante fut attirée par les musiciens, intriguée par leur présence, absorbée par ces êtres vagabonds qui avaient élu domicile dans cette auberge pour la soirée. Ils étaient vêtus de vêtements amples ou de peaux d'animaux dont l'odeur vint taquiner les narines de la belle Amarante. Ils demandèrent à Sam s'ils pouvaient jouer dans sa demeure, bien que cela n'ait pas vraiment eu l'air de lui plaire, il finit par accepter, le visage sombre. De son côté la Rousse était enchantée par les quelques notes qu'ils instillèrent de leurs instruments. Sans doute devaient-ils les accorder, mais rien que cela mit la belle dans une transe non feinte. Au fur et à mesure, les musiques devinrent de plus en plus entraînantes, faisant vibrer le corps de la jeune fille qui commençait déjà à se dandiner sur sa chaise. Oui ! Elle avait le rythme dans la peau, il était en train de l'habiter, de la posséder !

Amarante se leva d'un bond et s'avança vers la petite scène improvisée par les trois ménestrels. Plus près, la musique se faisait toujours plus suave, plus dansante, plus vibrante. La Belle se mit alors à se déhancher près du teneur de claves, élevant ses mains collées contre son corps pour, dans une courbe, les passer au dessus de sa tête. Ses hanches ondulaient sous les assauts des sonorités, passaient d'un côté à l'autre en rebondissant dès que la musicalité changeait de rythme. Ensuite ses mains vinrent faire des formes devant ses seins, accompagnées par sa tête dès lors que les sons devinrent plus rapides. Sa robe se soulevait lorsque la délicieuse Amarante se mettait à tourner sur elle-même, dégageant ainsi ses jambières dentelées à toute l'assemblée. Les voyageurs se mirent à l'observer, certains déjà saouls lui lancèrent des paroles vicieuses qui ne firent que pousser la Belle à se déhancher toujours plus dans sa danse endiablée.

Rapidement, le joueur de claves, laissant tomber le rythme se rapprocha d'Amarante, l'accompagnant dans une danse langoureuse et sensuelle. Le corps plaqué contre la jeune fille, ses mains collées sur ses hanches délicatement, il l'entraîna dans des pas encore inconnus pour la Belle, la transportant dans un spectacle subtil qui incitait la jeune fille à se donner à son cavalier. D'un geste de la main, il l'attrapa par le bras et la fit tournoyer, puis l'attira de nouveau à lui avant de la renverser et de la remonter énergiquement vers son torse. Amarante jouait le jeu, ce jeu de séduction qui lui donnait des ailes. La Sulfureuse le repoussa d'un geste vigoureux, s'écartant de quelques pas en arrière tout en faisant onduler ses fesses comme pour signifier à son cavalier qu'elle n'en avait pas finit avec lui. Sa main se mit à frétiller dans un signe de dénégation pour lui montrer qu'il n'avait pas encore gagné le combat, que ça ne lui tomberait pas tout cuit ! Dans la salle, les voyageurs s'amusèrent de ce geste, balançant quelques phrases qui divertirent la Belle.

Puis, le musicien se rapprocha d'Amarante, les mains en avant pour rejeter son signe amusant, lui prit la main et la fit tourner sur elle-même. La Belle était prise au piège dans les bras de son cavalier qui commencèrent à descendre sur le corps de la jeune fille sans la toucher, tout était imagé, tout était respectueux. Amarante s'en amusa, laissant le jeune homme se venger de son refus, tout en continuant de danser langoureusement contre le musicien qui faisait de même. Leurs corps se caressaient, se côtoyaient dans ce combat perdu d'avance qui exaltait la Beauté. Ils ne faisaient plus qu'un, dansaient à l'unisson devant les yeux régalés de toute l'auberge. Cela n'inquiétait guère la belle Amarante qui s'amusait comme une petite folle, laissant libre cours à ses émotions, se détendant comme un arc venant de décocher une flèche.

