L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 18 Mai 2011 14:46 
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Rosa, comme à son habitude, contredit Nark, plus pour l'embêter que pour exposer son point de vue. De plus, elle avait certainement inventé cette histoire de maladie. Sa conduite énervait le bretteur au plus haut point. Elle voulait seulement le pousser à bout. S'il faisait ça, il montrerait que les paroles de la shaakt avaient un impact sur lui. Il se rendit compte qu'elle l'avait sûrement déjà remarqué. Peu importait. Il n'avait que faire de l'avis de l'elfe noire. Il décida donc de se taire. Heartless intervint, pensant que la dispute allait continuer :

- Gorilla est déjà loin, et en plus, c'est pas moi qui viendrait me mesurer à une quinzaine de brigands armés jusqu'aux dents commandés par ce gros macaque. On va à Bouhen et on se fait assez de fric pour se payer un rafiot, là on pourra parler de poursuite. Mais en attendant, on doit essayer de pas se faire gauler et de se casser de cette ville de merde !

Très bien, il ferait donc ce que le borgne dirait. L'argent n'était pas un problème pour le jeune homme. Mais comment allaient-ils trouver Gorilla et le Masamune une fois à Bouhen ? Il faudrait espérer que leur bonne étoile les aiderait.

Les miliciens les entouraient. Trois groupes d'une dizaine d'hommes, se déplaçant tous dans leur direction, les étouffant dans un étau qui se refermait sur eux petit à petit. Il y avait peu de chance qu'ils aient remarqué le petit groupe, mais le borgne désirait tout de même partir loin des hommes de loi, armés jusqu'aux dents. Il proposa donc qu'ils se séparent. Tant mieux, au moins Nark serait éloigné de cette vipère noire et de son poison pendant quelques heures. Il dit donc :

"Je propose que l'on fasse deux groupes : Sirius et moi, Rosa et Mazhui. Rendez-vous à la Grande Porte de la cité dans deux heures. Rosa, essaie de retrouver Thalo, son aide serait la bienvenue. Essayez de trouver à manger, nous aurons besoin de vivres pour le voyage."

Il s'arrêta quelques secondes et interrogea ses compagnons du regard, pour savoir s'ils étaient d'accord. Puis il conclut :

"Mes amis, que Gaïa soit avec vous."

Ils dirent un mot, puis ils partirent par groupe de deux dans des directions différentes, prêts à se retrouver dans quelques heures, au pied de la porte de la Cité Blanche. Prêts pour la plus grande aventure de leur vie.

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Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


Dernière édition par Nark le Lun 20 Juin 2011 21:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 23 Mai 2011 18:17 
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Localisation: Kendra-Kâr
Sharis reprit lentement ses esprits. L'endroit ne lui était pas familier. Il passait d'habitude ses nuits dans un vieil entrepôt désaffecté du quai avec quelques autres vagabonds ; l'endroit était glauque et propice aux mauvaises rencontre mais au moins ne dormait-il pas dans la boue, ce qui était exactement le cas ici. Que s'était-t-il donc passé hier ?
La mémoire lui revint lentement, bien qu'il hésitât longuement à attribuer ses souvenirs à un mauvais rêve. Le culte, la cérémonie, la bâtisse, tout cela était-il vraiment arrivé ? Il dut pourtant se faire une raison.
Le voleur haïssait ce qu'il ne pouvait comprendre rationnellement. La compréhension était le meilleur moyen de garantir sa sécurité, car il se savait plutôt habile et suffisamment rusé pour se sortir de la plupart des situations. Mais quand la magie et le mystère entraient en jeu, toutes ses certitudes étaient chamboulées. Dépourvu lui-même de la moindre once de pouvoir magique, le voleur était totalement incapable de prédire ou de s'expliquer des évènements surnaturels. Et qu'était donc cet avatar vivant de Valshabarath sinon la preuve qu'un puissant mage se trouvait mêlé à cette affaire ? Il se sentait, par rapport à n'importe quel mage, comme un enfant ignorant face à un vieux sage, et s'était débrouillé pour ne jamais avoir affaire à l'un d'eux.
Et maintenant sa fameuse mission, en plus de réveiller des terreurs enfantines qu'il croyait à jamais enfouies en lui, lui forçait à affronter ce qu'il redoutait le plus.
Roulé en boule sous l'auvent latéral d'une maison, auvent qui occupait presque entièrement l'espace mitoyen entre deux habitations, dissimulé des passants de la rue adjacente par un mur de caisses, Sharis baignait dans une atmosphère étrangement calme. La cacophonie naissante de la rue qui s'éveillait ne lui parvenait que d'une façon étouffée.Sa respiration était par contre particulièrement bruyante.

Sa respiration ? Non, ce n'était pas la sienne.

( Il y a quelqu'un derrière moi.)

Sharis, qui faisait face au mur, se releva et se retourna lentement. Un jeune homme assez frêle aux cheveux bruns frisés et court le fixait d'un air angoissé. Il portait la tenue habituelle d'un forgeron : Tablier en cuir noir et tunique légère pour faire face à la chaleur. Il devait travailler ici en tant qu'apprenti et les caisses stockées sous l'auvent contenaient probablement des ustensiles de forge.
Rien de bien dangereux en tout cas. Le varrockien sourit d'un air hésitant et lui sortit le mensonge qui lui semblait le plus naturel :

- Hum... J'suis désolé d'vous avoir surpris et tout... Mais j'suis un mendiant et j'ai pas trouvé d'abri pour la nuit pis...

- Non... Vous êtes un malade.

- Pardon ? répondit Sharis qui reprit son train de voix plus naturel et moins familier, vestige de son éducation de bonne famille.

- Vous êtes malade. Vous êtes fou. J'vous ai vu passer hier dans la rue, à courir comme si la Maudite voulait manger vot' coeur. Ne vous approchez pas de moi.

( La maladie... celle du marchand. Il pense que je suis atteint. )

Qui ne l'aurait pas pensé ? Plus crasseux que le plus crasseux des mendiants, l'air encore hagard de ce qui lui était arrivé la veille, le voleur offrait effectivement un spectacle qui, placé hors du contexte de la terrible épidémie, aurait pu prêter à rire. Et l'apprenti ne riait pas du tout.
La situation devenait d'un coup beaucoup plus délicate. Bien sûr l'apprenti n'oserait pas le toucher mais il aurait tôt fait d'appeler la garde locale et c'en serait fini de lui. Il n'y avait pas à hésiter bien longtemps. Bondissant soudainement vers le jeune homme sans défense, Sharis lui porta un coup de genou au ventre pour l'obliger à se plier en deux puis, empoignant sa tête d'une main, il la percuta violemment contre l'amas de caisse. L'apprenti s'affala par terre, sans connaissance ou sans vie ; le voleur ne prit pas le temps de vérifier. Le choc avait fait tomber certaines des caisses les plus lourdes et le bruit attirerait certainement des badauds. Il rabattit rapidement sa capuche couverte de boue et sortit à pas rapide dans la rue, cherchant à s'éloigner au maximum du corps du jeune homme avant qu'il ne soit découvert.
Il ne s'arrêta que quelques pâtés de maison plus loin pour décider de la suite des évènements. Il était déterminé à mettre le plus de distance possible entre lui, les mystérieux et mortels Ennemis et l'omnipotent Rat.

