L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Dim 2 Sep 2012 11:58 
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Les chevaux allaient vive allure, rapprochant le groupe d'aventuriers des amants de la rose sombre de la cité blanche à chaque trot. Le trajet entre le sentier qu'ils suivaient atteignit bientôt la route qui menait du pays d'Oranan à celui Kendran. Chacun demeurait silencieux comme si les évènements que tous venaient de traverser les avaient marqué. Comme si chacun avait besoin de se ressourcer intérieurement, ce qui était peut-être le cas.
Oryash toujours attentive à ce qui l'entourait, jetait de temps à autre un regard alentours comme si elle craignait une attaque de quelques bandits. Après tout, tous savaient que des bandits courraient les chemins à la recherche de butin. Seulement voilà, si cela venait à arriver, les pauvres bougres risquaient de se casser les dents sur eux. Une image s'imposa à son esprit et lui attira un mince sourire aux lèvres.
Un sourire bien vite remplacé par une ou deux grimaces de douleur suite aux blessures dont elle avait écopé leur de l'affrontement au palais de la roseraie. Des blessures sans gravité il est vrai mais qui la gênait tout de même. Elle remarqua que Lilith devait être dans le même cas puis ce qu'elle remarqua qu'il grimaçait lui aussi de temps à autre. Ils n'avaient pas eu l'occasion de parler depuis le baiser qu'ils avaient échangé et Oryash pensa que tôt ou tard, il devrait aborder la question. Ne serait-ce que pour clarifier la situation. Et puis autre chose la taraudait, ce qui s'était passé avec Mathis dans les bains. La aussi, cela n'était pas prévu et bien qu'elle ait profité pleinement de moment d'égarement, elle ne voulait pas que le blondinet vienne à se faire des idées. Elle balaya tout ça de sa pensée, préférant remettre ça à plus tard, quand tous seraient à Kendra-Kar.
Mais ce qui la perturbait le plus était sans doute, ce qu'elle pensait de Pulinn, du fait que peut-être le temple se servait d'elle et de ses talents de guerrière. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait c'était qu'on se moque d'elle et qu'on use de son potentiel à des fins personnelles. Là aussi une explication s'imposait et peut-être même une décision par la suite, celle de rester parmi les amants ou de les quitter.

Le soir vint à tomber et alors qu'Oryash pensait passer une nuit à la belle étoile, une ferme se dessina à l'horizon. Une ferme dans laquelle ils firent halte et où en l'échange de quelques pièces, ils trouvèrent un diner et un toit. Un repas durant lequel Mathis fit une nouvelle conquête ce qui amusa la peau blanche. Il était amusant de constater à quel point il plaisait aux femmes. Oryash pour sa part, n'aurait pas levé les yeux sur lui un seul instant. Il n'était pas vraiment le genre d'homme qu'elle aimait. Après la situation et les évènements avaient fait que ces deux là avaient passé une nuit de débauche ensemble. Aller donc expliquer ça!
Bref, le diner se passa tranquillement entre quelques civilités avec leur ôtes et quelques échanges banals, rien de bien intéressant en soi. Ils furent ensuite conduit dans la grange ou chacun s'occupa de sa monture avant de s'effondrer dans le foin et de sombrer dans un sommeil réparateur.
Au matin, tous reprirent la route vers la cité blanche et Oryash se fit la remarque que le trajet de retour était beaucoup plus calme que celui qui les avaient menés en pays D'oranan. Pas d'attaques, pas de fuites précipités, pas de souterrains à traverser,, rien de tout ça. Du calme et de la sérénité ce qui pour l'heure lui convenait très bien. Elle se demanda si Melron se trouvait toujours en ville et si tout deux auraient l'occasion de terminer la discussion qu'ils avaient entamé avant qu'elle ne parte en mission. De toute façon, s'il était encore présent dans la cité, elle savait où le trouver. L'idée de le revoir lui donna un peu de baume au coeur et les jours restant à cheminer à cheval lui parurent bien moins longs.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 3 Sep 2012 15:05 
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Lacrima Prima




Agadesh venait de trouver son guide, sa faëra, dans cet étrange être qu'était Sarrukin. Et maintenant que les présentations étaient faites, il s'agissait d'avancer. Si le seul moyen de se débarrasser de Xenair était de l'éliminer dans la passé, la priorité était de s'y rendre.

"Alors, Sarrukin, savez-vous où pourrais-je trouver ces fameux fluides temporels ?"

"Certes j'ai quelques idées, mais chaque chose en son temps. Tout d'abord, comme je vous l'ai déjà dit, il faut savoir où nous devrons les utiliser. Vous disiez avoir eu une vision du passé de Xenair, avant sa mort première ?"

"Oui."

"Y aurait-il des lieux précis qui vous reviendrez en tête ?"

"C'est assez nébuleux... Ces visions me submergeaient, elles étaient trop rapides. Lorsque des images me reviennent, je les oublient aussitôt."

"C'est l’œuvre d'une puissante magie, faite pour vous perturber. Ne vous laissez pas piéger. Hélas, sans le lieu et l'époque, votre quête est vaine..."

"Mais... Vous devez avoir une solution ! Vous êtes le guide !"

"Je n'en suis pas pour autant omniscient...", dit-il d'un air désolé.

Sarrukin sembla alors se mettre à réfléchir, en fixant le vide devant lui. Puis, soudainement, il claqua des doigts et lui lança :
"J'ai bien une petite idée. Nous ne sommes pas loin d'Oranan, ici. Cela fait des décennies que je ne m'y suis pas rendus mais si cette ville a toujours été un refuge pour de nombreux mystiques aux pouvoirs épatants, pour des mortels. Avec un peu de chance, l'un d'eux pourrait peut-être vous aider !"

"Alors ne perdons pas plus de temps. A quel distance sommes-nous de cette ville ?"

"Si mes souvenirs sont bons, en coupant vers le nord, nous devrions être à la hauteur du village de Hakone-Machi avant la nuit... A partir de celui-ci, nous devrions pouvoir arriver à Oranan d'ici environ trois jours."

"Bien."

Agadesh regarda autour de lui. La position du soleil, les mousses blanchâtres qui escaladaient les arbres environnants... La direction du nord était évidente. Enfin, ils partaient. Le nomade laissait derrière lui cette cabane terrible sans regret, mais ce n'était pas le cas pour Sarrukin, qui ne put s'empêcher d'y jeter un dernier regard mélancolique vers la dernière demeure de son précédent maître en lâchant une petite larme...

Il resta un temps silencieux, suivant Agadesh en lévitant, puis lui lança.

"Bon... Continuez sur cette route, je vais devoir m'absenter quelques temps. Je me suis lié à vous, mais je dois encore sonder votre esprit. Vos songes, vos visions, vos émotions, vos pensées, vos souvenirs..."

"Par les ancêtres, pourquoi vous autoriserais-je à faire ça ?!"

"Parce que c'est dans votre intérêt. Le lien me permet de ne pas vous perdre et de vous être visible, mais c'est tout. Il faut maintenant que je vous sonde pour comprendre votre psyché, ainsi je vous comprendrais mieux et, de par le fait, pourrait mieux vous aider. Et puis qui sait, peut-être pourrais-je récolter dans votre inconscient quelques éléments qui pourrons vous aider dans votre quête..."

Agadesh, sans ralentir son pas, se tut un instant en se faufilant à travers la flore blanche de la forêt. Il réfléchissait. Être ainsi mis à nu par cette créature était une idée qui ne lui plaisait guère, mais la quête passait avant tout.

"Si vous dites vrai, je suis obligé d'accepter. Mais ne..."

Un bruit de craquement de branches se fit entendre derrière eux, il se retourna donc sans finir sa phrase et tenta d'en trouver l'origine. Hélas, à travers cette épaisse végétation blanchâtre, rien ne semblait se dégager.

"Attendez, je vais voir."

Sarrukin se mit à rapidement léviter vers la zone et revint au bout d'une demi-minute avec une expression sur son visage qui tendait entre le dégoût et la tristesse.

"Vous avez vu ce que c'était ?"

"Oui..."

"Alors ?"

"Des lapins... Juste des lapins."

"Des lapins ? Qu'est-ce qu'un lapin ?", demanda-t'il, interloqué.

"De petits animaux inoffensifs... Il n'y a rien à craindre. Continuez votre route pendant que je rentre dans votre esprit. Vous serez peut-être pris de quelques maux de têtes, mais ne vous inquiétez pas si cela se produit... Ce sera temporaire."

Agadesh ne put rien répondre que Sarrukin s'évapora de sa vision. Le fils des dunes avait du mal à faire confiance à cette créature dont il ne comprenait pas vraiment l'essence. Il craignait toujours une quelconque malice, d'être victime d'une imposture qui l'éloignerait de son but. Mais il n'avait pas le choix, il n'avait pas d'autres pistes.

Avancer dans ces bois étranges était laborieux. Il devait souvent faire de grandes enjambées et de petits détours pour pouvoir continuer sa route. Au bout d'un moment, il en arriva au point d'utiliser son sabre comme d'une machette. Traverser ces lieux étaient éreintant et les céphalées prédites par Sarrukin était plus violentes qu'il ne l'avait pensé. Heureusement, elles étaient plutôt courtes mais cela le fatiguait.

Au bout de plusieurs heures, Agadesh commençait à sérieusement avoir faim et soif mais s'en priva. Sa gourde commençait à se faire maigre, il n'avait plus aucune ration sur lui et ne prendrait pas le risque inconsidéré de s'aventurer à manger les fruits de l'étrange végétation qui poussait autour de lui. Il espérait juste sortir le plus vite possible de cette situation et trouver le village dont la faëra lui avait parlé. Là-bas, il pourrait sans doute s'y restaurer.

