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 Sujet du message: Le port
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 21:49 
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Le port


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La pêche est une des activités principales du port ! Prenez place à bord d'une barque et gagnez la mer pour pêcher votre poisson !

Du fait de sa position stratégique, Bouhen est aussi un grand port pour ce qui est de la marine de guerre, elle possède les plus beaux vaisseaux. Plus loin, les arsenaux fourmillent d'activité pour construire les futurs navires de la marine Royale.

Le port est parfois bouché par des végétaux ! Que se cache-t'il derrière cet étrange phénomène?

Ennemis (avertissez le GM pour la correction) :

- Créature marines de niv & 1 à 4 , utilisant la magie d'eau niv 1 ayant de 5 à 11 en magie et 5 à 10 en endurance (croissant suivant le niveau)
- Méduses, utilisant la magie électrique niv 1 ayant - en magie et 6 en endurance
- Algues liantes niv 2 , utilisant leur lianes sous-marines comme constricteur. 7 en force.

Faites vos RP ici jusqu'à embarquement dans un bateau

Bateaux à la vente :

Pour plus de renseignements, se reporter à la règle spécifique sur les bateaux.


Bateau à vitesse standard (x1, 6km/h) : Gratuit (Yus non débités de la fiche mais l'achat sera à jouer en RP)
Bateau à vitesse avancée (x2, 12km/h) : 400yus
Bateau à vitesse rapide (x3, 18km/h) : 1000yus

(Il est toujours possible de faire améliorer son bateau par la suite en payant la différence !)

Un nouveau sujet sera ouvert dans la partie trajet et voyage, pour que puissent s'y faire les RP à bord du bateau acheté. Pour que le GM puisse le faire, lorsque vous voulez faire l'achat, mettez dans la demande ceci complété (Ce sera ce qui apparaîtra dans le sujet) :

Citation:
Titre : Le nom du bateau et entre parenthèse, à qui ou quelle guilde il appartient
Une image (Facultative)
Dans la présentation : Le type de bateau (Voilier, navire, galion,...) ainsi qu'une description : à quoi il ressemble, son capitaine, ses matelots et leur nombre approximatif.
Sa vitesse (Vitesse standard (x1) / avancée (x2) / rapide (x3) )

Les bateaux sont rachetés à 1/4 de leur prix.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

(((Si vous voulez être servi dans des temps raisonnables, n'oubliez pas de demander aux GM dans le SUJET DES INTERVENTIONS GMIQUES de s'occuper de valider vos achats en jouant le commerçant. Nous ne faisons pas le tour des boutiques... merci de votre compréhension )))

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: La première étape
MessagePosté: Mar 18 Mai 2010 19:55 
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Je me trouve à la proue du bateau, mes cheveux flottent dans la douce brise marine qui nous conduit un petit plus chaque jour vers notre point de chute, le port de Bouhen. Je regarde autour de moi, rien à l’horizon. La mer est calme, il n’y a pas de navire de pirates, de mercenaires ou de vendeurs d’esclaves en vue. Ce genre canailles a été mon lot quotidien – enfin presque quotidien – durant la durée de notre traversée entre Balsinh et Bouhen. La fatigue commence à pointer le bout de son nez. (La mer à d’étranges effets sur moi.) C’est reposant et intimidant. Cette immensité qui ne demande qu’a être conquise.
Un point commence à se dessiner quelque part devant moi. Serais-je la terre ? J’aime beaucoup la mer mais j’aime la terre encore plus. Ce long trajet arriverait-il à son terme ? Serait-ce les remparts de Bouhen qui se dessinent au loin ?
En me retournant, je vois un sourire s’afficher sur le visage des membres d’équipage, apparemment, j’ai raison. De toute évidence, eux aussi ont hâte de retrouver la terre ferme, ou peut-être bien une femme et des enfants, une mère, une sœur.
Mes yeux ne m’avaient pas trompé. Les remparts cyclopéens de Bouhen finissent par être visible de tous, puis des navires de la marine marchande qui arrivent eux aussi au port. Le port ressemble à une fourmilière ou tout le monde a une tache bien définie. Ce spectacle me réjouit. Revoir la civilisation va me faire du bien.
Soudain une main vient tapoter mon épaule. Je me retourne et je vois le capitaine. De toute évidence, il a quelque chose à me dire.

- « Aenaria, tu m’as été d’une très grande utilité durant ce voyage. Je serais ravi de voyager de nouveau avec toi. »

- « Merci beaucoup, Ektor, vous avez été très bon avec moi et je vous remercie encore une fois de m’avoir prise sur votre bateau. »

- « Ce fut un plaisir. Je suis venue te dire que je te paierai ce que je te dois lorsque nous aurons déchargé notre marchandise, on ne sait jamais ce qui peut arriver même si le port est surveillé. D’ailleurs, ça me fait penser que les habitants de Bouhen n’ont pas l’habitude de voir des elfes dans leurs murs. Ils ne sont pas hostiles à ta race, mais ils n’acceptent pas d’héberger des étrangers dans leurs murs. Je préfère te prévenir. »

- « Ektor, vous êtes un véritable ami, et votre équipage est vraiment adorable. Vous avez de très bons marins avec vous. Merci de m’avoir prévenue. »

Je dois donc m’attendre à des regards bizarres en arrivant dans la cité, au moins je sais à quoi m’en tenir.
Le capitaine repart à son poste afin de donner les ordres pour amarrer le bateau au bon ponton. Les marins se préparent à la manœuvre qui semble délicate. Certains d’entre eux sautent du bateau afin d’attacher des cordes au ponton. Pour ma part, je me dirige vers une cabine de la poupe.
De seul coup, je suis entraînée vers l’eau, quelque chose vient de m’attraper les pieds. (Je n’ai pas fait des centaines de miles pour vivre ça !) Des sortent de lianes m’attirent rapidement vers le bord du navire. Ma tête vient de heurter violemment un objet sur le pont et je tombe dans les vapes.
J’ouvre les yeux péniblement, quelqu’un me tient la tête, ma tête qui me fait atrocement mal. Qu’est-ce qui a pu se passer ? Mon dernier souvenir c’est, c’est… Oh mon dieu ! Des lianes sous-marines nous ont attaqués et de toute évidence elles m’ont faites tomber.
Ce ne sont pas des lianes qui vont m’empêcher d’aller au bout de la mission que je me suis confiée. Malgré le marteau qui danse dans ma tête, je me relève et je tire mon épée de son fourreau. Qu’elles approchent ces lianes, je les attends de pied ferme !
Tout à coup, une liane se dresse sur la droite et commence à passer au-dessus du pont inférieur afin de briser le bateau en son milieu. Le capitaine me regarde affolé, il vient de se faire attraper et il pend maintenant par les pieds au-dessus du pont supérieur. La vie d’Ektor est plus importante que le bateau. Je me rue sur la liane qui le retient et la sectionne d’un grand coup d’épée, libérant ainsi Ektor. Il me remercie du regard, il va bien à part une petite bosse sur la tête.
En me retournant, je vois un spectacle d’horreur. J’ai détourné mon attention du pont inférieur pendant quelques secondes, des secondes de trop qui ont permis à de nouvelles lianes de passer au-dessus du bateau. Certains marins sont allés dans la cale chercher des armes que le bateau transportait. Ils se postent à mes côtés espérant un éclair de génie de ma part, mais je n’ai jamais ce genre d’exercice à l’entraînement. (Comment faire pour passer d’un bout à l’autre avec toutes ces algues dégoûtantes qui entourent le navire ?)
En regardant autour de moi, il me vient une idée. C’est assez risqué pour les marins présents sur le bateau mais je n’ai pas le choix. J’aperçois Marcidius, le chef de pont, de l’autre côté des lianes, coincé avec d’autres marins armés, tout comme lui. Je lui fais savoir mon intention d’un coup de tête. Il m’a comprise et à moi de dire aux marins à mes côtés.