(C'est décidé alors. Je préfère encore fuir et peut-être me faire rattraper que de participer à cette affaire qui ne me concerne en rien. Direction l'entrepôt, mon refuge ; je partirai ce soir.)

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 24 Mai 2011 19:30 
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L’ascension de l’astre solaire continuait lentement dans le ciel et les ombres s’amenuisaient. J’avais beau m’être levé tôt, je ne devais pas trainer ou j’aurais été en retard au cours théologique du temple de Yuia. Néanmoins, j’avais encore le temps pour une petite course qui n’avait que trop tardé.

(J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai laissé ce cristal à sertir.)

D’un pas pressé, je parcourais les rues qui me séparaient de l’atelier de l’orfèvre elfique.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 1 Juin 2011 16:17 
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(Je n’ai pas perdu trop de temps par cette visite, je devrais arriver à l’heure.)

Je repris ma route dans les rues de plus en plus remplies. Je devais avouer que les prêches que j’avais entendu jusque là m’avait beaucoup plu, me permettant de découvrir toutes les facettes des divinités dont j’avais peu ou prou entendu parler durant ma jeunesse. Il y avait même certains dieux qui m’était inconnus jusqu’à il y avait quelques semaines.

C’était donc avec enthousiasme que j’allais vers le temple de Yuia, prêt à découvrir de nouvelles choses. Bien sûr, le prêtre enseignait une théologie centrée sur la déesse des Glaces et ce qui l’entoure, mais j’avais pu découvrir son rapport houleux avec Meno, l’époque où les dieux descendaient sur Yuimen et toute une parcelle de la mythologie fondatrice du monde. Perdu dans mes pensées, j’arrivais sans tarder devant le fronton du temple.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 3 Juin 2011 16:00 
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Juste après être sorti de la boutique, Heartless se cacha dans un coin sombre et ouvrit le sac de vêtements. Lorsqu'il en vit le contenu, un rictus dégoûté se dessina sur ses lèvres.

- Qu... Quoi ?!!

...

Deux bonnes minutes plus tard, il sortit de sa cachette. Il n'était plus un fugitif recherché pour évasion et meurtre, un roublard taché de sang dont la silhouette était dissimulée par un ample vêtement en lambeaux. Non, il était devenu un guignol en costume, un arlequin avec un chapeau plumé, un clown en culotte moulante et en souliers, un look de bourgeois zélé, d'aristocrate raté... Était-ce vraiment là une tenue pour passer sous le nez de la milice de Kendrâ Kâr ? Heartless grimaçait, il avait bien du mal à y croire. Enfin, il se sentit quelque peu rassuré lorsqu'il vit en face de lui un Nark Lounge vêtu du même accoutrement. Un rire discret et sans doute partagé s'évanouit dans la poussière. Le borgne, dont l'oeil était cette fois recouvert d'un splendide cache-œil orné d'une tête de mort, se rappela des paroles de son "bienfaiteur" qui disait que plus on était tape-à-l'œil, moins on s'attirait les soupçons d'autrui...

- J'crois bien qu'on s'est bien fait avoir Nark... Bof, pas le choix, on n'a qu'à aller jusqu'à la grande porte avec ces fringues, on se changera après.

Les deux compagnons traversèrent les rues en attirant tous les regards amusés de ces kendrans pourtant si occupés à leur besogne, autant par leur déguisement que par leur démarche, bancale et coincée, car aucun d'eux n'avait l'habitude de porter de culotte si serrée et de marcher avec des souliers aussi petits. Leurs chapeaux plumés transpercèrent la foule, et causa juste un amusement ponctuel aux hommes en armures. Leur traversée de Kendrâ Kâr se déroula sans encombre jusqu'à la Grande Porte, qui s'élevait devant eux dans son imposante majesté.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 11 Juin 2011 17:01 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
La Belle sortit de la boutique chargée par les fluides enchantés qui la propulseraient au rang de Déesse, de puissance invincible et redoutée par tous. Tout ce qu'elle craignait au fond d'elle était qu'une fois toutes les pseudo-divinités anéanties, elle ne pourrait alors plus se mesurer à quelques forces dignes d'intérêt. Que ferait-elle alors ? Se laisserait-elle vaincre par la lassitude afin de mourir ? La fabuleuse Amarante sourit à cette idée complètement déplacée;elle ? Mourir ? Le monde serait anéanti avant que la sulfureuse jeune fille soit vaincue par quelques coalitions ou même par sa seule volonté qui lui interdisait de succomber. Rien ni personne ne se mettrait en travers de son chemin car c'était elle la route, elle la voie que tous et toutes suivraient prochainement et elle encore qui tracerait le destin de ce monde. Les êtres qui marchaient dans la rue la dévisageaient du regard, la prenant sans doute pour une catin de bas étage, toutefois, ils ne se doutaient pas que bientôt ils deviendraient ses esclaves ou s'ils refusaient, mourraient tuer par une intense bourrasque qu'elle créerait à leur intention.

À présent tout ce qui lui restait à faire était de trouver un lieu où elle pourrait absorber la puissance fluidique qu'elle transportait dans son sac. Bientôt, ces forces ne seraient plus emprisonnées dans leur prison de verre, mais seraient déchaînées contre tous ceux qui tenteraient de nuire à la belle. Ses cheveux flottaient derrière elle, illuminant ses épaules d'une couleur cuivrée qui lui donnait un aspect démoniaque, semblant sortir tout droit des tréfonds de ce monde qui était sur le point d'agoniser dans le creux de sa main. Sans réfléchir aux conséquences de ses actes, la Folle avançait dans les rues de la cité blanche, cherchant un endroit où elle pourrait prendre le temps de faire croître sa magie. Elle finit par trouver une espèce de parcs où les arbres étaient soignés, les arbustes taillés de manière totalement absurde. Pourquoi perdre du temps pour ce genre de taches alors que le monde ne demandait qu'à être soumis par une Déesse de son envergure. Elle pénétra alors dans le lieu calme, faisant tanguer ses courbes sveltes et aguichantes.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 14 Juin 2011 19:59 
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Je déambule dans les rues de Kendra Kar, je ne sais pas qui je dois aider en premier. Il y a tellement de monde qui a besoin d’un guérisseur. Il y a des malades, des blessés, des nécessiteux partout dans les rues et ruelles de la ville de lumière. Je me demande parfois comme les prêtres de la déesse Gaïa arrivent à suivre un tel flot de personnes. J’aperçois une fontaine avec des bancs tout autour. Je m’assois sur l’un d’eux et commence à observer le monde comme il est.

Quelques regards se posent sur moi, certainement parce que je suis différent des autres. A l’époque où j’ai été un mercenaire personne n’osait poser ses yeux sur moi de peur que je les tue. J’enchainais les contrats afin de pouvoir obtenir ma dose quotidienne d’alcool. J’étais un véritable déchet, je ne valais pas mieux que les personnes que l’on enferme dans les geôles pour tapage dans un lieu public. Sukmal m’a offert un sevrage, les débuts ont été difficiles. Je me rappelle des nuits qui duraient des mois avec les tremblements, les sueurs froides, des délires,… Si je commence à tout me remémorer j’aurais l’envie de boire juste un verre, mais il se pourrait que ce soit un verre de trop et je replongerais dans ma démence.