Les heures continuaient à passer et il était toujours embourbé dans cette forêt blanche dont il se sentait piégé comme dans un cauchemar. Sarrukin n'avait toujours pas montré signe de vie et il se sentait las. Puis, en continuant sa route, il vit quelques herbes et quelques bosquets commencer à redevenir verts, lui redonnant bon espoir. Puis se fut quelques arbres et, enfin, la végétation se désépaississait petit à petit et il arriva sur une clairière. Il en était enfin sorti ! Pourvu que le village ne soit plus très loin.

Il marcha tout droit plusieurs quarts d'heure avant de voir s'afficher devant lui un curieux spectacle d'arbres morts, noirs et carbonisés. Le feu qui l'avait brûlé avait dû se répandre il y a déjà un certain, car, au sol, les herbes avaient déjà repoussé mais celui-ci semblaient s'être figés en l'état. En continuant d'avancer, il butta au sol contre une tuile noircie avant d'en voir répandu partout sous les herbes hautes. Il y avait quelque chose d'étrange. Toujours en avançant, il tomba sur des morceaux de squelettes humains, des restes d'habitations dévastées. Enfin, Agadesh dût se rendre à l'évidence en arrivant sur un sol envahi de décombres, dont seul un torii semblait avoir survécu. Le nomade se mit alors à errer dans les ruines sans savoir quoi faire. Il finit par s'assoir sur un monticule et se résoudre à finir de vider sa gourde. Le soleil commençait à tomber.

Sarrukin finit par refaire surface et comprit immédiatement :
"Hakone-Machi... Détruite... Encore une victime de la guerre contre l'Omyrhy..."

Mais Agadesh ne perdait pas le nord, maintenant que la créature était réapparu, il lui fallait savoir :
"Alors, avez-vous trouvé quelque chose d'intéressant ?"

La faëra le regarda avec une grimace en coin :
"Hélas non, j'ai bien réussi à localiser où se trouvait vos visions mais elles me sont totalement imperméable. La magie à l’œuvre devait être affreusement puissante... Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les ancêtres que vous chérissez tant auraient ont usé un rempart de cette nature."

"Les ancêtres m'ont toujours souris et protégés, sinon je ne serais plus de ce monde. S'ils m'empêchent de me souvenir, c'est qu'il s'agit d'une mise à l'épreuve que j'honorerais. Si je dois tuer Xenair, il faut que je devienne plus fort que lui."

"Non, vous ne comprenez pas... Écoutez Agadesh, depuis que je parcoure votre monde, j'ai à de nombreuses reprises eût à faire aux âmes des morts. Ce qui fait tenir une âme à ce monde, c'est leur puissance perdue et une volonté à toute épreuve... Si elles restent parmi nous, il est très possible que certaines s'allient, pour protéger votre peuple par exemple. Les ancêtres, comme vous les appelez... Mais ce que j'ai vu en vous, Agadesh, n'est pas l’œuvre de n'importe quelle magie. Il s'agit de magie obscure. Est-ce vous comprenez ce que je vous dis Agadesh ? Toutes les visions que vous avez eu, le but que vous suivez... Ce sont des êtres maléfiques qui vous l'ont inspiré ! Des êtres qui ne veulent ni votre bien ni celui de votre peuple. Ils ne cherchent qu'à tourmenter les mortels, leur faire perdre l'esprit ! Ils ont certainement fait de même pour Xenair... Vous faire quitter le désert, vous rapprocher des temples obscurs... Si vous continuez à les écouter, ils vous mèneront à votre perte !"



Sources Chaudes

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Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

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Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Dernière édition par Agadesh le Dim 4 Nov 2012 17:34, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Ven 14 Sep 2012 20:17 
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Sources Chaudes




Agadesh n'écoutait pas Sarrukin. Il ne l'acceptait pas. Il le refusait.
Les ancêtres, se jouer de lui ? Pur blasphème. Plus d'un ont été mis à mort pour moins que ça, dans le désert de l'Est. Et ils le méritaient. Presque plus que les dieux, les ancêtres méritaient une totale dévotion. Ils n'étaient pas seulement des entités qui veillaient sur eux... Ils étaient leurs parents et les parents de leurs parents, les fils des dunes morts dans la gloire, les rois et héros légendaires d'antan dont on se contait les aventures merveilleuses de générations en générations. Ils veillaient sur eux et les protégeaient depuis la naissance du désert. Chacun n'aspirait qu'à les rejoindre dans la mort, ne vivait que dans l'espoir de faire leur fierté et il en était ainsi depuis toujours. Leur existence était plus qu'une foi, c'était une certitude, une vérité que seuls les fous et les étrangers se permettaient de remettre en doute. Et ils étaient bons. Ils œuvraient pour la sauvegarde des peuples des dunes, aimant chacun d'eux comme un père veille sur ses enfants.

Oser lui dire qu'ils étaient mauvais et que tout ceci n'était qu'une obscure affaire de manigances et de tromperies n'était pas tolérable. Comme si l'honneur, le courage, la gloire, le sacrifice, la volonté et toutes les valeurs que les siens avaient défendu toutes leurs vies ne les menaient pas à une éternité à protéger leurs héritiers ! Entendre ce discours lui était déjà insoutenable... Mais, en plus, lui déclarer qu'ils souhaitaient sa perte... C'en était trop !

Qui était-elle, cette fichue créature, pour raconter ces horribles mensonges ? N'était-ce pas elle, qui voulait la détourner de son but ? Il ne se laisserait pas avoir par ce genre de stratagème vil et lâche... Ce n'était pas quelques paroles infidèles qui réussiraient à le détourner de sa foi... Quelques paroles absurdes... S'il en était ainsi, c'était comme si la vie de tout les peuples du désert oriental n'avait jamais eu de sens.

Si cette créature n'avait pas été une de ces sorcelleries impalpables, il l'aurait bien occis pour une telle impudence. Mais il savait ne pas le pouvoir. De plus, il avait tout de même besoin d'elle.

Lorsque Sarrukin finit son discours, il se contenta de se taire.
La faëra continua de parler, insistant sur son message, ce qui ne faisait que l'énerver d'avantage. Il fit comme s'il n'était plus là, trouva un coin de mur encore debout et entreprit de s'endormir contre. Les conditions de sommeil était spartiate, mais suffisante après cette épuisante journée. Sarrukin continuait à essayer de lui expliquer, de le convaincre, en vain. Il était devenu totalement sourd à ses paroles. Le nomade ne céderait pas d'un pouce. Lorsqu'il le comprit, il renonça non sans râler sur l'obstination de son interlocuteur qui, tôt ou tard, devrait se rendre à l'évidence. Maintenant, il refusait de comprendre mais demain serait un autre jour. Il finirait bien par entendre raison.

Lorsque Sarrukin fit enfin silence, Agadesh s'endormit.
Son sommeil ne fut pas des meilleurs. La méfiance qu'il avait envers Sarrukin ne le fit dormir que d'un œil, le vent nocturne projetait la poussière des ruines vers lui et, même si ce n'était pas la première fois qu'il jeûnait, la faim le rongeait péniblement. Il dût ainsi à de nombreuses reprises se rendormir jusqu'au point où il ne faisait qu'attendre un peu de lumière pour reprendre son périple. Il était entre chien et loup lorsqu'il décida de se lever.

Il se débarrassa de la poussière accumulée durant la nuit, mis à dos son sac de toile et partit. A son réveil, Sarrukin n'était pas à côté de lui. Il faut dire qu'il ne savait pas grand chose de cette fameuse faëra... Il ne savait même pas si "ça" avait besoin de manger, boire ou dormir. Ne pas comprendre la nature de cet être n'était qu'une gêne de plus. Celui-ci semblait tout savoir des besoins humains, peut-être un peu trop même, et lui ne savait absolument rien des siens. Cette ignorance le mettait en situation de faiblesse. Il détestait ça. Depuis qu'il n'était plus dans le désert, c'était simple, il avait l'impression d'être un imbécile dépassé par ce qui se passait autour de lui. Aventurier forcé, le mal du pays l'envahissait, l'usait, le déprimait un peu plus chaque jour...

Après cette si mauvaise nuit, Agadesh n'était pas très en forme. Il se sentait mou, les efforts musculaires étaient laborieux, son manque de sommeil le fatiguait...

Il mit un bon moment avant de trouver le chemin qui quittait le village dont avait parlé Sarrukin. Abandonné, le creusement de la terre par l'usure la rendait cependant toujours visible.

Il l'emprunta sans croiser quiconque, le soleil escaladant calmement dans son dos un ciel sans nuage. Les forêts s'effacèrent peu à peu au profit de grandes prairies verdoyantes de bosquets et d'herbes hautes, une brise légère sifflant l'air humide et frais de la rosée matinale...

Au bout d'un couple d'heure, le chemin rejoignit enfin une route pavée, certainement celle qu'il avait dû abandonner plus tôt en venant de Kendra Kâr et opta pour continuer à suivre la direction du nord, qui semblait être le choix le plus logique.

Il marcha un long moment sans rencontrer la moindre âme qui vive lorsqu'il vit s'étendre non loin en contrebas, sur sa droite, le vaste lac de Nostyla.

Pris d'un soudain enthousiasme, il courut jusqu'à son rivage comme s'il eût s'agit d'une oasis après des jours de privation, se délecta de l'eau fraîche à sa guise et prit bien soin d'en remplir sa gourde autant que possible. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais la fatigue physique et la lassitude morale de son périple le conduisit à faire pour une fois fi du jugement des ancêtres pour se reposer à l'ombre d'un saule pleureur. Après tout, s'il finissait bien un jour par réussir à avoir ce Xenair, il se disait que ce ne serait certainement pas une courte pause sous un arbre qui lui retirerait sa place parmi eux. Il se mit à fixer son reflet dans l'eau claire avec un air dépité. Plus que jamais dans toute son existence, il éprouvait une tristesse sans nom. Loin des siens, il ne sentait pas à sa place. Le lac en face de lui, l'arbre incongru qui le surplombait de ses feuilles tombantes, l'herbe verte sur laquelle il était assis... Il n'avait absolument aucun repère familier pour le consoler. Même Enkidu n'était plus là, avec ses petites mimiques joyeuses de camïu lorsqu'il le caressait. Il se disait qu'il n'avait pas su le protéger, et que c'était là la rançon de sa faiblesse. Il passa ainsi un bon moment à faire son jugement sans rien en retirer de bon si ce n'était qu'il persisterait tout de même dans sa quête. Il avait fini par s'allonger sur le sol, mirant d'un regard absent le vent faisant doucement bouger les feuilles du saule dans une douce berceuse.

