L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 23 Jan 2016 19:37 
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Comme prévu le rouquin n'a pas lâché sa flèche, heureusement pour nous deux d'ailleurs. Mais il a décidé de nous emmener vers leur chef pour nous présenter.

"On reste sage, Thérion. On va voir celui qui dirige cette armée. Et de ce que j'en ai vu, je pense que tu y verras plus un chef de meute qu'un paon fanfaron."

Mais l'agitation dans cette forêt est quand même très étrange, surtout vu la présence de la Reine et de Kyioheiki dans le campement plus tôt dans la journée. Que se passe-t-il réellement à Andél'Ys ? Voire une armée ainsi rassemblée à quelques lieues de la ville ne me dit rien qui vaille sur la suite de la journée, qui va sans doute être longue; tout cela ressemble plus à une embuscade pour Naral le dragon qu'à une reddition, ou alors je n'y connais absolument rien en armée, en guerre et en trahison de tout poils.

(Bon, j'vais profiter du trajet pour casser la croûte, hein.)

Tout en marchant calmement derrière l'éclaireur roux, accompagné de Therion, Astinor fouille dans notre sac et en sort de quoi manger, en suffisance d'ailleurs, se permettant de manger aussi bien du pain que des fruits secs ou du poisson séché. L'armée d'Andél'Ys que nous remontons vers leurs dirigeants, ressemble à une véritable armée, des forestiers aux armes et armures légères, des guerriers aux armes lourdes; des guerriers des sables aux chevaux me faisant regretter Harniän, mon pur-sang du haras des Kel Attamara, demeuré à l'intérieur de la cité. Mais pourquoi cette armée est-elle en-dehors de la ville ? Et comment et quand est-elle sortie ?

Seraient-ils fous au point de préférer lutter pour reprendre leur cité cédé volontairement que de la défendre de l'intérieur ? A moins qu'une partie des troupes soient toujours à l'intérieur, prêtes à s'occuper de ceux défendant les murs ? A moins que... Tellement de plans foireux peuvent être à l'oeuvre que je préfère attendre d'en savoir plus.

Il nous faut un bon morceau de l'après-midi pour rejoindre l'état-major de cette armée... dirigée par Astidenix, toujours accompagnée de sa fidèle masse qu'il détenait déjà quand je l'ai rencontré dans sa ville. A ses cotés, un jeune homme, copie conforme du premier, deux dizaines d'années facilement en moins -du moins si les humains vieillissent comme ceux de Yuimen-, possiblement son fils.

(Une brute féroce, à mon avis.)

Trois femmes les accompagnaient, dangereuses, mais pas des combattantes, des magiciennes, ou des assassines peut-être, mais pas des guerrières. L'éclaireur nous présente comme étant des possibles espions, je me donne même pas la peine de traduire à Thérion, vu l'expression menaçante, il aura compris, je n'en doute pas.

« Qui êtes-vous, vous qui foulez nos terres sans vous présenter ? »

Je vais pour répliquer qu'on nous a pas vraiment laissé l'occasion de nous présenter, qu'un jeune homme vient percer le cercle pour s'interposer, annonçant un signal. Le signal de quoi ? Mais rien qu'en pointant vers la cité visible au fond sur le bord du lac, on ne pouvait que hocher la tête, le signal était pour le moins clair. Le signal de l'offensive, le signal de la guerre. L'aube sera rouge et le sang coulera sur la plaine.

Astidenix se tourne vers nous après avoir renvoyé sa compagnie, nous donnant le choix de le suivre ou de périr. Comme si nous allions faire autre chose, il était temps de combattre. Je reprends possession de mon corps, pour dévoiler à Astidenix qui je suis et lui lance avec un sourire entendu :

"Souvenez-vous de mes paroles messire, quand vous aurez vu leur tronche, vous s'rez content de leur foutre une lance dans le tréfonds de leur rectum, ou d'aplatir leur tronche de phacochère avec vot' masse. Lothindil, l'elfe changeuse de forme et Therion le loup noir combattront à vos cotés !"

Il est temps de voir si sa tenue, son arme et ses manières sont réellement celles d'un guerrier et d'un combattant. Je me tourne vers Therion, lui expliquant rapidement la situation :

"Ta hache est-elle prête, Therion ? Ce soir, nous chassons pour la gloire du Père. Ce soir, tu chasseras le Garzok en loup libre; ce soir, tu leur feras payer le prix de ton esclavage. Par le croc que tu portes au cou, n'oublie pas qu'ils t'ont mis des chaînes ! Combat avec les hommes libres, car toi aussi tu es libre !"

Nous arrivons en vue de la cité, au Nord, une autre troupe chevauche. Elle est composée d'hommes et de femmes de Fan-Ming, voilà qui est surprenant, mais toute aide sera la bienvenue. En concentrant mon regard, je m'aperçois vite que quatre individus sortent du lot : une guerrière à l'armure blanche, sans doute celle qui commande ce dispositif et trois aventuriers dont un Sinari que j'ai déjà aperçu lors de l'éveil du titan; des yuiméniens manifestement; en comptant Kyio à l'intérieur des murailles, nous sommes donc six aventuriers sur le champ de guerre; six, et deux toutes petites armées contre une immense armée organisée. J'espère que la mort des deux chefs ce matin a aidé ne serait-ce qu'un peu la situation, mais je n'en sais rien trop rien. Un peuple aussi chaotique a besoin d'un dirigeant et Naral, lui, est toujours vivant.

"Il faut tuer Naral, c'est une priorité absolue. C'est leur chef, sans lui, l'armée se disloquera comme un navire dont la quille est fendue."

Mais il faut déjà pouvoir entrer je suppose; car vu la fête qui se déroule chez les Garzoks, aucun doute que la Reine et Kyio étaient bien venus signer une reddition et qu'ils se croient déjà les gagnants.

"Laissez-moi cinq minutes, et une petite compagnie d'archers. Je pense pouvoir en neutraliser quelques-unes de ces peaux vertes."

Une idée vient de germer, qui implique mes glyphes; sans archer, elle aura moins d'intérêt, mais j'ai d'autres pouvoirs en stock avant de foncer à l'épée dans les troupes ennemies.

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 24 Jan 2016 15:14 
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Localisation: Aliaénon - Andel'Ys
Therion laissa parler Celle Qui Se Bat Bien sans aucune forme d’envie ou gêne de rester sans voix face à l’assemblée, bien au contraire. Qu’elle parle avec tous ces humains, cela lui convenait pour le mieux. Alors que tous se mettaient en mouvement, elle annonça au lupin qu’ils allaient rencontrer le chef d’une nouvelle armée ; ce qui le rassurait était l’affirmation de la guerrière comme quoi il ne s’agissait probablement pas cette fois d’un paon. Ce qui importait au liykor noir, au fond, était qu’on ne lui ait pas pris ses armes, et que personne ne l’ait criblé de flèches. Vivant, même au milieu d’êtres si différents dont il ne connaissait pas les intentions, il pouvait encore infliger des pertes à ses ennemis avant de rejoindre le Père et la Mère.

La manière dont les choses se dérouleraient le laissait pour l’instant perplexe. Il avait vécu à Omyre, et vu de ses yeux l’importance des forces d’Oaxaca, une armée réunie. Cependant, jamais il ne s’était trouvé au sein d’une force d’importance en marche, le plus gros groupe auquel il avait appartenu comptait une trentaine de têtes, c’était la compagnie Serpent. Ses pairs ne connaissaient pas non plus l’idée d’un rassemblement massif pour la guerre : les individus s’affrontent entre eux, et le nombre le plus élevé réuni pour la chasse est celui de la meute. Cette fois, autour de lui, ce n’était plus un rassemblement statique de guerriers, comme un camp ou une cité. Il participait pour la première fois de sa vie à la progression d’une armée.

L’avancée de l’après-midi, la longue marche encadrée, lui laissait l’occasion d’observer ceux qui composaient cet imposant convoi. Tous les humains n’avaient à ses yeux que des différences de surface, comme on identifie un cerf d’un autre par ses bois, ou une particularité du pelage. Plutôt que les physionomies, de toute manière cachées ou difficiles à percevoir, il s’attachait à repérer les particularités des équipements, des armes, ce qui jouerait sans doute le plus lorsque viendrait le temps de l’affrontement. Et rien de tout cela n’éveillait chez lui la moindre pointe d’admiration. Au contraire, une forme de scepticisme s’emparait de lui.

(Ceux là ont du métal sur le dos, ils sont lourds. Les autres sont légers, et agiles. Ils sont tous de la même espèce, mais pas tout à fait pareil. Ils sont beaucoup, ils ont des armes… Et ils vont peut-être se jeter contre des garzoks qui sont beaucoup, et qui ont des armes… Quelle chasse est-ce là ? C’est une guerre de fourmi… Les humains sont comme les garzoks, des fourmis… Ils sont massés dans de grandes cités, ils sortent par colonnes, et ils affrontent leurs ennemis en masse… Et aujourd’hui, je suis une fourmi parmi d’autres fourmis, qui va affronter d’autres fourmis… Nous ne sommes pas du même sang, pas de la même race… Malgré tout, je m’efforcerai sur le champ de bataille d’être digne du Père et de la Mère, et qu’Ils ne me regardent pas comme une petite créature, faible, dépendante d’autres comme elles, indigne de chasser pour l’éternité à leur côté.)