- « Tenez les lianes loin de moi, j’ai une idée pour les faire fuir. »

Je me dirige vers le bord du bateau alors que j’entends des bruits de coupe. Je saute du bateau pour atterrir sur le ponton avec agilité. Je vais attraper la torche allumée qui traîne sur le ponton. Rien de tel que le feu pour combattre les créatures marines. (Allez rôtir en enfer sales lianes !) Une à une, je les allume, j’espère simplement qu’elles vont lâcher prise avant de mettre le feu au bateau. Je m’en voudrais si je faisais perdre à Ektor son outil de travail.
Heureusement pour moi, mon idée semble produire son effet rapidement. Les lianes sous-marines retournent sous l’eau très vite. J’entends déjà la liesse des marins sur le pont du bateau. Rapidement, je monde à une échelle de corde pour voir s’il n’y a pas de victime. Tout le monde à l’air sain et sauf à part quelques égratignures, rien de grave à signaler. Les marins et Ektor se mettent tous à applaudir, apparemment ce doit être pour moi. Je rougis quelques peu devant ce débordement de reconnaissance. Je n’ai pas l’habitude de rencontrer ce genre de comportement parmi les miens. Ektor s’avance vers moi.

- « Tu nous as tous sauvés et pour cela tu as ma gratitude. Si tu as besoin de quoi que soit, n’hésites pas à venir me demander. J’ai une dette envers toi maintenant. Je serais ravi de t’embaucher à plein temps sur le bateau mais je sais que tu as des obligations envers ta famille. Quand je ne suis pas en mer, je suis chez moi, dans une maison qui donne sur le marché. Tu trouveras mon nom sur la porte. »

- « Merci Ektor, ça me touche beaucoup. Maintenant, je pense que le bateau et sa marchandise sont en sécurité. Je peux vous laisser. Au revoir mes amis, je ne vous oublierai pas. »

Je me rends dans la cabine, je prends mon sac et je saute du bateau. Maintenant, il faut que je retrouve la trace de mon frère.

=> direction les rues de la ville de Bouhen

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Jeu 30 Déc 2010 17:54 
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Le navire marchand arrivait enfin au port, les voiles étaient remontées et les marins préparaient le déchargement des marchandises. C'est dans ce tumulte habitant le navire que j'aperçus enfin pour la première fois le port de Bouhen, première étape de mon voyage, et sans doute l'une des plus importantes. Et oui, car à partir de maintenant j'allais voyager en terres inconnues, enfin connues uniquement du haut de mes livres et cartes.

"-Merci Capitaine de m'avoir mené à Bouhen, je n'oublierais point et j'aurais plaisir à vous apportez mes services si notre route se recroise."
"-C'est à moi de vous remercier Moebius, votre aide et votre connaissance ont été pour nous des plus instructives. Si tous mes hommes étaient comme vous, j'aurais peur de perdre ma place.", dit-il avec un grand sourire.


Sur ces derniers mots échangés, le pied sur la passerelle, je sentit mon coeur battre à tout rompre. Je le sentais enfin, je le ressentais de tout mon être, mon corps entier en frissonnait, je n'en pouvait plus il me fallait trouver un endroit ou trouver une occupation, mais cherchant tout d'abord une bibliothèque où du moins de quoi trouver des renseignements sur la ville et sa région.

Après quelques questions ici et là, je sus que mes pas devaient prendre la direction de la "taverne du chat enroué".

taverne-du-chat-enroue-t166-30.html#p137650

_________________
***Appelez moi Moebius, et tout ira bien.***


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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Ven 21 Jan 2011 12:07 
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Fluides d'eau et fuites d'eau ou comment enrhumer un chat




< La taverne

Une fois sortis de la taverne, Bab et moi étions plongés dans une nuit noire. Le temps que nous avions passé à l'intérieur avait suffit à la nuit pour étendre ses ténèbres dans les rues de la ville. L'alchimiste s'était empressé de m'amener au port tout proche, suite à la discussion que nous avions eu un peu plus tôt. La lune envoyait ses plus beaux reflets sur l'eau clame de la mer. On entendait le doux clapotement des minces vagues qui venaient s'échouer sur les pontons joignant la terre aux navires. Le ciel avait peu de nuages et on pouvait observer les étoiles qui se reflétaient elles aussi sur la mer.

Tout autour de nous, les immenses navires de guerre semblaient endormis, ils tanguaient lentement au rythme des vagues et l'on pouvait percevoir le doux craquement du bois gonflé par l'humidité qui travaillait. Les nombreux mâts s'élevaient dans le ciel et semblaient vouloir chatouiller les étoiles. Devant ce spectacle époustouflant, je sentis un petit pincement au coeur. J'étais très heureux de me retrouver ici, mais je regrettais d'être sous l'effet de l'alcool et j'avais peur d'oublier ce moment dont j'avais toujours rêvé. Alors que j'observais ces imposants bâtiments flottants, je me demandais comment il était possible de faire naviguer de telles constructions sans quelles coulent. Ça m'avait toujours frappé, et je le savais, cela n'avait rien de magique.

"Viens par là ! J'aime bien observer la mer d'ici."

L'alchimiste me pressait de venir au bout du ponton où il était déjà assis, les pieds dans l'eau. Mais j'avais une question urgente à régler tout de suite, ou j'aurais de gros problèmes plus tard :

"Attends, j'vais pisser !"

Bab me fit un signe de la main dont je ne pus décrypter la signification et je m'éloignai pour trouver un coin tranquille. Alors que, caché derrière un immense vaisseau de guerre Kendran, j'urinais dans la mer pendant ce qui me parut une éternité, une idée de génie me traversa l'esprit.

"Mais bien sûr !" dis-je en me frappant le front d'une main.

Finissant au plus vite ma besogne, je sortis le parchemin que j'avais acheté plus tôt "Aux Milles Arcanes" et le relus une dernière fois. Tout s'éclairait maintenant dans ma tête. Ce sort devait faire jaillir de mon doigt un jet d'eau. Mais ce que je n'avais pas compris, c'est qu'il fallait d'abord réunir les fluides magiques dans sa main puis les relâcher du bout du doigt. Plus clairement, lancer ce sort, c'était comme ... uriner des fluides par le bout du doigt ! Il m'avait fallu un bon litre de bière et une vessie trop pleine avoir eu cette idée saugrenue, et c'est pourtant ce qui me permis de comprendre comment lancer ce sort.

Immédiatement, je visai le bout d'une bitte d’amarrage toute proche. Puis essayant de me concentrer malgré mon état d'ébriété, je fis affluer les fluides magiques de mon corps à l'intérieur de ma main, au niveau de la paume. Une fois que je jugeai que ma main était emplie d'assez de fluide, je les envoyai à travers mon index pour les faire ressortir, comme l'on relâche la pression d'une vessie. Mais rien ne sortit de mon doigt.

"Bordel !" grognai-je alors, frustré d'avoir trouvé la manière mais de ne pas être capable de la mettre en oeuvre. Ne perdant pas espoir tout de même, je décidai de réitérer l'opération. Concentrant cette fois encore plus de fluides dans ma main, je relâchai le tout à travers mon doigt.

Cette fois, je vis clairement une épaisse brume sortir. Elle se déplaça sur quelques centimètres avant de s'estomper dans une petite brise. Un large sourire aux lèvres, je sautillai sur place. Ce n'était pas encore ça, mais j'avais réussi à sortir quelque-chose de visible ! Ce résultat, plus probant que mes autres tentatives, me redonna du courage. Je savais que je pouvais y arriver maintenant. Fort de cette nouvelle expérience, je retentai alors de lancer le sort, concentrant encore d'avantage de fluides dans ma main.

