L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 91 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5 ... 7  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Le temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:38 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 15:46
Messages: 13910
Le temple de Gaïa


Image


Le plus majestueux, le plus beau des temples de toute la ville. L’entrée est gardée par deux statues de la Déesse, l’une tendant la paume vers le ciel et reposant sur une sphère recouvrant deux fois le diamètre de sa main, nommée Gaïa la Voyageuse. L’autre, plus guerrière en armure, épée devant elle plantée dans le sol, avec sur elle un petit être semblable à une fée, est nommée Gaïa la Combattante. La porte elle-même est faite de bois et de bronze. Massive, il faut plusieurs prêtres pour l’ouvrir, le bronze est forgé de façon à voir de multiples statues de chimères et des caractères anciens.

Les murs du temple sont épais, si bien que l’intérieur est toujours frais quelle que soit la saison. La lumière entre à flots par de multiples vitraux magnifiques. De structure carrée, le temple porte néanmoins une immense coupole semblant toucher le ciel et formant une voûte considérable au centre du bâtiment. De multiples piliers décorés et sculptés portent la structure de l’étage supérieur. Le sol est pavé de marbre presque translucide tant son blanc est pur, mais patiné par des siècles de dévotion. Le plafond est décoré de magnifiques peintures représentant Gaïa dans nombre de scènes mythologiques. Sur le fond, un autel sert lors des cérémonies religieuses, non loin une fontaine de marbre vert coule dans plusieurs vasques. Tout autour les fidèles s’assoient sur des coussins, certains méditant à l’écart, d’autres discutant calmement en groupe.

L’étage est atteignable par de multiples escaliers étroits et longs, cachés dans les murs du temple. Vous arrivez à la bibliothèque de Gaïa, disposant de multiples rayons de livres, de grimoires, d’archives, de rouleaux de parchemins sur nombre de sujets. Là, des prêtres et des apprentis peuvent vous guider dans vos recherches. Mais ne mettez pas le désordre, non loin des paladins de Gaïa veillent à la sécurité de tous ces trésors. Les salles font tout le haut du temple, entourant la coupole, le vide étant protégé par une solide rambarde.

Note GM : Curieusement le temple a plus ou moins été fermé depuis un an, mais a rouvert totalement depuis ! Si vous interrogez les prêtres, ils ne vous répondront pas clairement, prétextant des restaurations urgentes.

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 21 Déc 2008 13:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 24 Nov 2008 09:39
Messages: 49
Localisation: Kendra Kâr
< Rues de Kendra Kâr >

Je me sentais ridiculement petite au pied des deux portes de bronze, gigantesques. Véritable merveille pour les yeux, on aurait bien pu les classer dans le domaine des joyaux tant les sculptures étaient égales aux œuvres des plus grands orfèvres. Et pourtant, ces portes n'étaient-elles pas sorties de sous les mains ferventes de Kendrans ? Damnée soit la soi-disante supériorité des Sindeldi ! La Foi seule pouvait donner de véritables splendeurs ...

Que devais-je faire ? J'ignorais si je devais frapper ou non à la porte. Etait-elle fermée par habitude ou bien l'heure était-elle suffisamment tardive pour interdire l'entrée à quiconque ? Maman avait bien dit qu'il y avait des horaires à respecter, par principe ... Je regardai en arrière, par réflexe, voulant interroger la Sindel, mais elle était loin, hors de ma vue. Je regardai le parchemin entre mes mains, y cherchant une réponse.

La porte s'entrouvrit alors brusquement et je me retrouvai nez à nez avec un homme aux traits usés, de grand gabarit. Il me fixait, surpris.

"Excusez-moi ..."

Confuse, je m'écartai d'un pas pour libérer le passage et l'inconnu passa devant moi sans un mot et s'éloigna.

"Je peux vous aider ?"

Je sursautai légèrement et avisai le visage de mon interlocuteur : un vieil homme à la barbe grise soigneusement taillée et à la peau blanche. J'entrouvris les lèvres pour parler mais aucun son ne sortit. Je ne savais comment m'introduire auprès de cette personne. Y avait-il des règles ou des conditions à respecter pour pouvoir entrer dans le temple ?

Attendant toujours ma réponse, l'homme haussa les sourcils et ouvrit un peu plus la porte. Il portait une sorte de soutane blanc cassé qui cachait un léger embonpoint.

"Je ..."

(Voilà une bien piètre présentation ! Que va-t-il penser de moi à présent ?)

Plus les secondes passaient, plus ma nervosité grandissait. Je sentais en moi monter une envie de faire demi-tour et de courir rejoindre ma mère.

"Etes-vous souffrante, mon enfant ?
- Non ! répliquai-je vivement. J'ai une ... Je s ..."

(Aaah ... Assez !)

Parfois un geste valait mieux qu'un long discours et, finalement, je me contentai de tendre piteusement le parchemin cacheté. Maman avait eu une bien grande idée en la préparant ... Avait-elle deviné que j'aurais des difficultés à me présenter ?

Le prêtre prit le rouleau entre ses mains et l'ouvrit en silence, parcourant rapidement les premières lignes. Pendant ce temps, je me pris à la contemplation de mes bottines en daim.

"Humm ... Il va falloir que je me renseigne. Mais entrez donc, je vous prie."

L'homme de foi recula dans l'ombre de la lourde porte et me laissa pénétrer dans la bâtisse. Le passage fut aussitôt fermé derrière moi et, pendant quelques secondes, me retrouvai dans un lieu obscur. L'instant suivant, mes yeux s'accommodant, l'environnement s'éclaircit quelque peu à la faveur des nombreux candélabres.

"Puis-je réclamer vos armes, s'il vous plaît ?" fit une voix derrière moi.

Je me retournai vivement et découvris d'autres hommes en armure.

"Je ... n'en ai pas ..." dis-je simplement.

Je me retournai à nouveau mais le prêtre avait, semblait-il disparu.

"Vous pouvez attendre là-bas ..." fit l'un des paladins en me désignant une fontaine, un peu plus loin.

D'un pas hésitant, je m'éloignai donc de la porte.

_________________
Image Layn - Semi-Elfe - Guérisseuse de niveau 1 Image
L'image du personnage est issue d'une des oeuvres de Marek.
Codes Couleurs


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 18 Juil 2010 14:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 28 Oct 2009 19:58
Messages: 150
Je me retrouve à nouveau dans les rues de Kendra Kar, je me prépare mentalement à subir les regards tranchants et aiguisés comme des flèches me transperçant de part en part. Les gens tournent leurs yeux vers moi, le regard était vide cette fois, il n’y avait pas de haine à l’intérieur. Cela confirme ce que je pensais tout à l’heure comme quoi les gens sont égocentriques. Je suis surpris quand même de voir que certains me regardent en souriant. Je trouve quand même ceci hallucinant car ils ne font que juger les gens à leur tenue vestimentaire. Au fond de moi-même, je suis toujours le même, mais pour eux, je suis le disciple de Gaïa et que je suis capable de les aider.

(Ces gens me regardent de manière différente, mais la seule personne que je connaisse avec de la sincérité dans les yeux c’est Zephreina. Je dois la retrouver, je vais la sauver et je la ramènerais ici pour qu’elle puisse à nouveau prier dieu.)

A cette pensée, je serre les poings de rage. Je dois commencer par quelque part et la meilleur solution c’est de passer par le temple de Gaïa pour pouvoir comprendre l’origine mon pouvoir et comment mieux l’utiliser. J’ai juste à espérer que les prêtres du temple ne me verront pas comme un démon par rapport à mon origine.

Je déambule avec une autre sensation cette fois, les gens ne se préoccupent pas de moi, je me sens un peu plus tranquille et plus calme tout en restant sur mes gardes et les nerfs par rapport au malheur qui c’est produit. J’arrive devant le temple de Gaïa et je suis ébloui de voir ça.

L’entrée est gardée par deux statues de femme, il doit certainement s’agir de la déesse Gaïa. L’une tend la paume de la main vers le ciel avec à l’intérieur, une sphère y reposant. En bas de cette statue on peut voir un écriteau en argent avec écrit dessus : Gaïa la Voyageuse. Quand à l’autre, elle a une allure beaucoup plus guerrière car on peut l’admirer en armure et épée se trouve plantée dans le sol. L’écriteau indique cette fois : Gaïa la Combattante. La porte est faite dans un bois massif et elle est bardée de bronze qui représente des statues de chimères et des choses que je ne reconnais pas du tout.