Guère reposé par la nuit qu'il venait de passer dans le village en ruine, il se rendormit ici d'une manière paisible. D'une manière qu'il aurait en d'autres circonstances jugée imprudente, il s'endormit dans cet endroit, qui n'était en rien voilé aux regards de ceux qui auraient pu emprunter la route proche, d'un sommeil sans crainte. Un sommeil lourd et réparateur comme il n'en avait plus eu depuis longtemps, qui ne s'estompa que lorsqu'un rayon de soleil perça au travers de la coquille protectrice des feuilles du saule jusqu'à ses yeux. Il se leva paisiblement, sans hâte particulière, et rejoignit la route d'Oranan. Il avait dormi deux bonnes paires d'heures. Sarrukin n'avait pas redonné signe de vie... Il prenait ses informations avec une légèreté inhabituelle, comme si tout cela n'avait finalement pas tant d'importance. Se disant même que, peut-être, la faëra n'avait pas tord sur toute la ligne... Mais sans pour autant se résoudre à abandonner sa tâche.

Alors qu'il continuait la route qui semblait longer le lac, il était empli d'idées mélancoliques. Il croisa sans y faire attention quelques pêcheurs ynoriens qui, dos à la route, ne l'entendirent pas passer derrière eux et qui n'étaient pour lui qu'une confirmation du fait qu'il était sur la bonne route.

Il y avait nettement plus de monde sur la route maintenant que le soleil était haut dans le ciel, dont certains rivèrent leurs regards vers l'étrange personnage qu'il semblait être. Mais lui continuait de marcher, son regard dirigé vers l'avant, sans s'en préoccuper. Le grand lac à ses côtés ne semblait jamais en finir tandis que de l'autre côté, les prairies laissaient place à des cultures où des paysans aux chapeaux coniques travaillaient en nombre. Un détail cependant l'interpellait. Ces individus, à la peau tantôt légèrement jaunie ou cuivré et aux yeux en amandes plus ou moins prononcés, semblaient pratiquement tous avoir des armes à portée de main et il s'en trouvait toujours un ou deux en solides armures guettant au loin. Il était vrai que Sarrukin avait parlé à plusieurs reprises d'une guerre... Le genre d'évènement qui rendait les gens prudents...

Il marcha sans faire le moindre arrêt pendant de nombreuses heures lorsqu'il vit à sa droite des constructions atypiques. Par un jeu complexe de conduits, l'eau du lac était acheminé jusqu'à une série de grands bassins situés en hauteurs dans lesquels étaient visibles quelques personnes s'y délassant. En dessous, des serviteurs s'affairaient à entretenir de grands brasiers entre les piliers. Le spectacle que cela offrait était des plus curieux. Il n'aurait jamais imaginé que l'on puisse utiliser de l'eau pour un usage si... étrange. Certes, il n'était pas ici dans son désert et vu la dimension du lac qu'il venait de dépasser, ils semblaient ne pas manquer d'eau, mais il ne comprenait pas à quoi cela pouvait bien servir et bloqua un instant en tentant de percer ce mystère.

Alors qu'il s'interrogeait, il ne vit pas venir auprès de lui celle qui lui tint ces quelques mots :
"Je peux vous aider, noble étranger ?"

Il détourna son regard à l'audition de cette douce voix féminine qui l'interpellait et il la vit. Elle était une belle jeune fille à la peau dorée qui se cachait du soleil sous une fine ombrelle rouge. Les rayons traversaient l'écran de tissu pour donner l'aura des dernières lueurs du crépuscule à sa chevelure noir de jais, fine et longue, qui se mouvait au rythme de la brise et soulignait les contours de sa toge épousant le bleu du ciel. Ses yeux d'un brun profond, perçant, étaient empreints d'une sérénité troublante. Elle détenait un petit sourire si charmant qu'Agadesh ne put s'empêcher de sourire à son tour, perdant sa défiance habituelle.

Il n'était pas accoutumé à se faire ainsi interpellé par une femme. Dans le désert, ils leur étaient défendu d'aller ainsi parler aux hommes... Mais pas dans ces contrées, Agadesh avait fini par le comprendre. Les gens ici ne partageaient pas cette méfiance constante... Peut-être était-ce mieux ainsi.

"Oui, je... Je me demandais justement ce qu'était tout ceci."

"Ce sont les bains du temple. Avant, de nombreux voyageurs venaient de tout le continent pour s'y délasser mais depuis le début de la guerre, nous n'avons plus beaucoup de voyageurs..."

Elle baissa les yeux, comme regrettant ce constat, puis reprit :
"Mais vous, vous êtes ici ! Alors, aimeriez-vous vous y baigner ?"

Se baigner... Agadesh ne s'était jamais baigné de sa vie. Les clans mouraïstes de Kel Abzu et Kel Yammu contrôlaient les côtes du désert et nul n'aurait eu idée d'aller s'immerger dans la précieuse eau des oasis... Il n'arrivait même pas à s'imaginer de l'effet que cela pouvait faire. De toute façon, il avait plus important à s'occuper pour l'heure. Il lui lança :
"Merci mais... J'ai beaucoup à faire et je..."

La jeune fille l'interrompit en plein milieu de sa phrase :
"Vous venez de loin n'est-ce pas ? Et seul, en plus. Vous devez être exténué par votre voyage ! Vous savez, l'eau du lac a des propriétés étonnantes, s'y baigner est très relaxant... Elle apaise l'esprit, soulage les muscles et ses vertus soporifiques aident à trouver un meilleur sommeil. Ce que vous avez à faire ne peux attendre demain ?"

Il se fit pensif un instant, la regarda, émit un soupir amusé et finit par se laisser convaincre par la belle jeune femme.
"Je suppose que si..."

"Bien ! Alors comme c'est votre première visite, je vais vous accompagner. Il faut d'abord passer par le temple, suivez-moi !"

Agadesh s’exécuta, suivant l'ombrelle rouge qui flottait devant lui et qui l'emmenait sur un petit chemin caillouteux. Il se demandait un peu ce qu'il était en train de faire et appréhendait un peu cet expérience...

"Qui priez-vous, dans ce temple ?"

Elle eût un petit rire et lui répondit :
"Je ne sais pas... Qui croyez-vous que l'on prie ?"

Soudain Agadesh réalisa. Un temple au bord de l'eau... Il n'y avait qu'une déesse pour cela. Cette maudite Moura, la mère des elfes bleus, égoïste, qui voulait faire oublier les autres dieux.

Il s'arrêta, regardant quelques secondes l'ombrelle s'avancer sans lui et clama :
"Je ne peux pas rentrer dans ce temple."

Elle se retourna, le regard plein d'incompréhension, semblant déçue :
"Comment ça ?"

"Yuimen El Etarni est mon dieu, j’œuvre pour sa fierté. Moura est son ennemi. Si je rentre dans ce temple, il me reniera."

"Mais... De quoi est-ce que vous parlez ?"

"Je... Je viens du désert bleu. Là-bas, j'y ai tué de nombreux fidèles de Moura. Tel est la volonté d'El Etarni."

"Vous... Vous allez me tuer, moi aussi ?"

"Je devrais..."
Agadesh perdit son regard dans les yeux de la jeune fille...
Dans le désert, tout semblait si simple, si évident... Les Kel Attamara se battaient contre les Kel Abzu et les Kel Yammu depuis aussi loin qu'ils foulaient ces sables. Il fallait les tuer pour ne pas être tué, voilà tout. Il n'y avait pas de négociations imaginables. Pas de pitié à avoir. Ils n'étaient même plus véritablement des hommes. Juste des fantômes hantant les littoraux, des ennemis ancestraux. Ils ignoraient tout d'eux. Et eux ignoraient tout des Kel Attamara. Il fallait lutter contre eux comme on lutte contre le sable ; on pouvait en tuer mais d'autres revenaient toujours pour attaquer les convois et, pour se venger, on faisait de même, lançant des raids dans leurs territoires, pillant leurs ressources.
Depuis combien de temps ce cercle vicieux avait-il duré ? Combien de combats, combien de morts et tout cela pour quoi ? Pour un dieu différent à louer, un de ces dieux qui regardait ces fils des dunes s'entre-déchirer sans rien faire ?

Et c'était ainsi, en voyant cette belle jeune fille de l'autre bout du monde qu'il eût cette révélation. Sur ces terres, ces convictions ne cessaient d'être remise en question. C'était une épreuve éprouvante que de comprendre que lui-même et que les siens vivaient dans une sorte d'absurdité éternelle, prisonniers de leurs acquis s'entretuant dans leurs étendues de sable. Si tel était le cas, à quoi bon s'attacher aux habitudes ? A quoi bon toujours vouloir être dur ? A quoi bon être fort ?
"...mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je suis las de me battre. Tellement las..."

Et il comprenait changer, et cela lui faisait peur. Des idées folles lui parcouraient l'esprit alors qu'il ouvrait les yeux sur sa situation. Et si tout ce qu'il avait jusque là refusé de croire, de comprendre, était vrai ? Et si les ancêtres n'étaient que de vils imposteurs qui lui avaient confié une quête qui le mènerait à sa perte ? Et même s'il découvrait que telle était la vérité, pourrait-il rentrer dans les dunes la tête haute ? Pourrait-il reprendre cette vie qui lui semblait soudain si vaine et si éloigné, à lutter contre éléments et les hommes qui pourraient être ses frères ? Ils ne comprendraient pas tout ce qu'il avait vécu...
Même les souvenirs de son désert commençaient à avoir un goût de révolu.

