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 Sujet du message: La crique
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:22 
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La crique


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Endroit idéal pour aller méditer, propice pour les amoureux qui veulent passer un moment romantique à l'abri de la foule de la ville, voici la crique de Tulorim.

Située un peu plus loin après les quais, on y voit parfois un bateau amarré ou coulé sous les attaques des pilleurs.

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Sam 3 Jan 2009 17:43 
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[ 1 - Renaissance ]

Au loin, le manteau sombre de la nuit semblait plus clair : les lumières du port, comme me l’avait appris plus tôt le Capitaine du Serpent des Mers. Nous naviguions en direction de Tulorim, une cité de l’Imiftil. J’étais accoudée au bastingage depuis quelques heures comme tous les soirs depuis trois jours. Trois jours … Un curieux anniversaire en fait car c’est à cette date que je suis née pour la seconde fois.

C’était un après-midi. Le soleil avait pris une teinte flamboyante et sombrait peu à peu dans l’Aeronland. Et moi, seule, sur une épave de ce qui avait été un plancher du pont d’un navire quelconque, inconsciente. C’est ainsi qu’on m’avait repêchée. Je fus soignée avec les maigres moyens du bord – aucun guérisseur ou apothicaire sur ce rafiot. Selon les dires du Capitaine, j’avais du sang sur le front, à la limite des racines de ma chevelure. Si je pus rapidement cicatriser, sans qu’aucune marque ne paraisse encore aujourd’hui grâce à mon sang elfique, il n’en fut pas de même de mes pensées et souvenirs.

Car je ne me souvenais de rien : mon nom, d’où je venais et où j’allais, ce que j’aimais ou détestais et même ce qui s’était passé pour justifier ma présence ici. Une seconde naissance où chaque jour, je me découvrais un peu plus. Quel sentiment étrange … J’avais l’impression de marcher dans le noir, découvrant un monde que j’étais sensée connaître, à tâtons. Une si grande impression de vide m’envahissait depuis que j’avais repris conscience et réalisais mon état amnésique. Mais au-delà de cette perte de mémoire, la curieuse sensation que quelque chose d’autre me manquait, une chose que je devinais indispensable. Mais, « … Elle finira sûrement par r’venir ! » avait lancé le Capitaine.

Je n'avais rien répondu. Qu'aurais-je pu répondre d'ailleurs ? Normalement, on réplique par une quelconque pensée issue de son expérience ... Mais la mienne s'était envolée quelque part dans un recoin sombre et profond de mon subconscient. A mesure que passaient les heures auprès de ces marins, à écouter leurs conversations, leurs propres souvenirs - souvent peu réjouissants ! - je me mis à penser qu'au-delà des inconvénients liés à mon amnésie, il fallait bien admettre que beaucoup donneraient cher pour 'oublier' certaines choses voire même tout, pour pouvoir avoir l'opportunité de repartir à zéro, sur de bonnes bases. Avais-je quelque chose de regrettable à oublier ?

"Jetez l'ancre !" ordonna soudainement le Capitaine.

Je jetai un coup d'oeil devant moi et devinai les contours de la terre dans la nuit. A tribord, les lumières du port. Face à la proue, un rivage plongé dans l'obscurité. Sans qu'aucune parole supplémentaire ne soit donnée par le Capitaine, chacun s'activa brusquement. Nul ne se gênait, chacun savait ce qu'il avait à faire dans pareilles circonstances.

Le Capitaine était venu à la proue et observait la côte en silence, tandis que les hommes sous ses ordres jetaient des filets de pêche par-dessus bord ou bien descendaient dans les cales. Hier, on m'avait expliquée succinctement les différentes étapes. Sous le couvert d'une séance de pêche, ils attendraient un signal depuis la côte. Alors ils mettraient les chaloupes à la mer avec leur mystérieux chargement ... Même amnésique, il n'était guère difficile de deviner qu'il s'agissait de contrebandiers et je m'abstenais donc de poser trop de questions !

Les minutes qui suivirent me parurent bien longues, tandis que nous attendions, silencieux et attentifs. Et enfin une faible lueur s'agita au loin. Je fus la première à la voir distinctement et en informai immédiatement le Capitaine, lui désignant l'endroit de ma main tendue. Le second leva alors sa lanterne à capote et actionna le cache à un rythme irrégulier, un code de reconnaissance. La lueur au loin répondit à son tour par une série différente de flash lumineux.

"C'est bien Tidus, Capitaine ! Aucun danger en vue ...
- Bien. Les chaloupes à la mer ! Et en silence ! enchaîna le Capitaine. Et vous, Eirwen, vous irez dans la dernière ...
- Oui, Capitaine."

Alors que j'observais les hommes charger les chaloupes de caisses de bois, je ne pus m'empêcher de sourire à l'évocation de mon nom d'emprunt. Il fut très vite difficile de s'entretenir avec moi sans me donner un patronyme. Ils se concertèrent et firent de multiples suggestions, mais celle qui rencontra le plus vif succès : Eirwen, ce qui signifiait 'Blanche comme la neige' en vieil elfique, à cause de mon teint et mes cheveux.

Les minutes s'écoulaient en silence tandis que les frêles embarcations s'éloignaient du Serpent des Mers, grand navire de pêche taillé pour affronter les eaux les plus houleuses. Je devinais plus que voyais des ombres sur la plage plus loin qui s'activaient dans l'obscurité.

"A votre tour ..." lança le marin de sa voix bourrue.

J'opinai de la tête en le remerciant une dernière fois et enjambai le rebord pour descendre le long d'une échelle de corde. Avec précaution, je descendis vers les flots noirs et glacés jusqu'à toucher la grande barque qui tangua légèrement sous mon poids. Le moussaillon déjà en place sur l'esquif me prit la main pour m'aider à garder l'équilibre sur le plancher mouvant et je pus m'asseoir en toute sécurité sur une traverse, parmi caisses, sacs et autres cordages.

La chaloupe se mit en route et, à coups de rames, peu à peu, la côte s'approcha de nous. Quelques instants plus tard, j'entendais déjà les murmures échangés sur la plage et bientôt je pus sauter hors de l'embarcation, retrouvant la terre ferme, les vagues mourant à mes pieds.

"Un problème, m'zelle Eirwen ?"

Je restai sans bouger, regardant les silhouettes s'activer à quelques pas de moi. Je me retournai et dévisageai le marin qui venait de me parler, une caisse en mains, un pied sur la barque pour la caler. Sans sourire, je reportai mon attention sur la plage, regardant à nouveau les hommes qui m'avaient sauvée de la noyade sans poser de question : ainsi était le code d'honneur de tout marin, un homme à la mer détournerait n'importe quel navire de son chemin ... sauf peut-être pour des pirates.

"Le mal de terre sans doute ..."

Sans avoir à me retourner, je devinai que le marin souriait. Celui-là ne parlait jamais beaucoup mais répondait souvent d'un sourire ou d'une moue. Cet autre, là, qui portait une caisse avec ce type que je ne connaissais pas, était toujours avec une flasque de rhum pendant sur sa hanche, "question de survie", se plaisait-il à expliquer. Et encore celui-là, toujours à raconter des histoires farfelues et grivoises, était particulièrement silencieux et sérieux cette nuit ... Des inconnus pour moi et pourtant je savais pas mal de choses sur eux, rien qu'à les observer et les écouter pendant ces trois jours. Mais leur nom ? Quelle importance ... Un nom signifiait tellement peu quelque part, et pourtant était tout d'une autre manière.

Je soupirai, perdue au milieu de mes idées confuses et brouillonnes. J'avançai alors d'un pas, puis un deuxième, et je quittai l'eau saline pour m'enfoncer à peine dans le sable humide.

"Merci et bon voyage !" lançai-je comme ultime adieu.

Et cette fois je m'éloignai pour de bon, quittant les rares personnes que je connaissais dans cette vie pour me retrouver une fois de plus dans l'inconnu le plus total, un parchemin vierge où je serai libre d'inscrire ce que je veux, le droit et la liberté de tout recommencer. Mais par où devais-je commencer ? Je me retrouvai déjà en proie au mal de l'écrivain.

(Quel chemin dois-je prendre, Zewen ?)

Laissant derrière moi les sons étouffés du déchargement des chaloupes du Serpent des Mers, je mirai l'obscurité devant moi, cherchant quelque chose, un détail, n'importe quoi. Un signe ou peut-être rien sans doute, mais une brise s'éleva de la mer et souffla vers les lumières de la ville. Je regardai alors les bâtisses noires plus loin, hésitant un peu. Je craignais de me retrouver au milieu de tant de monde, surtout qu'il parait que Tulorim est loin d'être une ville où il fait bon vivre.

(A quoi bon !)