J’entre à l’intérieur, c’est encore plus magnifique ce que l’on peut voir à l’extérieur. La lumière entre par des vitraux qui donnent des couleurs magnifiques dans la pièce principale. Le sol est pavé d’un marbre blanc d’une pureté digne de la neige, mais on peut voir qu’il est usé par tous les pèlerins. Je lève la tête pour admirer le plafond. Il y a une sublime coupole et il y a des peintures qui représentent Gaïa dans de nombreuses scènes mythologiques.

Je vois une personne en soutane blanche s’approcher de moi. Elle semble être relativement âgée, elle me dit :

« Bienvenu à vous mon fils, sachez que Gaïa vous a guidé vers notre temple. Que recherchez-vous au près de nous.

-Merci bien mon père. Je recherche des réponses à mes questions, des questions qui vous paraîtront étrange. Il y a peu de temps, je ne connaissais rien de ce monde. Je me suis réveillé près du lac que l’on trouve à quelques pas de cette ville. Puis je… »

Avant que je finisse ma phrase un vent violent se lève et s’engouffre dans le temple. Des dizaines de priants se ruent sur la porte pour la refermer, je les vois devenir rouge tellement l’effort est intense. Je me place à mon tour contre la porte et pousse aussi. Je grogne pour réunir mes forces, mes pattes glissent sur le marbre du sol. Le vent, qui rentre, est d’une force que l’on voit des vitraux qui se mettent à trembler. Un sifflement violent se fait entendre dans la pièce principale du temple. Nous parvenons enfin à fermer la porte, le père abbé vient me voir et me dit :

« Merci de ton aide mon fils. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Rana, mais elle montre son désaccord par rapport à quelque chose. Nous n’avons plus qu’à prier qu’elle épargne les vies des habitants de Kendra Kar. »

A peine avait-il fini sa phrase que les vitraux volèrent en morceaux. Tout le monde se réuni au centre du temple et beaucoup se mirent à prier Gaïa pour qu’elle épargne les vies et la leur. Je reste encore triste en voyant que même des jeunes et plus vieux dévots prient pour leurs saluts à eux et non pour celui des autres. Cela est triste, mais pour le moment personne n’a été blessé et ceci est déjà le plus important.

(Zephreina, j’espère que tu es en lieu sûr. Le vent semble être venu de l’enfer.)

« Mon père, je trouve cela égoïste de voir tous les frères que l’on peut trouver ici prier pour le salut de leur âme et non prier pour la survie des gens qu’il y a ici non ?

- N’oubliez pas mon fils, nous sommes des êtres vivants et beaucoup d’entre nous sont des humains donc il est normal qu’ils réagissent comme ceci. Rana semble se calmer, nous devons ouvrir les portes pour accueillir les éventuels blessés. »

De nombreux dévots se pressent d’aller ouvrir la porte, derrière celle-ci des dizaines de personnes attendent. Ils entrent et allongent leurs blessés, tout le monde se dépêche d’aller soigner les gens. Je reste tétanisé pas parce que j’ai peur de la mort, mais plutôt que je ne sais pas comment utiliser mon pouvoir pour les aider.

« Mon père comment utiliser mon don pour soigner ces personnes ?

- Vous devez vous concentrer, trouver la chaleur qu’il y a en vous pour nous aider. Ayez confiance en vous. »

Je suis surpris qu’il ne soit pas étonné que je ne sache pas utiliser mon pouvoir. Il doit avoir l’habitude de ce genre de cas, des gens égarés avec un pouvoir et qu’ils ne savent pas l’utiliser. Je m’approche d’une personne qui est encore debout, je lui demande si elle a besoin de mon aide. Elle me prend par le bras et me guide jusqu’à une enfant blessé. Son corps est couvert de sang, les bras et les jambes sont écorchés, son visage est égratigné. Elle semble dormir, le même sommeil que l’on a quand on est mort, mais elle respire, elle est tombée dans un coma et si je ne me dépêche pas elle va mourir.

(Pourquoi c’est sur moi que sa tombe une personne aussi blessée et surtout une enfant.)

Je pose mes mains sur son pauvre petit corps, je ferme les yeux pour rechercher la chaleur qu’il y a en moi. Je sonde au plus profond de moi-même, mais je ne trouve que la froideur de mon ancienne vie dans mon moi intérieur. Si Zephreina était, elle pourrait peut être m’aider, elle pourrait me montrer qui je suis réellement à moi aussi. Zephreina a su voir qui j’étais à l’intérieur de moi-même, l’être bon qui est resurgi des profondeurs du désespoir. Soudain une lumière apparaît au fond de moi, puis une chaleur se répand en moi. Mes mains se mettent à rayonner et à devenir légèrement chaude. Puis le corps de la jeune fille s’entoure aussi de la petite lumière blanche. Je vois ses blessures se refermer, le sang coagule plus rapidement, je sens la chaleur qu’il y a en moi se diriger vers la petite. Je ressens sa vie revenir, elle ouvre les yeux, elle a des yeux couleur de l’océan, elle se met à sourire. La femme qui m’a amené ici fond en larme en voyant ceci. Un sourire apparaît sur mes lèvres, je suis heureux, j’ai pu enfin sauver une vie. J’ai changé, je n’offre plus la mort, j’offre la vie et rien d’autre. La sensation d’offrir une vie est bien plus grande que celle de donner la mort car il est beaucoup plus dur au final de conserver celle-ci que de l’enlever.

Je retire mes mains de la jeune fille et je m’écroule sur le côté exténué. Je me suis vidé de mon énergie, l’enfant s’approche de moi, elle ne portait aucune marque de la tempête. Son visage est rayonnant, elle me pose un baisé sur la joue avant de se retiré avec ce que je suppose être sa mère. Je suis heureux de voir ça.

« Je suis fier de vous mon fils. Vous avez sauvé une vie aujourd’hui grâce à la force de Gaïa. Je pense que maintenant vous avez réussi votre première étape, vous avez compris comment utiliser votre pouvoir. Maintenant je me doute aussi que vous avez une autre question mon fils.

- Oui mon père, je souhaiterais savoir où je devrais commencer à chercher pour retrouver mon amie Zephreina.

- Mon fils, cette réponse, vous seul l’avez. Vous êtes le bienvenu dans ce temple resté le temps qu’il vous sera nécessaire. »

Je remercie le père et me retire un peu plus loin pour réfléchir. J’ai la réponse au fond de moi-même, je ne vois que le temple de Zewen pour commencer. Je m’installe à côté de la fontaine de marbre vert, j’écoute le bruit de l’eau couler dans chacune des vasques, c’est reposant. Je devrais peut être prendre le temps de lire les parchemins que j’ai acheté tout à l’heure.

_________________

Image




Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Mer 21 Juil 2010 23:26 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 28 Oct 2009 19:58
Messages: 150
Je m’enfuis dans un refuge que moi seul peut atteindre, c’est en sorte mon jardin secret. Pendant des années et des années, je m’y suis enfui dans les heures les plus sombres de ma vie. L’intérieur du temple de Gaïa disparait progressivement pour laisser place à un immense champ de lavande. Le soleil illumine ce lieu, il y a bien longtemps qu’il n’avait daigné se montrer car pendant des années, j’ai connu ce lieu morne, pluvieux et couvert de nuages noirs. Peut être que ceci est en partie dû à ma descente dans l’enfer de l’alcool.

Je lève la tête pour admirer le ciel qui est d’un bleu azur et seulement quelques nuages ressemblant à des moutons se promènent à l’intérieur. Les rayons du soleil me réchauffent la peau et c’est alors que je vis que mes mains sont celles d’un humain. Des doigts fins et boudinés, quand à la peau, elle est d’une teinte brune. Je les pose ensuite sur mon visage, je n’ai plus aucun poil, je possède un nez et une chevelure. Je suis abasourdi par ce que je vois et ce que je sens.

(Pourquoi cette apparence ? Ici je suis humain et dehors, je suis woran, pourquoi ?)

Après mûr réflexion, l’évidence me saute aux yeux. Je suis celui que je désire à l’intérieur de mon jardin secret. L’odeur de la lavande vient chatouiller mes narines, cette odeur de fraîcheur vient apaiser mon esprit. Je regarde ce champ qui s’offre à moi, il est magnifique car les couleurs vont du gris-vert pâle pour les feuilles au mauve pâle voir violet pour les délicates fleurs. Je marche entre les rangs laissant mes mains se glisser à la surface des fleurs. Au loin, je peux voir une forêt luxuriante faite de feuillus ce qui rajoute son charme grâce aux différentes nuances de vert. A l’époque, cette forêt était plus proche de la vision cauchemardesque, elle ressemblait aux arbres que l’on pouvait voir après le passage de Sukmal. Des arbres, qui comme les êtres vivants, laissaient des squelettes fait de bois inerte.

(Un tel changement, en si peu de temps. C’est inimaginable, la déesse Gaïa m’aurait offert la sérénité en même temps que son don. Mais comment dois-je considérer mon apparence, comme une bénédiction ou comme une malédiction ?)