Je plonge ma tête dans mes pattes, le contact de ma truffe froide sur mes coussinets me fait trembler. J’aimerais changer, le destin a bien voulu m’offrir une seconde chance et je dois la saisir. Soudain, j’entends une dispute éclater pas loin de moi, des effusions de voix et des bruits de chair sur la chair. Je relève la tête puis observe un attroupement de personne à plusieurs pas. Je me redresse et m’approche de ce cercle.

Je me fraye un chemin en écartant les personnes présentes. Certaines d’entre elles me crient de ne pas pousser, d’autres m’insultent. Quand je parviens à l’intérieur du cercle, je vois deux hommes entrain de se battre. Je me saisis d’un des deux et le soulève de son adversaire pour le jeter dans les bras des spectateurs. Celui contre le sol n’est qu’un enfant d’un peu plus d’une dizaine d’année. Son visage est en sang. Je me retourne vers l’adulte que je viens d’éloigner, la rage m’envahi mon instinct de combattant refait surface.

Je pose ma main sur l’épée que j’ai et à cet instant je me dis que je ne dois pas utiliser pour le moment une arme comme celle-ci. Je ne dois pas combattre, je dois apprendre à utiliser ma voix et mes paroles comme armes. Je ne dois pas redevenir le meurtrier que j’ai été. L’homme me regarde avec des yeux assassins, je lui dis calmement :

Pourquoi battre à mort un pauvre gamin ?

Ce petit salop vient de me voler un pain et un pochon de viande séché. En plus sa prostituée de mère ne m’a toujours pas payé son loyer.

Tu bats à mort un enfant pour une histoire de nourriture alors qu’il meurt de faim ? Tu te venges sur lui parce que ça mère ne paye pas son loyer ?

Quand je le regarde, l’homme est plutôt bien habillé et gras. Il doit certainement appartenir à la bourgeoisie de Kendra Kar. L’homme commence à s’approcher de moi, c’est vrai qu’il est imposant. Il me lance son poing dans le visage. Le coup est plutôt violent, je ressens l’impact dans ma mâchoire. J’essaie de suivre les préceptes de Gaïa par rapport à la violence. Il veut me donner un deuxième coup, mais j’ai le temps de contrer avec mon bouclier. Son poing s’écrase sur l’acier dur de ma protection.

Je fais redescendre mon armure et pour laisser uniquement mes yeux de visible. Je l’entends dire :

Saleté de Woran, tu es juste bon à chasser les souris et à servir à faire des ragoûts.
Mon sang ne fait qu’un seul tour, je le saisis par le col et le plaque contre le mur le plus proche. Je lève mon bras armé du bouclier pour le frapper. L’envie ne me manque pas.

(Je ne dois pas repartir vers le côté sombre que j’ai fui.)

Mon poing tremble puis je le redescends. Je me contente de lui montrer mes dents puis je lui dis :

Pars d’ici avant que je ne puisse plus me retenir. Tu es gras comme un cochon alors je ne pense pas que c’est un peu de nourriture en moins et un loyer qui n’est pas payé qui vas te tuer. Alors déguerpie d’ici tout de suite avant que je finisse ce que je viens de commencer.

L’homme s’enfuit et aussitôt le cercle de personnes se dissipe. La milice vient d’arriver, je m’explique auprès de cette dernière. Je ne reçois qu’un simple sermon par le groupe armé qui me dit que je n’ai plus intérêt à me faire remarquer ici si je ne veux pas finir en prison.

Je me saisis de l’enfant et le pose sur un banc pour observer ses blessures.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 15 Juin 2011 01:29 
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Il était temps pour moi de m’équiper comme un vrai aventurier et non plus partir au petit bonheur la chance. Il me fallait des provisions, de quoi voyager dans des endroits dangereux comme les ruines.

(Ainsi que des potions. J’ai déjà celles offertes par Pulinn. Mais quelques élixirs de vie supplémentaires ne seraient pas de trop.)

Et je savais exactement où en trouver. Je passai donc rapidement par le marché pour récupérer quelques miches de pains, de la viande fumée, un fromage peu corsé et plusieurs pommes. Une fois ces emplettes faites, je repris la route de la boutique de Lilo. J’y avais aperçu du matériel qui me serait bien utile.

Après quelques minutes, je fis face pour la deuxième fois de la journée à la vitrine remplie de bijoux chatoyants et à la porte qui faisait tinter une clochette à chaque ouverture.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 15 Juin 2011 23:46 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
J’étais vivant. Je m’étais sorti de ces sombres souterrains, de ces impasses glauques aux énigmes nombreuses, de ce labyrinthe sans fin qui avait fini par happer la plupart des inconscients qui y étaient entrés, de gré ou de force. De mon côté, je n’avais pas eu le choix. Je m’étais retrouvé enrôlé là sans le vouloir, depuis les caves du Temple de Phaïtos et Thimoros de Tulorim. Combien de temps était passé, depuis ce jour ? Je ne le savais guère. Et j’ignorais aussi où j’étais. Mon escalade m’avait mené à sortir par un étrange soupirail, au milieu d’une cours pavée de blanc. Les maisons alentours étaient faites de la même pierre claire, à peine noircie par le temps et la saleté. Je n’étais plus à Tulorim. Loin de là, même. J’aurais reconnu l’endroit aussitôt. Mais là… tout était différent.

Si je n’avais jamais quitté la capitale du Pays de Wiehl, je n’en étais pas moins tombé de la dernière pluie, et j’avais entendu parler de la légendaire Kendra Kâr, et de ses hautes murailles immaculées. Cette ville dont je foulais le sol était sans doute celle-là… Mais c’était si loin de chez moi. Ma vieille mère humaine, décrépite dans sa pauvre masure, était sans doute morte, étouffée par un grumeau de sa soupe infâme. Ou peut-être survivait-elle encore, souffrant de mille maux dû à la vieillesse décadente qui s’était emparée d’elle. Je n’en avais cure.

Sous moi, Erow grimpait encore péniblement. Et maintenant que ma liberté était retrouvée, je ne savais pas si j’avais envie de continuer à le voir. Ce n’était pas un ami. C’était juste une personne de passage, que j’avais appris à connaître, et à comprendre, sans forcément l’apprécier. Je n’eus donc aucun remords à l’abandonner là sans le moindre adieu, sans le moindre au revoir. Je me pressai même pour éviter des séparations émouvantes et… si humaines. Ce n’était pas une chose pour moi. Alors, je me mêlai à la foule, enveloppé dans ma cape noire. Attachées à ma ceinture, des bourses bien remplies tintaient des pièces d’or qui les alourdissaient. J’étais riche. Riche et puissant. Et cette richesse allait m’aider à me rendre encore plus puissant. Il ne faisait nul doute que la légendaire Kendra Kâr, ville de toutes les loyautés, et empreinte de la marque de Gaïa, était pourvue de boutiques de magie. Celles-là même que j’avais voulu éviter depuis ma toute frêle enfance.

Mais aujourd’hui, j’avais muri. Je savais, désormais, que le pouvoir s’acquérait via la magie qui parcourait mon corps. Et que cette magie se vendait, sous la forme de petites fioles opalescentes, à moitié liquides. Et les sortilèges que j’étais habilité à lancer via ces fluides de puissance étaient consignés dans de précieux manuscrits. Je devais trouver, dans cette blanche capitale, une personne qui vendait de telles choses.

