Message PNJ

(À Aenaria)

La belle Pulinn cligne des yeux, pour t’affirmer ton accord pour ta participation à cette mission.

« Alors, sois présente ce soir dans la salle à manger du Temple. Une ultime réunion y aura lieu. »

Et sur ces mots, elle te laisse après un sourire, et vaque à sa promenade…

[HJ : tu peux faire une ellipse jusqu’au soir, si tu veux. ^^]

(À tous les amants)

Alors que dehors, le soleil se couche, la belle Pulinn fait soudain irruption aux côtés d’Halkmir, à qui elle souffle d’un air taquin :

« Un peu comme ceci, jeune mage ? »

Elle émit un petit rire cristallin avant de se tourner vers Oryash.

« Heureuse de vous voir remise, demoiselle des montagnes. »

Et pendant ce temps, les serviteurs pressent poliment les quelques étrangers présents de quitter la salle à manger… Seuls les amants restent. Et lorsque le dernier est parti, ils ferment la porte, pour plus d’intimité. Alors, et seulement alors, Pulinn élève la voix pour s’adresser aux personnes présentes.

« Chers Amants, bienvenue ici ce soir. Cromax ne va plus tarder, désormais. Êtes-vous tous bien sûr de vouloir participer à cette mission ? C’est sans doute l’ultime instant pour vous désister… »

Elle lança des regards bienveillants à chacun… attendant des réponses face à ses propos.

A mon plus grand malheur, Toute bonne chose doit avoir une fin (encore que lutter pour rendre de telles merveilles serait un but à atteindre) et notre baiser se termina avec une goutte de frustration coulant sur mes lèvres. Mon tendre guerrier s’écarta de moi, l’air gêné, et une inquiétude pointait dans mon esprit. Mais quand il évoqua les obligations envers le temple, je poussai un soupir de soulagement.

(Si ce n’est que ça, je vais pouvoir le rassurer tout de suite.)

Confirmant que nous étions dans le même état d’esprit, il me proposa de l’aider dans sa quête. Je lui adressai un sourire radieux pour lui répondre avec joie pendant qu’il m’aidait à me relever.

« Oui, je le veux. »

Trouvant cette formulation très solennelle, je ne pu retenir un petit rire avant de reprendre avec plus de convenance.

« J’adorerai te suivre, où que tu ailles. Pulinn m’a brièvement entretenu à propos des Amants de la Rose Sombre et ton appartenance à cette organisation. J’ai envie de te suivre dans cette voie. »

Je rougis de ma propre audace à me lancer aussi aveuglément dans toute cette histoire, mais je tins mon regard fixe pour montrer ma détermination à Cromax. J’avais vraiment hâte d’en savoir plus, mais un gargouillis stomacal me rappela un désir tout aussi pressant.

« Il se fait tard. Si nous allions manger ? Tu pourras me raconter tout cela plus amplement. »

Accroché à son bras, j’étais prêt à avancer avec mon amant.

La tête vide de toute pensée, je ne vois pas le temps passer, je ne sens plus les minutes s'écouler, pas plus que les heures. Je suis dans un état de plénitude, seul avec moi même. Aucun bruit ne parvient plus à mes oreilles, aucune odeur ne parvient plus à mes narines. Je suis enfermé dans une sorte de bulle invisible, que j'ai créée via la méditation. Depuis bien longtemps, je médite pour m'isoler, pour me recentrer et oublier un instant ce qu'est ma vie. Elle n'a pas toujours été facile, même si je ne suis pas à plaindre loin de là. Enfant, j'étais sans cesse mis à l'écart, brimé, frappé de par ma différence. Un enfant représente l'innocence, pourtant, un enfant peut être d'une méchanceté incroyable envers les autres de son âge. un méchanceté "pure", née de l'ignorance et qu'il est difficile, voir impossible de condamner. Mais au milieu de tout ça, j'avais des moments de joie. Quand je m'enfermais, seul, dans la bibliothèque de mes parents, ou quand, comme maintenant, je méditais.

Aujourd'hui la situation est semblable et différente à la fois. J'ai de nouveau subi la méchanceté, la cruauté, mais de la part d'un homme. Un perfidie non pas née de l'ignorance, mais de l'avarice, de l'égoïsme d'un homme. Un homme avide de pouvoir et qui se plait à en abuser: Rewolf Grantier. Aujourd'hui, je m'apprête à prendre par à une expédition punitive visant à envoyer Rewolf dans le royaume de Phaïtos. Je m'apprête à faire équipe avec des personne qui ne m'ont pas jugé sur mon apparence et qui m'ont accepté comme je suis.