Puis, vint le moment où la musique s'arrêta, laissant la Belle dans les bras de son cavalier qui se retira alors lentement, respectant la délicieuse jeune fille qui avait partagé ce moment précieux avec cet inconnu. Il la remercia pour avoir participé au spectacle et lui rendit sa liberté. La Belle lui sourit, exhibant sa dentition parfaite, puis s'en alla, but une dernière gorgée de liqueur et remonta au premier étage prête à se mettre au lit. La Belle était encore en effervescence, cet interlude l'avait remise sur pieds en un rien de temps et elle se demandait si elle réussirait à trouver le sommeil. Mais, la fatigue prit le dessus sur l'immonde créature aux pensées malsaines et Amarante ne put résister à la lourdeur de ses paupières qui l'entrainèrent dans un monde où plus aucune loi n'avait de pouvoirs.

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Le lendemain fut plus dur qu'elle ne l'aurait cru ! L'alcool lui avait un peu trop monté à la tête, la poussant à se déhancher sur la paille de la taverne en compagnie d'un ménestrel fort aimable. Pour une fois qu'on ne l'avait pas traitée comme une catin au vagin un peu trop visité, elle ne se lamenta pas sur son propre sort ! Non, Amarante avait apprécié d'être l'actrice principale de l'auberge et elle espérait avoir contribué au salaire de ce petit groupe. Bien qu'elle n'ait rien reçu, cela ne la gênait pas, la Belle s'était amusée c'était tout ce qui comptait à ses prunelles. Rapidement, Amarante laissa cette soirée inoubliable derrière elle, désirant mettre en œuvre ses résolutions. La sulfureuse jeune fille rassembla ses affaires et sortit de sa chambre, prête à en découdre avec ce monde terrifiant qui avait cherché à l'envoyer dans une tombe ! Amarante descendit les escaliers et se lança dans les rues de Kendra Kâr après avoir remercié Sam pour tout ce qu'il avait fait pour elle la veille.

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MessagePosté: Jeu 14 Juil 2011 15:05 
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Quand l'humoran entra dans l'établissement, il put entendre Ezak lui donner rendez-vous à la taverne du paladin. Il laissa entrer la jeune Eliss, la belle demi-elfe avait gardé malgré l'aventure une certaine dignité. Sa silhouette menue passa la porte que tenait Sirat, ses cheveux châtains aux reflets du blé, tombaient sur son visage pâle, tandis que ses fesses se dévoilaient, à chaque ondulation des vêtements de la compagnie Air gris, déchiré par l'aventure. Elle s'avança vers le comptoir prenant les devant et commanda une chambre pour elle.

Un jeune homme se tenait sur un tabouret, il avait l'allure véloce et en forme des jeunes gens de son âge, ses cheveux blonds ébouriffés et ses yeux bleus lui donnaient un charme indéniable. Il esquissa un sourire accueillant ses futurs clients.

"Bienvenue à la Tortue Guerrière, je m'appelle Sam Timùn et je suis le propriétaire avec ma femme Tina, que puis-je faire pour vous?"

Sirat s'avança, face au tenancier, le colosse humoran dont les muscles avaient été mis à rude épreuves pendant cette quête, rendaient le gérant maigrelet en comparaison.


"Je veux deux chambres, une pour la demoiselle et une pour moi."


Il déposa les Yus, avant de se retourner vers Guasina un regard calme et amical, relevant une des mèches rebelles de la lutine, avec sa main.

"On se retrouve demain"

Il attrapa Sam par le col de sa chemise blanche, l'approchant assez près de lui pour que celui-ci discerne chacun des crocs de sa mâchoire acérée.

"Tu veilles sur elle, s'il y a le moindre soucis je serais à la taverne du paladin"

Bien qu'il avait changé, Sirat se plaisait à retrouver son rôle de brute, la vie était nettement plus simple quand il ne réfléchissait pas.

« Sirat ! Approchez ! »

Guasina avait demandé cela d'une voix faible et fatigué. L'humoran s'exécuta il la porta au niveau de son regard et la petite lutine plongea sa main dans son visage. Elle s'approcha de son oreille.

« Moi aussi, je tiens à toi. Tu peux partir l’âme tranquille, Sam et Eliss s’occuperont de moi. »

Sirat la sentait tendu, angoissé, elle attrapa la natte de Sibelle dans ses cheveux. La jeune guerrière lui avait remit après leur combat, et Azalée l'avait attaché aux cheveux de l'enchanteur. Il se laissa faire, docilement, la lutine se pendait dessus, il pouvait sentir son souffle léger parcourir son cou.