Alors que ses yeux se perdait dans le néant, il lui semblait perdre son identité, son essence, son âme, sa vie. N'être plus qu'une carapace vide.

La jeune fille ne cessa de le regarder et, voyant sa détresse, lui adressa un sourire bienveillant et lui dit paisiblement :
"Je comprends. Vous avez du passer de terribles épreuves avant d'arriver ici n'est-ce pas ?"

Elle ne pouvait tomber plus juste. Mais la raison pour laquelle elle ne prit peur à ce discours était autre. Elle avait déjà vu maintes fois ce genre de regard. C'était le regard des guerriers qui avaient trop vécus sur les champs de bataille et dont les esprits continuaient de s'y battre. Le regard des éprouvés qui, à trop souffrir, s'étaient égarés dans les méandres de leurs regrets qui se répétaient inlassablement comme une injuste punition de leurs actes. Des hommes qui avaient besoin de retrouver la lumière du chemin.
"Nos bains apaisent le corps et l'esprit. Ça vous ferra le plus grand bien, faites-moi confiance."

Agadesh leva ses yeux, ramena ses mains à son visage et finit par accepter d'un hochement de tête. Cela n'avait plus la moindre importance.

En silence, ils arrivèrent à une plate-forme en pierre battis sur le lac. Une porte donnait accès à l'édifice.
"C'est ici que je vous laisse. Vous trouverez derrière cette porte le vestiaire. Vous devrez y déposer vos affaires et vous changez avec une de nos culottes propres pour vous baigner. Vous passerez ensuite dans le sanctuaire de Moura où vous pourrez la prier et faire offrande. Vous n'aurez ensuite qu'à sortir et vous installer dans nos bains."

Alors que le silence s'était fait et qu'elle commençait à repartir, Agadesh lança :
"Est-ce que je vous reverrez ?"

"Peut-être bien, oui."

"Je ne sais même pas votre nom !"

Elle se retourna, souriante :
"Je m'appelle Manishaganga Tui-Sarasvati Deviradhalakshmi."

Elle rigola en voyant l'air gêné d'Agadesh et continua :
"Mais vous pouvez m’appeler Manisha ! Et vous, comment vous appelez-vous ?"

"Agadesh. Agadesh Kel Attamara."

"Enchantée, Agadesh. Enchantée."
Sans un mot de plus, elle se retourna et reprit son chemin. Elle s'appelait Manisha. C'était un joli nom. Il ne la quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'il la perde de vue au détour d'un bosquet et finit par se résoudre à franchir la porte blanche du temple.

A l'intérieur, une modeste salle au sol, murs et plafond en bois sombre. Sur une petite table se trouvaient quelques morceaux de tissus oranges de toutes tailles qui devait être les culottes de bain dont parlait Manisha et sur les murs étaient disposés de petits compartiments dont certains accueillaient déjà les affaires des quidams.

Le nomade se contenta de faire sagement ce que la jeune femme lui dit, seul dans cette pièce, déposa ses affaires et se déshabilla. Il bloqua un instant en regardant le brassard à trois yeux que lui avaient donnés les ancêtres. Lorsqu'il le reçut, il crut être le plus honoré des fils du désert... Toujours à son bras pour lui rappeler sa quête... Maintenant, cela n'avait tellement plus de sens...

Lorsqu'il finit dans cette pensée, il enfila le curieux habit orange, sorte de pantalon court, léger et ample. Cela lui faisait bizarre d'être habillé si légèrement et de sortir de la sorte. Les corps étaient toujours cachés par d'amples habits et il existait une sorte de pudeur honteuse pour tout le peuple des dunes quant il fallait s'en défaire. Et ici, on lui demandait de se contenter d'un pantalon ne descendant qu'aux genoux en guise de tenue. Il fixa un instant la cicatrice à son avant-bras droit, vestige du combat contre attaque les voraces qu'il avait livré auprès de ces anciens amis... Exhiber une cicatrice, c'est montrer avoir été faible...

Il finit par se résoudre à tout de même sortir, que tout les principes qu'il connaissait dans le désert n'étaient pas les mêmes ici, mais une gène lui restait malgré tout.

Il finit par ouvrir la porte du sanctuaire et c'est là qu'il la vit. Une grande représentation de Moura, en sirène, dans le même style que celle qu'il vit dans les ruines des elfes bleus, s'affichait droite, fière et puissante devant lui. Il comprit à cet instant-là qu'il ne pouvait plus faire demi-tour. Un grand reposoir orné d'argent trônait juste devant. Dessus, des bourses de Yus, de la nourriture, des armes, des bijoux... Les offrandes des fidèles. Agadesh, son brassard à la main, se résolut à pardonner la déesse. Il s'arrêta devant l'idole et lui adressa dans ses chuchotements une prière :
"Moura, voici mon offrande. Ce brassard, vestige de mes croyances révolues... Je vous prie aujourd'hui, pour la première fois, au nom de mon peuple. Je prie que vous puissiez pardonner nos antiques erreurs qui toujours nous poursuivent. Je prie pour l'antique cité que mes ancêtres ont ravagés. Je prie que vous puissiez pardonner pour tout vos fidèles morts au travers des siècles sous nos lames. Je prie pour que le sang cesse de couler dans le sable. Je prie pour la réconciliation et pour la paix. Puissiez-vous entendre ma prière..."

Il fixa la représentation de la divinité comme si elle fut réellement en face de lui, l'espace d'un instant. Il venait de braver un interdit absolu en s'adressant à Moura et, alors qu'il sentait avoir franchi un grand pas, il ressentit une sorte de frustration inédite. Rien ne s'était passé. Aucun jugement, aucune punition, aucune récompense. Ni l'ombre d'un signe. Comme si, finalement, tout ce qu'il pouvait penser, dire ou faire n'avait la moindre importance ; un vide cruel pour un sourd sentiment d'insignifiance.

Il finit par rapidement cesser d'espérer et passa la seconde porte.

Dehors, il se retrouvait sur la bordure en planches sur pilotis qui longeaient les dix bassins d'eaux chauffées. Il s'agissait de cuves aux contours maçonnés en larges pierres grises claires taillées, ne dépassant pas le mètre de profondeur et dans lesquelles se noyaient de solides rochers lissés sous l'action de l'eau servant d'autant de sièges à la plèbe qui les investissaient peu en cette pourtant si belle journée.
Il vit aussi, à sa grande surprise, quelques elfes bleus, mais ceux-ci ne firent pas attention à lui et Agadesh, maintenant soulagé d'une haine qu'il n'avait plus à ressentir, passa son chemin. Deux autres earion en toges bleues discutaient ensemble, semblant surveiller les bassins.

Il se retrouva sur le bord d'un bassin, un peu inquiet. Il ne savait pas comment rentrer dans l'eau. Ses contacts avec cette substance avaient toujours été quelque part sacralisés ; l'eau, rare et précieuse, servait à boire et boire servait à vivre. Il n'avait jamais été question de se retrouver au cœur de cette eau et donc son ignorance était totale. Comment rentrer dans ce liquide ?

Il prit le parti de la prudence et s'assit sur le bord de la cuve. Il toucha la surface de l'eau du bout des doigts. Le brasier entretenu en-dessous l'avait rendu aussi chaude qu'un verre de do-knisa. Il ne trouva pas cela très agréable et un frisson lui parcourut l'échine. Son regard se détournait souvent vers les quidams des bains voisins. Il les regardait bouger au ralenti dans l'eau, ne comprenant pas vraiment ce qu'ils faisaient.

Finalement, après de longues minutes, il s'aventura à rentrer son buste dans le liquide, à se mouvoir quelque peu et à s'assoir. Manisha avait dit vrai, c'était une expérience très apaisante. Les mouvements étaient plus longs, mais la sensation de l'eau chaude filant sur la peau était d'une tendresse rassurante et lui rappelait un peu la sensation du sable qu'il laissait quelquefois s'écouler d'entre ses mains. Ce bain réchauffait son corps, le liquide semblait le masser, bienveillant. Il n'était toutefois pas question d'y plonger la tête, tout simplement parce qu'il n'y songeait pas, pas plus qu'il n'aurait pu songer à plonger sa tête dans le sable. Mais il y était. Il se détendait, soudainement loin de ces préoccupation. Il aurait pu prendre cette nouvelle sensation, presque divine, qu'il connaissait maintenant, comme l'accord du pardon adressé à la déesse de l'hydros.

C'est à peu près le moment que choisit Sarrukin pour réapparaître.
"Vous avez donc commencé à l'accepter..."

Le nomade n'était pas vraiment heureux de le revoir maintenant, mais il lui répondit :
"De quoi parlez-vous ?"

"Chut, ne parlez pas à voix haute... S'ils ne peuvent me voir et m'entendre, ce n'est pas le cas pour vous. Pensez, je comprendrais."

*Que me voulez-vous encore ?*

"Discuter... Juste discuter. Je vous rappelle que nous sommes liés maintenant."

*Et de quoi voulez-vous parler ?*

"Oh et bien du vœu que vous avez adressé à Moura par exemple... Ne vous offusquez pas, mais je sais tout de vous maintenant, tant bien même je ne le voudrais pas..."

*J'ai fait ce souhait pour le bien de mon peuple.*

"Je sais que vous êtes très attaché à votre peuple, mais rendez-vous à l'évidence, vous n'êtes déjà plus le même. Et vous changerez encore si vous continuez dans votre quête... Voulez-vous toujours aller affronter ce Xenair maintenant que vous reconnaissez que ceux qui vous ont inspiré ce but ne sont que des imposteurs ?"

*Je dois savoir pourquoi ces imposteurs veulent que je l'affronte et pour l'heure, je ne vois d'autre moyen que de me renseigner sur Xenair. Et tant pis si cela doit passer par le fait de l'affronter. Dès que j'en saurais plus sur eux, je devrais débarrasser le désert de ce fléau. C'est ce que les véritables ancêtres voudraient.*

"Ces êtres maléfiques veulent que vous vous perdiez. Que vous deveniez aussi fou que lui, voilà la vérité. C'est une quête perdu d'avance, faites-moi confiance, je sais de quoi je parle. Abandonnez, enfin !", dit-il presque sanglotant.

