L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
MessagePosté: Mer 22 Déc 2010 17:40 
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Shôni ne s'était arrêtée de courir que lorsqu'elle fut, à son goût, assez enfoncée dans la ville. Par chance, lorsque le chien avait attaqué la charrette, elle se trouvait déjà assez près de Dahràm. Aurait-elle pu survivre dans la nature ? Pas la moindre idée, mais une chose était sûre, elle préférait se trouver dans la ville qu'ailleurs.

La fuite n'était pourtant pas terminée. Elle avait pu les écouter parler lorsqu'elle était prisonnière à l'arrière de la carriole : Ils voulaient la vendre sur le marché noir de Dahràm. L'hypothèse de les croiser au détour d'une ruelle n'était donc pas à rejeter pour le moment. Seule solution, se glisser dans une conversation. Ainsi, elle aurait plus de chance de passer inaperçue et pourrait peut-être grappiller quelques informations sur l'endroit exacte où elle se trouvait, comment elle pourrait se faire quelques yus ou encore en savoir plus sur les villes environnantes.

Non loin d'elle, à quelques mètres, deux hommes parlaient de vive voix. L'un était plutôt grand, bourru et avait une longue chevelure rousse ébouriffée. Le second était un peu plus petit mais ne semblait pas moins fort. Ils étaient face à l'étalage d'une vieille dame au nez crochu et décharné qui n'inspirait pas confiance. Sur la table se trouvaient divers contenants dans lesquels on pouvait voir différents liquides aux couleurs étranges, cependant les deux hommes n'en avaient que faire de tout ces objets, ça ressemblait plus à un prétexte pour rester sur place. Comme ils n'avaient pas l'air bien méchants, et que de toutes façons elle n'avait pas le choix, elle s'approcha timidement d'eux.

« Messieurs, veuillez m'excuser, j'aurais besoin de vos lumières. »

Ils firent volte-face avec une rapidité impressionnante, et Shôni en fût si surprise qu'elle recula d'un pas, manqua de trébucher sur une dalle délogée et étouffa un cri effrayé. En effet, elle ne s'attendait pas à déclencher une telle réaction chez ces deux hommes. Heureusement, le plus grand, celui avec les longs cheveux roux, affubla son visage rocailleux d'un sourire qui se voulait rassurant et tendit en direction de la jeune femme une main sale qu'elle serra à contre-cœur.

« Pardon mam'zelle. C'est qu'ici on a l'habitude des coups fourrés, m'voyez. D'ailleurs v'devriez pas parler aux gens comme ça. N'sont pas tous des braves comme nous v'comprenez ? Enfin, z'avez de la chance d'être tombés sur nous. Mon nom c'est Barrock, et le p'tit là s'appelle Kor. Un p'tit gars malin si vous voulez mon avis, alors si vous avez besoin de lumière, j'pense que vous devriez vous adresser à lui. »

Il étouffa un petit rire amical et, comme pour accentuer ce petit instant de bonne humeur, il mit une grande tape dans le dos à Shôni qui partit en avant et s'obligea à rire à son tour. Dans un sens elle était rassurée, ils n'avaient pas l'air bien méchants et ne devaient certainement pas connaître les bandits qui avaient tentés de l'enlever. De plus, si elle traînait avec deux grands gaillards comme ça, elle avait peu de chance de se faire embêter.

« Je ne suis pas de Dahràm, je viens d'un autre village. Je ne me plais par ici, j'aimerais aller dans une autre ville. Pourriez-vous me conseiller un endroit où je pourrais me plaire ? J'aimerais aussi pouvoir me faire un petit peu d'argent, une milice m'intéresserait beaucoup, par exemple. »

Le plus petit des deux hommes sembla satisfait de sa question et fouilla quelques instants dans le petit sac de cuir qui était accroché à sa ceinture. Il en sortit un morceau de papier qu'il déplia avec la plus grande prudence. C'était une carte, une vieille carte jaunie qui avait l'air si fragile qu'on aurait dit qu'elle allait se rompre à la moindre brise. Il la tourna ensuite face à Shôni, et pointa son doigt sur le nord de la carte.

« Nous sommes ici, à Dahràm, au nord de Nirtim. Son doigt glissa un peu plus bas, sur une tâche brune. Là, c'est les montages, je ne te conseille pas de passer par là. Il posa alors son doigt au sud de la carte. Kendra Kâr. C'est la plus grande ville de ce continent. Si tu veux faire partie d'une bonne milice et te faire pas mal d'argent, c'est là que tu devrais aller. Si je peux me permettre un conseil, tu devrais aller jusqu'à Bouhen, ça te prendra environ dix jours à pieds, et ensuite te rendre à Kendra Kâr, ce qui te vaudra encore quatre à cinq jours de marche. Mais au moins, c'est un chemin sûr, c'est souvent lui que je prends. »

Il replia la carte avec autant de précautions et la glissa dans son sac de cuir. Kor lui attrapa vivement l'épaule et l'approcha de lui afin de lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Barrock se pencha également vers eux, afin d'écouter ce qu'il avait à lui dire. La jeune femme se sentit assez mal à l'aise d'être aussi proche des deux inconnus, elle pouvait sentir leurs haleines qui empestaient l'alcool et cette odeur lui donnait la nausée. Elle se retînt cependant de faire le moindre geste, consciente de leur gentillesse, et attendit simplement que l'un d'eux se mette à parler. Ce fut Barrock.

« Écoutez mam'zelle. Ici, on aime pas beaucoup les étrangers vous savez, alors on vous aurait pas forcément mise au courant, mais y'a des trucs pas nets qui arrivent en ville pour le moment. J'voudrais pas vous faire peur ma belle, mais on dit que les morts sortent de leurs tombes, et c'pas une blague. J'en ai vu un de mes propres yeux. »

Shôni, en temps normal, aurait peut-être pensé qu'on cherchait à lui faire croire de bien étranges histoires, mais elle leur accordait désormais un certain crédit et ne doutait pas de leurs dires. Après tout, elle n'avait jamais quitté son village natal et n'avait pas connaissance du monde qui l'entourait. Des morts sortant de terre pour attaquer les vivants, ça n'avait rien de plus incroyable que des hommes capables de manipuler du feu avec leurs mains, et pourtant des magiciens, elle en avait déjà vus. Et puis, ce n'était pas les premiers à en parler. Lorsqu'elle avait traversé la ville en courant quelques minutes plus tôt, elle avait crû percevoir des mots comme "zombies", mais ne s'en était pas inquiétée, mettant ça sur le compte de sa propre fatigue. Désormais, plus rien n'avait l'air sécurisant. Dahràm était remplie de pirates avides de sang et de bandits à sa recherche, sans oublier les squelettes, zombies, goules et autres joyeusetés qui avaient décidés de faire la fête chez les vivants. Prendre la route ? C'était tout aussi risqué, les bandits, les voleurs, voilà ce qui traînait sur les chemins. Elle était coincée, mais n'avait pourtant pas le choix : Quoi qu'elle choisisse de faire, elle serait obligée tôt ou tard de croiser le fer.

« Vous savez, tout ce que vous avez à faire est de rester sur vos gardes. A votre place, j'aurais plus peur des pirates que des pauvres squelettes qui se baladent dans les rues. Peut-être serait-il sage d'aller au cimetière, voir un peu de quoi il en retourne ? Allons, ne soyez pas surprise, ne me dites pas que vous n'y avez jamais pensé... Peut-être que l'un de ces morts était riche de son vivant, ne pensez-vous pas ? Moi, je verrais un certain intérêt à aller fouiller là-bas, c'est source d'argent facile, et si vous n'avez pas beaucoup de sous, c'est une excellente opportunité ! »

Shôni hésita un instant, ne sachant que répondre. Il était vrai que 50 yus, ce n'était pas énorme comme somme. Peut-être assez pour louer un cheval jusqu'à Kendra Kâr, mais après ? Sans compter qu'il valait mieux être bien équipé pour survivre sur les routes qu'elle allait devoir traverser. Voyager durant de nombreux jours sur des chemins fréquentés par nombre de brigands, armée d'une simple épée courte et habillée telle une courtisane, c'était le meilleur moyen de s'attirer des ennuis. Il n'avait pas tort après tout, elle ne pouvait refuser la moindre rentrée d'argent... Néanmoins, la jeune femme savait qu'elle ne serait certainement pas de taille, seule, face à la moindre créature qu'elle pourrait rencontrer. Elle n'avait jamais pensé à combattre, ce n'était pas une guerrière. Elle s'était baptisée rôdeuse par la force des choses mais ne s'était, au final, jamais réellement essayée à la bataille.

« C'est une excellente idée que celle que vous soulevez là, Kor. Malheureusement, je ne suis pas des plus tenaces et je ne pense pas pouvoir me battre contre de telles créatures. »

« Allons mademoiselle, j'ose espérer que vous ne pensiez pas vous y rendre seule ! Barrock et moi avons l'habitude de ce genre d'aventures, nous sommes de vieux amis vous savez. Loin de nous l'envie de nous faire de l'argent à vos dépends ma chère, nous ne pouvons tout simplement pas laisser une aussi jolie femme que vous dans un tel pétrin, n'est-ce pas, Barrock ? »

Celui-ci répondit d'un simple signe de tête, le sourire aux lèvres. Shôni fut très heureuse d'être tombée sur de tels hommes prêts à l'aider, mais elle se doutait bien que les habits de courtisane qu'elle portait devait y être pour quelque chose. En effet, elle ne pouvait ignorer les coups d'œil que les deux compères jetaient régulièrement dans son décolleté, ni la contemplation avide de ses jeunes courbes attirantes. Néanmoins, ni l'un ni l'autre ne fit le moindre commentaire à propos de sa tenue et aucun ne plaisanta au sujet d'une quelconque nuit à l'auberge avec elle, si bien qu'elle les laissa se rincer l'œil sans faire de remarque.

« Si vous m'accompagnez au cimetière, alors, c'est une toute autre histoire. Je propose d'y aller demain, si attendre ne vous dérange pas. Je reviens d'un voyage plus que fatiguant, actuellement j'aimerais surtout manger et dormir un peu. Connaissez-vous une auberge où je pourrais loger cette nuit ? »

« Bien sûr mam'zelle, allons à l'auberge des voyageurs ! Ce nom vous va à merveille, vous n'trouvez pas mam'zelle ? Wincox Taylor est un bon ami, c'est la patron, un brave gars. Venez, allons nous remplir la panse d'un de ces délicieux jambons à la bière ! Je vais vous y conduire. »

Et malgré le fait que le jambon à la bière ne l'intéressait pas le moins du monde, Shôni décida de suivre Barrock et Kor vers la fameuse auberge.