Les doutes subsistent en moi malgré la beauté du paysage. Je passe ma main devant mon nez et je prends une profonde inspiration pour sentir à nouveau le doux parfum de la lavande. En effet, j’ai quitté le champ sans m’en rendre réellement compte. Je suis à l’orée de la forêt qui se révèle n’être qu’un simple bosquet qui en son centre possède une charmante chaumière.

Celle-ci est de la plus simple construction possible. Des murs en pierre rouge viennent soutenir le toit qui est fait avec de la chaume ainsi qu’une simple et modeste cheminée. De grandes fenêtres servent à inonder l’intérieur de lumière quand à la porte d’entrée, elle est faite d’un bois couleur acajou. Cela me change de la vision du caveau recouvert d’épines et de plantes desséchées.

Des larmes coulent le long de mes joues, je tombe à genoux tellement d’émotions m’envahissent. La joie est une arme des plus dévastatrices, voir mon enfer se transformer en paradis par l’action d’une déesse et sûrement d’une simple femme, cela n’est pas descriptible. Je ne sais pas quoi dire, il n’y a rien de plus merveilleux que de voir ceci. Je ferme les yeux un instant, mais les parfums s’emparent de mon odorat et de mon esprit.

Je pousse la porte de l’habitation et à l’intérieur, je découvre un simple fauteuil recouvert d’un tissu aussi blanc que la neige et d’une table en bois massif. Sur celle-ci est déposé un journal à la couverture de cuir avec les inscriptions suivante « L’épique histoire de Hawk » et en dessous « Quand un guerrier devient doucement un guérisseur ». Mes doigts viennent effleurer la dorure des pages puis j’ouvre la première de couverture. Je lis quelques lignes et vois qu’il y a comme contenu ma vie. Je feuillète les pages pour voir si mon avenir est inscrit à l’intérieur. Les pages s’enchainent jusqu’à arriver à une page blanche. Je me permets de lire celle juste avant, la peur m’étreignant car je peux très bien y lire ma mort. La surprise est grande quand je lus la dernière phrase :

« Hawk était pris de peur de lire la page précédant la blanche, mais l’étonnement s’empara de lui quand il lut ce qu’il était en train de faire à cette instant. »


Je referme le livre pour m’installer dans le fauteuil. Il raconte ma vie passé sans raconter ma vie future.

(Cela veut-il dire que notre vie n’est pas écrite à l’avance alors que notre passé est conservé noir sur blanc ?)

Cette pensée philosophique me fait sourire, de nombreux sages ont certainement déjà réfléchi à cette question sans y trouver la réponse. Je regarde la pièce qui est vide et pourtant sur chaque mur, il y a des cadres qui semblent attendre des tableaux. Je jette un œil derrière moi et là je vis le visage de Zephreina en peinture. Les larmes montent dans mes yeux, la seule femme qui m’a considéré comme je suis à l’intérieur et non à l’extérieur. Je crois que même si elle divaguait sur son dieu Zewen et le grand dessein qu’il a décidé pour elle. Je souris et dis :

« Je te sauverais, je te le promets. »


Les cadres doivent atteindre que je rencontre les gens qui changeront ma vie et qui me guideront vers mon destin de guérisseur.

Je glisse une main dans ma sacoche et en sors les deux parchemins que j’ai acquis chez Moboutou. Le nom de chacun est inscrit dans des lettres d’or sur un scellé de cuir, l’un est bénédiction et l’autre est illusion d’optique. Je les pose avec délicatesse sur la table puis je sors la bouteille que l’on m’a offerte. Je la regarde avec curiosité du fait qu’un liquide blanc et translucide à la fois se trouve à l’intérieur.

(Qu’est ce c’est ? Me donner une bouteille, c’est gentil, mais à quoi cela peut m’aider ?)

Je l’ouvre et respire, il n’y a pas d’alcool à l’intérieur, par contre la paix s’empare de moi. Je ne sais rien de ce liquide, mais il semble ne pas être dangereux. J’en boirais quand la soif me tiendra. Je saisis l’un des parchemins et défais avec soin l’anneau de cuir pour l’ouvrir. Une fois, le papier blanc déroulé, des symboles m’étant inconnu si trouvent écris.

(Comment lire quelque chose que je ne connais pas. Je ne suis pas multilingue.)

Quand à ma grande surprise, les dessins se mirent à changer, à danser même comme par magie et à s’écrire dans ma langue, celle de mon peuple. En entête se trouve le nom du sort, il s’agit de celui de bénédiction puis en dessous une sorte de poème que je mis à lire sans aucune raison à voix haute :

« Quand le danger apparait, que l’espoir semble perdu. Mais que ta foi subsiste, fais appel à ta déesse. Elle verra si ta foi en elle est vraiment profonde. Si c’est le cas, elle viendra t’aider et touchera de sa grâce la personne que tu désigneras. »

Je comprends les grandes lignes, mais je ne saisis pas ce que je dois faire exactement. L’espoir, je viens de le retrouver pourquoi disparaitrait-il ? Il n’y a que dans un combat où je pourrais mourir ou perdre un compagnon, c’est plutôt à cet instant que je perdrais espoir. Alors peut être que c’est qu’à ce moment que Gaïa pourrait m’aider en venant toucher celui que je désire de son pouvoir. De quel pouvoir viendra telle toucher la personne ? Je ferme les yeux pour me mettre à prier et à espérer.

(Gaïa, je fais appel à votre pouvoir. Je vous prie de bien vouloir me toucher de votre grâce pour que je puisse survivre à l’affrontement auquel je devrais faire face. Je vous supplie de m’aider car je serais votre disciple sur cette terre et je sauverais les vies qui devront être sauvé.)


J’attends quelques instants sans que rien ne se passe. Je n’ai pas dû être assez convaincant au près de Gaïa, je dois lui prouver ma foi, lui montrer que je suis vraiment digne d’elle, que le don qu’elle m’a déjà confié, n’a pas été une erreur. Je dois être comme les dévots et les prêtres que j’ai vu dans son temple, un fidèle. Je décide alors de mettre un genou au sol et de joindre mes mains pour dire à voix haute pour qu’elle m’entende de n’importe où :

« Gaïa, déesse de Lumière, toi qui a accepté de me donner le don de soigner. Je te supplie de m’aider à nouveau, je souhaiterais être touché par ta bénédiction pour pouvoir lutter contre le mal existant dans le corps de chaque être vivant. J’offrirais ma vie pour toi afin que le bien subsiste dans ce monde. »

Et là, je ressens une sensation de chaleur naître en moi. Mes veines sont parcourues par la magie, elles deviennent blanches en partant de mon cœur jusqu’aux extrémités de mon corps. La chaleur prend ensuite le même parcours pour que je sois enfin entouré d’un doux halo de température. Je peux voir mes cheveux devenir poivre et sel. Le pouvoir de Gaïa m’envahi, je le sais, je le ressens car il émane de bonté et de paix.

(En quoi je suis devenu plus puissant grâce à Gaïa ?)

Je me relève pour me déplacer dans la pièce et essayer de voir ce qui a changé hormis mon apparence. C’est alors que quand je pousse sur mon pied pour me redresser, celui-ci s’enfonce dans le plancher. Je suis devenu plus fort, le pouvoir de Gaïa m’a rendu plus fort alors que j’ai fait le souhait de ne plus combattre. J’effectue quelques mouvements dans la pièce et j’observe mes muscles, ils sont plus développé qu’à d’habitude. Les veines en sont saillantes, j’aurais presque l’aspect d’un barbare.

Le sort se dissipe après plusieurs minutes et tout revient à la normal, mes cheveux sont à nouveau noir et mes veines sont à nouveau bleu. Je reprends le parchemin et le regarde à nouveau, les écritures ont disparu et pour qu’une ligne apparaisse en plein milieu. Elle dit ceci :

« Que se soit en force, en précision, en magie, en esquive. Gaïa vous aidera dans le choix que vous aurez fait. »

(Je peux devenir meilleur dans la discipline que je désire. C’est mieux pour respecter mon souhait de ne plus tuer.)

Je remercie la déesse Gaïa pour m’avoir accepté de m’offrir un nouveau don. Et je saisis immédiatement la bouteille pour fêter cet évènement et je la descends en une seule rasade.Une sensation étrange m’envahi, je suis heureux, quasiment euphorique. Cette sensation de bien-être est étrange, c’est comme si j’avais consommé des drogues. Je regarde mes mains, elles ont les doigts qui deviennent blanc.

(Que m’arrive-t-il ?)