Une petite pluie formée de minuscules gouttes d'eau jaillit de mon index et vint mouiller le métal de la bitte d'amarrage. L'eau ne formait pas encore un jet puissant, et les gouttes partaient dans tout les sens, mais j'étais sur la bonne voie, mon sort n'était pas assez puissant, voilà tout !

Me concentrant alors plus que jamais, je fis affluer un maximum de magie dans ma main. Au loin, je pouvais entendre Bab chanter une drôle de chanson que je ne reconnu pas tout de suite. C'était la chanson naine qu'entonnaient les deux nains sur la carriole où je l'avais rencontré. Les paroles étaient plus qu’approximatives, mais je pouvais facilement reconnaître la mélodie. Soudain, je ressentis une étrange sensation à l'intérieur de ma paume, comme si celle-ci était emplie de liquide. J'étais convaincu que la concentration de fluides d'eau en était la cause. Je touchai la paume de ma main avec mon autre index et celui-ci s'y enfonça comme dans un ventre vide, créant de minuscules vaguelettes sur ma peau lorsque je le retirai. J'étais sûr que plus de fluides aqueux dans cette main l'eurent liquéfiée ! Je ne pouvais y concentrer plus de magie, c'était le bon moment pour évacuer ces fluides.

Mais soudainement, je perçus derrière moi un grondement étrange. Un énorme chat gris s'était approché subrepticement pendant que j'étais afféré à mes essais magiques, et il se tenait maintenant, devant moi, le dos rond et le poil hérissé prêt à bondir pour me croquer. Mes yeux se plongèrent dans l'iris féline qui reflétait la lumière de la lune. Il me fixait, guettant le moindre de mes mouvements en émettant un grondement terrifiant. J'étais tétanisé. Subitement, il se jeta sur moi d'un bond, toutes griffes dehors. Tout surpris et apeuré que j'étais, je relâchai inconsciemment le trop-plein de fluides de ma main. Un puissant jet sortit du bout de mon doigt et vint s'écraser sur la truffe de l'animal. Le sort coupa net l'attaque du félin et il fuit au loin en poussant un miaulement indigné.

Tout heureux d'avoir réussi mon sort, et par la même occasion, d'avoir fait fuir la bête, je lançai à l'animal, comme pour relâcher la tension :

"C'est ça ! Dégage de là gros tas de poils ! Na ! Et surtout, ne t'avise plus d'essayer de t'en prendre à un lutin !"

Une fois remis de mes émotions, j'attrapai le parchemin que j'avais laissé de côté pour le remettre dans mon sac, mais il se liquéfia soudainement, glissant entre mes doigts. L'eau coula sur le bois du ponton et s’infiltra à travers les planches pour rejoindre la mer en-dessous. J'haussai, les épaules en signe d'indifférence. De toute façon, il ne me servirait plus.

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Dernière édition par Psylo le Lun 2 Mai 2011 11:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 17:22 
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L'apocalypse orque (Partie I)




Lorsque je voulus rejoindre l'alchimiste, tout content de pouvoir lui annoncer l'acquisition d'un nouveau sort, il n'était plus là où je l'avais laissé. Le ponton où il était assis quelques minutes auparavant était vide. Que lui était-il arrivé ? Il était tombé dans l'eau ? Non, je l'aurais entendu. Le chat que j'avais fait fuir l'aurait-il croqué ? Avait-il été enlevé par d'horribles ravisseurs encapuchonnés de noir ? De nombreuses questions toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres se bousculaient dans mon esprit.

Pris d'un moment de panique soudain, je balançais ma tête à droite, puis à gauche, scrutant la noirceur de la nuit en quête d'un lutin ivre et tournoyant sur moi même. Partout, je ne voyais que des ombres, des ombres qui semblaient se rapprocher dangereusement de moi. Ma paranoïa atteignis un tel point que je crus entendre des bruits de pas tout autour de moi. C'est alors que je lâchai un "Bab !" désespéré.

"Je suis en haut !" répondis simplement le lutin, hurlant de rire. "Haha ! T'as eu peur je t'ai vu !"

Il était perché en haut de l'immense grand-mât d'un galion, à cheval sur la plus haute vergue. C'était de là que j'avais dû l'entendre chanter. Ses rires faillirent le faire chuter dans un perte d'équilibre momentanée, mais il se rattrapa de justesse, enroulant son bras autour du mât.

"C'est même pas vrai, j'ai pas eu peur ! Na ! Et pis c'était pas drôle, je connais pas cette ville, me retrouver tout seul la nuit ... Tout à l'heure, j'ai faillit me faire tuer par un chat je te f'rais dire !"

Bab me fit un signe vif de la main pour me faire taire. D'en bas, je pouvais le voir scruter l'horizon en fronçant les sourcils. Il ouvrit grand la bouche puis son visage se ferma subitement. D'un mouvement ample, il attrapa une corde qui pendait non loin de lui et se laissa glisser pour atterrir sur le bastingage du navire. D'un bond, il se retrouva sur le ponton et m'attira par le col vers les rues de la ville.

"Mais ... Par Moura, qu'est ce qui se passe !?" demandai-je indigné d'être ainsi traîné sans recevoir d'explications.

"Je ne suis pas sûr ... Mais en tout cas faut qu'on bouge de là. C'est pas bon ... "

Le ton de sa voix avait changé, il était à la fois déterminé et empli d'anxiété. Je ne savais pas ce qu'il avait vu du haut de son perchoir, mais ça ne devait sûrement pas être très réjouissant. Je fus soudainement empli moi aussi d'une étrange sensation de malaise, comme si je n'étais pas en sécurité.

> Les rues de Bouhen

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Dernière édition par Psylo le Lun 2 Mai 2011 11:57, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Jeu 27 Jan 2011 20:06 
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Le shaman ou le passé tourmenté d'un lutin peu commun




< Les rues de Bouhen

Le port n'avait pas changé d'un poil depuis les dernières heures écoulées, les navires semblaient toujours endormis par le froid de la nuit, comme s'ils n'avaient pas été témoins de la bataille, comme s'ils avaient été épargnés. D'ailleurs, c'était sans doute le cas, les troupes d'Oaxaca n'avaient pas eu le temps d'arriver jusqu'ici, et la bataille s'était déroulé en grande partie près de la grande porte et sur les remparts. L'endroit ressemblait à un havre de paix en plein enfer, tranquille et calme, où seule l'odeur marine régnait.

Je me baladai nonchalamment le long du port, laissant les embruns de la mer venir s'échouer sur mon visage, observant les reflets lunaires sur l'étendue tranquille qui s'étalait sous mes pieds. Je me sentais étonnamment bien, en sécurité, comme loin des atrocités et des méandres de la guerre. J'en devenais presque philosophe, me demandant pourquoi les êtres vivants s'acharnaient-ils à se vouloir du mal et à s'entre-tuer. Dans quel but l'on se vouait à éradiquer toute vie ne ressemblant pas tout à fait à la sienne. Le pouvoir ? L'argent ? La haine ? Je n'en savais rien, mais j'étais convaincu qu'il en avait toujours été ainsi, et que cela durera sûrement bien des années.

Pendant que je m'étalais dans mes réflexions intérieures, j'aperçus un petit être, assis sur un ponton, les pieds dans l'eau et le visage dans les mains. C'était lui ! C'était Bab ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé ? Il m'avait pourtant bien dit qu'il aimait se rendre ici. Doucement, je m'approchai de l'alchimiste. Une bouteille de rhum à moitié vide était posée à côté de lui. Sans dire un mot, je retirai mes bottes et m'assis à ses côtés, plongeant mes pieds dans l'eau. La mer me glaça la peau, mais c'était agréable. Je restai là, sans prononcer quoique ce soit. Je ne savais si Bab pleurait où s'il était endormi, mais dans tous les cas, je ne voulais le déranger. Je l'avais trouvé, c'était déjà ça.

Après un long moment, il prit enfin la parole. Quand il releva la tête, je pus apercevoir des yeux rougis.