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Fiche de Shôni, rôdeuse de niveau 1.


Dernière édition par Shôni le Mar 4 Jan 2011 20:55, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
MessagePosté: Ven 24 Déc 2010 01:58 
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"Bain de minuit" au port
Rencontre de rue
Zombies Party
Le feux ça brûle !! et l'eau..
Chantons sur les toits et courons dans les rues

Réponse au RP de Delphine

Un entretien d'embauche ? Ah ah

Il éclata de rire

Je vous apprécie déjà ! Franche et directe, quoique un peu sèche mais
c'est de bonne guerre, je suis un inconnu pour vous 2


Il se pencha vers elle

Voyez vous je possède un sort de type foudre mais la magie est d'intérêt secondaire pour moi au plus haut point, c'est d'un ennui... Je préfère utiliser l'ingénierie et les sciences.sciences... et quand je réfléchis, je joue du luth et suis un excellent conteur

Il les suivit dans les ruelles en prenant garde de ne pas croiser Serpent, il se tenait derrière d'un pas non challant mais au même rythme que ses nouveaux compagnons sans le moindre effort.

Je ne pose pas de questions personnelles, j'ai mes propres secrets et ennuis

Il fit une fausse aparté pour qu'on puisse l'entendre

Je n'aurais pas du séduire la femme de ce sénateur.. mais elle avait de ses atouts..

Un sourire en coin, il s'adressa à nouveau à Delphine

N'ayez pas peur, vous pouvez me faire confiant je suis plein de surprises et de ressources vous verrez et quand à ce nécromancien, je suis curieux de voir sa bibliothèque et les artefacts qu'il pourrait bien posséder... Mais pas de méprise, je ne suis pas vénal ... j'adore la connaissance c'est tout."

Il marqua une pause et observa

Vous me semblez bien plus puissant que ma faible personne, je saurais écouter.....

Il s'inclina comme au théâtre et leur emboita le pas en silence avec ses boucles d'oreilles reflétant les maigres lueurs des rues.

_________________
Je voyage vers là-bas en espérant arriver quelque part ou pas loin de par ici.
Sforgia, mage, lv 1


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 Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
MessagePosté: Ven 24 Déc 2010 17:45 
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Localisation: quête 30
Bondissant avec précaution et grâce de toit en toit, glissant parfois sur quelques tuiles traîtresses, j'enjambe hardiment la onzième ruelle entre deux bâtiments. Je parle peu au nouveau venu, mon mutisme vient d'une méfiance accrue envers les gens de Dahràm. Leur manque de charisme en général les rend vulgaires et brutaux, je ne les aime pas beaucoup. Celui-ci attendra un moment avant d'obtenir ma confiance.

J'arrive dans les environs du port et pour rejoindre l'autre rive, aucune autre alternative que de quitter les toits. Une fois au sol, je ne peux m'empêcher d'avoir la chair de poule, le matin se lève et la brume hivernale transperce mes vêtements et ma cape blanche, la chaleur des incendies n'est plus, et c'est le froid mordant du silence et de la mort qui émane de la direction du cimetière.

Nos pas crissent sur le sol recouvert d'une fine couche de gel hivernal, et je regarde un moment nos silhouettes dans l'eau du fleuve, trois silhouettes se dirigeant vers un destin funeste ou glorieux selon les perceptions. Pour moi, c'était le moment de se faire un nom. Un jour « Le serpent » verra son nom en lettre d'or sur les grimoires d'histoire et les statues en son honneur.

J'enjambe un cadavre bleu de froid, impossible de savoir si c'est la misère, le froid, ou les zombies qui ont eu celui-là. Les maisons alentour sont en pierre du lit du fleuve, pierre gris verdâtre, froide et suintante d'humidité, le bois vermoulu embaume les ruelles de sa morne odeur de décomposition et les fenêtre sales dissimulent les habitants dans les ténèbres de leurs masures. Si tant est qu'il reste quelqu'un pour nous guetter derrière les vitres noires. Pris soudain d'une mélancolie profonde, emporté par la tristesse du silence brisé avec peine par un lointain cloché et l'ambiance morbide du quartier, je sors les deux embouts de ma flûte traversière en or et en les faisant tournoyé entre mes doigts les assemble dans un petit clic discret. Portant l'instrument à mes lèvres, juste sous le masque, je joue une triste ballade pour endormir la peur et les âmes des morts tourmentés, continuant la route vers le cimetière avec mes compagnons.


Suite au cimetière

_________________
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Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
    "Oaxaca contre-attaque." (Quête 30)

    Réputation :
    ¤ Il est beau ¤ Une navigatrice dans la quête 27
    ¤ Il est fantastique ! ¤ Un tavernier de Dahràm
    ¤ rchhhtll blll rll !! ¤ Le dieu pieuvre des mines de Lebher
    ¤ Il est trop rapide pour moi ¤ Le Dragon Noir d'Oaxaca
    ¤ Il m'a faite danser, et j'ai aimé ça ¤ Silmeria, l'anima noire


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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Sam 25 Déc 2010 14:40 
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    Inscription: Mer 22 Déc 2010 00:24
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    Précédemment, à l'auberge des voyageurs.

    Elle n'entendit pas la porte de l'auberge claquer derrière elle car, à cet instant, elle était déjà loin. Elle courrait à toute hâte, évitant les passants, ne répondant pas aux appels des brutes qui se fiaient trop à ses vêtements de courtisane. Elle courrait à en perdre haleine et n'en avait que faire du froid matinal, une seule chose comptait, aller au cimetière, et au plus vite. Peut-être, osa-t-elle penser, peut-être qu'ils n'étaient qu'à l'entrée. Peut-être qu'ils n'étaient même pas encore à l'intérieur... Si elle courrait assez vite, elle pourrait sûrement les rattraper.

    Elle vit l'eau au loin, et tourna sur la droite, vers le pont. Heureusement il y avait bien peu de gens ce matin dans les rues, bien moins qu'hier, lorsqu'elle avait pénétré dans cette ville pour la première fois. Elle arriva de l'autre côté de la rive et longea le quartier marin, passa devant la forge que lui avait décrit Wincox, le tenancier de l'auberge. Elle avança encore un peu et vit enfin l'entrée du cimetière se dessiner au loin, dans la pénombre. C'était noir, inquiétant, sinistre. Des morts jonchaient le sol et Shôni les enjamba sans savoir si c'était de pauvres aventuriers qui s'étaient fait attaquer par ces fameux morts-vivants ou s'ils étaient simplement mort de faim, de froid, ou d'une quelconque autre maladie. Elle ne chercha pas à le savoir.

    « Kor, Barrock, j'arrive... »

    Murmura-t-elle, exténuée, la gorge sèche, avant d'entrer dans le cimetière d'un pas lent.


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    Dernière édition par Shôni le Ven 31 Déc 2010 17:13, édité 1 fois.

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Ven 31 Déc 2010 13:14 
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    L'auberge des voyageurs - Repas en compagnie d'un humain



    Les ruelles de Dahràm


    Vers la forge



    Derrière lui se dressait la porte de l’auberge. Il venait de la quitter et, déjà, il se sentait en danger. Les rues étaient agitées et voyaient passer toutes sortes de personnes : des mendiants, des pirates boiteux, des petits garçons qui se prenaient pour de grand magicien … Déjà, il croisa le scribe qui quittait Dahràm pour Kendra Kàr. Le soleil était haut dans le ciel et, majestueusement, il dominait la ville. Il était comme la source de vie, l’eau pour un poisson, un capitaine pour un navire. Le souffle salé de la mer lui piquait les yeux. Il n’avait jamais gouté aux vagues de la mer et à l’écume âpre. Tout était nouveau pour lui ici.
    Il fit quelques pas et se retrouva mêlé à cette foule qui grouillait dans les rues. Il était bousculé, entrechoqué, renversé et, comme aveuglé par quelque magie sombre, il était désorienté. Le Nord était le Sud et l’Est l’Ouest, les nuages chuchotaient aux oreilles des chevilles et les pavés des rues côtoyaient le plafond céleste. Ses yeux renvoyaient à son cerveau l’image abstraite et floue d’un amas de masse informes et effrayantes qui gesticulaient étrangement. Erebor était culbuté et renversé. Personne ne se souciait de sa débile personne. Il n’était qu’une étoile parmi les milliards qui peuplent la voute céleste. Il se retrouva violemment éjecté de la foule et trébucha. La grande rue était dangereuse pour lui, l’obscurité pour une fleur.
    (Passons par les petites ruelles. C’est peut-être plus sur.)
    Sur sa droite, une ruelle sombre l’accueillait. Elle lui ouvrait ses bras et l’invitait en son gosier. Erebor hésitait tout de même à s’y engager. C’était soit se perdre dans la grande rue soit se frayer un chemin périlleux à travers le dédale de ruelles. Il décida alors de s’y engouffrer. L’espace autour de lui était réduit, assombris par les ténèbres et cachait de nombreux secret et pièges. Des ombres meurtrières se blottissaient dans les coins et fomentaient un traquenard. Armées jusqu’aux dents, elles le menaçaient à chaque pas. Les fantômes dansaient autour de lui, au dessus, à gauche, à droite, devant lui, derrière lui, partout. Les spectres fuyaient le long des murs, rampaient sur les pavés et traquaient le nain.
    Un coin, à sa droite, dissimulait un frêle homme capuchonné.

    « Approchez maitre nain. J’ai à vous proposer » , dit-il d’une voix sèche et rompue.

    Ses mains lui disaient d’approcher. Il avait un regard confiant qui perçait dans l’obscurité. Un petit sourire dans le coin des lèvres et une chevelure brune et grasse faisait de lui un cruel homme qui vivait caché et s’enrichissant malhonnêtement.