En douce chaleur étreint mon cœur, un peu comme lors de ma rencontre avec Zephreina. C’est curieux de ressentir tout ceci après avoir bu c’est fiole. Je ne pense pas que Moboutou aurait cherché à me droguer. Mais pourquoi ce liquide me provoque ces impressions, ces sensations. Soudain un livre apparait à côté du roman de ma vie, il est totalement différent car sa couverture est dans un papier rigide. Un livre d’une grande simplicité, il y a marqué dessus « Guide de la magie et des fluides»

(Je sens que ceci va mettre utile étant donné mon ignorance dans ce domaine.)


J’ouvre la première page et je lis les premières lignes. Elles expliquent comment fonctionne la magie dans le corps des êtres vivants. Apparemment tout le monde ne peut pas utiliser la magie, il faut avoir naturellement un don en soi. Ce don est expliqué par la circulation d’un fluide dans un système parallèle à celui du sang. Il existe des fluides pour chaque élément, il est possible de posséder deux fluides dans son corps à la seule condition qu’ils ne soient pas contraires. La quantité de fluide circulant dans le corps permet de lancer plusieurs fois un sort.

(Toutes ces informations dansent dans ma tête. C’est de la folie d’essayer comprendre tout ceci.)

Je feuillette les pages pour voir si l’on parle des fioles remplies de liquide d’une pureté étincelante. Je trouve la page qui parle justement des fioles, il s’agit donc d’un fluide de lumière. Cela me permet donc d’augmenter ma limite de lancement de sort et il peut y avoir des manifestations physiques de l’absorption de fluide. Ceci explique donc le fait que mes doigts soient devenus blancs.

Je referme le livre et il disparaît aussitôt. Il réapparaîtra certainement une autre fois que je viendrais m’enfuir ici. Je pense qu’il est grand temps que je retourne dans le monde réel et que j’aille converser avec le père supérieur, lui demander vers quelle voie je dois m’orienter. Je détends à nouveau mon esprit jusqu’à revenir dans le temple de Gaïa. Je regarde mes mains, elles sont de nouveau des pattes griffues, mais le poil est devenu blanc sur les doigts. J’observe mon reflet dans l’eau de la fontaine et j’ai la tête d’un woran.

(Je sais qui je suis, peu importe mon apparence)


Je cherche du regard le père supérieur, il est certainement dans le hall parmi tous les dévots qui se sont réunis ici. Je déambule sans le trouver, je n’aurais pas cru que l’entrée de ce temple soit si grande que je ne puisse pas retrouver une personne. Une prêtresse s’approche de moi, elle est habillée d’une longue robe blanche maintenu à la taille par une ceinture rouge et or. Les manches remontent jusque sur le dos de ses mains et à cet endroit on peut observer un dessin représentant une fleur de lys dorée. Elle porte une cape en velours rouge avec des pictogrammes blancs dessus. Dans sa main gauche, elle détient un bâton noueux avec une sphère verte comme l’émeraude en son sommet. Elle est humaine, des yeux verts, un petit nez en trompette, une petite bouche et des longs cheveux noirs comme l’ébène, qui sont attachés par une couronne de fleurs. Elle dégage une sensation de sécurité, c’est alors que je peux voir à sa ceinture, une épée à la garde argentée et au fourreau blanc comme la neige.

Une fois à ma hauteur, je m’agenouille devant elle pour lui montrer mon respect. Elle pose sa main sur mon épaule et me demande de me relever. Elle dit :

« Que recherchez-vous mon fils ?

-Je suis à la recherche du père supérieur, mais je ne le trouve pas.

-Il s’est retiré dans ses appartements. Il était très fatigué.


-D’accord rien de trop grave j’espère. Je voulais lui demander de me guider vers une nouvelle voie à prendre.

-La voie que vous devez suivre est celle de votre cœur.


-Mais si je ne sais pas.


-Je sais que vous trouverez laissé Gaïa vous guidez et soyez patient, votre chemin se montrera bien assez tôt. »

Je ne peux pas répondre à sa réponse. Elle a raison, je ne dois pas demander mon chemin, mais le découvrir par moi-même. Je reste quand même perdu dans une ville qui m’est inconnue et trouver son chemin est bien plus difficile.

« Je vous remercie ma sœur. J’ai juste une question.


- Posez-la.

-Pourquoi portez vous une épée dans ce temple ?


-Je suis une paladine, c’est pour ça. Je suis le bras armé de Gaïa sur cette terre.

-Merci ma sœur. Que la paix soit sur vous. »

Elle me rend mon salut et se retire. Je me retrouve à nouveau seul, je ne sais pas dans quel direction regarder, mais je dois sortir de ce temple si je veux pouvoir sauver Zephreina. Je vais peut être commencer mes recherches par le temple de Zewen.

_________________

Image




Dernière édition par Hawk le Dim 8 Aoû 2010 16:49, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Ven 30 Juil 2010 00:16 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 28 Juil 2010 16:33
Messages: 5005
Localisation: Aux alentours d'Oranan
Post précédent

Après ce bref échange, je décidais qu’il était temps pour moi de me rendre au temple de la déesse Gaïa afin de me recueillir. Mon maître m’avait souvent répété que pour accomplir un voyage sereinement, il était important de s’en remettre à la sagesse de la grande déesse. Je me dirigeais donc au temple.
Depuis mon arrivée à Kendra Kâr, le temple de Gaïa était l’endroit où j’avais passé le plus de temps. Pour moi qui aimais le calme cet endroit était un véritable paradis de paix et d’harmonie. En entrant je me dirigeais instinctivement vers la fontaine afin de laver mes pieds de la terre accumulée dans le jardin ainsi que dans les rues. Je pris mon temps pour ressentir chaque goûte d’eau couler le long de jambes. Mon maître disait que l’esprit de la déesse était présent partout où l’on lui vouait un culte et qu’il était important de ne pas dénigrer cette force aussi invisible qu’elle soit. Je restais assise un long moment ainsi en me concentrant sur les forces magiques que m’apportait l’eau qui pénétrait à travers les porcs de ma peau. C’était un lieu magnifique, frais et lumineux où régnait la paix. Ce temple était pour moi comme une seconde maison. Si l’on m’avait accordé le droit de dormir au pied de cette fontaine, je l’aurais fait sans la moindre hésitation. Pendant que je continuais à me laver en signe de respect, j’observais autour de moi les gens présents dans le temple. La plus part d’entre eux étaient, tout comme moi des guérisseurs. Alors que je les observais, quelque chose me sauta aux yeux. Tous étaient animés par diverses conversations de groupe. J’étais la seule à ne pas être entourée. Cette révélation fût pour moi troublante car elle me ramena des années auparavant lorsque ma mère m’avait fait part de ses craintes concernant ma sociabilité. Prise d’une pulsion soudaine je me dirigeais vers un groupe afin de discuter avec eux.

« Bonjour. Je m’excuse de vous déranger en pleine conversation mais serait-il possible de me joindre à votre conversation ? »

Tous me regardaient avec un regard qui pouvait varier de la surprise, à de l’étonnement ou encore, à de la méfiance. J’étais sur le point de présenter mes excuses pour ce dérangement lorsque l’un des membres du groupe, un homme, qui devait avoir à peu près mon âge se leva :

« Nous serions ravis de t’accueillir. Cela fait longtemps que je t’ai remarqué, pourquoi ne pas venir plus souvent te mêler à la foule ? »

Sa question me prenait totalement de court et je n’arrivais pas à formuler une phrase censée.

« Et bien je…je ne sais pas trop…la timidité peut être.
- Comment te prénommes – tu ?
- Je me nomme Salymïa. Enchantée. Et toi ?
- Moi je m’appelle Amhalak. Viens donc prier avec nous. »

Je me retrouvais entourée d’inconnu pour prier la Déesse. Je ne refusais pas l’invitation étant donné que ma visite avec pour unique but, cette prière. Pendant que je m’asseyais en tailleur en prenant soin de bien encrer mon énergie, de bien la connecter au temple, je sentais que le regard d’Amhalak était posé sur moi. Ne voulant rien montrer, je me forçais à me concentrer sur ma prière qui était pour moi d’une importance capitale. Je priais la déesse de bénir mon voyage et de me protéger afin que je puisse tranquillement entreprendre mon chemin et surtout je lui demandais d’accorder sa protection à ma mère pour que je puisse la revoir. Je ne voulais pas perdre de nouveau un parent. Je restais longtemps à prier car la présence du jeune homme me troublait. Je ne savais pas comment expliquer qu’il puisse me troubler à ce point. Mes pensées s’égaraient et je refusais de quitter le temple tant que je n’étais pas satisfaite de ma prière. Cela ne m’était jamais arrivé. J’étais quelqu’un de solitaire, de droit, je respectais dans les moindres détails les coutumes et les lois de mon peuple. Mais l’homme qui se trouvait en face de moi menaçait pour la première fois cet équilibre. Comment un seul homme pouvait-il tout bouleverser comme cela ?
Alors que je continuais mes efforts pour offrir à la Déesse une prière convenable, je sentais qu’il se rapprochait de moi. Par instinct je reculais. Mais ne voulant pas céder, il continuait d’avancer.