Alors j’errai dans les rues, pendant une bonne partie de la journée. J’ignorais le temps que je passai à déambuler ainsi, observant les gens pour savoir où me rendre. Suivant l’un ou l’autre badaud qui me mènerait peut-être à ma destination. Mon organisme était fatigué, mais également complètement décalé. Je ne savais plus, en moi, depuis combien de temps je n’avais plus dormi…

Et puis, alors que je me perdais dans des considérations temporelles, je vis ce que je cherchais. Sur une enseigne bleutée, des lettrines d’or, au reflet luisant, indiquaient : « Boutique magique du vieux Moboutou ». Sans plus tarder, j’entrai dans le magasin.

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2011 09:43 
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Je me trouvais dans les rues de la cité Kendranne, une ville réellement magnifique. Le blanc était la couleur prédominante et l'habitant était accueillant. Je n'aurais pu rêver mieux comme lieu pour commencer mes recherches. Même si je ne savais rien de l'inconnu qui m'avait sauvé, je ne voulais pas désespérer. De toute façon c'était ça ou retourner chez moi où je n'étais plus la bienvenue depuis que j'avais choisis la voie de la magie. En tournant au coin d'une rue, sans trop savoir où j'allais, je vis un père jouer avec son enfant, une petite fille.

Soudain je me sentis nostalgique de mon pays, de ma terre natale. Avant que tout ne dérape, j'avais une famille, un père qui m'aimait mais cette époque était terminée. Seule dans les rues de cette grande cité inconnue, l’étouffement que j'avais ressenti plus jeune face à l'omniprésence de mes parents dans ma vie me semblait tout d'un coup complètement idiot. Je devais m'avouer que mon comportement avait était des plus douteux et avait rendu ma mère si triste... Une pointe de culpabilité jaillit en moi alors que je me rememorais la nuit où j'étais partie de chez moi...

...Je me trouvais dans le sallon lorsque mes parents étaient rentrés d'un repas entre amis. Comme depuis que j'étais revenu de mes cinq années dont je ne leur avait jamais parlé, je n'avais pas été autorisée à venir avec eux. Mon père estimait que j'avais souillé l'honneur de sa famille et il ne voulait plus rien à voir à faire avec moi. Aussi triste que cela me rende je me reconfortais en pensant à mon sauveur que je n'avais jamais revu...

C'était le cas ce soir là, comme tous les soirs d'ailleurs. Mon père ne dégna pas me regarder mais après quelques minutes il revint dans le salon pour me cracher son venin, toujours le même depuis mon retour. Lassée, je fis celle qui n'entendais pas et cela le mit dans une rage folle et pour la première fois il reprocha à ma mère d'avoir raté mon éducation. Je pris la défense de ma mère, vociférant sur mon père qui voulut me mettre à la porte mais ma mère s'était interposée en ma faveur me priant de monter dans ma chambre car elle voulait discuter avec mon père.

Je ne sus jamais ce qu'il s'était dit entre eux. La seule chose que je savais c'est que ma mère était remonté en pleurant suivit de peu par mon père. Un silence de mort se fit alors dans la maison et seule dans ma chambre, étendue sur mon lit, je pleurais. En prenant ma défense ma mère venait de se mettre mon père à dos. Que mon père me déteste était une chose mais que ma mère se fasse détester à cause de moi s'en était trop. Cette nuit là je pris la descision capitale de partir. Je m'étais levé discrètement sans faire de bruit et m'étais rendue dans la chambre de mes parents où je les regardais comme pour imprimer cette image d'eux dans mon esprit. Puis je partis sans laisser de mot sur ma destination et courus sans m'arrêter jusqu'à la zone d'embarcation et dis adieu à ma terre natale...


Plongée ainsi dans mes pensées je n'avais pas remarqué qu'un enfant fonçait vers moi. Je m'écartai de justesse pour l'éviter et me retournai à temps pour le voir tomber. Je m'avançais pour l'aider à se relever et vit qu'il était blessé. Malheuresement pour lui je n'avais pas encore la faculté de soigner les blessures. Je l'aidai à se relever et c'est à ce moment que sa mère arriva.

"Je vous remercie ! Il est tellement fou, j'espère qu'il ne vous a pas fait mal ?

Non, rassurez vous je n'ai rien.

Tant mieux."

Elle sermonna son fils sur son attitude et cela me rappela moi lorsque ma mère me grondait. Un sourire nostalgique s'épanouit sur mon visage. Parler de ma mère était un sujet sensible car j'éprouvais énormément de remords d'être ainsi partie sans lui dire où je me rendais. Je ressentis soudainement le besoin de prier Gaïa. Mais dans cette grande ville, je ne savais pas comment me repérer. La mère du fils étant toujours là je décidais de me renseigner.

"Excusez-moi, mais pourriez-vous m'indiquer où se trouve le temple de Gaïa si il y en a un à Kendra Kâr ? Je viens d'arriver je ne connais pas la ville...

Bien sûr ! Nous avons l'un des plus beau temple dédié à la déesse Gaïa. Vous prenez cette route, vous allez tout droit, puis vous tournez à gauche et vous le trouverai rapidement. 

Je vous remercie infiniment."

Je pris congé de cette femme adorable qui était à mes yeux étrangements vêtus. Elle avait une robe de couleur sombre et faîte dans un tissu très épais. Pour moi elle devait mourir de chaud mais elle ne semblait pas ressentir la chaleur cuisante du soleil sur elle. Dans les rues pavés je respirais l'air qui était empli d'une douce odeur de nourriture et mon estomac se mit à grogner.

(La prière attendra. Il faut que je me restaure, je dois garder une bonne hygiène de vie.)

Ni une ni deux je me dirigeais vers l'établissement appelé « L'Auberge de la Tortue Guerrière ». Je poussai la porte et l'odeur me frappa de plein fouet.


>suite

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~¤~¤~¤~Où que tu sois je te retrouverai...~¤~¤~¤~



Dernière édition par Synià le Jeu 16 Juin 2011 17:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2011 11:16 
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Au détour d’une ruelle, je me sens observé et suis quasiment certain d’être suivi. Je pose une de mes mains sur la garde d’une épée et l’autre sur le fourreau. Je me tiens prêt à faire volte-face et à trancher dans le vif du sujet. La nuit est tombée depuis bien longtemps dans les ruelles de Kendra Kar. Ce qui me surprend, c’est cette possible filature dans une ville comme la cité de lumière qui banni tous actes douteux.

(Si ce n’est pas un voleur, c’est obligatoirement la milice)

Je remarque grâce aux reflets de la lune qu’il y a quelques flaques d’eau sur les pavés. Je devrais pouvoir les utiliser afin d’éliminer toutes les incertitudes qui tourne autour de cette filature. Je concentre les fluides de la déesse Rana qui sont en moi pour pouvoir lever un léger vent. Ainsi je vais pouvoir soulever un peu de poussière pour dissimuler les flaches. Le moindre faux-pas lui sera fatal et je ne pense pas qu’il arrivera à les éviter, même avec de la chance. Il marchera dedans et ceci émettra un son qui me donnera raison ou non à mes doutes.

(Pourquoi tu ne te retournes pas pour foncer dans le tas ? C’est plus efficace et jouissif. C’est une réaction de pleutre que tu as. Franchement, arrête d’être comme l’autre vermisseau, le sale cul-béni, ce pauvre crapaud de bénitier,…

Tu sais ce que je te dis, je te merde et je suis encore poli avec toi. Ecoute moi Daio, tu as parfaitement raison de faire comme ça. Tu comprends maintenant que la réflexion et la stratégie avant un combat sont des actions clefs pour la réussite. Tu peux maintenant utiliser pleinement toutes tes capacités que ce soit physique ou intellectuelle. Tu as toujours délaissé l’aspect stratégie, il est pour toi le moment de changer ça. Maintenant que je suis là, je te guiderai vers la tactique.

