Précédemment : ici(((
Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))Le quartier était calme alors que le Soleil commençait à descendre dans un doux après-midi. Les deux ombres furtives se dirigeaient d'un même pas vers la petite maison délabrée. Alors qu'elle n'étaient qu'à quelques pas, elles remarquèrent qu'une discussion était encore en court à l'intérieur. Yurlungur tendit l'oreille et repéra la voix de sa mère, puis celle de l'inconnue qui lui avait demandé son chemin le matin même. Elle se tourna vers Liniel, hocha la tête d'un air assuré et, après avoir retiré leurs capuches, elles ouvrirent la porte en grand et pénétrèrent à l'intérieur.
Quatre regards se tournèrent vers elles instantanément. Alors que d'un côté on reconnaissait la posée Trisha, à coté de laquelle se tenait Calua, les yeux grands ouverts d'ahurissement, en face se tenaient les deux inconnus. Le premier était un homme qui avait déposé son épée à côté, semblant se tenir à l'écart de leur conversation, mais qui se leva immédiatement dès qu'ils furent entrés, toisant ces deux arrivantes avec un air de méfiance non voilé, tandis que la seconde était une femme à l'expression mûre malgré un corps plus jeune, le regard gris acéré et la posture altière, qui ne les accueillit que d'un haussement de sourcil méprisant sous ses cheveux lisses et bruns. En aucun cas il ne semblait régner une atmosphère tendue car tous tenaient dans leurs mains un gobelet de breuvage chaud libérant un nuage de vapeur, signe qu'ils méritaient selon Trisha un minimum d'hospitalité.
«
Yurlungur ! »
La petite fille fut plaquée au mur par l'étreinte joyeuse du garçon qui s'était immédiatement levé, trop impatient de venir à sa rencontre. Elle le repoussa gentiment et s'écarta pour venir se placer aux côtés de sa mère, observant avec une certaine culpabilité mêlée à de la confusion les deux inconnus qui ne la lâchaient plus des yeux.
«
Euh... Bonjour, madame, bonjour monsieur, fit-elle à leur encontre, avant de se tourner vers sa mère :
Bonjour, maman. »
Dès qu'elle eût prononcé ce mot, la femme se leva, visiblement en colère.
«
Ah, la voilà ! Trisha, c'est donc cela, ta fille ? »
Un malaise croisé à une colère grondante fit hausser un sourcil à l'intéressée, mais avant qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit, sa mère l'arrêta d'une caresse.
«
Je t'en prie. »
Yurlungur n'en revenait pas de voir quelqu'un être tutoyé par sa propre mère. À sa connaissance, seuls son père et elle-même avaient eu droit à une telle réception... Mais Trisha se levait déjà, se dirigeant vers Liniel qu'elle prit dans les mains, laissant sa chevelure noire voleter derrière elle et sa robe dépiécée traîner de même.
«
Liniel... Je vous remercie d'avoir ramené Yurlungur. Je ne sais comment exprimer ma gratitude... Mais le moment est inadéquat. Je vous prierais de repartir à présent, je vous expliquerai tout dès que cette affaire sera finie. »
Cela jeta un froid sur le cœur de la gamine. Que se passait-il donc par ici pour que sa mère se comporte ainsi ? Elle avait dû rencontrer Liniel lorsque cette dernière avait amené Calua, mais jamais elle ne se comportait de la sorte d'ordinaire. La petite fille, presque tremblante, saisit la main du blondinet à côté et la serra fort, restant tout aussi interdite. La Semi-Elfe tenta bien de lui adresser des signes pour vérifier que tout allait bien, mais elle ne reçut pas de réponse, haussa les épaules et disparut, lançant simplement un dernier avertissement à l'intention de la fillette :
«
Je vais prévenir notre Gros ami que tout va bien, ne t'inquiète pas. »
Le message ne pouvait être plus clair, mais Yurlungur ne parvenait pas à décompresser. Le mépris constant et la colère sourde que semblait afficher l'inconnue en face d'elle la rendait nettement mal à l'aise et des problèmes se profilaient à l'horizon de sa courte vie. Trisha revint s'asseoir à ses côtés et annonça :
«
Yurlungur, je te présente Elsa... Elsa Louvardent, ma sœur. »
Si l'étonnement avait pu être plus grand, les yeux de la petite fille auraient éclaté en entendant cela. Sa mère, qui n'avait jamais évoqué sa famille, ni sa rencontre avec son père, ni rien d'autre que sa vie à Dahràm, avait une sœur qui provenait d'au-dehors...
