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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Lun 28 Oct 2013 12:59 
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Localisation: En route vers Kendra Kâr
A peine Zniitch avait-il finit d'expliquer à Sibelle comment il avait attrapé le gros rongeur qu'il tenait entre les mains, que celle-ci lui demanda de lui apprendre, désignant une vieille souche à proximité comme cible d’entraînement.
Le petit gobelin allait naturellement refuser – il ne se voyait pas endosser le rôle de professeur, et encore moins si son élève n'était autre que Sibelle elle-même – mais il vit dans les yeux de la guerrière une soif d'apprendre qu'il ne se serait pas risquer à contredire.

« Très bien, Zniitch va … Zniitch va apprendre à Sibelle. » Commença-t-il en reposant un instant sa prise pour se rapprocher de l'elfe et de sa souche. « La première chose qu'il faut savoir, c'est qu'il existe deux grands types de lancers différents. La rotation rapide et la rotation lente. »

« La rotation rapide donne une grande précision au lancer, mais elle demande de bien connaitre la distance qui sépare le lanceur de la cible. Zniitch n'a que des petits couteaux, mais cette méthode s'utilise d’habitude avec de grands couteaux, ou des épées courtes comme celles de Sibelle. » Poursuivant ses explications, il se mit en place face au tronc desséché qui servait de cible et tira un couteau de sa ceinture. « En tenant le couteau en l'air comme ça, il faut faire un grand mouvement vers le bas avec le bras tout en donnant un petit coup de poignet quand on lâche le couteau ... comme ça. »

Zniitch, déjà en position, se concentra un instant en tentant d'évaluer la distance qui le séparait de l'arbre qu'il visait. Il n'utilisait que rarement cette technique et cela se vit ... En effet, bien qu'il ait mis toute sa force et son application dans son lancer, le couteau se cogna au tronc mais ne se planta guère et retomba mollement au sol.
Un peu honteux, le petit gobelin bredouilla des excuses avant de tirer un second couteau de sous sa chemise et de refaire un essai. Il mit cette fois moins de temps pour viser et tira presque à l'instinct, conscient que sa crédibilité était en jeu. Heureusement pour lui, ce tir-ci fit mouche et le couteau se planta de quelques centimètres dans l’écorce de l'arbre.

« Voila. Maintenant, la rotation lente. Elle n'est pas très précise mais augmente beaucoup la force du lancer ... Idéal pour les petits couteaux, donc. C'est celle que Zniitch utilise le plus souvent. » Reprit-il en sortant de sous son ample chemise un dernier couteau. « Alors, il faut tenir le couteau à hauteur de visage. Et faire un mouvement rectiligne de la main vers l'avant, comme ça, tout en faisant glisser le couteau dans la main pour lui donner plus de force. En même temps que tout ça, il faut pivoter le haut du corp, pour amplifier la force du lancer aussi. »

Puis il tira. Et toucha du premier coup, cette fois-ci.
Son cours terminé, il se dirigea alors vers l'arbre, récupéra ses couteaux de lancers puis revint vers la guerrière elfique qui semblait avoir hate de passer à la pratique. Zniitch allait lui proposer ses couteaux de lancer, mais elle prit les devants et annonça qu'elle allait s'essayer à la rotation rapide à cause de la longueur de ses lames. Le gobelin se retira donc pour alla s'assoir sur un proche rocher, ramassant son lièvre au passage, et entreprit de le dépecer tout en observant son "élève".

Les premiers essais de la guerrière furent infructueux. Bien que sa position était bonne et qu'elle semblait très concentrée sur sa cible, son mouvement était un peu incertain et manquait de précision. Elle réessaya donc à de nombreuses reprises, allant chercher à chaque fois ses deux épées avant de recommencer ... encore et encore, jusqu'à enfin réussir.
Dans un bruit mat, la lame elfique avait transpercée le tronc et s'y était planté à l'horizontale. Un lancer magnifique, et Zniitch ne se retint pas d'en féliciter la guerrière. Mais là où beaucoup en seraient resté là, Sibelle se contenta d'aller arracher son épée de la souche tordue et de retourner à l'entrainement.
Zniitch ne compta pas combien de fois la guerrière lança ses épées, mais il était admiratif devant son application et sa persévérance, ainsi que du nombre croissant d'essais qu'elle réussissait.

Cet entrainement aurait pu durer des jours si une voix ne s'était pas élevé derrière eux. La voix grincheuse et désagréable du marchand que leur entrainement avait probablement réveillé. Il annonça qu'il allait repartir et demanda aux deux comparses de remonter sur le chariot, ce qu'ils firent sans plus tarder. Pour les remercier de l'escorter, il leur offrit tout de même un bout de pain et un morceau de fromage avant de se remettre en route.

« Sibelle progresse très vite, Zniitch est très content. Et Zniitch est sûr qu'avec de l'entrainement, Sibelle pourrait devenir une excellente lanceuse de couteaux. » Lâcha le petit gobelin pendant qu'ils dégustaient tous deux le repas offert par le marchand. Que se soit pour l'elfe ou le gobelin, l'entrainement leur avait ouvert l’appétit.

Lorsqu'ils eurent terminé, Zniitch, qui avait encore un petit creux, sortit de son sac le lièvre qu'il avait eu le temps de vider et de dépecer - il gardait d'ailleurs dans son sac la fourrure brune de l'animal, espérant pouvoir en tirer quelque chose - pendant que Sibelle s'entrainait sur son arbre, et en proposa un morceau à la guerrière.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Mar 5 Nov 2013 16:03 
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Localisation: Kendra Kãr
<<< Message précédent <<<

Valkazaar entame la descente entre Akinos et Kendra Kãr par la rivière, Le courant est assez fort, la profondeur limitée et cela nécessite pas mal d'attention pour ne pas perdre le contrôle des bateaux.

Le convoi s'arrête à chaque nuit tombée le long d'un ponton étroit au bord de la rive pour ne pas naviguer sous les étoiles, bien que l'envie ne manque pas aux différents matelots de continuer mais la fatigue accumulée durant la journée et le manque de visibilité durant la nuit ne permet pas d'être efficient.

L'équipe, même peu - ou pas - scolarisée, s'anime chaque soir autour d'un foyer rougeoyant où ils racontent les différentes péripéties de leurs précédent voyage accompagnées de rires, de corrections à n'en plus finir. Ce qui ne semble pas s'améliorer à l'avancée de l'heure puisque parler donnant soif, tout au moins en donne l'impression, le vin coule en flot continu.

Valkazaar reste plus calme que ses compatriotes, d'abord de par sa nature mais également par le fait qu'il ne peut pas présenter d'histoires lui étant arrivée, il n'en a pas souvenance. Plutôt pensif, il reste en retrait sans se mêler à l'effervescence festive du soir.

Lors de son sommeil, de moins en moins agité notons le, une sorte d'aura lumineuse entoure Valkazaar et ressource les muscles fatigués. De ce fait, quelle que soit sa fatigue de la journée, le matin suivant, il n'a aucune pénalité de sa journée précédente.

Chaque matin, Valkazaar est levé aux aurores, prêt à repartir.

Au bout de 5 jours de descente, Kendra Kãr est en vue, le convoi entre dans le port quelques temps plus tard.

>>> Message suivant >>>

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Je suis Valkazaar - semi-elfe - Guérisseur lvl1.
Pour moi, un RP inclue l'intéraction avec d'autres PJ, si vous me croisez quelque part de près ou de loin, n'hésitez pas à mettre votre grain de sel dans l'histoire, c'est plus sympa de trouver des éléments nous obligeant à s'adapter ! Merci d'avance


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Ven 15 Nov 2013 04:43 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Mais les seules informations qu'elle parvint à glaner étaient qu'ils étaient bientôt à destination et que le freluquet derrière lequel elle se trouvait avait le coup de masse facile. Avaleia préféra donc se calmer pour éviter quelques souffrances inutile et elle patienta. C'était le seul choix sensé qui lui restait...se taire et attendre. Quelques minutes passèrent et les deux cavaliers ralentirent la cadence avant de s'arrêter complètement. La jeune elfe n'avait aucune idée de l'endroit où on venait de l'emmener et elle avait encore plus de mal à s'imaginer ce qui allait lui arriver, quand le freluquet entrepris de la transporter sur son épaule squelettique. Ou plutôt si...mais tout ce qui lui vint à l'esprit n'avait rien de réjouissant. Mort violente, esclavagisme, satisfaction malsaine de quelques hommes peu engageant, toutes ces idées lui trottaient en boucle dans la tête quand elle fut jetée sans ménagement dans un bâtiment peu éclairé.

Elle heurta le sol violemment et la porte se referma. Toute seule et totalement incapable de bouger, elle gisait sur le sol poussiéreux comme un vulgaire sac de pommes de terre. Quelques larmes commencèrent à faire leur apparition aux coins des magnifiques yeux bleus d'Avaleia, avant de déferler en un flot continu. Le jeune demoiselle était au comble de la peur, elle ne put contrôler ses pleurs, ne put les arrêter. Elle savait pertinemment que ce genre de choses pouvaient arriver quand une jeune femme se lançait seul sur les routes, mais elle ne s'attendait vraiment pas que ce genre de problème lui tombât dessus aussi vite. Elle était totalement impuissante, victime de son inconscience, de son manque d'expérience, de son envie pressante de partir à l'aventure, mais elle ne regrettait toujours rien. Elle pleurait, encore, elle pleurait et soudain, la porte s'ouvrit de nouveau.

Ses agresseurs avaient-ils décidé de son sort ? Visiblement pas, car la porte ne resta ouverte que quelques secondes, le temps pour le gringalet de lancer dans la salle ce qui semblait être une autre personne bâillonnée. Avaleia le devina facilement malgré l'obscurité de la pièce, puisque la nouvelle victime gigotait frénétiquement et hurlait à plein poumons malgré le bâillon. Cette personne était l'exact opposé d'Avaleia. Là où l'elfe pleurait et restait prostrée, acceptant son sort, l'autre se débattait, criait, montrant son désaccord. Cette nouvelle proie bougeait tellement et mettait tellement d’ardeur à montrer sa désapprobation, qu’elle parvint, nul ne savait comment, à se débarrasser du morceau de tissus qui étouffait ses paroles. Et c’est alors une voix féminine qui se fit entendre, une voix pleine d’assurance, de force, de courage, une voix qu’Avaleia désespérait d’entendre. Bien évidemment, elle ne pensait pas que cette voix viendrait de l’intérieur du bâtiment et pourtant, l’entendre la rassurait. Entendre cette femme vociférer contre leurs agresseurs de la sorte mit fin aux pleurs de la jeune mage.

« Reviens là espèce de nabot ! Viens me détacher et te battre comme la moitié d’homme que tu es ! Je vais te montrer ce dont une femme est capable… »

La courageuse ne s’était même pas rendue compte de la présence d’Avaleia, tout du moins jusqu’au moment où cette dernière renifla plus fort qu’elle ne l’avait voulu. Tout en hurlant, la femme se tortilla pour se tourner vers la jeune elfe.

« …hey, mais, t’es qui toi ? Ca me rassure de pas être toute seule dans cette galère ! Ça veut dire qu’on va pouvoir s’en sortir…enfin je pense. Au fait, je m’appelle Melorynh, mais tu peux m’appeler Mel, ou Rynh, enfin peu importe. Et toi ? »

Melorynh ne s’était même pas rendu compte qu’Avaleia était encore attachée et réduite au silence. Elle éclata d’un rire franc et sincère avant de s’approcher de l’elfe en se dandinant. Arrivée derrière la jeune fille elle entreprit de ronger les liens qui retenaient les délicates mains de l’elfe. Avaleia n’arrivait pas à y croire, et pourtant, la jeune femme derrière elle parvint vraiment à rompre les liens de l’elfe avec ses dents. Avaleia s’empressa alors de ramener ses mains devant elle pour masser ses poignets endoloris avant de se délier les chevilles et de retirer le bâillon répugnant qui l’empêchait de parler, mais surtout de respirer correctement. Elle bredouilla son nom avant de lâcher discrètement un petit « Merci. » et la jeune elfe s’empressa ensuite de dénouer les liens de Melorynh. Cette dernière se releva et commença à s’étirer, puis elle tendit une main à Avaleia pour que cette dernière en fît de même. Elle fut relevée avec force, tant et si bien que l’elfe cru que son bras allait être arraché. Melorynh lui mit alors une main sur l’épaule avant de s’adresser à elle, un grand sourire barrant son visage.