Ouvrant légèrement les yeux, je regarde la salle se vider sous les ordres de quelques personne et mes yeux se posent sur la belle et délicate Pulinn. La femme sublime qui a su faire naitre en moi le désir lors de ma première venue, celle dont j'ai réussi à repousser les avances et qui m'a permis, malgré elle sans doute, de changer. Je l'écoute, attentivement et je regarde tout le monde dans la salle. Pourpre n'est pas là, mais Pulinn annonce que Cromax va arriver. C'est la première fois que j'entends ce nom, mais il n'y a pas besoin d'être un génie pour comprendre que c'est le vrai nom de Pourpre. Ce qui m’amène à me poser encore quelques questions. Pourquoi des noms de code ? Quel danger peut-il y avoir à prononcer le nom de Cromax ? J'aurai sans doute mes réponses en le suivant. Lentement, je me relève et m'incline légèrement, une main sur le coeur. Etant dans le fond de la salle, je m'assure de parler suffisamment fort pour que Dame Pulinn m'entende.

"Comme je vous l'ai dit Dame Pulinn, Rana et Zewen ont fait en sorte que nos routes se croisent. Je vous ai juré fidélité à vous et à Pourpre. Ou plutôt devrais-je dire Cromax si cela m'est permis. Je dois revoir Grantier, je veux savoir, je dois savoir. Vous savez que je ne cherche pas sa mort, mais si mon aide est requise pour cette tâche comme pour d'autre, alors je mets mes compétences au service de Cromax et des Amants de la Rose sombre."

Un souffle, doux et délicats, des paroles, toutes aussi douces et sur un ton léger. Pulinn était fidèle à elle même dans sa façon d'apparaitre au garçon et, en dépit de toute la volupté et la grâce qu'elle lui inspirait, sa façon de faire, à cet instant précis, Halkmir fut pétrifié d'effroi.

Il réalisa que sa maitresse était surement déjà au courant de son échec, elle qui semblait pouvoir être partout à la fois, et que, si elle prenait la chose de la même manière que ses précédents employeurs, ses douces paroles auraient très bien pu être les dernières que le petit mage n'aurait eu l'occasion d'entendre avant de connaitre un destin douloureux ou mortel...voir les deux. (Jusque là, il n'avait jamais expérimenté que la première possibilité, mais se doutait bien que les deux autres n'avaient pas grand chose d'enviable)

Alors que le monde continuait inexorablement à tourner autour de lui, que les amants approchaient et parlaient à sa maitresse, Halkmir, lui, se contentait de rester sur ses deux jambes, légèrement tremblotantes, en arborant une expression très crispée. Dans la salle, il reconnaissait plusieurs amants qu'il avait eu l'occasion de rencontrer dans les Duchés. Mais pas seulement.

Allaient ils être une vraie armée? Ceci dit, compte tenu de la description que leur avait fait Poupre de leur ennemi et de ce qu'ils avaient déjà dû combattre, ça pouvait s’avérer utile...

Il en vint finalement à se détendre, Malgré que Pulinn ne se tienne toujours non loin de lui, et bredouilla sans trop oser la regarder. Bon sang ce que c'était gênant. La mission n'avait même pas commencée, et il était déjà susceptible d'être réprimander pour ses erreurs, qui avait nuit à leur avancée.

"Et bien... Si je peux me rendre utile, ce sera volontiers...Si on veut de mon aide, évidemment."

Quelque part au fond de sa petite tête, une voix laissait entendre qu'après tout, si on lui refusait le droit de participer, ce ne serait pas forcement un mal. Il était faible et inexpérimenté comparé aux autres. D'un autre côté....Bon sang ce qu'il avait envie d'en être!

Je tiens les mains de Lillith dans les miennes lorsqu’il me répond solennellement qu’il le veut. Il va m’accompagner, le long de ma destinée. Je souris béatement, comme si cet engagement signifiait plus que l’acceptation d’une simple mission en ma compagnie. Une de plus, après Verloa. Il m’apprend alors que Pulinn a déjà pris les devants en le conviant à l’aventure d’elle-même. Je regarde un instant derrière moi, mais elle ne s’y trouve pas, déjà occupée avec les Amants, à fomenter quelque complot assassin.