"Comment tu m'as retrouvé ?"

"Qui t'as dit que je te cherchais ? Je peux survivre sans toi t'sais ? Na !" répondis-je un sourire aux lèvres.

L'alchimiste pouffa.

"C'est bizarre comme c'est calme ici. Comme si on était dans une autre ville ..." dis-je pour continuer la discussion.

"Oui ... Je ne regrette pas d'être venu. Au début je suis allé à la taverne, mais elle était ..."

"Fermée." répondis-je en finissant sa phrase. "C'est là que je t'ai cherché en premier. Je commence à te connaître." continuai-je, toujours sur le ton de la rigolade.

Je regrettai immédiatement mes mots lorsque je vis le visage du lutin se fermer. Il hocha la tête et regarda à l'horizon.

"Tu sais, j'ai pas toujours été comme ça ... Je veux dire, l'alchimie, la boutique, Bouhen, les tavernes, tout ça ... Avant je vivais dans un petit village agricole comme toi. D'ailleurs, il n'était pas très loin du tiens. Un peu plus près de la forêt. J'avais une ferme, et aussi une famille ... Une compagne, et deux enfants." Il sourit. " Deux petits lutillons, une fille et un garçon, pleins de malice, comme leur père. Je peux te dire qu'on en a bavé avec eux. Pas un seul jour sans qu'on ne subisse leurs farces ! On était leurs cibles préférées, bien qu'il m'aient bien abîmé un ou deux Harney ... Je ... Je n'en ai jamais reparlé à quiconque depuis ... "

Je vis les larmes remonter aux yeux de l'alchimiste. Je savais qu'il était sur le point de me révéler quelquechose de très important, quelque-chose qu'il s'était décidé à cacher depuis longtemps.

"Bab, tu n'es pas obligé de ..."

"Non. J'ai envie de t'en parler. Sinon je ne le ferais pas, crois-moi, ça fait longtemps que je garde ça pour moi."

Il marqua une pause.

"Un jour, nous sommes partis pour pique-niquer dans la campagne. C'était un beau jour, il faisait chaud et le soleil était haut. Nous nous étions installés près de la rivière et dégustions les produits que j'avais cultivé. Les enfants jouaient à s'éclabousser avec l'eau de la rivière, je m'en souviens encore ... Nous étions heureux. Trop heureux pour que ça dure."

Pendant qu'il racontait son histoire, Bab s'enfilait de longues rasades de rhum, augmentant ainsi le suspense insoutenable que provoquait son récit.

"A l'endroit où nous étions, la rivière était peu profonde, et il y avait peu de pont dans cette région. Aussi, c'était un endroit privilégié pour traverser ... C'est ce que fit un petit groupe de gobelins, montés sur des loups. Bien sûr, il ne passèrent pas la rivière sans nous apercevoir, et nous, tout occupés à nous amuser, nous croyant à l'abri de tout, ne les avions même pas remarqué ! Imagine toi un groupe de six gobelins, affamés par une longue route qui tombent sur quatre lutins sans défenses."

Il prit une nouvelle lampée de rhum, s'essuyant la bouche d'un revers de la main.

"Ils nous ont capturé sans rencontrer de résistance. J'étais trop couard pour tenter quoique ce soit ! Je ne les ai même pas protégés !"

A présent, de fines larmes coulaient sur les joues du lutin. Je tentai de dire quelquechose pour le réconforter, mais il me coupa de nouveau.

"Mais ça ne s'est pas arrêté là. Ils nous ont emmené avec eux, tous les quatre entassés dans une cage. Mes enfants et ma femme pleuraient, ils avaient peur ... et moi aussi. Le soir venu, les gobelins ont campé. Ils ont fait un feu, puis ils m'ont pris à part, et m'ont demandé lequel de mes enfants je préférais. Ils voulaient que je choisisse lequel devait mourir en premier. J'ai refusé dans un premier temps, ne sachant quoi faire devant tant de cruauté. Mais ce n'était pas le bon choix. Il ont torturé ma femme jusqu'à ce que je me décide.

J'ai fini, à contre-coeur, par choisir le plus jeune, mon fils, me disant qu'il souffrirai moins longtemps, qu'il n'aurait pas à subir la vision de sa famille torturée puis tuée. Ce n'était pas non plus le bon choix. Ils se sont 'amusé' avec lui, ils l'ont torturé d'une horrible manière, je n'avais jamais vu autant de cruauté. J'entends encore ses hurlements insupportables ..."


Nouvelle lampée. Il me proposa la bouteille que je refusai poliment.

"Puis ce fut au tour de mon deuxième enfant, ma fille. Ça a été un peu plus rapide pour elle. D'après leurs dires, ils 's'étaient ouverts l’appétit avec le premier et mourraient de faim à présent'. Il ont pris la peine de la tuer avant de la manger, elle n'a pas souffert ... Ma femme a subi le même sort que ma fille, puis il me promirent de me manger au petit déjeuner avant de s'endormir. Dans la nuit, le camp des peaux-vertes fut attaqué par un ours, et ses sales trouillards se sont enfuis, me laissant perché dans un arbre, ligoté.

Au bout de quelques jours, j'ai fini par me libérer. J'ai pleuré ma perte, j'étais égoïste. J'ai récupéré ce que j'ai pu des restes de ma famille, puis je les ai enterré. Je ne sais pas combien de temps je suis resté devant cette tombe de fortune, immobile, sans manger ni boire, me déshydratant petit à petit au rythme des larmes qui sortaient de mon corps. Je m'en voulais atrocement, je n'avais plus rien à perdre."


Il me regarda, un sourire forcé au coin de la lèvre.

"Je ne sais plus vraiment comment cela s'est passé, mais au bout d'un certain moment, le manque d'eau eut raison de mon corps et je me suis évanoui. Je suis tombé dans le coma, entre la vie et la mort, un coma dans lequel j'ai fait d'étranges rêves. Ce jour là, en vision, j'ai rencontré Phaïtos et ma vie changea à jamais. J'ai d'abord hurlé ma haine envers celui-ci, j'étais en colère contre lui. Je lui ai demandé pourquoi il avait emporté ma femme, et mes enfants pourtant si jeunes.

Il m'a répondu que ce n'était pas ce qui importait, ce qui importait c'était la haine que j'éprouvais alors. Que je devais l'utiliser pour me venger. Il m'a dit que mon âme et celles de ma famille n'auraient de cesse d'être en peine tant que nous ne serions pas vengés. Il m'a alors appris que j'étais un être doué de magie, et que je pouvais utiliser ses fluides préférés : ceux de l'ombre. Il m'a ensuite proposé un marché : il me rendait la vie et m'offrait de plus puissants pouvoirs si je lui offrait les têtes de nos tortionnaires. Je n'ai pas réfléchi longtemps, aveuglé par la haine et la souffrance.

Je me suis réveillé au milieu du campement, mes plaies s'étaient refermées et je pus rentrer chez moi. Au fil des jours qui suivirent, je me suis vite rendu compte que je pouvais apprendre des sorts d'une façon très rapide. Mais pas n'importe quels sorts, des sorts de la magie de l'ombre, à la fois puissants et terrifiants. En contrepartie, j'avais perdu ma magie lutine, celle qui me liait à mon nom, celle qui faisait de moi un lutin. Celle dont tu es fait et dont j'étais fait. Phaitos m'avait aussi fait un drôle de cadeau, celui de pouvoir me changer en animal. Cet animal, tu sais lequel c'est Psylo, tu t'en ai douté quand tu m'as vu tout à l'heure. Je pouvais me changer en ..."


"Gros rat noir." dis-je. L'alchimiste hocha la tête.