« Et bien Ava, il ne nous reste plus qu’à trouver un moyen de se barrer sans se faire chopper ! Une idée ?! »


L’elfe fit non de la tête et regarda la jeune humaine d’un regard étonné. Elle n’avait pas vraiment l’habitude que l’on s’adresse à elle de manière aussi familière, mais elle décida de ne pas s’en formaliser, après tout, ce genre de rencontre fait partie de toute aventure digne de ce nom, et intérieurement, l’hinionne était heureuse d’être aux côtés de Melorynh.

« Si seulement j’avais encore ma hache ! On aurait pu passer en force ! »

Avaleia s’imaginait mal ce qu’elle entendait par « passer en force », ou plutôt, elle refusait de le faire. Courir, se battre, ce n’était pas son fort, et elle n’avait pas envie de visualiser sa propre mort une nouvelle fois. Mais elle n’eut vraiment pas le temps d’y réfléchir plus en profondeur car Melorynh l’attrapa soudainement par le poignet de l’entraina vers la porte avant de l’ouvrir.

« De toute façon on n’a pas le choix, on peut pas rester ici bêtement à attendre, il faut qu’on bouge ! »


Elle savait, Avaleia savait que la jeune humaine avait raison, mais elle ne pouvait empêcher l’inquiétude de poindre au creux de son estomac. L’inquiétude et…un soupçon d’excitation.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Ven 15 Nov 2013 22:30 
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La porte grande ouverte, Melorynh sortit de leur prison étrangement fort peu gardée en entrainant derrière elle une jeune mage légèrement affolée. Il était vrai que les deux jeunes femmes eussent dû être attachées, sans la possibilité de s'échapper, mais pour Avaleia, les laisser ainsi sans personne pour les surveiller, relevaient tout de même d'une grande stupidité. Et sous ce ciel sans nuage, sous les feux du firmaments que rien ne cachait, Avaleia put enfin voir le visage et l'allure de Melorynh. La jeune humaine était grande, presque aussi grande que l'elfe et il émanait d'elle une aura de force contagieuse. Son regard ne souffrait d'aucun doute, d'aucune peur. Son teint mat, ses yeux clairs oscillant entre le bleu et le gris acier, ses longs cheveux noirs tressés lui octroyait une beauté sauvage, presque animale.

Mais Avaleia fut bien vite interrompue dans sa contemplation par des bruits étranges qu'elle n'arrivait pas à définir. Elle savait pertinemment qu'elle devait les ignorer, qu'elle devait fuir aux côtés de Melorynh, mais une forte et puissante curiosité la retenait, la poussait à aller voir ce qu'il en était. Ce fut au tour de la jeune mage de tirer l'humaine par la main.

"J'ai entendu quelque chose par là-bas. Allons voir!"

"Tu es folle!Ne tentons pas plus notre chance! S'il y a vraiment quelque chose par là, c'est une raison de plus pour partir dans le sens opposé."

"Mais..."

Le regard d'Avaleia se remplissait d'étoiles, petit à petit l'excitation prenait le pas sur l'inquiétude. L'innocence, le manque d'expérience guidaient les choix de l'elfe, mais face à cette étrange détermination, face à cette candeur aveugle, Melorynh semblait impuissante. Elle ne trouvait pas les mots pour faire changer d'avis cette elfe convaincue et convaincante. Melorynh passa lentement une main dans ses cheveux en soupirant. Elle semblait...attendrie.

"D'accord, t'as gagné! Je continue à penser que tu es cinglée, mais je ne vais te laisser y aller toute seule."

Guidant Melorynh en la tenant par la main, Avaleia se dirigea vers la source du bruit. Plus elle se rapprochait et plus elle comprenait. Ces bruits n'avaient strictement rien d'étrange au final. Ce n'était que les rumeurs, les échos d'un vacarme produit par quelques soiffards enivrés. Il provenait d'une bâtisse miteuse à moitié délabré. Avaleia pouvait très clairement voir quelques ombres se dessiner sur les murs à travers une fenêtre, mais il lui était impossible de déterminer combien de personne se trouvait là. Sa curiosité prenant encore une fois le pas sur sa raison, l'elfe s'approcha et l'humaine de lui chuchoter :

"Tu es folle. Complètement folle."

Et en peu de temps, les deux femmes se retrouvèrent contre le mur, accroupies juste à côté de la fenêtre. Intérieurement, Avaleia avait beaucoup de mal à croire ce qu'elle était en train de faire, mais ce sentiment combinant peur et excitation, inquiétude et enthousiasme, elle l'avait longtemps recherché et elle n'avait pas envie de partir, non, elle en profita même pour écouter les ivrognes discuter. Pourquoi ? Elle n'en savait rien, strictement rien, mais sa curiosité presque infinie l'y poussait.

"Hey! On en a encore choppé deux aujourd'hui!"

"Tu les as mises avec les autres ? Celle qu'on doit vendre demain ?"

"Tu rigoles! Contrairement aux autres, ces deux là sont bien roulées et je me suis dit qu'on pourrait en profiter un peu avant."

"Tu perds pas le nord toi."

A l'écoute de ces propos, Avaleia se raidit et serra la main de Melorynh plus fort. Elle n'entendit qu'à peine un ivrogne se réveiller en hurlant "Jamais au nord!" et ne chercha pas à comprendre. Elle en savait assez. Des marchands d'esclaves, elles avaient été capturées par des marchands d'esclaves. En temps normal, elle se serait demandée comment ces hommes pouvaient agir impunément aussi près de la cité blanche, mais là, elle n'avait qu'une seule idée en tête : aider les autres femmes prisonnières. Mais comment faire ? La douce hinionne se tourna vers Melorynh, l'air paniqué et cette dernière semblait réfléchir. Il leur fallait trouver ces femmes, les libérer, et parvenir à fuir sans se faire repérer. Il leur fallait réfléchir. Et c'est Melorynh qui trouva un début de solution. Elle tapota brièvement sur l'épaule de l'elfe avant de lui montrer une sorte de grange un peu plus loin. A bien y regarder, c'était en fait le seul bâtiment présent dans le coin en dehors de celui duquel elles s'étaient échappées. Le temps d'un hochement de tête, les deux femmes se levèrent et se dirigèrent aussi discrètement que possible vers l'entrepôt jusqu'au moment ou ce que l'elfe redoutai arriva. Elles furent interpelées par un homme qu'elles n'avaient pas vu.

"Qui êtes-vous! Où allez-vous ?"

Et l'homme apparu devant les deux femmes. Il était d'une laideur à en faire vomir un orque. Ses cheveux, noirs, long et gras, recouvraient un visage disgracieux constitué de deux yeux porcins et sombres, d'un nez légèrement rouge, aussi gros et rond qu'un abricot, de lèvres épaisses cachant des dents noircies ou manquantes. Et surtout, il était visiblement saoul, complètement saoul. Avaleia compris alors que si leur "cellule" n'était pas gardée, ce n'est pas à cause d'un excès de confiance de leur ravisseur, mais bel et bien parce qu'ils étaient à n'en pas douter, une bande d'ivrognes incompétents. Une idée folle lui traversa alors l'esprit. Idée qu'elle s'empressa de mettre à exécution.

"Personne, nous ne sommes personnes. Et nous n'allons nulle part."

L'homme gratta lentement sa joue flasque en fixant les demoiselles de son regard vitreux avant de tourner les talons et de partir.

"Ah ?! D'accord!"


L'elfe écarquilla les yeux. Elle n'arrivait vraiment pas à croire que son plan avait fonctionné. Elle se tourna vers Melorynh qui semblait réprimer un fou rire, mais elles avancèrent néanmoins et poussèrent la grande portes grinçante de la grange. Et ce qu'elles virent à l'intérieur était horrible. Une dizaines de femmes, attachées comme elles peu de temps auparavant, gisaient dans le fond de la grange. Certaines d'entre elles étaient blessées, preuve que les agresseurs ne les avaient pas traité avec beaucoup de courtoisie pendant leur captivité. Melorynh et Avaleia se précipitèrent vers les prisonnières et les détachèrent, tout en leur intimant le silence.

La première étape du sauvetage s'était déroulée sans accroc, mais il était maintenant temps de passer à la suite, ou plutôt, de passer à la fuite.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Sam 16 Nov 2013 06:31 
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Mais selon Avaleia, tout se passait beaucoup trop bien. Elle pressentait quelque chose, une sombre intuition qui l'exhortait à la prudence, qui lui intimait de ne pas se précipiter. Mais que pouvait-elles faire au final ? Ces femmes n'avaient que deux solutions...Attendre patiemment dans cette grange puante, ou sortir. Et c'est Melorynh qui prit une décision en ouvrant une nouvelle fois la porte de la bâtisse pour laisser sortir les prisonnières. Ces dernières s'empressèrent de retourner à l'air libre, Melorynh et Avaleia à leur suite, mais à l'extérieur, elles ne rencontrèrent point la liberté tant attendue. Non, elles tombèrent nez à nez avec cinq hommes tous plus laid les uns que les autres. Leurs ravisseurs étaient donc bien moins stupides et incompétent que ce que l'elfe croyait. Il y avait parmi eux, le gardien de la grange et le moustachu rachitique qui avait transporté Melorynh et Avaleia. Les trois autres étaient inconnu au bataillon, mais l'un deux semblait intéresser Melorynh plus que de raison. Il était à peine plus grand que l'humaine et son visage était barré de bon nombres de cicatrices. Ses dents étaient aussi pourries que celles des quatre autres et il lui manquait un bout de nez. A sa ceinture trônait une épée bâtarde des plus classiques, une arme qui jurait avec la beauté indescriptible de la hache qu'il portait sur son dos. Le fixant sans ciller et toujours sans une once de peur dans le regard elle cria :

"Courez les filles! Je vais les retenir! Courez sans vous retourner!"

Et les dix femmes qu'elles vinssent de libérer obéirent sans aucune hésitation. Avaleia quand à elle, resta derrière Melorynh. Elle ne savait pas ce qui la poussait à rester auprès de l'humaine, mais elle refusait de partir avec les autres. L'elfe était terrifiée, terrifiée mais fermement décidée à venir en aide à Melorynh. Après tout, sans cette dernière, elle serait encore attachée, captive à l'intérieur d'un bâtiment sombre et poussiéreux.

Et alors que les autres filles courraient, l'homme aux cicatrices qui semblait être le chef du groupe, envoya trois de ses compagnons à la poursuite des fuyardes.

"Rattrapez les! Et ramenez les moi vivantes! Elles valent une petite fortune."

Tant et si bien que face à Avaleia et Melorynh, il ne restait plus que le chef et le gringalet. Visiblement en colère, l'humaine s'avança et pesta contre l'homme au demi-nez.

