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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 13 Déc 2015 01:45 
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La situation prenait un tour qui réjouissait Therion. De la chasse et du sang ! Et Celle-Qui-Se-Bat-Bien prouvait encore une fois qu’elle était une prédatrice redoutable, en faisant sauter la tête de l’un de chefs, le gros, le massif. La caboche roula jusqu’aux pattes du liykor, qui se contenta de l’ôter de son chemin d’un coup négligeant. Tout son esprit était concentré sur la manière dont maintenir les évènements à son avantage. Les garzoks se comportaient comme se comportaient tous les lapins de leur race, incapables de bouger sous le coup de la surprise, encore moins quand un chef y passait, alors que c’était l’occasion rêvée. Therion voyait là une occasion de pousser l’avantage, de profiter de la masse… Mais pas eux. Et cela ne le chagrinait nullement. S’il devait y avoir un mouvement de troupe dans sa direction, il comptait bien l’enrayer d’une manière ou d’une autre.

(Pour briser toute ces tiges, ces pattes fragiles, il faut du lourd, du très lourd…)

Ses armes étaient redoutables bien maniées, mais il ne fallait pas mettre à bas un adversaire, juste tenir en respect une bande de pleutres qui préféraient reculer de trois pas pour laisser le type devant se prendre le fer dans les tripes.

(Pas fondre sur sa proie et la saigner… Mais disperser cette meute faible, comme un brok’nud qui charge les chiens sauvages de toute sa masse…)

Oui, quelque chose d’aussi lourd et massif que le cadavre qui gisait maintenant au sol, décapité. Quelque chose comme sa hache. Rengainant la lames et repassant la hache à la boucle de cuir de sa ceinture d’un geste machinal, Therion fondit dans un même mouvement vers la hache, dont il s’empara. Aussitôt il fit prendre l’air au fer, dans un arc de cercle menaçant vers l’arrière afin de bien faire comprendre à la piétaille que le premier qui s’approcherait jouerait sa peau, pour se donner une idée de la prise en main et de la maniabilité de l’armée. Puis il adopta une posture de combat, prêt à frapper dans la direction de la panthère suivant comment les choses tourneraient, et à rater avec assurance son coup pour mieux esquinter le chef survivant.

Et comme il avait souvenir de la manière dont les chefs garzoks traitaient leurs subordonnés à Omyre, il ajouta pour la forme dans le dialecte des peaux vertes.

"Le premier qui touche ma proie, je le tue."


(((Récupération de la hache de bataille du mort.)))

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La faim chasse le loup du bois...


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 19 Déc 2015 18:49 
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Andel’Ys – Campement de l’armée.

Astinor : réussite. Apprentissage validé.

    Dehors, les chevaux avec lesquels étaient arrivés Kiyoheïki et la Reine d’Argentar avaient été mis un peu à l’écart de cette scène de duel qui dérapait, et pas qu’un peu, entre Therion et Astinor. Ils étaient maintenus par un humain plutôt jeune, au regard vide et aux habits loqueteux. Un esclave, sans doute, dont la passion évidente pour la race équine se lisait sur l’attention qu’il prêtait aux deux animaux, leur flattant l’encolure sans se soucier réellement du spectacle, hormis pour s’assurer qu’il n’effraie pas les deux nobles animaux. Dans cette armée, il n’était certainement pas palefrenier. Tout juste de la chair à canon, de celle qui périrait en première ligne lorsque le glas de la bataille sonnerait.

    Mais entre le jeune ynorien semi-elfe et sa monture provisoire, un curieux combat inattendu : Astinor, virevoltant à travers les cadres de l’armée, venait de lancer une attaque sur le second de Naral Shaam, ce Sire Gurfelion à la peau si pâle. La tranche de l’arme de la panthère vint frapper la tempe de l’homme sans qu’il puisse s’en défendre. Le coup était préparé : le choc, bien que rude, ne perça pas la peau, ni ne défonça le crâne. Un coup pour assommer… Qui assomma, instantanément, la victime. Le chevalier en armure tomba en arrière dans un bruit de métal, manquant d’emporter Kiyoheïki avec lui dans sa chute.

    Therion, qui avait saisi la hache du général orque défunt, fit hésiter les troupes autour. Une hésitation qui permit à Astinor de bondir, une fois son coup porté, à travers cette foule compacte. Elle parvint, non sans mal, à s’en arracher, fuyant désormais la scène à travers un camp mis en alerte. Le temps qu’ils se ressaisissent, elle était déjà passé outre l’attroupement. Mais alors, celui-ci se tourna comme d’un seul homme vers elle, sans écouter réellement les conseils du lupin, pour se lancer à sa poursuite. Ils n’étaient pas d’une grande intelligence, mais au moins avaient-ils compris cela : deux chefs étaient tombés, et leur meurtrière était en fuite. Celui qui en ramènerait la tête se verrait promus, sans aucun doute. Car ainsi fonctionnait la hiérarchie de l’armée d’Oaxaca, récompensant les méritants.

    Il n’en demeura pas moins que Naral Shaam lui-même sortit de la tente de commandement, passant au-dessus du corps du chevalier assommé pour planter son regard d’améthyste dans celui de Therion après avoir parcouru celui de ses trois gradés défaits, deux morts et un assommé.

    « Vous avez failli à mon ordre, Therion du Serpent. J’en attendais mieux de la part d’un Liykor noir. On dit les vôtres d’une efficacité sans pareil. Seriez-vous la honte de votre clan ? »

    Il jeta un regard vers la panthère qui fuyait.

    « Suivez-la. Et ne revenez qu’avec sa tête, ou c’est la vôtre que vous perdrez. Il sera fi de la compagnie du Serpent, ainsi. »

[Lothindil : 0,5 (post) + 1 (apprentissage de CC) + 0,5 (KO de Gurfelion). Mot : 1XP. - Galvardine.
Therion : 0,5 (post) + 0,5 (ramassage de l'arme) + 0,5 (trouble des troupes). Mot : 0. - Lemnisque.
Kiyoheïko : 0,5 (post). Mot : 1XP. - Lides.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mer 23 Déc 2015 14:20 
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À peine ai-je compris ce qui se passe dehors que l'événement s'intensifie. Astinor lutte, et d'un coup bien placé contre la tempe d'un adversaire, fait choir ce dernier dans ma direction. Son poids frôle ma tenue et le gradé refusé par le Seigneur Naral Shaam plus tôt chute assommé à mes pieds. Tout se passe ensuite très vite. Les garzoks entourant la panthère se mettent à la suivre alors que celle-ci se fraie un passage à travers le camp. L'agitation est telle que le Dragon émerge finalement de sa tente, et ne se prive pas pour sermonner le liykor. Je n'écoute que d'une oreille, ayant mes propres priorités.

Je sais que j'aurais sans doute pu user de magie, mais je ne regrette pas de ne pas être intervenu. Moins le Dragon aura foi en ses subalternes, mieux notre plan se déroulera. Et à voir le chaos se répandre dans le camp alors qu'Astinor fuit, nul doute que ce n'est pas la discipline militaire ynorienne qui régit ces troupes. Et cette perspective me rassure un peu.

Contournant le corps de l'inconscient à peau pâle, je me dirige vers les chevaux sans perdre de temps. À leurs côtés, un humain dont la pauvre apparence ne me rappelle que trop de souvenirs d'Omyre. Ses habits n'en ont que le nom, et hormis le soin qu'il apporte aux chevaux, rien ne semble le destiner à être ici.

"L'apparence d'un palefrenier, le destin typique d'un membre des lides."