Nia nia nia nia…
)

La dispute entre Jack et Michel me décroche un petit sourire, on dirait des enfants se chamaillant. Je dois vite me ressaisir et me préparer. J’aperçois un recoin plongé dans les ténèbres, je m’y glisse et attends le moindre bruit suspect. Je prends de grandes inspirations puis j’utilise mes nouveaux pouvoirs pour déclencher une légère brise.

(Je t’en prie Rana, prête-moi ton pouvoir pour définir le danger qui me guette.)

Je ressens des frissons dans mon corps puis un vent se lève pour venir faire voler la poussière qu’il y a dans la ruelle. Le petit nuage opaque n’est pas très haut, mais suffisamment pour faire disparaître les traces de toutes les flaques d’eau présentes. Pour le moment, tout est silencieux, pas un seul bruit hormis celui des feuilles mortes se déplaçant avec la brise. Le calme est d’un reposant, je lève les yeux vers le ciel afin d’observer le ciel, car il se peut que ce soit la dernière fois de ma vie que je puisse le contempler. Les étoiles brillent de mille-feux, à chaque fois que je regarde la nuit sous sa plus belle forme, je repense à ma douce et tendre Flora. Les souvenirs heureux et douloureux se bousculent à chaque fois, elle me manque terriblement. Même si j’ai eu des aventures depuis elle, aucune n’a su la remplacer.

Soudain je suis arraché de ma douce rêverie par une ombre qui passe d’un toit à l’autre telle une panthère. J’étais donc suivi ; puis j’entends un bruit de pas dans une flaque. Je pousse la garde avec le pouce afin de la déboiter du fourreau. L’ennemi est tout proche d’un instant à l’autre, il sera face à moi. Je laisse glisser la lame dans le fourreau jusqu’à tendre le bras pour trancher les chairs adversaires. Au dernier moment, je vois qu’il s’agit d’une jeune femme humaine. J’arrête le mouvement en bloquant tous mes muscles. Une douleur se fait retentir en moi, car ce que je viens de faire est digne de l’inconscience. Je préfère ressentir la souffrance et la douleur que de tuer une pauvre innocente.

Elle tourne la tête vers moi, ses yeux sont vert pour l’un et marron pour l’autre. La peur se lit sur son visage, les muscles crispés, des gouttes de sueurs et des tremblements. Je plonge mon regard à l’intérieur du sien quelques secondes, je redescends ma lame pour lui montrer que je n’ai pas de mauvaise intention. Je sors des ténèbres pour montrer qui je suis, mais un guerrier en armure n’a jamais rassuré quelqu’un sauf dans le cas où ce dernier est déjà attaqué. Je passe ma main devant en elle en suivant les conseils de Michel. Apparemment, je peux enlever la peur de l’esprit d’une personne juste en le désirant. Un souffle me traverse, une sensation de bien-être et de confiance se propage en moi, jusqu’à atteindre ma main et en sortir. Je lui dis ensuite :

N’ayez pas peur, je ne vous veux aucun mal. Je me croyais suivi par quelqu’un qui en voulait à ma vie. Je vous prie de m’excuser.

(J’aurais donc rêvé l’ombre que j’aurais aperçu tout à l’heure. Je dois quand même rester sur mes gardes, la fourberie d’un attaquant est toujours possible.)

Quand tout à coup, j’entends un bruit sourd comme un corps tombant sur le sol puis le déclic d’une arbalète relâchant son carreau meurtrier. Mon sang n’a même pas le temps de faire un tour que je saisis la jeune femme et me penche sur elle afin de transformer mon corps en un gigantesque bouclier. Mes yeux se ferment pour essayer de ne pas à avoir à ressentir la douleur. J’attends avec appréhension le choc, mais la seconde est très longue, c’est comme si le temps s’était stoppé. J’entends un bruit d’acier sur acier, je n’ai pas reçu d’impact sinon j’aurais éprouvé la douleur. Je relâche doucement mon étreinte et me retourne. Je vois Michel avec son bouclier, il se tient droit comme un gardien protégeant l’entrée d’un château ou d’une demeure. A ses côtés, Jack est dans la même position et il tend son arme comme pour défier l’ennemi qui se terre dans l’obscurité.

Je suis le gardien de la vie, nul ne pourra me tuer tant qu’il y aura de l’espoir dans ce monde. Tu cherches à relâcher un monstre sur cette terre, tu as choisi la mauvaise personne à attaquer. Nous sommes la folie, nous haïssons la mort des innocents,…

Nous adorons le combat, nous en avons percés l’essence même. Nous sommes devenus une machine de guerre impitoyable. Nous avons chacun notre spécialité, nous sommes complémentaire et tu vas découvrir ta souffrance.

Un souffle d’énergie semble émerger d’eux, il y a quelque chose d’effrayant la dedans. Ils sont peut-être ennemis dans leur conviction, mais ils sont de redoutables combattants et ensemble ils forment une escouade à eux seuls.

Michel, emmène la loin d’ici et protège la. Je ne veux pas qu’elle soit blessée.

Il ne me reproche pas de vouloir l’écarter. Il acquiesce simplement de la tête et attrape la main de la jeune femme en lui disant qu’il est là pour être son protecteur. Il explique qu’il serait préférable de déguerpir rapidement. En effet, le lieu risque de devenir rapidement le théâtre d’un combat, un champ de bataille où les dommages collatéraux risqueraient d’être élevés. Avec Jack, nous entendons des bruits de pas se rapprochant puis une voix glaciale s’élève dans la nuit.

Je t’ai enfin retrouvé traitre. Je suis venu t’exécuter sur l’ordre des prêtresses, tu prends trop d’importance. De plus, à cause toi, mon ami Nifit a été transformé en Rath'arghus. Je vais te faire souffrir pour que je puisse savourer ta mort.

Je suis estomaqué par ce que j’entends, Nifit, le grand général que j’ai dû affronter, est devenu par ma faute un Rath'arghus. Une créature mi-shaakt mi- araignée et surtout totalement asservi. Les prêtresses ne tolèrent aucun échec. J’éprouve de la peine pour lui, pourquoi n’a-t-il pas accepté ma requête de se joindre à la rébellion, il aurait été respecté et surtout il aurait eu sa liberté.

Ne te morfonds pas pour lui, il avait le choix et il a fait le mauvais tant pis. Nous avons un ennemi devant nous et je ne compte pas lui laisser une chance de nous vaincre.

Même si Jack n’a pas totalement tord dans ses paroles, j’éprouve quand même un profond regret pour le fier général. Nifit avait une grandeur d’âme que l’on ne rencontre pas partout. L’adversaire devient enfin visible, il porte une immense cape grise déchirée qui flotte librement dans l’air. Son armure se résume à quelques morceaux de cuir renforcés par des plaques aux endroits les plus sensibles. A sa ceinture est attaché une petite arbalète noire et il tient une épée plutôt longue, l’avantage de ce genre d’arme est que l’on peut tenir l’ennemi à distance par contre si ce dernier rentre dans le périmètre de sécurité, on s’expose à de gros dégâts. Ses yeux mauves sont remplit d’une rage extrême.

