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 Sujet du message: Les portes de la ville
MessagePosté: Sam 31 Oct 2009 14:40 
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Les portes de la ville


Il n'y a qu'une seule et unique paire de portes fortifiées, dans la partie nord-est de la ville. Ces immenses et solides édifices en bois de plus de quinze mètres de haut sont enchâssés dans les beaux remparts de la cité. Une petite poignée de gardes les surveille distraitement. Les grandes portes sont ouvertes pour laisser passer les convois de marchands mais, mis à part ça, il n'y a qu'une petite porte de la taille la plus standard qu'il soit qui reste ouverte pour laisser passer les voyageurs ou sortir les habitants.

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 13:41 
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Premières Désillusions


Le Sphinx de Bouhen



Le chemin fut long pour arriver à Bouhen, et il remarquait avec une certaine dose de regret que faire un voyage aussi long sans avoir pris d'eau, de nourriture et de quoi s'abriter pour la nuit avait de quoi créer des problèmes.

Heureusement, avant que le crépuscule ne se finisse, il avait enfin en vue Bouhen. Cette ville grise et entourée de cette épaisse couche de muraille, au loin, ne semblait pas trop accueillante et ressemblait d'ailleurs plus à un immense campement militaire qu'à une ville digne de nom. Mais il était tard, la nuit était sur le point de tomber, et la soif et la faim le tiraillait. Aussi espérait-il que son maigre pécule suffirait dans cette ville.

Arrivé aux portes de la ville, ses grandes murailles grises avait perdu tout de leur superbe. De près, on distinguait clairement de la mousse en train de pourrir, de la crasse et l'on pouvait y sentir une forte odeur d'urine très désagréable. La grand-porte de la ville était gigantesque et devait bien faire dans les quinze mètres de haut. Mais elle était hélas fermée, et cela pouvait certainement s'expliquer de par le fait de l'activité des Orques près de la frontière. En y ressongeant, Mercurio se disait non sans ironie qu'il essayerait de retrouver le colonel Raijin lorsqu'il aura appris l'art du combat pour lui prouver qu'il est loin d'être un vulgaire boulet et est tout aussi digne que lui de se battre au nom de la république d'Ynorie. Mais cependant, si la grand-porte était fermé, une plus petite à sa base était resté ouverte, gardée par deux gardes aux airs antipathiques qui arboraient sans conviction de longues lances et le blason de la milice Kendrâne. Le premier était un petit gros à favoris avec une moustache extravagante, et le second était un grand maigre aux oreilles décollées, plutôt courbé et à l'air endormi, lui aussi affichait une moustache, mais la sienne était grasse et épaisse.

Mercurio s'avança alors et un des deux gardes, le plus petit et trapu l'arrêta en le menaçant de la pointe de sa lance.

"Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?"

La mâchoire de Mercurio se rappelant bien de la dernière fois qu'il lui fut poser cette même question, il décida cette fois-ci de répondre sagement.
"Je m'appelle Mercurio et je ne suis qu'un humble voyageur venant d'Oranan."

"J'avais encore jamais vu une face pareille, qu'est-ce que t'es exactement ?"

Mercurio n'avait aucun envie de raconter sa vie en ce moment, il était fatigué de son voyage et le chemin lui avait donné très soif. Mais il n'avait pas trop le choix et répondit au garde.

"Je suis un Humoran. Ma mère était une humaine et mon père un woran."

"Ta mère a couché avec un Woran ! Quelle salope ! Alors en fait t'es une sorte de bâtards si je comprend bien... T'entend ça Ipnos ? La mère de ce mec s'est fait engrossé par un Woran !"

Mercurio aurait été tenté de réagir, mais à la vue de l'intelligence apparente des gardes et de la lance pointé vers son sternum, il préféra ne pas réagir.

"Ouais j'suis pas sourd Tnatos, mais moi c'qui m'turlupine c'est d'savoir si on peut faire confiance à un monstre de c'type !"

"Ah ouais t'as p'tet bien raison on sait jamais ça pourrait bien être un espion envoyés par les Orques !"

Mercurio réagit :
"Mais c'est absurde, les Worans n'ont aucun lien de près ou de loin avec les Orques !"

"Ah oui, ça c'est toi qui l'dis mon gars, mais si faut les Worans et les Orques sont des grands potes que mon collègue et moi on en saurait rien."