Au cours de la marche, Therion ne quitta pas de l’œil Astinor. Sans elle, il avait le sentiment qu’il serait perdu, incapable de s’expliquer s’il était pris à parti. Cet état de fait le dérangeait, et attisait sa hâte d’être rendu au moment où le sang serait versé, et où seule son habilité de prédateur compterait, quand il n’aurait plus qu’à compter que sur lui-même pour chasser les garzoks, et tous ceux qui voudraient s’en prendre à sa vie, même ces humains si cela devait être nécessaire. Car il ne comptait pas sur leur fidélité. Les territoires de chasse des liykors noirs n’avaient pas toujours été menacés par les garzoks. Ceux là les avaient réduits en esclavage, mais au sud, les humains les avaient aussi combattus, aussi longtemps que les liykors noirs les avaient chassé. C’était un juste retour des choses, Therion ne le remettait absolument pas en cause. Mais il n’envisageait pas un instant un rapport de confiance avec ces bipèdes à la peau sans fourrure.

Quand à la nuit ils arrivèrent, ce fut un accueil peu chaleureux, et un guerrier d’imposante stature, bien qu’âgé, les accueillit par des paroles dont Therion ne comprit pas le mot, mais il saisissait le sens. Si elles avaient été importantes, peut-être Lothindil les aurait traduites, se disait-il. Sur celui qui les prononça, il ne conçut pas de jugement. Les chefs ne sont pas toujours de la race de ceux qui les suivent, et l’âge n’est en rien le signe d’une dégénérescence. Nombre des cicatrices que portait Therion lui venaient de mâles bien plus âgés que lui, qu’il vainquit au terme d’un long combat, dont les coups portaient le poids des années, la précision de l’expérience, et la force d’une détermination plus grande à vivre jusqu’au bout cette existence pour laquelle ils avaient si longtemps lutté.

Un gros mâle, armé de lourdes haches, au poitrail de taureau, flanquait ce vieux loup. Et trois femelles se tenaient à son côté, qui ne semblaient pas se comporter comme des reproductrices. Pour celles-là non plus Therion n’avait pas d’avis, même si elles semblaient frêles. Ceux de sa race se battent tous, seule compte la force.

Malgré l’interpellation, la discussion ne prit pas. Un humain plus jeune fit son apparition, et mit en alerte ses semblables déjà présents : cela se voyait à leur manière de se comporter, à leur physionomie. Le vieux s’exprime encore, à l’attention de tous, puis des deux formes animales. Celle-Qui-Se-Bat-Bien change encore de forme, pour reprendre une allure moins féline, et parler au vieux chef. Avant d’expliquer à Therion, dans la langue des Enfants, qu’il était temps de combattre des garzoks, et de lutter pour la liberté.

De loin, il apercevait un grand feu sur les murs. Et également un campement plein de vie au pied de la cité. Un campement visible, bruyant, un campement de garzoks, il n’en doutait pas.

(Quelle stupidité de dormir ainsi à la vue de tous les prédateurs du monde. D’être tous réunis. Comme des moutons dans un enclos. Voilà ce que font ces races de fourmis. Elles doivent compter sur leurs sentinelles, sur d’autres qui ne sont même pas de leur meute, avec qui ils n’ont pas combattu…)

Puisque la guerre était à venir, il décida de se ranger du côté qu’il estimait le plus, et déclara à Lothindil dans un grognement :

« Je chasserai à tes côtés, si tu le veux, car je sais que tu te bats bien. Je ne connais pas ces humains, je ne leur fais pas confiance. Ils sont trop semblables aux garzoks que nous allons tuer. Aussi faibles, aussi vulnérables. »

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La faim chasse le loup du bois...


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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 24 Jan 2016 16:01 
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Andel’Ys - Grand’Place.

    La fête battait son plein sur la place. La proposition de Kiyoheïki d’éloigner Naral Shaam pour lui permettre de regagner ses quartiers fut reçue par un haussement de sourcil.

    « Ce serait plaisant, effectivement. Hihihi. »

    Il se tourna vers la Reine et la gratifia d’un regard insistant ne laissant pas de place au doute sur le sens de ses propos.

    « Madame, je vous serais reconnaissant de me gratifier de votre auguste présence. »

    Ce n’était pas vraiment une invitation. Plutôt un ordre… mais subtilement déguisé. Il se tourna vers le milicien d’Oranan.

    « Je vous suis. Mais que mon départ ne marque pas la fin de la fête. Qu’ils boivent et s’amusent. Ils l’ont bien mérité. Hihihi. »

    Quelque chose de froid, de terriblement sinistre, se distinguait dans son petit rire fou et malsain. Sheeala d’Argentar se leva, et tous trois se rendirent dans la grande demeure d’Astidenix. Ils pénétrèrent, seuls, dans la grande salle du trône, et Naral Shaam, impérieux, alla poser son séant sur le siège d’Astidenix. Confiant, il regarda les deux êtres de son regard d’or, un sourire étrange sur les lèvres. De sa voix claire, il prit alors la parole.

    « Alors, quelle est la suite du plan ? Comment comptiez-vous prendre l’avantage ? »

    La reine sembla frappée de terreur. Elle ne sut rien répondre. Et il devait s’y attendre, puisqu’il poursuivit.

    « Espériez-vous tromper si aisément un Dragon ? Hihihi. Oncques n’a vu d’Ynorien trahir si aisément les siens. Ni de Reine vendre à si bas prix une cité majeure de son royaume. À moins que vous ne soyez les pires des sots, quels troubles comptiez-vous abattre sur mes troupes ? »

    Sheeala jeta un regard perdu à Kiyoheïki. Devaient-ils lui révéler, maintenant ? Poursuivre ce jeu de dupe ? Il avait laissé se souler ses troupes. Il avait foncé tête baissée dans le piège sans sembler s’en prémunir. Pourquoi ? Qu’avait-il lui-même derrière la tête ?


Andel’Ys – Plaines nord.

    Chihiro fut la première à réagir aux propos d’Alistair concernant la bataille.

    « Êtes-vous un espion ou un chef de guerre ? Si vous avez la moindre compétence martiale, c’est sur le terrain, dans la mêlée, qu’on aura besoin de vous. Ils sont bien plus nombreux que nous : chaque homme comptera, dans cette bataille. »

    Le capitaine Hirotoshi mesura ses propos en intervenant à son tour.

    « La situation ne sera guère plus enviable à l’intérieur de la cité. Nous devrons y pénétrer au plus vite pour sauver la population restée sur place et préserver l’effet de surprise. Kiyoheïki, un aventurier, comme vous, est déjà sur place. C’est à lui que nous devons ce plan. Il est en présence du Dragon Mauve et de la Reine des Hommes Pâles, qui s’est portée garante de leur pseudo-reddition. Si vous voyez une opportunité de les aider, n’hésitez à aucun moment. »

    Il se tourna alors vers le pirate, qui avait, de ses paroles, entamé une certaine ferveur meurtrière chez les hommes de Fan-Ming.

    « Tuer, oui. Au plus vite, et frapper au plus fort. Mais notre objectif n’est pas d’enfermer les gradés de l’armée dans la cité : ils y massacreraient le peuple et les gardes désarmés. Nous devons libérer la ville cette nuit, où cette attaque aura été un échec, quel que fut le nombre de nos victimes. »

    Honoka trancha à son tour :

    « Nous chargerons à la suite des armées Hommes Pâles. Nous sommes moins nombreux, nous créeront ainsi un effet de surprise supplémentaire en les flanquant. Essayons d’atteindre au plus vite les portes, pour les ouvrir et pénétrer la cité. Heartless, Alistair, Sirop : ne perdez pas le courage qui vous anime. Prenez les décisions justes, aux moments les plus opportuns. Vous êtes plus que de simples soldats, dans cette bataille. Prenez les choses en main si vous le pouvez. Trouvez des initiatives à prendre pour nous apporter la victoire. Telle est la raison de votre présence. »

    La charge des pâles ne tarderait pas. Ils avaient encore un peu le temps d’agir, s’ils voulaient faire quelque chose avant de partir au combat. Parce qu’une fois qu’ils y seraient, leur marge de manœuvre serait plus que réduite. Les cavaliers délestaient leur monture des troupes à pieds. À l’ouest, l’armée des Pâles restait immobile, pour l’instant même si un mouvement de troupes changea à l’intérieur. Des silhouettes se regroupèrent en avant du reste de l’armée… Une sorte d’avant-garde ?


Andel’Ys - Plaines Ouest.

    Au changement de forme d’Astinor en Lothindil, les trois femmes dégainèrent de longs poignards argentés et feulèrent, telles des chattes craintives. Seok, le guerrier né, arma ses haches et s’apprêta à s’interposer entre l’elfe grise et son père… mais celui-ci leva la main pour les calmer, et laissa Lothindil parler. Son regard était sévère. Et froides ses mots lorsqu’il répondit.

    « Plus que de vos paroles, je me souviens de votre promesse d’amener les elfes de Jollarsyth pour protéger notre cité. Sont-ils là, ce soir ? Je n’en vois aucun. Mais je vous avais mise en garde contre eux : ils sont fourbes et tournés vers eux-mêmes et leur satanée forêt. Ils ne se soucient guère que le sang des hommes abreuve la plaine et rougisse le Lac. »

    Il toisa tour à tour le lyikor et l’elfe d’un regard dur, et conclut :

    « En cela, vous leur êtes plus honorables. Votre présence est plus que bienvenue, à nos côtés. »

    Lorsque Lothindil demanda une compagnie d’archers, Astidenix leva la main, et le rouquin qui les avait escortés arriva à proximité avec sa compagnie de chasseurs-patrouilleurs de la forêt d’Emeraude. Ils étaient une centaine, de ce côté-ci de l’armée. Mais il y en avait bien d’autre, sur toute la longueur des troupes. Astidenix précisa :

    « Disposez du nombre dont il vous plaira. Diasgo et sa troupe sont à vos ordres. Mais quoique vous prépariez, n’échouez pas. Car si cela arrive, nous n’aurons d’autre choix que de charger la cité sans plus attendre, sous peine de voir l’effet de surprise nous échapper. »

    La base de leur stratégie reposait sur ça : la surprise. La ruse. Et en l’état, Therion et Lothindil devraient en faire preuve, car leurs troupes étaient moins nombreuses que les leurs. Au nord, les troupes ynoriennes semblaient attendre. À eux, apparemment, l’initiative d’attaquer en premier.

