<Les Rues>J'entre par le porche, je me retrouve dans une cour. Un grand bâtiment me fait fasse.
La roche à cet endroit est d'une couleur rouge. Des barils, des caisses, dont certains
portent les armoiries de Kendra Kar, sont entreposées dans un coin. Un renfoncement
dans la roche forme un escalier, qui donne au-dessus du porche. La Milice était un
ancien fort entièrement creusé dans la roche. C'était le seul de ce type dans la cité.
Les autres étaient placés aux entrées de Mertar.
Un nain massif sort du bâtiment face à moi, son visage est tailladé de cicatrices. Ses
yeux gris-bleu, glacent sur place les personnes qui croisent son regard. Il est
accompagné d'un humain, un de ceux venus avec la grande caravane, il porte un
bandage qui l'aide à maintenir son bras gauche contre lui. Celui-ci est immobile.
L'homme porte un grand manteau blanc-gris, fait avec du cuir de manticores et bourré
de plumes de griffon. L'homme, malgré son bras immobilisé, dégageait une aura de
puissance. Les bêtes qui constituaient son vêtement prouvaient son haut pouvoir et
ses compétences. Il portait à sa ceinture une longue épée gothique. Il chaussait
d'épaisse botte de mammouth.
Les deux guerriers discutaient avec animation.
«
-Je n'ai pas été prévenu de l'arrivée de votre caravane, je ne pouvais pas savoir!-Je vous ai envoyé un messager, maître nain, à 12 lieues de la cité.
-Il n'est jamais venu se présenter. Où avez-vous été attaqué? -Aux environs du Col Blanc. L'ennemi est à vos portes. Ces Garzoks
étaient peu nombreux, mais ils ne constituaient qu'une avant-garde.-Combien étaient-ils ?-Une bonne vingtaine, montés sur leurs espèces de loups géants. Ils
se déplaçaient très vite, et les pattes des loups étaient entourées de lumière
bleutées-Encore une de leur maudite sorcellerie! » Grommela le nain.
Celui-ci semblait très préoccupé. Tellement qu'il oublia de voir le jeune nain avec son
étrange sabre qui venait d'entrer.
«
-J'ai perdu deux de mes hommes. Apparemment les Kaeash les ont
impressionnés, autrement, nous aurions été massacrés! L'ignorance de telles bêtes par
ces Orques est intrigante.-Si c'est bien ce qui les a fait fuir, c'est donc que cette bande est
originaire du nord des Terres Sauvages d'Omyrhy... Ils doivent avoir une bonne raison
de venir jusqu'ici... » Le regard du nain ce fit plus lointain, il réfléchissait.
«
-Quelques soit leurs intentions, je ne compte pas laisser ma caravane
piégée dans Mertar, je partirai dès notre ré-approvisionnement effectué. Vous devriez
augmenter le nombre de gardes aux portes de la ville, et envoyer des patrouilles de
trappeurs pour observer les mouvements de la bande.-Je connais mon devoir, humain! Je prendrai les décisions qu'il faudra!
Je comprends votre inquiétude, mais vous serez plus à l'abri dans notre ville. Si vous
tenez à aller servir de nourriture à leur horde, je vous en prie, partez! Je peux
éventuellement mettre à votre disposition une équipe de braves pour vous aider à
franchir le Col... Mais vous serez seuls après. »
Le nain interrompit sa phrase, il venait de se rendre compte de ma présence. Il fronça
ses épais sourcils, et me foudroya du regard.
«
-Qui êtes vous? Que faites vous ici? Vous faites du tourisme? N'avez
vous pas vu l'écriteau à l'entrée?-Je viens m'engager. Je veux défendre la cité et apprendre à me
battre. Je n'ai pu m'empêcher d'entendre une partie de votre conversation. S'il y a
combat entre nous et ces Gorzaks, je veux en être.-Vous êtes bien jeune...-Il a déjà 50 ans de plus que vous, humain. Qu'est ce qui vous
motive? Je n'accepte pas les chouineurs qui veulent passer pour des héros, où tout
autres intellectuels!-Je ne suis ni l'un ni l'autre. Mon père a été emporté par le Grand
Dragon Rougeécaille. J'ai forgé mon sabre avec quelques écailles qu'il a eu le temps de
lui arracher. Depuis, je cherche à le retrouver. Mais je n'ai pas de compétences en
combat, alors j'ai pensé que la milice m'offrirait la chance de défendre ma nation!
Récitais-je didactiquement ces paroles que je me répétais tous les soirs depuis
une semaine.
Ma dernière phrase fut celle qui plût le plus au Chef de la Garnison, une lumière
s'éclaira dans ses yeux, qui perdirent pendant un instant leurs froideurs habituelles. Il
reprit ces esprits, renvoya le dirigeant de la Caravane.
«
Nous rediscuterons plus tard. » lança-t-il à l'homme, qui
sortit de la cour et se dirigea vers la Grand'Place.
«
Ainsi, tu cherches à défendre ta race? Sais-tu ce qu'est un orque?