"T'sais c'que j'pense Tnatos ? On a qu'à le tuer, comme ça on prend aucun risque..." dit Ipnos en prenant Mercurio par derrière, sortant son poignard de son étui et en lui mettant sa lame devant la gorge.

"Et on aurait qu'à dire qu'il bossait pour les Orques... Y a p'tet même une p'tite promotion à gagner là-d'dans. C't'une bonne idée tu trouves pas ?"

Et alors que les deux gardes s'imaginaient déjà fort de leur fait d'arme, la relève arriva et découvrit avec étonnement la scène.

"Qu'est-ce qu'il se passe ici ?"

"On vient d'arrêter cet espion des Orques qui voulait rentrer dans Bouhen !"

Les gardes de la relève le scrutent un instant et l'un d'eux finit par demander à Mercurio, encore sous la prise d'Ipnos, l'air méfiant :
"Tu travailles avec les Orques ?"

"Mais non enfin je suis..." Mercurio songea qu'expliquer son histoire serait trop long et trop complexe à raconter. Il se rapella donc que vers cette époque de l'année, un Prêtre de Rana était désigné pour veiller à l'état du sanctuaire de Bouhen, et que cela pourrait être une bonne raison. "Je suis Prêtre de Rana, je viens pour le nettoyage du sanctuaire !"

"Un Prêtre de Rana hum... Voyons voir ça... Alors je vais te poser une question à laquelle seul un érudit, et non pas un simple ami des Orques saurait répondre... Quel est le véritable nom de notre sanctuaire ?"

Mercurio n'eut même pas à réfléchir, il connaissait très bien le lieu et le nom de la moindre parcelle appartenant au clergé Ranaïque des quatre coins du monde.
"Le Ran-Hadash Quart ; la pierre solitaire de Rana en ancien Kendrân."

"Ok, lâche-le c'est bien un Prêtre de Rana. Et maintenant partez espèces d'idiots" Ipnos obéit à contrecœur, suivi de Tnatos, et le garde de la relève reprit : "Excusez ses deux-là pour leur bêtise très cher Prêtre, ces deux abrutis accumulent les bavures. Mais où est donc votre aube ?"

"Je... Je ne voyage jamais avec, ce n'est pas très pratique lorsque... l'on veut s'arrêter marcher un moment dans la forêt."

"Oh je comprend, en effet je me suis toujours demandé comment vous ne vous preniez jamais les pieds là-dedans."

"Simple question de pratique. Maintenant est-ce que je peux... ?"

"Oh oui bien sûr, je vous laisse à votre tâche Prêtre. Mais, si je peux me permettre, je serais vous, je ferais profil bas ici à Bouhen, les batardés ne sont pas très bien vus par ici..."

Une fois rentré dans la ville, Mercurio fut choqué par l'odeur nauséabonde qui y régnait. Même les rues principales étaient pleines d'immondices et sentaient l'urine, la pourriture et l'infection la plus totale. Dans la moindre ruelle on pouvait deviner un coupe-gorge. Le pire fut lorsqu'il arriva à la place principale.
Une nouvelle odeur, encore plus immonde, régnait sur la place : celle de la mort. Des pendus de toutes races gisaient tout autour de la place, attachés à des poutres. Des Oques, des Gobelins mais aussi des Lykiors, des Worans et des Elfes étaient reconnaissables parmi les jugés coupables. Des mouches et autres asticots avaient trouvé refuge dans les chairs pâles et verdâtres des cadavres qui pendaient ici comme des jambons abandonnés après un été trop humide. Les corbeaux aussi se régalaient de ce festin, et les rats au-dessous se battaient pour le moindre morceau de chair pourri qui tombait au sol dans un état frénétique. On pouvait même deviner au-delà des orbites vides et des peaux desséchés les os blancs des différentes victime.
Et pour toute explication, une simple écriteau près du gibet sur laquelle on pouvait déchiffrer difficilement. [Ici sont pendus les ennemis de l'empire Kendrân. Puisse-t'il servir d'exemple à leur congénères.] Il ne faisait nul doute que tout ceux qui étaient pendus là n'étaient pas forcément des ennemis de l'empire, mais cela avait au moins le mérite d'avertir Mercurio qu'il valait mieux passer inaperçu lorsque l'on était pas un humain dans le coin.

