Depheline se joignit à mes efforts magiques pour repousser ce premier bout d’ennemi qui dépassait là, dans les profondeurs du trou béant. Mais si sa flamme brula les chairs gluantes de ce tentacule, ma lance animée de vent manqua lamentablement sa cible. Moi qui n’avais jamais manqué la moindre cible avec ce sortilège, ça ne pouvait que me renfrogner, mais je dus toutefois me satisfaire du résultat positif de notre entreprise commune, malgré mon échec. En effet, la créature sans nom à l’aspect sans doute repoussant venait de faire disparaitre dans les abysses son membre blessé, laissant un calme inquiétant envahir à nouveau ces lieux de mort et de croyances.

Mais ce calme ne signifiait aucunement notre victoire, et ça, chacun en était pleinement conscient. Et des bruits étranges de clapotements allant crescendo nous le rappelèrent bien vite. Et l’odeur ignoble qui se dégageait du gouffre depuis la chute de la dalle de pierre ne fit qu’augmenter, s’éparpillant avec force dans toute la salle et inondant les parois de mes narines d’une nouvelle horreur olfactive. Je retroussai involontairement celles-ci dans un rictus écœuré. Nul besoin de le dissimuler, celui-ci. Chacun le comprendrait et le partagerait même.

Mon visage resta cependant immobile lorsque la chose, horrible, arriva enfin. Un être cauchemardesque, à la taille redoutable et à l’apparence monstrueuse. Une tête de poulpe juchée sur un corps gluant et gélatineux, gros et flasque. Deux ailes aux fines membranes marbrées de rouge portaient sommairement la créature de toutes les craintes. Elle était si énorme que je ne pus m’imaginer sa taille, même en n’en voyant que le haut. Le monolithe de pierre s’effondra en arrière, comme pour nous rappeler notre taille réduite par rapport à ce mastodonte des profondeurs. La Pondeuse. Et je me rendis compte de notre situation plus que jamais précaire. Nous n’avions que de trop maigres chances de nous en sortir face à une telle abomination. Les armes ne viendraient pas à bout de cette chose, pas plus que notre magie. Et le moindre coup de sa part pouvait arracher aux membres de notre expédition plusieurs vies…

Et pourtant, nous devions nous battre. Parce qu’il n’y avait plus que ça à faire, dans une telle situation. Un tel monstre ne connaissait pas la pitié, et ne laisserait fuir aucun d’entre nous. C’était elle ou nous. Et même si elle semblait avoir plus de chances de vaincre que nous, nous n’avions plus d’autre choix que de la combattre. Même si j’ignorais encore comment la vaincre…

La solution vint peut-être de l’homme masqué qui nous accompagnait. Il balança sur la bête un baril explosif qui ne manquerait sans doute pas de créer un éboulement dans cette caverne souterraine. Ensevelir la bête sous des tonnes de gravats… Sans doute n’en sortirions-nous pas plus qu’elle, mais au moins elle serait morte. Et notre taille si misérable par rapport à la sienne nous laisserait peut-être une chance d’en ressortir vivants, en évitant les chutes de roches et le retour des flammes.

Sans réfléchir plus avant, je me lançai à plat ventre sur le sol, mains couvrant ma tête et ma nuque, attendant l’explosion, la fin de tout… Peut-être aussi la nôtre.

Une explosion de magie de la part de Depheline mit rapidement fin à la témérité dont avait preuve la tentacule. Selen, moins chanceux, avait raté son coup. Etrangé aux fluides magique, Aztai ne pu qu'observer, armes aux poings. Ses sens en ébullition, il scrutait chaque coin, chaque mouvement: il n'était pas dit que d'autres monstruosité ne se joindrait pas à la fête...

Et puis, dans un véritable vacarme, la créature apparut de toute sa masse dégoutante devant le groupe. Surgissant des profondeurs, elle fit basculer la plateforme et s'imposa comme le maitre des lieux. Des tentacules griffues, une taille incroyable, un corps aussi impressionnant qu'ancien. Mais le pire, du moins pour le fauve, c'était cette odeur de charogne. Rivalisant avec l'ancienneté du monstre, elle mit une véritable claque au fauve qui se sentait déjà partir. Effrayé et asphyxié, il s'écroula sur la pierre, vulnérable au possible. Il n'eut de dernière pensée pour personne et pour rien, mais entendait déjà la Grande Faucheuse avancer vers lui, avec ou sans tentacules...