En temps normal, j'aurais sans doute tenté de le tirer de cette situation, mais là... Même si je l'emmenais avec moi chez les Pâles, je risquerais surtout d'être taxé de voleur par les troupes du Seigneur Naral Shaam voire lui-même. même si je doute qu'il puisse reconnaitre le visage de chaque esclave présent. Compromettre le plan pour une vie... Ce n'est pas envisageable, quand bien même mon cœur de croyant en Gaïa me hurle d'agir. Peu à peu, la frustration liée à l'impuissance de faire à mon gré s'insinue dans mon cœur.

Je me contente de m'approcher de la monture qui m'a amené, et m'adresse à l'humain.

"Je reprends cette monture. Je vous laisse la garde de l'autre. Veillez sur elle. C'est celle d'une Reine."

Il me faut regagner la cité au plus vite afin de préparer la garnison. J'espère que le Seigneur Astidenix est encore là, car sans la Reine pour faire office de gouverneur, je doute que les gardes acceptent de se plier aux exigences de l'envahisseur.



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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mer 23 Déc 2015 22:13 
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Le coup d'Astinor était précis, je commence à comprendre pourquoi Yuimen lui a confié ma vie. Sa fougue et sa vitesse sont dangereuses, sa puissance et sa précision en font une arme extrêmement redoutable. Le plat de la lame de cristal heurte la tête du Sire pâle qui s'effondre, quasiment sur Kyioheiki qui sort de la tente du dragon. Ce signal est celui que j'attendais, il est plus que temps que je me sauve de ce camp. Les négociations sont manifestement finies et l'autre tafiole mauve ne saurait tarder à sortir pour voir l'état déplorable dans lequel j'ai laissé son état-major; et franchement, je préfèrerais être loin de lui quand sa colère se déclenchera.

D'un saut puissant, s'appuyant sur la tête d'un Garzok voulant ma peau, Astinor s'envole au-dessus de la foule. Elle atterrit sur la tronche d'un autre sous-fifre et esquive de justesse une lame en hauteur, visant à trancher notre mollet poilu. Un coup d'épée, suivie d'une parade rapide du bracelet de protection nous permet de poser les pattes au sol, pour bondir à nouveau au-dessus de la gueule surprise d'un énorme Garzok qui vient de se prendre la main d'Astinor dans la face. Un adversaire tente vainement de nous arrêter, s'agrippant à notre botte, et se prenant l'autre dans le nez, dans un craquement affreux. Un sekteg retardataire, à l'arrière de la foule se dresse, vaillant, son poignard à la main. Astinor prend le pari de le laisser la blesser, la coupure à la cuisse est très superficielle, mais permet à la panthère de ranger son épée... pour mieux attraper le vulgaire gobelin et le balancer sur la foule en colère derrière.

Il est plus que temps de courir et de fuir, droit vers la forêt. Mais Astinor n'est pas du genre à abandonner la possibilité de mettre encore un peu plus de boxon dans un camp déjà bien désorganisé. Elle dégaine son kriss noir et, sans cesser de courir, cherche à trancher un maximum de cordes qu'elle croise : tendeurs retenant les tentes, ficelles servant à construire les râteliers d'armes ou celles des casseroles sur les feux de camps; ainsi que, pourquoi pas, celles du tour de l'enclos aux montures, voire des cordes d'arbalètes, d'engins de sièges, ou n'importe quel autre cordage qui passerait à proximité de la lame ondulée de la panthère.

Astinor m'étonne d'ailleurs, n'hésitant pas à longer les tentes en courant, à changer brusquement de direction,... Tout est bon pour éviter les flèches, et trouver encore plus de cordes à trancher !


(((Astinor s'enfuit en direction de la forêt, en zigzaguant à travers le camp, tout en coupant tout ce qu'elle trouve comme cordes ou assimilées. Elle s'acharne pas sur un cordage qui résiste, mais elle laisse le fil de sa lame courir partout où elle peut.)))

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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 27 Déc 2015 12:08 
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Andel’Ys – Campement de l’armée.

    Kiyoheïki alla sans peine chercher son canasson, et le jeune esclave baissa les yeux et le salua de la tête lorsqu’il lui commanda de prendre soin de celui de la Reine. Il sortit sans peine du campement nombreux, et galopa en une dizaine de minutes à peine jusqu’à la cité d’Andel’Ys, où les portes lui furent ouvertes sans une once d’hésitation. Le gros des troupes était près de la porte, prêt à partir, sous les ordres du gouverneur de la cité, Astidenix. Le dirigeant, aux côtés de son fils rétabli, s’adressa à KiyoheÏki lorsqu’il s’avança vers lui.

    « Quelle est la situation, là-bas ? Où est la Reine d’Argentar ? »

    Les visages de la soldatesque étaient inquiets, bien qu’aucun ne défaillirait d’ici la bataille. Car ce peuple était ainsi. Un peuple de pêcheurs-guerriers valeureux.

    Dans le campement, c’était le branlebas de combat. Therion n’eut guère l’occasion de se lancer à corps perdu dans la poursuite de Lothindil : l fut bousculé de toutes parts par les orques avides de récompenses, les humains voulant montrer leur vaillance à leurs frères verts, et les esclaves espérant leur liberté rendue s’ils tuaient la bête qui s’enfuyait.

    Astinor, rapide et agile, se faufilait rapidement entre les tentes, laissant glisser sa lame pour couper ce qu’elle pouvait couper. Les tendeurs des tentes étaient trop épais et solides pour les trancher sans s’y attarder, mais au moins les fragilisa-t-elle. Elle réussit à distancer un peu ses poursuivants, faisant choir un auvent sur sa route sur un feu de camp, ce qui l’embrasa et coupa la voie à la horde qui la suivait. Quelques secondes de répit nécessaires : les orques étaient des bons coureurs. (Suite dans la forêt de Jollarsyth.)

[Lothindil : 0,5 (post) + 0,5 (tentative de chaos) + 2 (XP de Nowel). Mot : 0. - étoile.
Kiyo : 0,5 (post) + 2 (XP de Nowel). Mot : 1XP. - paix.
Therion : 2 (XP de Nowel). - fête.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 27 Déc 2015 20:00 
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En une dizaine de minutes à peine, j'ai rallié la cité des Pâles. Les portes me sont ouvertes et je tombe rapidement sur le Gouverneur Astidenix ainsi que son fils, et le gros des hommes. Les visages sont tous tournés dans ma direction, et le dirigeant de la cité ne met pas longtemps pour m'interroger. Je me doutais que la situation serait inconfortable, mais revenir seul ajoute un poids supplémentaire sur mes épaules.

Je demeure momentanément sur ma monture, pour que tous les présents m'entendent aussi bien que possible. Toutefois, ignorant si le Gouverneur a mis son enfant au fait du plan, je prends quelques précautions.

"Le Dragon, en vérité un elfe du nom de Naral Shaam, a accepté notre proposition. Mais pour appuyer cette offre de paix et le conforter dans son sentiment de victoire... La Reine a offert de demeurer son otage, afin de garantir le respect de notre part du marché. "

Pour préserver l'honneur de Sheeala d'Argentar, je préfère taire le traitement humiliant qu'elle a subi aux mains du Seigneur mauve. Sa détermination et sa bravoure malgré la situation sont tout ce dont le peuple Pâle a réellement besoin. Je souffle lentement, tentant au mieux de masquer le sentiment affreux que je ressens en cet instant. Devoir annoncer une telle chose ne me plait pas. Gaïa m'en soit témoin, j'aurais préféré que nos places aient été échangées. Mais je ne suis qu'un milicien et elle une Reine.

Je clos les yeux, marque une pause puis reprends.