Ses visions le firent renoncer à toute idée d'explorer la ville, à part peut-être ne serait-ce que d'aller voir par pure curiosité le Sanctuaire de Rana. Mais ce serait pour plus tard, la nuit tombait et il lui fallait maintenant manger, boire et dormir.

Il vit au loin la pancarte d'une taverne, et décida sans plus hésitations qu'il s'agirait de son lieu de repos pour la nuit.


Les Chaleurs du Chat Enroué [:attention:] - Contenu Sexuel - [:attention:]

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Mer 4 Nov 2009 23:38 
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Le Roc Humain

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Et alors qu'ils courraient au plus vite pour échapper aux gardes arrivant en masse, Mercurio, qui étaient alors plus préoccupé par le fait de sortir de Bouhen en vie qu'autre chose, entendit à peine la supplique de son inattendu sauveur :

"Ecoute moi bien, une fois dehors tu m’expliquera pourquoi tu as été arrêté."

Auquel il répondit simplement, dans le feu de l'action :

"Oui tout ce que tu voudra mais là je..." Mercurio s'arrêta net de courir et de parler, alors que tout deux se trouvaient à à peine quelques mètres de la porte de la ville. Elles étaient fermés et solidement gardé par une lignée de six gardes guettant au loin l'arrivée des fugitifs.

(Par Rana ! Ils ont fermé la seule issue de la ville !)

Ils n'eurent même pas le temps de réagir ou de se cacher qu'un garde zélé les avaient vu et hurla aux autres leur arrivée :

"Fugitifs à douze heures ! Choppons-les les gars !"

Mercurio se sentait complètement pris au piège, imaginant mal un autre moyen de s'en sortir que de passer ces fameuses portes. Il ne savait absolument pas quoi faire, et se tourna vers son nouveau barbare de compagnon avant de lui lancer :

"Ça va de mal en pis. Qu'est-ce qu'on fait ?"


L'hurlement du Démon

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Playlist de Mercurio

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Dernière édition par Mercurio le Ven 6 Nov 2009 01:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Jeu 5 Nov 2009 17:13 
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Mercurio commence à répondre à Michel mais il s’arrête net. Le barbare peut voir comme le Woran que les portes de la ville sont fermées et gardé par six gardes. L’un d’entre eux repère les deux « fugitifs » et il hurle :

"Fugitifs à douze heures ! Choppons-les les gars !"

Mercurio semble perdu, il ne sait pas où aller. Michel secoue la tête de dépit, rien n’est impossible quand on le souhaite au plus profond de soi. Le Woran regarde le barbare et dit :

"Ça va de mal en pis. Qu'est-ce qu'on fait ?"

Michel tend son bras pour faire reculer le Woran puis il dégaine son épée. Il s’avance vers les 6 soldats tout en poussant un hurlement de rage. Les soldats se regardent surpris de voir un homme avancer seul. En effet se serait de la folie en temps normal mais Michel est loin d’être un novice dans la matière voilà des années qu’il est barbare. L’air autour de lui devient de plus en plus pesant, une fois à deux pas des gardes, il lève son arme et l’abat sur le sol. Celui-ci explose littéralement faisant voler les soldats.

« Bon, ouvrons la porte et allons nous en. »

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Ven 6 Nov 2009 01:18 
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De Charybde en Scylla

L'hurlement du Démon


Le barbare n'eût quant à lui pas la faiblesse de l'hésitation de Mercurio, et il répondit à sa question par un acte à la hauteur de sa puissance ; il repoussa du bras l'Humoran surpris qui le voyait se ruer dans un hurlement féroce seul face aux six gardes sans une once d'hésitation, sa grande épée dégainée entre ses mains. Les gardes tantôt certain de leur victoire se retrouvait alors comme face à un démon surgit de dieu sait quel enfer. Et alors qu'il se trouva à portée de leurs lances, il eût un geste d'une puissance extraordinaire, faisant frapper dans un grand élan sa lame sur le sol. Son coup lâcha une force telle que même Mercurio, aussi loin se trouvait-il, sentit sous ses pattes et dans les airs une vibration qui l'aurait presque fait perdre l'équilibre. Les gardes, alors en première ligne, eurent quant à eux fait la douloureuse expérience d'un sol comme explosant sous leurs pieds, les faisant littéralement voler dans les airs. Ils retombèrent tel des fientes d'oiseaux sur le sol, et ceux qui n'étaient pas pour autant évanouis sous le coup étaient soit encore en train de se demander ce qu'il avait bien pu se passer, soit préféraient ne pas risquer inutilement leur vie et partir la queue entre les jambes.

