Vers Kendra-Kâr - Quatrième jour A notre arrivée au niveau de Kendra-Kâr, nous avons choisi, sur les conseils du marchand, de ne pas nous rendre de suite en ville. Nous aurions probablement à répondre de nos allures peu avenantes à l’entrée des portes, si celles-ci n’étaient pas déjà fermées. Aussi nous choisîmes de passer la nuit dans une petite auberge qui ne payait pas de mine, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. Les paillasses auraient mérité d’être changées depuis quelques temps déjà, mais il faisait à peu près chaud par rapport à la température extérieure, et la soupe de poisson qui nous fut servie nous amena à ne pas être trop regardants sur le coucher, d’autant que pour le même prix, nous pouvions nous resservir, et en sus piocher dans un petit tonnelet de pommes. Le sommeil nous trouva sans peine, prêts à nous laisser porter par lui jusqu’à l’aube, et plus loin encore.
Le soleil a déjà bien entamé sa course lorsque nous nous remettons en marche vers la ville. Et les questions sont revenues à Maelle :
« Nous allons à Shory ? Mais comment ? Il va encore falloir marcher ? On pourra trouver une caravane, même en hiver ? » « On va prendre un cynore. » La réponse a le mérite de laisser la petite silencieuse et songeuse. Sans doute sera-ce aussi sa première expérience de ce mode de transport. Les conseils de l’aubergiste pour trouver l’aire d’embarcation me permettent de ne pas perdre de temps, mais j’aurais sans doute trouvé sans peine ce grand espace à la vue des vaisseaux qui atterrissent et décollent dans un ballet majestueux.
Indifférent à toute l’agitation que je perçois autour de moi, je me dirige vers un cabanon où font la queue des personnes. En me rapprochant, je comprends que c’est là qu’il nous faudra payer notre transport, et comme les autres, je prends la file, jetant de temps à autre un coup d’œil à la gamine dont l’attention ne cesse de passer d’une surprise à l’autre. Quand vient notre tour, je m’adresse à l’elfe gris derrière le comptoir :
« On voudrait aller à Shory, l’plus tôt possible. On est deux, et on a d’quoi payer. »Vers Shory - le cynore