L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 12:20 
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Montés dans la chambre d'Alex, j'ôtais mes bottes et mon corset, ne gardant que mon pantalon de toile et mon chemisier de lin, puis je me jetai sur le lit, épuisée. Pendant un moment, ma tête avait dodeliné, si bien qu'Alex avait proposé de me porter pour monter les escaliers. Par fierté, j'avais refusé.

A son tour, il enleva ses chausses et les posa soigneusement au bord du lit, tandis que j'avais négligemment jeté les miennes. Il déboutonna lentement sa chemise. En temps normal, j'aurais tourné la tête par pudeur, mais ce soir, j'étais si fatiguée que je l'avais regardé faire, dans un état second. Tandis que j'étais allongée sur le dos, il s'installa au dessus de moi, bras tendus de part et d'autre de ma tête.

Son visage était proche du mien tout comme son corps l'était du mien. Son torse nu me laissait admirer la musculature de ses épaule non pas massives mais bien dessinées. Mes joues s'empourprèrent tandis que les battements de mon cœur résonnaient en moi comme le martèlement des sabots sur le sol d'un troupeau de chevaux apeurés.

Alors comme ça tu oses me battre... murmurât-il d'une voix suave.

J'eus la sensation de fondre littéralement, et je dus entr'ouvrir la bouche pour continuer a respirer correctement.

Je suis sure que tu t'es laissé faire... chuchotais-je, le souffle coupé.

Lentement, il baissa la tête vers la mienne et posa ses lèvres sous le lobe de mon oreille. Mon corps entier bouillonnait, j'étais totalement figée... Lorsque sa bouche vint se loger contre le creux de mon cou, c'en fut trop, par réflexe je posai les mains sur son torse et le repoussai brutalement. Je regrettai aussitôt devant son air surpris, mais je n'avais pu m'en empêcher.

Excuse-moi... Sa mine peinée me blessa profondément. Ne sachant que faire d'autre, je passai une main dans ses cheveux et lui souris tristement. J'avais envie de l'embrasser, de le serrer contre moi, caresser sa peau lisse et chaude... mais j'étais totalement pétrifiée, le visage en feu, le cœur en folie.
Mon mal-être devait être perceptible, car il se laissa rouler sur le coté, et désormais allongé sur le dos, il glissa ses mains derrière sa nuque. Je me tournai alors sur le flanc, vers lui, et laissais glisser le bout de mes doigts le long de son torse.

Je suis contente que Willow soit revenu.
Il a l'air toujours aussi méprisable.
Tu te trompes, je l'aime beaucoup! Sa compagnie est très agréable et il est très courtois. Je ne comprends pas pourquoi tu ne l'apprécies pas plus. Est-ce de la jalousie?
Et puis quoi, encore? Qu'ai-je à lui envier? Ses pieds poilus, son agilité au combat, sa musculature? Et puis, sa taille est totalement ridic...

Il dut voir la froncement de sourcils sévère qui était né sur mon visage, puisqu'il ne termina pas sa phrase. Au bout de quelques secondes, un grand sourire sur les lèvres, j'ajoutai amusée :

Tu es jaloux-heu !
Je n'ai aucune raison d'être jaloux, car que je sache, c'est moi qui ai la plus jolie fille de Yuimen à coté de moi...

A ces paroles, il me serra contre lui, et nous nous endormiment paisiblement. Le matin, ou plutôt peu avant le zénith, je sautais du lit pieds joints. Contrairement à la veille au soir, j'étais désormais bel et bien réveillée, en forme pour de nouvelles aventures. Alex s'étira en gémissant, comme un chaton, et je ne pus m'empêcher d'être attendrie.

Allons chercher Willow!

Toujours vêtue simplement de ma chemise et de mon pantalon, je courrais dans le couloir, dérapais devant la porte de la chambre du hobbit, et, timidement, entrouvris la porte. Curieuse comme une Kender que j'étais, je glissai mon nez par l'entrebâillement.


<Les habitations>

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Dernière édition par Loys le Lun 26 Déc 2011 20:29, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 13:08 
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En route vers ce qu’ils appelaient « La Maison » Liam m’expliqua que c’était un lieu où un certain nombre de personnes se réunissaient pour diverses raisons. Autant dire qu’il avait été assez bref et plutôt vague. Je ne compris donc pas ce qu’était La Maison mais, faisant confiance à mon amie Loys, je les suivis sans crainte. Il n’y avait aucune raison pour que le repas ne soit pas servi.

Loys avait chaleureusement accepté mon bras et les quelques dizaines de minutes qui nous séparaient de Kendra Kâr me parurent n’en durer que deux.

Une fois arrivés, je constatai combien « La Maison » était grande et spacieuse. Même si ses murs étaient ceux d’une maison désaffectée, l’endroit me parut confortable, et pour cause, une odeur miraculeuse de pain chaud, de soupe et de poulet. D’ailleurs, mon estomac interrompit plusieurs fois la discussion que j’entretenais avec Loys. Je lui expliquai plus en détail les raisons pour lesquelles j’avais quitté Kendra-Kâr et celles qui m’avaient poussé à y revenir, mettant bien en évidence que je n’avais plus de dessein en tête pour quand j’aurais assez abusé de leur hospitalité.