    « J’ai quelque chose d’intéressant à vous proposer, maitre nain. Approchez ! »

    Doutant, Erebor s’approcha tout de même de l’individu, en scrutant chacune des pierres des murs. L’homme portait un long manteau sombre déchiré au bas. Cape longue, noire, pour se fondre dans le paysage et disparaitre à son gré aux yeux des hommes. Le bas de son visage était recouvert d’un ruban, noir aussi, sur lequel une tête de mort était dessinée. On ne voyait que ses yeux ignobles. Au fur et à mesure qu’Erebor avançait, il reculait. Il l’entrainait dans les abysses de Dahràm. L’homme capuchonné parlait et semblait vendre des poisons féroces. Alors qui venaient de passer un coin, un Humoran saisit l’occasion. Le mot attaque est prononcé et de ses griffes aiguisées, il saute sur Erebor. L’homme capuchonné l’avais attiré dans ce traquenard et observais maintenant le combat. Le woran batardé était rapide et sanguinaire alors qu’Erebor était lent et moins fort. Il n’avait aucune chance.
    (Qu’ais-je fais pour mérité cela ?)
    Erebor n’avait pas d’armes et n’était pas habile au pugilat. Il n’avait rien pour se défendre des assauts des griffes enragées hormis sa cotte de mailles. Erebor n’avait quasiment pas blessé le Humoran alors que, lui, il avait déjà lacéré son bras gauche. Entre chaque coup subit, Erebor étudiait son environnement pour trouver une solution de fuite. Il n’avait pas beaucoup d’options puisque le woran bloquait toute issue. Il avait le bras gauche terriblement ouvert et sa jambe qui le faisait souffrir à nouveau. Le woran fit chuter Erebor dont sa tête frappa le mur avant que le reste de son corps ne s’écroule au pied de celui-ci. Sa main droite tomba sur une grosse pierre qui lui blessa le poignet. Malgré qu’il était à bout de force, Erebor réussis à soulever la pierre et frappa l’humain tigré avec. De nombreux coups étaient nécessaires pour que le woran s’effondre, la gueule rougie de sang. Erebor soufflait péniblement et vu l’homme capuchonné s’enfuir.
    Pendant quelques minutes, Erebor récupérait de son combat.
    (N’errons plus plus longtemps ici !)
    Il se releva difficilement et couru alors jusqu’au pont. Il entendait les grandes volées du marteau et le soupir du soufflet. Il traversa la rivière et pénétra dans la forge.

    _________________
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    "Rien n'existe qui n'ait au préalable était pensé" Traité de Faërie, Ismaël Mérindol, 1466


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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Mer 5 Jan 2011 04:42 
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    " [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture."




    Bon, à un ou deux bon réflexe prés il avait faillit crever, mais était-ce une raison pour passer la nuit ici à s'appesantir sur son sort? Non. Sortant de sa trop longue inaction, il s'affala sur les corps encore chauds et commença à les fouiller dans les moindres recoins. Le travail n'attend pas.

    Il commença par examiner leurs armes. De la forges elfique. C'est beau... Ou plutôt les elfes trouvent cela élégants, mais dans la pratique il s'agissait surtout d'armes à la prise en main douteuse et à la solidité nulle. En un mots: « camelote », l'épée ne valait pas un clou et la dague pas plus. Rageusement, il les lança toute deux par dessus son épaule en maudissant intérieurement les dieux qui créèrent les elfes, les elfes qui un jour se mirent à la forge de parade, ceux qui les félicitèrent pour la beauté de leurs travail, ceux qui leurs avait vendu le minerais nécessaire à leur travail immonde, puis la pléthore de négociants qui vendait le fruit de ce martelage de mou du coude, pour enfin vomir les péteur sur soie qui achetaient ces lames d'opérettes. Le sourire lui revint toutefois lorsqu'il imagina un de ces "précieux" la mine déconfite après que la lame de son arme se soit brisée à la première rencontre avec un bon gros fer de hache naine* , hache qui s'empressa ensuite d'aller se figer au milieu du torse de l'imbécile en formant une magnifique diagonale sanguine commençant par la jointure entre son cou et ses épaule pour finir au creux de ses reins en provocant à la traversée de chaque os un petit craquement caractéristique...Était-ce la pensée d'un elfe parti pour être piétiné par un régiment de barbu qui le mit dans les bonnes grâces des dieux nain, toujours est il qu'a ce moment là il trouva sur sa seconde victime une bourse fort rebondie, 150 yus au bas mots, triplant ainsi son capital. Loué soient les elfes, ça paye mieux que le bourgeois!

    Ne lui restais maintenant plus qu'à fouiller la sacoche de la voleuse, dans laquelle il trouva plusieurs vieux rouleaux de parchemins, qui par chance avait été épargnés par l'eau et la boue, moins par le fluide carmin de ses victime. Il entrepris d'en dérouler un, pour se rendre compte qu'il ne comprenait absolument rien au charabia écris dedans, ne reconnaissait d'ailleurs même pas les caractère dont avait usé l'auteur. Après avoir réfléchie un moment sur s'il s'agissait d'une langue étrangère ou de pattes de mouches, il le ré enroula pour le ranger avec les autres dans la sacoche qu'il jeta dans son baluchon, convaincu que ces parchemins étaient l'objet du larcin de l'adoratrice de l'araignée et qu'il y avait là quelque chose a en tirer. Après tout, ce n'était pas parce qu'il ne parvenait pas à comprendre ce qu'il y avait d'écrit dessus qu'il ne pourrait pas en tirer profit, ils devaient même avoir une sacrée valeur pour avoir été les seuls bien subtilisés dans cette demeure, et ce même si leurs intérêts était moins criant a ses yeux que celui de ces magnifiques crochets à serrure shaakt à la ceinture de la voleuse (car si les shaakt n'y entendaient définitivement rien en matière d'armement, il en est tout autre pour ce qui était des crochets, à serrure ou à torture d'ailleurs), et qu'il considéré dorénavant comme siens .

    Plutôt satisfait du bilan de sa nuit, mais décidé a maximiser autant que possible ses gains, c'est en trainant sa voleuse derrière lui que Maltar quitta la ruelle en direction de la demeure dévalisée. Et pour une fois, peut être aurait il le beau rôle.

    * on ne pouvait pas retirer ça aux nain, il forgeaient presque aussi bien qu'ils brassaient la bière. C'était d'ailleurs cette admiration du peuple gobelin pour l'artisanat nain en général qui faisait qu'ils attaquaient si régulièrement leurs caravanes commerciales, quitte a souvent prendre des risques inconsidérés, alors que les caravanes elfiques n'étaient pillées que pour raison alimentaires lorsque la famine était telle l'on commençait à vouloir gouter son cousin**

    **dans une société ou chaque enfant à une moyenne de trente pères potentiels, chacun ayant une vingtaine de frère et sœur, et a peut prés autant pour la mère, on peut partir du principe que dans un villages standard presque tous les gobelins d'une même tranche d'age sont potentiellement cousin et que tous les gobelins ayants la chance d'être encore vivants deux générations au dessus d'eux sont potentiellement leurs grands parents, à la rigueur leurs grands oncles ou tantes. Et allez savoir pourquoi, aucun d'eux ne se risque à organiser un repas de famille.


    la suite ici

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 00:51 
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    Maltar passe le pas de la porte puis partit dans les rues au hasard d'une démarche incisive. Il se sent mieux dès la première bouffée d'air frais. Il fait froid dehors, mais cela le revigore, et il se sent encore un peu plus vivant à chaque pas. Il croise sur son chemin quelques badauds. Un jeune couple enlacé se susurrant des mots doux entres deux bécots, sans faire attention à lui, complètement absorbé qu'ils sont par leur affaire. Puis un bourgeois dans un épais pourpoint de velours à peine moins pourpre que son teint rougeaud qui l'ignore superbement. Maltar n'a que fichtre d'eux, et est pris par ses pensés. Si son corps tourne maintenant mieux, son esprit est toujours focalisé sur le mauvais rêve et repasse en boucle les instants lesdésagréables dont il avait souvenance, notamment ce visage qui était maintenant gravé sur sa rétine au fer rouge. Au bout d'une pléthore de fois à re-boire spirituellement la tasse, il commençe à avoir soupé de cette eau salée et fit violence à sa prostration intellectuelle. Passer à autre chose! Vite! Sus à la taverne pour se changer les idées!

    Il vit volte face, avança d'une vingtaines de mètres avant de prendre de droite puis de gauche d'un pas décidé, couper par une petite ruelle sordide pour enfin rejoindre la taverne la plus proche, dans laquelle marine encore une belle fricassée de clients de toutes races tous plus saouls les uns que les autres.

    Il passe le parvis et se dirigea droit sur le comptoir en se livrant à une rapide analyse des lieux. Sur son chemin jusqu'au bar, deux tables dont les occupants ne laissaient qu'un mince espace entre eux. Sur celle de droite, deux homme taillés comme des armoires shoryaque vêtu de peaux de bêtes, un humoran au visage taillé à coup de serpe qui n'avait rien à leur envier et trois torkins presque plus larges que hauts poussaient le carton sur une table où proliféraient monnaies sonnantes et trébuchantes et bouteilles, vides ou pleines. Sur la table d'à coté devisaient quatre sylvains longilignes qui riaient à gorges déployées de leur strident timbre clairet caractéristique en sirotant un alcool bien trop clair pour être honnête dans de fines coupelles tentant sans succès d'imiter la beauté du cristal. La teinte légèrement rosée de leurs joues trahissait qu'ils n'en étaient plus à la première depuis un moment. Pendant qu'ils devisaient de toutes sortes de choses sans doutes toutes plus inintéressantes et inutiles les unes que les autres, le plus frêle d'entre eux, qui tournait le dos au gobelin, ponctuait le propos de quelques accords plaqués mollement sur sa mandoline. A leur gauche ripaillait comme des sangliers affamés une troupe d'orks à cotés desquels le patron avait carrément mit un plein tonneau de bière à la perce dans lequel ils puisaient librement. Mangeant de manière aussi bruyante que sale, la cacophonie que dégageait de leur tablée, faite de rires gras, tintement sourd de chopes gaillardement entrechoquées, grivoiseries et vantardises par paquet de vingt, retentissait d'un bout à l'autre de l'établissement.

    Chacun semblait s'occuper de ses affaires sans faire attentions aux autres. Après tout, la mixité raciale est de mise à Dahram. Mais en regardant attentivement, Maltar pu se rendre compte que les nains, tout à leurs jeux, gardaient tout de même discrètement à l'œil les volumineux peaux vertes qui ne manquaient pas eux aussi de surveiller les courtauds en conserve d'un regard en coin en remplissant leurs chopes. Quant aux elfes, en de subtils regards biaiseux, ils surveillaient les deux tablées, sans doutes moins à l'aise qu'ils n'essayaient d'en avoir l'air entre ces deux tables à la concentration de muscle et de testostérone au mètre carré colossal. Mais finalement, bon an mal an, chacun feignant d'ignorer l'autre, tous cohabitaient, égaux qu'ils étaient devant la pochtronnerie organisée.