"Lâche! La hache que tu portes m'appartient! Si tu es un homme, rend la moi et bat toi comme il se doit! A moins que tu n'aies peur d'une femme"

Il éclata de rire, et sans un mot de plus, jeta l'arme de Melorynh au pied de l'humaine, se faisant complètement avoir par une provocation aussi basique. Etait-il confiant? Mentalement limité ?. Toujours est-il que la guerrière s'empressa de ramasser l'arme qu'elle semblait chérir comme un trésor, et chargea sans même laisser à son opposant le temps de se préparer. Le moustachu quant à lui, s'approcha de la magicienne, une lueur perverse et amusée dans le regard. Visiblement, il était content de ne pas avoir à affronter Melorynh et il croyait sans aucun doute qu'Avaleia était une pauvre jeune femme sans défense, mais ce qu'il ignorait, c'est que l'elfe avait plus d'un tour dans son sac.

Oui l'elfe avait de quoi se défendre, mais elle n'avait jamais eu à le faire et le peur lui vrillait les entrailles. Elle ne savait pas comment s'y prendre. Mais elle devait agir et c'est en jetant un rapide coup d’œil à sa camarade humaine qui se battait avec hargne que l'elfe trouva le courage. Le courage de se battre malgré la peur. Mais heureusement pour Avaleia, le freluquet avançait lentement, arborant un sourire malsain et cela lui laissait le temps de se concentrer. Elle visualisa ses fluides sortir au bout des cinq doigts de sa main droite, comme elle l'avait déjà si souvent fait lors de ses années d'apprentissages. Elle imagina ses fluides prendre la forme de pieux de glace acérés, elle imagina jusqu'à la froideur de ces derniers et ils apparurent. Cinq pics de glaces aussi pointus que des lances. A leur vue le moustachu s'arrêta, visiblement étonné et légèrement effrayé. Il ne s'attendait visiblement pas à une telle chose de la part de l'elfe et quand elle envoya ses pointes glacées, il fut tellement surpris qu'il ne parvint pas à les éviter. Elles se plantèrent dans les cuisses du freluquet, lui éraflèrent le visage, lui coupèrent légèrement les bras. L'homme visiblement de nouveau prêt à en découdre, ne se laissa pas longtemps perturber et il pressa le pas, dague en main pour venir se venger. Plus il avançait, plus la magicienne reculait et une nouvelle fois, elle déchaina sa magie. Les pics glacés firent encore leur petit effet, mais le gringalet était toujours apte à se battre, tandis que l'elfe n'était plus capable de lancer le moindre sort. Elle ne pouvait plus user de ses fluides, elle était à la merci de son opposant. Avaleia était comme un enfant sans ses parents, comme un vieillard boiteux sans sa canne et le moustachu le compris bien vite. Il fondit sur l'elfe comme un un faucon sur une souris. Rapide, agile, imparable. Le métal froid de sa dague vint se planter dans l'épaule d'Avaleia qui ne put s'empêcher de hurler et de pleurer sous l'effet douleur, avant de se laisser tomber sur le sol.

Ce combat elle allait le perdre, elle le savait. Alors dans un acte désespéré, elle ramassa tout ce qu'elle pouvait trouver et le lança à la tête du moustachu. Des pierres, des poignées de poussière, des branches. Tout ce qu'elle trouva autour d'elle se retrouva projeté à la tête de son assaillant, ralentissant sa course. Ce spectacle dura une bonne minute, peut-être même deux. Deux minutes durant lesquelles Avaleia prononça quatre mots avec force.

"Fous moi la paix!"

Et lorsque les munitions s'épuisèrent, lorsque l'homem se trouvait au-dessus d'elle, prêt à lui porter le coup de grace, une autre arme en métal fendit les air et la tête du moustachu roula par terre. Melorynh se tenait là, debout devant Avaleia qui se relevait avec peine. Les deux femmes étaient épuisées et Melorynh semblait avoir passé un sale quart d'heure, mais elle trouva tout de même la force de sourire à l'elfe.

"Et bien, on dirait que je suis arrivé à temps!"

Puis elle éclata de rire. De ce rire franc qui est le sien. Et au loin, la rumeur de chevaux lancés au galop se fit entendre.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Sam 16 Nov 2013 19:23 
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Melorynh finit par s'asseoir par terre, aux côtés d'Avaleia. Elles savaient pertinemment qu'elles auraient dû se lever et partir à les recherches des dix autres femmes poursuivies, mais elles n'en pouvaient plus. Melorynh était épuisée et l'épaule d'Avaleia la faisait terriblement souffrir. Les deux femmes ne pouvaient rien faire de plus, alors elles attendirent patiemment que les trois hommes revinssent, mais encore une fois, les évènement qui suivirent n'étaient pas ceux auxquels les deux camarades s'attendaient. Au lieu de voir arriver trois hommes répugnants accompagnés d'un groupe de femmes, elle virent deux cavaliers fringants débarquer. Arme ensanglantée à la main, armures étincelantes, les deux guerriers avancèrent aux pas vers les deux demoiselles. L'un deux mis le pied à terre et vint à la rencontre de l'humaine et de de l'elfe. Il était ce que le commun des mortels pouvaient qualifier de bel homme. Dans la force de l'âge, son visage marqué par les années n'avaient rien de désagréable à regarder, surtout après avoir assisté au spectacle peu ragoutant que, proposait un homme avec une moitié de nez. Des cheveux bruns légèrement grisonnant par endroit, des yeux marrons déposant sur les demoiselles un regard réconfortant, un sourire attentionnée dévoilant des dents soignées. L'homme de stature imposante, tendit une de ses grosses mains caleuses à Melorynh pour l'aider à se relever. La jeune humaine l'attrapa sans hésiter et posa un regard étonné sur le guerrier. Sans perdre son sourire, il leur expliqua la raison de sa présence en ces lieux, d'une vois grave, légèrement rocailleuse.

" Mon ami et moi avons croisé un groupe de femme poursuivies par trois fripouilles. Nous les avons secouru et elles nous on dit que deux autres demoiselles avaient besoin d'aide rapidement. Nous sommes donc venu aussi vite que possible, mais il semblerait que vous vous en soyez très bien sorties mesdemoiselles. "

Il posa ensuite son regard pénétrant sur Avaleia qui n'y prêtait que peu d'attention. Le sang de l'elfe s'écoulait rapidement de la blessure de la jeune femme. L'homme fit un signe à son compagnon et ce dernier s'approcha dans un bruit de cliquetis de métal. Bien malin était celui qui aurait pu dire à quoi ressemblait cet homme, tant l'armure qu'il portait ne laissait rien apparaitre.Un armure de fer blanc le recouvrait de pied en cap. Il s'accroupit alors auprès de l'elfe et entrepris d'arrêter le saignement de sa blessure en usant de magie.

La magie de lumière. Avaleia en avait entendu parler, elle l'avait étudié, mais jamais elle ne se serait douté en avoir besoin un jour. Elle ne pu que constater l'efficacité de cette magie quand le sang arrêta de couler, quand la douleur diminua. D'un signe de tête, elle remercia l'homme en armure qui s'occupa ensuite de Melorynh. Cette dernière ne semblait pas étonné de voir un mage de lumière à l’œuvre et se laissa faire sans broncher. Elle en profita même pour répondre à l'homme au visage découvert.

"Et bien! On est bien plus chanceuse que ce que je croyais! Par contre je me dois de vous le demander, mais est-ce que vous pourriez nous emmener jusqu'à Kendra Kâr ? Je donnerai n'importe quoi pour un lit douillet et un bon bain chaud! Et mon ami aussi j'en suis persuadée!"


Elle posa son regard sur Avaleia en y ajoutant le grand sourire dont elle avait le secret. Une amie...Avaleia se demandait ce que cela impliquait, mais elle était heureuse d'entendre ce mot. Elle qui avait passé tout son temps à étudier et à lire, elle n'avait jamais pris le temps de se faire des amis, et n'en avait jamais ressenti le besoin.

Toujours est-il que face à la question de la guerrière, l'homme se mit à rire et en désignant leur chevaux s'exclama:

"Et bien en selle, mesdemoiselles!"

Avec leur aide, les deux jeunes femmes montèrent chacune derrière l'un des hommes. Avaleia avec celui en armure, Meloynh avec l'autre, elle se laissèrent guider. Le voyage se fit rapidement et en silence. Elles furent déposées aux portes de la ville et leur deux sauveurs prirent congé après quelques formalités et quelques brefs adieux.

Melorynh, sans sommation, attrapa Avaleia en mettant son bras sur ses épaules et la rapprocha d'elle. La jeune elfe failli trébucher, mais elle ne s'en formalisa pas. Elle commençait à s'habituer à cette familiarité.

"Pfiou! On l'a échappé belle hein Ava ?! On le mérite bien notre bon lit douillet!"

Elle lâcha l'épaule de l'elfe et la tira par la main.

"Allez viens, on file à la Tortue Guerrière!"

Avaleia ne répondit que par un petit "Hm" d'approbation. Et à dire vrai, même si elle avait voulu en dire plus, Melorynh ne lui en aurait pas laissé le temps.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Sam 23 Nov 2013 00:48 
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(((Kendra Kâr -> Duché de Gramerian à l'ermitage, aux pieds des montagnes. 1 jour de voyage)))

Au sortir de la ville, je lance Harniän à un petit galop. L'après-midi est déjà bien avancé, même si Argaïe a été assez rapide, j'ai perdu beaucoup de temps dans la forge, et surtout je n'ai pas fait gaffe que le midi était passé. Tout en chevauchant, je prends le temps de manger, grâce aux réserves de Naémin. Je songe à ce moment précis que je n'ai guère prévu de victuailles et espère de tout coeur que Nuilë a du bouloum fumé et autres stocks de nourriture à l'ermitage, ou, à défaut, que je pourrais trouver de quoi manger à Oranan.

(Tiens, au fait, on sait ce qu'on veut de nous là-bas ?)
(Chais pas.)
(J'espère que Nuilë a des informations.)
(Il en aura, mais pas forcément sur ce sujet.)
(C'est qui Nuilë ?)

La question d'Astinor se superpose à la remarque d'Anouar. J'aurais aimé lui demander de quoi elle parle, mais bon, les chances qu'elle me réponde est tellement faible, que c'est mieux ainsi.

(C'est mon mentor, un peu mon guide spirituel.)
(C'est surtout un des premiers guerriers spirituels.)
(Hein ?!)(Hein ?!)

Notre exclamation est simultanée entre Astinor et moi.

(Tu m'avais dit que les Gardiens que tu avais connus n'avaient jamais survécu !)
(Ceux que j'ai suivi, si on excepte Leona d'ailleurs.)
(Et ça change quoi ?)
(Tu n'es pas la première. Deux autres gardiens sont parvenus à survivre au rituel. Nuilë est l'un d'eux.)
(C'est une très bonne nouvelle pour la lutte contre Oaxaca.)
(Non... Il l'a été, il ne l'est plus.)
(L'a fait ça comment ? Même moi j'ai pas perdu mes capacités.)
(Il n'a pas eu le choix. C'est sa nature à lui.)

Au détour de cette conversation, la nuit s'achève de tomber. Je décide de m'arrêter là et retiens avec difficulté une crise de fou-rire en reconnaissant l'endroit où nous sommes. Il y a environ quatre ans maintenant, je venais de Kendra Kâr et j'ai passé une nuit, ici, dans le fossé, enroulée dans la cape de mon père en serrant mon arme en tremblant, à cause d'une bande de Garzoks. Aujourd'hui, si certains venaient à se pointer, je me ferais un plaisir de les dégommer ou de laisser Astinor se défouler sur eux.

Je plante donc ma tente non loin du bord de la route et étale une couverture, m'allume un bon feu et en profite pour me faire griller quelques belles tranches de pain avec du fromage. Une fois cela avalé, je me penche sur mes achats du jour. Cinq parchemins et des fluides, je laisse les fioles et saisis les rouleaux. J'en tire un au hasard : "confusion mentale".

(Nouvelle catégorie de sort, donc.)