Quand le repas fut amené par une humaine à l’allure de voleuse plus que de cuisinière, je constatai combien la salle à manger dans laquelle nous nous installions pour le reste de la soirée était immense. Je découvrais ce lieu avec beaucoup de bonheur. Des bougies brûlaient ça et là pour nous éclairer, donnant à la pièce plus de profondeur qu’elle en avait, laissant les coins sombre m’inquiétait et ceux éclairer me ravir. La tapisserie se décollait des murs mais je la trouvais tout de même ravissante. Je n’en avais vu que peu, les Hobbit n’en raffolant pas et préférant les murs chaleureux de bois qui couvraient nos trous et les protégeaient de la terre humide en toute saison.

Le festin amené ayant presque disparu, les cruches et les fûts vidés comme lors de jour de fête, la panse pleine et le cœur réchauffé par l’alcool, vint le moment où tous nous commencèrent à tomber de sommeil. Alex et Loys m’attribuèrent la chambre qui jouxtait la leur. Elle était fort menue mais savoir que mes amis n’étaient pas loin me rassura : la maison, une fois les bougies soufflées, retrouvait son air sinistre et froid de maison abandonnée.

Je me déshabillai rapidement, pressé de retrouver les douceurs et les bienfaits d’un bon lit. Sur ma garde, je glissai ma dague sous mon oreiller. Ranan et Odomar m’ont appris combien il était bon de se méfier, et je n’allais pas baisser ma garde de si tôt, surtout qu’Alex avait bien manifesté au cours du repas combien il ne me portait pas dans son cœur. Même si je ne l’appréciais guère non plus, cela m’attrista pour Loys. Voleurs, guerriers, archers et êtres en tout genre habitaient cette maison, il fallait être prudent.


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Dernière édition par Willow le Dim 18 Déc 2011 13:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 13:37 
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Qu’il était bon de s’allonger dans un lit aussi moelleux et doux que celui-ci ! Je n’avais que trop connu la terre froide de Nirtim et le bois dur de la charrette de Lurkas. Cependant, et contre toute attente, je ne trouvai pas le sommeil immédiatement, trop surpris d’entendre les pas d’Alex suivre ceux de Loys dans la même chambre. Je m’interrogeai sur leur relation qui m’avait semblée ambiguë plus tôt dans la soirée. Loys m’avait parlé avec beaucoup d’attention et de sympathie, oubliant peut-être un peu trop son kendran. Surement m’en voulait-il. Peut-être formaient-ils un couple.

Aux bruits qu’ils faisaient dans l’autre pièce, je ne pus m’empêcher de rire ! Qu’il était cocasse d’imaginer une si petite et douce kender avec un homme aussi grand mais surtout arrogant et insolent ! Ils se chuchotaient des petits mots que je n’arrivais pas à discerner. Curieux comme j’étais, je me serais bien levé pour aller coller mon oreille au mur mais j’étais trop heureux de laisser mon corps se reposer que je ne bougeai pas, n’ayant aucun problème de conscience à épier les gens depuis que j’étais tout petit.
Je ne sus dire s’ils s’embrassèrent, mais toujours est-il qu’ils furent tout à coup fort calmes et alors que j’allais me rendormir, ils reparlèrent de plus belle. Je ne pus m’empêcher de grogner, me tournant dans mon lit, cherchant le sommeil entre deux chuchotements et le grincement du parquet. Je m’endormis finalement, une main posée sur ma dague, paisible.

Au petit matin, la porte de ma chambre grinça, je me levais, en sursaut, pensant qu’il faisait encore nuit, et ébloui mais restant dans mon lit, je sortis vivement ma dague de sa cachette et la pointait vers la porte. C’était Loys qui, encore en pyjama, passait timidement le bout de son nez par la porte. Soulagé je lui souris :

« - Bonjour Loys ! Excuse-moi, tu m’as surpris, soufflais-je en fourrant ma dague sous la couette dans l’espoir qu’elle ne l’ait pas vue. Tu es levée de bon matin dis moi ! La nuit a-t-elle été bonne ? »

Je ne pus m’abstenir d’étouffer un petit rire en sortant du grand lit qui avait été le mien pour la nuit. Je le rebordai et attendis, curieux de connaître les raisons de sa visite impromptue et matinale.


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Dernière édition par Willow le Dim 18 Déc 2011 16:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 15:22 
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Tandis que je pointais mon petit nez recourbé par la porte de la chambre de Willow, je vis le hobbit sursauter, et cacher nerveusement quelque chose sous sa couette. Ma surprise fut certaine, si bien que je fus sur le point de refermer la porte, honteuse d'avoir dérangé le hobbit tandis qu'il était occupé à je-ne-sais-quoi. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir, Willow me salua avant de me questionner sur la qualité de mon sommeil.

Je ne saisis pas le sens tendancieux de ses propos, et interprétai son petit rire par de la bonne humeur. Il se leva alors d'un bond, refit son lit soigneusement comme un enfant bien élevé, et se tourna vers moi d'un regard interrogateur. J'émis un petit rire à mon tour lorsque j'aperçus la grande trace laissée par un pli d'oreiller qui barrait l'ensemble de son visage joufflu. Ses jolis cheveux bouclés étaient anarchiques, et devaient sans doute être encore plus durs à coiffer que les miens. Malgré moi, je ne pus m'empêcher d'imaginer que le hobbit bavait en dormant, et tirait autant de plaisir à jouir d'une agréable couche que de régal par un festin. Je ne connaissais pas encore bien ce peuple qu'étaient les hobbits, mais chose était sûre : ils savaient bien vivre et se satisfaire des plaisirs les plus simples !