Mercurio, témoin à quelques mètres de la scène, était figé devant un tel tour de force. Restant pendant quelques secondes la bouche bée devant le spectacle, Michel eût en une phrase vite fait de le rappeler sur Terre :

"Bon, ouvrons la porte et allons-nous en."

Mercurio, encore ébahi de ce fait, rattrapa le barbare sans pouvoir s'empêcher de regarder les dégâts que celui-ci avait occasionné. Il n'était pas encore arrivé que Michel défonça d'un coup de pied vif l'épaisse porte de bois et lui fit signe de le suivre.

L'Humoran le suivit en courant avec un certain automatisme, mais il commençait à se demander franchement ce que le guerrier marqué d'une flamme noire pouvait être.

(Un tel personnage, ça ne se rencontre pas à chaque coin de rue !) se disait Mercurio d'un air à la fois satisfait d'en avoir réchapper et tout à la curiosité de se retrouver en compagnie d'un aussi piquant personnage.

Mercurio sortit de ses esprits puis s'adressa à son singulier sauveur :
"Très impressionnant le coup des gardes ! Ecoutez, je ne vous remercierez jamais pour m'avoir fait échapper de cet enfer... Aussi je vous dois certainement quelques explications... J'étais venu sur Bouhen en quête d'un instructeur qui m'apprendrait l'art du combat... Et alors que j'étais sur le marché, j'ai surpris une certaine discussion entre un marchand et un homme à l'air aventurier. Il se vantait d'une connaissance certaine en tout type d'arme et ai donc immédiatement penser qu'il serait le maître idéal. Mais il y eût hélas un certain quiproquo... Il avait cru que je l'espionnais... Et à la vue de la tolérance du peuple de Bouhen, il ne m'en aurait fallu pas plus pour me retrouver à manger les pissenlits par la racine... Enfin bref, que puis-je faire pour vous remercier ?"

Le Bâton du Pèlerin

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Sam 22 Mai 2010 19:49 
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Le marché de Bouhen

J’ai continué de marcher dans la ville jusqu’à ce que je tombe sur les portes de la ville. Je me trouve dans la partie Nord-est de la ville d’après l’orientation du soleil. Je suis d’abord impressionnée par la hauteur des grandes portes en bois qui permettent l’entrée et la sortie des marchandises. Ces portes s’encastrent magnifiquement dans le reste de la structure des murs cyclopéens de la ville. Cette architecture est absolument fabuleuse à regarder, je reste impressionnée devant la grandeur des murs. Mes yeux continuent de parcourir cette porte et je remarque enfin une plus petite porte qui permet de laisser passer les voyageurs et les habitants.

En continuant mon inspection, je constate la présence d’une petite dizaine de garde qui surveille – sans vraiment surveiller – les portes de la ville. Le meilleur moyen pour moi d’avoir un itinéraire pour rejoindre la côte est de demander le route à ces officiers. Je m’avance donc vers eux.

Arrivée à leur hauteur, ces hommes me regardent tous avec stupéfaction. Je ne sais pas ce que je dois comprendre à leur comportement. Ils sont armés de la même manière, une épée longue, un bouclier qui pend dans leurs dos, une cotte de maille, un haubert et des chausses. Cet équipement est suffisant pour des militaires chargés de la surveillance des portes d’une ville. Je me dirige vers la petite troupe.

- « Excusez-moi messieurs, est-ce que vous pourriez m’indiquer le meilleur chemin pour rejoindre la côte ? »

J’ai réussi à distinguer un homme qui était plus gradé que les autres. C’est lui qui se tourne vers moi pour me répondre. Il doit être le responsable de la petite troupe.

