Je pose la question si on est prêt à aller se faire juger à la milice, Daio me répond par un signe de tête. Je le suis alors, on se dirige pour sortir de l'obédience. Là je ne sais pas à quoi je dois m'attendre quand je serai à la milice, j'espère que ça ne va pas prendre des dimensions chez eux, ce n'est pas de notre faute ce qui est arrivé hier soir. D'autant plus que pour ma part, je n'ai fais qu'un 'vol' et encore, c'était dans le cadre d'une expérience ayant un but instructif ! Je comptais rendre la bourse au nain, c'est vrai … Du moins je le pense, mais ce con m'a sauté dessus avant que je puisse faire quoi que ce soit. Pour Daio, si il le faut que je pourrai témoigner, ce n'est pas lui qui a tué le nain directement, c'est plus l'autre rousse, c'est elle si j'y réfléchis bien qui nous a causés tout ceci, si elle n'avait pas attisé le feu. En même temps, ça ne sert à rien de ruminer avec ce qui est passé car justement c'est déjà passé. Faut juste que maintenant je sois assez sérieux et 'présent' pour me sortir de cette petite affaire, je ne pense pas que j'irai me prendre une énorme sanction.
Après quelques minutes de marche, pendant lesquelles je ne place pas un mot, on arrive enfin Daio, Adweinna et moi devant le bâtiment de la milice. Je ne peux m'empêcher de soupirer un coup, par défaut je n'aime pas me confronter à ce genre de problème, judiciaire ou financier. Non pas que je ne supporte pas, que j'ai été élevé dans un certain niveau de vie, mais parce que c'est exactement le genre de situation avec lesquelles plusieurs proches se sont retrouvés dans la merde. Contrairement à mes habitudes, ma pâle bonne humeur s'estompe ainsi que mon air toujours aux plaisanteries. Là il n'est plus question de s'amuser mais de faire une parenthèse sérieuse sur ce coup-ci. Adweinna reste devant le bâtiment pendant que j'y rentre avec l'elfe noir. On s'enfonce dans les couloirs cherchant un bureau. Daio sait où nous allons certainement, je le suis mais j'en profite pour observer ce qui m’entoure. Des hommes armés, parfois même bien au-dessus de ce qu'il faut. On sens qu'en ces lieux le combat et la discipline règne, je m'estime heureux de ne pas avoir finis là-dedans comme le voulais mon père au tout départ. Ah non, moi je ne suis pas fais pour ce corps du combat … Peut-être un jour le serai-je, mais si je devais choisir maintenant ce serai non.
A la fin de mes réflexions, je m'aperçois qu'on est enfin arrivés dans le dit bureau. Daio salut le capitaine, moi je ne dis rien, je me contente de le regarder. En fait j'ai plus peur de dire une bêtise, ce qui pourrai me nuire. Par sécurité alors, je préfère me fermer la bouche. Le capitaine dit à mon ami qu'il est attendu dans la pièce à côté pour être juger, le moment fatidique. Du moment que c'est pas moi, je ne m'en fais pas trop. Il sait se sortir des mauvaises situations, je suppose qu'il réussira celle-là. Ce qui me déplais en revanche, c'est qu'il se désarme en me donnant ses effets personnel. Il rajoute qu'il n'a pas confiance aux miliciens qui trainent ici et que je suis la seule personne en qui il a confiance ici. Certes, mais bon … voilà, je suis pas son porte-manteau, enfin bon, je vais pas chicaner là-dessus. Voilà, lui il est parti se faire juger, moi je dois attendre, du moins c'est ce que je pense.
Quelques minutes après son départ, le capitaine reçois la visite d'un officier, et lui chuchote quelque chose à l'oreille. La gradé me regarde puis me dis à mon tour que pour mon affaire de vol, je dois poursuivre dans une pièce qui est plus loin dans le couloir. Bon, je me calme, je ne risque pas grand chose, sinon je suis fichu. Le problème est que je ne peux pas déposer les armes et effets de Daio là, qui sait ce que le capitaine va faire, mais je dois m’en séparer si je dois aller me faire juger. Une situation conne et lourde. Je vais opter pour la solution de facilité, mais je vais devoir sortir un moment dans ce cas.
-"Je vais me rendre à l'audience, mais je dois d'abord confier ces affaires à quelqu'un dehors, ça me prendra pas plus d'une minute."-
Je cours alors vers le couloir pour ressortir du bâtiment. Je regarde un peu pour voir si Adweinna est là, je la vois en face. Je me dirige vers elle avec toute les affaires de Daio, puis je m'adressa à elle en les déposant à ses côtés.
-"Excuses-moi, Daio m'a confié ses effets personnels pour aller à son audience, mais le problème c'est que je dois y aller moi-aussi. Je ne peux pas les prendre avec moi, donc si tu voudrais bien me rendre ce tout petit service, je t'en serai reconnaissant. Faut que les gardes le temps qu'on finisse …"-
Je lui souris puis je repars dans le bâtiment directement vers la salle où je vais passer mon audience. Avant de franchir cette porte, je souffle un coup puis je pousse la poignée. Il y a deux gardes, un bonhomme qui est certainement une espèce de juge, car bon, pour une affaire de vol il ne vont pas me mettre une personne extrêmement compétente. Je prends place, puis le 'juge' m'adresse la parole.
