Le garde me répond tandis que les portes s'ouvrent sur une plaine neigeuse où se dessine difficilement une route. Le garde m'apprend qu'elle conduit à Andél'Ys, ce que j'aurais en fait pu deviner toute seule. Mais les distances sont intéressantes, quatre jours à pieds plus un supplémentaire pour la forêt. Trop loin donc pour être raisonnable avant d'avoir revu Azuha.

"Merci pour toutes ces informations." dis-je au garde en me dirigeant vers les portes. Puis je me tourne vers le Liykor tout en laissant Astinor prendre le contrôle de mon corps :
"A la chasse !"

D'un bond souple, elle franchit les portes en direction des plaines blanches !

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Lorsque le vieux maître d'armes proposa à Azuha de lui donner une de ses armes, elle s'inclina bien bas.

- Merci beaucoup, Maître.

Elle se releva, et baissa à terre le genou gauche, avant de remonter doucement le jupon de sa tunique le long de sa cuisse droite, révélant ainsi l'emplacement artisanal qu'elle avait pensé pour son couteau de chasse. Elle retira ce dernier du bandage, puis se releva pour de bon, pour observer son couteau.

Quand elle l'avait retrouvé il y a quelques semaines de cela, elle était heureuse. Elle lui associait l'idée de liberté. Il l'avait libérée de Grikk, et il lui avait été rendu pour son Rituel.

Brònn lui manquait déjà. Elle remonterait dans la montagne au retour d'Aliaénon pour aller les saluer, lui et ses amis. Elle leur raconterait son histoire, comment elle avait aidé à sauver le monde ...
(... ou à le condamner.)

Azuha regardait la lame vieille et émoussée, aucun éclat, aucune sympathie au toucher. Un couteau de chasse vieux et inutile. Il ne lui serait pas grande aide, si elle devait avoir, sait-on jamais, à combattre. La magie était instable, elle ne pouvait pas lui faire confiance. Et elle ne savait pas manier les armes... elle compterait sur sa discretion, et en cas d'urgence ultime, ses protections. Ça ne pourrait pas suffire. Il lui fallait une arme.

Azuha leva les yeux vers le maître.

- Maître. Auriez-vous dans votre collection une arme légère, mais suffisamment longue pour garder mes distances ? Et, oserais-je demander, auriez-vous un peu de temps pour m'initier à son maniement ? J'ai grandi dans les montagnes aux côtés de Fujoniens, je connais le froid et la faim, mais me défendre physiquement contre des animaux, on ne me l'a jamais appris. Si le temps manque, ce n'est pas grave, il n'y aura simplement pas de plan de dernière minute.

Azuha souriait. Elle remerciait le froid de lui avoir appris à ne plus trembler.

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Therion ne rumina guère plus ses pensées quant aux humains de la ville, et se tut le reste du trajet, tandis que l’elfe continue de parler avec les humains. Lorsque les portes s’ouvrirent, il découvrit ce que sa truffe lui avait déjà soufflé, sans compter la température ambiante… De la neige. Rien de tel pour faire remarquer un liykor noir au milieu du paysage qu’une neige bien blanche, immaculée. Enfin, se disait-il, les ennemis ne sont pas des proies comme les autres, ils viennent parfois au combat. Mais au cri d’Astinor, il ne peut s’empêcher de demander :

« Toi qui a parlé avec les humains, peut-être que tu sais. Qu’allons nous chasser, et où ? »

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Azuha écouta le maître avec attention, et à ses requêtes de précisions, elle répondit du mieux qu'elle put.

- Vos conseils seront déjà bien assez compte tenu du peu de temps que nous avons devant nous. Et pour l'arme ...

Azuha réfléchit. Elle imaginait qu'une lame était le mieux adapté aux situations de combats rapproché. Elle éviterait ceux-ci au maximum, mais si tant est qu'elle ne peut les fuir, autant s'armer avec une arme facilement transportable et appropriée à toute situation d'urgence. Une lame était normalement le mieux adapté. Une pique serait sûrement trop voyante, et semblait difficile à tirer. Les armes de jet ne seraient d'aucune utilité en cas d'urgence rapprochée.

- Une lame sera je pense ce dont j'ai besoin. Si vous avez telle lame à m'offrir, je la prendrai avec plaisir. Merci, mon maître.

Elle aurait sans doute besoin de demander à la Forêt vivante de l'entraîner de temps en temps, aux campements, sur la route.