L’assaut de Selen fut échec, mais la sphère enflammée atteignit la cible, créant une nouvelle source de lumière. Le tentacule quand à lui disparu dans les ténèbres. Profitant de sa position allongée, Trà tenta de voir ce qu’il se passait au fond du puits. Il ne vit rien, était ce dû au manque de luminosité ou à la profondeur du trou, il ne savait pas. La seule chose à laquelle cela lui avait servit, c’était mieux sentir les relents de putréfactions. Il continua à regarder cherchant à déceler le moindre signe suspect. Puis après un certain temps d’observation, il nota un bruit qui s’accentuait au fur et à mesure. Par précaution le voleur s’éloigna du bord. Bien lui prit puisque peu de temps après, une odeur horrible se répandit.

Et la bête sortit lentement, Ce fut d’abord sa tête qui apparu, ressemblant à toutes les gravures rencontrées depuis le début de leur aventure. Ces tentacules s’agitaient, prêtes à happer ceux qui ne garderaient pas assez ses distances. Mais ce n’était que le début, elle continua à monter, surplombant de plus en plus le groupe d’aventurier. La faible agitation de ses ailes créait des courants d’air, chargé d’une odeur si pestilentiel, que le fait de la respirer devenait un combat. Et comme pour montrer la puissance de la bête, le monolithe derrière elle s’effondra, dans un bruit assourdissant. Enfin elle posa l’une de ses pattes sur le rebord du gouffre. Ses griffes étaient telles qu’elle pouvait sans difficulté creuser la roche ou même massacrer un groupe d’aventurier.

Le bâtard recula encore, comment avait-il pu pouvoir combattre une telle chose avec ses armes. Ses lames étaient si courtes qu’elles n’auraient même pas pu servir de cure-dent à la bête. Et pourtant, elle n’était même pas encore sortit complètement et devait faire au moins le double si ce n’était plus. Le jour de sa mort était sûrement arrivé, même avec la lâcheté ou la ruse, il ne s’en sortirait. Il ne lui restait plus qu’à combattre avec courage, peut-être pour la première fois de sa vie… Et la dernière.

Il dégaina ses deux couteaux, lorsque Serpent cria de se mettre à plat ventre. Ne réfléchissant pas un seul instant, il obéit prenant soin, de ne pas se poignarder avec ses lames. Levant les yeux, il vit une fiole, sûrement celle dont il avait parlé au prêtre pour creuser une source, voler vers le monstre. Il ne savait pas si ça allait fonctionner, mais c’était sûrement leur dernière chance.

Il sembla que la magie de Depheline avait réussi à atteindre sa cible: la boule de feu explosa au fond du gouffre. Des flammes montèrent, mais malgré l'éclairage qu'elles offraient, Ziresh ne vit rien de la créature qu'ils allaient combattre. Mais il ne tarda pas à entendre un son étrange, qui lui permit d'identifier un peu plus ce qui allait sortir du fin de ces abysses. Grâce à son ouïe fine, il réussit parfaitement à identifier un battement d'ailes. Et ayant été longtemps un chasseur, il comprit vite avec la force de projection de l'air que la créature était bien plus grande qu'il ne pouvait l'imaginer au départ.
Et enfin, elle se montra...

"Saints Père et Mère... Ayez pitié de nous..."

Devant lui se dressait enfin le Dieu de ces profondeurs. Ce n'était pas seulement la "Mère", c'était la gravure qu'ils avaient tous vus jusqu'ici. C'était l'Ancien Thimoros. Ces troglodytes voulaient-ils que l'on tue leur propre dieu? Essayaient-ils de se libérer de son emprise? ou bien les mercenaires étaient-ils simplement leurs offrandes? Ziresh se posa toutes ces questions, mais il n'essaya nullement d'y trouver de réponses. Tout ce qu'il voyait pour l'instant, c'était que lui et ses compagnons allaient avoir à combattre pour rester en vie. Peu importait quelle était la cible.