Oui, la nuit a été agréable. D'ailleurs, j'ai envie de faire un tour au port de Kendra-Kâr, je crois qu'il y a des arbustes de Gloam, et je voudrais récupérer quelques fruits, pour que Mahaut puisse faire une tourte! Tu viens avec moi ?


N'attendant même pas une réponse, je me précipitai à nouveau dans ma chambre, enfilai mon corset et mes bottes, avant de caler mon carquois et mon arc sur le dos, et enfin ma cape. Je déposai un petit baiser sur la joue d'Alex encore endormi, et retournai devant la porte de Willow, sur laquelle je tambourinais des poings en m'exclamant :

Allez on s'active, on s'active !


<Les habitations>

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Dernière édition par Loys le Dim 18 Déc 2011 18:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 16:21 
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Loys était rayonnante. Elle souriait de toutes ses dents blanches et exhalait la bonne humeur. C’était réjouissant de retrouver des amis dans un tel cadre et une telle situation. Il est vrai que j’aurais pu la recroiser dans des circonstances bien moins drôles, les choses fâcheuses et l’infortune n’étant jamais loin.

Elle me proposa de nous rendre au port de la cité pour y cueillir des fruits. Une promenade de bon matin me ferait le plus grand bien, et respirer l’air frais de la mer me rafraichirait, mais avant il fallait que je me lave. Je n’eus malheureusement pas le loisir de le lui dire, elle était déjà repartie en courant vers sa chambre.

Je fermai la porte qu’elle avait laissée ouverte pour garder un peu d’intimité et profitai de l’eau disposée dans le bac sur la coiffeuse. Je me débarbouillai, me frottant le visage avec vivacité et y trempai même mes cheveux forts sales. Je dus les faire mousser deux fois avant qu’ils ne soient vraiment propres et que mes boucles, qui séchaient déjà, passent du chaos à l’ordre.

A peine mon pantalon fut-il renfilé que Loys, comme une furie frappait à la porte, hurlant :
« - Allez, on s’active, on s’active ! »

De peur qu’elle rentre et par pudeur, je me cachais de ma chemise poisseuse et lui criais avec gêne :
« - Euh, Loys ? J’ai peine à te le demander, mais n’aurais-tu pas une chemise propre pour moi ? Je ne sais plus depuis quand je n’ai pas lavé la mienne. »
Je le savais pourtant très bien, cela faisait plus de deux semaines. C’était affreux.


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Dernière édition par Willow le Dim 18 Déc 2011 18:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 18:31 
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D'une voix paniquée, le hobbit me demanda poliment une chemise propre, de derrière la porte close. Cela ne fut pas pour me déplaire: il fallait avouer que la chemise qu'il portait la veille n'était pas des plus propres, et qu'elle portait les marques olfactive d'un long voyage. Amusée, je lui indiquai qu'il pourrait trouver son bonheur dans la commode de sa chambre. En principe, quelques vieux habits pas forcément élégants mais propre s'y trouvaient.

Je m'assis alors en tailleurs, dos au mur près de la porte de chambre du hobbit, impatiente de me mettre en route.

J'étais rarement allée au port, les quelques fois où ça a avait été le cas, il s'était agit de petites courses à passer, ou de mots à transmettre pour mon père. Je savais que les buissons de Gloam poussaient par dizaines à proximité du port, un peu plus loin que les bateaux ammarés et leurs équipages, sur le flanc nord. J'avais déjà mangé des fruits de Gloam, et leur chair délicieuse expliquait mon engouement à l'idée que Mahaut en fasse une tourte.

Trépignant d'impatience, je soupirai bruyamment plusieurs fois pour indiquer à Willow qu'il serait mieux qu'il se dépêche, et je tapais mes ongles contre le parquet, en rythme.

<Le port de KK>

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Dernière édition par Loys le Lun 19 Déc 2011 11:28, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 18:53 
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Loys m’indiqua au travers de la porte que je trouverais des vêtements propres dans la commode de la chambre. Je la remerciai et ouvris plusieurs tiroir jusqu’à trouver mon bonheur. Je me saisis d’une petite chemise de coton aux volutes souples et douces, qui avait surement appartenu à un enfant. Je l’enfilai et une fois que je fus tout revêtu, dague dans le fourreau de ma poche et cape sur les épaules, j’ouvris la porte en vérifiant ne rien avoir oublié. Derrière, Loys m’attendait, assise en tailleur, martelant le parquet de ses ongles tant elle était impatiente.

« - Me voilà fin prêt ! Lui souris-je, fier de moi. Je te suis. »

Je n’avais jamais réellement pu apprécier le port de Kendra-Kâr, le distinguant seulement de loin ou passant à côté sans vraiment m’en soucier. Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler ce lieu, sorte de petit monde où les marins affermis par l’air maritime devait avoir le cœur aussi vaillant que l’étrave des bateaux qu’ils chevauchent, le cœur aussi dur que l’or après lequel certains courent. Mais si des fruits à en faire des tourtes y poussaient, c’est que l’endroit ne devait pas être si hostile et salé que je le pensais.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 26 Déc 2011 20:19 
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<Le Port>

Nous arrivâmes à la Maison, et entrâmes dans cette battisse que j'aimais déjà comme la mienne. Il y régnait une atmosphère de sérénité, il suffisait d'y entrer pour se sentir comme chez soi. Nous pénétrâmes dans le salon. Liam et Alex semblaient plongés dans une discussion, tandis que des bruits de casseroles en provenance de la cuisine nous indiquaient que Mahaut s'affairait surement.