[Kiyoheïki : 0,5 (intériorisation) + 1 (mise à l'écart de Naral) + 1 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! - Abir.
Alistair : 0,5 (intériorisation) + 1 (plan proposé) + 0,5 (voyage) + 0,5 (information reçue) + 2,5 (bonus longueur). mot : 1bon ! - nacaire.
Heartless : 0,5 (voyage) + 0,5 (sympathise avec les troupes) + 0,5 (information reçue) + 1 (plan proposé) + 1 (bonus longueur). mot : 0. - notule.
Lothindil : 0,5 (mange) + 0,5 (intériorisation) + 0,5 (transformation)+ 0,5 (cible = Naral) + 0,5 (analyse troupes) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. - novissimé.
Therion : 0,5 (intériorisation) + 0,5 (bonus qualité : très bon post) + 0,5 (analyse troupes) + 1,5 (bonus longueur). Mot : 0. - tacques.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 24 Jan 2016 20:13 
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Dès l'instant où le Dragon me rend mon regard en haussant un sourcil, une sensation de danger m'envahit. Il accepte de se laisser mener dans la demeure du Gouverneur, mais pas sans la Reine. Et surtout, il autorise les activités festives à se poursuivre. Les choses prennent une tournure à notre avantage, mais le petit rire glacé qu'il émet me dérange de plus en plus.

Si le seigneur Gayit a pu voir le départ du Dragon, il pourra commencer à couper la tête du serpent omyrien. Sans cet adroit reptile mauve comme garde-fou, ses gradés seront un peu plus vulnérables. L'idée de frapper dans le dos ne me plait toujours pas, mais il le faut. Pourvu que les Pâles saisissent cette opportunité.

Sa Majesté, le Dragon, et moi arrivons dans la salle du trône, où l'ennemi va prendre place. Sans-gêne, en terrain conquis. Peut-être est-ce parce que je suis tendu, mais le voir assis là me fait ressentir un grand inconfort. J'étais impressionné quand le Gouverneur Astidenix s'y trouvait. Je me sens menacé quand c'est le Seigneur Naral Shaam qui l'occupe. Et à peine installé, mes doutes se concrétisent.

Il sait... Ou tout du moins, il laisse le entendre. Il veut s'enquérir de la suite du plan, et comment nous comptions prendre l'ascendant. Je déglutis en silence, mais la Reine affiche un air terrorisé. Question rhétorique, demandant si nous avions réellement cru pouvoir le berner. Déjà, dans sa tente, je savais qu'il n'était pas un idiot, mais il le confirme une nouvelle fois. Il s'appuie sur le fait que nul ynorien ne saurait trahir si aisément les siens ni qu'une Reine ne vendrait une cité à si bas prix. Et après un commentaire dégradant, il s'enquiert une nouvelle fois de nos projets.

La Reine semble désemparée, mais malgré la crainte que je sens planer au fond de moi, je ne suis guère surpris. J'ai vu Omyre. Je sais qu'on n'accède pas à une telle position en se montrant naïf. Toute personne à sa place aurait envisagé une telle possibilité de la part des vaincus. Il se méfie, mais rien n'étaye sa supposition. J'ai l'impression qu'il prêche le faux pour connaitre le vrai. La vie de la Reine et la mienne sont sur le fil du rasoir, mais je n'ai pas l'intention de me laisser vaincre aussi facilement.

Je fais un pas pour masquer partiellement la Reine avant de prendre la parole.

"Vous êtes doté d'un abir fin, Seigneur Naral Shaam."

Pourtant, il a sciemment mené ses troupes dans un possible piège. Est-il confiant à ce point quant à sa supériorité ? Ou peut-être voit-il dans notre action un acte désespéré d'une cité abandonnée par son propre mainbour ?

Peut-être puis-je gagner du temps par la parole d'abord. Je ne souhaite guère mener un affrontement direct contre un être capable de se changer en Dragon, mais je me prépare à cette éventualité. J'amène ma magie à circuler en moi, au cas où il me faudrait en faire usage. Puisse ma voix rester assurée quand je poursuis.

"Mais vous voyez la situation à travers des yeux d'omyrien. Corrigez-moi si je fais erreur, Seigneur, mais pour les vôtres la vie d'un peuple pèse moins qu'un lieu stratégique. C'est l'inverse pour les Pâles et pour moi. Ce que vous appelez "bas prix" représente des centaines de vies, impliquées dans un conflit qui n'aurait jamais du les concerner. "

Je fronce un peu les sourcils. Cette simple différence de priorité est à l'origine de tant de choses... Mes yeux violets rencontrent les dorés. Toujours penser aux pièges des uns et des autres doit être éreintant.

"Vous avez vu que nul assassin n'est venu pourfendre votre cœur en plein repas. Et s'il avait été dans nos intentions de profiter de cet événement, exposé comme vous l'étiez, qu'est-ce qui aurait empêché des archers tapis dans l'ombre de vous prendre pour cible ? Nombreuses auraient été les occasions, mais rien ne s'est produit."

J'incline un peu la tête sur le côté, faisant au mieux pour ne pas trop afficher ma réflexion. Que je partage toutefois.

"En vérité, vous m'intriguez, Dragon. Pour un peu, vos paroles laisseraient entendre que vous souhaitez que nous ayons préparé un piège."

J'adresse un regard à la Reine, guère plus qu'un otage précieux pour mon interlocuteur. Une vie qui ne s'appartient déjà plus. Alors, je songe à quelque chose de sordide en la voyant presque pétrifiée, et affiche ostensiblement un air mécontent en direction de l'envahisseur. Je dois me faire des idées. C'est impensable...

"Cette reddition sans effusion de sang vous ennuie, n'est-ce pas ? Chercheriez-vous à nous pousser à la faute, par simple envie de faire couler celui de votre otage ?"

Simple est l'acte d'accuser quelqu'un qui ne s'y attend que peu. À mon tour de le faire. Je demeure tout de même légèrement entre Sheeala d'Argentar et le Dragon. J'ai beau vouloir gagner du temps, mes paroles peuvent aussi bien l'amuser que le vexer. Et si le deuxième cas de figure se présente, je dois demeurer prêt à me défendre.




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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 31 Jan 2016 18:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mar 26 Jan 2016 15:50 
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Pas loin de là, Heartless haranguait quelque peu les soldats avec une finesse qui lui était propre. Il avait proposé de mettre le feu aux campements pour empêcher les autres de sortir de la ville, ce qui n'était pas stupide compte tenu des circonstances : s'il y avait du monde à l'intérieur de la cité alors que le gros des troupes était face à eux, devant les murailles, nul doute que les privilégiés étaient des gradés, et donc que les empêcher de sortir empêcherait l'organisation des troupes. Cependant, à l'intérieur de la ville était également la population d'Andel'Ys, que les garzoks menaceraient de massacrer si les troupes ne se rendaient pas.

Les paroles d'Alistair, quant à elles, reçurent deux réactions différentes. La première venait de la garde du corps de la princesse, qui lui reprocha de vouloir jouer à l'espion quand il s'était présenté deux jours plus tôt comme un chef de guerre. Elle disait que si ses compétences martiales étaient réelles, alors son utilité serait sur le champ de bataille, et que chaque homme compterait dans cette escarmouche dans laquelle ils étaient en sous-nombre.

« L'un n'empêche pas l'autre, » rétorqua Alistair. « Mais la compagnie Omega dispose déjà de son capitaine, de ses sergents et même de la Princesse en personne pour les diriger. Je peux être utile sur le champ de bataille tant que j'y serais, puis atteindre des objectifs importants que peu de personnes en dehors de moi-même seront à même d'accomplir. »

Ce fut ensuite au tour du Capitaine Hirotoshi de répondre, d'une manière plus mesurée. Il dit que l'objectif était avant tout de pénétrer à l'intérieur de la cité au plus vite, à la fois pour préserver l'effet de surprise et pour sauver la population, qui était un otage de poids pour les armées Oaxienne. Mais, sans approuver explicitement la décision d'Alistair d'entrer en avant-garde dans la cité, il lui donna des informations sur l'intérieur, laissant à l'assassin la sensation d'un assentiment tacite. Il lui parla d'un certain Kiyoheiki, aventurier à qui l'on devait le plan actuel, ainsi que la reine des Hommes Pâles, tous deux en présence du Dragon Mauve, Naral Shaam, général de l'armée adverse.