«
Et je suis venue vous chercher, toutes les deux, ma petite, coupa Elsa.
Cela fait bien trop longtemps que tu t'es absentée, Trisha ! Le ton de la colère était clairement perceptible dans sa voix.
Cela fait quatorze ans ! Quatorze ans, tu te rends compte de ce qu'on a dû endurer ? Nos parents sont morts, Trisha, entre temps, sans leur fille pour les soutenir à leur chevet... Imagine leur douleur lorsqu'ils n'ont rien pu faire pour essayer de te sauver après que cette guerre a commencé ! Moi-même, j'ai pris d'énormes risques à venir te chercheur au cœur de l'empire oaxacien... »
Elle tentait vainement d'éveiller un sentiment de culpabilité chez Trisha, mais celle-ci restait définitivement impassible.
«
C'est fort dommage, osa-t-elle indiquer sans la moindre touche d'émotion transparaissant alors qu'elle portait son gobelet aux lèvres. »
«
Oui, c'est fort dommage, mais je t'ai retrouvée ! explosa Elsa.
Tu vas rentrer chez nous, à Kendra Kâr. J'ai assuré le bon maintien du domaine pendant ton absence, mais il est temps que tu rentres, et je ne te laisserai pas t'enfuir à nouveau, précisa-t-elle. »
Yurlungur serra d'autant plus fort la main de Calua en entendant ces mots. Quitter Dahràm ?
«
Ton mari est mort et c'est bien heureux. Qu'il repose en paix ! Je peine encore à croire qu'il ait pu t'emmener avec lui... Mais c'est de l'histoire ancienne. Je comprendrais que tu ne veuilles pas te remarier une fois là-bas, mais il faudra que tu rentres, pour la bonne tenue de notre maison, je t'en prie. Et toi, fit-elle en se tournant vers Yurlungur qui tressaillit,
ton nom n'est pas du tout acceptable. “Yurlungur” ? Cela est à peine digne d'une roturière... Non, à présent, tu t'appeleras... »
Elle sembla chercher un moment un nom dans son esprit.
«
Asmodée. Un prénom très en vogue, en ce moment, je suis sûre que tu le porteras à merveille. »
Aussitôt, les yeux de la fillette s'assombrirent et un large sourire apparut sur son visage alors qu'elle lâchait brutalement la main de Calua.
«
Excellent, lâcha-t-elle d'une voix rauque. »
«
Tu es malade ? s'inquiéta Trisha. »
«
Euh, non, pas du tout, répondit précipitamment la fillette en reprenant ses esprits. »
«
Dans ce cas, puisque tout est réglé, nous partirons demain. Et toi, Trisha, tu reprendras la place d'aînée qui t'es due, que tu le veuilles ou non. »
Sur ces mots, Elsa s'était levée et, d'un signe de la tête, elle fit signe au mercenaire taciturne qui l'escortait de la suivre.
«
Nous reposons à l'Auberge des voyageurs. Je suis accompagnée de trois autres hommes et nous suivons une caravane de marchands factice. Il est hors de question que tu résistes, sois-en assurée ! »
«
Attends, intervint Trisha alors que sa sœur allait partir.