J'entrais la première dans la pièce, et tout en me jetant sur les genoux de mon Kendran, je vantais nos exploits contre les redoutards:

Ils étaient trois en plus! On en a fait de la bouillie de potage de légumes! Et willow s'est débrouillé comme un chef!

Vraiment Willow ? Je serais curieux de voir ça!

Profitant de cette petite interaction entre le Shaakt et le hobbit, je murmurai à l'oreille d'Alex :

Tu viens te promener avec moi ?

Visiblement, il comprenait que je désirais lui parler de quelque chose, puisqu'il hocha de la tête.

On revient.

Nous quittâmes alors le salon, et déjà la boule dans ma gorge renaissait...

<La bise d'Ynorie>

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Dernière édition par Loys le Mar 27 Déc 2011 11:22, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 27 Déc 2011 01:27 
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Nos adieux faits, nous rentrâmes à La Maison, bien décidés à céder à Mahaut ses gloams. Loys semblait plus qu’heureuse de quitter Nirtim pour voyager en Imiftil jusqu’à ce qu’elle évoque son cher Alex. Je vis sa mine perdre son éclat et sa voix trembler. Ses yeux perdus sur le sol pavé de Kendra-Kâr, elle m’avait fait juré de ne rien dire tout de suite aux autres mais surtout pas à Alex. Son choix semblait vraiment la déchirer et alors que je partageais sa souffrance, me souvenant d’Ellana, comprenant que je réduisais gravement mes chances de la revoir un jour, Loys sourit grandement même si l’envie n’y était pas. Elle me dit alors combien elle était heureuse de m’avoir retrouvé et à quel point elle pouvait déjà tenir à moi-même si nous nous connaissions –après tout- que peu.

« - Et puis le voyage que nous allons entreprendre, ce sera génial! »

C’est sur ces mots que Loys déposa un doux baiser sur ma joue, un baiser plein de tendresse et d’amitié. A la façon dont brûlèrent mes joues, je dus rougir, mais je ne protestai pas. J’avais les mêmes intentions à l’égard de Loys que je considérais comme faisant presque partie de la famille, mais j’étais trop lâche pour le lui montrer de cette manière.

Quand nous fûmes enfin arrivés à l’édifice qu’était La Maison, on nous accueillit chaleureusement, s’enquérant des raisons de notre retard. On s’affairait dans la cuisine faisant scintiller la vaisselle en la manipulant, Mahaut devait y préparer le déjeuner. Loys conta nos exploits guerriers à ses amis, glorifiant quelque peu ma prestation que j’avais personnellement trouvée mal heureuse et pénible.

« - Ils étaient trois en plus! On en a fait de la bouillie de potage de légumes! Et willow s'est débrouillé comme un chef!
– Vraiment Willow ? Je serais curieux de voir ça !
– Moi aussi ! ris-je. Je ne pense pas avoir tous les mérites que Loys m’attribue. J’ai vraiment été mis en difficultés. Sans Loys, je serais mort. Et je n’ai pas su me battre assez vaillamment pour ne pas avoir à … »

Ma gorge se serra, le souvenir de ma première victime vivant son dernier soubresaut et de ma dague plantée dans son abdomen au fond des yeux.

« – Je pense que si Loys a jugé ton combat bon, c’est qu’il l’était. Sinon, ne crois-pas avoir fait ta première victime. Les redoutards ne demandent que délivrance et ils n’ont plus rien d’humain, d’elfe ou de hobbit. Ils sont déjà morts de souffrance.
– J’aimerais le penser…
– C’était lui ou toi. Je te le répète, c’était lui, le damné à souffrir à jamais à moins de mourir, ou toi, le bon petit hobbit joufflu plein de vie. »

Je ne pus que sourire à cette affirmation trop vraie. Il avait raison, mais jamais la peine et ce que m’avait couté ce geste ne s’effaceraient jamais de ma mémoire. Jamais cela ne me quitterait.

« - – La désolation s’apaise toujours. Je n’aime pas à le dire, mais peut-être Loys te la fera oublier tout entière. »

Je ne compris pas où il voulut en venir, mais toujours est-il qu’après s’être chuchoté quelques mots, mon amie et Alex le kendran n’était plus là. Ils avaient quitté la bâtisse pour trouver un peu d’intimité pour leur discussion. La tâche de Loys ne serait pas simple et je me demandai même si elle allait changer d’avis. J’espérai sincèrement que non.

« – Ne te fais pas de soucis, elle va revenir ta petite kender ! En attendant va donner à Mahaut ses fruits, la pauvre vous attend depuis des heures ! »

Je ne connaissais pas à Liam cette attention qu’il portait aux gens, je ne le connaissais pas à vrai dire. Et même si je l’avais un peu trop pensé brute, arrogant et méprisant, il me sembla qu’il se méprenait aussi sur ma personne. Pensait-il que j’avais des sentiments pour Loys ? Beuark ! Je ne préférai pas y penser. Elle était comme ma sœur et trop peu mature à mes yeux ! Mais l’étais-je seulement ? Je n’aimais pas les femmes, voilà tout et l’idée que Loys pouvait en être une me répugnait.