Mon glaçon adoré m’indique qu’il a faim, et souhaite manger. Ça ne peut pas plus bien tomber, en vérité, puisque la réunion se passe dans la salle à manger du Temple. Mon visage s’illumine de satisfaction. Tout est presque trop facile.

« Ah, bien ! C’est justement là que se déroule la réunion ! Elle a déjà commencé, sans nous, hâtons-nous de la rejoindre ! »

Et prenant mon amant par la main, je l’entraîne jusqu’aux porte de ladite salle, curieusement gardée, alors qu’elle ne l’est pas, d’habitude. Les gardes, cependant, me reconnaissant, ouvrent les battants, et je peux pénétrer dans la pièce tout en tenant mon adoré.

Là, plusieurs êtres sont présents. Je ne reconnais que Pulinn, Salymïa, Carmin, Duncan et Oryash. Mon regard noir se pose sur cette dernière. Elle semble mieux se porter, et j’en suis fort aise. Je lui envoie un sourire à la dérobée. Elle ne saura sans doute jamais que c’est moi qui l’ai ramenée et ai veillé sur elle pendant tout le retour du Clan.

À mon entrée, Pulinn se tourne vers moi, et annonce tout haut :

« Ah, voilà, nous pouvons commencer. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas encore, je vous présente Cromax, alias Pourpre. Il est accompagné de Lillith. »

Devant tant de solennité, je me sens un peu bête. Pourtant, mon port altier et ma démarche féline assurée indiquent mon rang, bien malgré moi, parmi ces Amants, mes semblables. Je vais être à la tête de cette expédition. Leur chef, en quelque sorte… Une grande nouveauté pour moi, qui ai l’habitude de travailler seul, ou en groupe, en tant qu’égal des autres. Peut-être, au final, est-ce ce qu’on attend de moi ici aussi.

Je m’avance à la lueur d’un chandelier, et prends place à la tablée, invitant les autres convives à se joindre à moi, autour de dizaines de bons petits plats et boissons divers et gourmets. J’attends d’attirer à moi tous les regards avant de commencer à parler…

« Hum… »

(Voilà qui est éloquent !)

(Oh ça va hein… Je n’ai pas l’habitude de m’adresser ainsi à un groupe.)

(Fais dans la simplicité, sois toi-même…)

Pas bête… Je reprends, donc.

« Bonsoir à tous. Comme Dame Pulinn vous l’a indiqué, je suis Cromax. Et c’est ensemble que nous irons jusqu’à Rewolf Grantier pour lui ôter la vie. »

Un petit rappel s’impose…

« Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, Rewolf Grantier était un Grand Gardien du Désir, au Temple. C’est le rôle qu’a Pulinn, et également celui que je convoite, au sein des Amants de la Rose Sombre. Rewolf Grantier, fort de ce pouvoir, a rapidement trahi le temple, et s’est constitué une garde personnelle. Il jouit maintenant des biens du Temple, et s’est construit une importante richesse personnelle. C’est… il semble être une personne exécrable, méprisante, arrogante, hautaine et violente, sans pitié. »

Je regarde Duncan qui m’a avoué avoir fait les frais de ces caractères… Puis mon regard glisse vers Lillith.

« Il a tenté de m’assassiner, car tout puissant qu’il est, il sait ce qui se prépare contre lui. Il a quitté sa maison principale de Bouhen pour se diriger vers une forteresse secrète, bien gardée, se trouvant…heu… »

(Ynorie, au nord du Lac de Nostyla)

« Dans la région d’Oranan, au nord d’un lac important. C’est là que nous partirons, dès demain. Nous devrons utiliser tant la force que la ruse pour le déloger de son antre… Et c’est pour ça que j’ai besoin de vous, tous autant que vous êtes. Chacun de vous a des compétences qui peuvent m’être utile, nous être utiles, dans notre quête. »

Mon regard glisse alors vers Carmin, le jeune rouquin mage de feu. Lui aussi compte. Je me tais un moment, sans trop savoir que dire de plus… Puis je me permets un simple :

« Des questions ? »

Précédemment: Discussion et questions.