J'ouvre la pochette et commence à décrypter avec l'aide d'Anouar. Si j'en comprends bien le principe, le sort permet de brouiller les cinq sens de l'adversaire pour lui faire perdre le contact avec la réalité. Ainsi, le principe des sorts neutres est de toucher à l'esprit même. Il n'est plus question ici d'éléments, nous sommes au-delà du matériel pour toucher à un domaine bien plus sensible. Sans attendre, je déplace mes yeux vers la formule qui va s'effacer qui venir s'ancrer dans ma tête. Le plus frustrant, c'est que je ne peux pas tester ce sort, sans adversaire, et je me refuse à attaquer une pauvre bestiole juste pour essayer. Je finirais bien par me trouver un ennemi pour cela un de ces quatre. En attendant, je jette mon parchemin, désormais inutile et inutilisable dans mon feu.

(Cool, tu neutralises les sens et moi je tape dessus !)

Il est encore assez tôt, j'en profite pour m'ouvrir un second parchemin, le sort "marais". Le principe m'est beaucoup plus naturel, il est proche dans sa technique du sort de pic que j'ai déjà employé plusieurs fois. L'objectif est de modifier le terrain autour de moi pour gêner l'adversaire dans ses mouvements et attaques. Dans celui que je connais déjà, cela consiste en la création de stalagmites et donc à créer de la terre, ici, on est plus proche du sort de terre glaise qui consiste à détériorer le sol pour en faire du marécage, une terre humide, molle qui va retenir les adversaires en son sein et les empêcher d'être aussi rapide que d'habitude.

(Quand j'utiliserais ce sort, tu devras faire attention à bien rester dans le cercle !)
(Pourquoi ?)
(Si tu touches le marais, tu seras pris dedans.)
(D'accord. J'ferais gaffe.)

Une fois le sort appris, je lance le parchemin dans le feu et vais me coucher.

Le lendemain, la route n'est plus très longue dans la forêt que je ne connais que trop bien. C'est passé midi que j'arrive à l'ermitage.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Jeu 9 Jan 2014 21:59 
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Je me réveille lentement, bougeant aussi peu que possible, tout mes muscles noués me jouent un canon de douleur sourde à chacun des infimes mouvement que mon corps en pleine phase d'éveil commet instinctivement. Je n'ouvre pas les yeux de suite, mais je sais déjà au manque d'agitation et à la sensation sur mes paupières que le jour est sans doute à peine levée et que je ferais donc mieux de me rendormir, seulement je ne pense pas y arriver.

Je me met lentement debout, ménageant mon corps au mieux, forçant sur mes abdominaux qui sont sans doute la seule partie de mon corps qui s'en tirent plutôt bien. Je reste un instant assis ainsi, comateux, plongé dans certaines pensées. L'excitation provoqué par le discours valeureux d'Hulériant a complètement disparu, et si j'essaye de me remémorer son discours pour me mettre du baume à l'âme, cela n'est pas très concluant, je finis toujours par dévier sur des souvenirs de ma vie passée, et des fantasmes de ce qu'elle aurait pu être. J'avais juste assez de tact pour survivre à la cour, mais j'étais de toute façon de fortune trop mineur pour que l'on me prête une grande importance et j'aurai sans doute pu vivre en paix si j'avais fait preuve d'un peu d'esprit. Très vite je finis par dériver sur le sujet des femmes, et je préfère me dire qu'il faut en rester là et décide de me forcer à me lever, pas la peine de se faire du mal pour ce qui n'a plus chance d'être.

« Tiens y en a un qu'est debout avant l'heure. Bien dormi ? »

Je tourne mon regard vers celui qui m'a adressé la parole. Il revêt une armure complète, bien que de modeste facture, il porte son casque sous l'épaule, dévoilant du coup son visage. Ses cheveux châtains, légèrement ondulés, long et gras, lui entourent la nuque, ses yeux sont verts, ses trait sont très fin, presque elfiques, mais il n'est sans doute pas un semi-elfe. Il a l'air d'avoir une vingtaine d'année, tout au plus. Il a un air de guerrier, mais son être transpire une sorte de désinvolture . Il est bâti finement, enfin c'est ce que je peux deviner des proportions de son armure. Il porte sur son plastron l’emblème du duché de Luminion. Il se tient avec un autre homme qui a déjà revêtu son casque.

« T'a été recueilli hier ? Ha ces marchands, j'ai toujours pas compris leur petit jeu, on arrête pas de leur dire que c'est dangereux, que c'est pas parce que c'est une expédition trop petite pour qu'on y alloue plus qu'une vingtaine de garde et qu'ils sont donc obligé de pourvoir eux-même au transport des marchandises, que, du coup, leur est donné l'autorisation de faire ce qu'il veule. Enfin c'est pas contre toi mon gars, mais c'est qu'on sait jamais si un jour il vont nous ramasser un gredin payé par les sektegs pour nous empoisonner et qu'il puisse nous piquer du coup un certains nombre d'armes. C'est pas parce que ça leur est jamais arrivé qu'un jour il y aura pas un problème. Bon, t'as l'air honnête, et de toute façon trop amoché pour faire quelque chose, mais c'est quand même pas une raison ! »

J'aurais dû rester coucher si c'est pour que ce garde passe sa frustration sur moi. J'admets qu'elle n'est pas dénué de tout fondement et que je trouve bien imprudent ces marchants, mais je ne suis pas celui qui vais m'en plaindre, et puis pourquoi moi ? Si je n'étais pas autant courbaturé, j'aurai appris à ce garde une leçon. Je lui aurais fait fermer son caquet à ce jeune impudent.

« Allez, rendors toi, moi et mon pote on est parti prendre le dernier tour de guet du nord du camp, te reste encore une heure et demi avant le petit-déjeuner, profites-en du sommeil. Ah moins que tu veuille nous conter ton histoire. Ils aiment bien ça, les comme-toi, raconter leurs histoires, hein mon pote ! Allez raconte nous ta chienne de vie, histoi... »

« HE ! LA ! VOUS DEUX ! GROUILLEZ VOTRE FION ! C'PAS PARCE QU'ON EST EN TERRITOIRE KENDRAN QU'IL FAUT PAS RESPECTER VOS ORDRE ET RELACHER VOTRE ATTENTION ! »

Une voix tonitruante retenti, empli d'autorité, enfin, je suppose que lorsqu'on crie aussi fort, on doit en avoir plus qu'une parcelle. Il s'agit d'un autre garde, engoncé dans une armure similaire à celle des autres, si ce n'est que ses épaulières font état de son grade supérieur. Elle semble plus vieille et certaines marques témoigne de son utilisation, mais elle est pourtant encore plus brillante et poli que celle des deux autres, qui ont pourtant l'air de n'avoir jamais servi.

Les deux gardes qui étaient en face de moi se dressent d'un prompt salut avant de s'en aller retourner à leur occupation. Leur supérieur continuer de marcher vers moi, se plante devant moi, droit et fier, enlève son casque, dévoilant la tête buriné d'un trentenaire brun. Il a le teint tanné d'un campagnard, le nez cassé, et une dent en moins. Ses yeux gris sont fier et dur, ceux d'un vétéran, je le vois immédiatement à sa mine. Il s'adresse à moi et me regarde droit dans les yeux, sans se départir de son expression.

« Ha ces gars là, de sacrés arrogant ! Ils pavanent parce que même si ils n'ont pas la trempe d'un officier ils sont assez bon pour pouvoir prétendre à un poste tranquille. Je comprendrais jamais ce truc stupide d'autoriser les meilleurs aspirant à choisir leurs affectation et qu'on les perde parce que l'instinct de survie les amène à choisir un poste tranquille. Surtout qu'en plus ça les conforte dans leur opinions, de ne se mesurer à personne et ils se moquent de tout les autres. Mais je me suis pas présenté : Terrald, Terrald Gavort, sous-officier chargé des approvisionnement en hommes et matériels. C'est moi qui chaperonne ce convoi. Je sais pas pourquoi le recrutement de taverne à Kendra-Kâr est rarement fructueux, mais on sait que y a toujours des âmes à ramasser sur la route, je suppose que tu es là pour ça toi aussi ? »

Il me dis ça avec un ton qui signifie qu'au contraire il est bien au courant du pourquoi de la chose, et même si il semble poser une question, l'on comprends tout de suite au son de sa voix qu'il s'agit d'une information. En choisissant de monter c'est comme si j'avais signé.

Je me ramasse sur moi même, avant de me lever. Je n'ai toujours pas récupérer mon pourpoint, mais heureusement le soleil est déjà assez levé pour apporter la chaleur nécessaire à ce que mon corps, nu dans sa partie supérieure, ne souffre pas trop du froid. Je soutiens le regard du recruteur et hoche le chef. Je sens mon cœur se serrer d'anxiété, il m'a fait réaliser que mon destin est scellé. Ô, certes, il l'est depuis que j'ai tué mon adversaire hier, mais je ne le réalise réellement que maintenant. Je pourrais fuir, mais pas question d'être qualifié de déserteur. Officiellement, je ne fais pas encore partie de l'armée, mais aux yeux de tous ce serait le même déshonneur.

« Très bien petit gars. On fera la paperasse plus tard si ça te dérange pas. Tu me donneras ton nom à cette occasion. Tiens d'ailleurs je n'ai pu m'empêcher de noter que tu possède déjà une arme. C'est un fort bel acier que cette rapière. Es-tu entraîné dans son maniement ? »

C'est avec fierté et conviction que je lui réponds par l'affirmative.

« Très bien, je suppose que là n'est pas le moment, mais je voudrais avoir un premier aperçu de tes capacités. Lorsque nous nous arrêterons ce soir, viens me trouver. Je suis dans le deuxième wagon en partant de la tête de ce convoi. On fera ça et après, la paperasse. »

Il me souhaite ensuite « au revoir », et inclinant du chef un instant, il se retire, je le regarde partir un instant quand j'entends des pas derrière moi. Faut dire qu'il a crié fort, je suis étonné que tout le monde ne soit pas debout. Je me retourne pour voir le marchand de lance qui m'a recueilli, Gillard de son prénom si j'ai bien déduit des paroles du prêtre de Gaïa, portant mon pourpoint dans ses bras.

« Bon, ben t'as déjà rencontré le recruteur. T'inquiètes pas, lui c'est un bon gars, de ce que j'ai entendu, l'est sévère mais pas vache, tant que tu fais ce qu'il attends de toi, il te chercheras pas de noise. Tiens, reprends ta tunique, elle est lavé et rafistolé, même si l'on a arraché l’emblème de ta famille dessus. Il était pas récupérable de toute façon, et là où tu vas t'en auras pas besoin tout de suite, attends de faire un ou deux exploits. Allez habille toi, je t'apporte ton bol et on repart tout de suite, faudrait pas être en retard ».

Et le voyage reprends. Émotionnellement, je suis toujours confus. Bizarrement la perspective de me battre avec le recruteur me met dans un certain état d'impatience. La douleur bien que présence, n'est pas si gênante, et j'ai tué mon premier homme hier, dans un duel singulier alors que j'étais dans un mauvais état, mais il avait beau avoir été instruit par certain des meilleurs bretteur du pays, j'ai envie de voir ce que cela donne en face d'un réel militaire, bien que je suppose que le duel ne sera pas à mort cette fois ci.

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Dernière édition par Godric D'Allarion le Ven 27 Juin 2014 15:17, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Mer 30 Avr 2014 23:30 
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Clac Clac Clac Clac Clac...

Des bruits hâtifs de pas sur le marbre... ils résonnaient dans la tête d'Aztai.

Clac Clac Clac Clac Clac...

Le félin ne percevait rien, ni lieu ni silhouette. L'esprit fermé, il demeurait seul dans un espace sans couleur et sans sensation. Zénith lui-même ne semblait pas être présent, lui qui aujourd'hui faisait partie intégrante de sa personnalité. Le confort que lui procurait habituellement le lien avec sa faera était une source omniprésente de foi et de courage, mais pour la première fois il ne lui manquait pas.
Non, là il n'y avait que du vide, et ce bruit incessant:

Clac Clac Clac Clac Clac...