Qu'il est difficile de faire un choix lorsqu'aucun souvenir, aucune expérience passée ne peut vous aider ... J'arrangeai un peu mieux mon arc et mon carquois dans mon dos, réajustant la sangle de cuir, et m'élançai jusqu'à rejoindre la route menant à Tulorim.



[ suite ]

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mer 29 Avr 2009 16:37 
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Le Sang Pourpre stoppa sa marche avant de descendre de la falaise. En bas, il n’apercevait rien. Absolument rien. Une barque éclatée contre les récifs, et c’était tout. Pour cette fois, personne n’avait eu le malheur de tomber ici. Khal n’était pas tout à fait sorti de la ville, mais pour Malik, il en fallait moins que ça …Le garçon se rapprocha un peu plus du bord. Les vagues avait été hautes, peut être quelque chose s’était il échoué plus près de la falaise que ça ? Le Francerf se pencha un peu au dessus de la barrière naturelle. Gravité. Poids. Masse.

Un caillou se décrocha de la masse rocheuse, libérant un rocher un peu plus gros qui entraîna une motte de terre. La jambe gauche de Khal fut emportée par le flot des éléments. La tempête avait endommagé la roche. Dommage. Toute la masse du Sang Pourpre suivit sa jambe. Il n’était pas un lézard, impossible de se détacher volontairement un membre sans efforts ni douleur. La tête rouge du garçon toucha le sol. Le cerveau fut secoué. Un peu trop. Changement d’état. Un nouvel état cérébral s’activait, le jeune homme plongeait dans un sommeil plus ou moins réparateur. Serait-il long ?


°[]° Le tunnel s’éclaircit alors que l’esprit divague. L’âme vogue sur une mer tumultueuse, croisant chacun des sentiments humains, la jalousie, l’amour, l’espoir. S’éloigne peu à peu de ces valeurs terre à terre. La haine, la souffrance, la joie. Se rapproche des valeurs élémentaires de la vie. L’avarice, le reproche, l’envie. Change de personnalité. La gourmandise, la luxure, le bonheur. S’approprie l’autre sans autorisation aucune. Le vol, le mensonge, la paresse. Apprend à comprendre l’autre sans savoir réellement qui il est. L’ennui, la paix, la colère. Pénètre les corps astraux, rencontre les âmes. L’orgueil, l’extase, la tristesse. S’égare dans les méandres d’un monde qu’elle ne connaît pas et s’y perd. Désespoir. °[]°

La pluie se remet à tomber sur le sable fin alors que les quatre pattes de l’animal s’animent, vont avancer son corps longiligne vers le nouveau festin qui l’attend. Il trace un sillon sans le vouloir vraiment, ses écailles le protégeant du sable et de la pluie. Les gravillons ne l’atteignent pas.

°[]° La découverte de nouvelles terres se fait dans l’humidité. La mer reste derrière, l’étendue d’eau reste dans le passé alors que pour le futur s’étend la terre. Une terre humide, hostile et pas vraiment belle. Les arbres se penchent sur vous, semblant vouloir vous dévorer, des visages se détachent de l’écorce et vous observent, se tournent sur le passage de votre fluide. Ils ne vous lâchent pas une seule seconde. Votre esprit flotte au dessus du sol boueux, mais ça ne l’empêche pas de s’enliser, d’être ralenti par les brumes qui semblent solides, matérielles. Tout ici est hostile et vous ralentit, pourtant, la progression n’arrête pas. On n’arrête pas le progrès. °[]°

La mâchoire se ferme sur un membre et les muscles s’activent en sens inverse. Cette fois, il ne faut pas avancer seul, mais reculer avec un poids supplémentaire. C’est une tâche bien différente. Et bien plus ardue. Le chemin emprunté est le même qu’à l’aller sauf que cette fois, il est en sens inverse et la durée du trajet est bien plus importante. Oh oui …

°[]° Les brumes s’écartent et des petites lueurs signalent par des grognements successifs leur présence. Les gueulent s’écartent et les crocs se dévoilent. L’un des êtres reptilien s’écarte du lot, plus gros que les autres et s’approche. Il est le plus vieux, le plus puissant et le plus courageux sans doute. L’âme s’isole, s’arrête. Plus besoin d’avancer, la fin est devant elle. Khal ne contrôle plus rien, il subit. Cependant, il tente d’intervenir, de s’éloigner de cet animal répugnant et dangereux. Enfin. Dangereux. Répugnant, il ne l’est pas tellement. °[]°

Midi. Le soleil est au plus haut dans le ciel, et le corps inanimé du Francerf est admirablement bien caché. Personne ne pourra ici le retrouver. Même lui aura du mal à ressortir de cet endroit. S’il se réveille. Dans sa chambre, l’homme vert attend. Patiente. Seul. Pourquoi Khal n’est il pas au rendez vous ?

°[]°-Qui es tu ? Pourquoi pénètres tu dans notre domaine, étranger ?

Les mots se perdent. Comme matérialiser dans un monde factice un son, comment utiliser les cordes vocales d’une âme alors que celle-ci n’en a pas ? Comment créer un corps, un simili du vrai Francerf ?

-Tu n’as pas besoin de tous ces artifices. Penses !
(Penser ?)
-Oui. Ici, les pensées des humains sont captées, pas leurs paroles. Nous n’acceptons que la vérité.
(Mais qu’est ce que je fous ici ? C’est qui lui ? C’est quoi ici ? Comment je suis là ?)
-…Ce n’était donc pas voulu. Tu es un hasard.

Le crocodile fit un pas en avant. Il était long, très long. Et imposant. Depuis le début il semblait avoir grandi de presque 20 centimètres. Comment ? Derrière lui une autre paire d’yeux faisait son apparition. Cette fois, les yeux étaient verts, non pas rouges ou dorés comme ceux des reptiles.

-Non. Pas un hasard. Excusez moi, seigneur.
(Seigneur ? C’est quoi ce bordel ? Qui est là ? Je suis qui déjà ?)
-Tu es …
-Un humain. Un simple humain, choisi par ma noble personne.
(Qui parle ? Le croco’ a fermé sa gueule, et j’entends parler ??)
-Oui petit homme. Oui. Les crocodiles ne sont pas les seuls maîtres de ce domaine. Une puissance que tu n’imaginais même pas jusqu’alors est là avec eux.
(Quoi ? …)
-Seigneur, ne devrions nous pas laisser planer le mystère ? Encore un peu, il n’a rien prouvé.
-Ganish. Mon cher ami, je sais ce que je fais.
-Mais … Bien.
-Khal. Ganish. Je me retire à présent. Jeune Sang Pourpre, sache que je veille sur toi. Ne crains rien tant que mon nom sera invoqué par ta bouche.
(Quel nom ? L’invoquer ? Qui êtes vous ?)

Peu à peu, Khal comprenait à canaliser ses pensées à ne pas tout exposer, il savait donner une intonation à ses pensées et pas les exprimer comme elles venaient. Seulement voila, le voyage ne dure que le temps de s’accoutumer à l’ambiance du lieu.

-Rends-toi au temple du Seigneur et demande à parler aux voix des dieux. Ce privilège te sera refusé, rends toi utile, et lorsque les voix s’adresseront à toi, alors reviens.
(Les voix des dieux ? Quels dieux ? Quel seigneur ? Comment je dois revenir ?)

La panique faisait perdre à l’humain toute sa raison et sa discrétion, il ne cherchait même plus à retenir ses pensées. C’était pour lui impossible. Pas maintenant. Tout se floutait, les brumes s’épaississaient et les lueurs disparaissaient.

(Comment revenir ? Je dois encore vous parler ! Je n’ai pas les réponses ! Grand Gardien ! Comment dois-je m’éveiller ?)

Ce cri de désespoir lancé dans le monde matériel aux quatre vents fut perçu par quelques personnes. Seulement, cette onde mentale, même lui ne la perçut pas. Pas un seul mortel ne l’entendit, n’entendit la douleur de ses pensées, la confusion de ses désirs, l’instabilité de son être … La porte se referma, chassant le petit intrus qui fut obligé de regagner son corps, de retrouver ses membres solides et l’humidité de sa prison. La douleur du réveil sembla peu à peu gagner l’esprit égaré. Sans le vouloir, il réintégrait son corps. Mentalement, l’emplacement de la porte des Marécages était noté. °[]°


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Khal Francerf, Humain, Rodeur


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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mer 15 Juil 2009 10:44 
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... Au début - Eau débit ...