Une réunion, Oryash ignorait de quoi il pouvait bien s'agir mais présumait que cela avait à voir avec la mission à venir. En quelques minutes la salle à manger fut vidée des indésirables, au profit des membres de la rose sombre.
La première qui vint à faire son entrée fut Pulinn, qui comme toujours resplendissait de beauté.
L'elfe murmura quelques propos aux oreilles du gamin et Oryash esquissa un léger sourire, de voir qu'une fois encore le petit venait de se faire surprendre. Pulinn avait l'art et la manière de surgir quand on s'y attendait le moins.

Puis elle salua Oryash visiblement heureuse de la voir rétablie.
Mais rétablie de quoi? Tel était la question? Oryash avait bien écopé de quelques blessures durant la bataille dans les duchés mais rien de bien sérieux, au point de la clouer au lit durant tant de temps. Et pourtant elle avait sombré dans un sommeil si profond que rien ni personne n'était parvenu à la réveiller.

Elle se souvenait vaguement avoir entendu des voix autour d'elle mais était incapable de dire si elles avaient appartenu à ses compagnons de route ou si elle était le fruit de son imagination. Le mystère demeurait entier.
Oryash allait répondre à Pulinn quand une elfe qu'elle ne connaissait que trop fit son entrée: Salymïa.

Contre toute attente, elle adressa à la Phalange de Fenris un visage amical, lui faisant savoir qu'elle était enchantée de la voir sur pieds. Lui demandant si elle n'avait pas fait trop de cauchemars et Oryash eut un instant, l'air étonnée.
Puis très vite l'elfe s'empressa de saluer un nouveau venu, un certain Duncan. Celui là, Oryash ne le connaissait pas. Blond, les yeux clairs, et très grand. A vu de nez, il devait être près de la trentaine, mais Oryash n'en était pas certaine. Elle se contenta de le fixer intensément comme elle le faisait à chaque fois qu'elle croisait la route que quelqu'un qui touchait de près ou de loin la guilde. Elle se demanda à quel peuple il pouvait bien appartenir.

Peu après une autre elfe entra en scène. La salle à manger commençait à ressembler à la place du marché avec tout ce monde. Elle se présenta comme s'appelant Aenaria et Oryash eut tôt fait de remarquer que cette jeune femme dégageait un côté angélique qui ne lui plaisait pas.
Mais ce n'était pas tout. Une voix intérieur soufflait à Oryash de se tenir loin de cette femme. Etait-ce un danger potentiel? Une future adversaire? Et si oui, pourquoi? Toutes ces questions laissait Oryash dans le flou. Au fond d'elle, cette voix lui commandait d'être prudente. Pourquoi?

Avec toutes ses entrées, Oryash en aurait presque oublié la raison de sa présence ici et surtout les paroles de Pulinn. A savoir si les personnes ici présentes souhaitaient poursuivre l'aventure ou bien en rester là.
Seulement voilà, Oryash ne savait plus ce qu'elle voulait enfin si. Assouvir sa soif de barbarie et de bestialité qui ne faisaient que grandir depuis l'incident.

Aussi se garda-t-elle de répondre dans l'immédiat, préférant attendre l'arriver de Cromax et qui sait peut-être de quelques autres. Son attente ne fut pas longue puisque le sindel vint lui aussi à franchir le seuil de la salle à manger tenant par la main, un homme à la peau blanche. Si blanche que sur le moment, Oryash cru avoir à faire à quelqu'un de son peuple. Mais très vite, elle se rendit compte que non et sembla en être déçue.

Oryash sentit tout à coup le regard de Cromax sur elle, croisa ses yeux sombres et remarqua alors le sourire qu'il lui envoyait à la dérobée. Elle y répondit chaleureusement, le saluant d'une main sur le coeur, inclinant légèrement la tête comme pour le remercier. Elle pensa le faire maintenant mais se retint. Ce n'était ni le lieu, ni le moment.

Pulinn prononça quelques mots, introduisant ainsi Cromax. Ce dernier se lança dans un petit discours récapitulant les grandes lignes de leur mission à venir. Et durant tout ce temps, Oryash se focalisa sur la personne qui accompagnait Cromax.

Une peau aussi blanche que la sienne comme s'il venait de Nosvéris. Mais des yeux et des cheveux qui démontraient le contraire. Qui était-il? Et pourquoi éprouvait-elle tout à coup un attrait particulier pour cet individu?
Oryash tout à son observation de Lilith avait perdu le fil du discours du sindel. Si bien qu'elle n'avait toujours pas répondu à la question primordiale,à savoir si elle se joignait à eux dans ce périple?