- « Encore un elfe, décidemment c’est le temps de faire un pèlerinage ? »

- « Vous venez de dire que vous avez rencontré d’autres elfes récemment ? »

- « Oui m’dame, un elfe qui vous ressemblait un peu est passé ici il y a deux jours de cela. Il était suivi d’une bande de Shaakts pas commode du tout. Ils nous ont demandé la direction pour la ville de Kendra Kâr. On avait trop peur de se faire étriper par ses géants, on leur a donné les infos qu’ils voulaient et ils sont partis. »

- « Kendra Kâr ? Pouvez-vous m’en indiquer la direction, s’il-vous-plaît ? »

Le chef de la petite troupe me regarde bizarrement. Il veut certainement comprendre pourquoi je suis à la poursuite de ces elfes-là.

- « Puis-je savoir pourquoi vous leur courez après ? »

Bingo, j’avais raison. Alors maintenant, est-ce que je lui dis la vérité ou est-ce que je luis sors un bon mensonge. Le mensonge n’étant pas dans ma nature, je me risque à lui dire la vérité.

- « L’elfe qui me ressemble est mon frère. Il a tué mes parents et mon fiancé. Je lui cours après, comme vous dites, afin de me venger. »

- « Les autres elfes ont fait le coup avec lui ? »

- « Probablement, je n’ai pas tout vu. Alors, est-ce que vous voulez bien m’indiquer la direction de la côte et la direction de Kendra Kâr ? »

Le chef de la petite troupe regarde le reste de ses compagnons. Ils se mettent à discuter entre eux, je n’entends pas ce qu’ils se disent. D’ailleurs, je serais curieuse de savoir de quoi ils parlent. Au bout d’un certain temps, le plus haut gradé se retourne vers moi. Apparemment, ils ont fait leur choix.

- « Le chemin le plus rapide pour attendre la côte de Bouhen est de suivre les remparts. Vous tomberez directement sur les nombreuses criques qui bordent la côte. Pour ce qui est de Kendra Kâr, en sortant de la ville vous verrez une route pavée. Vous n’avez qu’à la suivre pendant des centaines de kilomètres et vous arriverez à Kendra Kâr. Faites simplement attention à vous sur la route, il y a pas mal de voleurs et autres créatures qui rodent dans les parages. »

- « Merci beaucoup pour ces indications. Bonne fin de journée. »

Je n’ai pas attendu l’argent de mon reste et j’ai passé les portes. De l’autre côté, on voit se dessiner les formes d’une dense forêt. La route pour Kendra Kâr passe par cette forêt. Pour le reste, j’aurais le temps de découvrir la route demain. Je suis les indications des gardes et je longe les murs de la ville en direction de la côte.


=> La côte aux alentours de Bouhen

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 10:12 
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Daio me conseilla de ne point me soucier des mots prononcés par la vielle dame. J'eus confiance en ses paroles, bien que pendant le reste du voyage, il sembla nerveux et préoccupé. Cette inquiétude se lisait si peu dans ses attitudes et son visage, que je ne savais pas si je me faisais des idées, ou si il cachait très bien ses émotions.

Les route pavées que nous empruntions s'élargirent lentement, et enfin les merveilleux remparts se dressèrent devant moi. Je me rendrai plus tard compte que Bouhen était en de nombreux points similaire à Kendra-Kâr, je n'en savais point à ce moment là, et j'étais profondément fière et euphorique face à cette nouvelle ville qui s'ouvrait devant moi.

Les remparts de pierre serpentaient autour de la ville, des humains affluaient de toute part. Chariots, caravanes, piétons, guerriers, marchands, traversaient les portes gardées. Le crépuscule se dessinait, et accompagnait le sommeil du soleil en dessinant une palette de couleur sublimes dans le ciel. Les nuages s'étiraient, roses et oranges, sur un ciel bleu intense, qui frôlait le rouge à l'horizon. Le soleil colorait les cumulus de feu, et leur donnait une rondeur et un relief surréalistes.

Je remerciai par une brève pensée Yuia et Rana, pour le cadeau qu'elles m'offraient. Mon culte pour la déesse du vent était certain, il passait par mon arc, et mes flèches qui transperçaient l'air. En revanche, seule ma foie témoignait de mon culte pour la Dame de Glace.

Lorsque nous eûmes franchit la majestueuse porte de Bouhen, portés par le digne pas de Xéolian. Je regardai tout autour de moi, ébahie.