Mais qui courrait donc ainsi, et surtout quelle cause pouvait ainsi inspirer une telle impatience. Sans repère au milieu du néant, le fauve se laissa emporter par le rythme.

Clac Clac Clac !

Les pas s'arrêtèrent brusquement, à la surprise du woran neige. il perçut un bruit de respiration haletant, précédent l'ouverture d'un loquet de serrure. L'impatience était à son comble, ce sentiment devenait omniprésent dans l'esprit du Champion de Meno, et il ignorait encore pourquoi. Tout cela n'était-il qu'un rêve? Impossible, sinon comment pourrait-il en être conscient. De plus rien ne semblait s'enchainer comme dans un rêve, Aztai était témoin de quelque chose qu'il ignorait complètement, il découvrait et imaginait la scène aux échos de son esprit.
il y eut de longues secondes de silence, avant qu'une voix ne s'exprime d'un ton neutre, trahissant cependant l'âge de l'interlocuteur: un enfant.

-Il est arrivé il y a moins d'une heure... et c'est pire que ce que nous craignions.

Cette déclaration ouvrit encore plus l'appétit du félin, oubliant les raisons de sa présence dans ce vide. Tel un voleur écoutant aux portes, il voulait... il fallait en savoir plus. Comme marqué au fer rouge dans son cœur, ce dont il était témoin était devenu essentiel.
Mais la réponse ne vint jamais, à la grande déception du tigré. Prit dans l'étau de l'impatience et de l'appréhension, il n'en saurait jamais plus...





Comme réveillé du cauchemar d'un autre, Aztai était ventre à terre, la fourrure poisseuse de sueur. Complètement perdu, son esprit ne cessait de repasser ce qu'il venait de vivre, ou plutôt d'entendre. Tétanisé, il n'osait bouger un seul muscle: impuissant devant cette étrange et courte scène dont il avait été témoin, malgré lui.
Heureusement pour le Champion, la fibre battante qui le liait à Zénith pulsait de sentiments: le woran n'était plus seul et revenu dans le monde réel. Si sa faera était sa principale source de savoir et de références, il ne posa aucune question sur ce qui venait de se produire. Aztai préféra laisser comme à son habitude Zénith prendre la parole, sur un ton rassurant mais presque désolé:

(Je ne peux t'expliquer ce qui n'est pas. Du moins, pas tant que cela ne se soit réellement déroulé...)

Sans même en dire plus et avec le recul, le Champion comprit de suite le sens de cet étrange rêve... qui n'était pas le premier. A dire vrai, il avait percé ce mystère lorsque la bataille d'Ambervalle avait prit fin.
Les idées en ébullition il ne bougeait toujours pas d'une griffe, choisissant avec soin les mots de sa première question:

(Les Champions ont-ils tous été un jour visionnaires?)

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Dernière édition par Aztai le Jeu 5 Juin 2014 02:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Ven 2 Mai 2014 02:06 
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Attendant avec patience la réponse de sa faera, Aztai demeurait immobile à même le sol. Oubliant le monde extérieur, il appréciait se recroqueviller ainsi en son fort intérieur, jouissant uniquement de la compagnie de Zénith. Depuis que ce dernier l'avait élu pour maître, le fauve restait éternellement avide de sa sagesse... plus encore depuis que la magie coulait dans ses veines.

(Tu n'est plus sans ignorer l'existence des visions) Commença la faera. (Lors de notre rencontre j'ai tenu à t'expliquer en quoi elles concernaient, accentuant les conséquences qu'elles pouvaient avoir)

Le woran neige se souvint de ce moment incroyable, au sommet des Monts Eternels.

(Pour répondre à ta question, non il n'est pas commun qu'un Champion de Meno ai accès à des visions. Hors l'histoire de ce monde regorge d'éléments inexplicables, particulièrement dans le domaine de la magie. De nombreuses créatures, hormis les faera, ont eut un jours accès aux images du futur, où plutôt d'un futur. Beaucoup se sont prétendus oracles ou voyants, mais aucun n'a réellement pu expliquer son don...)

Ce sujet avait toujours été qu'un élément secondaire aux yeux d'Aztai, mais aujourd'hui la compréhension de ces visions devenait une urgence. Bien avant la bataille d'Ambervalle il avait eut l'apparition de prémonitions terribles, de scènes insupportables du combat qu'il n'avait pas encore mené. Mais c'était ces même images qui avaient su éveiller sa haine et ainsi le pousser à éviter le pire... ou presque.
Le visage d'Héwana traversa tristement son esprit, serrant son coeur. La question qui le hantait était de savoir si les visions elle-mêmes ne le conduiraient pas un jour à emprunter le mauvais chemin, pensant bien faire. Un casse-tête qu'il ne pourrait jamais résoudre à première vue...

(En ce qui te concerne) Reprit Zénith (Je pense savoir d'où proviennent les tiennes, quelle est leur source)

Avant qu'il ne réponde, le fauve connaissait encore une fois la réponse.

(Ton pouvoir) Murmura-t-il avec une pointe d'admiration. (La nature des faera et de leur magie demeure incompréhensible)

Devant cette déclaration, Aztai perçut un sentiment de fierté émaner de Zénith vis-à-vis de son maître.

(Mais si nous en avons décelé la source, aucun de nous ne peut en comprendre le sens. Durant la bataille, avant que mon corps ne survive à la magie, j'ai vu...)


Le Champion se remémora précisément les souvenirs, faisant naître à nouveau la voix de Mulciber. Mulciber... Zénith n'avait pas encore prit le temps de lui expliquer. Cet inconnu apparaissant soudainement dans son esprit, à un moment si critique et aux paroles si tranchantes:

(Pourras-tu supporter ça ? Être le bras armé d'un dieu et avoir sa volonté propre, un fardeau qui en ferait flancher plus d'un...)


C'est ainsi qu'il s'était adressé à lui en premier, avant de s'en retourner vers Meno. Il avait parlé de trahison de la part du Dieu envers sa personne, il avait évoqué les pouvoir insensés dont il avait fait preuve durant ses treize siècles d'existence. Mulciber... Zénith l'avait qualifié d'éternelle âme errante, mais pourquoi s'était-il ainsi retrouvé dans la tête du félin? L'intrus s'en était finalement retourné, s'adressant à Meno comme si le Père avait pu l'entendre:

(Quand à ta décision, je resterai éternellement dubitatif. Enfin jusqu'à ce que tu juges mon âme digne et que tu l'embrases à nouveau de ta magie... bref, que tu reviennes me chercher)

Aztai sentit sa faera prête à répondre en évoquant ces souvenirs. Le woran se devait de savoir car ces réminiscences torturaient son ignorance. Il fallait être net et concis, et Zénith n'irait pas par quatre chemins, le fauve le savait.

(Je ne te dirai que ce que je sais) Prévint sa faera. (Le sujet que nous abordons m'inquiète au plus au point pour tout t'avouer. Mulciber m'inquiète au plus au point)

A ces mots le woran neige sentit une pointe d'appréhension sur ce qu'il allait découvrir. La vérité mise à nue était souvent douloureuse mais il y était préparé depuis longtemps.

(Avant toute chose, qui est Mulciber?) Entama alors calmement Aztai.

Évidement pour Zénith, cette réponse parut la plus dure à délivrer. Le félin lui donna le temps de formuler sa réponse qui se révéla à la hauteur de son angoisse:

(Mulciber est ton prédécesseur. C'est celui qui occupait la place de Champion de Meno avant toi, il y a près de mille six cent ans)

_________________
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Dernière édition par Aztai le Jeu 5 Juin 2014 02:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Sam 3 Mai 2014 01:33 
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Waho! Ce qui vint à l'esprit d'Aztai fut qu'il était le nouveau Champion depuis plus d'un millénaire. Cela lui donnait presque le vertige, le poids des responsabilités s'alourdissait, aux yeux de sa foi toujours grandissante. Bien évidemment un océan de questions l'enflamma sur le coup, mais il ne fallait pas mettre la charrue avant les trolls.

(Mulciber à connu et participé à la naissance de la ville d'Oranan, son pouvoir et sa notoriété étaient à leur apogée en ce temps)

Jamais Aztai n'avait mit une patte dans cette ville, il avait juste entendu parlé de son architecture particulière. Avant que le fauve ne demande les raisons de la disparition de Mulciber de Yuimen, Zénith anticipa:

(Ce que je sais de lui, je le tiens de Meno. C'est à dire pas grand chose en vérité...)

Le woran neige se replongea encore dans les déferlantes d'interrogations, elles peuplaient tout son espace spirituel maintenant.

(Une chose est sûre: Meno s'est détourné de lui avant la fin)

Voilà qui sonnait à présent comme un gong, la sombre tragédie de son prédécesseur apparu dans une vision des plus étranges. Qu'est-ce qui avait pu ainsi faire détourner les yeux du Dieu de son Champion? Même sans en savoir plus sur Mulciber, le tigré n'osait imaginer une trahison de sa part, c'était trop indigne.
La faera lut les pensées de son maître avant qu'il ne s'exprime:

(Je l'ignore, mais Meno ne s'est jamais retourné. Il a consciemment puni Mulciber, il l'a abandonné au sort qu'il méritait...)

Ces mots soigneusement choisis témoignaient d'une grande décision de la part du Père de la Flamme, les actes de Mulciber semblaient s'étendre au delà de la trahison.

(Que voulais-tu dire par "Éternelle âme errante", lorsqu'il m'est apparu?)
(Les conditions de la mort de Mulciber sont taboues, c'est un passage sombre de la lignée des Champions. Si la majorité de l’Église pense qu'il en est fini de lui depuis longtemps, d'autres pensent qu'il reste une part de lui qui erre sur Yuimen. J'en suis.)
(J'aurais beau me fier à toi les yeux bandés, dis-moi ce qui te pousse à y croire) Lança le fauve peu convaincu.
(Hé bien déjà il t'es apparu, mais pas dans une vision ordinaire. Ses mots à cet instant précis sortaient bel et bien de sa bouche, son image n'était pas qu'un reflet du futur)
(Comme si j'avais vu le présent, non?)
(Oui, c'est un peu ça. Il s'est adressé à toi lors de ton acquisition du Don de la Famme, profitant du pont qui te reliait à Meno pour communiquer avec lui)
(Hum... ainsi Meno a capté son message?)
(Sois-en certain) Conclut Zénith d'un ton grave.

Les deux êtres se replongèrent dans le silence, laissant leurs pensées se frôler paisiblement. Aztai avait encore du mal à s'approprier les soupçons de sa faera, il se savait trop loin la vérité. Le champion déchu avait évoqué son attente, oui, il attendait Meno en ce jour. Mais où et pourquoi?

(Aaah...) S'agaça le fauve (Pourquoi devrais-je m'en préoccuper pour l'instant?)
(C'est malheureusement une priorité en vu de ce qui nous attend. Pour éclairer son chemin, le Champion nommé doit regarder en arrière. Et puis au fond de toi, tu souhaites pleinement connaître la vérité, dissiper le brouillard)

Zénith disait vrai. Connaître les erreurs de son prédécesseur c'était ne pas les reproduire, n'est-ce pas?

(Mais alors... cette pointe de défi lorsqu'il s'est adressé à moi, ça c'était un message aussi!)
(Il a dit, rappelle-toi: "Trop de confiance, et il te décevra" C'était un message qui s'adressait à Meno, autant qu'à toi)

La mémoire de la faera lui permit de rafraîchir la sienne, comprenant alors le sentiment que cachait cette déclaration. Mulciber incitait le fauve et son dieu à se méfier de leur relation mutuelle... il semait le doute.