Je rejoignis Mahaut qui cuisinait sagement sa poule au pot dans la cuisine. Les effluves qui me chatouillaient le nez excitèrent mes papilles et je ne pus que sourire en humant la grosse casserole dans laquelle tout cuisait à petit feu. Mahaut sourit mais m’interdit du doigt d’y goûter avant tout le monde. Je la regardai faire, aidant quand je le pouvais. Elle me reprocha avec chagrin de lui voler sa nouvelle petite amie et me fit jurer de prendre soin d’elle ainsi que de la ramener intacte. Quand le repas fut amené à table et la tourte au four, nous attendîmes Loys et Alex, pressés de goûter à la poule dorée qui baignait dans son bouillon.

Seulement, ni Loys ni Alex ne rentrèrent pour le déjeuner et nous nous vîmes dans l’obligation de prendre le repas sans eux. Personne ne sembla s’inquiéter et tout le monde me questionna sur mon nouveau départ que je m’enquis de faire connaitre. Ils semblaient tous admiratifs devant mon courage et me félicitaient de ce choix impromptu. Seul Liam pouffa de rire. On ne peut en effet éternellement chasser son instinct de « conspuateur » !

La popote terminée, je montai dans ma chambre où je me reposai un peu et soignai mes plaies dans l’eau stagnante du bac. Je préparai mes maigres affaires, n’ayant qu’à ranger méthodiquement mes affaires dans mon sac. Je chéris ma dague que je débarrassai du sang poisseux de ce matin et chouchoutant ma cape magique, je m’endormis tôt pour affronter les aventures qui m’attendraient (dès) demain.


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Dernière édition par Willow le Mar 27 Déc 2011 13:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 27 Déc 2011 11:19 
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Quand nous rentrâmes, Mahaut et Liam se prélassaient dans le salon, face à la cheminée. Alex leur adressa un salut amical de la main, et monta à l'étage. Willow devait être également monté. Pour ma part, je voulais saluer la voleuse et le Shaakt avant mon départ. Je m'avançais timidement dans l'ombre, et m'assis en indien sur le tapis.

Tripotant machinalement les franges du tapis, je levai les yeux d'un air penaud, et demandais:

Willow vous l'a dit n'est-ce pas ?

Ils acquiescèrent. Il ne semblaient pas fâchés, mais heureux pour moi. J'affichais alors un gigantesque sourire, pressée de partir, enfin, à l'aventure!

Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi, pour la façon dont vous m'avez acceptée, et pour celle dont vous avez accepté Willow également!
Nous comprenons ta décision, bien des membres de la Maison ne sont pas des membres permanents. Et vous en faites tous les deux partie, revenez quand vous le désirez!
J'ai adoré faire ta connaissance Loys, n'oublie pas de venir me voir quand tu repassera à Kendra-Kar!

Émue, je me levai et sautai dans les bras du Shaakt, j'enroulai mes bras autour de son cou, amicalement.

Je penserai toujours à toi, quand je ferai des dragons fléchés!

J'enlaçais ensuite Mahaut, et me préparais à monter à l'étage. Tandis que j'étais sur le point de monter les escaliers, je me retournai, et ajoutai d'un air taquin:

Prenez soin d'Alex!
Promis!

Me voilà à l'étage. Alex se lavait, son buste nu et mince penché sur la bassine d'eau. Mon cœur battit la chamade à la vision de cette peau lisse et claire.
Je m'accroupis au sol, inspectant le contenu de mon sac. Mes deux dagues, des rubans, quelques potions de soin, des fluides de glace, ma montre à gousset, une amulette... J'y additionnait le joli paquet de nourriture posé sur la commode, par Mahaut sans aucun doute. Quelle jolie attention c'était!

Calmement, j'ouvris deux des fioles de glace et en bus le contenu. Comme d'habitude, au début rien, puis une sensation de froid intense de répandit dans mon corps. Mes organes gelèrent, et mes extrémités fourmillaient. Après quelques minutes, le plus important était passé, et ne subsistait qu'une légère bise glaciale en moi.

Je m'installai confortablement dans le lit aux cotés de mon Kendran, peut-être pour la dernière fois, et cette nuit fut une des plus belles de ma vie.



Par chance, j'étais réveillée à l'aube. Alex dormait encore paisiblement, bras étendus. Je caressais sa peau, tournant en rond autour des quelques grains de beauté. Je l'observais dormir, sa respiration régulière faisant se soulever doucement sa cage thoracique. Je caressais doucement ses cheveux blonds foncé.

Mais il fallait que me je résigne, rester serait me faire souffrir. Je déposai alors un tendre baiser sur les joues, et murmurai à son oreille des promesses de retour et de prudence.

Je t'aime...

Le cœur lourd, j'embarquai mon arc, mon carquois, et posais mon sac sur mon dos. Je jetai un dernier coup d'œil sur cet ange endormi, avant de fermer doucement la porte.

Je me postai alors devant la chambre de Willow, frappai doucement, et l'appelai à voix basse:

Willow... C'est le grand jour, je t'attends dehors.

