Album de voyage
Bharf
Bharf Originaire des sommets Nirtimois, Bharf a grandi comme tant d'autres Fujoniens dans la bienveillance générale et le confort relatif de ceux qui ignorent la notion même de luxe. Ne voyant donc jamais aucune raison de rejeter son héritage national, il embrassa avec enthousiasme l' "art de la voix" et se plongea dans l'étude de ce subtile et sophistiqué genre lyrique. Certes, à l'entendre grogner son maigre vocabulaire en langue commune, avec sa syntaxe toute...personnelle, on ne verrait pas en lui qu'un un rustre bestial guère plus civilisé que le trouffion Garzok moyen. Mais celui ou celle qui aurait l'ouverture d'esprit nécéssaire, et la patience aussi, de percer les mystères de sa symbolique gestuelle et musicale, Bharf apparaîtrait comme l'esthète érudit qu'il est.
Bharf n'est cependant pas un pacifiste comme nombre des siens. Ou plutôt... il développa au cours de ses voyages une approche différente sur la question. En effet, Bharf parcourut le monde, avec pour but d'enrichir l'imaginaire Fujonien et donner un nouveau souffle à l'art de la voix, et en découvrit sa laideur aussi bien que ses trésors. Il vit comment certaines personnes ne sèment que destruction et vilénie. Percevant cet affront à la Beauté du monde comme une violence à Yuia, il prit le manteau du Pacificateur. Autrement dit, il lutta farouchement pour purifier Yuimen des vilains qui en gangrènent la surface, quitte à noyer dans des rivières de sang et brûler dans les feux infernaux les traces de leur immonde existence. C'est une logique comme une autre.
La principale mission dont le vélite Fujonien se sent aujourd'hui investi remonte à son passage dans un camp bratien aux abords de Kendra Kâr, sur les traces de la culture hybride de ses cousins nomades. Il y découvrit notament la philosophie zewenite et son rapport relativiste au Destin, ainsi que son organisation cléricale en la personne du Grand Patricien. Celui-ci lui fit part d'un rêve dans lequel le Fujonien défendait un groupe d'enfants humains d'un trio de louves de montagne, et il l'envoya enquêter sur des disparitions d'enfants qu'il suspectait être liées au Couvent des Soeurs du Saint-livre, communauté autonome de nonnes zewenites.
C'est alors qu'il croisa le chemin de celle qui aiguillerait sa Destinée jusqu'à son dernier souffle. C'est alors que Haple entra dans sa vie.
Roche/Pierre
Roche/Pierre Issue d'une famille de vigneron des Duchés, Roche a rejeté l'offre de ses parents de reprendre l'affaire familial afin de partir étudier la magie tellurique à Kendra Kar avant de devenir une enchanteresse de terre chevronnée. Elle resta néanmoins toujours partagée entre un tendre attachement aux siens et une ambition qui la rendit dure et implacable. C'est ce dernier trait de caractère qui la conduisit à s'intéresser au dieux du Destin, Zewen, dont elle espérait être une favorite... jusqu'à ce qu'elle ne rencontre des membres de son clergé. Un prêtre fujonien nommé Bharf lui enseigna en effet que le destin des instruments de Zewen n'était pas enviable et que cela n'avait de toute façon aucun sens de désirer une telle place : elle était inscrite ou non dans le Livre, le lot d'un fidèle ne pouvait être que d'accepter son lot.
La jeune femme n'atteignit de toute façon jamais la gloire car elle ne parvint jamais à tourner complètement le dos à ses racines. Poussée par un atavisme irrépressible, elle retourna en effet à Amaranthe et y découvrit que sa mère avait décédé tandis qu'elle cherchait puissance et renommée. Elle décida alors de s'occuper de son père jusqu'à qu'il rejoignit son aimée quelques années plus tard.
Son passé d'aventurière semble cependant venir toquer à sa porte sous la forme d'une ancienne connaissance, Bharf le Fujonien, portant une enfant elfe dans ses bras. Cette enfant n'était autre que moi et mon arrivée dans sa vie sonnera le glas de celle-ci... en tout cas c'est ce qu'il semblerait.
Les Soeurs Titudes
Les Soeurs Titudes Toutes trois aussi différentes les unes des autres qu'elle se distinguent du reste des occupantes du Couvent du Saint-Livre, les Soeurs Titudes ne partagent que deux choses : leur foi en Zewen et leur mère.