(Il n'est pas d'accord avec Meno, mais de quel droit peut-il ainsi intervenir et remettre en doute les choix d'un dieu?) Se mit en colère le félin. Dans ses veines s'animait la magie, il se sentit serrer des pattes.
(Parce qu'il sait de quoi est faite l'étoffe d'un Champion, il ne te juge pas digne de porter ce fardeau. Il torture ton esprit, il te pousse à la colère. J'en ai conclu que la considération qu'avait Meno pour toi... c'était pour lui un coup de poignard; il semblait attendre autre chose de la part du Père de la Flamme que la naissance de son successeur)

Ces mots coupèrent l'élan du fauve qui prit conscience soudainement de sa situation. Instinctivement lui vint une autre question, il sentit Zénith avoir déjà la réponse:

(Va-t-il me tuer?)
(Hum... difficile à dire, comment le pourrai-t-il d'abord?)
(La magie n'a pas de limite, m'as-tu répété. Si ses propos sont véridiques, tout porte à croire que je suis la cause de sa frustration)
(Seul l'avenir nous le dira, dans tous les cas il lui faudrait du temps pour ça... beaucoup de temps)
(Mille six cent ans d'attente, je peux m'attendre à tout j'imagine...)

Encore une fois le silence se posa de lui-même, la réflexion s'installait. Les pensées tournaient dans la tête du woran, analysant différents scénarios où les choses tournaient mal. S'il doutait des propos de Mulciber, Aztai le croyait dur comme fer lorsqu'il évoquait sa puissance acquise de plusieurs siècles de règne...

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Dernière édition par Aztai le Jeu 5 Juin 2014 02:44, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Jeu 8 Mai 2014 03:58 
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Poc poc.

Le coeur du félin s'emballa tout à coup: quelque chose venait de tapoter doucement sa carcasse inanimée. Se sortant de sa méditation avec précipitation, il mit ses sens en alerte, ne donnant aucun signe de vie. Réfléchissant à toute vitesse, Aztai tenta de se rappeler où il avait atterri... mais rien. La vision qu'il avait subit lui avait fait perdre connaissance et à présent seul les images de son départ d'Ambervalle l'envahissait. Un sentiment soudain de malaise noyait peu à peu son corps et agitait ses fluides. Allongé de tout son long, il sentit sa fourrure se hérisser de toute part.

Poc!

Revenant brutalement à la réalité, le woran neige interrogea sa faera avec précipitation:

(Qui?)
(Hum... une aura magique confirmée) Se contenta de répondre Zénith, inquiet.
(Oui j'ai sentis, merci!)

Incapable d'attendre plus longtemps, le fauve était prêt à bondir dès qu'il ouvrirait une paupière. Dans l'angoisse de découvrir Meno savait quoi, le Champion se décida enfin et tout se passa très vite. Se redressant avec brutalité, il porta illico la patte à son fourreau. N'ayant le temps d'analyser ni lieu ni ennemi, il dégaina à la volée et fut interrompu au milieu de sa course: sa lame venait d'être bloquée par quelque chose. Ses yeux tombèrent avec stupeur sur un bâton fait de racines entrelacées. Son propriétaire surplombait Aztai, en position de garde.
Durant une seconde, le félin eut le temps d'analyser les conditions de cette "intrusion". Les quelques arbres alentours lui rappelèrent partiellement l'itinéraire encouru pour parvenir jusqu'ici. Le jour était bien avancé, les rayons du soleil perçait l'horizon.
Malgré cela, Aztai ne pu identifier son agresseur. Visage couvert, seules des mains ridées et noueuses maintenant le bâton trahissaient un âge avancé. De plus, le félin pressentait l'aura magique grandissante de son opposant...

D'un mouvement agile, le mage se déroba de cet intense duel. Reculant d'un mètre environ, il baissa la garde devant un fauve encore assis et peu rassuré.

(Ne baisse pas la tienne!)

Le fauve grogna doucement en guise de réponse, ne lâchant pas son opposant du regard. Lentement il se redressa de toute sa taille, reculant légèrement lame toujours en avant. Jetant un coup d’œil à la sacoche où reposait l'armure de l'Ordre, il palpa brièvement les lanières de son plastron: le tigré allait devoir se battre léger...
Le mage le laissait visiblement faire, n'engageant en rien le combat. Il tenait calmement son bâton debout qui lui arrivait à la taille. Vêtu d'une fine toge vert sapin, les bords de la capuche relevée étaient brodés d'or. Une ceinture de cuir serrait le tissu à la taille, aux pieds seyaient des bottes de bonne facture en cuir blanc, salies par la terre. Le tout semblait offrir une aisance dans les mouvements de son porteur, du moins c'était déjà l'impression donnée...

Aztai ressentait chez sa faera une appréhension aussi grande que la sienne. Il ne pouvait même plus ignorer les reflux de fluides de son adversaire: sa magie traversait son corps avec une aisance déplaisante, un sentiment d'oppression.

(Par Meno, un crétin aurait pu m'égorger mais lui ne fait rien!) Rageât Aztai contre lui-même.
(Félicite-toi d'être tombé sur plus intelligent)
(Plus intelligent et plus fort tu veux dire!)

En effet, la confiance de félin fut mise à l'épreuve lorsqu'une vague intense de magie émana du corps de sa cible. Les pans de la toge du mage claquèrent, l'herbe se couchait frénétiquement à ses pieds. Des corbeaux s'envolèrent aux alentours dans des coassements indignés.
Si le félin ne voulait rien laisser transparaître de ses sentiments, ils était intérieurement en pleine confusion. Ses propres fluides semblaient presque étouffés par l'intrusion d'une magie extérieure, son ki vrillait en tout sens. A L'instar de la flore alentour, ses sens subissaient de véritable bourrasques magiques.

(Il... il est plus fort que moi!) S'exclama le tigré en fixant avec hargne le mage immobile.
(il a simplement libéré son pouvoir, fais de même!) Lui hurla Zénith.

Plus facile à dire! A présent le woran ne pouvait plus bouger, sa patte armée inutilement braquée vers son agresseur. La magie semblait l'avoir emmuré, se massant autours de son corps et l'oppressant plus encore.
Le Champion tenta de rassembler ses fluides dans l'espoir de projeter un sort. Concentrant ce qu'il attrapait de magique dans sa patte, son entreprise se solda par un échec total et ses fluides se dispersèrent lamentablement.
Cette lutte intérieure allait triompher de lui...

(Mon flux est trop... perturbé) Paniqua-t-il.
(Libère directement le magie, ne la concentre pas!) Rétorqua la faera.
(Je vais y survivre?)
(J'en sais rien! Mais si tu ne fais rien tout de suite t'auras ta réponse!) S'impatienta Zénith.

Aztai sentit un niveau de détresse alarmant chez sa faera, jamais encore il ne l'avait ainsi perçu. S'appliquant à la tâche, il réveilla dans son entité la magie qui parcourait son corps. Une vague de chaleur l'envahit et chassa pendant une seconde la magie intruse. Profitant de cette brèche, le félin relâcha tous ses fluides d'un coup dans un effort titanesque, les dispersant partout où il le pouvait.
Dans un fracas intérieur, le fluides de feu brisèrent l'emprise adverse et libérèrent intégralement le woran neige. Une seule et unique onde de choc suffit à chasser le pouvoir du mage, divulguant dans l'air un vent ardent. Levant son bâton au dernier moment, l'ennemi du fauve para l'intense vague de chaleur mais ne fit pas mine de repartir à l'assaut.

A la place, il leva un bras en signe d'arrêt.

Aztai quand à lui tenait à peine debout. Essoufflé et épuisé, sa lame était par terre et il tenait son épaule gauche à peine remise. Respirant bruyamment, chaque bouffée de vie lui brulait les poumons. Malgré cela, il tenait toujours son adversaire en mire, la ténacité brulant ses pupilles.

(Hé... ça valait le coup je suis encore debout!) Murmura le fauve, faible au possible.
(Aztai!)

La voix de la faera résonnait de loin dans son esprit...
Le Champion chancela, luttant pour ne pas perdre connaissance. Tombant à genoux, il était à la merci du mage et gardait de ce fait la gueule basse. Son bras lui faisait un mal de chien et sa patte ne bougeait plus. En son fort intérieur, la voix de Zénith ne résonnait plus.
Il était à bout de forces.

(Qui...)


Ses pensées lui échappaient avant qu'il ne s'en empare, mais ses oreilles perçurent des bruits de pas approchant. La sentence... déjà? Non. il n'avait pas la force de relever la gueule mais une main étrangement douce lui releva le museau, cherchant visiblement son regard. Le tigré, lui, usait de ses dernières forces alors que la lumière éblouissait ses paupières mis-close.

-Qui... s'entendit-il marmonner.

A sa surprise, ce fut une voix féminine qui répondit d'un air rassuré, constatant son état:

-Hé bien tu as mis le temps, mais tu y a mis du cœur!

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Dernière édition par Aztai le Jeu 5 Juin 2014 02:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Mer 14 Mai 2014 01:07 
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-Ne m'abandonne pas maintenant, entendit résonner Aztai dans son crâne.

S'en suivant ces paroles quasi-vides de sens, un liquide froid comme la glace lui brûla l’œsophage et le tira instantanément de sa demi-conscience. Se redressant brusquement dans une violente quinte de toux, il sentit les tapotement d'une main dans son dos:

-Du calme!

(Zénith?)
S'alarma alors le fauve.
(Je suis là) Lui répondit son acolyte avec apaisement.

Ayant prit en compte le premier de ses repères, Aztai ouvrit les yeux en recrachant les restes du liquide glacial. Sa gueule était lourde, il avait le vertige même assis, mais sans perdre une seconde il repéra son épée d'un coup d’œil. Tendant une faible patte en sa direction, une main ridée se posa dessus, appelant au calme.
Relevant les yeux, le woran neige découvrit son triomphant adversaire, capuche renversée.
Le woran prit un air décontenancé. A ses côtés, lui tenant la patte, une humaine d'un âge avancé lui souriait tranquillement. Les traits fins de son visage fatigué témoignait d'une beauté que le temps avait abîmée, mais une fougue étonnante crépitait dans ses yeux verts. Des cheveux entièrement blancs mi-court tombaient sur ses épaules, s'il n'avait pas eut à l'affronter, et sans ces habits taillés pour le combat, Aztai aurait pu croire qu'elle n'était qu'une grand-mère gâteuse... mais là non. Il avait été terrassé par cette femme.

(Par Meno cette humaine est puissante) Conclut-il, absorbé par le regard émeraude qu'elle lui lançait.

Sans se soucier de la surprise qu'elle provoqua, la femme porta son attention à la patte meurtrie du félin, puis à son épaule, déjà endommagées depuis Ambervalle. Prenant un air embarrassé qui rida plus encore plus le coin de ses paupières, elle marmonna:

-Je ne voulais pas en venir jusque là, m'enfin bon.

Elle capta de nouveau le regard du félin qui se laissait faire, ayant ressentit chez Zénith la même ignorance que chez lui.

-Je m'appelle Aglaë, lança-t-elle avec entrain. Ah, et j'ai quatre-vingt huit ans!

Étonné devant ce détail dont le fauve se fichait, il prit un air excusé:

-Mais je ne me serais jamais permis de vous demand...

-Tss! Leva-t-elle le doigt. Chez les worans il n'est pas courant de se faire corriger par des humaines octogénaires, je ne peux pas me vanter de ça tous les jours, expliqua-t-elle avec un sourire.

-H...

Aztai ne put s'empêcher de lancer un sourire incertain en guise de réponse.

-Et j'ajouterais: c'est encore moins courant face à des worans de ton envergure...

Le regard malin, la femme se releva en défroissant sa toge verte sapin, examinant le félin de haut.

-Je suis Aztai.