L es dieux devaient être avec moi car j’allais pouvoir mêler aisément l’utile à l’agréable et découvrir l’intégralité de cette mission tout en mangeant à mon aise. Après un bref mais sincère sourire à Cromax, je le suivis silencieusement. Les gardes nous laissèrent entrer dans ce qui semblait être une réunion très privée. Le faste de la table ne put attirer mon regard bien longtemps car les personnes l’entourant étaient bien plus importantes. J’aurais été impressionné, voir embarrassé de mon entrée, si je n’avais pas eu l’aplomb et la confiance que distillaient en moi le petit cadeau du Docteur.

(On peut dire que je tiens droit dans mes bottes !)

Toujours était-il que je faisais face à un auditoire chargé. Je m’assis à la table à coté de Cromax avant de passer en revue les autres personnes. Tout d’abord Pulinn, puis une seconde hinion aux cheveux noir de jais, un jeune homme roux qui n’était pas sans me rappeler Seldell mais dont l’apparence enfantine était bien plus marquée, un guerrier aux habits typiquement oranien mais dont les traits physiques contredisaient l’origine, une sindel à l’allure combattive et fort bien équipée, et pour finir, une jeune femme à l’air farouche et au physique incroyable. Sa peau revêtait le blanc laiteux des neiges d’altitude, de même pour ses cheveux, et se yeux rouges promettaient mille mystères.

(Une phalange de Fenris ! Je pensais qu’il en restait que quelques uns, isolés sur Nosvéris.)

Les légendes parlaient d’eux comme de puissants guerriers, résistants aux plus grands froids, adorant Yuia et un dieu loup qui leur était propre. Elle attisait ma curiosité et son regard lors des paroles de Cromax prouvait que c’était réciproque. Tout en étant attentif aux explications ô combien instructives de mon amant, je gardai l’œil rivé sur cette créature enfantée par les neiges éternelles. Mais à peine la parole prise, mon guerrier d’acier m’arracha un haussement de sourcil.

(Un assassinat ? C’est ça la mission prévue ? )

Il détailla alors la position et l’histoire de la cible et dépeignit un homme détestable. Mais je doutai que la mort sans autre forme de jugement soit une bonne chose. Après tout, j’avais été victime d’une justice expéditive un an auparavant par des hommes harnachés d’œillères et aux pensées biaisées. Il fallait prendre avec des pincettes cette affaire pour évit…

(Quoi ! Il a voulu faire couler le sang de mon amour ! Il a signé son arrêt de mort)

Une réflexion mûre et rapide me permit de faire trancher dans mes incertitudes pour me rallier d’office à la mission. Mon visage se crispa et j’abandonnai l’observation de la phalange pour sonder les yeux ténébreux de Cromax. Il était calme et serein, transmettant son assurance aux autres. Un vrai général.

(On l’aura, pour toi.)

Lorsqu’il ouvrit la discussion à tous, j’ouvris le bal en soulevant une question peut-être naïve pour beaucoup, mais justifier lorsque l’on passe un an dans un bloc de glace.

« J’en ai une. Je ne suis pas très au fait des dernières évolutions de la guerre avec Oaxaca, mais la frontière sous contrôle ynorien évoluait sans cesse l’année dernière. Qu’en est-il désormais ? Risque-t-on de tomber sur des escouades garzoks ? »

J’attrapai une tomate dans un plat pour commencer mon repas, mais je ne pus m’empêcher de justifier immédiatement ma question.

« Non que cela me ferait hésiter. Vous avez ma participation entière et il faut plus que des bandes de peaux-vertes puants pour m’avoir, je préférerais avoir toutes les cartes en main pour que l’on prépare mieux notre attaque. »

Attendant la réponse, je croquai à pleines dents dans la chair tendre de la tomate.

Je suis surpris quand plusieurs questions fusent de l’assemblée, concernant les explications pourtant claires que je viens de donner. Elles émanent, pour l’instant, de trois personnes : mon glaçon d’humain, Salymïa l’elfe blanche, et une elfe grise assez mignonne, aux longues oreilles et aux cheveux de neige, si l’on excepte les quelques mèches rosées qui la parsèment et la colorent.