-"Monsieur Duncan, vous savez que c'est par votre délit mineure que vous êtes aujourd'hui à ce tribunal."-
-"Effectivement. On me soupçonne que j'ai volé de l'argent à quelqu'un ..."-
-"Bien, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?"-
Je ne sais pas quoi dire au juste. Au départ c'était uniquement pour être une cible de test pour mon sortilège électrique, mais je n'allais pas dire une pareille raison … Quoique, si je dis la vérité, je peux m'en tirer, qui sait. De toutes façons je ne vois pas tellement ce que je peux dire à part ça.
-"Et bien … Je vais vous dire la stricte vérité monsieur le juge. Hier soir, j'étais aller à la taverne afin de me détendre un peu. J'avais acquis un nouveau 'savoir' magique et j'en brûlais d'impatiente de le tester. Il s'agit simplement d'attirer des objets métalliques vers soi. Le problème, fût que lorsque j'ai voulu essayer ceci dans cette taverne, mon sort a attiré une bourse qui appartenait à la victime, un nain. J'avoue, j'ai visé cette bourse, cependant je comptais réellement lui rendre une fois que j'ai effectué mon sort, je ne vous mens pas."-
-"Si les choses n'avaient pas mal tournés, je le lui aurai rendu ! Simplement, ce nain a piqué la mouche trop vite, dès que son argent a filé vers moi, il s'est jeté sur moi pour me tuer sauvagement. Je n'ai pas pu lui rendre car la suite des évènements ont été tragiques pour lui, mais je n'ai pas emporter la bourse toutefois. Si il était rester en vie il l'aurai repris et je n'aurai rien dis, ceci est la vérité monsieur le juge, je vous en donne ma parole."-
L'homme me regarde alors et semble réfléchir à ce que je viens de dire. Il prends sa respiration, puis formule sa décision et son avis sur ma version des faits. J'espère que ma poisse ne va pas jouer cette fois-ci, ce n'est vraiment pas le moment. Il va enfin prononcer son jugement, mon rythme s’emballe, je ne sens plus mes jambes. Là on peut très certainement me dire que je suis un trouillard, mais non. En fait je crains pour ma bourse …
-"Vous n'avez pas l'air de quelqu'un de malhonnête, ni d'un menteur. Vous avez l'air de quelqu'un de banal, commun, il ne vous servirez à rien de me mentir. Je pense que vous dites la vérité ..."-
Je souris à ces propos, si il me crois, alors c'est bon pour moi. C'est réel en plus, il n'a aucune raison de se méfier de mes paroles et de ma version. Cependant ma joie est de courte durée quand il reprends ce qu'il dis.
-"Toutefois, comme je ne peux être sur et certain de la véracité de votre version, je me dois d'être équitable envers la victime du vol. Vous allez renverser une amende s’élevant à 500 yus, ceci en raison de la stupidité de votre acte à vouloir 'essayer' votre magie. Apprenez qu'on en s'en sert pas comme un jouet avant de commettre des bêtises."-
Et voilà, j'aurai dû m'y attendre à celle là. Comment ai-je pu penser un instant que j'allais m'en tirer sans rien du tout ? Décidément je suis encore trop crédule, quand est-ce que je vais apprendre à ne plus gaffer et réfléchir comme ça. L'un des deux gardes me dit de le suivre, mon audience est terminée. Je fais ce qu'il dis, on s'engouffre à nouveau dans les couloirs du bâtiment. La destination, comme je peux le penser, c'est une petite salle renfermant des coffres. Je ne pense pas que ce soit l'argent privé de la milice, mais plus les impôts, taxes et autre. On s'arrête devant, le garde me demande de lui donner la somme de l'amende. Je suis sur le point de lui en mettre une, un bon coup de jus dans sa tronche et il va comprendre ! Je me calme, puis je sors ma bourse. Heureusement, grâce aux 2000 yus que j'ai gagné l'autre nuit, j'ai de quoi payer ce vampirisme et il m'en restera assez pour mes autres affaires. Je pioche 500 yus de la sacoche puis je lui tends. En une fraction de seconde il la saisi et la mets dans un des coffres.
Pour clôturer ce chapitre, il me reconduit à la sortie de la milice, puis ironiquement il me dis que je suis libre. Fumier va, comme si je ne l'étais pas avant. Quel con alors … Bien, à présent je suis dehors, à ne rien faire. Je vois que Adweinna est en compagnie d'un homme, après quelques instants je me rappelle de lui. Il s'agit du type louche, l'autre nuit, celui avec qui j'avais fais des paries. Le monde est petit, que fais t-il donc là ? Mais je n'ai pas le temps de penser à en savoir plus que je me souviens de quelque chose. C'est aujourd'hui que je dois donner ma décision, par rapport à une mission que voulait me donner une de l'obédience. Dame Lissaneal si je me souviens bien. Je n'ai plus qu'à aller la voir pour lui donner ma réponse alors. Mais je décide d'attendre que Daio sors à son tour, par correction. Je rejoins Adweinna puis je lui dis en gros le jugement de l'audience.
-"Content de te revoir Adweinna. Bon, moi c'est finis pour moi, l'audience s'est déroulée, j'ai été innocenté … Mais j'ai dû cracher 500 yus, sous prétexte que je dois arrêter d'utiliser la magie aussi stupidement. Bref, j'espère que pour Daio c'est bientôt finis, je vais rester là à l'attendre si ça te dérange pas."-
Je m’assois alors puis pense à autre chose.
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