La Princesse prit la parole à son tour, s'adressant à la fois à Alistair et aux deux autres Yuiméniens présents : Heartless et le Hobbit dont l'assassin ignorait toujours le nom – et pour cause, il s'en moquait royalement. Elle leur exposa d'abord le rôle de la compagnie Omega dans cette bataille : les troupes des Hommes Pâles feraient un assaut frontal et eux, moins nombreux, flanqueraient, juste après, les troupes garzoks, à la fois pour les prendre par surprise et pour les prendre en tenaille. Alistair hocha la tête ; c'était ce qu'il y avait de mieux à faire dans le cas présent. Les soldats alliés se retrouveraient face aux premières lignes orcs, celles qui auraient réussies à se former au dernier moment pour les retenir, et pendant ce temps ceux de Fan-Ming arriveraient par le côté pour détruire la formation naissante des Garzoks encore occupés à se regrouper. Si tout se déroulait comme prévu, le chaos serait total dans les troupes adverses, leur fournissant un avantage certain et une victoire quasi-assurée. Si tout se passait comme prévu.

Honoka évoqua également la nécessité d'atteindre les portes au plus vite pour les ouvrir et permettre le passage des troupes. Puis elle les enjoignit, tous les trois, à garder courage, à prendre des décisions justes aux bons moments, et à faire preuve d'audace et d'initiative, car c'était la tâche qui leur incombait, en tant qu'aventuriers indépendants. Alistair lui adressa un signe de tête solennel en signe de réponse. Il comptait bien faire de son mieux dans la reprise de cette ville, qui serait l'un de ses derniers moments pour briller. Il devait revenir victorieux à Tulorim pour imposer respect et crainte.

Conscient d'avoir un potentiel rôle à jouer dans leur ouverture, le voleur revint alors sur les portes de la ville.

« Etant une cité fortifiée, je suppose que les grandes portes ne s'ouvrent en entier que d'un mécanisme à l'intérieur ? Si c'est le cas, j'essaierais d'aller les débloquer dès que nous serons assez proches d'elle. »

Au même moment, des mouvements de troupe commençaient à émerger de la ligne silencieuse des Hommes Pâles. Ils seraient très certainement près à attaquer très bientôt. Mais quelque chose chiffonnait Alistair. C'était bien trop facile. Pas une sentinelle pour surveiller les environs ? Des orcs laissés à la beuverie sans patrouille ni commandement ? Certes, ils étaient censés les prendre par surprise, on pouvait difficilement prévoir de se faire attaquer si tôt après avoir investi une ville ennemie ; il fallait généralement du temps avant que des attaques ne puissent se former, et Andel'Ys avait laissé imaginer une reddition totale, qui laisser supposer que seule Fan-Ming était encore sur le chemin de la victoire, et qu'elle serait trop occupée à garder ses murailles pour venir en aide d'une cité qui n'en voulait, pensaient-ils, pas. Mais de là à laisser leurs hommes aussi librement sans envisager le pire, c'était une faute militaire très grave. Peu rassuré, l'assassin fit part de ses doutes au Capitaine.

« Vous ne trouvez pas que quelque chose cloche ? Ils sont bien trop imprudents, regardez-les, ils en sortiraient presque les nacaires. Et ne me servez pas l'argument de la faible capacité intellectuelle des orcs ; ils sont arrivés jusqu'ici sans problème, et s'il y a bien un talent que l'on ne peut retirer aux garzoks c'est celui de faire la guerre. Si ça n'a pas été déjà fait, je suggère qu'un éclaireur parte dans la direction par laquelle ils sont arrivés pour vérifier qu'aucune troupe n'a été laissée derrière pour prendre en tenaille d'éventuels assaillants. »

Si un tel piège avait été tendu, c'était sans doute un peu tard pour s'en rendre compte, mais au moins gagneraient-ils un peu plus de temps pour former les troupes en fonction si un éclaireur leur envoyait un signal.

Après ces conseils, il continua sur sa lancée. Il avait bien compris que l'idée était d'entrée dans la cité au plus vite, mais il voulait s'assurer d'une chose : que la compagnie Oméga ne ferait pas de vieux os à l'extérieur pour assurer la victoire des Hommes Pâles. Il fallait entrer rapidement dans la cité, quitte à ce que les armées alliées essuient de fortes pertes.

« Concernant les assauts, je ne sais pas ce qui a été prévu mais si je peux me permettre une suggestion : une fois que les troupes ennemies seront dans le chaos le plus total, quand nous les aurons flanqués, et une fois que nous serons certains que les Hommes Pâles seront capables de tenir position face aux orcs, il faudrait les laisser se débrouiller avec les troupes externes pour envahir la cité. Quand bien même la plupart devrait périr. Si nous voulons les aider jusqu'au bout pour nous assurer de la victoire de la bataille extérieure, nous laisserons trop de temps aux soldats à l'intérieur pour prendre la cité en otage. La priorité doit être de secourir la population. »

C'était, selon lui, ce qu'un chef de guerre censé devrait faire : donner la priorité à l'objectif de la mission sur la vie de leurs hommes. Après tout, les soldats étaient, pour la plupart, conscients des risques qu'ils encouraient lorsqu'ils avaient signés. Mais Alistair avait lui-même été élevé par l'un de ces chefs de guerre au grand cœur qui voulait toujours sauver tout le monde, ses hommes comme les civils – et parfois même ses ennemis. Il avait eu raison la plupart du temps, certes, mais les terres de Yarthiss n'étaient pas la première ligne d'un conflit contre Oaxaca. Et après la réaction offusquée du conseiller et de la Princesse à sa tentative d'assassinat, Alistair craignait que la perspective de sacrifier des hommes pour gagner ne soit pas dans leur culture.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2016 13:42 
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Astidenix ne fut guère chaleureux envers moi, et je peux le comprendre, même si Astinor grogne dans mon crâne, rageuse. Nous avons fait notre part du marché, que ça soit envers ce peuple ou envers les elfes, mais nous manquons de temps, cruellement. Aucune chance que les elfes débarquent maintenant, alors que leur fille leur a été rendu que ce matin; mais au moins, ils ne feront pas la guère aux hommes pâles parce que leur princesse est morte, c'est déjà ça. J'irais voir les elfes après, pour l'instant, nous avons une bataille a gagné et pas la plus simple.

Un plan de bataille se monte petit à petit dans mon esprit, à l'aide d'Astinor et d'Anouar. Mon idée a quelque chose de profondément suicidaire, mais si elle marche, un bon bout de la victoire sera gagné.

"Je lancerais l'assaut moi-même." finis-je par dire à Astidenix, aux trois femmes et à l'humain aux cheveux de feu.

"Mais j'ai besoin de place, sans alliés autour de moi, pour éviter de vous mettre en danger. J'aurais besoin d'une poignée d'archers, capable de garder leur sang-froid et d'abattre d'éventuelles sentinelles à très longues distances, ceux-là me couvriront jusqu'à ce que je porte le premier coup. Je ferais trembler la terre, attendez la fin de ce signal pour attaquer."

Cela ne suffira pas, il faudra causer le plus de chaos possible dans le camp, pour empêcher les Garzoks de mobiliser leurs facultés mentales sur le combat à venir.

"Que les autres archers prévoient des flèches enflammées et que, dès mon signal envoyé, ils brûlent tout ce qui peut cramer dans ce campement : tentes, tonneaux d'alcool,... Les Garzoks sont brutaux mais stupides, tant qu'ils éteindront leurs tentes, ils ne penseront pas à prendre leurs armes."

Enfin, à défaut d'alliés, il nous faudra paraître beaucoup plus nombreux que ce que nous sommes, que les chefs de guerre, abrutis par l'alcool voient la situation bien plus sombre pour eux qu'elle ne l'est en réalité. Cela ne fera que renforcer le chaos et les empêcher de réfléchir correctement, il faut qu'ils perdent pied avant le début de la charge réelle.
"Quant à vos cavaliers, attachez des branches à vos selles, trainant au sol. Cela donnera l'illusion que vous êtes bien plus nombreux que ce vous n'êtes. C'est une technique que j'ai déjà employé face aux Garzoks, ça ne fera que renforcer votre effet de surprise. D'ailleurs, si vous pouviez dépêcher un messager vers les troupes là-bas, pour qu'ils aient les mêmes consignes, ça serait idéal."

J'aurais aimé avoir du temps pour préparer cette bataille, j'aurais aimé être prête et reposée. Maudits chevaux volants qui ont tronqué toutes mes journées, je vais devoir griller ce soir peut-être plus d'énergie que je n'en ai réellement de disponible, mais je n'ai pas le choix, je dois anéantir cette armée et je dois le faire cette nuit, sinon Fan-Ming est perdue.

M'adressant à Therion, avec un sourire :
"Ce soir, je vais user de la magie offerte par le Père et la Mère. Dès que la terre aura fini de trembler, rejoins-moi et emporte-moi vers l'intérieur de la ville. Ce soir, tu seras le chasseur qui a tué Lothindil, la massacreuse d'Orque. Sers-toi de moi pour approcher et tuer Naral, le dragon. A ma botte, il y a un poignard d'argent avec du poison. Une seule coupure avec et Naral est mort."

Il ne me reste plus qu'à repérer les éventuels dangers qui pourraient m'attendre là-bas. Je concentre mon regard sur l'armée festive au loin à la recherche de sentinelles et d'un chemin où je pourrais me dissimuler jusqu'à approcher à la lisière du campement...

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 13:12 
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Therion n’avait rien compris aux paroles du vieux chef, et encore moins à celles adressées par Lothindil aux autres présents. Il était sans doute question de la bataille, mais de cela, il s’en fichait. Pour l’heure, il avait faim d’avoir couru toute la journée, et ses pattes appelaient un peu de repos pour être pleinement efficace. Cependant, avant de se manifester, il attendit que chacun ait fini de parler.