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~Auparavant~




Suite à ma présentation, la guerrière semble m'évaluer. L'exercice ne lui demande pas beaucoup de temps, et elle me rend rapidement ma salutation au moyen d'un signe militaire. Sans perdre de temps, elle me redirige vers un Conseiller, répondant au nom de Tsukiko. Suite à cela, elle m'indique l'itinéraire à suivre : sortir de la pièce, prendre à gauche, et monter les escaliers jusqu'aux quartiers du Gouverneur. Après qu'elle se soit écartée de mon passage, je la remercie d'un geste traditionnel ynorien, puis avance sans perdre de temps.

Ce n'est qu'une fois au pied de l'escalier que je songe à la présence de mon étalon. J'imagine sans mal que Ganko n'a pas sa place à l'étage. Enroulant en partie ses rênes autour de sa bride, je lui frotte la joue vigoureusement et lui offre un quartier de fruit séché.

"Cette fois-ci, tu m'attends là."

Je ponctue mes paroles en déposant quelques morceaux secs sur le sol, afin de l'occuper, puis emprunte les escaliers. Plus vite j'aurai reçu mes ordres, et moins l'étalon aura le temps de piquer la curiosité des passants par sa présence.

Une fois au niveau supérieur, j'aperçois des silhouettes proches d'une salle. C'est sans doute ce que la samouraï m'a indiqué. Allongeant les foulées, je m'en approche et attends un instant. J'ai beau être persuadé avoir été observé depuis que j'ai mis le pied dans ce couloir, je préfère m'en assurer. Dès que je suis assez proche, j'esquisse une salutation gestuelle polie. J'ai déjà annoncé mon statut plusieurs fois, aussi j'omets de le citer de nouveau. Si l'on me demande de le faire, je m'y plierai cependant.

"Salutations. Je viens prendre connaissance de mes ordres auprès du Conseiller Tsukiko."

Maintenant que j'y songe, j'ignore si cette personne fait partie du Conseil oranien, ou si le poste a été créé spécialement pour notre ville-colonie. Silencieusement, je me réprimande pour mes lacunes concernant la politique de notre nation.

~Auparavant~



À peine les gardes m'ont-ils laissé entrer que l'atmosphère de la pièce me submerge. La samouraï m'a indiqué les quartiers du gouverneur, mais je ne pensais pas arriver directement dans une chambre. Trois personnes s'y trouvent. Un enfant à peine plus jeune que Tohru si j'en crois son apparence, mais vêtu si richement que je ne doute pas de son importance. Une jeune femme joue d'un instrument à cordes, et son allure me fait penser aux courtisanes brièvement aperçues à la Maison Rouge. Enfin, un homme à l'allure fine et typiquement ynorienne me remarque. Malgré la présence d'une arme, il semble plus paré à se rendre à une cérémonie qu'à guerroyer. À son commentaire sur ma présence, je sens ne pas être le bienvenu. La moue de l'enfant bien habillé ne fait que le confirmer.

Prestement, je repousse ma capuche et ôte mon casque, me penchant respectueusement en avant. Sans bouger de cette posture, je prends la parole.

"Veuillez pardonner mon intrusion. Instructeur D'Esh Elvohk Kiyoheiki de la milice d'Oranan, venu pour aider à la défense de ce monde."

Calant mon heaume sous mon bras, j'apporte une précision, sans toutefois me relever.

"Vos forces à l'étage inférieur m'ont dirigé vers vous pour recevoir des directives."

Je me mure ensuite dans le silence. La samouraï savait-elle que je risquais de déranger ce qui ressemblait à une réunion, malgré la présence de cette jeune femme ? Si leur entrevue est si importante, pourquoi les gardes de l'entrée m'ont-ils ouvert ? N'ont-ils donc pas reçu d'ordres à ce sujet ? Bien des détails me dérangent depuis que j'ai mis le pied dans ce monde, pour le moment peu différent de Yuimen, mais je fais au mieux pour conserver une expression impassible.

Si les réponses n'arrivent pas seules, je compte bien les y contraindre.

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Quand le maître revint de l'étagère, il avait dans ses mains un long sabre qu'Azuha ne reconnaissait que trop bien. C'était le même genre de sabre qui était dans le Dojo de son oncle, inatteignable, défendu, ancien. Précieux.
Un Katana.

Azuha sentit une bouffée de chaleur envahir son corps. Elle se voyait confier une arme qui sûrement portait un nom, avait sa propre histoire, et qui n'était clairement pas une simple épée à confier à un novice.

- Puisse-t-il préserver votre vie comme il a su préserver la mienne, dans ma jeunesse. dit le Maître alors qu'il tendait l'arme à Azuha.