Les questions de Lillith sont fondées, et marquent en moi un aspect qu’il me semble négliger pour la mise à bien de cette mission : les préparatifs. Ma nonchalance coutumière me pousse à répondre que je n’en sais rien du tout, et que je n’en ai cure, ce qui n’est pas très loin de la vérité. Je suis un ardent partisan de l’improvisation, me fondant dans toutes les situations pour en trouver la solution rapidement et avec efficacité. Mais je ne peux que comprendre le souci de prévoir ce qui pourrait nous arriver sur le chemin. Il est vrai que prévoir certaines péripéties peut s’avérer utile, parfois. Aux autres que moi.

J’attends toutefois l’énonciation des autres questions pour répondre. Celle de Salymïa me fait sourire, car je lui ai déjà promis de laisser à sa lame la personne qu’elle affirme vouloir tuer. Ce qui m’étonne, c’est que l’elfe grise énonce aussitôt après une demande similaire, mettant en cible personnelle une personne du nom d’Aenarion. Inconnu au bataillon… Je réplique directement :

« Qui est-ce ? Et pourquoi aurait-il un rapport avec Rewolf Grantier ? Mademoiselle ? »

Quitte à être prévenu des personnes que je vais rencontrer et laisser mortes derrière moi, autant en apprendre le plus possible sur elles… Le reste des questions de la sindel concernent, comme celles de Lillith, des préparatifs à notre offensive. Des rencontres éventuelles, un moyen de transport, et… un plan d’attaque. Comme si c’était mon genre. Elle ne peut savoir ma spontanéité, hélas, ne me connaissant pas le moins du monde. Et je souris sous cape avant de me reprendre pour formuler une réponse que j’espère la plus précise possible.

« Une trop grande armée serait trop visible à déplacer. Nous ne devrons donc compter que sur nous-mêmes pour assaillir la forteresse. Une attaque de front serait bien entendu suicidaire, bien que je ne connaisse pas l’endroit où nous allons. Nous devrons user de ruse et de discrétion pour parvenir à nos fins. »

Je regarde fixement la sindel tout en parlant. Mes réponses la concernent pour l’instant tout particulièrement, puisqu’elle en est l’instigatrice. Pourtant, je me rends vite compte que celles-ci seront utiles à tous, et j’englobe tous les Amants présents du regard pour poursuivre.

« Pour les mêmes raisons de discrétion, nous irons à cheval, et non par la voie des airs. Rewolf Grantier est puissant, et fait sûrement espionner les allez et venues de machines volantes. Les routes aussi seront sans doute surveillées, raison pour laquelle nous devrons certainement couper à travers la nature ou les champs. À ce propos, il faudra que nous mettions un plan pour quitter discrètement la cité, sans faire connaître nos intentions, ni éveiller les soupçons. »

Je me rends compte que mon discours peut paraître un peu décousu, malgré que chaque parole prononcée soit d’une importance considérable pour le bon déroulement de la mission. Je me tourne alors vers Lillith pour préciser :

« Je vous mènerai jusque là-bas. Je connais quelques raccourcis et voies sûres, et situe assez bien l’un ou l’autre campement gobelin proche de la route dans les montagnes. À ce niveau-là nous ne devrions pas avoir trop de souci. Pour l’avoir récemment parcourue, je connais bien cette route… »

Comment leur expliquer que récemment signifie il y a plus d’un an, désormais, pour eux, alors que cela fait à peine quelques jours pour moi ? Je préfère ne pas avoir à m’expliquer en restant volontairement vague.

« Le seul danger sera, comme tu le dis, Lillith, de croiser une patrouille orque mobile. Même si… je crois qu’ils ne tiendraient pas longtemps face à nous… »

Je n’en suis pas à mon premier massacre de peaux-vertes, tout comme Lillith. Et je perçois chez plusieurs amants une grande force au combat, qu’elle soit magique ou purement physique. Une telle rencontre passerait presque pour un divertissement… Je m’en veux presque aussitôt de le penser, car tout ennemi reste une menace potentielle à prendre au sérieux… Mais pas trop.