"Comme je n'étais plus vraiment un lutin, j'ai décidé de quitter mon village et de faire ce que j'avais à faire. Fort de mes nouveaux pouvoirs, je me suis donc mis en quête de débusquer les gobelins. Passant incognito grâce à ma métamorphose, je pouvais mener l'enquête sans peine dans les plus vils tripots de tout Yuimen. Je suis allé dans les villes les plus noires et les plus malsaines que tu ne pourra jamais imaginer, et je les ai tous trouvés. Puis un par un, avec une démence et une violence incommensurables, je les ai tués.

Une fois ma besogne finie, j'étais perdu, je ne ressentais plus rien. Je ne savais plus vers quoi me tourner, ma famille était vengée et pouvait à présent aller en paix, mais que faire maintenant que ma soif de vengeance était assouvie ? C'est là que j'ai atterri à Bouhen et que j'ai rencontré Alcofribas Chantelierre. Il m'a donné un toit et un travail, et depuis, je noie mon chagrin dans l'alcool ..."


Il but la dernière gorgée de rhum, puis râlant, jeta la bouteille à la mer. Je ne savais quoi dire. Son histoire était tout simplement ... horrible, je comprenais maintenant ce qui semblait le tourmenter à longueur de temps. Pourquoi il avait perdu sa malice de lutin, pourquoi il était si étrange. J'étais empli de compassion envers l'alchimiste, les yeux ronds je fixai son visage. Je n'avais jamais entendu une histoire pareille.

Bab tenta de se mettre debout, il tangua sur ses jambes, manquant de tomber à l'eau. Je le retenais par le bras pour l'aider à se relever.

"M'en faut d'autre" dit-il en montrant la bouteille.

"Je ne crois pas que ..." répondis-je.

Mais il mis son index devant sa bouche pour me faire taire et tituba vers le port de commerce. Je le suivais, de peur qu'il ne fasse quelquechose de regrettable.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Jeu 27 Jan 2011 23:00 
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Le Continenta (Partie I)




A mesure que nous avancions le long du port, la taille des bateaux rétrécissait. Nous entrions dans le quartier du port réservé aux bateaux de pêche et de commerce. Bien que moins imposants, les navires gardaient tous leurs charmes. Du brick à la chaloupe en passant par la goélette, tous étaient plus somptueux les uns que les autres à mes yeux. Les bateaux marchands étaient surchargés de caisses et de tonneaux tandis que ceux réservés à la pêche arboraient d'énormes enchevêtrements de filets aux mailles tressées et empestaient le poisson. Je ne pouvais m'empêcher de penser à l'histoire de Bab alors que nous avancions, je me demandais ce que j'aurais fait à sa place, mais il m'était bien difficile de l'imaginer. J'aurais pu ressentir de la colère envers lui, dénoncer son manque de courage et son inaction face aux gobelins, mais la tristesse de ce lutin ne me renvoyait que de la pitié. Je l'observais silencieusement alors que je le suivais sur les quais, et j'étais empli du sentiment qu'il fallait que je l'aide à retrouver la paix.

Bab pointa du doigt un modeste voilier. Seuls deux petits mâts s'élevaient du pont retenant des voiles blanches habilement repliées. La coque émettait des reflets bruns à la lumière nocturne, et malgré ma vue peu précise, je pouvais distinguer les nombreuses moulures élégamment travaillées sur le bois. La tête de proue affichait le buste d'un dragon rouge dont les ailes s'étendaient le long de la coque, donnant un air majestueux au navire. Au niveau de la poupe, taillé dans le bois de la coque d'une écriture élégamment calligraphiée, le bateau avait été baptisé "Continenta".

Bab semblait déjà avoir oublié la discussion précédente, il semblait n'être occupé qu'à se trouver une nouvelle bouteille à vider.

"C'est un navire qui longe la côte de Bouhen à Kendra Kâr toutes les semaines. Tu connais Kendra Kâr ?"

Je secouai la tête en signe de négation, mais la question de l'alchimiste semblait n'être que rhétorique car il n'y prit pas attention.

"Il sert surtout à transporter des voyageurs, mais j'ai appris récemment que le capitaine était proche du roi de la Cité Blanche. Seulement, je sais que parfois, le roi envoie quelques vins sélectionnés dans la cave royale pour le Comte de Bouhen. Je suis sûr qu'ils utilisent ce bateau pour le transport. C'est discret et sans danger. Si on entre et qu'on trouve leur réserve, on pourra le ... "

J'écoutais à peine la nouvelle excuse de Bab pour nous fourrer dans un drôle de pétrin où je devrais sûrement me baigner dans un liquide malodorant une nouvelle fois. Je contemplais, de mes yeux ronds le Continenta. J'avais une envie irrépressible de me tenir devant la barre, les cheveux au vent, glissant sur les vagues et observant la ligne d'horizon. Je voulais sentir les embruns de la mer, me sentir tout puissant, juché sur le pont tandis que la mer défilait sous mes pieds.

"... on y va !"

Bab me sortit soudainement de mes rêves en m'agrippant par le col et en me tirant vers le bateau. Il escalada maladroitement la coque en prenant appui sur les moulures, manquant de chuter plusieurs fois. Puis, en s'accrochant aux haubans qui reliaient le bastingage au mât, il se hissa jusqu'au pont. J'en fis de même et me retrouvai sur le pont du navire.

> Le Continenta

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Dim 29 Mai 2011 21:57 
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Chaque port avait ses doses d'alcooliques et de catins. Erzébeth appréciait la ville pour ses odeurs, ses marchés et ses marchands. Or, elle n'était qu'à quelques pas du centre de la ville, que déjà elle se sentait trop loin. Les galettes de vomi à terre contrastaient avec les détritus posés à même les galets gras et huileux des abords du port. Cèles se sentait d'une humeur particulièrement moqueuse, aussi, elle ne cessait plus de se moquer des péquins qui grouillaient à la sortie des tavernes douteuses.

« Comment un arsenal aussi réputé se peut-il entouré d'un décor aussi pitoyable... »
« Les marins ont une vie dure, Erzébeth, une avarie en mer, une attaque de pirates... Ils profitent de la terre dès qu'ils le peuvent. »

« Navrant. »

Elle continua, dressée sur Calpurnia à progresser dans le port, l'air iodé envahissait ses poumons. Chose qui lui rappelait son premier voyage en mer, accompagnée de Hrist. A l'époque, elle venait pour Kendra Kâr, à ce jour et en cet instant précis, elle transp
ortait une somme d'argent importante pour faire l'acquisition de bâtiments marins. L'idée était bien sûr d'augmenter le commerce de sa Baronnie. Elle n'avait pour ainsi dire, aucune expérience dans l'achat d'un tel navire, encore moins dans le navire en lui même, jusqu'à présent, elle ne s'était contentée que d'y voyager et accessoirement d'y tomber lorsque le bateau tanguait de trop. Cependant, elle n'avait absolument rien contre le fait de la regarder, de loin. Cette immensité bleutée, cette masse aqueuse qui s'étendait jusque loin, semblant infinie, sans fin, impossible à conquérir.

Le commerce avec les autres continents lui était d'une nécessité presque absolue. Le commerce et le métal venant de Blanchefort ne suffirait pas à assouvir sa soif de pouvoir et de terre. Erzébeth désirait aller plus loin. L'arsenal était une véritable fourmilière. Des ouvriers transportaient de lourdes poutres qui étaient facilement plus lourdes qu'eux même. L'iode qui teintait l'air laissa la place aux odeurs de graisses de baleine et aux produits alchimiques qui préservaient le bois des bateaux des agressions du sel et de l'eau.