Le dieu n'avait vraiment rien d'un dieu. C'était un monstre, doté du visage de pieuvre que le liykor avait pu observer au fin fond de la caverne. Mais il y avait plus que cela: outre sa puanteur qui réussit à faire s'effondrer Aztai, c'est une masse visqueuse et tentaculaire qui sembla composer son corps presque entier. Mais si le Dieu était bien trop grande pour entrer correctement dans l'embouchure, ne montrant ainsi pas de "jambes", il y eut bien des bras qui sortirent de la masse pour se poser sur les dalles de pierre. Mais ce fut que lorsque le monstre se laissa tomber, arrachant le monolithe pour le laisser tomber derrière lui.
Mais malgré tout l'immensité de son adversaire, Ziresh remarqua un point qui devait être forcément "faible". Si toute la face de son corps avait l'air dangereux en tous points, ses ailes, en revanche, étaient bien trop fines pour lui. Pour le loup d'argent, c'était la cible avant tout. Tout le monde ne l'avait peut-être pas remarqué, mais cela signifiait qu'il pouvait en faire profit: ses compagnons attaqueraient la tête, comme l'avait dit Selen, et comme s'apprêtait à le faire Serpent. Le jeune loup en profiterait pour attaquer les ailes...

Ainsi, alors que tout le monde semblait se préparer à encaisser l'explosion, se jetant au sol, Ziresh n'en fit rien. Il courut vers l'extrémité droite du géant, restant suffisamment à l'écart pour essayer de ne pas subir la déflagration. Il rangea alors ses armes, son poignard à la ceinture, et sa lance dans son dos: son harpon et son fer de lance étaient trop aiguisés, trop instables, pour lui permettre de se tenir correctement sur la chose. Il enroula ses dix mètres de corde autour de son torse, jugeant qu'il pourrait s'en servir en cas de chute. Puis il s'équipa des crochets du scolopendre qu'il avait dépecé la veille. La courbure de ces armes de fortune lui permettrait de s'accrocher avec plus de force sur le dos du dieu.
Une fois toutes ces conditions remplies, il attendit. Dans le cas où l'explosion découvrirait le dos du monstre, il se jetterait sur lui, utilisant toute son agilité, sa rapidité, et sa force Liykorienne pour atteindre ce qu'il jugeait être le point faible. Et même si ce n'était pas le cas, il pouvait toujours essayer de s'y tenir pour mieux attaquer la tête par derrière. Déjà, il s'était positionné à quatre pattes, anticipant une charge typiquement animale qui lui permettrait d'amplifier l'efficacité de sa mission suicide... Les muscles de ses pattes arrières gonflaient et tremblaient déjà, tant le loup savait qu'il n'aurait pas droit à une deuxième chance.

*Allez Ziresh... Ils ne le savent pas encore, mais c'est toi qui changeras le tournant de cette bataille...*

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(HRP : Changement d'équipement: - 2 Crochets de scolopendre (For+2 - retire 2pv à la victime en plus des dégâts occasionnés 25% de chance de paralyser la cible : esq : 0 sur deux tours.)
+ Tentative d'apprentissage de la capacité "Grand saut" ou "Equilibriste" (je ne sais simplement pas laquelle convient le plus à ce poste.) )

Alors que les deux mages aux pouvoirs dénaturés tentèrent de repousser la créature qui s’apprêtait à ne faire qu’une bouchée de cet équipage, Amarante était toujours empreinte de sa léthargie. Le monstre gluant commençait à pénétrait dans l’antre pour les dévorer en une fraction de seconde. Comme prémices de sa venue, une odeur qui aurait pu faire blêmir un orque vint chatouillait les narines de tous ces imbéciles. Mais, la Belle était que l’ombre d’elle-même bien qu’elle sentait l’odeur suavement écœurante de cette monstruosité sans nom, cela ne la réveilla pas le moins du monde.

Bientôt une griffe fit son apparition, mais celle-ci n’avait rien à voir avec les griffes d’un adorable petit chaton et ressemblait plus à des armes mortelles. Tout ceci était bien triste en y pensant car la moindre petite tapette ne ferait jaillir que geysers de sang dans cette grotte oubliée. Savoir que personne ne viendrait les sauver était une bien maigre consolation, cependant, il n’y avait pas d’échappatoire, la sombre vie d’Amarante était sur le point de se terminer d’une manière plus stupide qu’elle aurait pu le croire. Cette si jolie demoiselle n’aura pas eu le temps d’inonder l’univers de sa toute-puissance, de sa malveillance naturelle qui était le moteur de son âme. Même ces foutus Dieux eurent raison d’elle, se jouant de sa violence… Non, ils ne seraient pas chassés de leur piédestal, pas encore.

Un court instant heureuse d’avoir fait reculer le tentacule du monstre, elle songea bien vite que le combat n’avait même pas encore commencé, et que si sa magie était encore en quantité suffisante dans son corps, il n’était maintenant plus question d’en faire usage sans que ça n’ait été mûrement réfléchi. La situation se prêtait, certes, peu à la réflexion, mais elle avait conscience qu’agir impulsivement pouvait probablement leur coûter la vie. À l’heure actuelle, elle espérait encore que la bête s'enfuît lâchement.