« Si jamais, il s’avérait que demain à ton retour, tu retrouves mon corps sans âme, je te conjure d’emporter ma dépouille à ma famille dans mon petit village aux alentours de Kendra Kâr où mon amoureux Pedro m’y attend sûrement encore. Dis-lui, je t’en prie, que je l’ai aimé jusqu’à la fin. »

Un peu interloqué, Sirat observa Guasina.

"Tu ne vas pas mourir et tu iras voir ton Pedro sur tes deux jambes"


Elle relâcha enfin la tresse et sombra dans un profond sommeil. Elle était épuisé et avait puisé dans ses dernières forces. Eliss s'approcha, sans rien dire, juste en souriant à l'humoran, elle demanda la lutine. Sirat jaugea la belle endormie, éreinté, brisé par son aventure et son dernier combat, puis il la déposa dans les mains de la jeune mage.

Il fit volte face et se dirigea vers la sortie.

"Et prévoie un petit déjeuner, Aubergiste !!"

La porte claqua, laissant l'enchanteur à la fraicheur tiède d'une soirée qui s'annonçait sous les meilleurs hospices. Le soleil se couchait et peu à peu il disparaissait derrière les toits des battisses. Il était temps d'aller boire.

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Dernière édition par Sirat le Sam 23 Juil 2011 19:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 14:25 
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Après s’être promené dans le dédale des rues de Kendra Kar, nous arrivons devant une taverne que je n’ai pas encore fréquentée. En même temps, il doit y avoir bon nombre de lieu d’auberges dans la ville vu son étendue. Quand je regarde l’enseigne je peux voir le nom gravé dans le bois avec un dessin, il s’agit de la tortue guerrière et l’illustration représente une trionyx avec une armure, un bouclier et une hache.

(Plutôt original, mais je n’ai franchement pas envie de rencontrer ce genre de créature sur ma route.)

La femme pousse la porte devant moi, un mélange d’odeur loin d’être subtile atteint mon odorat. Il s’agit d’un mélange de transpiration, d’alcool, d’urine, de sang et de vomi. J’ai un petit soulèvement de mon estomac tellement l’odeur est forte puis je me ressaisis et m’habitue doucement. L’expérience m’a appris que plus on reste dans un lieu où les effluves sont puissantes plus le cerveau inhibe l’odorat.

La demoiselle me guide jusqu’à une table un peu en retrait des autres, en effet dès que je suis entré tous les regards se sont posés sur moi. J’ai presque envie de me tourner vers eux et d’écarter les bras en émettant un grognement bestial, mais je ne le ferais pas si je ne veux pas retourner dans une cellule.

(Anyndra, tu comprends un peu mieux ce que je voulais dire tout à l’heure.)

Elle acquiesce tout simplement, elle semble bien silencieuse. Elle observe sûrement ce qui nous entoure pour voir s’il n’y a aucun danger pour moi. Je m’assois à la table qui m’a été désigné, je regarde d’un œil étrange la crasse qui s’est accumulée sur le bois. Je sors une de mes griffes et la passe dessus, un copeau de graisse se soulève au fur à mesure. La femme repère mon air dubitatif et elle se retire un moment avec de revenir avec un seau d’eau et un morceau de limaille de fer. Elle verse un peu de liquide dessus et se met à frotter énergiquement. Je pose ma main sur la sienne et lui dis :

Non, non ne vous embêtez surtout pas, je ne voulais pas être offensant envers vous. C’est juste que je vous conseillerais de nettoyer de temps en temps puis de passer un peu de cire d’abeille dessus pour protéger le bois.

Ne vous inquiétez pas, cela me fait plaisir et je peux comprendre que vous soyez perplexe par rapport à la propreté de la table. Par contre comment savez-vous que la cire d’abeille protège le bois.

J’ai été menuisier dans une autre vie. Arrêtez-vous, je me contenterais de cette petite place propre, cela me suffira amplement.

Elle me répondit avec un grand sourire que je lui rends immédiatement. Cette taverne me rappelle à nouveau celle d’Ishasor, j’y avais élu domicile pendant près de cinq jours. Je m’étais retrouvé dans ce village de cultivateurs et de chasseurs par hasard. Ils n’étaient pas bien grands dans ce lieu, mais des travailleurs acharnés et courageux pourtant je les détestais. Leur maison était bâti simplement avec du bois, du torchis et un peu de paille pour faire l’isolation. Je crois que je détestais leur vie si simple, si paisible et si heureuse en somme. Je me rappelle encore de la gentillesse qu’ils avaient eu envers moi, ils se sont occupés de moi comme si j’étais l’un des leurs. J’ai eu le droit aux couverts, à un lit chaud, à leur amitié alors que j’étais venu là pour chercher des soldats à combattre. Un soir, j’en ai aperçu dans la taverne et j’ai fait ce que je faisais toujours, je les ai tués froidement et sans remord.