Maintes fois, elle était venue pour observer et avait porté son choix sur trois navires. L'arrangement avait déjà était fait, Katalina y avait travaillé assidument pendant quelques jours. Il ne manquait plus que le paiement et enfin, les trois navires pourraient entrer dans les biens de la Baronne. Il fallait avouer, que de nombreuses taxes avaient aidé à percevoir ces biens si onéreux.

l'assistant de l'humain qui suivaient cette transaction depuis son projet accueillit la Baronne les bras ouverts. Il proposa comme à chaque fois, une visite complète du port ainsi que de toutes ses infrastructures, gage de la qualité rare des navires. Elle préféra refuser, l'air ambiant était moite, fort, elle n'était plus à son aise sur ce port dont les relents lui donnaient des haut-le-cœur. C'était à se demander comment faisaient les humains qui y travaillaient à longueur de temps.

Au loin, dans la mer, les trois nouvelles propriétés de la Baronne attendaient, flottant dans l'eau, solidement arrimés l'un à l'autre. La Baronne dû reconnaître qu'ils avaient fière allure, bien plus que ceux sur lesquels elle avait navigué ils y avait de ça, quelques mois. Elle resta scrutter la mer quelques instants le temps que l'humain responsable de la vente vienne à elle.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Mar 7 Juin 2011 11:19 
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Après un temps bien trop long, le responsable revint à toi, un sourire aux lèvres.

"Baronne, j'ai pu négocier les navires pour 2500 yus."

Un seul regard vers toi lui suffit pour comprendre qu'il ne fallait pas afficher une mine aussi joyeuse en te demandant de débourser des sommes pareilles. Il se décomposa et ouvrir ses parchemins pour raturer une partie du contrat d'achat.

"Enfin, C'est le prix que j'ai pu obtenir à... à la base. Mais si je supprime la moitié de ma prime... ou plutôt la totalité... J'ai pas besoin d'argent cette semaine, il me reste un peu de pain rassi à la maison... Voilà, j'ai pu descendre le prix à 2400 yus. Cela vous conviendrez-t-il ?"

Il te tendit le contrat de vente en tremblant comme une feuille, ainsi que 3 titres de propriétés aux noms de l'Elégance, la Laide-Les-Maines et la Veuve des Mers. Il n'y avait plus qu'à signer et donner l'argent pour que le responsable conclu la vente auprès des actuels propriétaires.

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15 000 messages et une pluie de vaches pour torturer les pjs de la quête 15. Combien pour ceux de la quête 18 ?


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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2011 19:19 
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<--- La nuit est tombée pendant que nous sommes arrivés au port.

"Maître, la nuit tombe, qu'allons-nous faire au port à cette heure ?"

Soupir habituel de mon mentor, comme à chaque fois que je lui pose une question.

"N'écoutes-tu dont jamais ce que je te dis ?"

"Si...mais je n'ai pas compris..."

"Cela commence à devenir une habitude chez toi... C'est pourtant clair, tu vas t'exercer !"

"Cela je l'avais compris, mais est-ce bien nécessaire de le faire le soleil couché ?"

"Plus que nécessaire ! Et tu t'en rendras bientôt compte."

Nous nous sommes arrêtés devant un galion militaire.

"Et maintenant ?"

"Grimpes !"

Obéissant à son ordre, j'ai escaladé l'échelle de corde qui relie le bastingage au nid-de-pie. Arrivé en haut, il m'a ordonné de sauter sur le mât le plus proche, de monter dessus et d'y rester jusqu'à l'aube.

"Mais pourquoi ?"

"Tu m'exaspères avec tes pourquoi ! Je vais te dire pourquoi ! Pour méditer ! Tu vas travailler un exercice qui te permettra d'être plus performant en combat !"

"En quoi rester sur un mât pourrait-il m'aider en combat ?"

"Écoutes, je te propose un marché : tu vas faire ce que je vais te dire et si cela marche pour un combat, tu m'obéiras désormais au doigt et à l'oeil ! Et si ça ne marche pas tu pourras faire ce qui te plaira."

"D'accord !"

"Alors voilà ce que tu vas faire : tu vas commencer par faire le vide en toi jusqu'à ne plus rien entendre ni voir, ni sentir, ni toucher, rien ! Pendant cinq minutes, tu vas oublier chacun de tes sens. Puis progressivement, tu intégreras l'ouïe. Écoute attentivement chacun son, chacun bruit. Ensuite ajoute l'odorat. Perçois chaque odeur, inspire chaque parfum. Après, c'est au tour du toucher. Sens chaque murmure du vent sur ton visage, chacun de tes habits. Continues par les saveurs. Goûtes chaque embruns porté par le vent, l'iode imprégnant l'air. Et enfin... vois ! Regarde chaque chose, chaque être et tu pourras savoir ce qu'il convient de faire, tu pourras prévoir les actes de tes adversaires avant qu'eux ne les fassent. Alors, as-tu quelque chose à dire avant que je ne te laisse ?"

"Mais si un marin me voit ?"

"Pourquoi crois-tu que je veux que ce soit la nuit ? Et puis la cape de dissimulation t'aidera. Je te laisse à demain."

Et il a sauté pour prendre une corde et mettre pied-à-terre, me laissant ainsi seul face à mon destin. Les minutes se sont égrenées et j'ai enfin réussi à faire le vide en moi. Plus rien ne me parvenait : ni son, ni odeur, ni caresse, ni saveur et encore moins de vision.

Comme il me l'a demandé j'ai réactivé la fonction ouïe. Dès lors, j'ai entendu les bris des vagues contre la coque du navire, les appels des mouettes et même les échos de rires d'une taverne au loin. Tout cela était beau. Je parvenais à déterminer l'origine de chaque son : une vague à bâbord et une autre à tribord, une mouette posée à quelques mètres de moi sur un autre mât et une autre en vol pour la rejoindre et l'écho riant de la taverne au nord est.

Ensuite, l'odorat. Alors, j'ai senti les parfums salés du bois craquelé du navire, ceux des épices en fond de cale, l'odeur insalubre des rues de Bouhen et puis ma propre odeur : celle d'un homme sale et fatigué. Tout cela était surprenant. J'ai su que le bois était du bois de chêne fort et vieux, que les épices provenaient d'un pays aride et lointain, que les rues étaient polluées par les déchets humains et animaux, mais enfin que je suis libre.

Viens après le toucher. Tout m'a paru soudain lourd : ma chemise en lin, dont j'ai maintenant distingué chaque couture, chaque fil, m'a semblé grossière, mon pantalon s'est avéré serré et gênant, ma cape m'a semblé lourde comme le fer, mais seul les caresses du vent m'ont paru douces et légères. Tout cela était attristant. J'ai compris beaucoup : la créatrice de ma chemise a inversé deux coutures, celle de mon pantalon lui a trop tiré un fil le resserrant douloureusement, la cape, elle, est simplement création humaine, mais le vent lui est divin, à la fois doux et rafraichissant.

Puis, est venu le goût. Toutes mes papilles ont explosé : j'ai goûté les milliers de fines gouttelettes salés portés par le vent, la saveur de mes propres lèvres, sèches, rêches et tout aussi salées, mais aussi le sel lui-même, présent dans l'air, emmené par le vent, l'eau et la terre. Tout cela était bon. J'ai été surpris : les gouttelettes m'ont envahi la bouche par leur saveur salée-mouillée, mes lèvres ont pris comme un goût de viande sur mes papilles, mais surtout, le sel dont j'ai eu l'impression que des grains de ce dernier craquaient sous mes dents, se dissolvaient dans ma salive.

Et enfin, la vue. Mes yeux ouverts, ont vu la douce aube, si sombre et pourtant si claire. J'y ai vu chaque fissure dans le bois des bateaux, chaque plis dans les voiles battantes au vent, chaque plume spécialement inclinée des ailes des oiseaux, s'en était presque que je vus les particules de l'air. Tout cela était magnifique. J'ai perçu tant de choses : tel bateau finirait par prendre l'eau si l'on ne bouchait pas telle fissure, telle voile finirait par gonfler si tel plis était enlevé, telle plume était inclinée de façon à ce que son possesseur se dirige vers tel endroit.

J'ai enfin compris ce que voulait mon maître...