    A droite de la salle se tenait aussi deux tables remplies de locaux, marins ou dockers, qui buvaient tranquillement en essayant de s'entendre malgré les brouhahas provoqués par les orks, certains en jouant au dés. Ils commençaient toutefois à laisser échapper quelques gestes de lassitude vis a vis de ces étrangers envahissants.

    Maltar se glissa entre les joueurs de cartes et les elfiques hilares, pour finalement faire face au grand sec moustachu qui servait de taulier dans ce rade.

    Patron! Une pinte de votre meilleure bière s'il vous plait!

    Une Cuvée des rois vous irez, Monsieur?

    Cuvée de ce que vous souhait... Maltar laissa le temps d'un souffle sa phrase en suspend, avant de rembrayer sec. Cuvée d's'que tu veux moustache! La plus chère si ça peut t'aider à choisir. Vite! Et pas d'la roteuse tiedasse hein! Bien fraîche avec un beau collet bien fait et t'aura p't'être un pourlish! Bon dieu d'taulier qui comprend rien et pause d'foutues questions rhétoriques à la con! Cria Maltar, qui se sentait encore bien trop tourneboulé pour enchainer deux phrases sans agresser quelqu'un. (qu'est-ce qu'il veut qu'j'en sache moi, si la cuvée tartanpion est meilleure que la cuvée du tribun des morbacs? Et puis depuis quand les monarques ont-il goût pour le jus de houblon d'abord?)

    Le patron ouvrit de grands yeux sous l'effet de la surprise, et hésita un instant. Le Gobelin n'en puis plus d'attendre, et frappa du poing sur la surface de vieux chène.

    Bin alors! T'es sourd ou c'est ta vilaine caboche qui n'fonctionne plus ?! Le moustachu semblait de plus en plus éberlué par le phénomène qu'il avait en face de lui. Oui elle est vilaine ta trogne! On va pas disserter là-dessus pendant trois vies, toutes les putains du continent en conviendraient qu't'a le charme d'un cul de squigg! Tu la veux cette pièce ?! ALORS REMPLIS-MOI UNE FOUTUE CHOPE, J'AI LE GOSIER PLUS ARIDE QUE LE CON D'OAXACA!!! La boule de nerf ponctua sa phrase en plaquant une pièce d'argent sur le comptoir tout en fixant avec de plus en plus de colère le grand machin de l'autre coté du comptoire.

    Le tavernier s'exécuta finalement, non sans pousser un grognement vaguement désapprobateur.

    Non mais!

    C'était une chose qu'avait assez vite compris Maltar: le client est roi, et un client énervé est un client qui consomme, donc souvent, on le soigne. Sans se départir de sa mine renfrognée, Maltar sourit intérieurement en saisissant la bière qu'on lui tendit. Sa bonne humeur lui revint définitivement lorsque ses lèvres touchèrent la délicate mousse qui recouvrait celle-ci. Il ferma quelques secondes ses yeux, profitant des arômes délicats qui lui titillaient les papilles et la langue, puis les rouvrit brusquement, conscient qu'il avait faillit s'abandonner en publique. Il poussa quelques grognements désapprobateurs quant à la qualité déplorable du service et s'accouda dos au bar pour mieux surveiller la salle en sirotant sa chope. A priori, seuls les orks n'avaient pas fait trop attentions à lui: qu'y aurait-il eu de choquant pour eux dans son comportement ? Les autres par contre... Pour la discrétion, c'était loupé.

    (Tant pis)

    Il resta silencieusement là à attendre tranquillement, ressassant intérieurement les événements des derniers mois, conscient de tout le chemin parcouru, et de toutes les routes qui s'offraient maintenant à lui.

    Une occasion finit par se présenter d'égayer la soirée: un des orks, après avoir lourdement reculé sa chaise pour lever son derrière musculeux, pris d'un pas incertain la direction du bar. Afin de lui laisser la place devant le taulier, Maltar se décala d'un bon mètre sur la droite, bière à la main, l'imposant guerrier devant ainsi passer devant lui pour accéder au gérant. Il vida d'un trait le fond de bière qui lui restait et reposa sèchement sa chope de grès sur le comptoir. L'ork était maintenant devant lui, puis presque passé une demi-seconde après lorsque Maltar, feignant de prendre la direction de la sortie, crocheta avec sa cheville le pied en suspension de l'ork tout en appuyant de son coude sur sa hanche pour orienter convenablement sa chute, droit sur la table des joueurs de cartes.

    Tout s'enchaîna alors. L'ork, fauché en plein déséquilibre, s'écroula de tout son long et cogna contre la table, la renversant sous le choc sur l'un des torkins et sur le pied de l'humoran. Cartes, pièces, consommation, bouteilles vides, tout s'envola dans un immense brouhaha. L'un des torkins indemne, se dressant de tout sont mètre quarante cinq, fût le premier à réagir:

    Foutus peau vertes! Les dieux vous ont donc réellement fini au purin pour que vous soyez incapable de boire trois bières et marcher encore droit.

    L'humoran, lui, s'était relevé en feulant et, volontairement ou non, marcha lourdement sur la tète de l'ork à terre quand celui si reprit ses esprit en secouant la tête, l'air hagard.

    Il n'en fallut pas plus à la troupe de peaux vertes, qui se leva comme un homme et se chargea sur les trois nains, l'humoran et les deux hommes des montagnes, renversant sur leur passage les elfes qui ne s'étaient pas écartés de leur chemin. (hey hey, jackpot!)


    KRASEZ LES! KASSEZ LEURS LES DENTS

    S'ensuivit une rixe confuse, qui devint plus confuse encore quand un des ork, pour esquiver un uppercut de l'humoran, bouscula un de ses compagnons d'armes qui le remercia d'un grand coup de coude dans les côtes. La mêlée fut alors générale, les orks se battant aussi bien entre eux que contre les autres belligérants parce qu’après tout, « les boys des aut' races y savent pas kogner ».Il en fût bientôt de même pour les nains : deux d'entre eux voulurent se munir d'un même tabouret pour combattre la menace verte, chacun arguant avoir été assis dessus durant la soirée, et que cette arme traditionnelle lui revenait donc de droit. Aucun ne parvenant à faire recouvrer raison à l'autre, ils réglèrent finalement leur différent à grand coup de poing en se roulant par terre. Seuls les elfes restèrent soudés au cœur des combats, mais croulant sous la masse, cela ne fit pas grande différence.

    Maltar, lui, avait profité des deux secondes de flottement suivant la chute de l'ork pour s'éclipser sous une table à l'angle de la salle, attendre que les choses se compliquent sans lui en ricanant au bruit du mobilier qui valdingue et du verre qui se brise. Quand il jugea que l'affrontement avait atteint son paroxysme, il sortit à quatre pattes de sa cachette et se dirigea là où était tombé le gros des mises en slalomant entre les divers meubles renversés par terre et les bris de verre. Il y parvint assez vide, au prix de quelques roulés boulés pour éviter de se faire piétiner par l'un des combattants. Il se dépêcha de ramasser tout l'argent traînant par terre et voulut prendre la poudre d'escampette.

    Mais une main lui saisit fermement la cheville et le traîna vers l'intérieur de la taverne: l'ork qu'il avait précédemment aidé à tomber, gisant sur le sol, et dont l’œil torve laissait clairement à penser qu'il avait compris à qui il devait de s'être retrouvé le nez dans une table. (Par tous les ancêtres qui ont jamais fini dans mon assiette, ce n'est donc jamais assommé ces grunts? Foutue saloperie!). Maltar n'eut pas peur, la peur est un luxe qu'il n'avait pas le temps de se payer, et attrapa le premier outil adapté à la situation qu'il aperçut à portée de bras, la mandoline sylvestre, qu'il abattit d'un revers magistral dans la tempe du colosse, qui le lâcha sous l'impact. Doutant qu'un tel coup ait pu mettre cette brute hors de combat, Maltar s'en éloigna d'un appui sur le visage, se redressa d'un bond et courut dehors pour disparaître dans les ruelles, mandoline sous le bras.

    la suite

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Mar 29 Mar 2011 00:18 
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    Une voyage, cela ne s'improvise pas: Il reste à Maltar quelques formalités à régler avant de partir. Prévoir de quoi manger principalement. Mais comme toujours, se séparer de ses liquidités le répugne.
    Il s'approche du marché et va aborder un gamin à l'air vif, mais chétif, vêtu de vieilles fripes abondamment trouées et rapiécées. Il arrive à pas de loup derrière lui et posa la main sur son épaule. L'enfant sursauta et fit volte face.

    Le gobelin ne s'était pas vu dans un miroir depuis des jours, mais au vu de l'effroi qui se dessine sur le visage juvénile, il ne doit pas être bien beau a voir. Avant que le gamins ne s'agite trop et n'attire l'attention, il pris la parole d'une voix ferme.

    "Fermes ton claque merde maudit mouflet, j'viens causer affaire,et vu ton état je doute que tu puisse de permettre de snober de l'argent facilement gagné."

    L'enfant resta bouche bée, et se stabilisa.

    "Tu m'écoutes?"

    "Oui monsieur gobelin."

    "Tu vois le marchand de cochonnaille là bas?"

    "Dur de le loupe, Avec tout ces boutons sur sa trombine, on y claquerait une beigne qu'il suinterait plus de blanc sur ses joues que la Marie Berthe n'en avale en une semaine."

    "On parle bien du même. Et bien au lieu de lui mettre des claques, jette lui des cailloux à la figure dés que je serait à coté de son l'étal, ça te rendra moins pauvre."

    Il attrapa la main de l'enfant et glissa une pièce à l'interieur.

    "Tiens, d'avance, et le double si tu réussis à lui faire quitter la place. Tu me retrouvera aux portes de la ville dans une heure. Je peux compter sur toi?"

    "Bien sur M'sieur."


    "Parfait,"


    Maltar quitta l'enfant et parti en direction de l'étal lourdement chargé de jambons, saucissons, lards, saucisses sèches, boudins noir, blancs, et diverses autres spécialités a base à base de Cochon. Un petit attroupement c'était formé autour, la queue longeant le plateau de chêne sur lequel reposait toute la viande. Le gobelin prit place au bout, et attendit.