« Et puis, comme nous serons un groupe restreint, nous resterons assez discrets sur la route. »

Reste à repréciser pour la sindel et l’hinion :

« Salymïa, mademoiselle, vous aurez l’exclusivité sur ces personnes, si d’aventure nous les rencontrons. Y-a-t-il d’autres questions ? »

J’ai hâte de me mettre à manger le festin qui trône dans les petits et grands plats posés sur la table. Un dernier repas complet et nourrissant avant la grande aventure…

Sans un mot, je regarde Pourpre, ou plutôt Cromax faire son entrée en compagnie d'un jeune homme. Je dois avouer que je ne porte pas grande attention à ce dernier, puisque mon regard se pose et se fixe sur Cromax. Que va-t-il dire, faire ? Bien évidemment, en bon chef, il entame un discours pour nous expliquer la situation et mettre toutes les personnes dans cette pièce à un niveau de connaissance équivalent, même si je pense être celui qui en sait le plus sur la cruauté de Grantier.

D'ailleurs, quand le regard de Pourpre se pose sur moi, je ne peux m'empêcher de me remémorer les quelques jours que j'ai passé en sa "compagnie". Battu presque à mort dans les rues d'Oranan, attaché et emmené de force à Bouhen à l'arrière d'une charrette, enfermé dans une cellule miteuse et condamné à mort...A ce moment, il aurait sans doute mieux valu que je sois tué à Oranan car je ne trouve pas de mot pour décrire les souffrances que j'ai traversées et ressenties. Je ne dois mon salut qu'aux Amants de la Rose Sombre.

Attentif, j'écoute la fin du discours, les questions de chacun et les réponse de notre chef. Nous parton pour Oranan, ma patrie. Je suis soudain envahi par le mal du pays et je maudis intérieurement Grantier, je le maudis de souiller par sa simple présence les terres de mon pays. Alors que tous le monde a fini de parler, je me décide enfin à poser quelques questions et à soumettre quelques idées. Après tout, je crois que l'on compte sur moi pour être le cerveau du groupe...Non pas que ça me déplaise, mais ce n'est pas une tache aisée. Si les gens me font confiance et que je fais une erreur, les conséquences seront terribles.

"Moi j'aimerais tout d'abord poser une question pour satisfaire ma curiosité. Pour ces noms de code. Que ou qui doit-on craindre en prononçant le nom de Cromax à l’extérieur? Grantier est-il le seul danger qui menace ceux qui vous sont proches? Une réponse positive ne fera pas changer ma position vis à vis de vous Cromax, mais j'aimerais savoir, si cela m'est permis. Et si bien sûr je pose cette question, c'est que je doute que Grantier sois dupe, il connait sans aucun doute votre nom de code, il y a donc quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ?"

Cette histoire de nom de code me trotte dans la tête depuis tout à l'heure et je suis certain que ce n'est pas anodin. Mais bon, maintenant que la question est posée, je n'ai plus qu'à exposer la suite de mes idées en attendant une réponse.

"Pour ce qui est de sortir de Kendra-Kâr discrètement, je pense que plusieurs solutions s'offre à nous, mais cela peut dépendre de beaucoup de chose et surtout, du temps que nous avons, du temps que nous pouvons nous permettre d'utiliser. Si Zewen est de notre côté, je pense que nous devrions partir de la ville par groupe de deux, à un jour d'intervalle, pour se retrouver plus loin, dans un endroit comme une forêt par exemple. Sinon, il y a une solution sommes toutes assez classique, mais efficace si bien mise en place. Nous pourrions tout simplement nous déguiser en marchand d'armes. Entreposons ne propres armes dans une charrette et voyageons de la sorte. Pour éviter d'éventuels danger, les moins connu d'entre nous, ceux dont Grantier ne connais pas ou peu l'apparence, pourraient garder leurs armes et agir comme les gardes du corps."

Je ne sais pas comment vont être prise mes idées, mais au moins, les choses sont dites. Assez facilement d'ailleurs. Est-ce parce que je suis résolu à mener cette mission à bien ? Ou tout simplement parce que je me sens à l'aise en ces lieux. Peu importe.

"Pour ce qui est des Garzoks, c'est une possibilité en effet, mais je doute fortement que nous en croisions beaucoup. En un ans, les forces Oaxiennes n'ont pas vraiment avancé et je doute que leurs troupes s'aventurent aussi loin au sud."


(HRP: J'ai supposé que le lac en question est celui que l'on voit au sud est d'Oranan sur la carte. Si je me suis trompé, prévenez moi que jédite mon post !)

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