*Abandonner ? Non. Je ne pourrais revenir parmi les miens dans la honte de l'échec.*

Sarrukin se mis à bégayer, à court d'arguments :
"Alors n'y retournez pas ! Je ne sais pas, faites-vous une nouvelle vie ici par exemple. Je connais cette région, un guerrier de votre trempe serait bien accueilli ici et puis... Et puis il y a cette Manisha ! Elle vous plaît n'est-ce pas ? Je pourrais vous aider à la séduire et..."

*Silence Sarrukin ! Je ne resterais pas ici, ce n'est pas ma terre. Et je n'aurais nul besoin de vous si l'envie me prenait de séduire quelques femmes, par ailleurs. Ma décision est prise. Nous irons voir les mystiques dont vous me parliez, j'aviserai ensuite. Maintenant, disparaissez. Une longue route m'attends et, pour une fois que je trouve un peu de répit, je voudrais en profiter.*

La faëra ouvrit la bouche comme si elle allait répliquer quelques phrases, mais rien ne sembla lui venir. Elle finit par baisser la tête et, comme le nomade l'avait ordonné, disparut.

Maintenant seul, Agadesh, pris par la douceur des eaux, finit par fermer les yeux et s'assoupir contre la rambarde du bassin.

"Je vois que les effets soporifiques ont bien eût effet sur vous, Agadesh. Il paraît que vous dormez depuis des heures !", lui lança une voix en lui agitant doucement l'épaule.

Le nomade ouvrit les yeux et vit le visage de Manisha avec un sourire en coin. Celle-ci n'avait plu son ombrelle et pour cause, le ciel avait pris la couleur orange et rosée qui caractérisait si bien l'heure du coucher du soleil.

"Nous n'alimentons plus les feux à cette heure-ci, les eaux vont se rafraîchir... Sortez, prenez un linge et séchez-vous."

Agadesh s’exécuta sans broncher et déclara d'un ton neutre :
"Je dois me rendre à Oranan..."

"A cette heure-ci ? Hors de question que je vous laisse partir, la route est encore plus dangereuse de nuit, surtout avec le brouillard."

"Le brouillard ? Je ne vois aucun brouillard !"

Manisha eût encore ce petit sourire mystérieux et reprit comme si elle ne l'avait pas entendu :
"De toute façon, les gardes ne vous laisseraient pas pénétrer dans la ville. Déjà qu'ils sont en pleine psychose en s'imaginant que des espions de la reine noire puissent s'infiltrer dans nos murs... Seul, avec votre air exotique et votre tenue digne d'un assassin, en vous présentant à la porte vous courrez à la catastrophe. Attendez plutôt demain matin. Nous gardons toujours quelques chambres de libre pour les voyageurs de passage et j'ai déjà dit à notre cuistot de préparer une soupe de plus. Vous ne me feriez pas manquer à ma parole n'est-ce pas ?"

Agadesh sourit devant la fougueuse initiative de Manisha. Elle ne lui laissait pas vraiment le choix..
"Très bien, d'accord, je resterais pour la nuit... Même si je l'ai déjà faite en grande partie."

La jeune femme eût un petite rire discret et continua :
"Formidable. En plus, comme ça, nous ferons la route ensemble pour Oranan demain. Moi et plusieurs autres liturges prenons congé pour quelques jours et nous retournons voir nos familles, vous vous joindrez naturellement à nous."

"Naturellement."



Vapeurs Silencieuses

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Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

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Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


Dernière édition par Agadesh le Ven 1 Fév 2013 01:55, édité 8 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 2 Oct 2012 17:20 
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Tout le monde commença à proposer de hypothèse sur cette sensation qui affecte les porteurs de fluides. Bizarement, Cromax est le premier à réagir à cette intrusion dans le mo de magique alors que je le savais dépourvu de pouvoirs. Était-ce par sa faera ? Après tout Laïdè est bien partie en deux temps trois mouvements… Mais je réalise que je ne veux pas en savoir plus. Une nouvelle divinité, d’où peut-elle venir ? Je m’en fou. Je veux juste que mon amie revienne.

Les discussions se poursuivent jusqu’à ce que Cromax quitte précipitamment la table pour repartir en direction de la Cité Blanche. Personnellement, je suis toujours plongée dans mes pensées suite à la veille et je ne prête aucunement attention à mes compagnons qui quittent tous progressivement la tête. Je me rends compte que le temps passe lorsque je ne vois plus Aenaria à mes côtés. Où peut-elle être ? Je suis tellement ailleurs que je ne l’ai remarqué quittant la table. A-t-elle dit quelque chose ? Sans doute, mais je suis en état de choc et tout me semble si futile.

(Et ton amoureux qui t’attend ?)
(Laïdè ? Que veux-tu dire ?)
(Je viens de faire un passage rapide à Kendra Kâr. Il se fait énormément de soucis…)
(Ha… Je ferais peut-être mieux d’y aller alors.)

Je sens l’inquiétude de ma faera face à mon état catatonique. En même temps, comment espérait-elle que je réagisse face à de tels aveux ? Je me lève de table sans prendre la peine de regarder autour de moi et sors de ce palais maudit. Plus jamais je ne veux revenir en ces lieux, plus jamais ! Je descends dans la cours que je n’ai pas pu admirer. Cet endroit est magnifique, mais pour moi il reflette toute la laideur de ma vie. J’aperçois un garde qui fait sa ronde et je décide de m’approcher de lui pour lui demander un renseignement. L’homme tout vêtu de rouge me jette un regard étrange que je ne parviens pas à déchiffrer.

"Excusez-moi, mais savez-vous où se trouve nos montures ?

"Elles se trouvent toutes à l’écurie, mais je pense que votre monture est la dernière ou tout d’une moins l’une des dernières.

Je vous remercie…"

En toute hâte je me dirige vers les écuries pour constater la triste réalité. Ainsi ils sont donc tous partis… Pourquoi me suis-je retrouver dans cette état, pourquoi me suis-je autant laissée aller au chagrin ? À cause de cela, j’ai loupé l’occasion de dire au revoir à mes amis et surtout à Aenaria. Quelle idiote !

(Regarde dans la besace de ta selle)

Sans poser de questions, je m’éxécute et là, dans ma sacoche de selle, j’ai le bonheur de trouver un mot signé de la main d’Aenaria. Elle s’excuse d’avoir dû partir si vite, mais elle était pressée. Elle continue en me confiant son amitié et en m’assurant qu’un jour on se reverra et que je serais toujours dans son cœur. Les larmes coulent le long de mon beau visage alors que je parcours encore et encore les quelques lignes, ultime témoin de mon amitié avec la sindel. Il faut que je parte d’ici, cette place est maudite pour moi. Je m’empare des rennes de ma monture et sort à toute vitesse de l’écurie pour franchir les portes de cette forteresse.

Ceci provoque une réaction de peur chez ma monture. Je la rassure en lui flattant l’encolure, avant de monter sur son dos et de partir au galop. Plus je m’éloigne de cette place, plus l’incompréhension de ce que Pulinn m’a caché me gagne. Il me faut vite retourner à Kendra Kâr, rassurer mon amour sur mon sort et aller demander des explications à la dame Blanche. Si une personne peut me répondre, c’est bien elle ! Le moyen le plus rapide pour parvenir à la cité Blanche est bien sûr la voie des airs. Je me rends donc à la zone d’embarcation se trouvant à Oranan.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 20 Fév 2013 23:51 
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Rues et ruelles d'Oranan
((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

1er jour...

L'aurore réchauffe mon corps sous la couverture et un doux vent vient rafraichir la température. Je mange quelques fruits secs comme petit déjeuner et je m'attarde quelque peu sur le paysage. Ma première nuit à la belle étoile c'est très bien déroulée, malgré quelques piqures et le sol rugueux. Autour de moi les cultures volettent au gré du souffle des dieux. Je ferme les yeux en quête d'un peu de sa douceur. C'est certainement la première fois de mon existence que je me sens aussi bien. Pourquoi ne suis-je jamais sortis auparavant?

Sous ma main, la terre est fertile et je sens qu'aucun danger ici ne peut me menacer. Mais... déjà je dois reprendre la route vers Kendra Kâr et me souvenant que je suis certainement poursuivis, je ne m'attarde pas à contempler le soleil qui commence à brûler les terres d'Oranan. J’empaquette mes affaires rapidement et poursuis mon chemin en direction des plaines d'Ynorie. Je ne me suis jamais préoccupé de l’extérieur, prétextant que c'était un monde de folie et que nous n'étions jamais plus à l’abri que derrière des remparts. De plus, je me sentais bien parmi les hommes et mes manipulations... je savais déjà à quel point ma race était noire du plus profond de son âme et je n'avais rien vécu qui puis me prouver le contraire mais je ne pensais pas qu'en être séparé me procurerait autant de soulagement. C'était comme être libéré d'un poids: j'avais ici juste besoin d'être moi.

Mes pas étaient réguliers bien qu'ils étaient encore courbaturé de la veille, mais cette fois-ci je pris mon courage à deux mains et marchais deux bonnes heures avant de me résigner à faire une pause.

L'avantage de ces immenses plaine était la vision: on pouvait voir des détails à des kilomètre à la ronde si le temps était au soleil. A mon grand plaisir, c'était le cas et je pouvais contempler l'horizon sans nuages. J'avais rangé mon "déguisement" peu pratique au voyage et je bus une gorgée de mon outre de vin. Au loin, j'aperçus alors un mince filet de fumé: il était noir comme le charbon et s'élevait haut dans le ciel, des rocailles m’empêchaient de voir ce qui en été la source.