« Pourrais-tu me laisser de l’espace s’il te plait, j’en ai besoin pour pouvoir me concentrer.
- Excuse moi, mais ta présence était si inattendue que je me sens…
- Troublé ?
- En effet. J’ai un peu honte de l’avouer mais ta présence me trouble au plus haut point. »

À ce moment là je sentais mon cœur s’emballer. Je ne pouvais ni parler, ni respirer. J’avais la sensation que toutes mes forces me quittaient. Ce n’était pas normal. Jamais de ma vie il ne m’était arrivé quelque chose de semblable. J’essayais de me calmer mais je le voyais se rapprocher de plus en plus. Sa main n’était plus qu’à quelques centimètres de mon visage. La panique commençait à prendre le dessus. Je ne pouvais pas rester aux côtés de lui sinon j’allais perdre la raison et je me refusais à enfreindre la première règle que je m’étais imposée après la mort de mon père : ne plus laisser mes émotions prendre le dessus sur ma quête et mon destin. Même si ma prière n’était pas terminée, où du moins pas comme je l’aurais voulu, je me ruais sur mes affaires et m’enfuie hors du temps et surtout loin de lui. Pendant ma course pour regagner l’entrée je l’entendais m’appeler mais je ne voulais prêter aucune attention à ce qu’il essayait désespérément de me hurler.
Je sortais du temple comme une furie et je me mise à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient. Je me dirigeais vers les Grandes portes de la Cité, direction Lùinwé. Pendant que je courais, je sentais le trouble qui m’avait envahi dans le temple, se dissiper peu à peu mais mes jambes refusaient de ralentir l’allure. Après tout il pouvait toujours essayer de me courir après. Je concentrais donc mes pensées sur le voyage que j’allais entreprendre, sur ma mère qui m’attendait avec une impatiente immense. Je m’étais toujours refusée à penser à elle pendant mon apprentissage, à elle qui était restée seule au village sans moi, sans mon père. Je ne prenais pas le temps de me retourner, le fait de ne plus entendre sa voix me rassurait quelque peu. Je continuais donc ma course folle sans prendre garde où je m’étais les pieds. Seul chose qui comptait pour moi c’était de fuir même si ce n’était pas une solution, mon cerveau ne voulait rien entendre.
Après plus d’un quart d’heure de course, je me retrouvais devant les Grandes portes de la Cité. Je m’arrêtais net, jetais un dernier regard à Kendra Kâr. À cette ville que j’avais apprit à aimer et qui allait me manquer. Pendant ma coute pause je me promettais de revenir un jour dans cette cité car je n’y avais pas apprit tout ce qui m’était nécessaire pour être une guérisseuse de talent. Après cette pause nostalgique, je reprenais tranquillement mon chemin vers mon village, vers ma mère mais le jeune homme du temple refusait de quitter mes pensées.

_________________
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Jeu 5 Aoû 2010 11:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Juil 2010 19:29
Messages: 170
>> L'auberge de la Tortue Guerrière

Me voilà devant la porte immense du temple de Gaïa. Hier, le parc et les rires sous le chapiteau m'ont fait un bien fou. Je reste devant le temple quelques instants et je regarde les deux statues de la déesse. La combattante et la voyageuse. Je souris en regardant les deux icônes et je me dis que je suis encore loin de pouvoir marcher sur ses pas. En ais-je seulement vraiment envie ? Petite, je voulais être une grande guerrière, mais maintenant, je ne suis plus sure de rien. La guerre, les batailles, tout ce sang versé... Est-ce vraiment utile ? Que gagnons-nous à nous occire par le fer ? Pourquoi défendre un lopin de terre, son idéal ou simplement vouloir se venger d'autrui pour un mal qu'ils ont commis ? Il y a tant de choses à vivre plus saines que le meurtre et la douleur. je voudrais redevenir une enfant insouciante, je voudrais tant que mes parents soient encore là, je voudrais tant que mon frère puisses vivre une vie complète. Wilwarin... Il avait à peine 12 ans. Qu'a-t-il eu le temps de découvrir ? La beauté d'un papillon ? La fraîcheur d'une nuit sans lune ? Que connaissait-il au delà de Cuilnen ? Il était si jeune. Il n'a certainement pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait quand il s'est fait décapité. A-t-il eu le temps de crier seulement ? Comment peut-on seulement vouloir du mal à un enfant ? Qu-a-t-il fait pour mériter une telle atrocité ? L'a-t-il seulement méritée ? Alors que je rentre dans le temple frais, j'ai mal. Je n'ai ni blessures ni contusions mais j'ai horriblement mal dans tout mon être.

Je voudrais mourir maintenant et rejoindre ma famille. Mais je me pose simplement sur un des coussins et je prie. Ô Gaïa ! Aurais-je la force ? Aurais-je la chance ? Aurais-je encore la volonté de me venger ? Je ne suis qu'au printemps de mon devoir et je suis déjà découragée. Je suis morte le jour où ma famille a été assassinée et je suis morte à nouveau sur les falaises de Luinwë l'espace d'un instant. Combien de fois devrais-je mourir pour accomplir ma promesse ? Combien de gens devrais-je tuer ? L'ont-ils mérité aussi ? Je suis perdue. Qui suis-je pour savoir qui doit vivre ou mourir ? J'ai tant de questions et si peu de réponses. Ô Gaïa ! Que dois-je faire ? Je me sens si bête tout à coup. Me voilà suppliant une déesse à répondre à mes questions de petite elfe perdue dans ses soucis. Combien de soucis dois-tu entendre par minute ? Les entends-tu seulement ? J'ai tort, je n'ai pas à me plaindre sans arrêt. Je suis en vie et je devrais en être contente. Morte, je ne pourrais pas venger mes parents, je ne pourrais pas retrouver mon Thelma et je ne pourrais pas à mon tour avoir des enfants. C'est le cycle éternel de la vie. Et oui. La Rose Cardinale mérite son châtiment. Et je serai le bras vengeur de ce châtiment. Je voyagerai et je la combattrai jusqu'au dernier, je ferai comme toi, Ô Gaïa. Merci. Mille mercis. Je me relève de mon coussin et je sors du temple blanc apaisée, légère. Dehors, Sakura m'attend et me sourit lorsqu'elle me voit. Elle me tend un courrier, de mon maître. Je suppose que je peux le lire alors je m'y emploie. Mes sourcils se froncent mais au fur et à mesure, mon expression s'apaise, je me mets même à sourire.

"Ce lutin était vraiment tout nu ?"
"A en croire mon frère, oui ! Il écrit qu'il était si furieux que la pauvre tueuse n'a rien compris. Qu'importe la taille quand la passion est là !"
"Et il a décidé de m'aider alors que nous ne nous connaissons même pas ? J'aimerais le remercier."
"D'après Ume, il y a très peu de chances que vous vous croisiez un jour, mais sait-on jamais ! La vie est pleine de surprise..."
"J'ai encore tant à faire..."
"Certes, mais tu n'es pas prête. Aussi bien physiquement que mentalement. Il te faudrait des vacances !"

>> Temple des Maîtres

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Mer 15 Déc 2010 17:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 13 Aoû 2010 19:01
Messages: 42
Peu importait le froid. Peu importait la faim, la mort, ou la souffrance. Peu importait, encore, la solitude. Rien ne valait le calme qu’offraient les Monts Eternels à l’heure où le soleil s’éteignait… Il y avait si longtemps, déjà – semblait-il. Une éternité.

La pluie. Le vent. Les rumeurs de Kendra Kâr. La mort si proche qu’elle avait failli voir la gueule terrible de Fenris s’ouvrir, et l’accueillir en dernier recours, quand toutes les heures se seraient égrainées et que le temps se serait arrêté. Elle avait failli voir, par cette nuit sanglante, sa première aube dans l’au-delà.

Quand Elris ouvrit les yeux, elle sut que rien n’était plus pareil. Encore. Mais cette fois, rien ne la liait aux murs, pas de cliquetis de chaînes, et pas non plus de bâillon. Tout cela n’était juste qu’un effroyable souvenir. Tout comme cet autre, avec sa calotte de métal scintillant sous la lune, l’éclat de l’argent et la malignité dans les yeux. Pouah ! Cela ne faisait que donner à Elris un sentiment de nausée. Ne plus y penser, voilà, et n’avoir en mémoire, simplement, que l’Arbre aux feuilles précieusement rainées, qui charriaient en place de leur sève la vie entière d’une existence humaine – et d’autres existences encore, tant d’autres, qui battaient comme frappait le cœur dans la poitrine de la petite, à l’heure où elle se rendit compte, détaillant les lieux en quelques battements de cils, que l’Arbre tant aimé ne déployait plus au-dessus de sa tête ses ramures éthérées.