Nous dirent adieu aux marchands, recevant notre paye pour cette escorte. Je demandai finalement à Daio :

«  Pourrai-je m'absenter un peu? J'aimerai aller voir quelque chose. Je pense que tu as aussi des choses à faire. Nous pourrions nous retrouver au coucher du soleil, dans une auberge, je n'en ai pas pour longtemps! »

<Aux milles arcanes>

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Jeu 18 Nov 2010 00:27 
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Le voleur ne ralentit la cadence qu’à la vue des grandes portes de la ville. Il se plaça sous l’auvent d’une boutique en évitant les sources de lumière formées par les torches qui éclairaient les ruelles pour observer la situation.
Une fine pluie s’était déclenchée durant le trajet et les miliciens de la porte s’étaient retranchés dans le poste de garde encastré dans les remparts. La porte de taille moindre qui laissait d’habitude entrer et sortir les voyageurs à pied était déjà refermée, selon la théorie judicieuse qu’une personne rentrant à une heure si tardive avait de bonne chance d’être un bandit. Il ne pouvait pas suivre la conversation des gardiens de la grande porte mais déduisit des éclats de rire sporadiques qui parvenaient jusqu’à lui qu’ils n’étaient pas en état d’alerte. (Il est bon de savoir que l’influence de Rowe a une limite.) La porte de taille moindre qui laissait d’habitude entrer et sortir les voyageurs à pied était déjà refermée, selon la théorie judicieuse qu’une personne rentrant à une heure si tardive avait de bonne chance d’être un bandit.
Il jeta un œil à la voûte céleste : La fermeture des portes de la ville n’était une affaire que de quelques dizaines de minutes tout au plus. Il pouvait toujours sauter du haut des remparts mais à supposer qu’il réussisse sans alerter les gardes des environs il y avait de fortes chances qu’il se blesse à la jambe, un handicap fatal lorsque les mercenaires le pisteraient. Rassemblant ce qui lui restait de volonté, Sharis rabattit sa capuche et se dirigea vers la porte la tête baissée en priant tous les dieux du panthéon mais s’arrêta brusquement à mi-chemin.
Son pire cauchemar s’était matérialisé devant lui en un ultime et infranchissable obstacle : Rowe lui-même se tenait face au portail et discutait avec les gardes sur un ton jovial. S’il n’avait pas été pris d’une telle panique à l’instant même, le varrockien aurait probablement blasphémé à l’encontre de tous les dieux qu’il connaissait.
Tiré de sa stupeur, Sharis changea de destination de la manière la plus naturelle possible et s’engagea dans la ruelle qui longeait le rempart nord-est, tandis qu’il tentait tant bien que mal d’empêcher son cœur de sortir de sa poitrine. Lorsqu’il fut enfin sûr d’être hors de vue du marchand, le voleur s’affala dans la boue naissante, le dos contre le rempart.

( Mon destin est donc de mourir dans cette maudite ville en tant que parfait inconnu… Je ferai mieux de me prendre la vie que de tomber entre les mains de Rowe.)

La pluie s’intensifiait : Il laissa retomber sa capuche sur ses épaules pour profiter une dernière fois de sa fraîcheur comme l’aurait fait un condamné à mort. Soudain, des grognements d’effort et le bruit d’un objet lourd tombant sur le sol attirèrent son attention et il chercha la cause du tapage. Un voyageur, probablement un marchand, était en train de charger une série de sacs de ce qui semblait être des grains sur son chariot et semblait éprouver quelques difficultés pour s’acquitter de sa tâche. Manifestement son intention était de quitter Bouhen avant la fermeture de sportes et de voyager de nuit. Le voleur y vit sa dernière chance ; Il adressa un discret remerciement à Yuimen et s’approcha de l’homme, qui eut un geste de recul en apercevant l'ombre à l'allure menaçante qui s'avançait vers lui.

" Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal, dit Sharis. A dire vrai c’est tout le contraire : Je vous propose de conclure une affaire.

" Une affaire ? Au milieu de la nuit ? Me prenez-vous pour un idiot ? Je ne suis pas le genre d’homme à suivre n’importe quel inconnu pour qu’il fasse une « affaire » de me trancher la gorge. Déguerpissez immédiatement ou j’appelle la garde ! "

Maintenant qu’il était plus près, Sharis pouvait distinguer clairement les traits du marchand : Elancé et bien bâti, le commerçant approchait de la quarantaine. Il avait un visage dur et portait un chapeau à plume grandiloquent qui lui masquait entièrement la chevelure ainsi que des habits de belle facture. (Il a l’air du type vénal, prêt à tout pour gagner un peu d’argent, se prit à penser Sharis, et cela faisait fort bien son affaire.