Intrigué, je repris ma route, qui se devait de croiser la curiosité. J’arrivai à l'endroit lorsque j'entendis des ricanements. Au son, j'avais déjà la certitude qu'ils n'étaient pas humains: il ressortaient tel des grincements d'on ne sait quel instrument rouillé. J'escaladais prudemment le monticule de pierres et ce que j'aperçus me figea d'effrois:

Au bord de la route, trois charrettes étaient retournées, les bœufs qui les tiraient gisaient sur le côté, leur ventres ouverts laissaient voir leurs tripes s’étalant sur le sol brûlé. Une bonne partie avait été dévoré. Peu loin de là, une dizaine de corps étaient entassé et fumaient encore de leur buché funéraire de la veille. Deux femmes démembrées avaient été jetées dans le fossé et trois autres corps empalés, méconnaissables tant ils avaient été martyrisés. On pouvait entrevoir l'uniforme de la milice d'Oranan.

Je ne put m’empêche de vomir derrière les roches mais ils ne m'entendirent pas... deux gobelins, bien en vie, ricanaient au dessus d'un homme qui hurlait à la mort. Ces deux là avaient du être abandonné par le reste de la troupe avec un joujou, afin de laisser la marque des bourreaux. Quoi de mieux que la terreur dans une guerre aussi longue? Les orques savaient s'y prendre et bien que je ne le savait alors pas, j'entrai dans leur territoire de chasse. Pour moi, il fallait juste sauvé le pauvre homme. J'écartais la vision du spectacle macabre de mon esprit et je sautais dans le dos du premier gobelin. L'effet de surprise fut parfais et mon aiguille s'enfonça dans son coup avant même qu'il n'est pu se retourner.

Le second se retourne et je me dis qu'il doit s'en passer des trucs dans son cerveau d'alouette, il hésite...
((( pensées du gobs: Lui humain fort, moi gobelin petit, mais moi fort, moi déjà tuer humain et torturé! mais lui tuer coupain, coupain fort, plus fort que moi, mais moi ai tuer humain, lui humain, lui pouvoir mourir, content)))
Après un cris de guerre pas du tout convainquant il finit par charger l'homme à terre, je ne m'attendait pas du tout à cette réaction, si bien qu'il enfonça sa lame rouillé dans le corps du survivant avant même que je n'ai pu réagir, réduisant mes efforts à néant... Avant qu'il eu le temps de se rendre compte de son exploit, j’enfonçais mon croc dans son dos, il eu un dernier cris puis il s'écroula sur l'homme, enfonçant d'avantage sa lame et lui retirant à lui aussi un ultime hurlement.

J'essuyais mon aiguille du sang de la créature et me tournais vers le dernier de la caravane. Les yeux encore ouverts et la bouche entrouverte, je me penchais vers lui pour recueillir ses derniers mots:

-Ah...

Superbe.GE-NIAL! Il n'avait strictement rien dit et voila que je contemplais un autre cadavre.Toutefois, à présent j'avais peur, car si je pouvais affronter deux gobelins en les prenant par surprise, qu'en serait-il d'un orque? La route ne me semblait plus aussi sûre mais je n'avais malheureusement pas le choix... J'évitais de croiser le regard des morts, et leur adressais une rapide prière avant de fouiller les charrettes.

Dans celle-ci tout ce qu'il y avait de comestible semblait avoir été pillé, ainsi que les armes et armures. Mais quelque chose attira mon regard, dans le plis d'un tissus, comme si elle m'attendait, une aiguille reposait près de son fourreau de cuir. Comme témoin d'une hallucination, je la saisissait d'une main soudainement rendue malhabile: j'avais retrouvé une seconde aiguille! Juste à côté d'elle, un petit parchemin était enroulé, je l'ouvrit et ce que je découvrais me figea d'horreur: sur celui-ci était dessiné la face de mon masque me contemplant de son air moqueur et cruel habituel. Je crois que je n'avais jamais sentis un tel malaise en me regardant tel que j'étais. Qui avait bien pu laisser ça pour moi?

L'aiguille rangée dans l'une de mes bottes, je continuais mon chemin. Malgré mes nombreuses questions je ne pouvais m'attarder: ces contrées étaient dangereuses et même une caravane bien gardée n'avait pu résister. J'avais perdu beaucoup de temps là bas et midi approchait. Je pris difficilement mon repas avec les souvenirs du matin et repris à marche forcé.

Bien que très inquiet, il ne m'arriva rien ce jour-ci et j’atteignis en soirée un grand lac dont je ne connaissais pas le nom, j’établis mon campement dans les ruines d'un ancien relais. Je n'essayais même pas d'allumer un feu, de peur de me faire repérer dans cette plaine où il se verrai à ces kilomètres. Je regrettais les campagnes d'Oranan mais je finis quand même par m'endormir, les mains contres mes deux aiguilles, d'un sommeil emplis de cauchemars.

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~~Theme~~


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Jeu 21 Fév 2013 23:06 
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Jour 2...

La musique était lancinante mais puissante, le son qu’elle produisait semblait faire reculer l’ombre de la nuit et faire avancer l’aurore au gré de son rythme. Elle devint entrainant lorsque le soleil fit son apparition et que les couleurs du ciel éclataient et une myriade de nuages. Le vent, presque omniprésent sur les plaines, continuait à souffler et j’avais l’impression que c’est le frottement avec les herbes qui créait l’hymne au jour.

C’est alors que je le vis, presque dansant sur la longue route infinie. Dans ses mains un violon valsait au rythme de ses pas se mouvant avec rapidité et précision. Il s’arrêta devant moi et me regarda dans les yeux. Des yeux bleus étincelants et sans âge, car c’était un elfe qui se tenait devant moi. De longues oreilles pointues dépassaient de sa chevelure blonde et un grand sourire bienfaiteur était gravé sur son visage. La musique marqua une pause, et je sentis mon cœur s’arrêter avec elle. Puis elle reprit, entrainante.

L’elfe repartit sur la route, j’emballais en vitesse mes affaires et le suivait, aussi bien emporté par sa musique qu’heureux de pouvoir continuer avec un compagnon de route. Pour autant il ne m’avait pas encore adressé la parole mais je sentis la fin de la musique arrivée. Une dernière envolée de son archet, une longue note qui se termina, sèchement et enfin il s’immobilisa.

Comme je m’y attendais, il ouvrit la bouche pour me parler mais, ce qui sortis n’était pas de simple mots mais bel et bien une chanson ;

Salut à toi, compagnon,
Salut à toi et bienvenue dans le paysage de ces douces étendues.


Il reprit sa marche, et la valse du violon reprit de plus belle et la chanson se fit joyeuse.

Dans les plaines d’Ynorie, souffle le vent de l’envie,
Dans le vent, souffle la vie et que de libertés, que d’envolés !
Avec toi, La marche reprend, destituée de tout son ennui…
Mais pourtant… mais pourtant mon amis.


De longues notes tristes rappliquèrent, cassant le rythme enjoué.

Pourtant… que de danger dans ces contrés
N’entends-tu pas, le susurrement de la mort à ton oreille ?
Entends-tu le bruit de ses pas et de ses dents affamées ?
Pour cela je te déconseille, à toi, de reprendre sommeil !


Il rebondit d’un pas de danse

Mais, ne nous inquiétons pas ! Car sonne la musique de la liberté !
Oh ! Douce idiome, bien aimée, guide nous donc vers notre belle destinée !
Car sur la route je t’ai croisé et sur la route nous seront séparés,
Tel est la destinée de deux aventuriers…


Il semblait parfois chercher ses paroles, mais s’il n’était pas très bon pour improviser des paroles, sa voix et son violon faisaient très vite oublié cette lacune. Sa voix montait haut pour redescendre encore plus bas, elle sonnait clair et limpide et coulait tel le ruisseau qui jamais ne tarissait.

Il rangea son instrument, s’inclina avant de partir dans un grand rire.

-Ainsi, je ne suis pas le seul fou à marcher seul dans les plaines peuplées d’orcs ? Ses vêtements bariolés voletaient alors qu’il reprenait sa marche, avec moi à ses côtés.
-Je dois dire que je n’ai jamais quitté Oranan, et j’en avais presque oublié que l’extérieur était si risqué…
-Oh… vraiment. Ma fois, c’est amusant ! Et pourquoi vouloir partir aussi soudainement alors ?

Je me rendis soudain compte que sa musique m’avait trop vite mise en confiance et agissait tel un charme sur moi, j’en avais déjà trop dit.

-Un mort dans ma famille, à Kendra Kâr.
-Mh… condoléances, désolé si je pose trop de questions, je suis de nature curieuse et je ne me présente même pas ! Je me nomme Awkdjian, pour vous servir. dit-il en effectuant une courbette ridicule.

Sans même y penser, je lui donnais l’un de mes nom d’emprunt.

-Wankli est mon nom, ravis de pouvoir faire un bout de chemin avec vous, où vous rendez vous ?

-Je crois que ce bout est la totalité du chemin, car c’est à Kendra Kâr que je me rends également.
-Et puis-je en savoir les raisons si ce n’est pas trop indiscret ?
-Oh, je vous dois bien la pareille : j’y donne une représentation bien entendu. Répondit –il, un grand sourire aux lèvres.

Nous discutâmes longtemps car la route ne semblait jamais finir et que la solitude de la veille nous avait lassé. Il ne parla pas des restes fumants de la caravane, et je préférais moi aussi éviter le sujet. Il m’avoua qu’il était devenu apprenti troubadour dès l’âge de six ans et que rien ne l’avait alors plus détourné de sa passion. Quant à moi, je lui racontais une vie tel que beaucoup d’Ynoriens vivaient : un clan, un rôle. Je pense qu’il sentait que je mentais, de la même manière que son histoire de troubadour me semblait bien trop simple pour ce monde, et quelles raisons pouvait avoir un ménestrel à voyager seul ? Il me semblait que nous avions tout deux des compétences en comédie et qu’il serait difficile de savoir quand l’autre dira la vérité…

Nous arrivâmes au lac à mi-journée, autour de celui-ci subsistaient de nombreuses ruines et traces d’incendies et de feu de camps. De vieilles embarcations étaient échouées sur le bord d’une petite plage. Nous trouvions un endroit épargné par les ravages orques afin de manger. Mais réserves avaient bien diminués depuis le départ, bien plus vite que prévus. Sans le montrer à mon compagnon, je décidais de me rationner.