La terre se mit pourtant à trembler de plus bel et du trou béant, après une fraction de seconde de silence annonciatrice de leur fin, sortie la silhouette de la créature sordide. Elle peinait à croire qu’il s’était agi du même monstre qu’elle avait brièvement affronté dans l’autre zone de téléportation, tant elle était imposante et réelle, sous une forme plus écœurante encore.

Réfléchir ? Il n’y avait finalement pas le moins du monde à tergiverser. Depheline eut envie de réitérer son attaque, encore et encore, jusqu’à en mourir de fatigue plutôt que de subir les tortures que cette engeance du mal était capable de lui infliger. Fille de Thimoros, à moins qu’il n’ait habité lui-même le corps de l’horreur incarnée, la bête devait probablement nourrir le plaisir de la souffrance.

Elle n’eut pas non plus le temps de s’interroger sur les desseins de son ami si brusquement retrouvé, ce dernier ayant extirpé avec empressement la fiole explosive qu’ils avaient trouvés, des heures, ou peut-être des jours auparavant. La magicienne, dont l’estomac et les yeux se révulsaient de terreur, n’avait plus aucune notion du temps qui passait.

Se laissant soudainement emporter à terre sans opposer la moindre forme de résistance au moment où Serpent la plaqua contre lui au sol, elle eut l’impression de s’enfuir de cette scène monstrueuse l’espace de quelques secondes de bonheur. Elle pouvait sentir le cœur de l'humain pulser dans sa poitrine à travers ses vêtements, à moins qu’il ne se fût agi du sien palpitant à tout rompre. L’odeur familière qu’elle retrouvait, emmêlée dans la cape de son compagnon d’aventure, la tirait tant bien que mal de ce monde ignoble dont elle n’avait plus rien à attendre à présent. Entre rêve et réalité, elle était un esprit prisonnier de son enveloppe charnel. On n’avait pas idée de la violence avec laquelle l’âme était parfois lié à son corps, alors qu’au plus profond de lui-même, il désirait que la séparation survienne une bonne fois pour toute…

« Serpent… », n’eut-elle que le temps de prononcer d’une voix plaintive et déjà à l’agonie.

Le lancer de Serpent avait été salvateur pour l'ensemble du groupe. La créature, alors que la fiole volait en l'air et que tous cherchaient à se protéger, avait levé la griffe pour faucher les frêles créatures qui avaient plus l'air à ses yeux d'une offrande qu'une groupe de mercenaires venus pour la tuer.

La fiole céda en l'air, la réaction chimique s'exécuta sur le champs et provoqua un souffle brûlant qui partait maladroitement vers le plafond. L'explosion qui en résultat ne se fit qu'au contact de la bête. La violence du souffle fut absorbée par la masse gélatineuse et flasque qui venait de jaillir et d'asperger tout le monde ou presque, principalement Aztai qui face à ce contact abject sur ses poils sera brutalement arraché à ses rêveries.

La bête gesticulait sous la violence de l'impact, ses tentacules convulsaient alors qu'elle basculait dangereusement sur le côté, ses griffes, elles, étaient restées en place. La lourde masse sous l'effet de la douleur n'avait pourtant pas provoqué de son, autre que celui qui s'approchait d'un mammifère marin.

Ziresh s'était élancé, mais le lupin sous le mouvement de la bête ratait son objectif et ne pu s'accrocher qu'à une partie du corps qui se trouvait à un mètre sous les ailes de la bête. Et la façon dont elle remuait augmentait le risque que Ziresh soit plaqué contre la roche, et à en juger le poids de la lourde créature, ça signerait une mort subite sur la pierre froide.

Ce fut une déflagration et une chaleur soudaine qui tirèrent le fauve de son inconscience. D'un revers il tenta de séparer son corps de la fournaise avant de reculer en rampant sur les coudes. Devant lui, le monstre tanguait sur le côté, et autours, tous ses alliés étaient au sol. Il manquait Ziresh et Aztai ne savait pas ou le lupin était partit. De toute évidence, le woran neige n'était pas resté inconscient bien longtemps. Mais revenir à lui alors des langues de flammes éclairaient encore le plafond de roche humide ne lui disait rien de bon. Y avait-il eut des morts déjà? Peut-être...

-Où est Ziresh? Demanda Aztai en se relevant le premier et en ne quittant pas la bête des yeux.