Elle se redressa sur son chétif séant. La grise lumière du matin pluvieux baigna ses yeux écarlates d’une lueur cauchemardesque, et les nuages sombres annonçant l’orage, déjà, marquaient ses pupilles de volutes brumeuses. Ensanglantées.

Elle ne s’étonna pas outre mesure, étrangement, de ne pas être là où elle se tenait la veille au soir, alors qu’elle sombrait dans le sommeil. N’avait-ce pas été simplement les illusions d’un songe ? Un songe dans les vêpres grenats. Un songe. Un songe bienheureux qui quelques instants avaient pu lui faire oublier qu’elle n’était pas chez elle, et qu’elle n’agissait pas selon ses propres desseins. Son petit cœur se serra brusquement, lorsqu’elle se revit fuir de son village natal, loin des siens. Que ne fut-ce pas là sa plus grande erreur ! Car si Olotherd n’était qu’un monstre et que ses pairs n’avaient pour la vie humaine que le désir d’en faire sacrifices à Fenris, ils étaient, eux, d’une constitution d’esprit que comprenait Elris.

Le sourd grondement qui montait d’ordinaire de sa poitrine se mua à cet instant en un ronronnement de louveteau. Elle rabattit son capuchon au plus près de ses yeux, s’abritant d’un quelconque importun, et laissa par-dessous son regard se poser sur les alentours. Loin d’être lugubres, ils n’avaient pourtant pas la splendeur sacrée de la cour rêvée – car cette cour, elle, se noyait dans la nature.

Se dressait présentement un temple, oui, mais un temple ô combien enchâssé et souillé par les maléfices de la ville. Ce n’était plus un arbre qui gardait la petite des pluies diluviennes qui ne cessaient de s’abattre, mais une haute statue de pierre froide et dure, et pleine de cette malignité qu’avait pour Elris tout ce qui s’apparentait à une cité. Une haute statue, plus haute que tout ce qu’elle eût jamais vu, plus haute que tout ce dont on eût pu lui faire le conte : comme l’Arbre, la veille au soir dans un rêve évanescent ; la splendeur d’une femme taillée dans le marbre comme l’était Fenris dans le bois âpre. Une femme. Et son épée, plantée dans le sol marmoréen.

Elris s’appuya sur le pied blanc, gravé et veiné de reflets violacés, pour se pencher par-dessus le rebord du piédestal : une hauteur comparable à la taille d’un homme la séparait de la terre ferme, et de là elle pouvait observer comme on le fait de fourmis les quelques pèlerins qui déambulaient avec l’œil contemplatif.

Et là, il y eut un détail qui attira son regard.

_________________
.
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Jeu 16 Déc 2010 04:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Sep 2010 02:50
Messages: 80
>> L'auberge de la Tortue Guerrière

La messe était dite. Comme l'avait soupçonné Ringo, Amako et lui avaient eu une des ces nuits étranges où l'on s'échangeait un peu de tendresse, sans trop en donner non plus. Etrange, bizarre mais tout de même agréable. Le lendemain matin, Ringo et Amako se levèrent mais le jeune moine, avant d'aller sur la place du marché, décida d'aller faire quelques offrandes à Gaïa et promit à Amako de se dépêcher. Ce fut donc sous ce ciel nuageux et triste à souhait qu'il se rendit d'un pas guilleret vers le temple de Gaïa, souvent aidé par les indications des passants lesquels il ne manqua pas de remercier vivement avec son grand sourire. Sur la route, il s'arrêta pour acheter quelques fruits à un vendeur ambulant, puis plus loin, de l'encens à une voyageuse dans le besoin. Il avait tout ce qu'il lui fallait et bientôt, les deux statues imposante de la Céleste Sagesse firent leur apparition, au détour d'une rue. Certes, ce temple n'avait pas le charme sylvestre du temple de Rana, unique en son genre et bien gardé de la république d'Ynorie, mais il fallait avouer, il en imposait. Fièrement, Gaïa la Connaissance qui portait en sa paume levée le monde gardait les lieux en compagnie de sa jumelle de marbre, Gaïa la Justice. Armée jusqu'aux dents, une sorte de fée sur son épaule, Ringo se demanda pourquoi les moines vénérait une déesse ainsi équipée alors qu'eux étaient plutôt du genre à n'emporter que le minimum vital, restriction qui dépendait de chaque moine... Yoshi Sama, lui, gavait littéralement son sac de gros vêtements ou de peaux de bête tandis que Yami Sama ne partait jamais sans sa batterie de cuisine au grand complet. Ringo, lui, n'avait rien emporté de particulier et commençait même à se demander s'il n'aurait pas dû justement se préparer plus judicieusement au lieu d'espérer simplement pouvoir goûter Amako dans tous les sens du terme. A moins que cela fût ce qu'il emportait avec lui justement, un peu de chair et de passion. Arrivé devant le temple, il joignit ses deux mains et salua la déesse avec toute la dévotion qu'il avait...

( Salut à toi, déesse qui fait souffrir des pieds... Voici devant toi ton humble serviteur qui pense comme toujours être une buse quand il s'adresse à toi, ô mère de Sagesse et d'Infinie Quiétude. Tu dois bien rire de moi... Des fois, je me demande ce que fait Yami Sama dans ce genre de cas. Te prie-t-il ? Prie-t-il pour avoir de bons repas ? Un jour, je lui ai demandé et il a ri en disant qu'il fallait simplement te parler avec notre coeur. Alors me voilà... Ah ! Et je t'ai apporté des mangues, je ne sais pas si tu aimes... Faut dire aussi qu'à part ces grands préceptes sur ton prochain et sur la réflexion, tu n'indiques pas vraiment tes goûts. Du coup, on ne sait pas si tu préfères le poulet ou les bananes... C'est embêtant. Oh ! Ah oui ! Je t'ai aussi acheté de l'encens. Jasmin... Mais je n'ai pas le temps de rentrer dans ce temple, j'ai promis de faire vite... )

Ringo, planté devant la porte du temple, déposa à terre trois mangues juteuses et planta ensuite quelques bâtons d'encens. Mais son regard se porta bien vite sur une pauvrette qui faisait la manche et ce fut de bon coeur qu'il arracha ses offrandes de la terre pour les déposer devant cette gamine crasseuse. Gaïa attendrait, cette petite fille devait certainement avoir plus faim que la déesse. N'écoutant que son grand coeur, il rajouta à son don quelques pièces sonnantes puis s'accorda quelques minutes, le temps de déguster une mangue qu'il avait gardé pour lui. Elevant son regard vers les hauteurs du temple, il aperçut une demoiselle, ou une fillette, de là où il était, il ne voyait pas bien. Il lui fit un clin d'oeil et d'une main qui voulait tout dire, il lui proposa de sa mangue...

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Jeu 16 Déc 2010 16:22 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 13 Aoû 2010 19:01
Messages: 42
Elle posa la fournaise incandescente de ses yeux sur celui qui semblait lui faire signe.

Et se tapit, immédiatement, contre le drapé ondulant qui vêtait la statue. Etait-ce vraiment à elle qu’il avait adressé la main ? Ou n’était-ce là que les funestes brumes apportées par la pluie, fine et drue, qui devenait rideau gris devant le spectacle du monde ? Un reflet, peut-être, sur les pavés couvert d’une pellicule scintillante ?

Elris aimait mieux l’ombre protectrice. La hauteur de la femme lapidaire, toute froide qu’elle fût – cela, bien sûr, ne troublait pas la petite, habituée aux frimas Eternels – semblait un rempart de choix pour l’abriter de ceux qui lui étaient étrangers. Et pourtant… Et pourtant, ce confort et cette paix, promesse d’une quiétude infinie si elle ne bougeait pas, ne parvenait pas à la décider : elle voulait savoir. Elle voulait voir. Et elle qui eût autrefois puni le péché de curiosité plus qu’aucun autre, elle ne pouvait effacer de son esprit la douceur immense qui s’était épandue un instant, avant qu’elle n’eût détourné le regard, des yeux de cet homme qui lui avait tendu la main. L’image était nette sous ses yeux, qu’elle tenait clos pour mieux revoir : de loin, il lui avait paru grand, élancé, à la semblance même du bouleau jeune avant que n’arrivassent les premiers hivers. Et pourtant, comme Orik, et comme toutes ces étranges gens qu’elle avait rencontrées ou croisées dans Kendra Kâr, il n’en avait pas la couleur. Il n’avait pas cet éclat lunaire sur la peau, ce scintillement de l’argent qui jamais ne brunit, cette blancheur de neige, apanage de ceux qui la côtoient. Non, au contraire, sa peau était celle du soleil, de l’or, des feuilles d’automne qui tombent doucement dans la mélancolie de l’entre saison. Et sa vêture était celle d’un homme qui porte le feu en lui, un homme qui nullement ne requiert autre forme de chaleur que celle qui luit de son cœur et coule dans ses veines. Sous la pluie, dans la brise mordante du matin, bras et jambes à moitié nus. D’en haut, elle n’avait pas saisi les méandres de son visage, mais sa chevelure, courte sur la nuque, avait la couleur des bûches qui chauffent le foyer.

