Précédemment : ici((
Certaines scènes de ce rp sont à très forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.))Juste avant d'arriver en haut, elle sortit de sa poche un Gloam qu'elle avait acheté plus tôt au marché. Enfin, acheter... ça se discutait. Elle coupa de quelques mouvements précis de sa dague la peau, qu'elle jeta en arrière, puis mangea le reste en ouvrant la porte. Un grand « BONK » et des cris de surprise vinrent la rassurer. Ce gag était pourtant trop connu... Il fallait vraiment que ces gars soient abrutis pour que ça marche encore. Elle repensa alors aux regards qu'elle avait perçus à son arrivée au Temple. Tout était sûrement lié. Le Grand Prêtre la connaissait sans doute mieux qu'elle ne le pensait s'il avait prévu tout ça. Mais quelle dépense ! Et sans doute pour des prunes. Elle ne se laisserait pas attraper, et connaissait la ville.
Une fois dehors, elle s'aperçut que le soleil était en train de se coucher. Toujours un plus pour se cacher. Mais, encore une fois, la fillette sentit des regards sur elle, encore plus distinctement que la dernière fois. Oui, c'était certain, il y avait quelqu'un... Voire même plus qu'un seul quelqu'un.
Elle se faufila dans les ombres, essayant tant bien que mal de s'y cacher et de quitter la ruelle. Mais, au lieu de reprendre la rue de tout à l'heure, qui était à cette heure presque déserte, elle emprunta une autre ruelle. Puis, de fil en aiguille, elle tournait, une fois à droite, une fois à gauche, une fois tout droit, de manière à semer ses poursuivants, le tout presque aléatoire, mais parfaitement contrôlé par la gamine, qui savait précisément où ces pas la menait. Du moins tant qu'il n'y avait pas d'obstacle.
Soudain, un homme se plaça sur son chemin. Il bloquait la rue, aussi fut-elle surprise dans un premier temps, mais elle ne s'arrêta pas, et bondit entre ses jambes. Suffisamment fine pour passer, elle fit une petite galipette au sol, se releva, reprenant pendant quelques instants son équilibre, et continua en courant, laissant l'homme abasourdi derrière elle, et bien vite couvert de reproches par ses compagnons qui l'avaient rattrapé à la hâte.
Elle prit alors un virage serré à droite, et s'engouffra dans une maison, qui n'était évidemment pas la sienne, par la fenêtre ouverte. Profitant de l'incompréhension de l'occupant, un marin, elle se jeta à ses pieds, et le supplia :
S'il vous plaît ! Des hommes affreux me pourchassent ! Ils veulent profiter de ma jeunesse pour me violer et ensuite me livrer à Phaïtos ! Puis elle s'effondra en sanglots aux pieds de la bonne femme qui venait de descendre de l'étage, alertée par les cris, s'aggripant à sa robe miteuse. Tout cela était une comédie habilement jouée, mais il faudrait faire vite. Elle se releva soudainement, et désigna par la fenêtre ses poursuivants qui passaient.
Ils sont là ! À l'aide !Le mauvais côté des choses, c'était que les hommes la remarquèrent, et enfonçèrent la porte de la petite habitation pour rentrer. Le bon côté, c'était que le couple présent semblait assez convaincu par le manège de Yurlungur, et assez remonté par le défonçage de la porte de leur modeste logis.
La petite fille était déjà montée à l'étage, et vit deux enfants terrifiés la regarder arriver. Elle entendit en bas leur père crier en donnant un grand coup de poing, et le bruit caractéristique d'une poëlle qui s'abattait sur un crâne. Elle allait gagner du temps, c'était certain.
Mais la petite fille avait laissé la folie s'emparer d'elle lors de cette fuite, et la vue de ces enfants laissés seuls, bien plus jeunes qu'elle, ne déclencha qu'une seule envie en elle, celle de la mort. Un garçon et une fille... Une bien belle offrande. Voilà ce que Phaïtos attendait, et que ses danses n'avaient pas réussi à combler !
Elle s'approcha d'eux, un sourire apaisant sur le visage, et les prit dans ses bras, leur disant :
Ne vous inquiétez pas... Je suis là... Vous n'avez plus à avoir peur désormais...Et, d'un coup net, elle trancha leurs deux nuques, déchiquetant une partie de la colonne vertébrale et leurs carotides respectives. Ils n'eurent pas le temps de crier qu'ils étaient déjà morts dans ses bras. Elle se releva et rit, la robe maintenant tachetée du sang des deux enfants. Entièrement prise par sa folie, elle lécha le sang de sa lame, appréciant l'arrière-goût métallique. Elle aimait ce goût, et resta quelques instants immobile, debout devant les deux corps juvéniles.
Puis, elle s'accroupit et déchiqueta le corps de chacun des deux enfants, extrayant avec des mains rougeâtres leurs cœurs respectifs. Elle les prit, et les fit rouler en bas de l'escalier, puis se mit à rire, entendant les cris d'horreur provenant d'en bas.
Avant que les combattants n'aient le temps de monter, elle se pencha par la fenêtre, et observa la ruelle. Apparemment, tous les hommes de main du Grand Prêtre étaient déjà rentrés, mais l'un d'entre eux ressortit pour vomir au-dehors.
Elle en profita, et sauta sur lui. Le corps amortit sa chute, et il s'effondra sur le coup dans son propre vomi. Se relevant rapidement, elle adressa un rictus souriant, digne de la folle qui avait pris sa place, aux hommes à l'intérieur, voyant le marin pleurer, effondré au sol, devant les deux cœurs, et la femme évanouie. Les autres hommes ne virent qu'avec surprise la petite fille derrière eux, certains ayant déjà commencé à monter les escaliers, mais elle referma rapidement la porte pour s'enfuir en courant.
Le goût du sang restait dans sa bouche tel la récompense divine de Phaïtos pour son crime, qu'elle avait commis pour Lui. Elle riait en traversant les rues maintenant complètement sombres, effrayant les quelques passants qui restaient. Au milieu de cette noirceur, personne ne la voyait distinctement, et elle ne voyait personne, mais fonçait. Elle ne faisait plus attention à rien, et courait simplement.
Soudain, elle déboucha sur le port, et une lumière blanche la submergea, maintenant que les maisons ne cachaient plus le ciel. La lune était levée, pleine et trônant dans le ciel étoilé, et elle s'arrêta enfin dans sa course folle, arrivée à un lieu où elle ne pouvait plus avancer. Elle distinguait tout presque aussi bien qu'en plein jour, ses yeux s'étant pendant sa course habitués progressivement à l'obscurité ambiante, et la lumière des astres l'aidant à voir autour d'elle les bateaux amarrés, et quelques marins effondrés au sol, ivres.
Elle se retourna vers la ville, prête à rentrer, et là, sortant tranquillement de l'ombre, un homme l'attendait. L'appel de Phaïtos se fit plus fort, à moins que ce ne soit que l'appel de sa propre folie. Cette âme devrait rejoindre les Enfers, cette nuit.
Suite : ici