Nous oublions quelque chose. »
(Qu'y a-t-il d'autre qui ait pu être oublié ?) fulmina Yurlungur, désemparée. Il n'y avait rien de pire que ces nouvelles qui arrivaient, qui détruisaient sa vie et son bonheur, qui allaient la tirer loin de tout ce qu'elle connaissait afin de faire plaisir à la noblesse kendrienne... Elle était donc de la lignée de cette maison Louvardent ? La belle affaire ! Elle aurait préféré s'élever depuis le peuple et les renverser, eux qui se croyaient tout permis, même d'arracher une jeune pousse de sa terre natale ! Un sentiment de haine obscure croissait en elle alors qu'Asmodée, attirée par l'emploi de son nom, rôdait dans les tréfonds les plus profonds de son esprit.
«
C'est l'anniversaire de Yurl... d'Asmodée. »
L'intéressée sursauta, autant à cause du rappel de cette information que de l'emploi de ce nom.
«
C'est son treizième anniversaire, aujourd'hui. Tu pourrais au moins le lui souhaiter, non ? »
Elsa, une mine de dégoût sur le visage, s'approcha et murmura :
«
Je vois que tu n'as pas perdu de temps, il y a quatorze ans de cela... »
Elle tira un ruban rouge de sous sa cape et s'approcha pour le nouer dans les cheveux de celle dont on fêtait l'anniversaire par la tristesse et la haine.
«
À demain, prononça-t-elle simplement en s'en allant pour de bon. »
Un moment, le silence emplit la pièce alors que personne n'osait plus rien dire. Un silence pesant et étouffant, qui aurait pu s'installer plus longtemps, mais...
«
Tu sais, ce ruban, c'est celui que je portais quand j'étais plus petite, indiqua Trisha.
Elsa l'a sorti tout à l'heure... Il ne faut pas que tu lui en veuilles, tu sais. C'est moi qui ai fait de mauvais choix, aussi, par le passé... C'est moi qui l'ai fait souffrir. Elle agita une main, un sourire attristé sur son visage.
Mais c'est de l'histoire ancienne, j'imagine ! Tu sais, elle ne parviendra pas à m'emmener loin d'ici dans l'immédiat, je te le promets. Mais un jour... Un jour, il faudra que nous revenions à Kendra Kâr, Yurlungur. »
Elle avait prononcé ces paroles avec toute la douceur du monde, mais le baume qu'elle avait appliqué n'avait rendu la blessure de sa fille que plus sensible. Celle-ci, des larmes commençant à couler sur ses joues, se jeta dans les bras de sa mère pour pleurer un moment, ses cris de douleur s'élevant au milieu des habitations effondrées. Elle se serrait dans les bras de cette mère si douce et si secrète, espérant se réveiller d'un mauvais cauchemar, qu'on la rassure et qu'on la caresse, qu'on lui donne une affection dont elle avait toujours manqué.
Au bout d'un moment, ses pleurs s'estompèrent et Trisha la repoussa doucement.
«
Tiens, je n'avais pas remarqué que tu commençais à avoir les cheveux noirs, remarqua-t-elle.
Mais je m'égare. Je crois que ton ami a quelque chose à te dire. »
Yurlungur se tourna vers Calua, les yeux encore rougis.
«
Je... Eh bien, cela fait un moment que je voulais te le dire, mais... Il évitait son regard, les mains dans le dos, une rougeur cramoisie ayant tapissé toute sa peau, tandis que le même effet commençait chez Yurlungur.
En fait, hem... Je t'apprécie beaucoup. Non, même plus, je crois que je t'aime. »
Il leva vers elle des yeux suppliants alors que Trisha contemplait la scène, souriante, comme si elle s'y attendait depuis toujours. Qu'avaient-ils pu échanger, tous les deux, le temps de son absence ? Yurlungur se sentit devenir aussi brûlante que les volcans les plus rageurs, elle se sentit bafouiller quelque chose, puis elle sentit enfin une émotion semblable à une joie intense s'élever en elle, bien qu'une tristesse toute aussi grande lui fit récupérer des pleurs.