Lorsque Celle-Qui-Se-Bat-Bien s’adressa à lui, il dévoila de contentement ses crocs. Enfin, les choses allaient prendre une autre tournure, il allait y avoir de l’action, de la chasse, des morts. La mention de la magie ne lui plaisait guère, il n’était pas familier de ce qu’elle pouvait faire, et il préférait de loin que les crocs et l’acier, car la magie n’était pas une pratique de chasseur. Mais comme l’elfe prétendait qu’il s’agissait là de pouvoirs du Père et de la Mère, et comme sa magie l’avait déjà libéré du collier qu’une autre magie avait rendu mortel, il s’en accommoda. D’autant que la suite du plan s’avérait être des plus audacieux. S’introduire dans le camp, tuer un grand chef, duper les garzoks, voilà qui promettait une nuit agitée. Il considéra un instant Lothindil, la toisant pour se faire une idée de l’effort que demanderait de la transporter, en travers d’une épaule, tout en jouant de la hache pour éventuellement se frayer un chemin parmi des guerriers qui voudraient s’attribuer le trophée. Il estima que la chose était jouable, et qu’il suffirait de rugir un peu, d’invoquer quelques noms, de profiter du chaos que risquait de mettre la magie pour venir à bien. La partie sur le poignard était toutefois plus risquée.

« Je te porterai dans le camp. Mais n’es-tu pas plus rapide pour frapper le dragon ? Il se méfiera peut-être de moi, mais moins de toi si tu as l’air morte. Il faut que tu aies l’air morte, que les chiens sentent le sang, qu’ils ne doutent pas. Demande à ces hommes s’ils n’ont pas une bête à abattre, ou un prisonnier, pour te couvrir de sang. Et comme ça, je pourrai manger les restes avant la bataille. J’ai faim, leur marche ne m’a pas laissé le temps de chasser. »

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 30 Jan 2016 21:36 
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La proposition de Therion est intéressante, me faire vraiment passer pour morte, rendre le subterfuge plus réaliste. Je traduis rapidement la demande du loup, avant de retourner à mon observation :

"Auriez-vous une proie à disposition ? Un gibier chassé dans la journée ou quelque chose d'approchant ? Je sais que ma demande est étrange, mais du sang pourrait m'aider dans mon entreprise, puis Therion n'a pas vraiment eu le temps de chasser aujourd'hui, et il est plus simple de combattre avec le ventre plein !"

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 00:50 
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Heartless excita l'esprit guerrier des soldats, mais leur capitaine lui fit toutefois comprendre que son plan pourrait mettre les habitants d'Andel'ys en grand danger, et qu'il était préférable de prêter main forte aux Hommes Pâles en faisant le plus de victimes à l'extérieur de la ville, en prenant les camps ennemis par les flancs tandis que les troupes d'Astidenix prendraient le centre. Il fallait s'assurer que les défenses des garzorks soient totalement démantelées de tous les côtés, tandis qu'une partie des troupes rentrerait dans la cité pour la libérer. De plus, la reine des Hommes Pâles et le yuiménien Kiyoheiki se trouvaient très certainement à deux pas du général ennemi, et il était impératif de leur venir en aide le plus rapidement possible afin d'éviter tout malheur.

Honoka, qui avait désormais l'allure d'un chef de guerre, déclama :

- Nous chargerons à la suite des armées Hommes Pâles. Nous sommes moins nombreux, nous créerons ainsi un effet de surprise supplémentaire en les flanquant. Essayons d’atteindre au plus vite les portes, pour les ouvrir et pénétrer la cité. Heartless, Alistair, Sirop (fit-elle en désignant le sinari du regard) : ne perdez pas le courage qui vous anime. Prenez les décisions justes, aux moments les plus opportuns. Vous êtes plus que de simples soldats, dans cette bataille. Prenez les choses en main si vous le pouvez. Trouvez des initiatives à prendre pour nous apporter la victoire. Telle est la raison de votre présence.

Personne ne revint sur ces paroles, et tous se préparèrent à mener la charge. Alistair proposa d'envoyer une arrière-garde s'assurer qu'il n'y avait pas de renforts garzorks planqués dans les parages, et soutint qu'entrer dans la ville en premier était de la plus grande importance, quitte à laisser les Hommes Pâles se débrouiller avec les ennemis hors des murs. Heartless n'avait pas grand-chose à rajouter. Il était prêt à foncer le premier à l'intérieur de la cité et décapiter lui-même ce fameux Dragon Mauve. Néanmoins, cela ne voulait pas dire qu'il était loin de douter du succès de leur entreprise. Il cachait bien son appréhension mais il ressentait tout de même le besoin de se soulager du stress d'avant le moment fatidique. Aussi, il se retira une vingtaine de mètres plus loin derrière un arbre, et au croisement d'un regard interrogateur, il précisa ses intentions :

- Pause pipi.

Après cela, il chercha promptement un petit quelque chose à grignoter avant la bataille, et si il tombait sur un peu d'alcool, il pourrait aussi bien en prendre une gorgée pour se mettre en confiance. Si il pouvait juste emporter une bouteille avant d'aller au casse-pipe, il se sentirait bien plus à l'aise.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 15:49 
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Andel’Ys – Demeure d’Astidenix.

    Naral Shaam, royal, fier d’un sourire mystérieux qu’il prenait plaisir à laisser ostensiblement flotter sur son visage hautain, écouta sans ciller les paroles de Kiyoheïki. Son sourire se renforça même à la fin, lorsqu’il commença à répondre.

    « Omyrien ? Que connaissez-vous de moi, au juste, Ynorien ? Trouvez-vous que je ressemble à un orque, à un chien d’Omyre ? Et vous, en quel nom, bâtard de deux espèces, parlez-vous pour les ynoriens et les pâles à la fois ? Oranan n’est-elle pas l’exemple de pugnacité totalement inverse de l’exemple que vous venez de citer, résistant depuis des années à Oaxaca au détriment des vies qu’elle donne pour sa défense. Des vies fières de tomber, par honneur pour sauvegarder des murs et des pierres. La situation d’Oranan, dans la guerre qui sévit sur Yuimen, n’est-elle pas en tout point semblable à celle d’Andel’Ys, ici ? »

    Il renforça la ferveur de son regard dans celui de Kiyoheïki.

    « Vous auriez pu tenter de me tuer. Peut-être auriez-vous du, même si tous, vous en seriez morts. Car maintenant il est trop tard. Le piège va se refermer, quoiqu’il advienne, et tout ce que vous défendez sera perdu. »

    L’énigme de son expression était forte, et il était fier de jouer de sa malice. Il leva néanmoins un sourcil circonspect :

    « Si je veux faire couler le sang, il ne me faut pas d’excuse. Si j’avais voulu la mort de la Reine, elle serait morte, à l’heure qu’il est, comme j’ai exterminé l’ensemble du peuple de Nagorin. Je ne suis pas un barbare, maître Kiyoheïki. Et si je parviens à mes objectifs par la voie douce, c’est également dans mon intérêt. Alors maintenant, vous qui semblez prôner la survie des vivants, me donneriez-vous Fan-Ming, à présent ? »

    Une fois de plus, la Reine était silencieuse, poings serrés. Kiyoheïki savait quels secrets de puissance elle cachait sous sa frêle apparence. Sans doute devait-elle faire preuve de beaucoup de retenue pour ne pas plonger sur l’elfe aux yeux dorés devant elle. En attentant, c’était au semi-elfe de répondre aux étranges phrasés du dragon.




Andel’Ys – Plaines Ouest.

    A la demande de Lothindil, Diasgo claqua des doigts, et deux de ses chasseurs amenèrent rapidement la carcasse d’un chevreuil chassé le jour-même. Encore entier, il fut posé au sol près du lupin. Mais Astidenix ne semblait pas acquiescer intégralement au plan proposé par l’elfe grise. Sévère, il répliqua :

    « Vous me demandez plus de confiance que je ne peux vous en accorder, elfe. Cette bataille est celle des Hommes Pâles, qui reprennent leur cité, non celle de Lothindil, magicienne étrangère. Je vous suis reconnaissant, si vous nous aidez, mais je ne peux mettre entre vos mains toute la stratégie de la bataille. Ni en celles de la… magie. »

    Sa mine écœurée était claire sur son avis concernant les choses ésotériques. Si Lothindil l’ignorait encore, au moins le sut-elle désormais : les Pâles n’aimaient pas la magie. Et nul parmi son fils, son capitaine chasseur ou les trois dames d’Arothiir ne le contredirent sur ce fait. Il reprit la parole.

    « Nous n’avons guère de temps à vous accorder. Nous sommes à découvert, désormais, et à l’intérieur de la cité, mon peuple est en danger. À la moindre menace, au moindre regard porté vers nous, ils sauront. La charge doit être menée au plus vite. Nous n’avons plus le choix. Rapides et violents, nous devons être sans pitié, ne pas hésiter. »

    Lothindil pouvait le sentir venir : ils ne l’attendraient pas sans rien faire. Les troupes étaient avancées, prêtes à la charge, et elle devrait faire avec. L’heure n’était plus à l’infiltration. Si elle voulait faire trembler la terre, elle devrait le faire au cœur de la bataille. Astidenix se tourna vers son état-major.

    « Mesdames, Diasgo, Ser d’Omble, Seok, regroupez vos compagnies, et menons la charge sans plus tarder. »

    Il se tourna vers l’elfe grise. Le temps qu’ils rejoignent leurs troupes et donnent l’ordre, ce qu’ils firent sans tarder, elle pouvait prendre un peu d’avance sur l’armée… ou tenter vainement de discuter avec cet opiniâtre chef de guerre. Des chevaux libres leur furent amenés, s’ils en désiraient, Therion et elle.