Citation:
Il était une fois un jeune et beau guerrier qui, poussé par son goût prononcé pour l’aventure, brave tous les dangers pour explorer les recoins de la forêt sauvage afin d’en découvrir ses secrets.
« Ne t’éloigne pas trop, mon chéri, et sois rentré pour le souper » lui avait dit sa tendre maman ; Mais fort de l’expérience cumulée de huit années de vie, le jeune Shanoir décide qu’il peut se passer de l’autorité parentale pour mener sa grande carrière d’aventurier.
Il serait le premier enfant non accompagné par un adulte à franchir la lisière de la forêt par delà laquelle vivent des créatures étranges et dangereuses … Mais pour devenir un héros accompli et reconnu, il doit revenir avec une preuve : la peau d’un animal gigantesque , un objet personnel appartenant au monstre terrassé, un merveilleux trésor ?
L’avenir ne tardera pas à le révéler au monde, car déjà Shanoir approche de l’antre du Terrible Sorcier qui, dans sa cachette secrète, détient de terribles secrets … On prétend même qu’il y enferme les enfants qui désobéissent à leurs parents !
Tapis dans un buisson, comme le chat qui guête la souris, prêt à bondir, le jeune Humoran attend patiemment le moment propice pour visiter les lieux ; une cabane construite en hauteur sur les branches d’un arbre immense. Une pluie d’été frappe les feuillages d’un rythme régulier depuis plusieurs heures, couvrant ainsi les pas du jeune aventurier trempé. Il reste stoïque alors que l’eau, qui dégouline à travers ses vêtements, lui chatouille le dos et les côtes.
La patience de Shanoir est enfin récompensée lorsque la lueur d’une bougie se déplace vers l’extérieur de la cabane, avant de s’éteindre, soufflée par le propriétaire : un homme de grande taille, tout de cuir vêtu, portant des peaux de bêtes accrochées à sa ceinture. L’homme, gardien des secrets convointés par le jeune humoran, descend de sa cabane le long d’une corde , et s’éloigne peu à peu en direction du ruisseau.
( C’est le moment ) Pense Shanoir , juste avant de bondir de sa cachette ! Il escalade le tronc de l’arbre avec l’agilité d’un félin , et arrive bientôt sur le seuil de la porte d’entrée ! ( Non , non , non ! Entrer par la porte serait bien trop facile ! Il doit y avoir un piège ! Combien d’animaux sont morts en pensant que la nourriture leur était généreusement offerte par Dame Nature ? Moi, il ne m’aura pas !)
Les sens en alerte, Shanoir examine les contours de la cabane, cherchant un autre moyen d’y pénétrer. C’est en grimpant sur le toît qu’il remarque qu’une trappe y est ouverte. Il n’a plus qu’à s’y laisser tomber … ( Attends ! Pas de précipitations !) … Shanoir passe d’abord la tête dans la pièce depuis le plafond et inspecte le sol à la recherche d’un piège quelconque , même si , en réalité, il est incapable d’en reconnaître un ! Son cœur bat la chamade, mais il prend son courage à deux mains et saute au milieu de la pièce sombre.
Il se relève, hume l’air en quête d’informations complétant la faible visibilité … ( Odeur de bougie que l’on vient d’éteindre, odeur de cuir , graisses animales , c’est bien là la cabane d’un chasseur ! ) … se retourne et … Hurle à plein poumons !
N’importe qui erait de même si il se retrouvait nez à nez avec un ours adulte debout sur ses pattes arrières , la gueule ouverte et les crocs menaçants ! Il faut quelques secondes à Shanoir pour réaliser qu’il est empaillé, comme tout les animaux qui sont exposés dans la cabane du chasseur.
En fouillant la pièce, le jeune cambrioleur découvre divers couteaux, la plupart servant à tanner le cuir, des flèches, des arcs, des pièges de toutes tailles et de toutes formes … Et un petit coffret cadenassé ! Quelques lames de couteau plus tard, la curiosité de Shanoir se satisfait par l’ouverture du coffret, dévoilant ainsi ses trésors : quelques fioles contenant des liquides mystérieux !
La témérité du félin a ses limites ; aussi il se contente de sentir les fioles plutôt que d’en goûter le contenu. La première lui donne la nausée, alors que la seconde lui pique le nez à en provoquer des éternuements ! Néanmoins, il change d’avis lorsqu’il découvre l’alcool de fraise ! Comment résister à l’odeur sucrée des fraises des bois ?

( Humm … Ch’est bon chat ! ) Une lampée entraîne une gorgée, qui entraîne une rasade à son tour et se résulte par les éclats de rire d’une ivresse naissante ! Rires qui cessent d’un seul coup lorsque Shanoir réalise qu’ il n’est plus seul : Le chasseur est revenu plus tôt que prévu !
Il attrappe le garnement par le pantalon d’une seule main, le soulève au niveau de son visage et l’assaisonne d’une variété de jurons, avant de se saisir de la fiole de son autre main !
« Chenapan ! Je vais t’apprendre à fouiller dans mes affaires ! Petit voleur, c’est ça qui t’intéresse, hein ? Tu vas être servi !! »
Le chasseur enfonce le goulot dans la bouche du petit gredin et déverse l’oblige à la vider d’un trait …


… Le rêve se termine au moment où Shanoir regurgite le trop plein d’alcool qui, étrangement, a le goût d’eau de mer !
Quand il reprend ses esprits, c’est un Shanoir adulte qui est étendu sur le sable d’une plage inconnue, parmi des débris de ce qui pourrait être un tonneau de bois. Ses vêtements sont trempés et couverts de sable, mais rien dans ses poches ou dans ses souvenirs ne lui permettent de se rappeller comment il a échoué sur cette plage !
( Réfléchis … J’ai mal à la tête … Ca tourne … Réfléchis … Comment suis-je arrivé ici ? Et aussi, où est ce « ici » ?)
L’humoran se lève, regarde le soleil se coucher à l’horizon et ramasse quelques morceaux de bois, en vue d’allumer un feu qui le réchauffera.
( Mais quel idiot d’embarquer clandestinement sur un navire de marchandises ! J’ai également été bien avisé de me réfugier dans un tonneau de vin … A-ton été attaqué ? Pris dans une tempête ? J’étais trop ivre pour m’en rappeller ! Conclusion : j’ignore où je suis, je suis trempé, j’ai soif et j’ai faim ! )
Après avoir ramassé assez de bois, le naufragé creuse un trou dans le sable pour un préparer un foyer, et allume un feu, tant bien que mal, à l’aide de petits batonnets.
« La nuit porte conseil … »
L’aube arrive après quelques heures de sommeil, et la faim au ventre réveille le jeuneHumoran ; frais, sec et prêt pour l’aventure !

Vers les Ruelles

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Shanoir / voleur (lvl1)

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2009 07:23 
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Un navire s'avançait dans les ténèbres, ses voiles sombres et déchirées portées par un vent calme. La coque pourfendait une mer sereine, sans un bruit si ce n'est parfois un craquement sinistre. Le brouillard autour du vaisseau était dense, le dissimulant de la côte désormais proche.

Tulorim, la cité sombre. Là où la vie allait reprendre pour nous, et là où elle risquait de cesser pour nombre. Les voiles se levèrent, muées par des marins invisibles, sous les ordres d'un impie capitaine. La barre s'emballa, et dans un mouvement fluide le navire alla accoster le quai le plus lointain.

Je jetai un dernier regard au capitaine, à son essence sombre et maudite. Je pris alors délicatement Lyssena par le bras, la conduisant vers le bastingage. Puis glissant une main sous ses genoux, la portai. Je bondis alors, atterrissant sur le quai. Ma magie sombre m'accompagna, libérant le capitaine fantôme, qui aussitôt fit s'éloigner le dernier souvenir de sa vie mortelle.

Je reposai la belle femme, jetant un dernier regard en arrière. N'étais-je pas comme ce capitaine, attaché à une vie à laquelle je n'appartenais plus? Un esprit, un fantôme de chair et de sang.

Le dos de ma main vint caresser la joue de l'elfe qui m'avait accompagné pendant deux longues années, et qui m'avait tant apporté. J'espérais qu'elle continuerait son aventure dans mes pas, elle mon dernier lien avec la vie.

Nous partîmes sans un mot, nous dirigeant vers la ville sombre, vers mon héritage.

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Longinus, Chevalier des ténèbres.


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Dernière édition par Longinus le Sam 15 Aoû 2009 14:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2009 09:54 
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Le navire continuait sa marche funèbre sans soucier du monde environnant, s'approchant de cette ville méprisable qu'est Tulorim pour venir s'échouer sur le port cette cité dans un des cotés les plus malfamés.

Le navire des ténèbres fut apte à faire descendre ses passagers, ou plutôt, les seules passagers ... Longinus m'aida à descendre à sa manière ou à la manière de sa magie sombre, enfin qu'importait ... Au final j'étais arrivée dans ses bras sur le port ou mes pieds me firent tenir sur les pavés d'une civilisation. Cette civilisation que nous avions quittés malgré notre gré et d'une manière un peu brutale il y a de cela deux ans. Ces deux ans où je n'étais presque qu'avec Longinus. Une isolation forcée.