Nifit est un grand général, je suis attristé du sort qu’il a reçu. Je ne préfèrerai pas t’affronter, nous sommes deux alors que tu es tout seul…

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que Jack se dirige vers le Shaakt. Il lève sa faux près à l’abattre sur le corps de l’adversaire quand une créature humanoïde surgit de nulle part pour bloquer l’arme avec ce qui semblerait être un fouet. Il s’agit d’un Lykor, certainement un esclave asservi cherchant une méthode ou une autre pour regagner sa liberté.

Maintenant, nous sommes à égalités.

Avant que je fasse quoique ce soit l’ennemi se lance sur moi. J’ai juste le temps de dégainer mes lames pour parer une attaque verticale. Je suis obligé de croiser mes lames et de m’agenouiller pour amortir le choc. Caïx semble me considérer comme une véritable menace pour elle. J’ai en face de moi, un soldat faisant partie des troupes d’élites. Je ne sais pas si je serais assez fort pour le battre. Il tient maintenant son épée avec les deux mains pour augmenter la pression. Je n’ai qu’une seule solution pour le battre, ne pas jouer la force pure, mais la stratégie et des coups placés à des endroits où la plaie aura tendance à saigner abondamment.

Tous mes muscles se contractent jusqu’à trembler. Je tente de me relever pour me dégager de cette impasse. J’arrive seulement à décoller légèrement mon corps, mais cela suffit pour que fasse basculer son arme sur le côté. J’en profite lui donner un coup tranchant dans le bas ventre. Il contre mon attaque en exposant une plaque d’acier fixé à son tibia. Je donne une impulsion avec mes jambes pour sauter en arrière. Je profite du court instant de répit pour assembler mes lames.

(Ce n’est pas un combat que je vais gagner facilement)

Je dois parvenir à rentrer dans son périmètre de sécurité pour le blesser. Je regarde l’environnement, nous sommes dans une ruelle plutôt étroite. Ce genre de configuration se prête à mon avantage, il ne peut pas utiliser pleinement son arme. Je me suis donné un handicap plus léger que lui en assemblant mes lames, mais la puissance qu’elles me confèrent sous cette forme n’est pas négligeable. Il y a des petits rebords sur les murs, certainement les écoulements d’eau. Je pourrais les utiliser à mon avantage en effectuant du combat aérien.

J’aperçois Jack un peu plus loin qui combat, il vient de prendre un coup de fouet au visage. Au même instant, je ressens des picotements sur la joue et du sang qui coule le long de ma joue. Nos destins sont étroitement liés, je ne dois surtout pas l’oublier. Mon double pousse un hurlement bestial, l’ennemi fait à nouveau claquer le fouet, mais cette fois Jack le bloque avec le manche de son arme avant de fendre l’air avec sa faux et ainsi verser le premier sang adverse.

C’est à moi maintenant de suivre son exemple. Je coure vers un des murs et saute sur l’un des rebords afin de m’envoler tel un aigle qui se prépare à fondre sur sa proie. Je fais descendre ma lame vers le soldat qui voit le coup venir. Il place déjà son épée pour se défendre, quand ma lame entre en contact, le bruit de l’acier se fait entendre. Je peux voir ses yeux mauves brûler de colère et un sourire se dessine sur mon visage. Il vient de commettre sa première erreur. Quand mes pieds retouchent le sol, je déboite mes lames et la plante dans le flanc gauche. Il me donne un coup de pied dans le torse qui me fait reculer puis il abat sa lame sur moi. Je n’ai pas le temps de faire grand-chose, je ne peux même pas contrer.

Son épée frappe violemment mon torse. Je sens la douleur m’envahir, j’ai l’impression d’être passé sous les pieds d’un régiment. Je serre les dents afin de ne pas pousser un cri de douleur. Mon visage en est déformé. Je le vois se saisir d’une potion et l’avaler d’un seul trait.

Nos mages viennent de finir de mettre au point cette potion. Elle inhibe la douleur, dommage pour toi que tu n’en aies pas.

Certes la douleur est un handicap dans un combat, mais elle me permet de savoir que je suis encore en vie. Je m’élance à nouveau vers lui quand soudain ma jambe gauche s’affaisse à cause d’une nouvelle blessure. La douleur est soutenable, car elle est moins importe que celle que je viens de recevoir. Par chance, cela m’a permis d’éviter une attaque horizontale et par la même occasion d’entrer dans le périmètre. Je relève mes deux lames en direction de son thorax en espérant percer son armure.

Il évite le coup en pivotant, mais pas suffisamment pour ma lame gauche qui pénètre son armure par les points d’attaches. Je peux entendre le bruit de ses côtes se briser. Il ne réagit pas, pas un seul bronchement. Il dégaine son arbalète et décoche un carreau qui vient se ficher dans mon poumon droit. Je pousse un hurlement qui déchire le silence. Je lui donne un coup de pied pour l’éloigner de moi.

Je me relève en fichant une de mes lames dans le sol. Je pose mes doigts tremblant sur le carreau, si je le retire, je m’offre une belle hémorragie. J’éprouve des difficultés pour respirer, mon souffle est haletant. Je ne vais pas pouvoir encore combattre bien longtemps si je ne fais rien. Puis je me souviens que j’ai une potion de soin dans ma sacoche. J’arrache le carreau en serrant les dents pour ensuite me saisir de la potion, j’arrache le bouchon avec les dents et la vide d’une seule traite. Je sens mon corps se réchauffer, les picotements des blessures s’arrêtent aussitôt. Bientôt je n’ai plus de sang qui coule de mon torse. Je me saisis de ma lame plantée dans le sol et regarde mon adversaire.

Le combat va commencer à partir de maintenant. Rends-toi ou pars, je n’ai pas envie de te tuer.

Il répond en me fonçant dessus. J’ai l’impression que la potion vient de me redonner une nouvelle fraicheur pour combattre. Je dévie son attaque avec ma lame gauche pour ensuite diriger la droite vers lui. Je suis trop court. Il me sourit comme fier de lui jusqu’à ce qu’il entende :

Toi ! Je ne t’aime pas. Brûle

Cramoisie ouvre la bouche pour laisser échapper un gigantesque brasier. A cette distance, il est impossible d’éviter une telle attaque. Son corps fulminant retombe sur le sol, je place une lame sur sa gorge et jette un œil à Jack.

(Ce Shaakt a oublié quelque chose quand on ne ressent plus la douleur, c’est que les blessures nous ralentissent.)

Il prend un malin plaisir à combattre. Il vient d’assommer sa cible avec le manche de son arme. Il lève sa faux pour donner un coup de grâce final. J’entends des bruits de pas nombreux, ils sont nombreux. Je regarde derrière moi et vois Michel arriver avec la milice. Il hurle :

Ne le tue pas. La milice est là.

L’instant d’après, il a disparu laissant un corps encore vivant sur le sol. J’explique ce qui vient de se passer. Le chef me remercie et me dit qu’ils vont être emprisonnés avant d’être jugé. Je demande juste qu’on lui excuse ses actions, qu’il est obligé d’obéir sinon sa famille mourra et que lui sera transformé en quelque chose d’horrible. Puis j’explique que je passerais à la prison pour pouvoir discuter avec le shaakt et le lykor. Je les vois repartir en portant les corps. Je tombe, sur les fesses, essoufflé par ce combat. Je pose la tête contre le mur et regarde à nouveau les étoiles.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2011 12:14 
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Quand je regarde les étoiles, je repense à chaque fois à Flora. Je me demande de temps en temps ce que ma vie serait devenue si elle était encore vivante. Je serais certainement devenu un humble fermier ou encore un chasseur se nourrissant des proies ramenées de la journée de chasse ou de la cueillette de fruits et légumes trouvés. Une vie paisible qui ne serait rythmée que par des journées de travail et de plaisir, mais il a fallu que l’on m’arrache tout à quoi je tenais. J’ai plongé bras ouvert dans la dépression qui s’est ensuite transformé en colère puis en haine et enfin en vengeance.