    Soudain, une pierre vola en direction du marchand, le loupa de peu et allât se fracasser contre le mur derrière. Une deuxième la suivie, qui allât elle entailler son front luisant de gras.

    "Il est con le gros cochon, ce qu'il vend c'est même pas bon. Gros cochon, gros cochon"!

    Le marchand regarda l'enfant, éberlué, rouge comme une pivoine sous l'effet de la rage qui bouillait en lui. On le voyait chercher ses mots, sans trouver à rétorquer quoi que ce soit à la petite peste.

    "Le soir il se fait prendre l'oignon, le long d'la mer par l'marmiton ! Gros cochon! Gros cochon"

    Une autre pierre vola sur le marchand.

    "Sale petit monstre, mais arrêtez le bon dieu! ARRETEZ LE!"

    Il y avait bien une vieille pour s'offusquer, mais les autres badauds se contentèrent de rire, hilares, du malheur du pauvre bougre sur qui les pierres continuaient à pleuvoir. Ses prix prohibitifs devaient y être pour quelque chose. Une bordée de jurons plus tard, n'en pouvant plus, il quitta son étale, traversa la foule et parti à la poursuite du petit diable qui se payait sa tête, et bon dieu, on allait voir ce que l'on allait voir!

    Profitant de l'absence du marchand, et pendant que la foule était trop occupée à le contempler dans sa course pour faire attention à lui, Maltar donna une petite tape dans la bourse où le marchand rangeait ses pièces. Celle-ci tomba sur le sol, répandant autour d'elle son contenu qui s'éloignait en roulant. Peu de gens ici pouvaient se permettre de cracher sur une telle manne tombée du ciel, et les citadins présents s'empressèrent de ramasser, l'air de rien, les quelques pièces qui trainaient à leurs pieds, puis un peu plus loin, puis encore une autre vu que tout le monde semble faire là même chose. Très vite, tout cela tourna à la foire à l'empoigne, chacun lorgnant la pièce sous le pied de son voisin. Maltar, lui, ouvrit son baluchon et s'empressa de le remplir de cochonnaille avant qu'on ne fasse trop attention à lui, puis celui ci bien remplit s'éloigna en marchand tranquillement avant que la milice n'ait l'idée de rappliquer pour calmer tout ce beau monde. Il prit la direction des portes de la villes en fredonnant un vieil air populaire.

    "A l'aventure compagnon, on va pas manquer de cochon!"

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    Dernière édition par Maltar le Dim 10 Mar 2013 00:54, édité 3 fois.

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Mar 29 Mar 2011 03:00 
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    Puisque Maltar se dirige tranquilement vers les portes de Dahràm, et bien c'est là que tout va commencer !

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Jeu 31 Mar 2011 18:49 
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    Hughyt avait passé un long moment à se promener dans la ville et à découvrir les environs. Il avait déjà passé quelques jours à se balader et à voir les rues environnantes mais depuis la visite de Guillain, il ne savait plus trop ce qu'il devait faire.

    Un matin, un jeune enfant tapa sur la jambe du Thorkin et lui remit un bout de papier plié. Hughyt le vit partir aussi rapidement qu'il était venu. Le thorkin essaya de voir qui avait donné ce papier mais il ne vit plus le jeune garçon. Il regarda autour de lui et ouvrit la missive sur laquelle on lisait :

    Citation:
    Bonjour Novice.

    Je suis ton maître et tu me dois désormais le respect. Mon nom t'est connu, tu m'as déjà vu.

    Maintenant, tu me dois allégeance et toutes mes demandes seront exaucées au plus vite et sans la moindre remarque. Il te faudra te plier à nos moeurs et oublier ce que tu as pu apprendre autrefois.

    Première chose, jeune Novice. Je ne t'ai jamais vu voler. Je dois voir ce que tu vaut dans la rue pour me faire une idée de ce qui te reste à apprendre.

    Saches que quoique que tu fasses, ou que tu ailles désormais tu es vu et connu. Toute notre guilde te regarde et veut voir ce que tu veux.

    Première mission : vole.

    Ce papier doit être détruit.

    Maître


    Le thorkin eut une suée en lisant ces mots. Surveillé, épié... il n'aimait pas se savoir ainsi suivi mais il devrait s'y faire visiblement. Il n'aurait plus le choix désormais.

    Hughyt se rendit dans un coin sombre non loin d'une maison et regarda autour de lui discrètement. Personne ne le regardait ou du moins ne le fixait. Il déchira le papier en tout petits morceaux et les éparpilla en reprenant son chemin.

    Dans la tête du jeune thorkin, énormément de choses se passaient désormais. Voler... il n'avait plus fait cela depuis des lustres et se demanda s'il parviendrait encore à le faire sans se faire prendre. Il se souvint alors d'un moment épique qui eut lieu dans son ancien clan. Un vol qui avait très mal fini pour l'un des voleurs... oh... sans raison apparente pour les passants, le thorkin éclata d'un rire vif. Quelques personnes se retournèrent puis s'écartèrent d'une manière visible de leur chemin initial pour éviter Hughyt. Sans doute le prenaient ils pour un fou, ou un malade tout droit sorti de la prison où il est sensé séjourner...

    ((Alaaallaaaah, il va falloir me remettre en forme et m'entraîner à nouveau dans ces aptitudes qu'autrefois je maîtrisais. Mais je ne pense pas avoir trop perdu la main, je pense que je peux encore faire ce que je désire... Mais je dois absolument réfléchir à la méthode que je vais mettre en place... Allons, allons... mettons nous directement au travail.))

    Le thorkin épia les personnes autour de lui et repéra quelques personnes importantes. Ces gens ne sentiraient même pas un léger délestage de yus.

    Un homme d'une taille moyenne mais massif attira d'un coup l'attention du thorkin. Cet homme semblait ivre, ou perdu dans des pensées lointaines et fort éloignées du monde actuel.

    Cette future victime était encore loin d'Hughyt. Il lui faudrait ruser pour s'en approcher et lui emprunter de manière définitive quelques piécettes.

    Le thorkin se rapprocha d'une manière nonchalante, tout en étant profondément déterminé.

    ((Doucement, bonhomme... Ne te fais pas prendre. Allons allons, approche toi... Et regarde bien autour de toi, tu te souviens de ce qu'on t'as enseigné n'est il pas... remet le en marche... en route mauvaise troupe !!!!!!! ))

    Tout en se frayant un chemin vers cette personne, le thorkin cherchait comment aborder le larcin. Soit il abordait l'homme, soit il volait discrètement. Etant de petite taille, la dernière solution n'était pas une mauvaise solution mais elle comportait son défaut : peu de thorkins étaient présents dans les environs, il pourrait donc rapidement être repéré...

    Il se décida. Il allait l'aborder.

    Hughyt était maintenant très proche de l'homme et prit une mine perdue, comme égarée et dit :

    " Quelqu'un pourrait m'aider ? Je suis perdu, je cherche vainement à me retrouver dans cette grande ville... Monsieur !! je vous en prie, pourriez vous m'apporter votre soutien ?"
    " Oui ? Que puis je faire pour vous?"
    " Je cherche un endroit pour louer un cheval, enfin... vu ma taille un poney. Savez vous ou je peux trouver ce genre de lieu ?"

    L'homme leva la tête vers le ciel pour réfléchir. Une aubaine pour le voleur. Hughyt savait pertinemment que la victime allait réagir de la sorte, c'est, en effet, souvent le cas.

    Le thorkin en profita et essaya de délester l'homme de quelques yus. La bourse n'avait pas de bons lacets et l'homme la portait d'une manière lâche et détendue. Une idiotie dans une ville où les voleurs grouillent. Mais un vrai régal pour les mains de voleur.

    Vous pourriez vous rendre par là... je pense qu'il y a dans cette partie de la ville un loueur de bête de somme. Je ne pense pas que vous trouverez un poney mais un âne devrait vous convenir... dit il sur un ton méprisant.
    Je vous remercie... pour... dit il sans finir sa phrase. Il n'avait pas envie de remercier un homme tel que ce type.

    Hughyt s'éloigna de sa victime, satisfait.

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Jeu 31 Mar 2011 23:00 
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    Jets de dés vol à un pnj : Réussite

    L’homme à moitié ivre ne s’aperçut pas que tu l’avais délesté de quelques yus. Il t’observait toujours de son regard méprisant et lorsque tu le remercias, il en rajouta encore un peu.

    « Oui, un âne ferait sûrement l’affaire… et pour la taille et pour le caractère. »

    Se trouvant bien comique, il partit à ses occupations, l’alcool dans ses veines le faisant tituber.


    ((( Ton larcin te rapporte 39 yus que je rajoute à ta fiche ! )))

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Ven 15 Avr 2011 17:10 
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    Hughyt était fier. Depuis le temps qu'il n'avait plus volé, il était parvenu sans trop de soucis à délester cet homme, certes ivre, de quelques yus.

    Ce n'était pas difficile de se remettre dans le bain visiblement. Mais il lui faudrait sans aucun doute prouver encore et encore ce qu'il vaut pour pouvoir entrer dignement dans la guilde.

    (( Je vais mettre toute mon expérience pour réussir l'épreuve et ainsi me permettre de retrouver ma vie d'avant. Ohhhh qu'est ce que ca a fait du bien de me remettre en marche !!!))

    Il mit son précieux butin dans unes de ses multiples poches et regarda autour de lui d'un air très satisfait.

    La journée se passa sans encombres majeurs. L'homme delesté ne vint pas réclamer son argent et le thorkin put ainsi vaquer à ses occupations quotidiennes telles que manger, dormir, boire... enfin, la vie quoi !

    Le lendemain, un jeune garçon vint lui donner un petit document soigneusement plié.

    L'écriture sur ce bout de parchemin n'était pas celle de l'homme précédent... Le langage était lui aussi bien plus châtié.

    Citation:
    Cher apprenti.

    Mes mots seront courts et sans appel. J'ai ouï dire que tu avais réussi la première partie d'une série d'épreuves. Ne te dis pas, pour autant, que la partie est totalement gagnée. Il te faudra encore lutter et peut être avoir quelques soucis.

    Ton précédent interlocuteur, Guilain reste ton référent mais je me suis permet de prendre la plume pour t'écrire, car il me plaît de trouver de nouveaux apprentis. Nous avons mis du temps avant de te trouver. De longs jours passés à te suivre et à voir si tu allais convenir pour l'emploi.