Mon Amant posa le revers de sa main sur ma joue avec une délicatesse presque féminine. Je pris sa main portée à ma joue pour le prendre par le bras et commencer notre marche dans la ville bercée par une nuit profonde.

"Dites-moi très cher, qu'elle sera donc notre première visite pour notre retour ?"

La question du retour ne nous avait jamais donné l'occasion d'un sujet de discussion. Il est vrai que notre retour n'était même plus envisagé après deux ans passés sur une île.

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¤~ Strawberries cherries and an angel's kiss in spring ~¤

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By Rasliak


Dernière édition par Lyssena le Dim 16 Aoû 2009 09:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2009 13:30 
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Lyssena me demanda où nous devions nous diriger. Les derniers mots d'Ankh résonnaient encore dans mon esprit:

- Les Dragons d'Or ont été finalement vaincus par l'un des leurs, ironie du sort. Ces mots me serviront de testament, et seront ton héritage. A Tulorim se trouve l'ancienne place qu'occupait Alin, le Manoir des brumes. Tout ce qui est là-bas t'appartiendra, toi le dernier survivant des Dragons d'Or. Reprends notre quête pour un monde meilleur. Je... -

Ses mots, livrés par la magie de mon arme dâtaient de plusieurs mois à présent. D'avant que ce navire hanté ne se présente à nous, au large de l'île. Les Dragons n'étaient plus, et j'étais libre. Lyssena et moi pouvionst reprendre le fruit de tant d'années perdues à lutter contre des silhouettes obscures.

Si Ankh disait vrai. Nous le saurions vite:

"Ankh m'a parlé du Manoir des brumes, à Tulorim. Il doit être un peu en dehors de la ville, nous ne devrions pas avoir de mal à le trouver."

A peine avais-je prononcé ces mots qu'une image se grava dans mon esprit, sans que je ne puisse l'en empêcher. Je m'immobilisai, portant la main à ma tempe. Oui, je sentais d'ici la magie sombre... Une mage puissante et familière. Le Manoir m'appellait.

"Il devrait être proche, sur les hauteurs. Suivez moi amour."

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Longinus, Chevalier des ténèbres.


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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2009 14:36 
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Après mon interrogation Longinus sembla partir dans ses pensées pour ensuite me répondre que Ankh, personnage de son passé, lui avait parlé d'un Manoir appelé le Manoir des Brumes non loin de Tulorim. Pendant la période d'isolement, Longinus s'était mis à me parler de la secte des Dragons d'or, d’Ankh, Delin et d'autres personnages aussi sombre qu'énigmatique. Au final, je connaissais son passé sans vraiment le connaitre ... Mais je savais que notre retour sur le continent allait faire évoluer son histoire présente et futur. Notre histoire.

Ma revenue ici était tellement étonnante que je n'avais même pas pensé à Mon propre retour. La trame notre histoire s'était tissée sur les fils de Longinus.

Père n'avait reçu aucune de mes nouvelles depuis mon départ de la demeure. Pour le moment je laissais filer et suivait mon Amant tel un aveugle. Il n'avait depuis jamais trahie ma confiance et il m'enveloppait dans une protection qui me paraissait infinie ... Tout comme sa force.

Peu à peu nous nous éloignions du Port pour avancer dans quelques ruelles de Tulorim. Le Manoir était à l'extérieur, nos pas se dirigèrent donc vers la sortie de la cité. Longinus paraissait sentir la présence de la demeure, je le suivis donc, accrochée à son bras.

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¤~ Strawberries cherries and an angel's kiss in spring ~¤

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By Rasliak


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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Sam 24 Juil 2010 10:06 
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> Je viens de la ville...

Passant les portes, je quittai la route presque immédiatement sur la gauche, m'enfonçant dans les cultures environnantes. Je contournai plusieurs vignes avant de pénétrer dans un champ d'arbres fruitiers. Je le traversai rapidement, appréciant l'ombre fraîche offerte par les pêchers. La Crique fut enfin visible. Les arbres se firent plus rares, et je voyais sur certains d'entre eux des inscriptions gravées au couteau. Sûrement des couples qui venaient prendre du bon temps loin de la ville et de ses curieux. Je marchais maintenant sur le sable, à quelques mètres de l'eau. Je décidai de remonter la plage, guettant le moindre mouvement ou bruit suspect. Je n'entendais que le clapotis des vagues qui venaient mourir lentement à mes pieds. Tout à coup, le Maudit réagit : (Baisse-toi !) Je m'exécutai, et quelque chose tomba dans l'eau, derrière moi. (C'était une pierre. Ça vient des arbres à droite.)
Je regardai dans la direction indiquée, scrutant le mur végétal qui me faisait face. Un deuxième projectile fendit l'air et tomba près de moi. Je le ramassai, et je me mis à courir vers mon agresseur.

Une pierre me toucha à l'épaule, sans me faire trop de mal. Elle venait d'une autre direction, plus à gauche. C'est alors que je les vis. Ils étaient quatre, tous des garçons. Deux descendirent agilement des arbres, les deux autres étaient déjà à terre. Ils s'approchèrent rapidement, m'encerclant. Aucun n'était blond. Je les observai attentivement, sachant que j'avais l'avantage.
(Ils font confiance à leur nombre) lança le Maudit dans mon esprit. (Regarde-les, ils doivent avoir quatorze ou quinze ans. Ils font les durs, mais ils n'arrêtent pas de se lancer des coups d'œil pour se rassurer. Ne te retourne pas, mais celui qui est derrière toi est armé d'un grand bâton. Je pense que si tu en neutralises deux, les autres fuiront. Fais en sorte que le combat dure le moins longtemps possible, ou ça pourrait mal finir.)
Je savais ce que j'avais à faire. Un grand sourire éclaira mon visage, alors que je déclarais :

« Je vous conseille de vous écarter. Je suis milicien, et je n'hésiterai pas à utiliser ma magie noire contre vous. »

J'avais bien insisté sur "magie noire", et j'obtins le résultat escompté. Ils ralentirent l'allure, tout à coup inquiets. (Tu devrais pouvoir utiliser deux fois le Souffle) indiqua le Maudit. (Évite quand même : vu ton état, je doute que tu puisses... Attention, derrière !) J'esquivai le bâton, qui passa à deux doigts de ma tête. Ripostant immédiatement, je frappai le gamin d'un puissant coup de gantelet à l'abdomen, le pliant en deux. (Pas de pitié ! D'autant que je n'étais pas vraiment rassuré, à ce moment là. Ils étaient quatre, tout de même.)

Un de moins : il s'écroula par terre en se tenant le ventre. Deux autres me sautèrent dessus en même temps, profitant de l'effet de surprise. J'évitai le premier, pas le deuxième. Il me frappa à la joue, proprement. Un peu sonné, je repris l'équilibre et lançai la pierre que j'avais gardée sur le plus près d'entre eux. Effrayé, il eut un mouvement de recul inutile : le projectile le loupa d'un bon mètre. Mais j'avais eus ce que je voulais, une diversion. Je m'avançai vers lui et lui balançai mon pied dans la figure. Le choc fut violent, et il rejoignit son compagnon en hurlant. Et de deux. Finalement, je n'avais pas perdu la main. (Oui je sais, je n'ai pas été brillant avec Mefiât.) Je contrai facilement l'assaut d'un troisième assaillant en le poussant. Il perdit l'équilibre et s'étala de tout son long. Fulminant, il se releva immédiatement, sans toutefois relancer l'offensive.

Les deux derniers "combattants" n'osaient pas s'approcher. Sûr de moi, je lançai avec un demi sourire :

« Vous voyez ? Et je n'ai pas encore utilisé mes pouvoirs. C'est ce que vous voulez ? »

Je levai alors une main vers eux, les faisant sursauter.

« Non, bien sûr que non, vous ne voulez pas... Alors vous allez me conduire au dénommé Loyd. Tout de suite. » repris-je, cette fois sans l'ombre d'un sourire.

Un cri bref mais puissant retentit derrière moi, et je me retournai. (Là, je crois que ma mâchoire s'est décrochée.)
Pas moins de sept gamins marchaient tranquillement vers moi, de manière suffisamment espacée pour me faire comprendre qu'aucune fuite n'était possible. Au milieu d'entre eux, un garçon blond me fixait avec un sourire moqueur. Il était plus âgé que les autres, peut-être dix-sept ans. Mais Hargarrt n'avait pas menti, ce Loyd (si c'était lui) était aussi maigre et quelconque que les autres.