A l’époque, j’ai traqué tous les assassins de Flora, il ne m’en reste plus qu’un à trouver et que Rana m’en soit témoin, je le tuerai Même si je dois traverser les monts les plus froids, les déserts les plus chauds, malgré les traqueurs qui sont après moi, je l’aurai. Ma réputation me rattrape plus rapidement que prévu, si les matriarches commencent à m’envoyer des assassins du niveau du dernier combattant, j’ai intérêt à faire de plus en plus attention à ce qui m’entoure et surtout à faire attention à mes compagnons de voyage.

(Flora, pourquoi je suis traqué comme une bête ? Pourquoi notre peuple ne veut pas vivre en paix avec les autres ? Je suis apeuré et attristé par tout ça. J’ai peur de mourir, je me dis que j’ai encore tellement de choses à faire pour notre race que je ne dois pas encore disparaître. Je ne suis pas assez puissant pour renverser le pouvoir en place, mais j’y arriverai.

Courage mon amour, tu arriveras à faire ce que tu veux. Je sais que tu es capable de beaucoup pour nos frères et sœurs.)


Quand j’entends la voix de Flora un mélange d’excitation et de peur se répand en moi comme de l’alcool. Il y a plus de vingt ans que je ne l’ai pas entendu. Des larmes remontent dans mes yeux et un sourire se dessine sur mes lèvres et je murmure :

Je t’aime

Le son de sa voix me redonne l’espoir, je me relève et me dirige vers la maison royale des dépôts. J’ai trop d’argent sur moi, il faut que je le mette en sécurité.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 17 Juin 2011 22:15 
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Mon sac bien rempli, je repris ma route. Avant de partir, il ne me restait qu’à voir Dame Margot pour lui dire au revoir et prendre quelques affaires. Il était certain que ma tenue de ville, aux soies ajourées et aux couleurs délicates, n’était pas appropriée au rude voyage sur les chemins de montagne. Et qui plus est, j’allais avoir bien besoin de mon armure dont je ne m’étais pas encombré aujourd’hui pour sortir dans les rues tranquilles de la cité blanche.

J’arrivai sans tarder dans le quartier noble et montai le mince escalier menant à ma demeure temporaire. En arrivant dans le salon, j’y croisais la veuve nantie affairée à une dentelle. Je la mis directement au courant de mon proche départ. Malgré la surprise, elle garda une stature digne, me souhaitant sobrement un bon voyage. Je n’aurais su dire si la tristesse ou un quelconque sentiment de frustration lui traversait l’esprit. Après une discussion sur ma destination et les raisons de mon départ, dans laquelle j’occultai outrageusement mon incartade dans le temple de Yuia et le caractère périlleux de ma quête, nous convînmes d’un accord. La chambre allait rester mienne jusqu’à mon retour et les gains du commerce maritime que l’on avait mis en place allaient financer le loyer. Suite à ses accords, je montais dans ma chambre pour faire mon sac et emporter le strict nécessaire et ressortir mon armure. En quelques minutes, je me retrouvais apprêter comme si la guerre venait rejoindre nos murs. Je quittai les lieux après de brefs adieux et retrouvai les rues relativement calmes des quartiers aisées de la ville.

Je repensai alors à la boutique extravagante qu’avait évoquée une fois Dame Margot. Une certaine Sephora tenait l’échoppe et l’endroit recelait d’objets aux capacités magiques très variées. Je m’y rendis immédiatement, profitant qu’elle soit sur ma route vers les portes de la ville.

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 19:07 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
Lorsque la Belle émergea dans les rues, l'esprit encore un peu embrumé par l'overdose de fluide qu'elle avait acquis ces derniers jours, Amarante aperçut les paysans pris dans leur routine quotidienne. La cruelle jeune fille se demandait comment de telles vies pouvaient être gâchées, ces gens demeureraient éternellement invisibles aux yeux des grands de ce monde et ça, Amarante le rejetait d'une manière abjecte et dégoûtante, appuyant sa pensée d'un geste de la main. Une moue écœurée se dessina alors sur son visage maculé de sa somptueuse beauté. Le monde tournait autour d'elle sans que cela ne put lui faire lever le moindre sourcil, Amarante s'en moquait autant que les poux qui devaient courir dans les cheveux gras de ces êtres immondes qui constituaient pourtant la majorité des personnes qui côtoyaient cette ville effroyablement révoltante. Toutes ces personnes incultes et inutiles lui soulevaient le cœur, comment pouvaient-ils exister ? Ils n'avaient pas leur place ! Ils devaient tous mourir, chacun leur tour ou tous ensembles ? Quelle importance tant qu'ils crevaient sous les assauts divins d'Amarante !

La Belle les regardait un à un, imaginant leurs corps maculés de saleté en train de pourrir dans les rues qu'elle était en train de parcourir nonchalamment, dévorés par les rats portant en eux un typhus létal qui se propagerait dans la soi-disant cité Blanche. Cette perspective fit rire la Rousse, elle sèmerait la mort et le désespoir d'une manière désinvolte comme si cela était un acte moral et sans conséquences. Amarante prendrait plaisir à récolter les fruits de son projet insensé, à faucher les blés qu'elle avait mis si de temps à faire pousser de ses propres moyens. Personne ne se doutait de sa démence et de ce qu'elle était actuellement en train de fomenter. Pour ces êtres rebutants ce n'était qu'une jeune femme un peu trop bien vêtue pour son rang. Et alors ? Que pouvaient-ils lui faire à part de se moquer de ces atours inadaptés ? Ces créatures n'avaient aucun pouvoir sur elle, Amarante le savait, mais la Belle possédait des dons divins capables de les réduire en poudre. La plantureuse jeune fille était à nouveau inondée d'un plaisir farouche lorsqu'elle repensa à l'étendue de ses forces mystiques.

Ses pas battaient les pavés anciens qui jonchaient les rues mal entretenues de la cité. Amarante les écrasait de son poids, n'hésitant pas à appuyer de son talon, imaginant qu'elle était en train d'écraser un petit animal sans défense comme un chat ou même un de ces petits chiots ridicules qui n'étaient qu'un simple divertissement pour enfants. La Sulfureuse n'avait pas eu de chiot lorsqu'elle était petite, elle n'avait pas le droit de recevoir ce genre de cadeaux alors pourquoi eux y auraient accès ? Hein ? Non ! Il devait en être autrement, ils ne pouvaient avoir plus de privilèges que la Rousse, que cette fille qui avait tant souffert, qui avait perdu sa liberté et sa virginité très tôt ! Pourquoi elle ? Pourquoi avait-elle dû endurer ces actes ? Pourquoi n'avait-elle pu repousser ces assauts incessants du destin ? Qu'avait-elle fait pour être changée en une véritable harpie, pour être transformée en suppôt de Thimoros qui ne l'avait même pas choisie en tant que disciple ? Ce genre de pensées l'épuisait, Amarante se moquait bien de son passé, il était à l'origine de la fille qu'elle était aujourd'hui et les forces du destin n'avaient qu'à s'en prendre à eux s'ils avaient fait de cette beauté la plus grande démone que Yuimen ait connu.