"Attrapez-le !" --->

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Dernière édition par Ibouky le Lun 18 Juil 2011 23:21, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2011 23:05 
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<--- "Attrapez-le !"

J'ai à peine posé le pied sur le faux pont qu'un marin m'a aperçu. Il a eu le temps de me mettre un bandeau sur les yeux avant que je ne puisse me libérer. J'ai d'abord pensé l'enlever puis à ce que m'a dit mon maître. Mes autres sens vont peut être suffire pour ce combat. À ce que j'ai vu avant qu'il ne m'ait mis un bandeau, c'est un gringalet maigrichon. Sans doute un mousse, un peu trop téméraire à mon goût. Pourtant, je peux sentir sa peur.

Sifflement à gauche. J'esquive à demi son coup de poing qui au lieu de m'atteindre à la tête, le fais à l'épaule. Parfait ainsi, je connais sa position. Nouveau sifflement. Cette fois j'intercepte sa main et lui abat une machette sur le haut du bras. Grognement de douleur. Craquement sur le sol. Il s'est déplacé vers la gauche. Comme je sais qu'il va réutiliser son coup, je me suis jeté en avant et ma tête a heurté son torse avec violence. J'ai entendu sa cage thoracique se vider un grand coup. Avec mes bras, je l'ai empoigné pour le soulever et le porter à demi.
Puis j'ai reculé de deux pas d'élan pour le projeter sur le mât. Il y a atterri avec un bruit mat. A moitié sonné, il s'est préparé à se relever. Je me suis mis en position pour l'achever quand j'ai entendu une horde de marins arriver en hurlant. J'ai sursauté quand une main s'est posée sur mon épaule.

"Je m'occupe des autres, finis celui que tu as commencé, cela suffira amplement pour aujourd'hui !"

Entendre la voix de mon maître m'a rassuré. Je me suis concentré pour savoir où se trouvait l'avorton. Inspiration derrière moi à droite. Sifflement habituel. Au dernier moment, je me suis penché et je lui ai fauché les chevilles. Sauf que ce petit imbécile a le réflexe d'attraper les miennes dans sa chute. Et puis, il faut dire qu'on a pas choisi le bon endroit pour se battre. Alors, j'ai basculé par-dessus le bastingage et lui il m'a tenu alors, il est venu aussi. Dans ma chute, une main m'a rattrapé. J'ai reconnu les cals tendus de la main de mon maître. Il nous a remonté usant d'une force que je ne lui connaissais pas. Après, sans m'aider plus, il nous a laissé sur le pont.

"Alors, tu le finis ce combat ? Je t'attends moi !"

Évidemment, que je vais le finir ! Et vite de surplus !
Profitant du fait que je suis sur le dos, j'ai flanqué à mon adversaire un bon coup de talon dans le ventre. Rapidement, on s'est tous les deux retrouvé sur nos pieds. Connaissant mon désavantage, je sais que je dois agir avant lui. Le sachant derrière moi, j'ai pris appui sur un rebord et j'ai jailli au-dessus de lui pour atterrir sur ses épaules. Dès lors, j'ai entouré son cou de mes jambes et j'ai penché mon corps en arrière pour nous faire basculer. C'est peut être moi qui nous a réceptionné, mais à terre j'ai pu l'étrangler facilement. Mais le beau diable s'est débattu et il m'a planté ses dents dans la jambe ! Furieux, j'ai tenté de l'assommer contre le pont. Et en roulant, nous avons de nouveau atteint le bord. Mais cette fois, je l'ai assommé avant de le laisser tomber à l'eau. Mon maître, qui est arrivé derrière moi, m'a retiré mon bandeau et m'a dit :

"Bien joué ! Tu vois, je t'avais dit qu'il allait te servir cet exercice !"

Derrière lui, j'ai pu voir les corps de trois marins inconscients. Mais pas le même format que celui que j'ai affronté. Ceux-là sont des durs à cuire habitués aux attaques de pirates et autres bagarres de tavernes. J'ignore comment il a pu les vaincre. Il doit avoir un secret. Secret que je compte bien découvrir.

"Mais au fait, maître, cet exercice comment s'appelle-t-il ?"

"Certains l'appellent "Instinct sauvage" moi je l'appelle "instinct" tout court. Si tu as le temps de le faire avant un combat ou pendant, tes chances de vaincre n'en seront qu'augmentées."

"Pendant ? Mais il m'a fallu des heures pour le mettre en place !"

"Ne t'inquiète pas ! Avec le temps, tu l'assimileras de plus en plus vite. Mais maintenant, nous devons fuir avant que le reste de l'équipage ne monte."

Car en effet, celui-ci est arrivé à bon port.

"Trop tard ! Montons jusqu'à la vigie de là-haut, nous trouverons un moyen de fuir."

Alors, j'ai accompli ce que j'ai déjà fait la veille. Rendus en haut, nous avons vu avec effroi l'équipage commencer à grimper jusqu'à nous. Mon mentor a hurlé :

"Trop tard ! Il faut sauter ! Mais vises bien l'eau parce que sinon tu vas te fracasser sur le bateau ! Suis moi !"

Il a effectué un plongeon parfait dans lequel je l'ai suivi. À peine ai-je touché l'eau qu'une idée m'a effleurée. J'ai inspiré et j'ai plongé vers le fond. Quand j'ai refait surface, dans mes bras a reposé le jeune mousse. Il avait pris une teinte grisée et son cœur battait moins vite, mais au moins il battait. Comme je l'ai ramené vers les quais, mon maître m'a interrompu :

"Mais que fais-tu ? Nous n'avons pas le temps ! Si tu retournes là-bas, tu seras tués !"

"Je ne le laisserai pas mourir parce qu'il m'a vu violer une propriété privée !"

Remonté sur le quai, je lui ai fait du bouche-à-bouche et un massage cardiaque. Au bout de quelques secondes, il s'est penché sur le côté et a vomit une quantité incroyable de liquide. Il a vraiment eu chaud. Du moins, il n'est pas passé loin d'être froid ! Il a ouvert les yeux et a été très surpris de me voir, moi. Rassuré sur sa santé, j'ai rejoint mon maître et nous avons couru pour nous mettre à l'abri sur les toits si familiers. L'équipage nous a couru après jusqu'à ce que le mousse les arrête. Sans doute, ont-ils été étonné que je le sauve et donc ont-ils choisi de nous laisser. Nous ne le saurons jamais.

En tout cas, nous avons été sains et saufs sur les toits des docks où nous avons observé les marins retourner sur leur navire.

"Tu m'as désobéi ce soir..."

"Je sais."

"Et je suis fier de toi !"

"Hein ?"

Je vous éclairerai sans doute en vous disant que ce mot marque mon étonnement. En effet, je me suis attendu à ma punition, un savon mais surement pas à ça !

"Vous voulez dire que vous n'êtes pas en colère contre moi ?"

"Pourquoi le serais-je ? Tu as agi pour sauver un innocent, pour tes convictions les plus profondes ! C'est ça l'instinct ! Il n'y a rien de plus important que je ne puisse t'apprendre. Bien, maintenant, rentrons ! Demain, t'attends une autre leçon. Je te laisse quartier libre pour aujourd'hui."