Je descendis alors sur la pointe des pieds, tant le silence était pesant. Personne n'était encore réveillé, ou rentré. La Maison même semblait dormir, et ne grinçait même plus. J'observais alors une dernière fois le joli salon, avant de m'asseoir à l'extérieur, adossée à la façade.


Enfin, enfin! Le départ était imminent. Malgré ce que je laissais derrière moi pour ne pas renoncer à ce désir d'aventure, j'étais totalement euphorique, pressée, heureuse, avec une légère note de nostalgie dans le coeur.


Fin de la partie 3

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Dernière édition par Loys le Mar 27 Déc 2011 14:48, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 27 Déc 2011 13:25 
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La nuit avait été douce et assez longue pour que je reprenne des forces avant le grand départ. Loys avait toqué à ma porte au petit matin pour me réveiller. Je n’eus aucune difficulté à le faire, impatient de partir et le ventre noué par l’appréhension. Mon corps tout entier en tremblait et je n’eus pu réprimer quelques frissons d’excitation. C’était enfin le grand jour. Moi qui n’aurais jamais cru quitter mon trou de hobbit enfant, me voilà, enfilant mes vêtements et vérifiant une dernière fois mon sac, prêt à partir en terre inconnue, en Imiftil. Je descendis les escaliers dans un silence de plomb que pas même la maison et ses grincements ne trahit. On eut dit qu’elle bénissait notre voyage et le gratifiait d’un silence royal, comme quand les grandes gens font leur apparition en lieu public. D’un calme digne d’un hobbit, je revisitai une dernière fois les pièces qui me séparaient de la porte d’entrée et soucieux de remercier une dernière fois les amis de Loys qui avaient été si braves avec moi, je laissai un mot sur la table :

« Il est des gens qu’on rencontre sous le coup du destin, dont on se méfie puis qu’on aime. Je ne vous connais tous que peu, mais je vous suis reconnaissant de toute votre attention et de votre bonté. La Maison restera un agréable souvenir pour moi. Il n’y a rien de plus à dire, si ce n’est à bientôt.

P.S : Vous serez tous invités à boire le thé chez moi dès mon retour.
»

C’est ainsi que je rejoignis Loys dehors, adossée au mur de la maison, elle aussi excitée par notre imminent départ. Je tripotai ma chemise d’impatience et d’anxiété une dernière fois, et souriant à Loys, je lui signifiai clairement que j’étais prêt. J’allais quitter Nirtim pour de vrai, moi, Willow, « petit hobbit joufflu et naïf » comme on aime à me qualifier, moi l’enfant d’Argak le fermier veuf.

[Fin partie 3]


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Willow, Hobbit, Voleur, Lvl 4

Présent actuellement aux Habitations, Kendra-Kâr.
" « La propriété, c'est le vol » " Proudhon.
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Dernière édition par Willow le Ven 30 Déc 2011 13:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 28 Déc 2011 18:08 
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Au fil des semaines, les courriers reçus par Calimène avaient fini par s’éloigner les uns des autres et le messager qui les livrait ne montrait plus sa mise qu’une fois par lune, au mieux. Initialement prolixe, les dernières lettres envoyées par Victorin étaient marquées par leur sobriété et un sens tout économe de la gestion des mots. Envoyé dans le nord en mission de reconnaissance, le fringuant Capitaine de la garde, bien connu des usagers de la Porte, se confrontait désormais à la rudesse des éléments et le danger permanent. L’importance de la mission – reconnaitre l’état d’anciennes forteresses naines et humaines laissées à l’abandon pour un potentiel réarmement – tranchait terriblement avec les moyens qui lui avaient alloué. Pour ainsi dire, la totalité des hommes partis en sa compagnie étaient ceux qui œuvraient déjà sous sa tutelle et au service de la cité de Kendra-Kâr. Par conséquent, Victorin et ses soldats étant en vadrouille au septentrion, tous les témoins de l’affaire dite des empoisonneurs avaient été évincés de l’entourage de la Dame de la Maison Ligure, la laissant seule face à l’adversité.

Durant les premières semaines, Calimène était restée sur ses gardes. Masquée par des volets croisés, elle consultait régulièrement les allées et venues dans les rues attenantes à sa demeure. Attentive au moindre détail, ses serviteurs avaient élagués les massifs du jardin afin que plus aucune insidieuse créature ne s’y embusque ou qu’un cambrioleur ne s’y tapisse. Lors de ses déplacements, son usage était de se déplacer rapidement jusqu’à son point de chute et de ne rester en dehors de son petit manoir que le temps nécessaire à la bonne gestion de ses affaires. Voir les associés de feu son père, gérer l’intendance de sa maisonnée et rendre visite au temple de Gaia composaient l’essentiel de ses visites et si quelqu’un s’était offusqué de la voir régulièrement ceinte de l’épée du chevalier-sirène, personne n’avait formulé ses remarques à haute voix.

Aucune revanche n’avait toutefois était marquée à l’encontre de l’écuyère. Si les comploteurs pensaient encore à elle leur stratégie semblait désormais de la laisser choir dans l’oubli. Isolée de ses soutiens au sein de la garde et dans l’incapacité d’accéder aux rangs de la noblesse, Calimène vivante était désormais un mal moindre pour leurs projets qu’une Calimène assassinée. Rester dans l’ombre et ne pas attirer l’attention à eux devaient leur paraitre plus important que d’assouvir une vengeance à l’encontre de la jeune femme. Il y aurait d’autres empoisonneurs, d’autres machinations et, Calimène l’espérait, d’autres ressortissants de la cité pour les déjouer.