(Ah.)
C'était l'arme personnelle du Maître. Une lame qui avait sauvé sa vie, qui fut son partenaire de combat pendant longtemps. Et qui maintenant se tournait vers elle. Azuha. L'Enfant de l'Ynorie, fille des Grands Loups Purs et de la Mère Ynorie. Incompétente dans la maîtrise d'une lame...

Accepter ce cadeau serait le séparer de son maître véritable, et le condamner à une vie moins trépidante que celle de sa jeunesse. Mais le refuser serait irrespectueux, et déloyal de sa parole.

La lame lui était offerte, alors elle l'accepterai avec plaisir.

Azuha s'inclina très bassement.
- C'est un immense honneur que de recevoir cette lame en cadeau. Et c'est avec un grand et profond plaisir que je l'accepte en tant qu'arme. déclara-t-elle avec une voix très légèrement tremblante.

Azuha se releva, et prit l'épée dans un mouvement solennel et élégant.
Le fourreau rouge et blanc, arborant des motifs de guerriers et de créatures de légende, était assorti aux couleurs de la poignée. Pas les couleurs préférés d'Azuha, mais elles étaient tout de même agréables à la vue. Au toucher également, la poignée et le fourreau étaient doux et plaisants. Le pommeau et la garde était simples, traditionnels, en métal d'or. Azuha tira sur le fourreau pour dévoiler la base de la lame, qui même après sa longue vie étincelait toujours d'un éclat bleu sombre. Là, la couleur plut beaucoup à Azuha.

Azuha sourit, rangea la lame, et leva son regard vers le vieux Maître.
- Grand soin sera porté à cette lame. Porte-t-elle un nom ?

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~Auparavant~




Sans changer d'expression, je me félicite de ne pas avoir ajouté plus de paroles que nécessaire. J'ai devant moi le gouverneur Teruki de Fan-Ming, affichant son mécontentement, et apprends que la jeune femme est en réalité sa promise. Demoiselle Himeka. Heureusement que mes pensées ne peuvent pas être entendues car j'aurais commis un terrible impair. Celui qui les présente est le Conseiller Tsukiko, vers qui j'ai été envoyé. Tandis que je me redresse légèrement, celui-ci m'apprend qu'une autre citoyenne se trouve dans cet édifice, prête à partir. Il me conseille de me hâter au rez-de-chaussée, car elle a reçu des consignes qu'il me faut connaître. Visiblement, cet homme me charge de la protéger durant son périple.

Après avoir remis mon casque, j'effectue un salut militaire. L'entrevue a été expéditive, mais en temps de conflit, nul n'a le luxe de s'éterniser en formalités.

"Je vous remercie. Que Rana vous garde. "

Sur ce, je m'incline une nouvelle fois et fais volte-face. Je me sens soulagé à l'idée de quitter cette chambre. Tout ce luxe et cette ambiance m'ont mis mal à l'aise. Prestement, je me hâte vers mon point de départ, content d'apercevoir ma monture mâchonnant encore un bout de fruit. Reprenant ses rênes en main, je guide le géant vers le rez-de-chaussée, à la recherche de ma concitoyenne. J'ignore à quoi elle ressemble, mais j'espère qu'il s'agit bien d'une ynorienne. Le conseiller ne m'ayant pas indiqué de détails particuliers, je n'ai qu'à me fier à mon instinct et à ma vue.

Tout de même, le plus simple serait de trouver une personne des environs afin de demander quelques précisions. Avec de la chance, la citoyenne que je dois accompagner n'est pas encore partie. Je me mets donc rapidement en quête d'une pièce ouverte du rez-de-chaussée où me renseigner.

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Azuha vit le maître sourire quand elle lui demanda le nom de son arme. Elle espérait entendre une histoire fantastique, mais le vieil homme lui conseilla d'oublier le passé et de forger l'avenir.

(Sage en effet...)

Azuha décida donc de laisser le choix du nom pour plus tard. D'abord, elle devait aller voir la forge pour des pièces de protections, et réfléchir à ce dont ils auraient besoin sur le chemin. Azuha estimait ne pas avoir besoin de tente ni de couchage, la neige, la glace, et le froid lui ayant servi de berceau pendant ces six dernières années. Elle estimait aussi que la forêt était tout à fait capable de prévoir un voyage.
Le Noir ? Pourquoi penser à lui ? C'est un Noir.

Au final, pour le voyage, le seul souci pour Azuha serait la nourriture. La flore ou la faune pouvait se cueillir ou se chasser, mais on n'était sûr de rien quant aux maladies. Et au vu de ce qui servait de banquet au palais, l'idée d'emprunter à la ville n'était pas très bonne non plus. Mieux valait chasser et cueillir.