-Moui... fit la vétéran, faisant mine de ne pas avoir entendu. Pelage zébré noir et blanc, pupilles presque turquoises... Haut comme une maison. Oui, constata-t-elle, il circule des rumeurs sur toi qui sont affligeantes de bêtises. Mais la peur pousse à penser bien des horreurs quand on est faible.

Le Champion se sentit démasqué et désarmé devant les propos de la magicienne qui le toisait toujours.

-Es-tu à la tête de ces worans qui peuplent les forêts plus au Nord... on parle pas mal de toi aux alentours... es-tu le Champion en question?

Aztai se mordit la babine, cette question le fit penser au ravage qu'avait connu Ambervalle, il détourna les yeux devant des propos aussi directs, aussi véridiques:

-Oui... j'étais à la tête de ce qu'il en reste, corrigea-t-il sur un ton d'acier.

-Ces hommes disaient donc vrai, constata la magicienne pour elle-même. Il y a du mouvements dans les plaines depuis plusieurs jours, expliqua-t-elle. De nombreux hommes ont fuis vers les villes les plus proches, mais peu d'entre eux s'en retournent en direction de Kendra Kâr.

-Mais qui êtes-vous? Coupa le fauve avant qu'elle ne continue.

-Oh, une simple diseuse d'aventures qui habite plus à l'Est, non loin du fleuve.

Le félin leva un sourcil, pas convaincu d'un poil. Désignant son accoutrement, et par la même son bâton, il afficha une franche perplexité.

-Et je mets un peu d'ordre lorsque l'on s'approche trop de chez moi, expliqua-t-elle. Cela m'amène à m'intéresser à beaucoup de choses et beaucoup de rumeurs. Pour en revenir à ce que je disais, j'ai croisé la route de deux hommes très pressés avant-hier. Sous ma persuasion, ils m'ont révélé la résultante de cette bataille qui à secoué les cimes, plus au Nord... et ils ne lésaient pas sur les talents de leur ennemi.

Elle appuya son regard devant un Aztai toujours au sol.

-Apparemment ces deux ordures ont tenu la garde de leur capitaine jusqu'au bout de l'affrontement, avant de comprendre qu'ils ne feraient pas le poids...

-...et de détaler à notre avantage.

-Ils étaient les plus heureux du monde lorsque je les ai relâchés, ils ont fuis en direction d'Oranan.

-Vous les avez laissé s'échapper? S'interloqua le fauve.

-Du calme, je ne suis qu'une diseuse d'aventure, une voyante, appelle-ça comme tu veux. Pas un guerrier sanguinaire.

-Vous avez eu tord, fit calmement le Champion en cachant sa frustration.

Aglaë fit mine de ne pas avoir entendu:

-Et puis la moitié de tous ces hommes n'en avait que faire de leur Capitaine, on ne peut pas les en blâmer. A ta place je me ferais du soucis pour un autre genre de fuyards...

Le woran neige fronça les sourcils.
(Oui et ce sera un vrai calvaire) Se réveilla sa faera.
(Qu...)

-La prime accrochée à ton museau va s'alourdir. Après avoir terrassé un lieutenant, ses troupes et t'être proclamé Champion...

-Je ne me suis pas pro... s'agaça le fauve.
(Tais-toi!)

-Tss! L'incita-t-elle au silence. Tu es une cible majeure aujourd'hui. Des hommes qui ont fuis la bataille au Nord se regroupent déjà pour te retrouver et mettre la main sur toi.

(Il faudra faire preuve de méfiance)

-Alors qui me dit que vous n'êtes pas là pour ça?

La magicienne fut piquée au vif, avant de sourire:

-Oui, il faut redoubler de méfiance tu as compris. Honnêtement, l'appât d'un gain aussi gros ne m'intéresse plus. D'autant qu'avoir autant de yus sur soi revient au suicide pur et simple, je préfère encore peindre une cible sur mon front. Moi je cherche la tranquillité.

Elle conclut avec un sourire rassurant. Le félin se releva doucement, captivé par son regard. Il étira ses muscles et s'empara du sac contenant l'armure. Rengainant son épée, il observa les alentours. A part quelques arbres, les plaines étaient désertes. le soleil s'étirerait bientôt en un magnifique crépuscule.

-Pour une diseuse d'aventures vous en savez des choses, remarqua-t-il en tâtant son épaule.

Avec stupeur, il constata qu'il avait moins mal qu'il y avait quelques minutes. Accusant la vieille femme du regard, il la remercia en courbant le museau.

-C'est vous qui avez concocté ce fluide glacial?

-Tout juste, répondit-elle.

-Hé bien... en plus de savoir des choses vous n'êtes pas inutile,
fit-il dans un clin d’œil complice.

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Dernière édition par Aztai le Jeu 5 Juin 2014 03:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Lun 19 Mai 2014 15:18 
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Sous les conseils d'Aglaë la diseuse de bonne aventure, le duo entama une marche à travers les plaines éclairées par le crépuscule. A présent debout, le fauve dépassait la magicienne de plus de deux têtes, obligeant la vétéran à lever haut les yeux lorsqu'elle se tournait vers lui.

-Marchons jusqu'à ma demeure, avait-elle dit alors qu'Aztai avait reprit son barda.

Selon la femme ils arriveraient avant la tombée totale de la nuit, et c'est dans le silence que le woran neige suivit le rythme. Plongé dans ses pensées, il essayait tant bien que mal de chasser les souvenirs d'Ambervalle. Lors de son départ, l'échange avait volontairement été bref avec Gaora. Bref mais intense... si Aztai avait le coeur serré à l'idée de quitter encore une fois les siens, le Champion quand à lui se devait d'avancer et de tracer son chemin. La worane blanche l'avait comprit et n'avait pas versé une seule larme, au grand bonheur du tigré qui avait appréhendé cet instant.
En attendant le retour de l'Ancien, Aztai avait ordonné au reste de ses frères de s'en aller vers les montagnes et de s'y terrer un moment. Ambervalle n'était plus un lieu de paix, elle y avait vu mourir trop de worans.
Sur leur lit de mort, les fauves tombés à la guerre s'étaient envolés en cendres pour rejoindre Meno.

(Ambervalle à survécu dans le coeur des worans et elle brillera à nouveau) Le réconforta sa faera.
(Malheureusement ce n'est plus une priorité pour moi. Mais je jure sur Meno d'y revenir et de bâtir mieux pour nos frères)

Le félin se mit alors à prier, le son de ses pas raisonnant en son fort intérieur. Il chassait tous ces souvenirs, implorant l'aide du Père de la Flamme.

Alors qu'Aglaë avait respecté le silence du fauve, elle s'arrêta brusquement dans sa marche. Faisant de même, Aztai observa les environs, sortant de sa torpeur. Le duo était à la lisière d'une forêt, au pied d'un sentier que la magicienne avait emprunté un peu plus tôt. Campée sur son bâton, l'ancienne scrutait les environs le regard alerte. Sans donner la moindre explication, elle incita le tigré à faire de même. Ce dernier porta la main au fourreau et s'empara délicatement de la lanière de son sac. Oreilles dressées, il tentait de capter le moindre mouvement alentours, prêt à bondir au besoin. Même le vent ne soufflait pas, la flore immobile semblait attendre le verdict de la magicienne.

(Je ne ressens aucune présence magique pour l'instant)


Même affaiblit par les récents évènements, le woran neige sentit ses fluides s'activer dans ses veines, une sensation pour le moins rassurante. Dans sa paume droite, la marque argentée brilla doucement alors que la magie s'y concentrait.

Une envolée de corbeaux par delà des cimes fit presque sursauter le woran neige. Il s'empara prestement du pommeau de sa lame, toujours sans dégainer, et riva son regard sur Aglaë.

-Nous avancerons prudemment,
chuchota-t-elle, ma demeure est à quelques minutes dans ces bois, et je suis seule résidente.

Tenant fermement son bâton à deux mains, elle se mit en marche. Aztai sur ses talons, ils pénétrèrent la forêt dans un silence absolu, la tension était palpable.

(Quel endroit charmant pour une vieille comme elle) Fit intérieurement le fauve pour ne pas attirer l'attention.

Le feuillage des arbres filtrait les derniers rayons du soleil, plongeant les deux visiteurs dans une pénombre oppressante. Chaque craquement de bois, chaque bruissement de feuilles étaient source d'inquiétude. Et même si le félin ne remarquait rien de dangereux, l'état alerte de son amie le poussait à ne pas y aller à la légère.
Le sentier qu'ils suivaient s'effaça rapidement, mais la magicienne les guida sans problème. Avec allure elle enjambait les troncs morts, et se faufilait entre des buissons que le fauve avait peine à franchir sans bruit. Lorsqu'elle accéléra le rythme, Aztai comprit qu'ils pouvaient se découvrir pleinement. Devant, à travers les troncs, le félin discerna les contours d'une petite maison. Aglaë était au pas de course lorsqu'ils y parvinrent. Construite à même le tronc d'un gigantesque chêne, la demeure n'avait en vérité plus rien d'un quelconque refuge. Les rondins qui formaient ses murs étaient tailladés en tout sens, brisés à d'autres endroits. La porte était dégondées, en morceaux, les fenêtre brisées et le toit à moitié effondré.
En observant le sol, Aztai remarqua de nombreuses traces de bottes, on aurait dit qu'un bataillon entier avait saccagé la demeure. Il y avait aussi des marques de sabots, ce qui rendit le fauve perplexe.

-Tout porte à croire qu'à défaut de me trouver, ces saligauds se sont vengé sur ma maison, remarqua calmement la magicienne en observant les environs.

Toujours sur le qui-vive, Aztai déposa l'armure au pied d'un tronc et avança par devant la femme. Il observa avec attention la demeure en ruines, espérant ne pas en voir surgir un potentiel ennemi.

-Quand avez-vous quitté cet endroit pour la dernière fois?
Murmura le tigré en scrutant les alentours, ni voyant lui non plus aucune trace de vie.

-Il y a moins de deux jours.


-Un avis de recherche pèse-t-il sur vos épaules?

-Ouh... fit la magicienne en réfléchissant. Probablement, en Naora, et la rançon n'égale certainement pas la tienne.

-En Naora? Qu'est-ce qui vous a chassé de ses terres? Demanda le fauve, ne baissant pas son attention.

-Des broutilles! Mais je doute fort que cela ai un rapport avec ce capharnaüm. J'ai déserté ce continent dans une discrétion absolue lorsque les choses ont virées de bord pour moi.

La perplexité de l'octogénaire n'avait rien pour arranger les choses. La mise à sac de ce minuscule coin de forêt non loin d'Ambervalle inquiétait de plus en plus Aztai. S'approchant d'une des fenêtre éclatée, il regarda prudemment à l'intérieur, une boule lui tenaillant les entrailles.
Composée d'une unique pièce, le plafond effondré de la bâtisse n'était pas plus haut que le félin. Sur le sol poussiéreux jonchaient des bibelots cassés, de la verrerie brisée et de l'ameublement fracassé. Le tigré devina un lit minuscule niché dans l'un des coins de la pièce, en miettes. Une bibliothèque était renversée sur une table ronde, elle tenait encore debout par miracle. Des livres en grand nombre avait été sauvagement déchirés, leurs pages jaunies faisaient comme un tapis de sol dans ce tragique décor.

-En tout cas, remarqua le woran, si vous cachiez quelque chose de valeur n'espérez pas le retrouver dans ce foutoir.
(Aztai, j'ai un mauvais pressentiment) Le prévint alors sa faera, dont l'inquiétude était palpable.

Prenant compte de cet avertissement, le fauve rejoignit Aglaë prêt de l'entrée éventrée. La diseuse d'aventures contemplait avec un calme déconcertant sa demeure. Appuyée sur son bâton elle ramassa une planche, ou plutôt un reste de sa porte, et le jeta au loin sans intérêt.