Malgré l’angoisse de l’attente, rien ne s’était produit ; du moins, jusqu’à maintenant.

D’un mouvement anodin malgré l’affection qu’elle lui portait, Calimène remisa le courrier de Victorin au profit d’une autre missive, non signée. Au toucher, elle gouta à la texture du papier puis en examina la granularité en levant le feuillet vers la fenêtre. Durant quelques instants, elle examina les imperfections de la feuille et ne décela en ce support qu’une qualité somme toute qu’à peine banale. Méthodique, elle porta son attention sur les lettres bien avant d’examiner les mots. Chacune, portée sur le du papier avec la grâce née d’une bonne instruction et d’un usage régulier, indiquait la qualité de son expéditeur. A dire vrai, sans ce détail, Calimène aurait rapidement rejeté la lettre, pensant à une mauvaise plaisanterie tant le sujet le sujet de la lettre était commun : une banale demande de rendez-vous.

Les dehors innocents de la missive provoquaient en Calimène un énervement hors de proportion au vu de l’importance de l’évènement, signe de la tension grandissante qu’elle éprouvait sans s’en être rendue compte jusque là. L’attente d’une frappe ne venant pas ne lui convenant décidément guère, Calimène décida de se rendre au lieu de la convocation à la date fixée, dans deux jours aux jardins de la Bise d’Ynorie. Le lieu, fréquenté par nombre de couples plus ou moins légitimes et d’enfants plus ou moins sages, tenait du point de rendez-vous idyllique. Il était toutefois peu probable qu’un amoureux éperdu – et timide – fasse soudainement son apparition.

Les mains sur le ventre, installée confortablement dans l’un des fauteuils de son petit salon, Calimène souffla longuement. Ses alliés et soutiens étaient dispersés et soudainement le sentiment d’être seule et vulnérable l’assaillit de toute sa splendeur.

Elle était seule, sans amis et sans alliés.

Il lui fallait s’entourer d’êtres puissants, fidèles et serviables. Des compagnons qui la soutiendraient dans l’adversité et qui ne l’abandonneraient face à nulle charge ennemie. Elle dodelina de la tête, son corps accordant à ses pensées un crédit palpable.

« Bref… » Grinça-t-elle en se redressant.

« En premier lieu, un cheval fera l’affaire » dit-elle en ajustant son veston, pensive.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 9 Jan 2012 17:28 
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Une légère brise fit un instant frissonner les vaporeux voilages. Ils rendaient l’aube évanescente, d’une pâleur bleutée quand, par l’embrasure des fenêtres, on pouvait apercevoir un ciel aux nuances dorées. Le frais aquilon caressa les tentures plus lourdes, sans point les animer cependant, toutes de velours épais et chaud pour habiller le printemps aux frimas passagers. Et là était la même bataille, comme la bise froide s’encanaillait auprès de la chaleur des candélabres vacillants, ainsi la lumière douce aux éclats de joaillerie se mêlait dans une rixe charnelle – un pugilat à mort – à la sensuelle obscurité de la nuit qui ne voulait s’effacer.

La clarté de ce matinal crépuscule venait révéler, languissante valse aux accents de cauchemar, les étoiles mercuriennes qui piquetaient le psyché en quelques endroits de son pourtour, au contact même de la feuille d’or délicatement ciselée qui en était le listel. Mouchetures comme des nuages, sublimées dans l’œil qui s’y voyait confondu – de cette même couleur létale, perle d’iris noyée dans l’infini – elles ne pouvaient toutefois taire la beauté de celle dont le reflet n’était que hâve portrait. Perdue dans de poudreuses volutes, elles qui savent si bien saturer l’atmosphère de leur opalescence, recelée à ses propres yeux par les jeux du contre-jour, devinée seulement par un œil extérieur qui n’en eût discerné que la silhouette : une divinité peut-être ? Ou une âme mortelle qu’il plût aux dieux d’éveiller en un corps sculptural…

Blanche était sa main, elle dont les doigts agiles dispensaient caresses et parfums en indolents lacis sur sa gorge de neige – lactescente elle-même, et par la couleur, et par le toucher, car nulle peau ne savait être plus veloutée. D’albâtre l’épaule, dont le grain satiné laissait augurer des tendresses en nombre, qui faisait un jouet des miroitements incessants de l’aube et de la nuit – rotonde pure comme décor pour l’étreinte amoureuse des ors et des ombres, rosace diamantine appelant le grenat des tentures et l’azur de l’aurore, lac sous la lune qui voit s’éveiller dans l’envol le plumage des cygnes. Et, dans le clair-obscur, la gaze qui se voulait vêture n’en était pas moins une alarme pour les yeux. Innocemment diaphane, en effet, elle révélait mieux que celait les graciles arabesques marquées dans le creux de la taille, la rondeur engageante des hanches, le galbe altier de la gorge – idéal de beauté à peine étouffé par la cataracte ambrée d’une chevelure de miel, ondulant languissamment jusque dans le creux qui ombrageait ses reins, dans cette même union lascive de l’empyrée en ténèbres et du firmament en plein jour.