Elle s'approcha, prit le visage de Calua entre ses mains et l'embrassa. Ce n'était pas très sophistiqué, simplement le contact de leur lèvres et de leurs nez, mais cela réveilla en elle des sensations inconnues, une vague de plaisir charnel parcourant tout son être. Puis elle recula un peu, baissa les yeux, quelque peu confuse, cherchant une échappatoire à cette situation qui n'aurait pas dû être gênante.
Asmodée revint à l'attaque et, lentement, ses muscles la lâchèrent et elle tomba au sol, évanouie.
***
À nouveau, ce sol blanc. À nouveau, l'Autre derrière les barreaux de sa cage. Yurlungur, parfaitement consciente en quelques instants, se releva et fronça les sourcils en fixant Asmodée qui la regardait pour une fois sans sourire mystérieusement.
«
Qu'est-ce que cela signifie ? protesta-t-elle, les poings serrés. »
Asmodée s'approcha d'elle, maintenue captive à l'intérieur de cette prison mentale dont elle ne pouvait fuir.
«
Tu m'avais promis un moment avec maman, indiqua-t-elle. »
«
Mais pourquoi maintenant ! hurla Yurlungur.
Pourquoi... »
«
Parce que Calua est là aussi, la coupa Asmodée.
Tu m'avais dit que j'aurai le droit à quelques moments de douceur, moi aussi... Et tu es fatiguée. Tu as déjà eu beaucoup d'émotions fortes, aujourd'hui, n'est-ce pas ? Il serait temps de te faire relayer... »
Yurlungur sembla hésiter puis, après quelques instants, répondit enfin, une moue presque déçue sur le visage :
«
D'accord, vas-y. »
«
Ce n'est pas aussi simple, commença à expliquer l'Autre.
Tu vois, je suis prisonnière de... ceci, fit-elle en désignant les barreaux.
Je ne peux d'ordinaire m'en échapper que lorsque tu, ou plutôt nous sommes en danger, ce qui n'est pas le cas. »
«
Et... alors ? demanda Yurlungur après un court moment d'attente. »
«
Eh bien, il ne te reste plus qu'à détruire cette prison et me laisser libre. Est-ce ce que tu me fais confiance, c'est la question que je te pose. »
Yurlungur recula d'un pas, quelque peu effrayée. Détruire ce qui lui permettait de contrôler l'Autre ?
«
Est-ce que tu es capable de faire confiance à celle à qui tu as donné un nom ? À celle qui t'a sauvée la vie maintes et maintes fois ? À celle qui jamais ne t'a trahie... continua Asmodée, en venant même jusqu'à s'accroupir face à Yurlungur, une expression de pure détresse sur le visage. »
L'hésitation disparut, la balance pencha.
«
D'accord. Je vais le faire, affirma-t-elle avec un sourire. »
«
Il te suffira de le vouloir pour que cela devienne réalité, annonça Asmodée.
Je t'aime, je t'adore, merci, ma sœur. »
Et Yurlungur s'assit, n'osant pas penser à ce qualificatif de “sœur”, Yurlungur sourit, Yurlungur voulut la paix de son âme-sœur qui s'envola, oiseau enfin libéré des barreaux de sa cage.
***
Noir.
Tout était noir.
***
Lorsqu'elle se réveilla, Yurlungur vit immédiatement qu'il faisait déjà nuit. Elle était allongée sur le dos dans la cuisine obscure de la maison, voyant à travers le plafond troué les étoiles scintiller faiblement alors que la lumière du Soleil disparaissait définitivement. Elle était elle-même allongée en étoile et aucune bougie ne venait éclairer la pièce. Pourquoi s'était-elle couchée ainsi au sol même ? Où étaient sa mère et Calua ?
Elle se releva difficilement et sa main glissa contre une flaque visqueuse, la faisant chuter à nouveau. Elle approcha sa main de ses narines, tremblante, et reconnut entre toutes l'odeur distinctive du sang.