« Tu voulais voir Loyd ? Le voilà. »

Je pivotai, regardant celui qui avait parlé. Mes deux "amis" ne paraissaient plus du tout apeurés. En fait, je lisais l'assurance dans leurs yeux. Ils pensaient qu'ils ne risquaient plus rien, maintenant que la cavalerie arrivait. Et au fond, ils n'avaient pas tort d'y croire.
(Neutralise ces deux-là, vite !) ordonna le Maudit.

(Alors oui, je sais ce que vous allez dire. Attaquer deux enfants par surprise, c'est... Moyen. Mais bon, j'aurais voulu vous y voir, à ma place.)
Je touchai le premier sous la pommette (et lui rendai la monnaie de sa pièce, d'ailleurs), l'envoyant au pays des songes pour quelques heures. Le second reçut mon genou dans les côtes et s'affala en gémissant. Je me retournai alors pour accueillir mes nouveaux adversaires, qui s'étaient mis à courir. Ils m'avaient vu terrasser leurs comparses, et se ruaient maintenant vers moi comme des possédés, encouragés par leur nombre et par leur charge héroïque.

(Le Souffle. Le blond.)

Le plan du Maudit était simple, efficace. Dans toute armée, faire tomber le meneur décourage les troupes. C'était aussi valable pour de jeunes guerriers.
Je tendis le bras, et déclenchai le pouvoir de Thimoros en visant Loyd, ou peu importe son nom. La puissance du sort le stoppa net, et il tomba lourdement sur le sol, la tête la première.
La course de ses compagnons stupéfaits perdit de son intensité, et j'en profitai pour passer à l'attaque. Je me précipitai à leur rencontre, poussant un cri démoniaque pour les déstabiliser et achever leur moral. (Je sais, c'était ridicule... Le pire, c'est que j'étais fier de moi, à ce moment-là. Mais ne vous inquiétez pas ! J'ai d'autres faits d'armes, vraiment incroyables ceux-là... C'est prévu pour plus tard, laissez-moi raconter...)

J'en étais donc au choc des deux armées. Le premier belligérant me percuta, et les lois naturelles qui régissent notre monde entrèrent en vigueur : j'étais plus grand, plus fort et plus musclé. Et j'avais mis mon coude en avant. (Aucune pitié. Je crois que c'est celui qui a le plus ramassé, cette fois-ci.)
Il poussa un cri bref lorsque sa mâchoire se brisa. Puis son souffle fut coupé par mon plaquage, ses côtes craquèrent, et il fut propulsé sur le côté avant de s'arrêter totalement sur le sol.
Là, je pensais que j'avais gagné, et que les autres s'enfuiraient. Je me voyais déjà rentrer à Tulorim sans aucune égratignure (ou presque) avec Loyd sous le bras.

Mais non. Ils étaient encore là. Tous.

La suite ne fut qu'un tourbillon de coups au hasard, de cris haineux, de poussière et de sang. Chaque gosse essayait de me frapper, contournant la masse, sautant au dessus d'elle, passant à travers elle. Je commençais à comprendre ce que voulait décrire Hargarrt lorsqu'il disait : « des Liykors. »
Bref, j'en sortis avec une multitude de bleus et de coupures. (Je ne me rappelle pas précisément du combat. Je me souviens juste d'un moment amusant : un des gamins qui frappa son collègue en pensant que c'était moi. Et il n'y est pas allé de main morte, le bougre ! Sur le coup, ça ne m'a pas vraiment amusé, mais il m'est arrivé bien après de rire tout seul dans mon lit en revoyant la scène.)

Lorsque je pus discerner à nouveau ce qui m'entourait, quatre ennemis de plus étaient à terre pour un petit moment, un autre était accroché à ma jambe droite et essayait de me mordre, et le dernier était en face de moi, surpris d'être le seul encore debout.
J'écrasai sa bouille "innocente" sur mon gantelet, sans aucun remord. (Ah oui parce que j'oubliais : ça paraissait évident, mais j'étais très, très en colère à ce moment là. À défaut d' attenter sérieusement à ma vie, ces garnements m'ont quand même fait mal.)
Puis je me débarrassai du parasite toujours accroché à mon pied (mes jambières m'auront au moins protégé d'une vilaine morsure !) d'un méchant coup sur la tête avant d'approcher de l'enfant blond. Je le forçai à se lever sans ménagement, et il accepta de me suivre sans protester. En fait, ses yeux étaient un peu dans le vague, et il mettait un pied devant l'autre d'un air distrait. (Il est choqué par le Souffle. Ça arrive quelques fois) m'expliqua le Maudit. (Garde quand même une main sur lui.)

Je l'attrapai donc par le poignet, le tenant devant moi. Nous retraçâmes le chemin que j'avais parcouru en sens inverse, alors que le soleil se couchait. J'étais vraiment furieux. J'avais du mal à ouvrir mon œil gauche, et tout mon corps me faisait souffrir. (Comment vais-je expliquer ça à mon supérieur ? Et à Tulac et Alice ? « Salut, une bande d'enfants m'est tombée dessus. » Lamentable.)
Le Maudit intervint à mon secours : (Ne dis pas d'âneries. Tu pourras leurs dire qu'ils étaient onze, et presque des adultes pour certains. Je ne pense pas que ton supérieur se moque, il sera surtout surpris que tu aies rempli ta mission, et si rapidement. Il ne doit pas avoir l'habitude, avec ces incapables de la Milice. N'aie aucune crainte, tu t'es bien battu. Et c'est un bon entraînement, pour plus tard.)

Un peu rassuré, je passai les portes de la ville en compagnie de mon prisonnier à moitié endormi.

> Retournons à la Milice !

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Dim 1 Aoû 2010 02:59 
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(((avant)))

(Quel endroit magnifique. Idéal pour admirer le lever du soleil.)


Après un bon quart d'heure de marche dans la campagne Tulorimienne, Goël parvint par hasard dans cette crique sauvage, baignée par le soleil matinal. Dès son arrivée, le sindel ne put s'empêcher d'ôter ses chaussures usées et de plonger ses pieds fatigués dans l'eau de la mer. Levant les yeux vers l'horizon, il aperçut au loin une voile rouge. N'y prêtant guère attention, l'elfe retourna s'asseoir sur le sable frais et ferma les yeux quelques instants pour écouter le chant du vent dans la garrigue.

Soudain, alors qu'il glissait lentement dans le monde des rêves, Goël entendit un son, ou peut-être même un voix, comme un léger couinement. Il rouvrit brusquement les yeux et regarda autour de lui, mais il n'y avait personne, pas même un animal.

(J'ai probablement rêvé.)

Il clôt de nouveau ses paupières, et à nouveau le couinement se fit entendre, plus net cette fois. Goël résista à la tentation d'ouvrir les yeux. Il voulait savoir quel était ce son qui semblait provenir de l'intérieur même de son esprit.

("G... Go... Go...")

Les couinement était maintenant une complainte répétitive, une lente litanie.

("Goël ... Goël ...")

Cette fois, l'elfe en était sûr, une voix résonnait bien à l'intérieur de son crâne. Et la voix prononçait son nom...

(Étrange ...) pensa-t-il.
("Goël ... Dague ...") souffla la voix.
Goël rouvrit les yeux et s'empara de son arme. Rien. Du moins rien de plus que la dernière fois qu'il l'avait utilisée. Mais en y regardant de plus près, il vit que la petite pierre rouge située à l'extrémité du manche luisait anormalement fort. Il la tapota ...

("Ouille !") cria la voix d'une voix fluette et tremblante.
L'elfe sursauta.

"Qui est-là ?" dit-il d'un ton menaçant.
("N'ai pas peur Goël. Je suis dans la dague.") répondit la voix se voulant rassurante.
"Qui es tu ? Es tu un de ces esprits malins qui viennent hanter le sommeil ?"
("Non. Je suis une faera. Je vis dans cette dague depuis des lunes et des lunes. Je veille sur toi.")
"Les faeras n'existent pas." lança Goël la voix tremblante. Il n'avait pas éprouvé de peur depuis bien longtemps.
("Parle dans ton esprit, je t'entends. Les faeras existent, et j'en suis une. Cette dague que ton maître Ëlyx t'a offerte est mon sanctuaire.")
(Tu connais Ëlyx ?)
("Il fut mon maître.")
(Comment t'appelles tu ?) demanda l'elfe rassuré.
("Je n'ai pas de nom, car je n'ai plus de maître. Ëlyx m'a rendu ma liberté mais m'a également chargée de te protéger. Nomme moi, et je t'accompagnerai toujours. Je serai toujours à tes côtés. Je t'aiderai lorsque te tu battras, je te guiderai lorsque tu explorera, je te conseillerai lorsque tu doutera. En échange, accueille moi dans ton esprit.")
(C'est sans risque ?)
("Oui, mais à trois conditions. Tout d'abord, n'accepte jamais aucune autre faera ou tu deviendrais fou. Deuxièmement, ne parle de moi à PERSONNE, jamais. Troisièmement, ne me montre à personne")

(((La première règle est : Ne jamais parler du fight club.
La deuxième règle est : Ne jamais parler du fight club.))