Il jeta un regard dans chaque coin visible. Etrangement, l'idée de voir son double débarquer à ce moment ne lui semblait pas impossible... Et ces tentacules qui gesticulaient en tous sens, ces ailes et cette gueule immonde. Comment allaient-il en venir à bout. Aztai ne savait pas si la déflagration venait d'un membre de l'équipe ou pas. Apparemment oui. La bête avait-elle été gravement blessée? Bon sang elle paraissait invincible face aux moucherons qu'étaient le reste du groupe.


Les magiciens étaient encore là, mais Aztai ne pouvait compter que sur sa force physique. Malgré le malus que cela octroyait de ne pouvoir attaquer à distance, il ne comptait pas laisser les fluides magiques marquer le pas, et se devait de laisser son emprunte dans cette bataille, sa "griffe". Leur ennemi venait de subir un lourd choc c'était évident. Le félin s'élança en avant, profitant de cette diversion pour attaquer ce qui se trouverait à sa porter: les tentacules. Principales armes du monstre, le tranchant de ses deux lames devrait donner de l'air à l'équipe. Les bras levés très haut, Aztai avisa une possible attaque venant de partout, avec pour but de riposter comme il se le devait.

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Attaque avec mes deux épées les tentacules à portée.

Le fauve avait concentré sa force autant que possible, tout en prenant en compte le fait qu'il ait besoin de rester sur le dos de la créature s'il emportait cette manche. Mais malheureusement, il rata sa cible. L'explosion de la fiole avait fatalement fait bouger la chose, annihilant l'assaut du jeune loup d'argent, qui passa à une dizaine de centimètres des ailes du géant pour finalement se réceptionner maladroitement au milieu du dos du monstre. Les crochets de scolopendre avaient fort heureusement prouvé leur efficacité en se plantant dans la chair du monstre, sauvant Ziresh d'une chute qui lui aurait été fatale puisque son adversaire était dos au gouffre.
Pendant un instant, le liykor avait vu ses pieds suspendus au dessus du vide, ce qui lui fit instinctivement renforcer encore plus la prise qu'il avait sur ses crochets. Il émit même un jappement plaintif qu'il ne sut retenir, tant il avait eu peur pour sa vie. Et il recommença plusieurs fois, se rendant compte qu'il risquait d'un instant à l'autre de se faire écraser contre la paroi de la caverne tant le colosse perdait son équilibre.

*Non! Je peux pas mourir maintenant! Pas aussi bêtement!* pensa-t-il.

Poussé par le peu de force qu'il avait, et donc principalement par son adrénaline, Ziresh força sur ses bras afin de remonter son corps. Ce n'est qu'après un effort intense qu'il réussit enfin à poser ses pattes arrières sur une partie du dos de l'abomination, lui permettant de profiter d'une seconde de repos salvatrice. Le stress de la situation semblait avait ralenti le temps autour de lui, et le fait d'escalader le monstre lui semblait revenir à gravir une montagne. Aussi, durant cette seule seconde, il réussit à reprendre un souffle assez grand pour pousser son corps une vingtaine de centimètres plus haut, plantant encore ses crochets un peu plus profondément.
Désormais, il ne s'agissait plus d'attaquer les ailes, mais de rejoindre le haut du dos de la créature: Entre ses ailes, il serait d'avantage à l'abri la paroi froide qui menaçait toujours de l'écraser. Et finalement, attaquer ce point faible revenait à pousser le monstre à se remuer d'autant plus et à profiter de la paroi... Non, Ziresh ne pouvait avoir recours qu'à une seule attaque: planter sa lance clairement dans le crâne de la chose, et en finir ainsi définitivement avec elle. Si elle était constituée comme une pieuvre, le liykor aurait accès à tout son centre nerveux. Et si elle était constitué d'os, il aurait de toute manière accès à l'arrière de la boîte crânienne, ce qui rendrait son attaque d'autant plus fatale...

Toutes ces théories, l'idée selon laquelle il serait capable d'en finir une fois pour toutes avec un Dieu, l'Ancien Thimoros, décupla encore un peu plus ses forces pour remonter encore une fois d'une vingtaine de centimètres. A chaque seconde, le loup d'argent semblait commencer un nouveau combat pour gravir le colosse qu'il avait attaqué presque dans un élan d'inconscience. Et maintenant qu'il était là, il ne pouvait plus reculer. Il restait encore à savoir s'il serait capable d'arriver jusqu'au bout sans y laisser sa fourrure...

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(HRP : Continue de gravir le monstre pour atteindre sa nuque.)