" Du calme… J’ai besoin de votre aide, lui répondit le voleur tout en l’aidant à monter les sacs pour prouver sa bonne volonté. Voyez-vous, je me suis fait certains ennemis assez… tenaces, et j’aimerai que vous m’aidiez à me sortir de la ville. Je ne demande qu’a passer avec vous dans le chariot lorsque vous franchirez les portes.

" Je n’ai aucune envie d’être mêlé à vos sordides histoires. Et si vous voulez passer le portail sans être vu par la garde, c’est que votre ennemi est le service d’ordre, ce qui fait de vous un criminel. Une raison suffisante pour vous… "

" Je vous donne tous mon or, le coupa Sharis en lui flanquant sa bourse sous le nez.
Il eut la satisfaction de voir que sa supposition était juste : Cet homme adorait, non, il vénérait l’argent. Son expression changea du tout au tout et Sharis sut qu’il avait gagné. Tandis que le voyageur s’emparait de sa bourse d’une main fébrile pour s’assurer de la véracité des dires de son interlocuteur, Sharis examina le chariot. Deux énormes bœufs ruminaient les restes de leur repas en fixant d’un œil vide leur observateur ; Ils étaient équipés d’un imposant système de harnais en bois et leur propriétaire avait installé une couverture sur chacun d’eux qui faisait le tour de leur abdomen pour les protéger du froid. Les sacs de grains entreposés à l’arrière étaient suffisamment nombreux pour constituer une cachette digne de ce nom.

" 50 yus, c’est le prix que vous donnez à votre vie, alors ? résonna la voix de l’homme derrière lui. Je sais que nous valons bien peu en cette triste existence, mais vous pourriez augmenter la somme.

" Je vous ai donné ma bourse en entier, acceptez-là ou rendez la moi et je disparaîtrais de votre vie ainsi que son précieux contenu, retourna sèchement le varrockien.

" Ne vous fâchez pas. Très bien, j’accepte votre offre, mais sachez que je nierai vous avoir fait monter dans le chariot si quoi que ce soit devait vous arriver. Faites une petite prière avant de partir, c’est peut-être votre dernière occasion. Vous ne voudriez pas être considéré comme un hérétique, là haut, n’est-ce pas ?"

------------------------

Lorsque le chariot réduisit suffisamment la distance entre lui et les gardes, Sharis put enfin entendre distinctement la conversation qu'ils avaient avec Rowe. Manifestement celui-ci les avait abordés sous prétexte de faire la conversation, avec comme but inavoué de réduire à néant toute tentative d'évasion par la porte. Il en était à décrire une incroyable bataille commerciale qui avait eu lieu à Kendra Kâr lorsque le véhicule du marchand s'immobilisa devant le groupe, en attente de de la permission de sortir Le garde le plus proche s’approcha du conducteur pour le faire partir au plus vite et retourner écouter le conteur lorsque Rowe apparut à ses côtés, un air profondément scandalisé peint sur ses traits. Sharis ne distinguait que des silhouettes depuis sa cachette.

" Hé, je connais ce gredin ! C’est un des marchands qui a tenté de s’approprier une de mes compagnies en contournant les lois commerciales ! Je suis surpris que tu sois encore libre à l’heure qu’il est. Vous allez le laisser partir aussi facilement ? "

" Je ne t’ai jamais croisé de ma vie, mais je connais ta réputation, Rowe, lui répondit le marchand en le fixant d’un air dur. S’il y en a un qui doit se retrouver derrière les barreaux, ce n’est nul autre que toi et ta bande de détrousseurs. Pourquoi tenterais-tu de m’empêcher de sortir ? Je n’ai pas d’antécédents avec toi.

" Ha ! Ne nie pas. Et tu ne sortiras pas d’ici, crois-moi !"