"Ils sont nombreux, mais mal organisés et surtout désunis. Ils courent après les opportunités de promotion tels une horde d'animaux affamés tournant autour d'une proie. Et s'appuient apparemment sur une main-d’œuvre d'esclaves. Leur armée vient de perdre un commandant, et les meneurs restants ne semblent pas avoir la faveur du Dragon. Mais le plus important est qu'il est persuadé de sa victoire."

Nouvelle pause, le temps que mes paroles soient reçues, puis je m'attaque aux directives concrètes.

"Il attend de trouver la cité portes ouvertes en fin de journée, et que la garnison soit désarmée et accueillante. Visiblement, il prévoit de faire... Ripailles... Dans les murs, après le démantèlement de leur camp. Étrangement, il m'y a également convié."

J'ignore pourquoi le Dragon m'a invité à sa table. Il est pourtant assez intelligent pour savoir que je suis ynorien donc son adversaire direct. Redouterait-il un quelconque empoisonnement ou traquenard ? Toutefois, c'est là une chance pour moi. Pour nous. Peut-être pas pour agir dans l'immédiat, mais pour surveiller ses faits et gestes au sein de la cité, et choisir le moment adéquat pour frapper. Il est trop tôt pour penser aux renforts Pâles. Il nous faut gagner du temps. Quelques jours peut-être. Et si le Capitaine Hirotoshi rencontré plus tôt arrive rapidement à la colonie, cela leur accordera un délai de plus pour se préparer. Mais une chose est certaine : lorsque bataille il y aura en Andel'Ys, je me tiendrai aux côtés des Pâles. Je n'ai pas oublié la parole donnée à la Reine.

Mais pour l'heure, il y a bien plus important à envisager. Un détail me gêne grandement et je prends le parti de l'évoquer.

"Cependant, je n'avais pas prévu de revenir seul. La situation est complexe. Si vous êtes sur le départ, qui se tiendra à la tête d'Andel'Ys quand se présentera le Dragon ?"

Le Gouverneur se doit de rallier les troupes à couvert pour les informer et les organiser, et son fils me semble trop prompt à s'emporter pour diriger une cité. Existe-t-il un dignitaire apte à prendre la relève ?




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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Lun 28 Déc 2015 14:55 
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Celle Qui Se Bat Bien parvint à fuir, en continuant à infliger de lourds dégâts au camp des garzoks. Therion en ressentait une vive satisfaction, notamment à constater que tous ces chefs ne valaient pas plus que la piétaille face à son alliée de circonstance. Il commençait à avoir la hache solidement en main, et pensait déjà aux dégâts qu’il allait pouvoir infliger avec à qui se mettrait en travers de la route.

Peut-être alerté par l’agitation dans le camp, ou bien en ayant fini avec ses affaires, le chef des chefs, qui avait donné l’ordre au liykor d’en finir avec Astinor, ressortit à son tour de la tente, pour tancer le lupin. D’abord pour lui signifier qu’il était la honte de son clan ; puis qu’il devrait ramener la tête de la panthère au risque de perdre la sienne. Parce qu’un prédateur doit savoir se contrôler, le chasseur ainsi rappelé à l’ordre retint un grognement de mépris derrière ses dents.

(Mon clan ? Quel clan ? Ce n’est qu’aux yeux du Père et de la Mère que je dois me distinguer par ma force et mes chasses… Et celle-ci ne fait que commencer. Les menaces, le clan, les Serpents, ne sont que des vents de bouche dans la tourmente. Parle, parle, donne des ordres, tu finiras comme ces cadavres là, de ceux qui donnent les ordres.)

Au lieu d’exprimer tout haut ce qu’il pense tout bas, il se contenta de résister à la bousculade des garzoks se précipitant à la poursuite de la femme-panthère, pour garder contenance et aller ramasser la main tranchée, qu’il jeta aux pieds de l’homme aux cheveux violets.

« En attenant sa tête, voilà une de ses mains. Plus que ceux-là ont pu prélever. Je m’occupe du reste. Ca va être sa fête. »

Suivre la piste allait s’avérer aisé. Sans doute Astinor seule aurait-elle pu dissimuler sa trace, mais son passage dans le camp, talonnée qu’elle était par la troupe garzoke, ressemblait à une longue saignée d’agitation. Sur les talons des guerriers avides de renommée, Therion s’élança, bien décidé à étrenner sa nouvelle hache sur le dos des trainards qui avaient osé prendre à la légère sa menace.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 3 Jan 2016 13:23 
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Andel’Ys – Campement de l’armée.

    Naral n’eut qu’un regard dédaigneux pour la main que Therion lui lança aux pieds. Il le laissa filer sans un commentaire. (Suite dans la forêt d’Emeraude.).

Andel’Ys – Entrée de la cité.

    Le gouverneur était toute ouïe face aux propos de Kiyoheïki. Grave, il opinait du chef sans sembler se satisfaire de ces réponses. Seok eut sans doute voulu commenter plus avant les propos du milicien, à le voir trépigner de colère derrière son paternel, mais ce dernier l’avait sans doute muselé de plusieurs remarques acerbe sur son comportement face aux troupes. Aux nouvelles des projets de Naral, le gouverneur peina à se retenir un commentaire soufflé :

    « Il veut faire ripaille… Maudit serpent, il se moque de nous. »

    Lorsque Kiyoheïki releva le problème de la tête de la cité, le vieux guerrier soupira de plus belle.

    « Je ne peux laisser mon fils prendre cette position, ni moi-même abandonner les troupes. Nous avons besoin de nos meilleurs guerriers dehors, et il profiterait de l’occasion pour nous affaiblir davantage en exécutant les personnalités trop fortes qui se présenteraient à la tête de la ville. »

    Un guerrier s’avança alors. Il était armé d’un arc et d’un carquois, et portait un casque étrange sur la tête, ainsi qu’une épée au fourreau.

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    « Je m’en chargerai. Je n’attends plus guère de la vie que la mort de cet être, et je suis conscient qu’il ne pourra mourir que si le plan secret que vous avez évoqué fonctionne. Je vous délèguerai, seigneur, si vous m’y autorisez. »

    Astidenix le regarda en plissant les yeux.

    « Gayit… Ta sagesse et ton courage t’honorent. Puissent tes actes venger le souvenir de ton frère mort pour le Royaume. »

    Il se tourna ensuite vers Kiyoheïki.

    « Nous devons partir, maintenant. Une fois que nous serons partis, Gayit prendra la tête de la cité. Expliquez-lui tout. Il est sage et sensé. Dites-lui quoi faire pour que le plan fonctionne au mieux. »

    Il n’attendit guère la réponse du milicien, et prit sans plus tarder la tête de ses troupes, qu’il mena à la porte nord de la cité pour qu’ils en sortent et trouvent au plus vite le couvert de la forêt d’Emeraude. À son départ, l’archer se tourna vers le semi elfe, interrogatif. Il attendait ses ordres. Le soir ne tarderait plus.

[Therion : 0,5 (post). Mot : 1XP.
Kiyoheïki : 0,5 (post) + 0,5 (conscience de la situation). Mot : 1XP. - Enrayure.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mer 6 Jan 2016 14:05 
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Le Seigneur Astidenix est visiblement contrarié par tout ce que je lui apprends, et blessé aussi de la légèreté du Dragon. Il confirme cependant mes craintes. Ni lui ni son fils ne seront présents dans la cité, tout comme les plus valeureux des Hommes, car toute personnalité trop forte risquerait d'être exécutée. Pour l'exemple. J'acquiesce lentement, concerné par le problème de la régence du lieu, quand un guerrier s'avance. Casque étrange, épée et arc, il prend la parole sans ciller. Ce qu'il dit me chagrine. Il prétend ne plus attendre de la vie que le trépas du Dragon, chose qui m'incite à penser que quelque chose a du se produire entre eux.