*


Avec une paresse de chatte, Rêve esquissa sur ses lèvres ourlées le trait qui parferait son masque. Elle peignit sa peau, comme l’on peint une toile, d’un intense rouge d’émail.

Comme chaque jour.

Comme chaque jour, elle avait lustré cette armure qui était seule sienne, et comme chaque jour, elle s’était fait une arme de ses charmes sans frein. Le fard sur son œil ? Qu’il lui fût un haubert. Le rose de ses joues ? Qu’il lui fît un pourpoint. Les effluves ointes sur les versants de son cou ? Qu’elles se mussent en pique pour affliger l’ennemi en tourmentes délicieuses… Car rien ne la sauverait que cela.

Bien des jours avaient passé depuis que la ville blanche lui était un logis, et la bise aurorale pénétrait sa mémoire de fantasques réminiscences. Des semaines – ou des mois, peut-être. Qui aurait su dire combien de temps, réellement ? Seuls les frémissements de sa peau sous la caresse de l’aquilon gardaient en eux le souvenir d’un hiver, tout entier écoulé dans les murs de Kendra-Kâr, quand son esprit, lui, se lassait de compter. Et un jour après l’autre, elle avait lacé un corset, un jour après l’autre, elle avait noué les rubans de ses bas, un jour après l’autre, elle avait fait rouler les perles dans le creux de son cou. Elle avait passé la pelisse, et avait offert aux ardeurs des vents glacés son corps fragile. Comment avait-elle rencontré le Chevalier ? De cela même, elle n’était plus très sûre. Mais il lui fit chez lui gîte et couvert, et de longs jours alors avait-elle passés sous le regard furieux de Madame, qui avait dû céder à regret la place de son lit. Que lui importait, vraiment, la complexion terrible d’une femme, quand elle pouvait jouir d’un toit, quand elle pouvait entrer en quête, et un jour après l’autre sillonner les ruelles blanches à l’affût de ces Gens de la Rose qui lui faisaient défaut ! Car si aucun jour ne s’était écoulé sans qu’elle poudrât son teint, aucun non plus ne fût sans une pensée d’elle pour sa douce Satin, en proie toujours – elle en avait la prescience – aux épines d’un mal qui ne s’endormait pas.

Et aujourd’hui de même, elle se glisserait dans les rues et rentrerait au soir.

(C’est l’heure.)

Encore une journée à arpenter la ville.

(C’est l’heure.)

Comme chaque jour…

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2012 20:25 
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Lorsque tu te réveillas - une trentaine de minutes plus tard - tu te trouves dans une grande pièce ou se trouve un espace entouré de barreaux, l'espace ou tu te trouves. Hyros n'est pas dans la pièce, tu as tout ton équipement. Il n'y a qu'une porte qui permette d'entrer ou de sortir de cet espace.
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De l'autre côté de ce mur se trouve une personne, un elfe équipé d'une épée et à la parfaite musculature. Un shaakt, un ennemi des sindeldi. Sa main gauche luit d'une étrange lumière, rien de bien rassurant.

- "Tu te réveilles enfin, tu as la tête dure ma parole !"

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 26 Fév 2012 13:00 
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Tout se passe très vite ! Je ne comprends pas ce qui se passe. Je me souviens de voir l’homme encapuchonné opiner du chef par rapport à ma réponse avant que le noir total envahisse ma vision et qu’un violent coup au niveau de la nuque ne vienne me plonger dans l’inconscient.

***

Je reprends doucement connaissance. Je ne sais pas où je me trouve et ma tête est affreusement douloureuse. Tout ce que je sais c’est qu’Hyros et moi sommes bien tombés dans un piège. Je m’en veux terriblement, je n’ai pas été assez prudente, je n’ai pas pris le temps d’évaluer au mieux la situation. Mais quelle idiote !!! Je me redresse péniblement et l’horreur de ma situation m’apparaît.

Je me trouve derrière des barreaux, comme une prisonnière. Je ne sais combien de temps s’est écoulé depuis que l’on m’a assommé près du temple de Thimoros. L’espace dans lequel je me trouve est immense, cependant il manque quelqu’un. Hyros. Il n’est pas avec moi, je suis seule au milieu de cet espace. Sithi je t’en prie, veille sur mon ami ! Je suis surprise de constater que je suis toute équipée. Mon épée est prête à servir, mais je ne vois pas à quoi cela va me servir contre des barreaux. Je n’aperçois qu’une porte dans la pièce et à côté d’elle, mon plus gros problème.

Mon corps est prit de répulsion lorsque je vois à qui j’ai à faire. Malgré une musculature impressionnante, je me trouve devant un shaakt. Je hais ces elfes prétentieux et qui ne vénèrent que le mal ! Sa longue chevelure blanche est en total contraste avec sa peau noire et ses yeux sont d’un rouge perçant. Un frisson me parcourt l’échine lorsque j’aperçois, non pas son épée, mais la lueur qui brille dans son autre main. Qu’est-ce que cela ? De la magie ? Oh non, par Yuimen, pas ça ! La peur s’empare de moi lorsqu’il s’adresse à moi d’une voix froide. Visiblement, je l’ai fait attendre. Je me lève, encore chancelante.


"Qu’est-ce que vous me voulez ? Et où est mon ami !? Répondez !"

La rage brûle en moi.

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Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




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