Et il m'a laissé... --->

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 09:49 
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Edeya arriva au port tout excité par ce qu'il lui arrivait. Il avait tenté de voler quelqu'un, créché dehors tel un homme, un vrai et ce n'était que le commencement. Il attrapa la tunique de soie et l'enfila par dessus ses habits. Elle était belle. Elle était blanche et il y avait des coutures argentées sur les côtés. Celle-ci lui arrivait juste en dessous de la taille et c'était très élégant. Elle lui allait très bien.
La foule était présente, déjà ! Certains marins partaient, certains arrivaient à peine, d'autres chargeait les marchandises et d'autres amarraient leurs bateaux. La place était noire de monde: il y avait poissonniers, moussaillons, enfants jouant aux pirates.
Aussi, il y avait beaucoup de bruit et là on entendit des cris, des jurons. Une bataille venait d'exploser ! Edeya courut ne voulant en aucun cas manquer le spectacle. Les rumeurs qui fusaient disaient que l'un avait traité l'autre d'imbécile aux grandes oreilles. Celui-ci, apparemment très susceptible, l'aurait mal pris et l'aurait envoyé valsé.
Les coups de poings et de pieds jaillissaient de toutes parts. Les gens hurlaient à leur préféré:
« Allez ! Vas-y, te laisse pas abattre, Kognar ! Aplatis-le comme un vulgaire crêpe cet abruti ! »

« Vas-y !! Les écoute pô, ces merlans frits ! Tape-le dans le ventre, Regnus !

Regnus avait prit le dessus. Il donnait coups de pied sur coups de pied dans le ventre de son ennemi. Il envoya un poing dans le nez de Kognar mais celui-ci l'entraîna dans sa chute puis se releva et appuya ses genoux sur le torse de son adversaire. Il lui asséna alors une flopée de chocs dans le visage. Il se releva alors et lui flanqua le coup de pied fatal dans les parties.
Kognar s'en alla alors, avec ses compagnons énervé mais fier, vers son bateau. Les deux gaillards était bien amochés et surtout Regnus qui ne pouvait plus du tout se lever. Il était vraiment mal en point car couvert de contusions et empli d'une douleur atroce. Les camarades de Regnus l'aidèrent à se lever et le soignèrent du mieux qu'il purent et la foule se dispersa.
Malgré tout ça, Edeya, lui, était ravi. Sa journée était déjà illuminée !

A ce moment-là, un bateau apparut au loin. Il serai là dans à peine quelques secondes. Edeya regarda ce grand et magnifique vaisseau. Son nom: « La Perle Bleue »...Il était bien amoché, on voyait des marques de combat sur la coque. Et à bord, il vit une jeune fille seulement il ne la distinguait pas très bien. Il se demandait bien d'où venait il donc, qui étaient les gens à bord et pourquoi le navire était aussi abîmé... Les membres de l'équipage descendirent alors du vaisseau ainsi que le jeune fille et Edeya attendait la suite.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 10:16 
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<---
Ambre débarqua du bateau, soutenue, à moitié portée par Iben. Elle n'était plus tout à fait consciente de ce qui l'entourait. La douleur venait de redoubler, apportant avec elle fièvre et tournis.

Jasper voletait impatiemment autour d'elle, en piaillant par la pensée.

(C'est pas vrai ça! Reste debout ma grande! Un peu d'honneur, tu ne peux donc pas marcher seule?)

La Sinarie l'ignora. Sa jambe gauche était raide, et lorsqu'elle baissa les yeux, elle vit une tache vermeille qui s'épaississait sur sa chemise. Elle commença à paniquer, compressant d'une main la plaie.

(Le carreau t'as traversée. Ça saigne aussi derrière.)

(Je sais, Jasper, je sais. Mais j'ai pas 14 bras, je fais ce que je peux.)

(Respires un grand coup, redresses toi et regardes droit devant.)

Ambre s'exécuta. Elle toussa et cracha un mince filet de sang. La jeune fille s'ébroua, releva la tête. Son regard rencontra celui d'un jeune homme emmitouflé dans un drap de soie. Puis tout à coup le sol sembla se rapprocher.

Déjà qu'il était pas bien loin d'habitude, mais là, il semblait vraiment proche. Juste devant son nez on aurait dit...

(Non! Pas ça! Tiens bon ma vieille!)

Jasper paniquait à son tour. Ambre venait de basculer lentement, pour s'écraser face contre terre, vomissant par intervalles réguliers des caillots noircis.

(Tu meurs pas maintenant! Ton destin ne s'achève pas...)

Iben criait également, mais une sorte de bouchon empêchait Ambre de l'entendre.
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Dernière édition par Ambre le Mer 10 Aoû 2011 12:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 20:58 
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La jeune femme était descendue du bateau, soutenue par un homme. Son regard était livide, perdu dans le vide. Elle n'arrivait pas à marcher correctement, elle boitait. Sa jambe gauche ne semblait plus répondre, elle était raide à vue d'oeil...
Elle s'approchait d'Edeya et là, il remarqua qu'une tache rouge s'épandait de plus en plus sur sa chemise. Elle appuya sa main sur la plaie mais, arrivée à la hauteur d'Edeya, la jeune femme s'écroula et cracha moult et moult caillots de sang à terre.
Edeya la regardait ébahi et paniqué ne sachant que faire. Depuis le début, il cherchait l'aventure et voulait s'amuser mais pas à ce point. Il avait un corps devant les yeux et il restait bouche bée pendant plus de trois minutes.

L'homme qui l'accompagna lui dit:

« Je m'appelle Iben. Je n'ai pas le temps de vous expliquer ce qui arrive. Elle s 'appelle Ambre. On s'est fait attaquer ! Sauvez-la, trouvez un moyen ! »

Sans rien dire, il prit la jeune femme dans ses bras et l'emmena chez lui. Sa mère pourrait sans doute l'aider. Elle saignait beaucoup et ne se réveillait pas pour l'instant.

« Iben, je vais la ramener chez moi, ce n'est pas très loin. Je lui prêterai ma chambre et ma mère pourra la soigner et vous pourrez restez quelques jours ou du moins le temps qu'elle soit en bonne santé. Suivez-moi »

Il conduit alors Iben et la jeune fille chez lui...

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 Sujet du message: Re: Le port
MessagePosté: Ven 12 Aoû 2011 14:51 
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Ambre était sur les quais, devant la Perle Bleue. Elle avait fait le mur, avec une facilité presque déconcertante. Sa blessure l'avait certes handicapée, mais la Semi-Femme avait serré les dents, et avait bravé l'escalade de la façade de la maison pour s'échapper.

(Tu me rassures, ma fille. Je croyais que tu avais abandonné.)

La Sinarie avait sourit sans desserrer les dents, sa plaie couturée la faisait quand même souffrir. Elle n'osait pas monter sur le bateau pour demander Fjord. Elle n'eut pas ce besoin.

"Tu vas mieux?"

La jeune femme était là, à portée de doigts. La gorge d'Ambre se serra. Son cœur changea de rythme et manqua même un ou deux battements.

"Tu as l'air en forme. C'est bien." Un silence, puis, "Je me suis inquiétée."

Un long dialogue s'effectuait par leurs yeux. Les deux jeunes femmes ne disaient pas grand chose, chacune n'osant pas proposer à l'autre de l'accompagner dans son aventure personnelle. Elle connaissaient à l'avance la réponse de l'autre.

"Je... Je vais me reposer quelques jours, puis recommencer mon voyage. Tu pourrais venir avec moi si tu veux..."

Une hésitation, un sourcil qui remonte. Un espoir, un autre battement sauté. Puis la résignation.

"Non. Je ne peux pas quitter ma maison."

Elle montra du bras les flots du port.

"Ma demeure est grande, tu pourrais t'y perdre, mais tu y es la bienvenue à tous moments."

Fjord se pencha et embrassa Ambre. Le baiser fut long et langoureux. Lorsque les deux femmes cessèrent leur étreinte, elles étaient essoufflées, et des larmes commençaient à couler sur les joues de la Sinarie. Fjord avait déposé dans la main de la Semi-Femme une petite bague en argent, toute simple. Un cadeau d'adieu, un anneau de marin. Silencieusement, Ambre enfila l'anneau à son pouce.

Sans un mot, la fille des mers disparut dans le port.

Ambre resta prostrée un moment sur les quais. Le loup ailé respecta son silence, puis lui conseilla gentiment de rentrer.

(Allez ma grande, on va rentrer, t'as besoin d'un peu de repos.)
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