Mais le plus important est qu'il se porte volontaire pour demeurer à la tête d'Andel'Ys. Le Seigneur Gayit semble avoir perdu son frère, mais nul ne précise dans quelles circonstances. Je mets enfin pied à terre alors que les troupes menées par le Gouverneur partent. Celui qui le remplace me regarde avec attention, et un bref coup d'oeil au ciel m'apprend que le soir va rapidement arriver.

Je rends son regard à l'archer et préfère éclaircir un point avant tout. Je ne veux pas que son esprit soit embrumé par le fait que je sois étranger. La soudaine brutalité du fils d'Astidenix m'a suffi.

" Ser... Seigneur Gayit. Avant toute chose, je veux que vous sachiez que je suis du côté des vôtres. Quand bien même je donnerais l'illusion de soutenir le Dragon, il n'en est rien. Cela fait partie du plan. Lui faire croire qu'il a gagné et que nul ici n'est de taille à s'interposer."

Je marque un léger temps d'arrêt puis reprends.

"Il s'attend à plusieurs choses. Les portes ouvertes, une garnison désarmée et accueillante, et apparemment un repas conséquent. Commençons par ce dernier point. Il va sans doute falloir mobiliser des cuisiniers et des vivres en bon nombre. J'ignore combien... D'invités... seront exactement présents pour faire... Ripaille."

Rien à faire, le mot me laisse un arrière-goût certain.

"Si je me base sur l'apparence de sa tente, le Dragon ne sera pas du genre à manger à la table de ses troupes. D'autant que Sa Majesté doit l'accompagner. Je doute qu'il soit gêné à l'idée que ses forces demeurent sur la place de la ville. Avez-vous idée d'une salle pour le recevoir, ainsi que quelques-uns de ses gradés et la Reine ?"

Le Dragon me semble être un elfe plutôt raffiné comparé à ses hommes. Je ne pense pas me tromper en songeant qu'il se verra conforté dans sa supériorité, si lui sont faits les honneurs siégeant à un invité de marque. Partir en campagne n'est déjà pas simple, mais le faire entouré de garzoks violents et bruyants, eux aussi poussés par la perspective d'une montée en grade, me fait presque éprouver un semblant de compassion pour lui.

Presque, car il est ennemi de mon peuple par ses actes. J'aimerais toutefois comprendre ce qui le motive. L'ambition, certes, mais Oaxaca n'est pas la seule à pouvoir offrir des opportunités de ce genre. S'il avait été du côté de l'Ynorie, nul doute qu'il aurait été traité en héros. Même par mon peuple pourtant difficile à impressionner. C'est à se demander comment la Demie-Déesse parvient à s'entourer d'êtres aussi puissants, alors qu'il nous faut lutter quotidiennement pour trouver le moindre appui. Et surtout le conserver.

Je secoue légèrement la tête, chassant ces idées vivement. Quand bien même le voir changer d'obédience pour nous épauler est un rêve que j'aimerais poursuivre, il y a bien plus urgent à faire.



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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 10 Jan 2016 11:31 
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Andel’Ys – Grand’Place.

    Alors qu’ils parlaient, Gayit et Koyoheïki s’avancèrent vers le centre de la cité fortifiée des Hommes Pâles, rejoignant cette morne place cernée des bâtiments importants.

    « N’ayez crainte : si vous avez la confiance de la Reine d’Argentar et du Seigneur Astidenix, vous avez la mienne. Je comprends le rôle que vous devrez jouer ce soir. »

    Déjà, aux alentours, les Hommes Pâles s’activaient à dresser des tables à même la place, l’emplissant de meubles afin de pouvoir y accueillir le plus de monde possible. Ici ne seront que les plus éminents de l’armée, et leurs invités : l’état-major, la Reine, Kiyo et Gayit seront de la partie. Une table fut installée sur l’estrade servant habituellement aux exécutions. Le bois en était tâché de sang séché mais… ça ferait illusion. De là, Naral Shaam pourrait dominer. Près de trois cent convives pourraient, selon un bref aperçu, être accueillis là. Les chefs de compagnies et leurs escortes directes. Les esclaves, eux, iraient se faire voir ailleurs. Ils établiraient sûrement un campement à l’extérieur des murs, là où les dignitaires investiraient sans doute les habitations des Hommes Pâles pour s’installer.

    Gayit, comme pour être sûr d’avoir bien compris, répétait les paroles du milicien :

    « Portes ouvertes, bon accueil et repas. Espérons qu’ils aiment le poisson. Cela conviendra-t-il ? »

    Spécialité des pêcheurs qu’ils étaient le poisson allait pleuvoir, ce soir.

    « Quelle plaie que ce banquet n’ait pas été prévu plus tôt, nous aurions pu amener des poisons somnifères de Treeof pour nous faciliter la tâche. Dites-moi, ser, nos troupes attaqueront-elles cette nuit ? De quelle manière ? »

    Le soir tombait, à mesure que les préparations battaient leur plein. Alors que tout s’organisait, le bruit d’une corne retentit, sur les murs de la cité : l’armée ennemie était en marche. Gayit opina gravement du chef.

    « Ils arrivent. Allons les accueillir. Sauf si vous voyez d’autres détails de dernière minute à régler ? »

    Ils n’avaient plus droit à l’erreur, désormais. Et le semi-elfe était bien seul, pour assumer tout ça.

[Kiyo : 0,5 (post) + 0,5 (préparation). Mot : 0. - odalisque.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mar 12 Jan 2016 12:25 
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À la suite du Seigneur Gayit, et tout en avançant dans la cité, je l'entends se montrer compréhensif quant à ma position. Autour de nous, sur la place de la ville, les Pâles dressent des tables. Nombreuses. Très. Bien trop. Si elles sont toutes prises, près de trois cents têtes peuvent y loger. L'un des meubles est installé sur une estrade sombrement décorée de sang séché. La vision me fait frissonner un court instant, tant j'ai la sensation d'y deviner une prémonition. Mais je me reprends vite. Si je doute, alors oui, tout sera perdu. Au moins, le Dragon sera en hauteur. Sauf que si le banquet se tient là, et que le Seigneur Naral Shaam se sent en danger, il n'y a aucun toit pour le retenir.

Attentif, j'opine au menu et écoute mon interlocuteur déplorer l'absence de poisons somnifères. J'acquiesce avant de penser à quelque chose, au moment où je devine les Pâles préparer la boisson. J'attrape dans ma sacoche la fiole de substance médicinale, de morphine, et l'observe un moment.

"Je n'ai pas de somnifères, mais j'ai ceci. Une dose suffit à calmer les douleurs les plus intenses, mais elle est si puissante qu'elle plonge la personne, même un adulte bien bâti, dans une sorte de coma. Pendant une bonne heure."

L'idéal aurait été d'en faire prendre au Dragon, mais je suis assez sage pour savoir qu'il ne goûtera probablement rien sans qu'un des nôtres le fasse en premier. Et sans doute la Reine, juste par sécurité.

"Nous pouvons séparer des lots d'outres ou d'amphores. Le premier, servi d'abord, avec une boisson normale afin d'endormir leur méfiance. La suivante avec une solution diluée dedans. La médecine perdra sans doute beaucoup d'efficacité, mais elle peut induire un fort état de somnolence. Rien d'anormal après un repas conséquent en fin de journée, même pour des garzoks."