(Alors je te nommerai Aliraë, comme feue ma mère.)

Soudain, la pierre rouge se mit à briller intensément. Une boule noire accompagnée d'un halo de lumière blanche en sortit, puis la lumière se fit plus forte, et la boule se transforma en papillon violet et noir. Celui-ci vint voleter devant les yeux de Goël.

("Voici ma forme naturelle. Je suis une faera de l'obscurité. Je connais quelques sorts qui pourraient t'être utiles...")
(Bien. Allons-nous en Aliraë.) déclara l'elfe en souriant. (Tu m'expliqueras plus en détail tes capacités sur le chemin vers Tulorim...)

(((après)))

_________________
Goël Aërs

Elfe rôdeur, Moitié Gris Moitié Noir, Assoiffé de vengeance ...


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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Mar 28 Sep 2010 17:39 
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C’est avec leurs airs narquois qu’ils m’emmenèrent à l’extérieur de la ville. Je n’étais jamais vraiment sortie de Tulorim. En passant par les grandes portes, j’eus comme un pincement au cœur. C’était la première fois que mes yeux se posaient sur le paysage extérieur autre que du haut d’un toit. Nous marchions un peu au travers de plaines cultivées dans une direction qui m’étais inconnue. Sur notre route nous ne croisions que des champs de vigne. Mes yeux n’avaient pas terminés de s’émerveiller. Arrivé sur les lieux, je poussais un soupir d’éblouissement. Après les vignes, une plage au sable fin se découpait sur une baie. Il n’y avait personne d’autre que nous trois sur cette image de carte postal. Une fois sur le sable nous nous arrêtions, le soleil brillait dans le ciel et le vent frais était vivifiant. C’était une belle journée pour s’entraîner à l’extérieur. À une distance raisonnable de l’eau, les deux hommes m’indiquèrent ce qu’ils avaient à me reprocher. Enfin ce que le shaakt avait à me reprocher, exposé avec plus de douceur que si lui seul me l’avait dit. J’écoutais ce qu’ils avaient à me dire sans broncher.

« Ne prend plus jamais de risque inutile! » M’ordonna Isaak d’un ton dur où la sincérité pouvait tout de même être perçue.

Je baissai les yeux, honteuse et gênée. Décidément, il était au courant de tout ce qui pouvait se passer.

« Aussi, j’ai demandé à Luen de te donner certaine bases nécessaires qui te seront utiles. »

Sur ce, il nous laissait seul sur le sable et alla s’étendre plus loin sous un arbre, prétendant superviser mon entraînement. C’était une bonne chose, qu’il ne laisse pas Luen m’entraîner seul, comme ça il ne me massacrerait pas. Le shaakt allait sans doute se faire un plaisir de me mener la vie dur autant qu’il en aurait la possibilité.

« Aller! Prend ta dague et ton bouclier et montre-moi ce que tu sais faire! » Il saisit la sienne et adopta une position offensive.

Ça ne commençait pas en douceur, j’avais à peine la main posée sur le garde que la lame de mon entraîneur fendit l’air de sa dague. N’ayant pas le temps de parer le coup, je reculai vivement d’un bond en arrière. Ahuri, par la force du coup qui aurait pu m’être fatal, (Bon j’exagère toujours un peu.) je le regardais, mes yeux trahissaient ma surprise et mon questionnement.

« Tu croyais que j’allais y aller en douceur!? » Il émit une exclamation bruyante. « Tu t’es trompée! »

Il chargea à nouveau, cette fois j’eus le temps de contrer le coup. Il était beaucoup plus fort que moi, il repoussa ma lame de la sienne, me faisant reculer d’avantage. Je n’allais pas le laisser avoir le dessus, j’étais décidée à prouver ma valeur, bien que je n’aie pas appris à me battre comme lui. Je profitais du regard qu’il jeta à Isaak pour lui assener un coup du plat de ma dague. Mon intention n’était pas de le blesser, seulement lui faire voir de quoi j’étais capable. Luen para mon coup. Il avait des réflexes étonnants, même s’il regardait ailleurs, il était capable de percevoir ce que j’allais faire. D’un geste rapide dont je ne compris que le résultat, il projeta ma dague dans les airs et elle se planta dans le sable. Il pointa ensuite sa lame vers moi, l’appuyant légèrement sous ma gorge. Je levai les mains au niveau de ma poitrine démontrant que je ne pouvais rien contre lui désormais. Il rabaissa sa dague et me fit signe de récupérer la mienne, je m’exécutai aussi tôt. Ces exercices n’avaient que pour but de m’évaluer, je le compris à la manière que le shaakt m’observait. À en juger par son petit geste ennuyeux, celui de se gratter l’arrière de la tête. Il retira son bras et prit une posture offensive.

« Assez d’échauffement, je vais t’apprendre quelques techniques. » Sa voix était agacée, puis pleine d’une détermination bien présente. « Rien ne vaut plus que l’exemple! »

L’espace d’une seconde mon sang se figea dans mes veines. La lueur que j’aperçus dans ses yeux était presque terrifiante. Je n’aurais pas voulu avoir un adversaire avec une allure pareille, les guerriers sans âme me causaient déjà assez de dommages.

Dans un élan mon pseudo maître s’élançait devant moi, croyant qu’il allait m’attaquer de sa dague, je tenais fermement la mienne prête à arrêter son coup. Au lieu de ça, il leva la jambe. Je compris à ce moment mon erreur. À la place d’un crissement de métal très désagréable pour mes oreilles, je fus en proie à une douleur cuisante au ventre. Le coup de botte me coupa le souffle et m’envoya balader sur le sable, où je m’étendis de tout mon long. Tenant mon ventre meurtri, je me relevais péniblement. À temps pour voir que malgré le résultat, il n’y avait pas que moi qui étais déséquilibrée, même si lui était déjà bien stable.

« D’accord, à l’avenir prévient moi. » Lui disais-je d’une voix haletante.

« C’est plutôt rare qu’un adversaire te prévienne ses intentions. » Me répliqua-t-il calmement tout en souriant mesquinement. « Aller, maintenant essaie. »

Ma douleur au ventre s’apaisa, intense au début elle ne resta pas bien longtemps. Je n’étais pas trop sûr de ce que ça allait donner, mais je m’exécutais quand même. Serrant le poing sur le manche de ma dague, bien qu’elle me soit inutile, je fonçai vers lui comme il l’avait fait. Au moment où mon pied s’abattait sur son torse, mon entraîneur recula à peine. Il était seulement un peu déséquilibré, je n’avais pas mis assez de force dans mon coup qu’il m’expliqua. Je recommençais donc. Cette fois je me forçais à concentrer mon énergie dans la jambe qui lui assénerait le coup. Un peu mieux réussi que le premier, mais si j’étais tout aussi déséquilibré que mon adversaire, cette technique ne servait à rien. Avant que je recommence pour la troisième fois, il appliqua la technique sur moi. De nouveau je m’étalais au sol. Le choc fut plus douloureux que le précédent, mos dos heurta le sable, mais on aurait dit du roc. Je restais étendue là, sonnée, je ne savais si je voulais continuer de tomber ainsi. À chaque fois qu’il me mettait à terre s’était mon orgueil qui en prenait un coup. Je devais continuer. Je roulai sur le ventre afin de me redresser. Mes mains empoignèrent du sable en même temps. À genou, je le laissai s’écouler, mais quelque chose resta dans mes doigts. Cinq cercles en métal noir s’étaient égarés dans le sable et avaient fini par s’emmêler dans ma main. Ces simples cercles étaient en fait des bracelets, que je passai à mon poignet gauche. À ma droite ils m’auraient gêné dans mes mouvements. En plus de m’apporter une protection minime, ils étaient assez jolis. Une fois debout, il me fit recommencer jusqu’à ce que j’atteigne la perfection, enfin, ce qu’il jugeait être parfait.

La crique

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~ Miha ~ Chasseuse de Prime ~ Niveau 7 ~


Dernière édition par Miha le Jeu 7 Oct 2010 03:10, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 01:56 
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>> L'auberge du pied levé

"♫ Prends ta cape et ton chapeau
Laisse tes soucis sur le bateau
La vie, c'est si doux
Quand on a le soleil devant nous ! ♪"


Alors que Yami Sama et Ringo arrivait à la crique de Tulorim, ils entendirent une jeune femme chanter, accompagnée par ses musiciens. Entre les vagues qui clapotaient gaiement, le sable chaud sous ses pieds, le soleil qui brillait et cette musique entraînante, Ringo arborait un sourire et une bonne humeur qui semblaient vouloir jaillir hors de lui. Naturellement, les pas des deux moines allèrent à la rencontre de la chanteuse et ils se postèrent devant le groupe, en écoutant la chanteuse. Elle était petite, très rousse, sa peau de pêche relevait encore plus ses grands yeux verts et son petit chapeau melon rouge rendait sa chevelure encore plus flamboyante. Et ce petit brin de femme, aux allures fluettes, avait un coffre impressionnant si bien qu'on pouvait l'entendre partout dans la crique...