Impossible qu’elle l’eût, de loin, si bien vu, n’est-ce pas ? C’est qu'il lui fit si grand effet qu’il marqua ses yeux et son petit cœur battant. Un petit cœur qui n’avait vu de semblable douceur que dans les racines d’un Arbre – un simple songe. Orik, certes, avait été doux. Mais n’émanait pas de lui cette grande bonté qu’elle avait vu comme un halo divin autour de cet homme-là. Un halo comme l’or scintillant du soleil, qui repousse au printemps toutes les brumes maussades et les complaintes des femmes qui à l’aurore voient que leurs fils n’ont pas passé l’hiver…

Un petit peu encore ? Juste un petit peu. Voir. Regarder. Observer le pourquoi de cette aura céleste. Et saisir entièrement si cette main avait été un don, ou bien une illusion.

Sans cesser de tenir les pans de sa cape contre son corps fragile, les doigts au contact de la fourrure si douce, elle se pencha à nouveau. Ses yeux se posèrent sur l’homme en contrebas, qui n’avait pas bougé et qui levait effectivement une main vers elle. Ce n’était pas celle, large et effrayante, d’Olotherd, qui n’usait de la sienne que pour battre et saisir l’arme d’hast. Ce n’était pas non plus celle d’Orik, petite, grosse et calleuse, comme vidée de douceur par trop d’années d’existence. Celle-ci était longue et gracieuse, et les doigts fins s’arquaient autour d’une chose qu’Elris n’avait jamais vue, et qu’ils semblaient lui promettre.

Battue intérieurement entre la sécurité de son refuge et la curiosité candide qui ne l’étreignait que rarement, elle se demandait quoi faire. Pourtant, l’homme comme l’objet l’attiraient inexorablement. Alors, délicatement, elle se laissa glisser sur le côté ; aidée de ses mains jouant sur le roc, elle sortit de son antre. La moiteur nimbant le marbre l’eût fait chuter, si elle ne s’était à l’instant rattrapée sur l’épée immense plantée devant elle. Elle s’accroupit sur le bord, se laissa tomber sur le sol détrempé et s’approcha de l’homme. Son visage était fin et serein, sans la moindre ride, sans souci, et ses deux grands yeux verts illuminaient toute chose d’un éclat vif et rieur. Dans sa main, une balle oblongue, luisante sous les gouttes de pluie, qui s’étirait entre le vert et le rouge, dans les couleurs que prennent les steppes sous l’embrasement vespéral.

Elris leva les yeux pour les planter dans ceux de l’inconnu, et la gueule du loup s’abandonna dans son dos dans un bruissement de fourrure, révélant l’œil rougeoyant et la chevelure opaline.

« Qu’est ce que c’est ? » demanda-t-elle alors.

_________________
.
Image


Dernière édition par Elris le Ven 17 Déc 2010 16:25, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Jeu 16 Déc 2010 17:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Sep 2010 02:50
Messages: 80
^^ post précédent

La patience était une vertu étudiée par le monastère de Khan mais était aussi un des traits naturels de Ringo. Aussi, il attendit simplement, le bras levé, que ce petit oiseau esseulé, qui s'avéra être une jeune phalange de Fenris, vînt à lui. Il ne faisait pas bien chaud et Ringo regrettait les vents réconfortants et salés de Tulorim mais il était là pour... En attendant que la fillette ne descendît de son perchoir divin de marbre veineux, il haussa un sourcil et tenta de se rappeler pourquoi il était là. Ah oui ! La famine... Celle-là même qu'il avait dû étancher un instant plus tôt en favorisant une pauvrette plutôt que la déesse. Ringo se mit tout à coup à penser à Amako. Que pouvait-il donc faire pour sauver les gens de cette disette ? Les taper sur la tête comme il le faisait avec Ringo ? Se faire administrer quelques fessées bien venues lors d'ébats intimes ? Alors qu'il mettait sa capuche pour éviter d'être trop mouillé, la fillette arriva et l'arracha à ses rustres souvenirs pourtant si plaisants de la nuit passée...

"C'est de la mangue. Un fruit très sucré au goût velouté. Et c'est très juteux, attention de ne pas salir ta jolie cape en fourrure..."

Ringo posa la mangue à ses pieds et de deux doigts, lui fit signe de bien le regarder. Il fit deux pas en avant, se contorsionna habilement pour exécuter un pont sans toucher les mains au sol, puis impulsa ses jambes pour une pirouette des plus spectaculaires qui perdrait de sa splendeur si je venais à la décrire avec exactitude. Terminant son tour de saltimbanque par un tranchant de main sur mangue mûre, souriant comme un enfant, les jambes en grand écart, il tendit une moitié de mangue à la demoiselle et prit l'autre pour lui. D'un pression de ses pouces, il appuya sur la peau de la mangue et l'enfonça pour libérer sa chair dans une ellipse ovoïde juteuse et croqua dedans à pleines dents. Ringo se releva et se présenta.

"Je m'appelle Hoshi Ringo, mais tu peux m'appeler Ringo ou ma petite pomme. Je suis un tout jeune moine, je parcours le monde pour répandre la bonne humeur et la sagesse. Et toi ? Que fais-tu ici ? Tu n'es pas avec tes parents ? Quoi qu'il en soit, je ne peux pas te laisser seule, ça serait aller à l'encontre de nos principes. Et j'en ai déjà contré trop ce matin. Alors mademoiselle, aidez un pauvre moine à ne pas trop fâcher les dieux et dîtes moi ce que je peux faire pour vous aider à ne plus rester seule sous cette pluie..."

La bouche ruisselante de jus de mangue, il croqua à nouveau dans son fruit éventré, fit un clin d'oeil à la fillette et ce fut avec une rapidité étonnante et une agilité de félin que cette dernière se retrouva à califourchon sur ses épaules, comme les petites filles sages que portaient ainsi leur père. Il commença à marcher pour s'éloigner du temple et continua de lui parler.

"Tu m'excuses mais je dois faire de l'exercice et te porter me fera le plus grand bien. Et puis, comme tu avais l'air de bien aimer les perchoirs... Alors, où allons-nous ? Et est-ce que tu sais où je peux trouver des fluides élémentaires ? Tu connais un magasin de magie, dans le coin ?"

>> Boutique magique de Moboutou

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Sam 18 Déc 2010 04:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 29 Oct 2009 15:25
Messages: 866
Localisation: Quête 33
Je suis là, arpentant les rues inconnues de la cité blanche et je ne sais plus vraiment où j'en suis. Battu, capturé, sauvé, poursuivi, sauvé de nouveau...voilà ce que j'ai vécu en quelques jours et une chose ressort de tout ça, ou plutôt deux choses visiblement liées: Je suis redevable aux membres du temple des plaisirs et Rewolf Grantier est désormais un nom que je maudis. Oui, par Rana et Zewen, je jure que je ferai mon possible pour Dame Pulinn et ses sujets, mais...Au sujet de Rewolf...Est-ce que je veux vraiment me venger ? Non, je ne peux pas car telle est la voie que mes dieux ont choisi en faisant tourner la Roue du destin et me venger de Grantier reviendrait à contredire une décision divine...Je ne peux faire ça. Toutefois, un point me chiffonne. Ces livres que je suis sensé lire..si leur contenu est si important et ne doit être lu de personne, pourquoi me mande-t-on pour une telle mission ? Honneur ou malédiction ? Plus j'approche du temple, plus j'angoisse, plus le doute m'envahit. Que vais-je trouver dans ces écrits et, question moins importante il est vrai, comment vais-je faire pour les subtiliser ? Je n'ai jamais commis le moindre larcin !