    Cinq bonnes minutes plus tard, l’assaut fut lancé. Les troupes des Hommes Pâles se lancèrent vers la cité. Des archers montés avaient bien préparé de quoi lancer des flèches enflammées, qu’ils lancèrent sur les campements dès qu’ils furent à portée. En face, les réactions des silhouettes encore imprécises, dans l’ombre, étaient chaotiques : ils ne furent repérés qu’au moment où les premières flèches touchèrent, et là encore, les hères qui campaient là semblaient plus se borner à courir dans tous les sens qu’à s’organiser précisément pour former de fiers bataillons. La bataille était commencée… A chacun, désormais, d’y trouver un rôle à jouer.


Andel’Ys – Plaines Nord.

    Les premières paroles d’Alistair semblèrent mettre d’accord tout le monde, dans la troupe Oméga. La garde du corps ne rétorqua plus rien : elle avait eu les informations dont elle avait besoin pour ne pas décrier plus avant l’assassin. Hirotoshi, lui, tenta d’apporter les derniers éléments aux interrogations du jeune homme.

    « Je ne connais que peu les mécanismes de défense de la cité des Hommes Pâles, mais oui, j’imagine que les portes ne peuvent être ouvertes que de l’intérieur. Nous attendrons que vous y parveniez pour investir au plus vite la cité. N’hésitez pas à demander l’aide de soldats, si vous en avez besoin. »

    Aux craintes et suspicions d’Alistair, ce fut Honoka qui répondit.

    « Imprudents, ou sûrs d’eux. Ils se sentent en terrain conquis. Cependant, ne faisons pas la même erreur que nous leur imputons : restons sur nos gardes, et parés à changer de tactique sitôt qu’un élément étrange nous apparaîtra. »

    En ce sens, Hirotoshi envoya deux hommes de sa troupe faire le tour de la Plaine pour voir si des troupes garzoks n’avaient pas été cachées dans celle-ci.

    Les grandes lignes de la bataille avaient donc été écrites. Et heureusement, car à l’Ouest, les troupes se mirent en mouvement. La charge fut lancée, silencieuse d’abord, puis leur vinrent les bruits des sabots de leurs chevaux, et enfin les premières flèches incendiaires furent lancées. Hirotoshi, voyant là un signal suffisant, lança :

    « C’est l’heure. »

    Et comme d’un seul homme, la troupe se mit à se mouvoir. Les tentes, sous les flèches alliés, s’embrasaient, mais les réactions des êtres sur place, silhouettes d’ombres encore imprécises, étaient plus paniquées, à courir dans tous les sens, que réellement organisées pour former une défense digne de ce nom.

    La bataille était commencée… A chacun, désormais, d’y trouver un rôle à jouer.

[Hearthless : 0,5 (introspection + 0,5 (se restaure) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 0. - oblat.
Lothindil : 1 (plan) + 0,5 (introspection) + 1 (bonus longueur). Mot : 0. - olographe.
Alistair : 2 (plan et organisations diverses) + 0,5 (introspection) + 2 (bonus longueur). Mot : 1 bon ! - ollaire.
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (enquête) + 0,5 (informations reçues) + 1 (bonus longueur) Mot : 1 bon ! - omble.
Therion : 1 (plan) + 0,5 (bonus longueur). Mot : 0. - abalourdir.]

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 18:00 
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Prêcher le faux pour connaitre la vérité ne m'apporte guère ce que j'attendais. Pas la moindre once de surprise ou de désarroi de la part du Dragon. Au contraire. Il continue de sourire avec assurance, mais ses paroles ne s'accordent guère avec le ton employé. J'ai presque la sensation de l'avoir vexé tandis qu'il réfute presque férocement ressembler à un orque ou à un chien d'Omyre. Il ne me laisse cependant pas le temps de m'étonner qu'il s'attaque de nouveau à mon identité. Je dois me forcer à inspirer calmement par le nez pour ne pas afficher d'agacement à l'entendre me traiter de bâtard de deux espèces. Il m'accuse de ne rien connaître de lui, mais la réciproque est vraie.

Je ne l'écoute que d'une oreille médire sur les sacrifices de mon peuple pour protéger nos terres du chaos de la Demie-Déesse. Pour lui, les vies tombant au champ d'honneur ne font que protéger des murs et des pierres. Il ne comprend pas. S'il est apatride, jamais il ne pourra y parvenir.

Les yeux du Dragon se rivent aux miens, m'envoyant un frisson désagréable entre les omoplates. Quelque chose dans sa voix est étrange et me rend plus tendu que jamais. Il pense que nous aurions du tenter de le tuer, quand bien même cela nous aurait tous arraché la vie d'une façon ou d'une autre. Plus grave, il prétend qu'un piège va se refermer et que tout ce que nous défendons sera perdu. Énigmatique. Beaucoup trop. Je n'aime pas ça. Pas du tout. Il faut qu'il parle. Que je sache exactement quels périls nous encourons. S'il existe plus grave qu'une armée menaçant les portes de la Capitale, je dois parvenir à m'en informer.

Je sursaute presque quand son expression confiante se fait circonspecte. Il prétend ne pas avoir besoin d'excuses pour faire couler le sang, et qu'il aurait pu le faire envers la Reine comme il y est parvenu à Nagorin. Ce nom ne me dit rien, mais il affirme en avoir exterminé le peuple. Et il ose prétendre ne pas être un barbare ? Quelle étrange façon de penser. La tension est importante, et je fais au mieux pour ne pas me laisser emporter. Il sait que je n'ai aucun pouvoir, et pourtant il pousse le vice jusqu'à me demander si je lui livrerais notre colonie.

Je jette un regard à la Reine, prêt à l'épauler si sa patience s'épuise. Chose qui se rapproche, si je m'en réfère à ses poings clos. Nul doute que si nous entendons quelque écho de violence hors du bâtiment, le moment sera opportun pour frapper. Mais pas dans l'immédiat. La mort de l'ennemi serait un bon pas en avant, mais ses paroles assurées m'intriguent trop. Je déglutis lentement avant de répondre à cet impoli, m'appelant "maître Kiyoheiki" sans mon consentement, et d'une façon sans doute moqueuse.

"Vous avez raison sur un point. Quand bien même j'aurais souhaité que les choses soient différentes, je sais aussi peu de choses sur vous que vous en savez à mon propos. Oranan est notre foyer, le seul endroit où les miens ont leur racines. Si les Pâles ont d'autres cités vers lesquelles se replier, en Yuimen mon peuple n'a pas cette chance. Ce ne sont pas des pierres que nous défendons. C'est notre identité, Dragon, car personne ne le fera pour nous."

Mes lèvres sont un peu sèches. Ma gorge se dénoue un peu. Jamais je n'ai autant parlé que depuis mon arrivée en Aliaénon. Je crois que c'est la première fois que je dis ses quatre vérités à la face de quelqu'un, et il faut que ce soit un Général ennemi. Mais je suis ynorien. J'ai pris cette responsabilité, je l'assumerai, quoi qu'il m'en coûte.

"Nous n'avons pas pris notre indépendance pour nous voir annexés par Oaxaca, ni pour retourner aux kendrans."

J'ai bien remarqué qu'il ne semblait pas apprécier être mis devant un fait. Si je l'y pousse un peu plus, peut-être finira-t-il par arrêter ses effets de scène ?

"L'omble a beau voler pendant quelques instants, il ne devient oiseau que le temps d'un rêve."

La métaphore posée, je poursuis.

"Certes, vous ne ressemblez pas à un garzok, Seigneur Naral Shaam. Loin de là, même... Mais vous en commandez une armée au nom de la Demie-Déesse. Vous exterminez des peuples selon votre bon vouloir, tout en vous défendant d'être un barbare. Vous prenez otage et en souillez l'honneur. Et alors que vous n'avez plus rien à prouver, vous allez jusqu'à laisser entendre plus grand péril encore qu'un Dragon et son armée... Expliquez donc à mon esprit limité de bâtard ynorien..."

Très courte pause afin de marquer ma question, que j'espère aussi désagréable que possible.

"En quoi pouvez-vous prétendre être différent d'un omyrien ?"

Le jeu est dangereux. Je le sais. Je le provoque consciemment. Mais je songe aussi qu'il doit rarement pouvoir parler à cœur ouvert, vu l'entourage qu'il a au quotidien. Émettre des doutes ou se laisser découvrir à Omyre est une faiblesse que ses ressortissants s'empresseraient d'exploiter. En tête à tête avec des ennemis, c'est différent. Parfois, l'oreille la plus attentive se trouve là où on l'y attend le moins. Lui-même, sans en deviner l'importance, m'a appelé "ynorien" quand nombre des miens en sont encore à "shaakt".

S'il est certain de ne pas laisser ensuite de témoins derrière lui, il parlera avec franchise bien plus facilement. Je dois me tenir prêt et fais circuler ma magie en moi avec davantage de précision. De même, mes doigts lissent la sangle de mon arme sans toutefois la prendre. Peut-être suis-je allé un peu trop loin cette fois-ci.


~Suite~

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Lun 1 Fév 2016 23:28 
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Honoka et le capitaine Hitoroshi prirent note des conseils d'Alistair, ainsi une troupe fut envoyée pour débusquer d'éventuels renforts ennemis. L'éventualité que les portes de la ville ne puissent s'ouvrir que de l'intérieur fut aussi évoquée, et il sembla de plus en plus impératif d'y rentrer le plus vite possible, avant qu'elles ne soient refermées. Ce fut alors qu'il montait sur son cheval de guerre, qu'il n'appréciait d'ailleurs guère, qu'Heartless remarqua une lueur laiteuse reflétée par le lac dos à la cité...