"♫ N'entends tu pas les clapotis
Et cet air joyeux sous tes pas ébahis
La vie, ça nous rend tout
Quand on a le soleil devant nous ! ♪"


Par moments, la chanteuse prenait une voix rauque et rendait son chant encore plus spectaculaire et entraînant. Yami Sama battait la mesure en oscillant la tête et Ringo, lui, en tapotant du gros orteil sur le sable. Le jeune homme aimait beaucoup son maître et trouvait même que cette chanson lui allait à merveilles. Yami Sama ne voyait jamais rien en noir, il trouvait toujours quelque chose d'heureux même dans les pires situations. Cela faisait un an qu'ils voyageaient tous les deux et si Ringo avait bien retenu quelque chose, c'était çà, la bonne humeur ne venait uniquement qui si on le voulait. Il essayait de garder cet état d'esprit mais la jeunesse aidant, il n'était pas toujours possible de faire ainsi. Et pourtant il essayait durement. Ringo regarda alors son maître avec un sourire bienveillant, limite admiratif...

"♫ J'avais l'habitude de marcher à l'ombre
Ma tristesse paradant en trombe
Mais je n'ai plus peur maintenant
Ce vagabond a changé de versant ♪"


Le rythme entraînant de cette chanson avait eu raison de Yami Sama qui ne se contentait plus d'osciller la tête. Tout son corps se mettait en branle ainsi que son gros fessier. Bousculant un peu Ringo au passage, il lui fit un clin d'oeil qui voulait dire "détends-toi Ringosan et profite du moment présent !". Un peu gêné de se lâcher ainsi, Ringo s'avoua vaincu lorsque la jeune chanteuse s'approcha des deux moines et se mit à danser avec Yami Sama. A danser comme çà, sur la crique, Ringo était encore plus heureux. Décidément, cette jour s'annonçait comme le soleil en ce jour, radieux. La chanson finie, la jeune chanteuse éclata de rire et enlaça le gros maître avec passion puis Ringo, n'omettant pas de laisser une main vagabonde tâter ses fesses. Ringo s'en amusa et se présenta enfin.

"Désolé de vous avoir dérangé, mais je crois que cette musique nous a naturellement conduit à vous !"
"Ne sois pas désolé, mon mignon, c'est un honneur pour nous. Je suis Cauder Lynpi et voici Marc, Sylvain et Paul, mon luthiste, mon tambour et mon trompettiste !"
Voici Hoshi Ringo, mon jeune apprenti ! Quant à moi, je suis Genjiro Yami !
"Si vous n'êtes pas d'Oranan, je mange mon chapeau !"
"Héhé ! C'est sur qu'on doit faire un peu tâche ici..."

La discussion alla bon train une bonne demi-heure, temps qui permit à Ringo de constater qu'il ne laissait pas indifférent Marc et qu'il se passait des choses curieuses à Tulorim. En effet le luthiste souriait beaucoup à Ringo et apparemment le conseil de la ville avait voté un nouvel impôt qui mettait fort en colère les gens de Tulorim. Après des salutations plus amicales que distinguées, le groupe laissa les deux moines sur la crique et partirent vers le port, espérant qu'un bateau pourrait les emmener vers Nirtim. Maintenant qu'ils n'étaient plus que tous les deux, les deux moines commencèrent enfin ce pourquoi ils étaient venus. Yami Sama s'assit en tailleur face à la mer et médita longuement tandis que Ringo faisait ses exercices d'assouplissement.

vv post suivant

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Dernière édition par Ringo Hoshi le Dim 3 Oct 2010 02:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 02:29 
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^^ post précédent

Après avoir sué par un entraînement acharné, Ringo était épuisé et se sentait même trop faible pour aller nager un peu. Yami Sama, lui, était toujours dans sa méditation mais il semblait avoir le sourire et ses doigts qui battaient la mesure trahissaient qu'il n'était pas si méditatif que çà. Ringo comprit bien vite ce que son maître était en train de faire et se mit à rire de bon coeur. Le gras maître ouvrit un oeil et sembla fustiger son apprenti du regard, ce qui ne calma pas Ringo pour autant. Yami Sama se mit à rire aussi...

"Suis-je devenu si transparent à tes yeux, Ringosan ?"
"Si vous étiez en train d'user de vos dons pour revivre la chanson de cette Cauder, je crois que oui !"
"Alors tu es en bonne voie, tu ouvres ton coeur aux autres et tu lis en eux. Approche toi un peu et assis toi en face de moi, je vais t'apprendre quelque chose. La méditation poussée. Elle te permettra de te calmer très vite et t'ouvrira rapidement les portes vers d'autres connaissances. Viens..."

Ringo ne se fit pas prier et s'installa le plus confortablement possible devant son maître. La règle était simple. Il lui fallait juste fermer les yeux, respirer profondément et ne plus écouter que son corps. Faire le vide et se ressentir soi-même. Un sourire en coin, Ringo trouvait l'exercice facile bien que quelques minutes plus tard, il ne souriait plus du tout. Il était si difficile de faire le vide en soi en fait. Les bruits des mouettes, des vagues et des passants étaient la première difficulté qu'il rencontra. Lorsqu'il réussit enfin à faire fi des bruits alentours, il dut se battre ardemment pour éloigner Alim de ses pensées. Et là, la tâche s'avéra encore plus complexe que précédemment. Il n'avait de cesse que se rappeler les courbes de son amant de la veille, ses gestes doux et puissants à la fois, son charme fou et ses embrassades langoureuses. Alors qu'ils s'étaient quitté dans la rue, Ringo n'avait pas eu le temps de lui demander s'ils se reverraient et il l'espérait fortement. Fronçant des sourcils, il s'efforça d'écarter ses pensées somme toute libidineuses et retenta encore et encore de suivre les préceptes de son maître. Au bout d'un moment assez peu long en définitive, il sentit quelque chose se produire en lui. Le calme et la sérénité semblait l'entourer avec sagesse, ou bien le contraire peut-être. Ringo ne put dire combien de temps il resta là comme çà, bercé par le calme et le bien-être et ce fut Yami Sama qui le sortit de là en décrétant haut et fort qu'ils avaient assez médité pour la journée et que son ventre criait famine. Ringo mit un petit moment pour retrouver ses esprits et l'usage de ses membres puis quand il fut à nouveau en accord avec son corps, il se releva pour rejoindre son maître...

"Merci Yami Sama !"

>> Le marché

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Lun 4 Oct 2010 01:14 
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Après avoir passé environ deux heures à pratiquer la technique de Luen, il m’accorda une finalement pose. De la sueur coulait sur mon visage, éreintée par les efforts que je fournissais. Il ne m’avait pas ménagé. J’allai au bord de l’eau et tendis les mains de façon à recueillir le liquide. Une fois la substance cristalline au creux de mes mains, je m’aspergeai avec. Rafraichis, je me laissai choir sur le sable en fermant les yeux. J’entendis Luen s’approcher de l’eau pour se rafraichir lui aussi. Malgré ses airs de dur, il n’était pas à l’abri des sentiments et de l’effort physique. Avec tous les coups de pieds que je lui avais donnés, il aurait sans doute une belle ecchymose au milieu du torse. C’est alors qu’une idée me traversa l’esprit. Je n’avais pas eu ma vengeance pour mon réveil brutal. J’attendis qu’il soit au niveau de mes jambes pour lui faire un discret petit croche-pied. Comme prévu, le shaakt s’emmêla les pieds dans le mien et tomba tête première dans la baie. Un sourire fier se dessina sur mes lèvres, ma vengeance était un succès. J’ouvris un œil pour en voir le résultat. Devant moi se tenait un Luen trempé et contrarié. Oups, ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça finalement. Cependant, la mine butée qu’il abordait se transforma en air satisfait. Je lui jetai un regard incrédule, la cause de cette satisfaction m’étais inconnue.

« Au moins, le concept des coups sournois ne t’es pas inconnu. »

Soudain il apparut sur son visage un sourire presque machiavélique.