    Je peux te rassurer, tu es déjà dans une bonne voie et je me dois aussi de t'annoncer que ce soir, il te faudra venir bien habillé à cette adresse. N'oublie pas notre marque et ton savoir.

    Nous t'attendons afin de t'initier.

    Falsir.


    Le thorkin lut et relut ce document avec un air coi. Il ne comprenait pas tout ce que ce Falsir voulait mais il alla vers la taverne du Gros Néral afin de se détendre avant cette soirée qui allait sans aucun doute s'annoncer difficile.

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Sam 21 Mai 2011 17:29 
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    C'est en sursaut que Baldur émergea des limbes d'un repos sans sommeil, tombant du tas de toiles et renversant les quelques tonneaux qui lui avait servis de couche pour la nuit. Inspectant rapidement les alentours, le rôdeur ne vit que la poussière dansante dans la lumière d'une aube blafarde et brumeuse, virevoltante entres les poutres de bois ancien et les pierres sombres qui formaient les pitoyables taudis construits sous le pont enjambant le fleuve Darhàsmois. C'était en ces habitations puant le poisson, la crasse et la mort que Baldur avait terminé son infernale nuit... Il s'était réfugié parmi ces misérables, maigres et désespérés cadavres ambulants qui formaient la couche la plus pauvre du peuple de la cité obscure, car même les gardes n'avaient osé le poursuivre en des lieux si lamentables et miteux. Certes, ce n'étais pas très glorieux, mais le rôdeur avait eu grand besoin de prendre un minimum de repos pour se remettre de ses émotions nocturnes. Époussetant rapidement la couche de poussière qui s'était formée sur ses épaules et enjambant le corps chétif et faible d'un mendiant endormi, Baldur sortit de l'entrepôt à poisson qui lui avait servit de gîte et contempla un instant la course du fleuve gris qui glissait jusqu'à la mer blanche... Jusqu'à se fondre avec le ciel blafard et fantomatique, comme glacé par cette brume dense et voluptueuse qui avait embrassé la cité entière. Son cœur était toujours aussi troublé, mais pour une autre raison, bien plus terrifiante que l'appréhension d'être pris entre les feux d'une rébellion... Pour une raison que Baldur préférait occulter...

    S'emmitouflant dans sa sombre cape et reprenant sa route prudemment, vérifiant à chaque carrefour si une patrouille de gardes ne venait pas dans sa direction. Baldur rejoignit les ruelles de la villes où il vagabonda aux hasards des ruelles et des croisements. Déjà très animées, les rues ne semblait résonner que de la rumeur annonçant la mort brutale et prématurée du Capitaine de la Garde... Certains affirmaient que l'assassinat avait été orchestré par les rebelles, d'autres l'alléguait à l'armée d'Oaxaca, les derniers, quant à eux, pensaient qu'il s'agissait là de l'œuvre d'une Guilde d'Assassin indépendante et qui aurait agit avec ou sans commanditaire. Esquissant un sourire narquois devant ces salamalecs vains, le rôdeur passait rapidement devant les foules de gens s'amassant autours des patrouilles de gardes, prenant soin de cacher son visage du regard inquisiteurs des soldats. Tout en marchant et riant intérieurement de la naïveté du peuple Darhàsmois, n'ayant que de glaciales pensées envers le défunt capitaine, Baldur essayait de réfléchir quant à la suite des événements... Bien sûr, il devait fuir, tôt ou tard et, si possible, tôt ; mais il devait aussi prendre une décision quant au devenir de cette mystérieuse résistance Darhàsmoise, infiltrée de l'intérieur par les espions d'Oaxaca...

    Alors qu'il était plongé dans ses pensées, Baldur se rendit compte qu'il était désormais perdu au milieu d'une foule compacte, bourdonnante et animée. Les grandes rues bordants les quartiers portuaires s'étaient changés en un immense marchés où les marchands, pêcheurs et contrebandiers de tous horizons venaient exposer leurs camelotes ou leurs pêches du matin. La brume qui enveloppait la cité s'était légèrement levée et on pouvait voir que le soleil indiquait déjà le milieu de la matinée.

    Laissant échappé un grognement, mal à l'aise devant l'ivresse de cette débauche de vie et de bruit, Baldur préféra longer les murs, continuant de marcher un peu au hasard des rues, essayant vaguement de se diriger vers la seconde plus grande taverne qu'il connaissait...

    Une voix haut-perchée et étrangement rauque tonna en sa direction.

    "Ô toi voyageur à la cape sombre ! Bien le bonjour !"

    Tournant le tête vers l'origine de cette étrange salutation, Baldur rencontra les yeux d'un étrange petit personnage... Là, derrière un comptoir délabré recouverts de bibelots plus ou moins poussiéreux, se trouvait un demi-homme rondelet au visage anormalement pâle et au nez empâté rubicond. Un Sinaris à l'allure étrange, arborant une bande de tissu colorée violette autour de son crâne à l'épaisse et longue crinières brune et une sorte de grand tabard lilas rapiécé ; une ceinture lâche venait empêcher ses amples braies rayées de tomber sur ses pieds velus. Son allure inspirait la bonhommie et la... « philanthropie ». Du moins c'était le titre donné au bazar étalé sur son comptoir : « Philanthropies du Très Généreux et Très Prévenant Malchksior Malamurnan Memnotarno »...

    Baldur manqua de s'étrangler de rire.

    Mais le semi-homme, toujours souriant derrière ses favoris hirsutes, entonna jovialement "Vos yeux lourds en disent long sur le fardeau qui pèse sur votre âme, monseigneur à la cape sombre ! Comme si la maléfique déesse Oaxaca, jalousant votre obscure élégance, avait instillée dans votre cœur une partie de son désespoir ! Ah ah ! Mais réjouissez vous ! Car Malchksior, votre serviteur, possède parmi ses philanthropies quelque chose qui à coup sûr saura illuminer votre journée et bercer votre esprit d'un harmonieux espoir ! " Ces mots dits, le Sinaris attrapa par le manche une sorte de grosse casserole cabossée mal refondue et décorée d'une maladroite représentation de flammes sur ses côtés. Baldur, incroyablement amusé par l'absurdité de la situation, croisa les bras et observa le marchand, un sourire narquois au coin des lèvres. "Regardez ! Grâce à ce magnifique Réceptacle des Esprits Volcaniques Primordiaux, vous pourrez capturer une infime parties de la chaleur de la forge de Meno lui-même ! Oooooh mais attendez, vous n'avez pas l'air de vouloir vous embarrassez d'une telle relique capable d'enflammer n'importe quel objet placé dedans suffisamment longtemps au dessus d'un feu ! Je sais ce qu'il vous faut !" Farfouillant parmi la monstrueuse pile de ferrailles et de débris entassés derrière son comptoir, Malchksior se saisit d'une petite statuette de femme auxquelles manquait les bras et une partie de la robe et qui était curieusement et assez maladroitement enroulée dans une étoffe de satin rouge grenat... "Admirez donc, Seigneur à la cape sombre ! Le cadeau de la Très Vénérable Sœur Descindae de la Sororité de Selhinae ! Empreinte de la magie féminine de la mystérieuse déesse de ces farouches combattantes, cette relique est capable de capturer l'attention et le cœur de n'importe quelle femme que vous convoiterez ! Sa volonté de vous résister enfermée au cœur de la relique, elle ne saura plus comment vous résistez ! Oh oh oh oooooooh ! Mais vous semblez déjà avoir le charisme et l'élégance capables de faire chavirer le cœur de la cruelle Moura elle-même ! Maintenant, je sais parfaitement la Philanthropie que vous vous devez de posséder !" dit le semi-homme avant de retourner fouiller son bataclan... Baldur, en grand mal de distraction, se demandait quelle autre escroquerie le marchand Sinaris allait essayé de lui extorquer. "Contemplez la plus belle des Philanthropies de Malchksior !" chantonna en s'agitant théâtralement le demi-homme en saisissant par l'anse une gourde de cuir sombre à l'aspect certes primitif et asymétrique, mais en très bon état. Son goulot était suffisamment large pour pouvoir y faire rentre une tête de flèche, et de fines arabesques bleuâtres parcouraient les parties métallique du bouchon de bois patiné de zinc. Étrangement, une série de broche cubique étaient accrochées sur un des flancs de la gourde. "... C'est la Quasi Inépuisable Source de Désaltèrement de Nosvéris la Magnifique Perle des Montagnes ! Bénie par la déesse Yuia en personne, elle apporte la fraîcheur tout en étanchant la soif ! Une bénédiction venue des glaces éternelles des montagnes de la lointaine et désormais perdue Nosveria, offerte au monde pour être partagé entre les hommes ! Vraiment, mon Seigneur à la cape sombre ! Seule une relique au pouvoir divin siéra à votre allure de chevalier des ombres !... Alors ? Choisissez mon Seigneur !" termina le Sinaris en roulant ses grands yeux olives en direction de Baldur qui se grattait désormais la barbe avec une moue désapointée...

    Au bout de quelques minutes de réflexion, Baldur finit par se convaincre que posséder une gourde l'arrangerait beaucoup pour les voyages à venir, et qu'il se trouvait là devant un marchand particulièrement divertissant. Après avoir étouffé plusieurs fou rires, le rôdeur finit par demander, plus amusé que sérieux : " La gourde... Quelle est son prix ?". La réaction du Seneris n'étonna néanmoins pas le cynique Baldur, car la mâchoire du demi-homme était tombée gauchement quand il réalisa qu'il tenait peut-être là un – ou peut-être son premier – acheteur potentiel. Fou d'impatience et de fièvre commerçante, il bégaya : "La g-g-g-g la gourde ?... Heu... Ah ah ! Vous voulez parlez de Quasi Inépuisable Source de-" " Oui, la gourde, quelle est son prix ?" "Une telle relique, pour vous, mon seigneur à la cape sombre, serait de.... Hm... 50 Yus !" " … C'est une blague, n'est ce pas ?... Allons, Malchksior, vous vous prétendez philanthrope et généreux et vous possédez des reliques qui, selon vos propres mots, devraient être partagés par l'humanité toute entière..." répondit aussitôt le rôdeur en secouant sa tête. "Alors... Alors... Alors 30 Yus ! Un prix d'ami !" " … Encore un effort ..." "... 10 Yus alors ? Même si ma magnifique Quasi-Inépuisa-" " … Trois Yus, je l'achète pour trois Yus … De quoi vous payer votre déjeuner et vous débarrasser d'une encombrante babiole..." coupa Baldur, qui semblait prendre un malin plaisir à torturer psychologiquement le marchand Sinaris qui s'agitait dans tous les sens, hésitant... Au final, c'est l'intimidante figure du guerrier sombre et encapuchonné qui vainc la détermination du semi-homme qui céda en un énorme soupir."... Hm … Bah ! Il ne sera pas dit que le Très Généreux et Très Prévenant Malchksior Malamurnan Memnotarno soit un ladre et avare marchand ! Très bien, mon seigneur à la cape sombre !... Trois Yus pour la Quasi-Inépuisable Source de Désaltèrement de Nosvéris la Magnifique Perle des Montagnes. Que vos pas vous mènent là où les Dieux sont un jour passés, et portez donc la rumeur de la générosité de Malchksior !... Adieu maintenant, et bonne route !" termina le semi-homme avec un sourire en tendant la gourde de cuir vers Baldur qui déposa calmement trois Yus sur le comptoir. Se saisissant de la sangle de cuir, le rôdeur inspecta d'abord sa nouvelle acquisition sous toute les coutures et fut particulièrement surpris de voir que sa nouvelle gourde n'était pas trouée ou déchirée.