Plus tard dans la journée, alors que des nuages dissimulaient le soleil, il se remit à chanter et à jouer, tel prit d’une folie soudaine, et je me demandais si cela lui arrivait en ville dans la rue. Étonnamment, rien n’était survenu ce jour-ci (si ce n’est la rencontre Awkdjian) et je gagnais en confiance alors que nous avancions dans les immensités.

Dans la soirée, nous atteignîmes le grand fleuve. Malgré la sècheresse de l’été, le torrent continuait à déverser toute sa puissance en direction de la mer : la traversée ne serait pas aisée. Nous nous décidâmes à camper en bordure afin de tenter sa traversée le lendemain matin, après avoir repris des forces. Mon compagnon elfe ne semblait absolument pas fatiguer, et il composa même une chansonnette alors que je coupais de la viande séchée qu’il avait sortis de son sac. Je remarquais qu’encore une fois, il parvenait à mettre son chant en symbiose avec l’environnement : le bruit continue du fleuve accompagnait cette fois sa prestation.

Je m’endormis à ce bruit, enrobé dans ma couverture et recouvert de ma cape : l’humidité du fleuve rendait l’air plus frais. Dans mes songes, je repensais au mystère de mes aiguilles, pourquoi celle-ci avait-elle été laissée à mon effet, et surtout, où sont les autres...? Dans mon fort intérieur, je m'étais trouver un objectif: retrouver mes lames bien aimées!

Je me réveillais dans la nuit : un feu brûlait au centre du campement improvisé. Auprès de lui, l’elfe jetait différentes choses dans une petite marmite tout en discourant dans une langue étrange. Il continua un instant, me laissant le regarder, puis il sembla s’apercevoir qu’il avait un spectateur. Il se tourna vers moi et parla sans que je puisse le comprendre. Mes paupières se firent lourde et je me rendormis.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Dim 24 Fév 2013 15:04 
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Le jour est levé depuis au moins une heure. Dans ton demi-sommeil, tu entends une voix que tu reconnais. C'est celle de ton camarade ménestrel. Il accompagne de son chant son violon, puis cesse subitement de jouer. Tu peux déceler une pointe d'amusement dans ses paroles.

"À peine quelques notes envolées, et déjà des admirateurs qui se pressent. Moi qui n'ai même pas eu le temps de m'apprêter."

Le martèlement encore lointain des sabots, et les crissements d'essieux, accompagnent un abondant nuage de poussière. Une figure s'en détache rapidement et s'avance dans votre direction. Sa progression s'arrête à une vingtaine de mètres de votre duo. Silencieuse, une cavalière portant une épaisse armure vous scrute, puis reporte son attention sur le fleuve encore agité. Visiblement, elle n'a pas l'air ravie.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 14:26 
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Je me réveillai avec difficulté et écartais les perles d’eau que la rosée avait formée sur ma couverture. Je frottis mes yeux encore mal réveillés avant de consentir à regarder ce qui m’avais tiré de mon sommeil réparateur.

Comme la veille, la musique de l’elfe sonnait haut, couvrant jusqu’au vrombissement du fleuve. C’est assez brusquement qu’elle s’arrêta, me tirant de mon émerveillement…

(Décidemment, cette musique… je ne m’en lasserai jamais.)

"À peine quelques notes envolées, et déjà des admirateurs qui se pressent. Moi qui n'ai même pas eu le temps de m'apprêter."

Des admirateurs ? En effet, le son de sabots se fit entendre et une belle cavalière s’arrêta à quelques mètres du petit campement, libérant un nuage de poussière me faisant tousser. Son regard passa sur moi et je frissonnais devant la détermination qui l’habitait.

Elle avait fière allure, son armure semblait finement forgée ne lui ôtant aucunement de sa féminité tout en restant une protection redoutable. Ses longs cheveux bruns tombaient le long des pans de sa cape et son cheval semblait à peine essoufflé par son gallo matinal.

(Si tant de voyageurs solitaires parviennent à passer les Plaines Ynoriennes sans danger, la réputation des orques va grandement en pâtir) pensai-je, riant intérieurement et allant jusqu’à m’imaginer un conseil de guerre orque pour " régler le problème des voyageurs solitaires". Je me repris très vite : ce n’était pas vraiment un sujet des plus drôles dans ma situation…

(((Le conseil orque...)))
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Mais, en la regardant un peu mieux, je ne doutai pas qu’une telle guerrière vienne à bout d’une bande de ces créatures. Absorbé par sa contemplation, je n’avais alors pas remarqué son air contrarié.

Je suivis son regard pour arriver sur les ondulations du fleuve, constamment en colère. J’en déduisis que ce n’étais pas nous qui l’importunions mais bien cet obstacle gigantesque. Je n’avais pas vraiment réfléchis à comment le traverser mais il était vrai qu’en regardant un peu mieux, cela semblait être une tache presque impossible. Même si la confiance et la bonne humeur du ménestrel me laissaient à penser qu’il connaissait le moyen d’arriver sain et sauf sur l’autre rive.

Voyant que personne ne se décidait à parler, je me lançais.

- Bien le bonjour, gente dame ! Wankli pour vous servir, et voici mon compagnon Awkdjian.


Je ne savais pas trop comment engager la conversation après une rencontre aussi surprenante qu’inattendue, Awkdjian la regardais avec un grand sourire jovial. Dans mon fort intérieur je me disais que faire la route avec cette femme pouvait rendre la route bien plus sûre. Cela aurai peut-être le mérite d’ajouter un peu de sens de l’honneur dans notre duo plutôt comique…

C'est alors que je me mis à penser que si cette femme était capable de mettre des orques en déroute, qu'en serait-il de nous? Malgré mon doute soudain sur ses intentions, je m’efforçai d'apparaître accueillant mais ma main s'approcha de ma botte, prête à aller y chercher l'aiguille qui s'y cachait.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 18:59 
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Lorsque tu fais les présentations, ton camarade ménestrel effectue une petite révérence sans se départir de son sourire. La cavalière demeure silencieuse à vous observer des pieds à la tête, puis elle jette un regard à votre campement et aux alentours. D'un geste adroit, elle fait légèrement pivoter sa monture.

"Wankli et Awkdjian... Vous devez être courageux ou stupides pour ne voyager qu'à deux en ces temps troublés. "

Awkdjian émet un rire amical.

"Que de blessantes paroles ! Mais n'êtes-vous pas seule vous-même ?"

Elle plisse les yeux, et d'un léger mouvement de tête, indique la direction d'où elle vient. En y prêtant attention, tu pourras voir la source d'un important nuage de poussière : une dizaine de chariots tractés par des chevaux ou des bœufs, et encadrés par des cavaliers portant une armure semblable à celle de votre interlocutrice.

"On m'appelle Tamara, et je n'ai pas de temps à perdre. Déjà deux jours de retard à cause d'un itinéraire faussé ! "

Ton interlocutrice se mure dans un certain silence, scrutant le débit d'eau. Elle semble réfléchir, et affiche une expression préoccupée.

Le ménestrel te jette un regard amusé, ayant l'air de te demander si tu as eu la même pensée que lui. Il se met à siffloter tranquillement, tout en s'amusant à manipuler son violon.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 20:15 
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Quelle chance de tomber sur un convoi ! C’était certes moins discret mais autrement plus sûr ! A ma présentation, le ménestrel semblait avoir acquiescé tandis ce que la guerrière y avait répondu par une remarque :

"Wankli et Awkdjian... Vous devez être courageux ou stupides pour ne voyager qu'à deux en ces temps troublés."


"Que de blessantes paroles ! Mais n'êtes-vous pas seule vous-même ?"

Lui avait répondu Awkdjian, et je ne pus qu’acquiescer car si elle se surprenait de notre groupe, sa solitude n’en demeurait pas moins un mystère. Mais ce mystère se vu bien vite élucidé car d’un geste elle nous désigna son convoi. Un convoi entier ! Il y avait là de quoi voyager sans aucuns soucis et peut être même avec une petite rémunération…

"On m'appelle Tamara, et je n'ai pas de temps à perdre. Déjà deux jours de retard à cause d'un itinéraire faussé ! "

… Comme l’avait d’ailleurs certainement compris mon comparse qui me jeta un regard amusé. J’espérais ne pas me tromper quant à la teneur du message qu’il essayait de me transmettre :

-Nous pouvons peut être vous aidez, n’est-ce pas Awkdjian ? On ne peut laisser un tel convoi en difficulté.


Je priais pour que ce maudis elfe soit réellement capable de faire passer le fleuve, ou au moins qu’il connaissait la suite du trajet. Quant à moi, je ne pouvais d’être d’aucune utilité pour Tamara et sa clique. Mais… à bien y réfléchir je pouvais facilement m’immiscer dans la caravane en prétendant être un survivant de celle que j'avais laissée derrière moi sur la route . D’ailleurs, ils avaient sans nul doute dû passer par leurs cadavres…

Pendant la courte discussion, j’en profitais pour ranger rapidement mes affaires et j’enfilai ma cape de voyage dont le tissu tissé par les elfes était d’un confort exquis et d’une utilité fantastique. Je gardais toujours mes deux crocs à porté de main, l’un dissimulé dans ma botte droite et l’autre à ma ceinture, sous la cape.

La caravane approchait alors que Tamara semblait réfléchir à ma proposition, et surtout nous jauger. Awkdjian y voyait là certainement encore une occasion de s’amuser et j’avais l’impression de déjà le connaître tant il se comportait sans cesse de la même manière. Mais je savais aussi d’expérience que c’était le meilleur moyen de se donner un rôle : un trait de caractère bien distinct. Plus il vous semblera original et moins vous le soupçonnerez de se dissimuler, c’était l’une des choses que j’appliquais bien souvent…

(((Une image qui pourrai correspondre à l'apparence des crocs.)))
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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 20:58 
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Pendant que le convoi se rapproche de vous, Tamara semble pensive. Elle scrute un moment le ménestrel puis pousse un souffle exaspéré. De son côté, après t'avoir entendu, l'elfe prend un air enchanté.