(J'espère que le Père peut voir ici aussi.)

Le vieux sage réveilla Azuha.

- Puis-je faire autre chose pour vous ?

Azuha s'inclina.
- Non, merci bien, mon Maître. Après être passé à la forge, je me dirigerai directement vers les Portes de la Ville pour rejoindre mes compagnons.

Azuha recula jusqu'à passer la porte, puis s'inclina encore une fois.
- Adieu. , dit-elle solennellement.

Puis elle se releva, recula encore, et se retourna pour chercher la forge. Avait-il dit qu'elle était sûrement passée devant la porte ?
(Ah, oui. Dans la cour.)
Azuha rebroussa chemin jusqu'à la porte menant vers l'extérieur.


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~Auparavant~




Peu après que mon étalon ait touché le sol du rez-de-chaussée, un courant d'air froid m'amène à porter le regard sur une porte donnant sur l'extérieur. Mes yeux violins s'arrêtent cependant sur une silhouette à tunique ynorienne blanche, à la chevelure noire et courte. Aurait-elle, comme moi, connu la perte d'un parent récemment ? Pas d'armure comme les samouraïs, et sa tenue n'égale pas le faste étalé à l'étage du dessus, faits qui tendraient à confirmer qu'elle est celle que je recherche.

Ma grande monture sur les talons, je décide de ne pas perdre de temps et interpelle cette personne.

"Mademoiselle !"

Tandis que je me rapproche d'elle, espérant avoir été assez audible, j'ôte une nouvelle fois mon casque et le cale sous le bras ne guidant pas l'étalon. Quand je m'estime assez proche, j'incline brièvement la tête en guise de salutation puis la relève pour regarder le visage de cette personne plus grande que moi, et à qui je m'adresse. Je demeure neutre, prêt à repartir rapidement si je me suis trompé d'interlocuteur.

"Bonjour à vous. Le Conseiller Tsukiko m'a incité à prendre contact avec une autre ressortissante de Yuimen, en vue d'une tâche particulière à accomplir. Seriez-vous la citoyenne que je recherche ?"

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- Mademoiselle !

Azuha allait franchir la porte de la cour quand elle fut interpelée. Elle se tourna pour voir un guerrier ynorien. Ou non. Elfe. Attendez... les deux, en fait.
L'homme portait des protections ynoriennes. Il avait la peau sombre, grise. Ses oreilles étaient pointues. Mais tout le reste chez lui était Ynorien. ...à part ses yeux, qui étaient violets.
D'une main, il tirait son cheval. De l'autre, il tenait son casque, dans lequel était enchâssé un cristal bleuté qui semblait vibrer faiblement d'énergie. Azuha regarda le cristal au bout de son bâton ; ce n'étaient pas les mêmes : le cristal d'Azuha ne vibrait pas.

Le guerrier s'approcha et salua Azuha, qui fit de même. Il lui annonça sa situation. Le Conseiller du palais l'avait envoyé chercher une concitoyenne dans ce palais, et il voulait savoir si c'était elle. De tout évidence, il venait d'arriver par la boule géante.

- À ma connaissance, il n'y a que vous et moi dans ce palais qu'y n'y soit pas depuis un bout de temps, donc je pense ne rien risquer en vous répondant que, oui, je suis la citoyenne que vous cherchez.

Azuha jugea le personnage un moment. Autant elle n'était pas préparée à venir ici, autant lui s'était déjà bien armé. Il n'avait pas besoin d'aller à la forge ni voir le maître d'armes. Il avait simplement besoin d'un rapport sur la situation et du but de la mission. Elle pouvait tout lui déballer maintenant, mais ce serait une perte de temps. Elle avait besoin d'aller à la forge chercher des protections.

- Je dois aller à la forge du palais me procurer des protections. Vous pouvez m'attendre à l'auberge la plus proche des portes de la ville, où je vous rejoindrai pour vous dire tout ce que je sais sur la situation et notre mission, ou vous pouvez venir avec moi. Sur ce.
Azuha salua.

Elle fut assez expéditive, mais le temps manquait, et se traîner en formalités n'allait aider personne. Elle n'avait pas à attendre qu'il lui énonce son choix. Soit il venait, soit il partait l'attendre ailleurs. Azuha n'aimait pas ne pas respecter les autres dans un dialogue, mais quand il faut aller vite, il faut faire fit des insultes et ne retenir que l'essentiel. C'est bien différent des conversations réfléchies qu'elle avait eues avec Brònn...

Elle sortit dans la cour


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