Du moins, je m'efforce d'y croire. Je propose la fiole au Gouverneur temporaire, le laissant juge de la faire utiliser ou non. Je fronce les sourcils légèrement lorsqu'il me demande si les troupes attaqueront cette nuit, et surtout la façon de procéder.

"J'aimerais pouvoir vous confirmer l'attaque, Seigneur. Mais je ne saurais le dire. J'ignore où en sont les renforts Pâles, ou encore ceux promis par le Capitaine de mon peuple... Ayons des armes dissimulées autour de la place, au cas où nous aurions l'occasion de défaire cette armée de sa tête. Mais ne précipitons pas notre action. Il nous faudra rester maîtres de nous-mêmes, quand bien même... Sa Majesté nous apprendrait avoir été traitée telle une odalisque."

Autre pause pour prendre un instant de réflexion, puis je poursuis.

"Je pense pouvoir user de mes... Capacités, s'il fallait envoyer un signal visible de loin. La Reine nous indiquera peut-être le moment opportun également."

Je tiens ma langue pour éviter de parler davantage, car je songe que si nous n'agissons pas aujourd'hui, il nous faudra nous assurer que l'armée demeure ici encore au moins une journée. Voire deux, pour laisser le temps aux gens d'Arothiir d'arriver. Un bref instant, je m'amuse de ma naïveté à ma propre pensée que les convives soient pris de problèmes de digestion les retenant ici. Mais cette pensée est vite écartée. L'affaire est sérieuse.

Au loin, alors que le soir tombe, une corne retentit. Nos ennemis font route vers nous, et leur avancée est commentée par mon voisin. Il nous faut les accueillir. Gagner du temps, et aviser. Je ferme lentement les yeux, songeant aux miens. À ma jeune pupille. À mes proches. C'est par mes actes que les Pâles sont dans cette ignoble situation. Le poids que j'en ressens est certain, mais mon cœur est étrangement calme. Je saurais prendre mes responsabilités, et partager leur sort. Quel qu'il soit.

Je rouvre les yeux, fixant la direction bruyante avec assurance.

"Allons-y."





Proposition de ma : Fiole de morphine médicinale pure (-5 doses, plonge la cible (amis comme ennemis) dans le coma après une minute et ce pendant une heure, facilitant le travail d'un guérisseur. Les sorts de soins effectués sur une cible endormie comme tel gagne en puissance : +5pdv par sorts lancés.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 17 Jan 2016 19:52 
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Andel’Ys – Grand’Place.

    C’était parti. Il n’y aurait plus de marche arrière possible, désormais. Gayit et Kiyoheïki arrivèrent conjointement aux portes de la ville, dont les gardes désarmés ouvrirent les battants alors qu’ils se présentaient. Les premiers à entrer, dignitaires pleins d’assurance, furent bien entendu Naral Shaam et sire Gurfelion, l’homme pâle traitre à ses racines. Ce dernier arborait un bandage à la tête, remis partiellement de la blessure causée par Astinor lors de sa fuite. Ils étaient suivis directement par la Reine Sheeala d’Argentar, qui bien que libre officiellement de ses mouvements, n’en demeurait pas moins flanquée de deux colosses orques en armures sombres directement puisées sur les corps des généraux déchus plus tôt dans la journée. Ce petit groupe vint rejoindre le duo d’accueil, et si la Reine arborait un air grave et triste, mais déterminé, Naral était tout sourire, et ostensiblement fier. Fidèle à lui-même, diraient certains.

    S’engouffra alors le cortège des dirigeants de troupes, et soldats récompensés de médailles diverses et variées, alors que déjà dehors, l’intendance aidée de troupes entières d’esclaves montaient le campement qu’ils venaient de démonter à l’ombre des murailles, à l’extérieur de la ville. La majorité de l’armée n’entrerait pas dans Andel’Ys, néanmoins la cohorte qui déambulait devant les yeux semblait interminable, tant elle était nombreusement composée. Voyant l’expression incrédule de Gayit devant ce défilé, Naral se permit un commentaire cynique :

    « Impressionnant, n’est-ce pas ? Imaginez ce qu’il serait advenu de votre cité si votre Reine n’avait pas pris la bonne décision ? Hihihi. »

    Gayit ne put s’empêcher de déglutir bruyamment face à ce rire sinistre qui évoquait comme d’un dernier repas la vie de centaines de personnes. La Reine, elle, resta de marbre, évitant même de regarder Kiyoheïki pour ne rien trahir. Elle ne semblait pas avoir été plus mal traitée que plus tôt, lorsque le semi-elfe était encore dans la tente de commandement. Naral, posa la question fatidique à laquelle ils devaient s’attendre :

    « Le Seigneur Astidenix ne verra pas d’inconvénient à ce que j’occupe son hôtel personnel, bien sûr. Où se trouve-t-il, d’ailleurs ? »

    C’est Gayit qui trouva la parade, de vérité mêlée de manipulation.

    « Le seigneur Astidenix a préféré l’exil au déshonneur de voir sa ville entre vos mains, messire. Je le remplace dans ses fonctions d’alors. »

    Le choix du dirigeant avait été bon : Gayit était intelligent et réfléchi. Et son envie de vengeance ne faisait que renforcer la qualité de son rôle. Parallèlement aux troupes invitées au banquet, ils rejoignirent la grand’place. Les sept précités, dont Kiyo, furent invités à la table principale, sur l’échafaud. Ultime provocation de Shaam, que de mettre à la vue de tous la Reine et son gouverneur-remplaçant face à ces troupes ennemies qui dévoraient leurs vivres à même les tables de leur peuple déchu ?

    Le repas commença. La place était tellement noire de troupes orques, gobelines et humaines qu’ils avaient dû rajouter de nouvelles tables. Le tout dévorait les ressources d’Andel’ys dans un capharnaüm incroyable. De quoi augmenter le moral de troupes défaites par la longueur du voyage qu’ils avaient entrepris depuis Elscar’Olth. Le vin coulait à flot, les vivres voyageaient. Les quelques géants que comportaient l’armée n’avaient pas rejoint le centre-ville, mais la bombance se poursuivait dehors, hors de l’enceinte, où le campement avait été établi. Les heures passaient, les soldats s’enivraient, en et hors des murs. Naral, lui gardait une mine radieuse. Contrairement toutes ses troupes, gradés compris, il n’avait pris qu’un verre de vin, histoire de trinquer. S’il était attentif à tout ce qui se passait autour de lui, ce n’était plus le cas du reste de ses troupes, qui vacillait littéralement. Un miracle qu’aucune bagarre n’ait encore éclaté. Peut-être y en avait-il, dans les camps extérieurs. Mais devant Naral, les orques savaient se tenir. Il devait être un chef implacable et cruel, punissant sévèrement les écarts de conduite. Et chacun des êtres présents là, ce soir, sur la place du centre d’Andel’Ys, y avait chèrement mérité sa place.

    Un moment, alors qu’il dissertait avec son aide de camp, la reine, qui était assise à côté de lui, posa sa main gracile sur celle de Kiyoheïki, à son côté. Gayit le perçut, et envoya un regard entendu au milicien. Le signal. Celui qu’ils attendaient. Il se leva de table, prétextant un quelconque besoin urgent, et s’en alla dans la nuit… Ils devraient se tenir prêts, désormais. Car bientôt, la mort pleuvrait sur Andel’Ys.


Andel’Ys – Plaines du nord. (en provenance de Fan-Ming).