Plaqué contre le sol, mains sur la nuque, je ne vis rien de l’explosion provoquée par le lancer dangereux, mais salvateur, de Serpent. Je ne fis que l’entendre, brutale, bruyante, rude et destructrice. Et mon corps qui ne sentait aucune plaie, aucune contusion, se remplit d’un espoir sans nom : celui de voir la chute de cet être démoniaque au plus tôt. Car oui, nous pouvions le vaincre. Telle était ma seule pensée. Afin de ne pas faiblir, afin de ne pas manquer de courage, de force, de conviction. Car ces trois choses nous seraient indispensables pour vaincre ce monstre sans nom.

Un liquide gélatineux fut propulsé sur mon dos, et je roulai sur moi-même pour en observer l’origine. Le sang du monstre ? Une défense secrète ? Je n’en savais rien, mais ça n’était pas vraiment ragoutant. Ainsi décoré d’écœurante décoction, je me relevai pour mettre un terme au règne de la créature, avec l’aide de cette équipe d’aventuriers dont je faisais partie. Nous étions là pour ça, tous.

Les tentacules s’agitaient en tous sens. La bête avait été blessée, ou du moins troublée par cette attaque dévastatrice. Ses crocs acérés étaient restés en place, au lieu de venir nous faucher comme les blés. La silhouette immense vacillait, tombait lentement sur le côté. Là était notre chance, à n’en pas douter. Il fallait la renverser, la bousculer, la faire tomber dans les abysses dont elle ne se relèverait plus. Aztaï commença par attaquer les tentacules à proximité, afin de n’offrir aucun répit, aucun reposoir à la bestiole immense. Je m’écriai brusquement, espérant être entendu dans le chaos du combat :

« Faisons la choir ! »

Et je m’exécutai, rassemblant en mes mains mes fluides de magie. Avec fureur, et précision, je les envoyai en direction des ailettes de l’animal gigantesque. Afin de les percer, de les réduire à néant, et que sa chute future lui soit fatale, sans qu’elle puisse s’envoler à nouveau pour nous décapiter de ses crocs acérés.

[HJ : Trait de lumière au niveau 10 sur les ailes.]

Des éclats de toutes les couleurs jaillissaient dans l’air putrifié, alors que l’explosion de la fiole de son ami, toujours allongé sur elle, avait retenti. D’un mouvement tremblant, elle avait repoussé le pan de cape de Serpent pour voir ce qu'il s'était passé. Aztaï, qui s’était évanoui quelques instants plus tôt, avait repris contenance, alors qu’il avait rampé dans leur direction pour mieux se relever après la déflagration gigantesque.
Depheline put constater que chacun avait manifestement repris espoir et qu’il fallait poursuivre dans le mouvement général sans plus attendre.

« Prépare tes griffes et ta dague ! », avait-elle déclaré à l’attention du Ménestrel en essuyant d’un revers de main les larmes qui continuaient de couler de ses yeux. Elle s’était en un instant dégagé de la protection de Serpent et faisait déjà bouillir ses veines de magie.

Puis, inclinant sa tête sur le côté à la manière d’un animal en pleine réflexion, elle dit à son ami :

« Tu as encore une dose d’huile dans ton sac, je crois ! S’il aime les explosions et les brûlures en tout genre, il va être servi ! Jette-la en même temps que ma boule ! Vite ! Vise bien ! »

Elle attendit quelques courts instants pour laisser le temps à son ami de s'exécuter s'il le souhaitait, puis elle éjecta ensuite le sortilège de boule de feu vers la base où était fixée la seconde aile de sa cible, celle qui n’avait pas été attaquée par les pouvoirs de Selen.

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(((HRP : Boule de feu niveau 9 sur l'aile non visée par Selen, en se concentrant pour ne toucher personne)))

Un grand BOUM, une explosion, des gouttes d’une substance gélatineuse partirent dans tous les sens, maculant le corps et les vêtements de toutes les personnes présentes sur le champ de bataille. Amarante, tout au moins ce qu’il en restait, ne fut pas épargnée non plus par cette éjaculation bestiale qui s’abattit sur son visage déchiqueté. Tout ceci aurait pu être rebutant, cependant la Belle n’était plus parmi les âmes vivantes, mais son coma la propulsait chaque fois plus dans des rêveries étranges, dans un monde utopique qu’elle ne reconnaissait pas.