    Esquissant à nouveau un sourire railleur, il attacha la sangle de sa nouvelle gourde – pour l'heure vide – autour de sa ceinture et se remit en route, s'enfonçant plus avant dans les ruelles de la cité sombre...

    Au hasards des carrefours et des ruelles, Baldur s'approcha d'un bâtiment à l'allure étrange mais terriblement familier...

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Mar 24 Mai 2011 01:56 
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    Au hasards des carrefours et des ruelles, Baldur s'approcha d'un bâtiment à l'allure étrange mais terriblement familier...

    C'était une grande habitation, nichée entre une petite tour de pierre recouverte de végétation et une boutique de boucliers silencieuse, dans le quartier occidental de la cité. La façade de l'étrange maison s'avançait légèrement sur la rue tandis que de lourdes et solides poutres de bois s'architecturaient harmonieusement sur les massifs murs de pierres recouverts d'une pâte blanche particulièrement ternie et usée par le temps et la pluie. Mais ce qui avait capté l'attention du rôdeur, c'était la peinture bleu-sombre qui recouvrait le bois gonflé des volets fermés de l'habitation vraisemblablement déserte. Des pigments véritablement unique, d'un bleu voluptueux, qui ne pouvait empêcher Baldur de croire qu'il avait déjà connu, ou plutôt reconnu, cette couleur... Hasard, coïncidence, chance ou jeu des dieux eux-même, mais Baldur reconnaissait ce bâtiment abandonné depuis plus de trois décennies. C'était en effet là qu'Azur et lui-même, au début de leur relation, allaient souvent trouver refuge... Entre les poutres de bois poussiéreuses et les murs crayeux, ils avaient passés de longues nuits à échanger or, épices et herbes que l'un et l'autre récupéraient, bien à l'abri de la toujours trop vigilante garde de la ville...

    Baldur se retrouvait donc à devoir faire un choix rapide. Pas tant à cause de l'imminence d'une attaque d'Oaxaca contre les rebelles Darhàsmois, pas non plus à cause de l'urgence de devoir fuir cette cité condamnée aux flammes et à la guerre civile, mais surtout à cause de lui-même... De son esprit qui tient plus désormais du champs de bataille entre raison, réflexion et instinct que d'une conscience implacable et clairvoyante. D'un côté, il y avait l'appel primitif de fuir le danger en abandonnant ce continent maudit, de l'autre, l'irrésistible désir de revoir une dernière fois celle qui avait si bien épicé sa fade vie pendant quelques années...

    La seconde option l'emporta finalement sur l'autre qui semblait plus tenir de la lâcheté que du véritable instinct de survie... Et c'est en grommelant contre l'improbable succession de coïncidence que Baldur s'approcha du bâtiment délabré et poussa la porte grinçante de l'antique maison. L'espace d'un instant, la mémoire du rôdeur des marais s'imagina sentir à nouveau l'arôme enivrant des encens exotiques que lui et Azur avaient régulièrement brûlés lorsqu'ils se réunissaient la nuit dans le grenier, mais ce n'était que l'odeur entêtante d'un bois vieux et mal entretenu, mêlé de l'étouffante poussière qui avait déjà commencé à blanchir les vêtements sombres du guerrier. Toussotant devant la démoniaque accumulation de poussière et de cendre qui étaient désormais reines des lieux, Baldur écarta de la main une chaise qui se trouvait là et commença à inspecter les lieux... Azur lui avait souvent parlé de cette habitation : elle aurait, selon la voleuse, appartenue à une riche marchande humaine, morte de maladie à la fleur de l'âge et rendue riche par son talent dans le négoce d'étoffes et de vins exotiques. Au jour de sa disparition, il y a environ vingt-neufs ans, les coffres de la maison était encore remplis de fourrures d'animaux rares ou de vins incroyablement vieux et puissants... Mais ce qui faisait le « charme » de cette habitation pour Azur, c'était le fait qu'elle soit construite juste au dessus d'une citerne mineure approvisionnant les fontaines de la ville en eau, et qu'avec un peu de temps et de matériel elle pourrait accéder aux égouts de la ville et ainsi permettre de se déplacer librement et à l'abri des regards dans tout le quartier ouest de Darhàm.

    Baldur, avec un léger rire, pensa qu'il était temps de voir si Azur était parvenue au terme de son projet...

    Avec la plus grande des attentions et dans le silence le plus complet, le rôdeur commença à déplacer meubles, tables et tapis pour trouver – s'il existe – l'accès tant rechercher. Bien qu'il n'accordait que peu d'attention aux fragiles verroteries qu'il déplaçait, n'importe qui aurait pu deviner que leur aspect hétéroclite et relativement neuf indiquaient qu'elles avaient été placées ici récemment. Éternelle sentinelle des lieux, une araignée dodue et velue observait les mouvements de l'intrus à travers ses huit yeux luisant, dominant la salle poussiéreuse depuis son royaume de soie. Au bout d'une vingtaine de minutes de recherches, et après avoir maudit Azur, Darhàm, Oaxaca, les capitaines de gardes, les marchands Sinaris, les maisons abandonnées et pourquoi pas les marais, les sorcières, les rôdeurs têtu et téméraire fils de sorcières et les dieux qui n'ont rien de mieux à faire que de s'amuser avec les destins des mortels, Baldur finit par trouver une large faille dans le plancher de la cuisine démesurée de l'habitation. Derrière une cantine de fer rouillée, camouflée maladroitement par une demi-douzaines de planches neuves posées au hasard, se trouvait une percée rocheuse descendant vers les ténèbres... N'étant pas arrivé jusqu'ici pour reculer maintenant, Baldur emprunta prudemment l'échelle posée là et s'enfonça dans encore un peu plus dans les entrailles rocailleuses de Darhàm.

    Arrivé en bas, Baldur se trouvait dans une sorte de tunnel creusé dans une roche sombre et humide dont une des parois semblait être faite de pierres taillées. Sans aucun doute la citerne qu'Azur avait mentionnée, pensa le rôdeur, qui semblait en fait avoir été construite seulement à quelques mètres du bâtiment... Un lourd parfum d'iode et d'humidité flottait dans l'air, tandis qu'un l'écho lointain des vagues martelant la côte se répercutait dans le boyau rocheux. Nul doute que, quelque part sous Darhàm, la mer venait s'infiltrer dans quelques cavernes naturelles reliant ensuite les égouts ou les citernes... Superbe cachette pour Azur et une guilde de rebelles contrebandiers... A une poutre en bois soutenant la voûte pierreuse pendait une petite lanterne où la flamme d'une bougie presque intacte dansait dans le courant d'air frais qui venait souffler contre les joues de Baldur. Quelqu'un était passé par là, récemment... Se saisissant de la bougie pour qu'elle fasse office de lanterne et tirant son épée au clair, Baldur commença sa marche à travers les grottes et cavernes marines, se dirigeant comme par instinct vers la mélodie des vagues qu'il percevait au loin...

    Après une quarantaine de marche ennuyeuse et fatigante, et avoir remarqué à quelques endroits que les ombres semblaient s'être dotée d'une vie propre ou que, plus simplement, on le suivait. Baldur sentit un courant d'air s'engouffrer dans sa capuche, venant doucement lui caresser le cou ; une odeur d'algue imprégnait à son tour l'air, comme l'avertissement de la proximité de la mer...

    Autant d'avertissements de redoubler de prudence quant à ces mystérieuses ombres qui se rapprochait inexorablement...

    Baldur ne baissa sa garde qu'une seule fois...

    Il y eu une lueur fugitive, un claquement de botte, l'ondulation d'une cape noire comme la nuit, et avant que le rôdeur ne puisse réaliser quoi que ce soit, il s'était fait plaqué contre la paroi froide et imparfaite, laissant échapper la fine écuelle où finissait d'agoniser sa bougie... Quelques fins rayons de soleils se répercutant contres les murs polis illuminant la large lame d'un couteau qui menaçait désormais la gorge du rôdeur... Entre les ombres d'une capuche d'onyx, Baldur reconnu l'éclat métallique de deux yeux azurés... Une voix que Baldur reconnaissait sans peine, mielleuse et envoûtante, mais qui sonnait désormais comme la glace recouvrant un lac d'hiver, murmura...
    "Mais... Qu'est ce qu'on a là...? Ne serais-ce pas encore mon Baldur... Perdu dans la jungle de Darhàm…?"

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     Sujet du message: Re: Les ruelles de la ville
    MessagePosté: Jeu 26 Mai 2011 02:09 
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    "Mais... Qu'est ce qu'on a là...? Ne serais-ce pas encore mon Baldur... Perdu dans la jungle de Darhàm…?"