    Il était tard dans la nuit lorsque les troupes de Fan-Ming rejoignirent les alentours d’Andel’Ys, sous le couvert de l’obscurité et de la brume rejetée par le Lac Andel. Ils étaient ombre dans le noir, avançant à pas moins cadencé que le reste de leur chevauchée. Hirotoshi les avait mis au courant : ils devraient approcher discrètement de la cité, et attendre un signal. Alors qu’ils approchaient, le poing levé du Capitaine de Fan-Ming arrêta la progression de toute la compagnie. Il désigna, à l’ouest, sur leur flanc avant-droit, des ombres en très grand nombre se mouvant pareillement dans la nuit.

    « Les troupes pâles. Ils se mettent en place. »



Andel’Ys – Plaines de l’Ouest (en provenance de la forêt d’Emeraude).

    Chevauchant dans la nuit, l’armée pâle était sortie du couvert des bois. Colonne bien plus large que profonde, qui se rassemblait en troupes pour une charge prochaine de la cité. Arrivés à vue des murailles, ils s’arrêtèrent, et le jeune homme qui avait déjà prévenu de la présence du signal, à al vue de tous désormais, flamme unique sur les remparts de pierres grises, signala à Astidenix un mouvement sur leur gauche, au nord. Le gouverneur commenta dans sa barbe, confiant :

    « Les troupes de Fan-Ming. Cet Hirotoshi a été prompt. Nous ne nous battrons pas seuls, ce soir. »



Andel’Ys – Plaines (tout le monde à l’extérieur de la cité).

    Levant le regard vers les hautes murailles de pierres grises, tout le monde dans la plaine pouvait voir une flamme, fière et unique, briller dans la nuit. Le signal. Autour de la cité, pourtant, de nombreux feux brulaient. Les orques avaient établi leur campement hors des murs, et les sons lointains qui leur parvenaient témoignaient d’une bombance fêtarde certaine. Ils soupaient, ces sagouins, sur ce qui allait leur servir de tombeau… Les charges étaient prêtes à être lancées. Il ne leur fallait plus qu’un ordre. Mais avant, Astidenix attendait, lorgnant les deux hybrides à ses côtés. Il lui fallait des réponses. Hirotoshi, et toute la compagnie d’Honoka, attendaient à leur tour patiemment la charge des Pâles.

    Honoka regarda vers les aventuriers, comme pour leur offrir son propre courage, sa propre détermination. Elle était belle, impérieuse dans son armure blanche. Elle semblait pourtant compréhensible, à l’écoute du moindre avis, du moindre conseil. Elle n’était pas chef de guerre. Elle cherchait le soutien de ceux qui étaient venus pour l’aider : pirate faussaire, sinari bravant ses peurs ou assassin en quête de gloire, se vantant d’exploits guerriers de taille.

Plan de la situation.


[Kiyo : 1(post) + 1 (poison endormissant). Mot : 1XP. - ichthyique.
Alistair : Mot : irréméable.
Heartless : mot : latitant.
Sirop : mot : loupeux.
Lothindil : mot : lumignon.
Therion : mot : manécanterie.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 15:01 
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Déterminé et étrangement calme malgré la situation, j'assiste à l'ouverture des portes et à l'arrivée des dignitaires. Le Dragon en tête, suivi d'un Homme à la tête bandée. Celui qui a manqué de peu m'emporter dans sa chute, je crois. La Reine les suit, et ne semble pas avoir été maltraitée. Par contre, deux colosses la flanquent, marquant indirectement sa qualité d'otage. Le général d'Oaxaca affiche un sourire triomphant à son approche. Son attitude de vainqueur sans humilité m'agace, mais me conforte aussi dans l'idée qu'il pense avoir triomphé.

À sa suite s'engouffre alors un nombre impressionnant d'êtres, aussi bien gradés que simples décorés. Je les savais nombreux, mais les voir défiler ainsi m'enserre la poitrine. Jamais Andel'Ys n'aurait pu tenir contre une telle force en affrontement direct. Et ce n'est là que la tête de l'armée. Le Dragon appuie encore cette démonstration de force par un commentaire cynique. Je m'efforce de demeurer neutre et de ne pas réagir, quand bien même le Seigneur Naral Shaam pousse jusqu'à vouloir s'établir dans la demeure du Gouverneur. Malheur aux vaincus diraient certains, mais en être témoin diffère de le savoir.

Le temps de rejoindre la Grand'Place, de nous installer à la tablée de l’échafaud, et le banquet commence. Aucune retenue. Du bruit de mastication et de commentaires ravis pendant plusieurs heures. Attentif, je remarque que le Dragon n'a pris qu'une coupe de boisson, et pour trinquer à sa victoire. C'est ce que je craignais. Méfiance naturelle ou elfe juste difficile, il n'empêche que le meneur des troupes reste totalement en possession de ses moyens, alors que ses suivants s'enivrent ou commencent à se montrer bien moins alertes. La médecine fait effet.

Je sens d'un coup un contact sur ma main, et le contraste avec celle de la Reine est saisissant. Nous ne sommes pas assez proches pour que ce geste soit anodin, et le Seigneur Gayit, assis non loin, le remarque aussi. Le signal. Il quitte alors poliment la table, et je ne sais que trop bien ce qu'il est parti faire.

(Mais il reste un point important à régler. Déesses de Yuimen, soyez avec nous.)

Les gradés ont beau perdre leurs moyens, j'ai l'impression que la présence du Dragon les empêche de se laisser aller. Je redoute même qu'il parvienne à se faire obéir s'il décelait nos intentions. Si je pouvais l'éloigner du regard de ses hommes, il serait plus simple pour les Pâles de récupérer les armes camouflées, voire celles des dignitaires, et d'agir en passant entre les places des convives. Un être sous l'emprise de l'alcool s'effondrant sur une table n'a rien d'inhabituel. Et entre les effets de la boisson et du médicament atténuant la douleur, il est probable que certains ne se rendent même pas compte avoir été mortellement frappés. Le sang maculera cet endroit. Je dois m'y préparer. Pour les Pâles. Pour Fan-Ming. Pour ma Patrie.

J'appuie légèrement contre la main de la Reine, puis j'ôte la mienne et regarde ma voisine de table.

"Ce banquet ichthyique semble être un succès. Je ne l'oublierai pas de sitôt."

Mes yeux violets se dirigent vers le Dragon, et j'attends qu'il termine de s'entretenir avec son aide de camp pour l'interpeller. Assuré, mais poli, comme tout ynorien se doit de l'être.

"Seigneur Naral Shaam ? Le banquet tirant sur sa fin, peut-être souhaitez-vous que nous vous menions à vos nouveaux quartiers ?"

Diplomate, je m'efforce de faire passer mes paroles pour une suggestion commune, et marque d'hospitalité des Pâles. Le choix lui appartient, et être en position de force de cette manière va sans doute flatter son égo. Il est en terrain conquis. C'est lui qui décide, et toute une ville attend son bon vouloir pour agir, y compris un représentant d'Oranan. La pensée entache mon honneur, mais je dois encore m'y plier un peu.

S'il accepte, les Pâles auront l'opportunité de frapper de façon décisive. S'il refuse, j'aviserai.




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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 24 Jan 2016 20:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mer 20 Jan 2016 10:42 
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Les équipements qu'avait reçu Alistair de la part de la forge de Fan-Ming étaient de bien meilleure qualité que les quelques protections qu'il portait jusque là. Il fallait dire qu'il était difficile de trouver du matériel digne de ce nom lorsque l'on voulait pouvoir rester discret en toutes circonstances. Mais l'armure qu'on venait de lui donner était parfaite. Confortable, résistante, elle le protégerait avec efficacité des coups adverses sans gêner ses mouvements lorsqu'il devrait se faufiler.