"Ni en difficulté, ni sans distraction ! Nous pouvons nous rendre utiles, que dis-je, indispensables à votre groupe !"

La cavalière hausse un sourcil.

"J'ai déjà fait de nombreuses fois le chemin. Je puis vous conter bien des histoires au sujet de créatures du fleuve ou des environs, chanter les louanges de voyageurs ou... Ou vous indiquer les meilleurs passages à gué."

Tamara semble d'abord agacée puis intriguée. Elle jette un coup d'oeil par-dessus son épaule au moment où d'autres cavaliers arrivent à votre hauteur.

"Pourquoi ne pas avoir commencé par là ? Assez perdu de temps. Montez dans le chariot de tête ! "

Son cheval se met à gratter le sol alors que les premières carrioles parviennent à votre hauteur. Elle fait signe au charretier le plus proche, visiblement peu ravi de s'arrêter encore une fois. Pourtant, l'humain, ynorien et à l'aspect âgé, ne dit rien et se contente de mâchonner quelque chose. Toutefois, il observe votre duo avec attention, surtout toi en vérité, et se décale pour vous laisser monter.

Awkdjian te fait un sourire magnifique avant de s'installer et t'inviter à faire de même.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 21:47 
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Quelle chance !

"J'ai déjà fait de nombreuses fois le chemin. Je puis vous conter bien des histoires au sujet de créatures du fleuve ou des environs, chanter les louanges de voyageurs ou... Ou vous indiquer les meilleurs passages à gué."


Alors comme ça ce ménestrel n’est peut-être pas seulement un beau parleur mais un compagnon de choix. Quelle chance pour moi d’être tombé dessus. Car outre le rêve étrange de lui pratiquant la magie, ou même son comportement de comédien, il reste une incontournable distraction. En fait, plus je le découvrais et plus je trouvais en lui une sort d’exemple : quelqu’un de libre, joueur et qui se moquait de tout, mais à côté de ça compétent et peut être même dangereux.

Je le laissai mener la danse mais sans plus de discours nous fûmes intégrés à la caravane. Le charretier me regarda un long moment d’un air morose avant de se décaler, je m’installai à la droite de l’elfe rieur. Il y avait dans la caravane beaucoup d’Ynorien et j’essayais de les identifier, et plus particulièrement le charretier : pourquoi m’avait-il ainsi contemplé ?

Il ne fallait surtout pas que j’oublie que j’étais encore en fuite, je ne savais même pas si la République avait fait diffuser un portrait ou même divulguer mon existence. Cela me pesais, je n’avais que trop peu d’informations pour pouvoir jouer un quelconque jeu sur ce plateau défavorable.

J’avais malgré tout un atout : le ménestrel. Car oui, ils recherchaient un voyageur seul, or ce n’était pas le cas et ma complicité naissante avec Awkdjian nous faisait sans doute déjà paraitre comme deux amis. Autre chose, si l’elfe avait réellement quelque chose à cacher il remarquerait certainement les recherches me visant et pourrait même être amené à penser que c’est lui qui était réellement ciblé ! De ce fait, il serait impliqué et constituerait un allier de poids.

Tout cela n’était que supposition mais je commençais à connaître certains rouages de cette République qui m’avait enfanté. Selon moi, il n’y avait que deux possibilités :

1) Ils avaient envoyé un unique homme compétent se débarrasser de moi discrètement. Dans ce cas, je pensai qu’Aron Wild était tout désigné étant donné qu’il était mon responsable de mission.

2) Ils comptaient sur la coopération du peuple et avaient placardé ma tête partout, prétextant des crimes odieux ou autres…

La deuxième alternative me plaisait moins, mais le pire restait qu’ils aient fait les deux.
Mais excepté mes soupçons, j’étais déjà bien heureux de voyager en sureté et je commençais même à apprécier les paysages qui se présentaient à moi. Pour faire bonne figure, j’essayais d’engager la conversation avec le cocher tout en essayant de soutirer quelques informations, d’une pierre… deux coups. Je prenais l’attitude d’un habitant d’un village isolé qui n’avait jamais voyagé (ce qui était, somme toute, pas loin de la vérité) en espérant qu’Awkdjian comprendrait et se prendrai au jeu.

-Vous venez D’Oranan ? Il parait que c’est une ville magnifique ! C’est mon premier voyage vous en avez fait beaucoup ? Vous savez, c’est une chance incroyable que nous avons de vous croiser ! Et puis surtout avec les rumeurs qui courent, entre les Orques et les criminels en liberté !

Je l’arrosais d’une pluie de paroles en espérant qu’il ne verrait pas le sens profond de mes questions et particulièrement à propos des « criminels en liberté ». J’attendais sa réponse, de la curiosité plein de regard et avec un air d’enfant curieux.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 22:37 
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À ta salve de questions, le conducteur du chariot demeure de marbre, sauf quand tu mentionnes les orques. Une certaine colère luit dans son regard, mais quand il croise le tien, il ne fait que pousser un souffle dépité. Pendant de longues secondes, il reste sans articuler un mot.

Le ménestrel te jette un coup d'oeil et élève un peu les mains et les épaules, haussant légèrement le coin des lèvres. D'un coup, l'ynorien prend la parole, grommelant plutôt qu'autre chose.

"Mauvaise période pour voyager. Les orques n'ont rien de rumeurs..."

À côté de toi, Tamara fait ralentir sa monture pour être à ta hauteur. Visiblement, elle t'a entendu.

"Question de goût. Un tas de matériaux empilés ne sera jamais plus beau qu'une création naturelle et divine. N'ayez crainte concernant les envahisseurs du Nord. Mes femmes et moi sommes là pour vous protéger. Quant aux criminels en vadrouille... "

Elle esquisse un sourire amusé, presque moqueur.

"Ils sont insignifiants, pas comme les Fourbes ou les Ombres Justes."

Awkdjian s'illumine et se tourne vers la cavalière, visiblement en quête de nouvelles intéressantes. Il incline légèrement la tête avec un sourire joueur, finissant par t'adresser un regard étrange, presque complice.

"La situation a-t-elle évolué ? Oh, mais je doute que leurs actions aient eu un écho jusqu'à ton petit village, me trompe-je Wankli ?"

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 23:01 
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La situation avait évoluée de manière surprenant et Awkdjian se prenait merveilleusement bien au jeu. Jusqu’au détail du village… finalement, ce n’était pas le cocher qui allait être une source d’informations intéressante, contrairement à ce que je croyais. Ça semblait être Tamara, selon ce qu’elle avait dit, je pu en déduire qu’elle était certainement la chef des autres femmes qui gardaient le convoi. Elle était aussi bien au courant de la situation actuelle. Elle ne prenait donc pas son travail à la légère.

Quand je parlais des criminels, je n’avais pas pensé à ce qu’ils fassent référence aux bandits de grand chemin, et j’espérais qu’ils me parlent des avis de recherches. Malheureusement j’avais de nouveau oublié la situation : Sur la route les sujets de préoccupation sont loin d’être les mêmes qu’en ville.

Mais… en tout cas je m’amusais beaucoup, et jamais encore je n’avais trouvé compagnon de jeu tel l’elfe ménestrels. Aussi ma curiosité avait été piquée à vif lorsque la guerrière avait parlé des Fourbes et des Ombres Justes, et comme si le violoniste l’avait remarqué, il aborda la question dans mon sens. Ce auquel je répondis avec un air faussement gêné, l’air de celui qui est pris au dépourvu fasse à son manque de connaissances.

-Je… Je ne connais pas. Vous savez j’habite dans un endroit assez isolé et à part des bandits nous ne sommes pas vraiment la cible de quoique ce soit, mais racontez maîtresse Tamara, cela à l’air passionnant !

Je commençais à m’habituer à mon nouveau rôle de gosse curieux et je ne voyais pas énormément de risques à « m’enfoncer » dans mon rôle. Mais… il fallait malgré tout que je garde mes objectifs en tête et les informations que je réussissais à obtenir ne m’étaient pour l’instant que d’une faible utilité.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 23:32 
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Tout en tendant son oreille pointue en direction de la cavalière, le ménestrel extirpe un chiffon de ses affaires, et se met à nettoyer avec attention son instrument. Il sifflote le même air que tu as pu entendre à ton réveil.

Quand elle t'entend la qualifier de "maîtresse", Tamara te lance un regard interloqué. Son visage affiche une légère gêne. Elle toussote alors dans son poing un instant puis s'éclaircit la gorge.

"Passionnant, oui. Les Fourbes et les Ombres Justes sont pour ainsi dire des voleurs. Mais ils opèrent dans la région proche de Kendra Kâr. Franchement, je ne sais d'eux que ce que les rumeurs colportent."

Elle donne un léger coup de tête pour se défaire d'une mèche qui la gêne, tandis que vous longez le fleuve.

"Ce seraient des illuminés brutaux, des dévoreurs de gardes, et des êtres pouvant prendre l'apparence de n'importe quoi, dont le but serait de raser Kendra Kâr. Aux dernières nouvelles, ils auraient été contrés en voulant acheminer des armes de petite taille. D'ailleurs, ils doivent être désespérés pour s'en être pris à Gonk."

L'elfe interrompt son activité pour regarder votre interlocutrice.

"Gonk... Gonk... Ce nom me dit quelque chose. N'est-ce pas un artiste ?"

Tamara émet un souffle amusé.

"Du métal. C'est un forgeron un peu bourru, et qui a juré ne plus jamais racheter d'armes de la République. Ce serait de leur faute si les voleurs s'en sont pris à sa boutique."

La cavalière secoue négativement la tête, semblant dubitative devant ses propres paroles.

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