Sais-tu ce qu'ils sont capables de faire? As tu déjà vu la couleur du sang? » Il
énonçait chacune des questions, lentement, me transperçant de son regard. Je ne
tiquais pas:
«
-
J'ai chassé avec mon père, tous les hivers, jusqu'à mes 68 ans. Je
connais le sang. Je connais sa chaleur. Je connais son goût. Je connais la terreur de la
bête qui agonise, ses cris. Mais je n'ai jamais vu ces « orques », en quoi sont-ils si
effrayants?-
Un orque, petit, est mi-animal, mi-humain. Il possède une puissante
mâchoire, des crocs, et d'épaisses touffes de poils sur tout son corps. Il est entraîné,
brutal, et manie des armes de ton poids! Qu'elle serait ta réaction si tu voyais l'une de
ces bêtes dévorer l'un de tes compagnons? Que ferais-tu fasse à une horde entière de
ces monstres, montés sur d'énorme chiens-loups? Leurs montures ne ressemblent en
rien à tous ce que tu as pu chasser, ces bêtes peuvent rivaliser avec les grands ours
blancs de nos montagnes! Sais tu que ces animaux peuvent te dévorer, encore vivant?
Les Orques pourraient aller jusqu'au cannibalisme s'ils n'avaient pas assez à
manger! »
Le discours virulent du combattant ne m'impressionna guère. Ces bestioles étaient plus
grandes que moi, plus grosses, plus fortes, mais apparemment elles manquaient
cruellement de réflexion, de discipline et de jugement. J'avais appris la discrétion lors
de mes traques, et ces bêtes étaient plus carnassiers que chasseur.
«
-Soit. Quelques soient les dangers, je veux m'engager.-Hmm. Bien, suis moi. »
Je suivis le Chef à l'intérieur du bâtiment. Une grande salle constituait tous le rez-de-
chaussé. Un escalier, au fond à gauche, menait dans les étages inférieurs et
supérieurs. Le Chef s'approcha d'un comptoir face à l'entrée. Il était gravé sur le bois
du bureau «
Recrutement ». Le nez dans sa paperasse, des
lettres, des cachets, de l'encre partout, se tenait un nain. A notre entrée, il ne releva
même pas la tête.
«
Alors, qu'est-ce qu'ils ont encore ces maudits humains? »
grommela l'agent de recrutement
«
Rien. Problèmes habituels. » Le Chef se retourna, fronça à
nouveau ses sourcils, et m'adressa un regard noir. Je compris qu'il me fallait rester
discret quant à ce que je savais.
«
Ralf, prend l'inscription de ce ptiot. Je le parraine. »
«
Vous Capitaine? Très bien. Quel est ton nom ptit? » il posa
sa question, et d'un geste brusque mais habitué, il dégagea son espace d'écriture de
tous les papiers qui le recouvraient.
«
-T'horgrin Kin. Je désire m'engager dans la Milice de Mertar.-Très bien, signe ici. » Fit le dénommé Ralf.
La fiche qu'il me fit signé était celle-ci :
_________________________________________________________________________________
RECRUE : T'horgrin Kin
PARRAIN : Capitain Jorlan
REGLEMENT
1/ Mertar est votre patrie. Vous vous occuperez de la protéger, et de défendre son
peuple.
2/ Les ordres de vos supérieurs ne sont pas sujets à caution. Tous défaut à l'exécution
des ordres de votre part, toute opposition, volontaire ou accidentelle, ne serait être
toléré.
3/ Ce règlement peut être changé, à chaque instant. La première règle restera
effective à chaque changement. La hiérarchie est découpée par valeur du milicien.
Chaque recrue commence au rang d'apprenti, et gagnera les rangs supérieurs en
fonction de la progression de sa formation.
La recrue ci-dessus nommée a pris conscience des règles ci-dessus, et se
conforme à elle,
SIGNATURE :
T'hor.
_________________________________________________________________________________
Le Capitaine lut rapidement ma fiche d'inscription, mon nom fut marqué sur une liste,
en caractère rouge, qui se trouvait dans un coin du bureau. Il figurait sur cette liste
d'autres noms, certains raillés. Le nombre de noms raillés me fit frissonner. Le taux de
survie chez les miliciens de Mertar était bien bas...
«
Te voilà des nôtres, ptit! Haha! Si je n'avais pas à dire deux mots à
cet abruti d'humain, j'irai bien fêté ça avec toi à la taverne! Allez, à bientôt! Demande
à Ralf si tu as une question. »
Suite à cette déclaration, le nain sortit du bâtiment. Je me retournais vers Ralf.
Celui-ci m'observait.
«
-Tu sais par où commencer?-Je n'en ai aucune idée. Où sont les autres membres de la milice? Y
a-t-il un entrainement où quoique ce soit que je dusse faire?-Il est tôt, le reste des unités devrait arriver. Dernièrement, nous
avons perdu beaucoup de membres. D'ailleurs, c'est le peuple nain lui-même qui
manque d'individus, grommela-t-il,
m'enfin. Reste dans le coin,
je te donnerai un ordre de mission, pas trop dur bien sûr, histoire que tu fasses
connaissance avec les gars. Je te filerai de l'équipement au besoin.-Merci.-Si j'étais toi, j'éviterai de me saouler avant la mission. Par contre, va
vers la Grand'Place. Ces caravanes sont toujours à mettre le souk. Prend ce badge, il
témoignera de ton affectation à la milice, et fait attention au Capitaine, il a le sang
plutôt chaud. »
Sur ces quelques mots, je sortis du fort.
<Les Rues>(((Gros problèmes de taille: j'ai du changer la mise en page du rp, une partie dépaçait dans la partie droite du forum... étrange.)))