Arrivé aux portes de la cité, Alistair put enfin voir l'étendu des dégâts qu'avait causé l'humoran dont parlait les gardes. La brèche devait mesurer plus de cinq mètres de longueur, laissant la possibilité à des lignes de près d'une dizaine de soldats de s'y engouffrer. Il fallait à tout prix éviter une bataille à Fan-Ming, car la faille ne serait certainement pas colmatée d'ici là, et il serait alors impossible d'endiguer le flot d'ennemis s'infiltrant dans la cité, causant chaos et destruction sur une Fan-Ming qui se verrait dans l'incapacité de garder ses rangs.

D'autant que, s'ils ne revenaient pas vivants de leur expédition à Andel'Ys, alors ils devraient composer avec une bonne partie de leur armée en moins, car la compagnie Oméga était là, prête à partir, devant les portes de la cité.

Une monture de guerre fut confiée à Alistair, ainsi qu'à Heartless et à un Hobbit qui les avait apparemment rejoint. C'était l'idiot qui s'était immiscé dans leur conversation lorsqu'il avait tenté d'assassiner Tsukiko. A l'idée de devoir chevaucher deux jours entiers, l'assassin eut la soudaine envie de souffler dans son sifflet équestre. Et s'il n'avait pas craint de se retrouver sur place trop loin dans le futur, il l'aurait fait ; il n'avait rien contre les randonnées équestres, mais l'équitation n'était pas forcément son pécher mignon, et la perspective de ne faire que ça de deux journées entières ne l'enchantait guère.

« C'est pas mon dada, si je puis dire, » se murmura-t-il pour lui-même alors qu'il passait le pied à l'étrier, s'arrachant par la même un léger sourire. « Merde, je crois que Junskar a une mauvaise influence sur moi, » ajouta-t-il après coup, se remémorant l'humour plus que douteux du lieutenant provisoire de son équipe de bras cassés, à Tulorim.

Mais outre la sensation désagréable aux fesses, ce qu'il appréhendait dans ce voyage de deux jours, c'était la fatigue. Il n'avait aucune idée de ce qu'ils trouveraient une fois arrivés à Andel'Ys, mais une chose était sûre : il serait probablement trop épuisé pour réfléchir ou agir avec toutes ses facultés. Heureusement, il venait de dormir plusieurs jours entiers. Mais le sommeil, malheureusement, n'était pas quelque chose que l'on pouvait stocker en cas de coup dur comme les graisses.

Alors qu'il prenait confortablement place sur son cheval, il aperçu près de lui la Princesse Honoka, qui pour l'occasion avait revêtu un long manteau de fourrure blanche par-dessus une armure de mailles et de plates. Alistair l'avait déjà remarqué dans la chambre du conseiller, mais n'avait pas vraiment eu le temps d'y penser, mais elle était une femme d'une beauté rare, et toute la noblesse de ses traits et de sa posture exultait dans cette tenue à la fois militaire et d’apparat. Elle proposait au Hobbit de partager sa monture, provoquant une subite pointe de jalousie chez le truand.

( Et moi, tu ne me demandes pas si je veux te monter derrière ? ) songea-t-il en réprimant un sourire à la pensée de son jeu de mots. ( De toute façon, depuis que j'ai essayé de tuer quelqu'un sous ses yeux il est plutôt clair que je n'ai aucune chance de jouer au jockey avec elle, ) se lamenta-t-il. ( Bon, les nobles prudes de ce genre ont tendance à penser que leur corps est un genre de sanctuaire impénétrable, de toute manière, alors il y a fort à parier pour que mes chances aient été maigres quoiqu'il arrive. )

Le regard, maintenant quelque peu lubrique, du voleur se posa alors sur la garde du corps de la princesse, qu'il avait également remarquée un peu plus tôt pour ses atouts esthétiques indéniables. Au vu de la relation qu'elle semblait entretenir avec sa protégée, ses chances étaient probablement très maigres également, quand bien même auraient-ils disposés d'un moment d'intimité, mais il se plaisait à rêver. Depuis combien de temps n'avait-il pas goûter au corps d'une femme ? Au moins... quatre jours. Bon, il avait passé trois d'entre eux inconscient, mais il avait tout de même l'impression de ne pas avoir consommé une relation charnelle depuis des lustres. Et puis, il n'avait touché que deux femmes différentes lors de ces derniers mois, et Alistair était un homme prompt à la lassitude. Autant dire que la proximité successive de Calimène, de Loona, de Honoka et de sa garde du corps ne le laissait pas de marbre.

( C'est pour ça que je hais la guerre. On y est occupé à tuer, comploter, chevaucher, quand on pourrait dormir, boire et se vautrer dans le lit d'une courtisane. )

Après quelques longues minutes d'organisation, et quand tout le monde fut fin prêt, l'expédition de plus de cinq cents individus se mit finalement en marche pour Andel'Ys. Alistair chevauchait en tête avec Honoka et Heartless. La présence de ce dernier dérangeait quelque peu l'assassin, compte tenu du fait qu'il l'avait honteusement trahi, sans qu'il ait en plus pu comprendre le sens de son action, mais il se tut ; ces deux journées allaient s'avérer assez pénible comme ça, il se refusait d'en rajouter en rendant l'ambiance médiocre, en sus.

Et pénible, le voyage le fut. Dans les plaines enneigées, les paysages se ressemblaient tous, faisant paraître les minutes, déjà interminables, comme des heures, et les heures comme des semaines. Alistair s'octroyait régulièrement de courts moments de repos en laissant son cheval suivre docilement le reste de la troupe alors qu'il fermait brièvement les yeux, tentant tant bien que mal de garder des forces pour leur arrivée à Andel'Ys.

La tâche s'avéra d'autant plus être une bonne idée lorsqu'ils croisèrent sur leur route le Capitaine Hirotoshi, figure militaire de Fan-Ming qui était également le chef régulier de la troupe Oméga. Celui-ci leur confirma alors l'arrivée très imminente de l'armée Oaxienne sur les lieux de leur destination, où se mettait actuellement en place un plan pour tromper l'ennemi, dirigé par un certain Naral Shaam, qui se révéla être le Dragon Mauve qu'Alistair avait pu entrapercevoir lors de son voyage à Nagorin. Autrement dit, ils arriveraient sur place après les troupes adverses, et devraient donc combattre sans pouvoir s'octroyer le moindre repos une fois leur destination atteinte. Ce fut donc avec une appréhension nouvelle, mais la résolution de mettre cette occasion à profit pour sa gloire personnelle qu'Alistair continua ce morne voyage en compagnie de la compagnie Oméga.

La journée suivante s'avéra tout aussi inintéressante et douloureuse pour le coccyx. Elle rappelait avec amertume au bandit la vie militaire que son père adoptif lui avait réservée durant toute sa vie, la vie qu'il avait fuie si tôt qu'il en avait eu les moyens, laissant derrière lui le cadavre encore chaud de son tuteur. Il avait passé son adolescence à apprendre les arts de la guerre, et en particulier à être un chef, un meneur d'hommes au charisme à l'équivalence de son paternel. Il avait embrassé cette idée là, celle d'être écouté, respecté, craint, admiré. Mais il avait refusé catégoriquement la vie martiale qui allait avec. Le terrain, les armures, les chevaux, les nuits à la belle étoile ou sous des tentes de fortunes, il avait décidé de les troquer pour des manoirs, des tenues élégantes, des femmes et des draps de soie. Pour cela il devrait mettre les pieds dans les caniveaux pleins de pisse et d'eau de pluie d'une ruelle puante d'un quartier crasseux d'une partie sale d'une ville impropre, mais lorsqu'il atteindrait les sommets, alors... alors d'autres le supplieraient de prendre sa place dans ces endroits putrides en échange de quelques pièces, pièces qu'il leur lancerait nonchalamment en même temps que quelques ordres. Des ordres qu'aucun n'oserait jamais ignorer. Jamais plus. Il marcherait sur les bas quartiers de Tulorim, puis sur les hauts ; il ferait ployer le conseil des nobles marchands, il ferait ployer le roi de Kendra Kâr, il ferait affaire avec Oaxaca elle-même.