Originaires du désert d'Imitfil, Ninïoton, Nacota et Nétone naquirent de pères différents à cinq ans d'intervalle. Fait inhabituel dans la société patriarcale du Peuple des Dunes, cette situation vit le jour par la volonté de Zewen, qui écrivit la trame des guerres claniques conduisant au transfert succéssif des épouses, enfants et haras, de vainqueur en vainqueur. Ainsi, la mère Titudes passa sur la selle de trois chefs de clan avant de rompre le cycle en fuyant avec ses filles vers le Nord lorsque la plus jeune naquit.
Rapidement, les quatres femmes trouvèrent refuge dans la demeure d'un riche veuf kendran que leur mère épousa pour les mettre à l'abri du besoin. Et dans l'oppulence elles grandirent ! Ne pouvant se consoler de la perte de son amour de jeunesse, il vivait dans leur vaste demeure comme un fantôme. Alors cet homme malheureux comblait ses filles adoptives de présents afin de se racheter une conscience. Et si l'aînée garda toujours en mémoire les aléas de leur vie passée, les deux autres se construirent dans la certitude que le monde était à leur pied.
Un facteur qui contribua considérablement à nourrir cette illusion de grandeur des deux cadettes fut un talent exceptionel pour la magie qu'elle révèlèrent très jeune. Elles développèrent chacune une affinité pour un fluide différent qui , étrangement, se trouvait être celui de la divinité tutellaire de leur clan paternel respectif...
Nétone, la benjamine, gloutonne et égoiste au coeur froid comme la pierre, maîtrise les forces telluriques. Nacota, la cadette, dominatrice vénale au fanatisme intransigeant, controlle les ombres. Tandis que finalement l'aînée, Ninïoton, manipule le fluide d'eau avec la circonspection que sa fragile estime de soi lui impose.
Suite à la mort en couches de leur mère, quelques années plus tard, le riche beau-père les confia à la garde des Couvent du Saint-Livre, qu'il consultait parfois dans ses heures désepérées quant au sens de sa vie sur Yuimen. Et si l'aînée, ayant déjà traversé de nombreux retour de fortune, vécu cet abandon avec détachement et acceptation, les deux autres nourrirent une rancoeur sans pareille. Non pas envers cet homme qu'elles ne connaissaient finalement pas, et ne pouvait donc pas haïr. Mais envers le Destin.
Les années passant, Nacota et Nétone se firent cependant une raison. Ce n'est pas à dire qu'elles murirent et firent contre mauvaise fortune bon coeur, non !... Au contraire, elles se mirent en tête que c'avait toujours été là leur destinée : prendre les rênes de la communauté zewenite et réaliser la volonté de Zewen sur Yuimen.
Ainsi, elles commencèrent à se mêler des affaires du monde, en totale opposition avec les principes de la sororité. Mais elles oeuvraient intelligement, optant pour la discrétion de manière à éviter un conflit ouvert avec le courant majoritaire du Couvent qui prônait le replis sur soi et l'ascèse. Ainsi, elles avaient recourt à des espions et des laquets en armes, qu'elles appelaient prétentieusement leurs "Bergers". Et de plus, le pouvoir considérable qu'elles possédaient sur les fluides d'ombre et de terre dissuadaient celles parmi les Soeurs qui sentaient bien en elle les branches pourries qu'elles étaient de les confronter publiquement.
Alors, à situation inédite, mesure inédite : les Soeurs élirent une représentant à qui elle octroyèrent un pouvoir d'arbitrage et d'autorité quant à la direction que le Couvent devait prendre. Et elle pensèrent à la modeste et desintéressée Ninïoton pour cette tâche qui, officieusement, consistait à controler les véléités de Nacota l'Illuminée et de Nétone l'Apathique. Car pensaient-elles celle-là pourrait utiliser à la fois de sa puissance magique et de son lien de sang pour les faire rentrer dans le rang.
C'était cependant une responsabilité pour laquelle la mélancolique Ninïoton n'avait pas été préparée... Or l'enjeu est grand. Car ses soeurs sont prêtes à tout pour se faire les émissaires de Zewen! Et elles se sentent investies d'une mission : trouver le champion de Zewen qui, à son image, abritera en lui tout les fluides et vaincra la menace grandissante de Brytha l'Egalisatrice.