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Faëlis paya tout de même de bon gré. De toute façon, il se sentait mal. Il avait le cœur au bord des lèvres et l'impression d'être passé sous un cheval.
« Comprends bien que la magie est issue des fluides. Lorsque tu lances un sort, tu épuises les fluides qui sont en toi. Ils se rechargeront avec le temps, car quand on en a possédé, ils restent toujours un peu présent, à l'état lattent. Avec une bonne nuit de sommeil, tu te rechargeras. »
« Super. Bon, maintenant qu'est-ce que je dois faire ? » ironisa l'elfe avec une grimace douloureuse.
« Aaah... l'impatience de la jeunesse... Commence par boire ces potions. »
« Dans... le manoir... j'ai juste eu besoin de les toucher... »
« En effet, mais c'est plus agréable de les boire ! Bon, tout de suite, tu étais pressé... »
En maugréant, le jeune homme absorba le contenu des potions. À nouveau, ce fut un moment de pur bonheur, une extase qu'il n'avait ressenti qu'entre les bras des meilleures filles de Cuilnen ! Sa tête bascula en arrière tandis qu'il perdait momentanément connaissance. Il eut l'impression de voir l'image d'une sublime et lumineuse beauté qui le couvait de loin. Il tendit la main pour l'attraper... et se réveilla. Il cligna des yeux, la douleur était revenue. Bien sûr, il se sentit obligé de demander s'il avait eu une vision de Gaïa.
« Non, expliqua le vieux sage. Sous l'effet des fluides, l'esprit réagit bizarrement. »
« Mais, pour apprendre mon sort, je l'ai invoquée ! »
« Une technique de motivation comme une autre. Personnellement, j'ai toujours dissocié magie et religion. Et je t'encourage à faire de même. Avoir une vision faussée du monde ne mène jamais à grand-chose... Cela dit, tu es libre de prier Gaïa comme tu l'entends ! Aller, maintenant lis ce parchemin. »
Le jeune elfe hocha la tête. D'un certain sens, il n'aimait pas trop l'idée que la déesse le surveille. Il venait de trouver sa liberté, aucune envie de découvrir qu'il y avait plus grand encore que sa mère à le surveiller ! Il préféra se plonger dans le parchemin. Bon sang, il avait encore plus mal qu'après les entraînements militaires ! Et pourtant, les maîtres d'armes n'avaient pas toujours été tendres avec lui. Certains avaient même été franchement déplaisants, n'aimant guère avoir un « avorton débauché » dans le régiment. Bien sûr, ils avaient fini par réussir ce qu'ils voulaient, et que le jeune homme ignorait : le pousser au maximum jusqu'à ce qu'il devienne un vrai guerrier, doublé d'un solide gaillard. S'il revoyait un jour ses instructeurs, il faudrait qu'il les remercie, car sans eux, jamais il se serait arrivé à résister au combat d'aujourd'hui.
Bon, ce parchemin... il entreprit de le lire, malgré tout intéressé par les notions de magie qui y étaient dispensées. Arrivé aux dernières lignes, il sentit quelque chose monter en lui. Il sentait que ses fluides résonnaient naturellement... c'était comme... s'ils lui montraient d'eux-même comment faire !
Alors, la lumière dorée l'éclaira de nouveau et il se sentit soudain comme régénéré... avant de sombrer vers le sommeil. Quelle journée ! Ainsi il avait maintenant des pouvoirs magiques... et il s'était déclarer « protecteur ». Folie prétentieuse et passagère ? Ou future réalité ? L'avenir le dirait... Il ne savait pas lui-même de quoi il était capable. Mais il prenait la mesure du fait qu'il était maintenant suffisamment libre pour l'expérimenter.
La dernière chose qu'il entendit fut le vieux sage qui lui souhaitait gentiment un bon rétablissement, et sa dernière pensée fut pour ceux qu'il aimait. Qu'étais devenu Célimène ? Sa mère l'avait-elle retrouvée ? Sa mère... décidément, il avait tout de même de la chance d'avoir autant de belles femmes autour de lui !
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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes Lampadaire officiel de la quête 32Le thème de Faëlis
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