Mais il n'eut pas le temps de l'admirer davantage, car la charge venait d'être sonnée. Les Hommes Pâles étaient sortis des bois, toutes armes dehors, et de petites comètes chutèrent sur les toiles du campement ennemi, une pluie de flèches enflammées pour mettre les garzorks en déroute.

Sur l'ordre d'Hitoroshi, la compagnie Omega se mit elle aussi en marche, accélérant petit à petit jusqu'à ce qu'ils n'y ait plus que du galop et de grandes enjambées. Heartless voulait prendre part à la charge, mais le lac avait installé une idée nouvelle dans son esprit. Se plaçant assez près pour qu'Alistair l'entende, il l'appela :

- Hé, le nerveux ! Je connais un chemin qui donne droit dans le dos de ces foutus oblats d'Oaxaca ! Tu veux toujours jouer les espions ?

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Mar 2 Fév 2016 17:46 
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A la question d'Alistair concernant les portes de la ville, la réponse est vague, Hirotoshi ne connaissant que peu les mécanismes de défense de la cité, mais il l'enjoint tout de même à s'en occuper personnellement comme il l'avait proposé.

( Le Capitaine de la première compagnie d'une cité militaire qui ne connaît pas les défenses de ses plus proches voisins... il semblerait que l'Ynorie soit bien trop tendre pour son bien, ) songea l'assassin avec une grimace.

Même en temps de paix, l'espionnage était un point essentiel de la politique d'une cité. C'était même le parfait moment pour en apprendre le plus possible sur les cités voisines et imaginer tous les scénarios possibles pour se prémunir d'une guerre éventuelle. Le b.a.-ba, selon Alistair, et il ne comprenait pas comment une cité aussi importante que Fan-Ming pouvait tant l'ignorer. Ce n'était, ceci dit, pas si étonnant après ses récentes découvertes, notamment la surprise si incompréhensible de Tsukiko face à sa tentative d'assassinat, ou, plus généralement, du choix de laisser un enfant gouverner une colonie entière. Ils avaient été chanceux, jusque là, de ne pas se faire attaquer par les cités des Hommes-Pâles, auquel cas ils auraient très certainement essuyés une défaite cuisante. A moins qu'eux aussi ne soient des incapables ?

Quant aux soupçons d'Alistair sur une éventuelle attaque en traître de la part des troupes garzoks, Honoka tenta de le rassurer par de belles paroles concernant l'arrogance présumée des orcs, mais elle consentit néanmoins qu'il était important de ne pas tomber dans la même imprudence qu'eux, et Hirotoshi, en ce sens, envoya une paire d'éclaireur balayer les plaines à la recherche de troupes embusquées. Maintenant, ils étaient prêts. Ils ne pourraient pas faire bien plus pour améliorer leurs chances, et c'est, le sort jouant en leur faveur, ce moment là que choisirent les troupes des Hommes-Pâles pour lancer l'assaut. Automatiquement, le capitaine de la compagnie déclara le début de l'offensive, et d'un même mouvement, tout le monde s'élança vers les troupes ennemies.

Avant que les troupes ne s'élancent au galop, l'assassin se tourna vers des soldats de la compagnie pour les commander, comme le capitaine lui en avait donné l'autorisation.

« Vous cinq ! » fit-il en désignant les cinq cavaliers non gradés les plus proches. « Vous me suivez, dès qu'on est rentré dans le tas on fait une percée sur la gauche pour aller aux portes ! Je ne peux pas me contenter de faire un trou dans les murailles, elles ne sont pas en pierres ollaires ; j'aurais besoin que vous me couvriez pendant que je trouve un moyen d'entrer. Dès que je suis hors de danger vous retournez avec le reste des troupes. »

Alistair s'apprêta alors à s'élancer, lui aussi, mais son attention fut retenue par Heartless, proche de lui, qui l'appela. Intrigué, l'assassin se tourna vers lui, pour se voir offrir une proposition surprenante. Prendre un autre chemin pour attaquer les orcs dans leur dos. L'offre était tentante, intéressante... mais... Alistair après que le brigand l'ai trahi à Fan-Ming, il ne lui faisait pas réellement confiance, d'autant qu'il avait lui-même détruit sa couverture peu de temps après. Pouvait-il s'agir d'une ruse du borgne pour régler ses comptes à l'abri avant le début de la bataille ? C'était fort possible.

« Je dois aller jusqu'aux portes au plus vite, » refusa simplement Alistair comme excuse.

Et, sans un autre regard à Heartless, il talonna sa monture et reprit bien vite sa place en tête, près de Hirotoshi. Une fois devant, il sortit une dague de sa main droite, gardant la gauche sur les rênes de son cheval, et s'apprêta à faire une entrée frontale dans la bataille, flanqué, il l'espérait, des cinq hommes qu'il s'était octroyé pour sa mission.

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 6 Fév 2016 17:37 
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Localisation: Quête 30 : Fan-Ming
Si les humains amenèrent rapidement une carcasse de chevreuil, Astidenix n'était pas prêt à me suivre pour autant. Il proclame que la bataille est la leur, alors que cette guerre ne devrait même pas être celle de ce monde. Je vais pour répondre, tenter de convaincre Astidenix de sa folie et de la haute probabilité de réussite de mon plan, mais Anouar de sa petite voix perchée intervient dans mon esprit :
(N'oublie pas ta place, guerrière de Yuimen.)

Je ferme les yeux et tente de reprendre une respiration calme, laissant Anouar faire remonter le souvenir directement dans mon esprit. Juste après ma cérémonie sur Nyr 'tel Ermansi, Yuimen avait tenu à parler avec mon père et moi. Nous avons alors discuté des sanctuaires, d'Oaxaca, des gardiens et de leurs rôles.

"Au-delà de la cérémonie, il te faut savoir exactement ton rôle, en tant que Gardienne de Yuimen. Ce n'est pas ma foi qu'il te faudra protéger, car ce n'est pas l'extinction de ma religion que je redoute en cette époque. Ton rôle de Gardienne est de lutter pour que nulle autre que moi, ne puisse dominer un peuple entier. Tu lutteras pour que les peuples puissent continuer à me vénérer s'ils le souhaitent; mais ton rôle sera aussi d'aider les peuples à vivre librement. Mais n'oublie pas, Gardienne, tu viendras offrir ton aide aux peuples selon ton coeur et ton jugement, mais jamais tu n'iras contre leur volonté. Jamais, au grand jamais, tu forceras un peuple à aller contre sa véritable nature; jamais tu ne convoiteras un pouvoir temporel. Tu seras un conseil et un appui en temps de guerre, mais s'ils refusent tes conseils, tu demeureras un appui fidèle, sans chercher à aller contre eux; car tu es un gardien et non un dirigeant. Et comme tu me respectes, tu respecteras les peuples et leur nature profonde."

Ce n'est que maintenant, plus d'une année après, que je comprends ce que Yuimen voulait dire. La nature de ce peuple est de craindre la magie, jamais je n'aurais dû la proposer. Et même si mon pouvoir et mon plan auraient pu permettre une victoire qui ne mettrait en jeu que ma vie et celle de Therion, il aurait été contre la nature fière et combative de ce chef de guerre, autant que de ses hommes.

J'aurais pu débattre et chercher à leur montrer les avantages de mon plan, mais ce n'est pas là mon rôle. Ils veulent combattre, je me battrais à leur coté. Je croise les bras sur la poitrine et m'incline profondément :
"Il en sera fait selon vos ordres, Astidenix des Hommes Pâles. Que vos Dieux vous protègent dans la bataille. Lothindil, Guerrière de Yuimen luttera avec vous."

Je me tourne vers Therion :
"Repais-toi vite et oublie le plan. Les humains veulent chasser en meute ce soir, nous chasserons avec eux. Je pars devant !"

Je réfléchis rapidement à ce que je vais faire et à comment le mettre en place. Les Garzoks doivent percevoir de ma charge celle de la forêt et de la terre qui les entoure. Il faut que je parvienne idéalement en une seule action à leur faire comprendre qu'ils peuvent sauver leur vie, en fuyant, car la colère de Yuimen est sur eux. J'ai déjà tenté de faire croire à Iso Karhù que j'étais un monstre de feu et de chair, mais le résultat n'a pas des plus probants, mais ces Garzoks stupides ne sont pas Iso Karhù !

(On pourrait faire mieux.)
(Comment ?)
(Le parchemin dans la poche de droite.)

Fouillant ma poche, j'en extrais un rouleau de parchemin de sort, nuage de poussières. Avec tous les évènements qui se sont passés depuis mon passage à l'ermitage, j'ai complètement oublié ces deux sorts. Mais je ne vois pas le rapport entre de la poussière et mon plan.

(Aurais-tu oublier le pont de plante ou la table à Kendra Kâr ?)

Je ne suis pas prête d'oublier la table de l'auberge de la tortue guerrière et le pouvoir qu'à Anouar de modifier ma magie. Ainsi donc elle compte me faire charger auprès d'une nuée de monstres de poussières, vu l'efficacité de la magie ici, le résultat risque d'être monstrueusement génial. Pour peu que Yuimen soit de mon coté, les nuages de poussières vont faire comme le repère dans la plaine pour le lupin, cela serait un renfort -ou de nouveaux adversaires, mais je préfère oublier ce risque- inattendu et bienvenu.