Cette fois, elle se releva prestement, sentant alors ses cheveux lourds, gorgés de l'hémoglobine qui couvrait le sol. C'était encore chaud, presque rassurant, mais Yurlungur ne pouvait s'arrêter de trembler. Elle se tâta le corps sans découvrir aucune blessure le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité de la maison, puis remarqua les deux corps au sol, inanimés, aux entailles profondes.
Un jeune garçon aux cheveux blonds, une femme à la robe miteuse et aux longs cheveux lisses.
Son cœur tressaillit et elle recula en chancelant. Dans l'une de ses mains se tenait encore la dague couverte de sang et elle la laissa tomber au sol horrifiée, avant de chuter à son tour sur les genoux en se tenant le visage entre les mains, y apportant la marque du meurtre.
Elle haletait, le souffle coupé sans avoir reçu le moindre coup, la dague assassine juste devant elle.
«
Pourquoi ? POURQUOI ! »
Elle avait hurlé à la mort sous l'éclat funèbre des astres. Mais une voix lui répondit, comme provenant de l'obscurité. Par rêve ou par hallucination, elle crut apercevoir la silhouette d'Asmodée qui jouait dans les ombres.
«
Parce que tu les aimais, Yurlungur. J'ai fait ça pour ton bien. »
«
C'est... C'est toi... C'est toi qui les a tués... »
Elle se tenait le visage entre les ongles, se griffait elle-même dans l'espoir de se réveiller de ce cauchemar.
«
Oui, c'est moi, affirma à nouveau Asmodée alors que ses paroles résonnaient dans les oreilles de la petite fille.
Aimer un être, c'est lui accorder une préférence, lui reconnaître une primauté, donc un pouvoir. Être aimé, c'est se voir reconnaître cette prépondérance. Nos rapports amoureux sont des rapports de puissance à puissance. Je pensais que tu l'avais remarqué, avec le temps, hasarda-t-elle. »
La voix affreusement posée de l'Autre semblait provenir de l'intérieur comme de l'extérieur, envahissant tout l'espace sonore sans troubler le calme des lieux autrement que par sa tranquillité épouvantable.
«
Je t'ai délivrée d'eux, Yurlungur. Tu aurais fini par les perdre... Il fallait que je le fasse, pour ton bien. Tu ne dois pas t'attacher aux choses mortelles de ce monde, affirma-t-elle avec un petit rire ironique. »
«
Je te hais... »
«
Non, tu m'adules et tu m'adores. Tu sais que j'ai fait le bon choix, un choix que toi tu n'aurais jamais pu prendre seule. »
«
Je te hais... »
«
Si maman était encore là, tu sais tout aussi bien que moi que tu l'aurais suivie à Kendra Kâr. Maintenant, tu peux rester à Dahràm aussi longtemps que tu veux... Avoue que tu m'aimes pour cela. »
«
Je te hais plus que tout... »
«
Et Calua ! continuait Asmodée.
Je ne comprends pas comment tu as pu t'attacher à un faible pareil. Il s'est à peine pris un coup de couteau qu'il s'est effondré, mort... Quitte à choisir quelqu'un, sélectionne plutôt un qui soit un minimum résistant... »
«
Je te hais et je te déteste ! éclata la fillette.
Pars ! Pars et ne reviens jamais ! Pourquoi m'avoir fait cela ? Je t'avais accordé ma confiance entière et totale, je t'avais accordé un nom, et tu m'as infligé une douleur mille fois pire que tout ce que j'ai enduré jusqu'ici... »
Elle se leva en saisissant sa dague, dernière protection, des larmes de rage et de douleur coulant sur son visage enfantin, écartant les bras en attendant une rédemption des cieux.
«
Pourquoi as-tu fait cela ? »
Son regard vint à nouveau se poser sur les corps au sol et elle tressaillit encore une fois, recula à nouveau, puis s'enfuit dans la nuit, dispersant derrière elle les larmes d'une enfance détruite et les cris d'un amour perdu à jamais. Et Asmodée souriait au milieu des ténèbres.
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