( J’ai été un monstre sur Manostrie, un mercenaire vivant pour l’argent et la mort. Je me répugne moi-même.

Comme tu le dis si bien tu as été un monstre. Mon amour laisse ton passé de côté, ne te laisse pas tourmenté ou il te rongera doucement, mais sûrement. Maintenant tu es un être doux, câlin et gentil.
)

Anyndra a peut-être raison, j’ai le droit à une deuxième chance alors autant en profiter. La femme s’approche de moi avec un plateau contenant une assiette fumante et une timbale en métal. Elle est accompagnée d’un homme blond aux cheveux ébouriffés, des yeux verts, une tunique couleur lin, un tablier vert, un pantalon en cuir brun et des bottes remontant jusqu’aux mollets. Elle dépose la nourriture et la boisson devant moi puis se retire. L’homme tire une chaise et s’assoit face à moi, il me sourit bêtement du moins j’en ai l’impression.

( Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? )

Je ne touche même pas à mes couverts pour le moment, je préfère l’observer comme il le fait avec moi-même. Il décide de rompre le silence qui s’est installé entre nous deux.

Bonjour guérisseur. Je me nomme Sam Timùn, je suis le propriétaire de ce lieu. Je suis content de vous rencontrer, il parait que vous êtes venu en aide au fils d’Astaema.

A ce qu’il parait en effet. J’ai vu un adulte agresser un enfant donc je n’ai pas réfléchi et j’ai agi. J’ai fait une nuit derrière les barreaux d’une cellule fort désagréable, mais si cela était à refaire je le referais. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi finir en prison pour avoir protégé et soigné un enfant ? Puis le mari d’Astaema est milicien pourquoi n’a-t-il pas empêché ma mise en cellule ?

Vous n’êtes pas du coin vous si je ne me trompe pas.

Je réponds simplement non d’un signe de la tête.

En gros peu importe ce que vous faites, si vous déclenchez un esclandre dans la cité vous finirez en prison pour quelques jours. Pour ce qui est de son mari, il vous a permis de passer qu’une seule nuit dans la cellule sinon pour votre acte vous en auriez pris pour au minimum deux ou trois jours. Les lois sont ainsi faites, il ne faut pas chercher à comprendre avec le roi Solennel IV. En tout cas, je vous offre le repas et une chambre vous attendra à l’étage, à l’intérieur il y aura une baignoire pour vous laver si vous le désirez. Ce sera celle qui est au troisième étage et quatrième porte à gauche.

Je le remercie de sa gentillesse et il se retire. Il existe peut-être des gens avec un cœur en or dans cette ville, des gens qui regarde plus loin que l’apparence physique et qui se détourne des préjugés. Je prends ma cuillère et regarde ce que j’ai dans mon assiette. Il y a des morceaux de viandes, de carottes et de pommes de terre qui flottent dans une sauce brune. Je respire un grand coup les effluves qui en sortent. C’est agréable et appétant, je plonge le morceau de métal dedans en prenant de tout en un seul coup. Une fois dans ma bouche, j’ai une explosion de saveur la viande se révèle fondante et douce ainsi que très savoureuse. Les légumes sont tendres eux aussi et surtout ils sont imbibé de sauce.

Je prends la tasse et en bois le contenu, il s’agit d’un mélange doux et sucré, je peux sentir qu’il y a du miel dedans, mais pas une once d’alcool comme je l’avais désiré. Astaema s’approche de moi et me dit :

Je n’ai jamais vu quelqu’un mangé comme ça, on a l’impression que vous n’avez pas mangé depuis environ une semaine.

C’est presque ça, cela doit bien faire deux jours que je n’ai pas mangé voire trois. Puis je dois admettre que cela fait longtemps que je n’ai pas mangé quelque chose d’aussi bon, mes compliments à la cuisinière.