Tiens, je crois bien que je me suis perdu..Je savais bien que j'aurais dû tourner à droite tout à l'heure, çà commence bien tiens. Quoique, la grande bâtisse en face de moi ressemble bien à la description que l'on ma fait du Temple de Gaïa. Construction digne de la déesse de la lumière, ce temple est tout simplement magnifique! Je ne peux m'empêcher de rester là, immobile...Et ces deux statues, représentations de la déesse blanche encadrant une solide porte d'airain. J'ai l'impression d'être un misérable insecte, écrasé par un pied divin, étouffé par toute la sagesse qui émane des lieux. Allez ! Reprends-toi bougre de géant et entre dans ce temple.

Le seuil de la porte tout juste franchi, je suis encore sous le charme, je me dois d'honorer les lieux et donc, instinctivement, je me mets à genoux.

"Gaïa, grande déesse de lumière, j'honore ton nom et implore ton pardon pour ce que je m'apprête à faire en ces lieux."

Je me devais de soulager ma conscience et par cette confession anticipée, alléger le poids de mes péchés. Je suis tout de même sur le point de commettre un vol dans un lieu sacré...Enfin, je ne peux plus et ne veux pas reculer, mais...où est la bibliothèque ? Flânant un instant dans le hall du temple, j'entends un prêtre indiquer à un homme que mon objectif est à l'étage. Gravissant un escalier d'un pas lent et naturel, j'atterris finalement dans la pièce convoitée. J'ai passé suffisamment de temps à m'émerveiller et il est maintenant temps de faire ce pour quoi je suis venu. Il serait bien bête de ma part de demander où se trouve un livre que je dois voler, je serai le premier suspecté quand la disparition de l'ouvrage sera remarquée, c'est donc au hasard que je me lance, priant Rana et Zewen pour qu'ils me guident.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Dim 19 Déc 2010 01:29 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Message PNJ


Tes prières ne t’aident ici que peu dans cette immense bibliothèque munie de nombreux parchemins dont peu sont référencés et arborent ostensiblement un titre. Oh certes, tout est rangé, sérié avec précision et discipline, mais nul indice ne permet de décrypter la moindre chose parmi ce nombre incalculable de rouleaux parcheminés et de livres.

Mais alors que tu t’avances dans ce lieu de savoir riche en contenu, tu vois devant toi une table de travail à laquelle un homme à l’âge indiscernable, arborant la tunique blanche des prêtres mineurs de Gaïa, lit un récit doté d’une couverture en cuir bleue, et marquée d’une lanterne.

Image


À ton arrivée, il lève deux yeux gris vers toi, et d’un air neutre, t’apostrophe.

« Bonjour, jeune homme. Bienvenue dans cet antre du savoir. Puis-je vous aider à trouver ce que vous cherchez ? »

Visiblement, il s’agit d’un des prêtres chargés de la bibliothèque du temple. Un simple religieux érudit ne t’aurait peut-être pas proposé aussi spontanément son aide…

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Mar 11 Jan 2011 02:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 29 Oct 2009 15:25
Messages: 866
Localisation: Quête 33
Incroyable, tous ces livres et parchemins, tant de savoir et d'informations réunis en ces lieux. Je ne suis pas sûr qu'une seule vie suffise à tous les lire, c'est fou, mais ce qui m'inquiète le plus, c'est la manière dont je vais trouver ce que je cherche, je risque d'y passer des heures, à moins que la chance ne me sourie. Les minutes passent, lentement et je ne trouve rien, aucun titre ne vient titiller mon esprit, aucune couverture n'attire mon regard, non, en cet instant, mon regard se pose sur un homme en pleine lecture. Vêtu de l'habit des prêtres, cet homme transpire la sagesse, enfin c'est la première impression que j'en ai. Peut-être est-ce dû à sa barbe, ou encore à son a son air posé et concentré, je ne sais pas. Toujours est-il qu'il émane de lui une certaine aura de quiétude, comme si le calme de la bibliothèque habitait en lui. Soudain, lentement, il lève la tête et pose son regard d'acier sur moi. Que faire? Je suis ici pour commettre un larcin et je ne peux pas vraiment lui demander un titre précis ou que sais-je...Raah je ne sais pas et comme d'habitude, se tourbillon d'émotions vient chambouler mes intestins, me réchauffer, et me faire transpirer. Pourtant, malgré mes inquiétudes, je me sens capable de parler calmement de manière normale à ce prêtre comme si son apparente sagesse venait calmer mes craintes. Je m'approche dons un peu plus de lui, est c'est sans réelle idée de ce que je vais lui dire que je lui adresse la parole.

"Euh, bonjour. Je cherches quelques renseignements sur les temple de la ville."

Bon, c'est un bon début...Je pense, mais peut-être n'est-ce pas suffisant, peut-être devrais-je justifier le but de mes recherches, mince, que faire ? Que dire? Je ne sais toujours pas, mais bon, l'improvisation à fonctionner pour l'instant autant continuer et laisser Rana guider ma voix.

"Voyez vous, je suis originaire d'Oranan et j'aimerai connaitre un peu mieux la Cité Blanche. Pourriez-vous m'indiquer quelques ouvrages mon père ?! Je vous en saurai gré ."

Et voilà, le tour est joué si je peux me permettre, mais, encore faut-il qu'avec la grande clairvoyance qui est probablement sienne, le prêtre ne comprenne pas mes réelles intentions. Qu'est-ce que je m'apprête à faire bon sang ?! Peut-être devrais-je abandonner et partir ? Non ! Les gens du Temple des plaisirs m'ont sauvé la vie et je peux au moins faire ça pour eux...Enfin, voler un livre est une chose, mais le faire dans un temple en est une autre...Bon, je suppose que je ne peux plus reculer maintenant. Que Rana et Zewen me guident.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Ven 14 Jan 2011 03:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Message PNJ


Le prêtre parut étonné par ta demande.

« Par Gaïa, quelle vaste demande ! Il doit y avoir près d’une centaine de livres et parchemins qui évoquent de près ou de loin les temples de la Cité Blanche. Ne sauriez-vous affiner votre demande, pour que je puisse vous éclairer au mieux ? »

Un prêtre de la déesse de la lumière qui voulait t’éclairer… Lumineux, n’est-ce pas ? Et il semblait assez bien maîtriser les connaissances symboles de sa divinité…

« Sinon, vous trouverez sans doute la plupart de ces ouvrages dans le troisième rayonnage, derrière vous. Toute la rangée basse y est consacrée. »

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Gaïa
MessagePosté: Lun 17 Jan 2011 05:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 29 Oct 2009 15:25
Messages: 866
Localisation: Quête 33
Que faire ? Que dire ? Soit je me tue à la tache pour trouver un simple ouvrage parmi tout ce fatras, mais j'ai moins de chance d'avoir des ennuis par la suite, soit je reformule ma demande plus précisément au prêtre, afin d'en finir rapidement, mais en courant plus de risque. Mince, me revoilà dans une bien belle situation et comme vous devez vous en douter, mes habituelles crises de panique viennent me rendre une petite visite. Malgré le calme des lieux et de mon interlocuteur, malgré que je me sente à l'aise dans un tel temple en temps normal, me voilà de nouveau sous le coup de l'angoisse et de l'émotion. Je ne sais vraiment pas quoi faire et pourtant, pour ne pas faire naitre le soupçon, je dois me décider, et vite. Je prends une grande bouffée d'air, par chance, cela ressemble plus à un soupir qu'à une tentative de me contrôler. Mon choix est fait, souhaitons que ce soit le bon.

"Pour tout vous dire mon père, je cherches quelques renseignements sur des temples qui ne sont affiliés à aucun dieux. J'ai entendu dire qu'il y en avait quelques uns dans la cité blanche et cela a attisé ma curiosité."

Bien que toujours sous le coup de la peur et de l'inquiétude, ma voix est restée calme et posée. Aucun bégaiement, aucune hésitation et j'ai donc à coup sûr, gagné beaucoup en sérieux et crédibilité. Quoi de mieux pour ma mission à bien. Priant intérieurement Rana et la divinité de ce temple pour que tout se passe bien, j'ai soudain un éclair de génie. Un mensonge, oui, moi qui ne ment pour ainsi dire jamais, j'ai bien l'intention de le faire pour couvrir mes arrières. Je vais devoir prier Rana pendant un long moment après ça, mais je n'ai pas vraiment le choix.

"Autre chose mon père, j'ai ouïe dire qu'un voleur sévissait en ce moment. Il délesterait les bibliothèques de leurs ouvrages les plus précieux. Est-ce vrai ? Prions pour qu'il ne décide point de venir en ces lieux sacré."


Mon petits mensonge aura l'effet qu'il aura. Si cela fonctionne, je serais tranquille, sinon, je serais de toute façon probablement présumé coupable. Alors un peu plus, ce n'est pas bien grave.

_________________


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 91 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5 ... 7  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016