« Souviens-toi, ne fait confiance à personne! » Il attrapa l’un de mes pieds, cela ne présageait rien de bon, et ajouta « À l’exception d’Isaak. »

Utilisant la force centrifuge, il me jeta à l’eau. Ce fut un grave erreur, car je ne savais pas nager. Ce fut dans un énorme « plouf » que je perçais la surface de l’eau, avalant d’immenses gorgées du liquide salé, aussi bien par la bouche que par le nez. J’essayai de remonter à la surface battant frénétiquement des bras et des jambes sans que rien ne se produise d’autre que des éclaboussures. Je m’enfonçai de plus en plus, même près du bord, le fond était lointain. La panique qui m’habitais se noyait peu à peu, en même temps que mes forces et l’oxygène qui me restais. L’eau qui entrait dans mes poumons était une sensation atroce, c’était comme s’ils brûlaient en dedans de mon corps. Si personne n’avait la présence d’esprit de venir me chercher, je finirais ma vie au fond de cette crique. La dernière chose que je vis fut une tache lumineuse floue sur un fond bleu tout aussi brouille.

Toussotant, je recrachais l’eau qui m’obstruais la gorge. J’inspirais profondément, remplissant mes poumons de cet air qui m’avait manqué. Tranquillement mes idées devenaient plus claires, je me redressai sur mes coudes. Les deux hommes étaient à côté de moi, et inquiet de mon état me regardaient soucieusement. Soulagés de me voir respirer, leurs inquiétudes se dissipèrent.

« Il va aussi falloir t’apprendre à nager. » Ironisa Luen.

Je souris à cette remarque en acquiesçant, les deux voleurs aussi, heureux que je ne sois pas trop traumatisée par ma presque noyade. Après quoi nous retournions à la maison nous reposer un peu.

Ma convalescence ne fut que de courte durée, dès le lendemain nous retournions nous entraîner, mais cette fois sans Isaak. Je crois que tous ces évènements nous aidèrent Luen et moi à tisser des liens et à mettre de côté nos différents.

Une fois, lorsque qu’il m’entraînait à feinter, j’étais un peu distraite par ce qui me tracassais j’évitais difficilement les coups qu’il me portait. Je lui reparlais de la nuit où Isaak nous avait envoyés chercher un parchemin. Tout en continuant de m’enseigner il me dit qu’il n’agissait que pour mon éducation à la vie de voleur et qu’il m’apprenait de simples principes. Aussi il me dit que je devais m’habituer à l’attitude austère qu’il pouvait parfois aborder et que parfois je l’exaspérais vraiment. Je pris cette remarque en souriant narquoisement. Nos différents étaient désormais résolus. L’esprit rassuré, je pouvais maintenant me donner à fond dans l’apprentissage de cette feinte.

Il s’agissait de s’esquiver juste au bon moment, c’est-à-dire, avant que la lame de l’ennemie s’abatte sur soi. Dans mon cas, l’ennemie était Luen armé d’un bâton. Il avait pris une solide branche, car si jamais je n’étais pas assez rapide il ne m’entaillerait pas avec sa dague.

Le principe était simple, mais attendre le bon moment était une autre chose. Si je me retirais trop tôt, il avait le temps de s’adapter et de me donner un coup de bâton. Et si j’esquivais trop tard, c’était le même sort qui m’attendais. Je m’y prenais souvent trop tôt ou trop tard, donnant ainsi au shaakt l’occasion de me frapper. Tous les coups que je recevais m’enhardissais et me donnais l’impression de ne pas effectuer la technique correctement. Je persistais tout de même à ne pas me décourager. Au bout d’une cinquantaine de taloche, je commençais à anticiper les gestes fluides du shaakt. Prenant de moins en moins de claques, je pouvais désormais éviter et effectuer une contre-attaque légère. Il attaquait et j’évitais ses coups de mieux en mieux. En même temps, il m’apprenait à ne pas laisser mes émotions prendre le contrôle de mon être. Dans ses phrases, je m’étonnais à trouver autant de quiétude et de sagesse. Quoi qu’il pouvait tout aussi bien mettre en pratique ce qu’il me montrait puisque lui savait comment faire.

À la fin de la journée, mes bras et mes côtes étaient remplis de taches bleuâtres tirant parfois sur le vert. Le moindre mouvement me faisait mal, mais je passais par-dessus la souffrance. L’accomplissement était quelque chose de gratifiant.

Les habitations

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 Sujet du message: Re: La Crique
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 17:11 
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>> L'auberge du Pied Levé

Sur le chemin qui menait à la crique, Ringo marchait à vive allure sans se préoccuper de la beauté du paysage ou des visages des passants. Il était trop préoccupé par l'absence de son maître et s'imaginait les pires scénarios qui mettaient en scène sa disparition. Depuis leur arrivée à Tulorim, tout leur souriait et Ringo trouvait çà étrange, surtout que Yami Sama ne voulait jamais en parler. A plusieurs reprises, le jeune moine s'était douté de quelque manigance de la part de son maître sans jamais trouver quoi exactement. En tout cas, il en était sûr. Cette opulence soudaine, ces privilèges particuliers, la disparition de son maître, tout était relié. A ce moment-là, Ringo pensa à sa soeur et souhaita vivement qu'elle fusse à ses côtés. Haru était toujours de bon conseil et surtout, elle faisait partie d'une troupe d'élite pour le compte de la reine d'Anorfain. En pareil moment, elle aurait été un grand atout. Malheureusement, elle n'était pas là, et même en priant très fort, Ringo devait faire sans elle. Il étaient seulement Alim et lui pour retrouver Yami Sama.

Alors que ses pieds foulaient le sable chaud de la crique désertée, Ringo pesta de ne pas apercevoir l'imposante masse de son maître mais continua quand même de marcher. Les poings fermés, le front plissé, il se maudissait de ne pas avoir eu l'intelligence de suivre son maître les fois où il le soupçonnait d'agir dans l'ombre. Etait-ce les moines du monastère qui l'avait envoyé ici dans un but particulier ? Ringo n'en savait rien et ne savait même pas comment faire pour le retrouver. Il s'arrêta de marcher au beau milieu de la crique et perdit son regard dans l'immensité océane. Il se trouvait presque au même endroit que la veille, là où ils avait fait la connaissance de Cauder Lynpi, là où Yami Sama lui avait appris à méditer, là où...

"Mais bien sûr..."

Ringo venait de comprendre comment retrouver son maître. Sans plus attendre, il s'assit en tailleur sur le sable chaud et se mit à méditer. La tâche était plus complexe que d'habitude, il devait cette fois-ci faire face à son impatience, à la peur et découvrir en lui comment son maître faisait pour revivre des moments passés comme s'il y était. Mais il allait lui montrer qu'il en était capable. Yami Sama comptait trop pour lui et il se refusait de ne pas lui apporter assistance. Il devait d'abord retrouver son calme mais il n'y arrivait pas, il était submergé par ses sentiments, notamment la frustration de ne pas avoir été là pour son maître quand il en avait eu besoin. Ringo fit alors appel à la méditation poussée. Son maître lui avait dit qu'ainsi, il ouvrirait les portes vers d'autres connaissances, ou quelque chose comme çà. Ringo se calma rapidement et se trouva alors dans un état passif et décontracté. Il ne perdit pas cependant la raison de cette introspection et se concentra pour ouvrir ses fameuses portes de la la connaissance. Il voulait de tout son coeur se rappeler du moment où sur cette plage, il avait fait la connaissance de Cauder Lynpi. Il visualisa la scène, ses acteurs, le sourire du luthiste, son maître qui dansait avec Cauder, la voix profonde de cette dernière et... Ringo se sentit projeté dans le temps, il voyait défiler le soleil, la lune, les étoiles et les gens à vive allure. Tout se passait à l'envers.

( C'est donc çà ce que Yami Sama appelle le corps astral ? )

Ringo contemplait ce qu'il était, une sorte de corps de lumière douce et bleutée, transparent. Soudain, le temps se figea et reprit son cours normal. Il se revoyait lui, son maître et la troupe de Cauder comme s'il y était, en simple spectateur. Il venait de réussir. Il savait que maintenant retrouver Yami Sama serait chose plus facile. Il se mit même à sourire en revoyant la scène. Soudain, tout se brouilla et il se sentit happé par son corps, sentant brusquement une pression sur son épaule qu'il avait quitté. Le choc fut brutal mais sans grand mal. En rouvrant les yeux, il vit Alim, souriant, devant lui. La nuit était en train de prendre le relai...

"Je suis revenu à l'auberge de Talic mais tu n'y étais pas. J'ai eu un peu peur pour toi. Personne n'a vu ton maître là où je suis allé..."
"Alim !"

Ringo se jeta dans les bras d'Alim, si bien qu'il tombèrent tous deux sur le sable. Ringo l'embrassa vivement et ne tarda pas à lui faire comprendre avec son corps qu'il était très content de le voir, ce qui n'était visiblement pas pour déplaire son ami...

>> Les ruelles

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