L'arrivée à Andel'Ys se fit de nuit, et de brouillard. Alistair était épuisé, mais l'adrénaline commençait à couler dans ses veines, éveillant ses sens embués et ses muscles endoloris. Ils s'arrêtèrent sur ordre du Capitaine une fois arrivés à bonne distance de la cité : assez loin pour ne pas être repérés par les troupes ennemies qui semblaient camper tout autour des murailles, mais assez prêt pour être à porté de vue des armées des Hommes Pâles, qui prenaient position devant la forêt d'où ils avaient émergés.

Dans le ciel, une seule et unique flamme, qui brillait à travers la nuit et le brouillard. Le signal dont leur avait fait part Hirotoshi. Le signal qui donnait l'ordre à leur deux armées de commencer l'assaut. Mais la compagnie Oméga attendait que le départ soit donné par les Hommes Pâles. Honoka se tourna vers eux, impériale malgré son visage irrémédiablement doux, et Alistair profita de ce temps d'attente pour s'adresser autant à elle qu'au Capitaine Hirotoshi, non loin de là. Il savait se battre, mais ce ne serait pas au cœur de la bataille qu'il serait le plus utile, il le savait. Et il fallait qu'ils le sachent.

« Si vous avez besoin de quelqu'un pour s'infiltrer dans la cité, confiez-moi cette tâche. Que ce soit pour délivrer un message, pour aller chercher un personnage important, pour saboter leurs ressources, pour mener un groupe dans le but d'assassiner leur général, peu importe : mon domaine est la discrétion, et si nous faisons une percée je devrais pouvoir entrer sans problème. De plus, je dispose d'un de ces sifflets magiques ; je ne sais pas si vous en connaissez les pouvoirs, mais pour faire simple je peux m'en servir pour faire apparaître une monture magique. Aucune destination n'est irréméable pour moi. »

Alistair ne connaissait pas assez bien la situation pour juger lui-même de la marche à suivre, mais le Capitaine semblait bien connaître les tenants et aboutissants des circonstances, et la Princesse, par protocole, s'y connaissait certainement en politique. A eux deux, ils pourraient juger de la personnalité à sauver, ou au contraire à abattre, en priorité.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 22 Jan 2016 01:33 
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Heartless sortit de l'armurerie... comme il y était rentré, mais avec un poignard à la ceinture. C'était la seule chose qu'il avait jugé utile d'emporter, et l'expérience lui dictait qu'un couteau pouvait s'adapter à n'importe quelle situation. Il sortit du palais accompagné d'Honoka, Alistair et le sinari entre autres, et il put constater l'ampleur de la brèche dont il avait été question. La muraille avait été tout simplement transpercée, et une brèche immense entaillait le mur défensif de la cité. Sirius n'avait rencontré nul être qu'il pensait capable d'un tel acte, mais là encore, la magie semblait avoir des règles différentes en ce monde, et c'était peut-être ce qui avait causé toute cette destruction.
Après avoir passé les portes de la ville, ils firent connaissance avec la compagnie Oméga, principalement constituée de cavaliers, garantissant un voyage rapide. Ah, les chevaux, une chose qu'Heartless n'avait jamais su maîtriser. Il allait bien devoir s'y faire lors du long voyage qui l'attendait. Honoka, vêtue d'une armure blanche et de chaudes fourrures, avait sa propre monture, et elle proposa au sinari de monter derrière elle. Ha ! Il était bien chanceux, le petit ! Heartless l'enviait presque, mais il ne pouvait se plaindre alors qu'on venait de lui confier, à lui, ainsi qu'à Alistair et Chihiro, un cheval de guerre. Ainsi, leur voyage pouvait commencer, et leur bataille suivrait bientôt.

Lors de leur trajet à travers les plaines enneigées, le borgne tentait de sympathiser avec les hommes de la compagnie Oméga, débordant de confiance et leur racontant ça et là des histoires sur leurs ennemis, les tournant en dérision comme pour en effacer l'aspect menaçant. La plupart de ces histoires étaient des inventions, car il n'avait que rarement croisé la route de l'armée oaxienne, mais il ne manqua pas de raconter cette fois où il s'était trouvé devant Oaxaca elle-même, et qu'il avait osé refusé de capituler même sous la menace du Dragon Noir. Peut-être personne ne le croyait-il lorsqu'il évoquait ces aventures, mais il ne pouvait pas supporter un voyage morose et sans échange.

Lors du premier jour de voyage, ils firent la rencontre du capitaine Hirotoshi, un des responsables de la compagne Oméga, ce qui rehaussa le moral des troupes. Il leur apprit qu'Andel'ys, sous la menace d'une invasion par les troupes d'un certain Naral Shaam, dit "Dragon Mauve", avait fait semblant de se rendre à l'envahisseur et comptait en réalité les frapper lors de l'annexion de la cité, appuyée par les armées alliées qui guettaient leur heure à la lisière de la forêt. C'était un plan fomenté par la reine des Hommes Pâles, leur gouverneur Astidenix, et un aventurier nommé Kiyoheïki. Ces nouvelles ne firent que nourrir l'excitation d'Heartless, réjouit à l'idée de pouvoir compter sur davantage d'alliés.

Ce fut après un deuxième jour de voyage qu'ils arrivèrent en vue de la ville des Hommes Pâles, couverts par le brouillard et l'obscurité de la nuit. La compagnie Oméga avançait lentement dans la nuit, toutes torches éteintes. Comme prévu, ils virent les murs de la cité entourés de campements orques, qui eux, brillaient comme des lucioles, tout comme le ventre de la ville. Des festivités se déroulaient là-bas, afin d'endormir la vigilance de l'ennemi. Qui que fût ce Kiyoheïki, il avait l'air d'avoir un talent pour la stratégie. Le capitaine Hirotoshi commanda à ses hommes de faire halte et de garder profil bas, alors qu'il montrait du doigt la sombre forêt. Heartless, après quelques secondes, parvint à décerner, émergeant des bois, des points plus noirs que les ténèbres environnantes, qui fourmillaient lentement en direction de la ville, les troupes d'Astidenix, gouverneur d'Andel'ys.

- Les troupes pâles. Ils se mettent en place.

La pièce était montée, il ne restait plus que le signal de l'assaut. Tous dans la compagnie se préparèrent au combat, tandis qu'Honoka, égale à elle-même, se tourna vers ses soutiens, comme pour solliciter de derniers conseils avant l'orage. Alistair, opportun opportuniste, se fit entendre et déclara que si il y avait besoin, il était capable de mener une opération plus discrète à l'intérieur de la cité. En tirant parti du chaos à venir, il pouvait s'assurer que Naral Shaam ne sorte pas vivant d'Andel'ys. Heartless avait d'autres priorités.

- Moi en tout cas, je compte pas rester derrière à me couper les ongles des pieds. Mh... et si on foutait le feu aux camps orcs autour des murs une fois le signal envoyé ? Histoire que ceux à l'intérieur ne puissent plus en sortir. Plus on en tuera, plus on cassera leur moral et ils se rendront compte qu'ils sont loin d'être intouchables.

Ensuite, il se retourna vers les soldats de Fan-Ming, un sourire au lèvre, et leur lança calmement, évitant de faire trop de bruit.

- Pas vrai les gars ?

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