    Froide et tranchante, la lame appuyée tout contre son cou serpentait avec une lenteur extrême et insoutenable, venant griffer dangereusement les lourdes artères de la nuque de Baldur. Il était devenu, entre les mains félines et prédatrices d'Azur, une simple proie, un jouet qui divertirai un temps la panthère qui semblait ronronner de satisfaction de voir ainsi un « ami » tel que le rôdeur des marais à sa merci. Bloqué entre un mur de pierres glacées et la froide lame d'un couteau qui menaçait sa gorge, Baldur ne pouvait guère plus que lâcher son épée dont le carillonnement métallique se répercuta dans toute la caverne lorsqu'elle chuta contre le sol. Ses yeux encore très peu habitués aux ténèbres environnantes, le rôdeur ne pouvait qu'écouter la voix mielleuse d'Azur qui lui susurrai railleusement à l'oreille. "Mon Baldur à moi... Comme je suis impressionnée par ton audace de me revenir ainsi, dans ma propre tanière..." La douce voix d'Azur se métamorphosa subitement en une implacable et froide menace. "Quel dommage... Tu aurais pu continuer à marcher tout seul dans ces tunnels froids sans jamais rencontré une seule âme, malgré ton sens de l'orientation si... instinctif." Le rôdeur, presque entièrement camouflé dans les ténèbres, glissa lentement sa main gauche vers la garde de la dague du capitaine, glissée dans sa ceinture. "Que me vaux le plaisir de te revoir dans ce cas... Azur ?..." dit-il calmement, avec une pointe de moquerie. "Ah ah ah ! Mon Baldur... Tu as fait quelques petites choses dernièrement qui m'ont un peu déçue. Crois-tu pouvoir t'en rappeler ?... Allez... Essaie... Tu as juste le temps pour qu'une dague tranche un joli cou..." s'amusa Azur, observant avec un sourire carnassier la petite perle de sang qui coulait le long du cou de Baldur. Ce dernier, sachant très bien que son « amie » était tout à fait capable de l'égorger ici-même, dans la seconde, garda néanmoins son sang froid et répondit, placidement, dégainant avec une lenteur extrême le poignard du capitaine :"... Pas été particulièrement ponctuel ?..." "...Hm hmmm...." "... Laissé quelques cadavres derrières moi ?..." "... Il y a un peu de ça...." "... Abandonné un crétin de tavernier sur un dock, à s'étouffer dans son propre sang...?" "... C'était toi alors...? Ha ha... J'aurai dû m'en douter..." "... Sur le point de transpercer un très joli ventre à l'aide d'une lame un peu moins mignonne ?..." "...!"

    Baldur se délecta de l'expression de surprise qui glaça le visage d'Azur quand il glissa la pointe de la dague volée au cadavre du capitaine contre l'abdomen de la voleuse. Le temps lui-même sembla se suspendre alors que le guerrier et la voleuse se menaçaient mutuellement de leurs coutelas, leurs lames s'illuminant de reflets argentés dans les rares rayons du soleil qui traversaient les sombres tunnels rocheux. Dans les ténèbres des entrailles de Darhàm, les deux amis étaient sur le point de s'étriper, chacun évaluant sa propre vie comme celle méritant le plus d'être continué... Du moins, c'est ce que pensais Baldur jusqu'à ce qu'il entraperçu un léger changement sur le sombre visage d'Azur... Ses lèvres s'arquant en un fin sourire, elle murmura : "... Mon Baldur... Mon Baldur à moi... Survivre... Toujours survivre... Ne désire-tu pas... « vivre »... Un jour ?..." Interloqué par le caractère cryptique des mots d'Azur, le rôdeur l'interrogea : "... Ne suis-je pas déjà en train d'assurer ma survie ?..." " Dis-moi maintenant, mon Baldur, la raison qui t'as ramené jusqu'à moi..." trancha brusquement Azur, sa voix reprenant ce timbre mielleux et hululant. "... Tu n'es quand même pas venu jusqu'à ma tanière pour assassiner ta « sœur » ?"

    « Sœur » ?

    Baldur devait l'avouer... Azur était devenu plus proche de lui que n'importe lequel de ses « frères », que sa propre « mère ». Peut-être que ces mots étaient plus lourds de sens que le rôdeur ne voulait l'admettre, que, peut-être, la relation qu'il entretenait avec Azur s'apparentait véritablement à une caricature de fraternité.


    "... Beaucoup de choses se sont passées la nuit dernière, Azur..." commença Baldur avec calme et sang-froid... et peut-être même un peu de sarcasme. "... D'abord, Tradatore est un menteur doublé d'un escroc. Il m'a certes payé pour lui avoir montrer tes caisses, mais le fait qu'il n'ai absolument pas le matériel nécessaire pour leur transport m'a semblé un peu... soupçonneux... Quand je suis retourné à l'Auberge des Voyageurs, deux de tes hommes m'attendaient patiemment, allongés par terre et se vidant de leur propre sang. Autour d'eux se trouvaient un capitaine de la garde, son escouade de gardes personnelle et un certain crétin d'aubergiste de notre connaissance..." s'arrêtant pour observer les réactions d'Azur qui ne relâchait pas la pression menaçante de son couteau, le rôdeur remarqua qu'il venait de capter l'attention de la voleuse et continua donc son récit. "... Poursuivi par la garde de la ville, j'ai rejoint le port où je me suis caché un moment dans les quartiers des marchands d'étoffes et de fourrures. Bien sûr, j'ai « accidentellement » entendu les discussions entre l'imbécile chauve, le capitaine fou et un de ses lieutenant..."
    "... Se croyant doté de la clairvoyance des dieux, le capitaine avait comme intentions de condamner les portes de la villes pour ensuite mener une « intelligente » campagne aussi bien contre les forces d'Oaxaca que contre les guildes rebelles qui n'apportaient que « chaos », à « sa » cité... Légèrement en colère, j'ai envoyé son lieutenant se noyer et poignardé l'ordure jusqu'à ce qu'il colore les fourrures et les étoffes du rouge de son sang..." Azur l'interrompit brusquement, une étincelle de fureur luisant dans ses yeux magnifiques. " Abruti !... Tu as assassiné le capitaine de la garde ?... Ça aurait dû être moi qui devait lui trancher ce qu'il lui restait de virilité... J'aurai dû lui ouvrir le ventre moi-même ! Le laissez crever dans ses propres tripes comme le porc qu'il était... Tu m'as privé de tout le plaisir de la vengeance après ce... après ce qu'il..." Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, la voix douce et envoûtante d'Azur se troubla... Même une femme aussi forte qu'elle ne semblait pas capable d'effacer complètement de sa mémoire ce que la morsure du fouet et le vice des hommes a gravé à tout jamais dans sa peau... "... Tu es une louve, Azur. Une louve bien plus noble que tous ces chiens... Que tu respires encore est la seule chose qui compte à mes yeux."

    La lame qui menaçait la gorge de Baldur se baissa, mais le doux visage de la rebelle sembla comme se couvrir de givre alors que ses lèvres se scellaient comme les dalles d'un tombeau. Baldur, a son tour, baissa la pointe de sa dague... Doucement, Azur tourna les talons et se dirigea vers la lumière qui illuminait les reflets blancs de la mer, au bout du tunnel rocheux. Baldur, feignant l'indifférence quant au trouble qui agitait désormais le cœur de son « amie », commença à la suivre docilement.

    Derrière lui, deux rythmes de bottes... Deux capes sombres qui émergent des ténèbres... Deux hommes en armure de cuir et aux visages sombres qui rejoignaient la marche de leur chef...

    Étrange ironie... S'il avait transpercé le ventre de son « amie » Azur comme lui avait murmuré son instinct sauvage, il n'aurait pas eu le temps de voir les deux épées qui l'aurait aussitôt mis à mort...

    Aussi froide que la neige des montagnes, la voix d'Azur ordonna : " Quoi d'autres ?... Et Tradatore ?... Et Hadelgo ?" "... Celui que tu nomme Hadelgo est arrivé au moment où le capitaine perdait ses derniers litres de sang... Une de tes caisses de potions entre les bras. Il a tenté de fuir, mais tous les bâtards ne peuvent se prétendent lévrier..."

    "... Après avoir massacré sa main, il m'a tout avoué. Venu à Darhàm pour infiltrer les réseaux de rebelles qui résistaient encore au joug d'Oaxaca, il empoisonnait régulièrement la bière d'un certain « Wilcox Taylor », ce qui lui a permis de le remplacer en tant que tenancier lorsque ce dernier est tombé malade. Ensuite, il a naturellement intégré ta guilde... Il a observé vos moindres faits et gestes, mémorisés des dizaines et des dizaines de noms. Cette nuit là, il allait apporter une caisse payée par Tradatore d'onguents et de breuvages empoisonnés à la garde de la ville... Il s'apprêtait aussi à contacter un autre espion d'Oaxaca pour lui faire passer des informations apparemment capitales... Étouffé par son propre sang, je doute qu'il y parvienne finalement." "Ah !... Tu crois que tu vas me faire gober ça...? Hadelgo a toujours été nos yeux et nos oreilles à la Taverne et je-" "... Des parchemins scellés avec le sceau de ta guilde, Azur. C'est ce qu'il avait sur lui..." Joignant la parole aux gestes, Baldur plaça entre les mains de la voleuse les trois épais vélins, froissés et légèrement humides. Sa réaction fut prévisible, écarquillant les yeux, elle brisa le sceau de cire qui retenait un ruban rouge et commença à dévorer des yeux les lignes d'encre sombres, sans nul doute porteuse de mauvaise fortune...

    Un bref instant, Baldur se souvint des nuits passées à Darhàm, où grâce aux ouvrages de médecine et de botanique « empruntés » aux marchands du coin, il avait fastidieusement appris à lire à Azur... Doux moments qui semblaient désormais appartenir à un autre siècle, à un autre millénaire...

    "... C'est pour ça que je suis revenu à toi, Azur..."

    "... Pour te rendre ce qui t’appartenais..."

    Sortant de la sombre caverne, Baldur fût aveuglé par le soleil d'une fin de matinée qui brillait intensément dans un ciel désormais limpide et dégagé, bleu d'un bout à l'autre. Le martèlement des vagues emplissait l'air d'une puissante harmonie, tandis que le parfum d'iode et d'algue imprégnait jusqu'au moindre vêtement du rôdeur.

    Un vent frais venait souffler contre ses joues, gonflant ses vêtements et glaçant sa peau...

    Suivant silencieusement Azur et ses deux compagnons rebelles qui longeait désormais une plage de roches énormes tout luisant d'humidité, Baldur leva la tête et distingua au dessus d'un haut mur qui formait comme une digue entre la ville et l'océan les flèches de quelques tours... Au loin se dressait l'étrange profil d'un temple semblant se dresser sur l'horizon comme un navire naufragé...

    C'était donc au Temple de Moura que les rebelles avaient élu domicile ?

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