-Ne trainons pas devant ce tas bois, lança-t-elle en faisant mine de partir.

Prêt à la suivre, Aztai s'en alla reprendre son armure et toutes ses babioles, mais à mi-chemin il s'arrêta net. Portant la patte au fourreau, son ouïe trahissait soudainement une présence. Le voyant faire, la magicienne croisa son regard et s'empara de son bâton à deux mains.

(Je sens approcher...)
Commença le woran neige.
(A l'Est!) Le coupa Zénith.

D'instinct, Aztai dégaina et se tourna dans cette direction en garde. Son acolyte fit de même alors qu'on distinguait faiblement des bruits de pas approchant. Tendu, le tigré croisa le regard de la magicienne qui lui fit signe de ne rien faire. Pointant des yeux son épée dégainée, elle lui fit comprendre qu'ils étaient repérés quoiqu'ils fassent.

(Crétin!) S'en voulut le woran.

A présent il fallait faire face, et malgré la moyenne densité de ces bois, il ne distinguait encore rien parmi les troncs et fougères environnantes. Serrant le pommeau à s'en briser les phalanges, il n'osait ciller pour ne pas se laisser surprendre.
Lorsqu'enfin la flore s'agita pour laisser approcher l'intrus, le fauve était prêt à bondir toutes griffes ressorties.

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Dernière édition par Aztai le Mer 25 Juin 2014 00:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et les Duchés des montagnes
MessagePosté: Lun 26 Mai 2014 03:27 
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A la surprise des deux acolytes, c'est un garçon qui se libéra des feuillages. A peine à l'âge d'être homme, le jeune humain affichait un visage contrarié, fixant les branches en crachant comme un chat:

-Saloperies... je perds mon temps!

Ne s'étant pas encore aperçu de la présence du fauve et de la magicienne, ces deux derniers se jetèrent un regard perplexe, toujours sur leurs gardes. Lorsqu'enfin le garçon se retourna pour reprendre sa route, il fit face et s'arrêta net.
Très légèrement équipé, une cuirasse un peu grande tombait sur ses épaules nue, ses bras étaient écorchés de toute part. Son ceinturon maintenait un pantalon marron visiblement maltraité par la flore locale. Un cimeterre pendait à ses côtés, mais le jeune homme n'avait même empoigné le pommeau. Ébahit, il ne bougeait pas, les yeux grands comme des soucoupes devant ce qu'il découvrait.
Les traits de son visage étaient encore marqué d'une puberté tardive, quelques poils lui couvraient le menton. Une tignasse brune emmêlée tombait sur ses yeux grands ouverts; ajoutant à cela un nez plus gros que la normale et des oreilles légèrement décollées, il avait tout du parfait innocent benêt.
Dévisageant le félin de haut en bas, puis la magicienne puis encore le félin, il ferma sa bouche entre-ouverte et se ressaisit soudainement, pointant le tigré du doigt:

-Qu... qui êtes vous? Lança-t-il la voix tremblante.

-C'est à nous de demander cela, rétorqua Aglaë, tu es chez moi ici.

Jetant un oeil à la demeure en ruine, le garçon reporta vite son regard sur Aztai, ignorant superbement les paroles de la magicienne. Dans ses yeux, le Champion lisait presque de la peur, mais il semblait plus impressionné qu'effrayé. A sa grande surprise, le gamin afficha un sourire timide et marmonna à voix basse pour lui-même:

-Je l'ai... trouvé?

Il s'avança alors, stoppé net par Aztai qui l'intima en braquant sa lame en sa direction.

-La dame a posé une question.

-Oh! Euh! Commença le garçon en reculant et en baissant la tête. Je m'appelle Octave et je ne veux de mal à personne... je cherche hum... un ami en fait!

Le félin fronça les sourcils, à voir son attitude il n'avait rien d'un voleur ou d'un mercenaire, rien qui ne semblait à première vue avoir de lien avec la maison en ruines.

-Je cherche quelqu'un... répéta doucement le garçon, de plus en plus émerveillé. Pelage zébré, yeux bleux, sembla se remémorer le jeune homme en scrutant le félin, seriez-vous... Aztai?

Le félin se braqua intérieurement, serrant plus fort son pommeau.

(Mais qui c'est ce morveux?) Lança le félin, n'attendant aucune réponse de sa faera.

En voyant son interlocuteur se raidir, le dénommé Octave serra les poings d'un air triomphant. Catalysant une espèce d'euphorie grandissante, il se lança à lui même:

-Yaaaa c'est moi, c'est moi!

Interdits, la femme et le woran l'observèrent jubiler un instant. Des larmes de joie dans les yeux, il s'empressa alors de demander comme un enfant impatient:

-Alors c'est vous notre Champion?

-E...

Là, Aztai entrouvrit légèrement la mâchoire, à son tour ébahit. Il n'y avait aucun mensonge dans son regard, ce Octave était heureux comme s'il le cherchait depuis des années. Étouffant tout signe de panique d'être ainsi démasqué, le fauve baissa légèrement sa lame et n'eut point besoin d'attendre d'explications:

-Haha Meno, merci! Enchaîna le garçon en levant les mains aux cieux, sincère. Portant la main aux sangles de sa cuirasse, il parlait très vite: La Lance Ardente a eu vent de l'achèvement de la bataille d'Ambervalle il y a quatre jours, les éclaireurs ont aperçut de nombreux hommes s'enfuir dans les plaines. Du coup (il s'interrompit, détachant correctement sa cuirasse) je viens vous chercher quoi!

Rivant ses yeux dans ceux d'Aztai, il prit alors un ton soudain solennel, effaçant avec peine le sourire qui lui fendait la fraise. Relâchant sa protection, il dévoila un torse nu et peu musclé, ce qui n'était pas le plus impressionnant en soi...

-Par Meno, marmonna le fauve en observant sa poitrine, impressionné.

Un gigantesque tatouage recouvrait l'intégralité de son torse, se mouvant jusqu'au bas de son ventre. Frappé de couleurs allant de l'orange feu au rouge sang, les détails du dessin était à couper le souffle. Jamais de sa vie Aztai n'avait vu un tel chef-d’œuvre: c'était littéralement de l'art. S'intéressant à la signification, le félin voyait s'élever sur la peau un gigantesques phénix dans toute sa splendeur. De ses ailes déployées émanaient des flammèches finement tracées, le fond du tatouage se noyant parfaitement avec la couleur pâle de la peau du jeune homme. Sous chacune des ailes, le félin distingua six lignes d'écriture, qu'il ne put lire de là où il se tenait.

(Le phénix est gardien de ces mots... que signifient-ils?)
(Que tu peux lui faire confiance, je pense) Fit Zénith quelque peu assuré.

Quel tatouage! Ses reflets rouge sang resplendissaient, inspirant tout d'un coup le woran neige qui parla à voix haute:

-C'est plus que le travail de la main d'un homme, c'est la magie qui sillonne les traits, donnant presque vie à cette emprunte.

En effet, ses fluides s'étaient légèrement agités en pressentant l'approche d'une force extérieur, même innocente.
Aglaë était appuyée sur son bâton et examinait le phénix dans ses moindres détails. Détournant difficilement le regard pour se concentrer sur cet étrange Octave, Aztai demanda d'un ait mal assuré:

-Mais... qui es-tu?


Toujours radieux, le gamin lui répondit les bras en croix:

-Mon bataillon n'est pas loin, nous sommes venu vous cherchez! Votre retour à Kendra Kâr est attendu!

Posant alors un genou à terre, Octave baissa la tête contenant sa joie:

-Au nom de mon père qui m'a apposé ce tatouage, et au nom de notre dieu Meno, je vous fait serment d'allégeance.

Gêné, le woran n'était pas habitué aux discours pompeux et aux éloges, il se contint d'arrêter le garçon dans son élan: il était si bien parti après tout...
Surprit, quelque chose frappa soudain la mémoire d'Aztai. Il se souvint des leçons de Markhus, son ami Thorkin qui lui avait enseigné les rudiments de leur culte. Seuls les juvéniles se voyaient apposer un tatouage, et rare étaient ceux qui se baladaient avec un cimeterre à leurs côtés. De plus, s'il avait retenu la leçon, cette marque devait apparaître dans le dos, et non sur le ventre...
Interrogeant sa faera avec une once d'inquiétude, celle-ci lui répondit:

(Oui c'est assez étrange... cependant je n'ai jamais une telle apposition de ma vie. Les lignes de ce phénix regorgent de la magie du feu, et ce gamin est très convaincant dans sa démarche)

Zénith ne paraissait pas aussi dérangé que le woran neige, il voulait visiblement apaiser ses soupçons:

(Je ne veux pas m'avancer mais je le pense réellement digne de confiance. Les raisons qui ont poussé le père à marquer son fils au torse plutôt qu'au dos ne m’intéressent guère... mais ce tatouage retient quelque chose, les ailes du phénix protègent les douzes lamentations)

Devant le silence du Champion découvert, Octave se redressa, l'espoir inondant son visage. Le félin observa ses côtes où l'encre s'étaient gravée: six écritures de chaque côtés, sa faera avait raison.
Devant son interlocuteur silencieux et pensif, le jeune homme ramassa sa cuirasse et se mit à attacher les sangles, couvrant le phénix. Dévoiler ainsi son torse avait été comme dévoiler une part de sa personnalité, Aztai ne le voyait plus du même œil, transcendant ce visage d'adolescent.

-Nous... nous y allons? Lança-t-il en montrant le chemin d'où il avait surgit.

Incertain, Aztai rengaina lentement sa lame et attendit que la magicienne se tourne vers lui:

-Mmm... approuva-t-elle, alors il est avec toi? Lança-t-elle en désignant le garçon du pouce.

-Je crois qu'on ne peut trouver plus convaincant...

-Très bien, fit prestement Aglaë d'un air satisfait qui étonna Aztai. Au moins je sais où tu est.

Sans comprendre, le fauve la regarda marcher en sa direction. Elle le fixait droit dans les yeux, le déstabilisant au passage. Passant à sa hauteur elle posa une main sur son biceps, c'est à dire la partie la plus haute qu'elle pouvait atteindre:

-N'oublie surtout pas ton armure, mon petit! Et à l'insu d'Octave elle glissa rapidement: par précaution je te suivrai jusqu'à Kendra Kâr: l'ennemi est rusé!

S'empressant d'aller chercher la sacoche contenant la relique, elle la colla dans les bras de son propriétaire et leva la tête:

-On se recroisera très bientôt, j'en suis certaine.

-Et... et pour votre maison? Lança inutilement Aztai, conscient que le jeune homme l'entendait.

-Ah! Fit la magicienne en regardant le tas de bois qu'était devenu son logis. Hé bien, hum... je connais quelqu'un qui connait quelqu'un, voilà. Alors ce sera vite réparé. Coupa court la vétéran.

Octave ne s'était pas intéressé un seul instant à la bâtisse en ruine, en admiration davant son Champion.

-Très bien allons-y! Se retourna le félin, rejoignant le garçon. J'espère que tu connais le chemin, lui lança-t-il, car à en voir tes bras écorchés je dirais que non.

-Ne vous en faites pas pour ça, nous sommes à moins d'une heure de là. Ce qui compte c'est que je vous ai trouvé... moi! S'exclama-t-il de joie. L'heure de ma reconnaissance est enfin venue!

Le sourire fixé aux oreilles, le jeune homme écartait les feuillages pour prendre la route. Discrètement, Aztai jeta un dernier coup d'oeil à Aglaë la diseuse de bonne aventure. Dans un regard qui se voulait apaisé, la vieille l'incitait à partir sans crainte, elle couvrirait ses arrières.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Dernière édition par Aztai le Mer 25 Juin 2014 00:32, édité 1 fois.

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