Elle me remercie en me répondant que c’est elle qui l’avait préparée avec beaucoup d’amour. Je lui souris et lui dis que je vais me retirer dans ma chambre pour me délasser un peu dans un bon bain. Elle me dit de faire appel à elle si j’ai encore besoin de quoique ce soit.

(Non non non, tu n’auras plus besoin de rien, car je serais là moi pour m’occuper de tout ce qu’il faut Ma petite boule de poil d’amour montons, tu as besoin de te laver une petite odeur d’égout émane de toi.)

Je rigole quand elle me parle de mes odeurs, je monte donc les escaliers vers ma chambre.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 15:01 
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<-- Sirat

Cette petite marche pour se rendre à l’auberge de la Tortue guerrière m’avait paru bien longue. Mes douleurs aux ventres et mes étourdissements n’avaient cessé de me torturer, et même si Sirat m’avait transportée avec milles précautions, les mouvements de va et vient n’avaient fait qu’augmenter mes souffrances. Je souhaitais, sans trop y croire, que tous mes petits tracas allaient bientôt être chose du passé, à présent que nous étions à destination dans cet établissement où je pourrais enfin me reposer dans un bon lit douillet.

Sitôt à l’intérieur, sans se préoccuper des regards posés sur lui, Sirat se rendit directement au comptoir où il me déposa délicatement. L’établissement était bien entretenu et une douce odeur de fraîcheur s’en dégageait.

Sachant que mon repos était éminent, je fis un ultime effort pour garder les yeux ouverts pendant tout le temps qu’allait durer l’entretien avec le tenancier de l’auberge. Ce n’est qu’à ce moment que je réalisai qu’Eliss nous accompagnait. La douce jeune femme qui s’était montrée discrète jusqu’alors venait de prendre la parole pour demander une chambre. Tout comme moi, elle semblait harassée et mal en point.

Une fois qu’elle en eut terminé avec le séduisant aubergiste aux yeux émeraude et au sourire charmeur prénommé Sam, elle fit place à Sirat, s’en pourtant s’éloigner outre mesure.

Le fier guerrier réserva nos chambres, paya la somme demandée puis me gratifia d’un sourire bienveillant. Brusquement, il se rapprocha de l’honnête aubergiste, l’agrippa fermement par le collet et à deux pouces du nez, après avoir mis ses redoutables canines à découvert, le somma de prendre soin de ma petite personne.

Son geste me fit sourire et me toucha. Au fil de notre aventure sur cette île flottante, un fort lien d’amitié s’était tissé entre nous deux. D’une voix douce je l’appelai à moi :

« Sirat ! Approche ! »

Lorsqu’il fut assez près, j’humai son odeur suave, passai ma petite main de lutine dans cette longue et soyeuse fourrure, avant de lui murmurer à l’oreille :

« Moi aussi, je tiens à toi. Tu peux partir l’âme tranquille, Sam et Eliss s’occuperont de moi. »

Puis une vague d’angoisse s’empara de moi et déferla ces idées noires qui s’émissent dans notre petite cervelle lorsque nous n’en pouvons plus d’endurer la douleur et que la fatigue accumulée altère notre jugement. Ces peurs, craintes, incertitudes venaient de m’envahir et c’est donc dans cet état d’esprit, tenant dans ma main sa petite tresse blonde qui contrastait avec son pelage orangé, et l’air un peu plus grave que je rajoutai :

« Si jamais, il s’avérait que demain à ton retour, tu retrouves mon corps sans âme, je te conjure d’emporter ma dépouille à ma famille dans mon petit village aux alentours de Kendra Kâr où mon amoureux Pedro m’y attend sûrement encore. Dis-lui, je t’en prie, que je l’ai aimé jusqu’à la fin. »

J’avais prononcé ces doléances tout d’une traite de peur qu’il songe à m’interrompre. Je n’avais pas voulu l’alarmer, mais il était primordial à mes yeux que ma famille retrouve mon corps.

J’étais blessée, affaiblie certes, mais pas à l’article de la mort. Cependant, abattue et rongée par l’angoisse, j’avais perdue le sens des proportions et je me croyais à l’agonie.
Je relâchai enfin sa petite tresse et fermai les yeux. J’eus à peine conscience que des mains plus menues me soulevaient, Eliss avait pris le relai.

Dormir et oublier toutes mes souffrances, c’était tout ce que je désirais, peu m’importait l’issue.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Lun 18 Juil 2011 16:54, édité 1 fois.

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