La plantureuse jeune femme se mit à la recherche d'une ruelle sombre où elle serait en mesure d'absorber son ultime fluide qui se trouvait actuellement dans sa besace. La Belle pouvait sentir sa présence qui attirait le reste de ses fluides au bas du dos et cette sensation commençait à la gêner. Pour comprendre ce mal, il suffisait d'imaginer des micro vibrations constantes rassemblées dans un endroit précis de son anatomie. Cela commençait vraiment à jouer sur les nerfs de la délicate demoiselle. Rapidement, Amarante traversait les ruelles, sans trop savoir où cela la mènerait, cherchant simplement un lieu tranquille, mal famé s'il le fallait.

Mais bientôt, Amarante entr'aperçut une bifurcation qui l'emportait directement derrière une sorte de stupide tour qui n'avait pas vraiment sa place ici. Quelle importance tant qu'elle était occultée par ce phallus qui s'élevait en maître au beau milieu de la ville, reflétant ainsi la débauche qui devait régner dans ce genre de cités malsaines. La Belle se cacha alors, priant sa propre personne pour qu'aucun être ne s'immisce dans sa grandiose absorption fluidique. Elle ne tenait pas à être dérangée par un novice qui l'aurait prise pour une sale sorcière, ameutant tout le quartier. Bien entendu, elle ne pouvait nier le mal qui l'entourait mais d'un autre côté, être enfermée dans des cachots pour usage de magie ne l'inspirait en rien. Amarante ne connaissait que trop bien ce genre de lieux et devoir user de son charme une nouvelle fois pour sortir de cette geôle ne l'intéressait nullement, elle avait déjà donné de sa personne pour recouvrer sa liberté, plus que ce qu'elle n'aurait dû d'ailleurs.

Toutefois, la jolie jeune fille se sentait suffisamment en sécurité pour parfaire son apprentissage. D'un geste rapide et gracieux à la fois, Amarante sortit la dernière fiole de fluide qu'elle ouvrit sans perdre trop de temps. Comme précédemment, la substance magique prit son envol, mais pour une fois, elle ne resta pas là devant elle à attendre que le temps passe. Amarante possédait de nouveaux fluides en elle qui devait attirer ce dernier. En effet, la forme évanescente se dispersa en une sorte de vapeur indicible qui se mit à tournoyer autour de la Sulfureuse. Elle ne voyait plus le concentré élémentaire, mais sentait toujours sa présence qui s'approchait d'elle, cherchant sans doute par où la pénétrer. Amarante n'avait pas peur de l'entrée que choisirait le fluide, cela ne l'inquiétait que peu, alors s'il avait envie de se faire plaisir, la Plantureuse lui ouvrait grandes les portes de son corps. Mais, comme précédemment le fluide préféra ses pores pour rejoindre ses compères, vibrant comme la terre lors d'un séisme à l'intérieur de la belle Amarante. Une nouvelle fois ses pouvoirs s'étaient accrus, bientôt elle récupèrerait de nouveaux fluides pour compléter son apprentissage, puis elle continuerait de s'approprier des sortilèges tous plus puissants les uns que les autres.

Toutefois, le monde qui l'entourait la dégoûtait toujours plus, leur inutilité et leur bêtise lui soulevaient le cœur. Tout ce qu'elle désirait était de se retrouver face à elle-même, confrontée à sa folie qui lui faisait perdre sa lucidité naturelle et était partie intégrante de sa personne. Amarante reprit la route, vagabondant dans les rues de la cité immonde, cherchant ce qu'elle pourrait bien faire pour ne pas s'ennuyer. Autour d'elle, les impasses avaient pris une tournure sales et mal famées comme elle l'adorait. Peut-être pourrait-elle rencontrer des êtres maléfiques et leur imposait sa volonté, leur montrait qu'elle était la Déesse de ces lieux ! Oh oui ! Cela serait tellement grisant, tellement excitant, tellement vivifiant ! Ses fluides se mirent à réagir à ses pensées ténébreuses, ressentant sans doute les forces démoniaques qui venaient de s'élever dans l'esprit d'Amarante. La Belle se rendit compte qu'elle avait déjà traversé ces ruelles, se remémorant le jour où elle avait pénétré dans l'auberge des sept sabres dans laquelle elle avait rencontré le si bel étalon. La Sulfureuse eut alors envie d'y retourner et de prendre un verre tranquillement. Cette idée la mit tout à coup de bonne humeur !

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Dernière édition par Amarante le Dim 19 Juin 2011 14:28, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 13:06 
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L’enfant a le visage tuméfié par les coups qu’il a reçu par le gros lard. Le nez semble cassé et l’arcade gauche est grandement ouverte, le regard de l’enfant est pétrifiant car le mélange de peur et de rage est accentué par des yeux injectés de sang. C’est vraiment moche à voir, je sors un mouchoir de ma poche puis je l’humidifie dans la rivière pour ensuite retirer le sang qui macule son visage.

(Comment peut-on s’en prendre à un enfant sans défense)

Le comportement de l’homme me répugne, je n’arrive pas à comprendre comment on peut attaquer un être aussi fragile. Après l’avoir grossièrement nettoyé, je lui dis le plus gentiment possible :

Pauvre petit, laisse-moi t’aider. Je vais poser mes mains sur toi pour pouvoir te soigner. Gaïa va pouvoir t’aider à travers moi.

L’enfant semble encore plus terrorisé quand je dis que je dois poser mes mains sur lui. Je ne sais pas quoi faire, est-ce que je dois quand même le soigner au risque de l’entendre hurler comme un fou ou le laisser partir sans rien faire. Mon cœur me dit que je dois quand même le sauver, il peut très bien avoir des blessures plus importantes à l’intérieur. Mon choix est rapidement pris, je décide de le guérir quand même.

Au moment où j’approche ma main de lui, je le vois se lever et commencer à fuir. Je l’attrape avec mon autre main et l’entoure avec mon bras pour ensuite poser ma main libre sur son visage. Il pousse des hurlements de détresse tellement strident que j’ai l’impression que mes tympans vont exploser. Je laisse mes fluides réchauffer mon corps pour ensuite envoyer cette énergie dans le corps du pauvre petit.

Je ressens le bien-être m’envahir, à chaque fois que j’aide une personne, je sens que mon âme est de plus en plus en paix. Je recherche peut être ma rédemption à travers mes actes bénéfiques. Je me retrouve obligé d’arrêter de soigner l’enfant quand deux hommes de la milice m’arrachent à mon patient. Quand je les regarde, je ne comprends pas du tout ce qui vient de se passer.

Que se passe-t-il ? Je n’ai fait que aider l’enfant, je le soignais.

Un gradé arrive devant moi et m’explique que c’est la deuxième fois qu’ils interviennent et que je suis présent donc maintenant la chose est simple, c’est que je dois aller en prison. Je ne cherche pas à mes débattre même si l’idée de retourner dans un cachot me rend complètement dingue. L’enfant se retourne vers moi avant de s’enfuir. Un sourire se dessine sur mon visage quand je vois la tête angélique du bambin.

(j’ai au moins eu le temps de faire le bien)

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