J'ouvre le parchemin et le parcours pour m'imprégner de la magie qu'il contient et qui s'efface peu à peu tandis que Astidenix donne l'ordre de se préparer à la charge. On nous amène des chevaux et le regard du chef de guerre vers moi en dit long, si je veux frapper en première, il me faut partir de suite.

Je saute sur la monture gentiment prêtée, me demandant avec un sourire si Harniän, qui était dans les écuries n'est pas monté par quelqu'un d'autre au sein de cette armée et m'élance vers les ennemis, prenant le parti de partir vers la droite et le fleuve, pour m'éloigner un peu de l'armée des hommes pâles, je n'aimerais pas les piéger dans ma magie.

(Soit prête à prendre le relai dès que j'en ai fini !)

Les épées au fourreau, ma seule main sur les rênes, je me concentre sur mon objectif, qui implique d'imaginer une charge sauvage d'animaux et de monstres de la forêt. J'imagine le bruit assourdissant de la terre qui tremble et se plaint d'être ainsi piétinée, mais aussi les hurlements des loups qui combattent, les grondements des loups de Thimoros, les rugissements des smilodons affamés.

(Prête ?)
(A tes ordres, Gardienne !)


J'approche de l'armée adverse, doublée par les flèches enflammées des hommes pâles. A défaut, ils m'avaient suivis sur ce point-là, et dans le campement, c'est désormais le chaos. Je chasse de mon esprit les images de la bataille de Tahelta, et me concentre uniquement sur mes sorts et ma magie. Ce combat-là fait de sang, d'horreur et de lâcheté sera pour Astinor, pas pour moi. Les guerriers Garzoks, fiers dans la bataille ne sont plus que des êtres désorganisés, leur esprit vulnérable, c'est le moment pour moi de lancer mon attaque.

"REA YUIMEN !!!" hurlé-je en relâchant d'un coup un maximum de puissance magique.

Petit à petit, je relâche mes fluides, de manière à ce qu'Anouar puisse venir s'y mélanger. La terre autour de moi vole derrière les chevaux en nuages de poussière, c'est cette poussière qu'il me faut rassembler. Tout autour de moi, la terre doit devenir de la poussière, de la poudre fine qui viendra faire s'étouffer les ennemis de ceux dont j'ai choisi la cause. Mes fluides doivent pouvoir se répandre dans toute la terre autour de moi, suivant l'irrégularité du sol, soulevant la moindre des particules minérales accrochées entre deux herbes, prête à se décrocher au moindre vrombissement. D'abord tout près des pattes du cheval, voire même directement sous ses sabots puis petit à petit, je m'éloigne de ses pas, couvrant une zone de plus en plus large.

La poussière se lève en fin nuage, Anouar peut commencer à la modeler, à moi de garder le flux magique et d'y ajouter une touche de réalisme dans l'esprit de ceux qui croiseront la route de ma magie. Il me faut désormais que la ceux qui soient touchés par ma poussière pensent qu'il s'agit là des monstres que j'ai imaginé, loups de Thimoros, meute de loups blancs ou groupe de smilodons affamés. Que loin d'être de la simple poudre aux yeux, les animaux modelés par Anouar deviennent de véritables monstres ravageurs, immisçant la terreur dans l'âme de mes adversaires.

J'y mets tout mon coeur, toute ma volonté et un bon morceau de mon énergie, relâchant mon pouvoir au maximum, Astinor reprendra bien la charge derrière et, j'espère, Therion me protègera au besoin.

(Je suis le Courage. Je suis celle qui ne craignait pas de souffrir pour sauver une vie. Je serais celle qui luttera à mort pour protéger les autres.)

Comme un écho survenant d'un passé lointain, mon âme se souvient d'être déjà morte et c'est dénuée de toute peur que je relâche mes fluides dans une combinaison que j'espère meurtrière tandis que j'entre dans le campement des peaux vertes.


(((Apprentissage par parchemin du sort de "nuage de poussière" et mise en application avec la combinaison :
Nuage de poussière : Étend un nuage fait de poussières et de minuscules cailloux tout autour du lanceur de sort qui touche aussi bien les adversaires que les alliées. Cette poussière pénètre par la bouche et le nez, gênant la respiration (rayon : lvl/4 mètres; ini-0,25/lvl pour toutes les cibles touchées sur le tour suivant)
et
Hallucination collective : Modifie la perception de [lvl/4] cibles, arrondis à l'inférieur, minimum 2, leur faisant percevoir une réalité alternative de celle existante. La réalité perçue est entièrement maîtrisée par le lanceur de sort. Avec l'expérience du lanceur, elle concernera un morceau de réalité plus étendue. (Maîtrises-0,5/lvl pour l'attaque suivante, pendant lvl/4 tours, maximum 5 tours). L'effet peut être annulé par l'utilisation de certaines CC ou sorts.
Les deux au niveau 30.)))

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 Sujet du message: Re: Andel'Ys
MessagePosté: Sam 6 Fév 2016 23:49 
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Localisation: Aliaénon - Andel'Ys
Les Hommes-Pâles avaient partagé le produit de leur chasse, et c’était un geste que Therion comprenait bien plus que les paroles qui fusaient entre le vieil humain et l’elfe. Toute l’armée sentait la précipitation, l’attente, la panique, mais sûrement pas au point de couvrir le fumet de la viande fraîche. Avant que les évènements ne le retirent à son festion, le liykor noir tailla un cuissot à l’aide de la Sombre Lame, en usant avec autant d’égard qui s’il s’était agit d’un vulgaire couteau de boucher, et commença sans plus attendre à déchirer de grands lambeaux de chair qu’il mâchait à peine, son estomac de carnivore se chargerait bien de digérer toute cette viande crue. Sur sa langue, le goût du sang éveillait déjà l’envie d’une nouvelle traque.

Il ne comprenait cependant pas bien pourquoi tout allait si vite. Après tout, les proies n’allaient pas s’en aller. Et puis même, une armée de garozks, cela pouvait se suivre à trace. Voilà la seule raison pour le chasseur d’être attentif : que la proie quitte le lieu rêvé pour l’embuscade. Mais lorsqu’elle restait couchée au bord d’une source d’eau claire, sans manifester de crainte, pourquoi ne pas prendre le temps de restaurer ses forces.

(Sauf si les garzoks sont les chasseurs. Un prédateur plus gros, couché sur le flanc, que les plus petits vont attaquer, en espérant sauter vite à sa gorge, le vaincre, parce qu’il est un prédateur plus gros… Et si le prédateur les attend ? Si le chasseur passe devant pour que la proie le suive ? Et s’ils le savent ? S’ils sentent dans leur chair qu’ils seront dévorés ? Ils s’agitent… Ils parlent… Bientôt je chasserai les garzoks avec eux. Peut-être que je mourrai. J’aurai vécu digne du Père et de la Mère, et je chasserai avec eux dans les épaisses forêts pour des vies et des vies, tant qu’aucun de ma race ne peut en compter. Voilà ce qui compte.)

Cette idée équilibrait les instincts violents qui animaient le lupin avec une forme de sérénité. Tout son corps tendait vers la violence des moments à venir, il concevait déjà la mort de ses adversaires, et pourtant une part de son esprit se détachait.

Celle Qui Se Bat Bien s’adressa à Therion pour le presser de finir son repas, et lui annoncer qu’il en serait fini de la ruse, et que finalement il n’y aurait que la meute.

« Je mange pour être fort, pas pour m’abalourdir. Je serai prêt à me battre.» Littéralement, il avait employé l’ensemble de grognements qui désignait le liykor repu reposé au soleil, autrement dit, incapable de se battre. Or, c’était loin de son projet. Puisqu’il fallait chasser en meute, il se choisirait des compagnons à sa hauteur. Le vieux qui l’avait accueilli avec des paroles dures, et le colosse qui l’accompagnait, ceux là avaient l’air d’être les chefs. Et les garozks n’hésiteraient pas à chercher les chefs. Des guerriers forts viendraient pour couper la tête de l’armée. Alors Therion serait là pour se mettre sur leur chemin, et les saigner. « J’irai me battre avec le vieux et le grand. Que le Père te donne la force, et la Mère place sur ta route nombre de proies ! »

Il dédaigna le cheval qu’on lui apportait. Pourquoi s’embarrasser d’un herbivore sur le champ de bataille ? Ses longues foulées pourraient lui permettre de soutenir le rythme pour ne pas se laisser distancer. Dans les rangs, il repéra les blocs formés par les hommes suivant leur appartenance, leurs affinités, et aussi les failles. Là, il se faufilerait. Il repéra aussi les chefs qu’il comptait suivre dans la bataille, puisqu’ils faisaient des appâts idéaux.

Dans la nuit qui ne le gênait guère, il distinguait les formes du camp, et il les distingua d’autant mieux que des archers firent pleuvoir du feu sous leurs flèches vers les toiles et les guerriers.

(Les garzoks sont des fourmis, et réagissent comme des fourmis… Ils s’agitent…)

Parmi les hommes avec qui il avait marché tout le jour, il se fit aussi discret et silencieux que lui permettait sa haute et large stature. Pas la peine de crier, pas la peine de hurler. Dans la nuit, aux côtés de ces créatures pour lesquelles il n’avait que du mépris, dissimulé au milieu de ces bipèdes comme autant de taillis vivants, il se glisserait jusqu’à ses proies. Le champ de bataille ne serait qu’une forêt, les soldats des arbres, leurs armes des branches à la gifle mortelle, des ronces aux longues épines. Seul, au milieu de ce bois agité, il chasserait ceux qui se distingueraient de la masse végétale.

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La faim chasse le loup du bois...


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