La Sulfureuse et délirante jeune femme volait dans un ciel bleu, propulsait par une brise légère qui caressait sa peau douce et pâle. Amarante avait la sensation d’être libérée de toutes ces chaînes qui -l’avaient un jour emprisonnée dans son corps si délicieux. La sensation lui était si agréable qu’il arrivait de sourire comme lors de sa tendre jeunesse, de ce moment oublié, reclus dans son esprit de démente qui préférait oublier ce temps révolu.

La bête leva sa patte, prête à mettre fin à la vie de plusieurs mercenaires. Mais avant qu’elle ne puisse l’abattre, la fiole éclata avant même d’atteindre sa cible, laissant s’élever une majestueuse tour de feu. Pendant un instant, le voleur pensa que tout était fini, leur seule chance venait de passer. Il ne devait plus rester que du verre pour blesser la créature. Pourtant, lorsque ces débris entrèrent en contact avec, une puissante explosion se produisit. L’onde toucha de plein fouet la monstruosité, dont le corps flasque fut secoué violemment avant de recracher un liquide visqueux.
Le voleur eut tout juste le temps de se protéger le visage, que cet infâme fluide ne s’écrasa sur lui.

Trà se leva, tandis que la chose continuait à produire de drôles de bruits, qu’il assimila à des cris de douleur. Ainsi qu’importe sa force, elle venait d’être blessée et même assez grièvement au vue de sa perte totale de contrôle sur ses tentacule. Sa réaction fit apparaitre un sourire moqueur sur la face du bâtard, rictus qui disparut rapidement cependant, devant la tâche qu’il fallait encore accomplir avant de mettre enfin à terme au règne de cette laideur. Autour de lui, presque tous semblaient être remis sur pied et prêt au combat. Tandis que le demi-elfe retirait une partie de la matière répugnante dont il avait été aspergé, Selen, comme à son habitude, exposa un plan d’action clair. Et cette fois, personne ne se mit à contredire son statut ou à dénigrer ses ordres. Après tout, faire tomber cette chose dans son trou, était tout ce que devait désirer chacune des personnes présentes.

Après une rapide étude de la bête, il trouva trois points à attaquer pour la précipiter dans son royaume, sans qu’elle ne puisse en sortir. La première cible était ses ailes qui semblaient lui permettre de se stabiliser ainsi que de voler. Une fois qu’elles seraient détruites la bête perdrait une bonne partie de son potentiel. Or elles étaient hors d’atteinte du voleur, qui ne souhaiter pas lancer ses armes n’importe où, au risque de les voir disparaitre à jamais. Il les laissa donc au mage, qui avait bien plus de chance que lui de les toucher. Il décida de se concentrer sur les mains griffues de la créature, qui lui assurait un point d’accroche, grâce à ses monstrueuses griffes. Elles étaient bien moins éloigné de lui que les ailes, et surtout bien plus accessible. La bête semblait tanguer suffisamment pour qu’elle soit incapable d’attaquer avec ses griffes. Ainsi cette zone était moins dangereuse qu’elle n’aurait pu l’être. Toutefois, il restait les tentacules qui frappaient aléatoirement et qui pourrait lui poser problème.

Il n’y avait pas de temps à perdre, plus le combat durerait et plus les chances de victoire faibliraient. Dans cette situation, il ne pouvait se permettre de perdre du temps, il fallait attaquer avec tout ce qu’il avait le plus vite et dans les endroits clés. Ne faisant guère attention au risque, Trà fonça vers la plus proche des mains de la créature, bien décidé à la lacérer autant que possible.

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HRP : Attaque la patte la plus proche de la créature avec son poignard à poison

Le visage enfoui dans le creux d'un bras, j'attends la tonitruante déflagration qui arrive inévitablement, résonnant dans la caverne, rapidement accompagnée d'une pluie de morceaux grumeleux qui maculent à présent ma cape. Je reconnais ainsi, dans le bruit et les jets écœurants que produit la créature, que mon coup à fait mouche.

Je dégage ma tête et observe autour de moi. Tout le monde est déjà sur le pied de guerre et charge avec toute l’énergie du désespoir pour mettre à bas la bête. J'entends Selen crier de faire choir le monstre visqueux dans les abysses qui l'on vu naitre et chacun se met volontiers à l'ouvrage.

Depheline s'est redressée plus vivement que moi et s’apprête déjà à relancer l'assaut, tout en me demandant d'user de ma dernière flasque d'huile pour en imbiber le monstre.

L'idée me parait intelligente et je porte la main à mon sac tout en me redressant. Extrayant la gourde d'huile, je m'élance vers le monstre en débouchant le goulot d'un coup sec, avant de tenter de balancer le liquide sur la créature, pour que Depheline l'enflamme en beauté.

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[HRP : Imbibe l'abdomen du monstre du mieux que je le peux]

Attaque Aztai sur un tentacule : réussite
Équilibre de Ziresh : Échec critique
Attaque de Selen : Réussite
Attaque de Depheline : Réussite
Attaque de Trà Thù : Réussite
Attaque de Serpent (j'ai considéré ça comme une attaque SA) : Échec



Attaque tentacule (1) Face à Aztai : Réussite
Attaque tentacule (2) Face à Selen : Échec
Attaque griffe droite (face à Trà Thù) : Réussite
Attaque griffe gauche (face à Serpent) : Réussite

Depheline attaquait les ailes et Serpent asperge d'huile les griffes de la chose, je n'ai pas compris votre délire comme quoi Depheline irait lancer une boule de feu sur l'huile, mais elle attaque les ailes et Serpent asperge les griffes. La boule de feu sur l'huile se fait au prochain tour où c'est une faute de communication ?

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Aztai avait face à lui un tentacule encore assez fin pour être tranché, son attaque portait effectivement ses fruits, mais la matière organique était plus résistante que ce qu'il pensait, et malgré sa force, il eut du mal à couper en deux le tentacule, celui-ci avait giclé une matière odorante et flasque à l'odeur d'iode qui lui collait aux poils et aux moustaches. Une fois coupé, la chose à peine tranchée et convulsée en aspergeait le haut de l'armure du félin, s'insinuant sous ses armures et tirant ses poils à chaque mouvement. (pas de perte de pv, cela dit, tu perds en maîtrise du fait d'être handicapé par ce contact épais et visqueux.)

Les deux autres assauts qui suivirent illuminèrent la pièce à la façon dont le trait de lumière et la boule de feu fusèrent sur les ailes. Le flash qui éclata et le vacarme assourdissant du grincement de la créature, suite à cet assaut. Ziresh qui se situait à peu près au dessus de ces deux ailes en paya le prix, le sursaut provoqué par la créature qui se courba en arrière fit lâcher prise à Ziresh qui, pendu dans le vide, ne restait accroché à la chose que par un crochet qui restait planté dans une surface gélatineuse qui s'étirait peu à peu. Bien qu'elle basculait légèrement en arrière, la chose ne semblait pas choir, toujours fermement accrochée par de nombreux tentacules qui se trouvaient derrière elle, hors de portée et de part ses griffes.

En parlant de griffe, Trà Thù dans un mélange de ce qu'on pourrait considérer courage et suicide attaqua à l'aide d'une dague une des griffes imposantes, assez pour déchiqueter sans peine bovin adulte, frappa entre le cartilage des deux pattes. Dans une réaction qu'il n'attendait pas, celui-ci vit son bras armé coincé par la créature qui venait de resserrer sa serre sur lui. Son avant bras reste donc coincé jusqu'à ce qu'on puisse le lui retirer. (pas de perte de pv, esquive à 0) Non loin de lui, Serpent s'était approché de l'autre griffe pour l'asperger d'huile à lampe, opération dangereuse alors que les petites flammes qui faisaient encore crépiter la graisse verdâtre du monstre étaient encore éparpillée ça et là depuis l'explosion. Cela dit, il n'eut pas le temps d'asperger convenablement la chose, dans un réflexe, elle envoya le ménestrel d'un revers de la main à trois mètres derrière le cul par dessus la tête avec en supplément, de l'huile partout sur le corps, l'arroseur arrosé.

La créature se redressa, Ziresh toujours en posture relativement fâcheuse pourra poser une patte sur un appui pour ne pas tomber et tâcher de remonter un peu, mais la véritable cible actuelle de cette abomination venue de la mer était Selen, la créature ouvrit une bouche dépourvue de langue mais ornée de chaque côté de grosse gencives dans lesquelles dépassaient de petites dents pointues et irrégulières, ses tentacules se dirigeaient doucement vers l'antre puant de sa bouche, comme s'il aspirait quelque chose, et puis on comprit qu'elle s'apprêtait à recracher plutôt que d'aspirer... Recracher sur Selen qui se trouvait face à elle, mais à en juger la taille de la bête, Depheline et Aztai pourraient encore en être victime, Trà Trù était situé juste en dessous de la bête qui approchait sa face abominable et Serpent encore quelque peu sonné qui se relèverait avec la sensation d'être devenu une lampe.