" Je suis sûr que tu ne connais même pas mon nom. Et je commence à trouver ton insistance à me bloquer à Bouhen étrange. Y aurait-il une autre justification pour cet acte déraisonné ? "

" Allons allons, du calme, messieurs, répondit le capitaine de la garde sur un ton hésitant. " Nous vous apprécions, Rowe, mais il n’y a pas de preuve de ce que vous avancez. Laissez passer le marchand. "

" Accordez-moi une seule faveur, capitaine : Laissez-moi fouiller sa cargaison. Je suis sûr qu’il traficote avec les basses engeances de ce continent, et que son commerce n’est qu’une façade. Quelques coups d’épée bien placés dans ses marchandises devraient nous révéler le vrai contenu de ces sacs. "

" C'est proprement scandaleux, mais si ça peut satisfaire votre curiosité malsaine et me laisser partir, alors qu'il en soit ainsi. Je n'ai rien à cacher. " dit le voyageur, mais il évita de croiser le regard de ses interlocuteurs.

" Bon, très bien, puisqu’il accepte. Hé les gars, on a une occasion d’utiliser nos épées !"

Les gardes se rassemblèrent autour du chariot, passablement excités par cette activité un peu étrange. Ils dégainèrent leurs armes et tout ce qui se trouvait à l’arrière se retrouva percé à de multiples reprises.

-----------------------------

Le marchand voyageur continua sa route sur quelques centaines de mètres jusqu’à ce qu’il soit suffisamment éloigné des lumineux remparts de Bouhen, fit arrêter ses bœufs et mit pied à terre. Il se plaça devant le bovin de gauche et aida Sharis à s’extraire da la couverture. Coincé contre le ventre de l’animal à l’intérieur de la couverture, il n’avait pu réprimer un frisson lorsqu’il avait entendu la voix de Rowe et craignit d’avoir signalé sa position par ce mouvement. Un passage pendant la journée aurait probablement dévoilé l'artifice. Heureusement, le chariot était finalement sorti de la ville sans que celui-ci ne pense à vérifier les bêtes de trait.

" Votre offre remboursera à peine les sacs crevés et le grain échappé sur la route, fulmina son sauveur. " Je savais bien que vous n’étiez qu’un voleur malhonnête."

" Vous seriez de toute façon passé par cette épreuve même si je ne m'étais pas caché dans ce chariot ; Rowe n’aurait laissé passer rien ni personne sans vérifier au préalable si je ne tentais pas une sortie, et il est prêt à n’importe quel mensonge pour cela, même à attaquer la réputation d'un inconnu. "

" J’ai remarqué, merci. Maintenant disparaissez : Je ne veux plus jamais avoir affaire à vous dans ma vie. Croyez-moi, vous êtes un porte-malheur ambulant. "

Le marchand embarqua prestement sur son véhicule et reprit sa route. Sharis n’avait même pas eu le temps de lui demander de voyager avec lui mais il doutait que le marchand aurait accepté de le garder plus longtemps à ses côtés. Il se retourna vers la ville qu’il avait mit tant de zèle à fuir. Illuminée de toute part, elle offrait une vue fascinante, attirante et presque bienveillante ; Pourtant la pauvreté et la fourberie y régnaient en maître.
(A l’image de ses habitants. A l’image de Talith. A l’image de l’humanité, j’en suis sûr. A partir de maintenant, je n’accorderai ma confiance à aucune personne de ce monde, fut-il la réincarnation de Yuimen lui-même.)
Reprendre la route, maintenant, sans même savoir où il voulait aller. Repartir trouver une certaine tranquillité, jusqu’à ce qu’un jour une autre personne le reconnaisse, jusqu’à ce qu’il fuie de nouveau, et finalement jusqu’à la mort de l’un d’entre eux, lui ou Rowe. Telles étaient ses perspectives à l’instant, et il était résigné à s’accrocher à la vie comme n’importe quel autre mortel de ce bas-monde.
Sharis se retourna et entama sa route dans l’obscurité, sous une pluie battante.

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Ven 17 Déc 2010 10:13 
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La classe des grands équidés



< Les cotes de Bouhen

Après moult efforts pour parvenir à escalader la falaise dans l'autre sens, je rejoignis enfin la route pavée qui menait aux portes Nord de Bouhen. A cette heure, il y avait de l'agitation, nombre de voyageurs et autres commerçants parcouraient le chemin vers Bouhen. De là où j'étais, je ne pouvais apercevoir qu'une toute petite partie du haut des remparts de la ville.

"Pff c'est encore loin !" me dis-je. "Vais pas me fatiguer à marcher jusqu'à la-bas. Faut qu'je trouve un moyen de locomotion ..."

A ce moment précis, et comme par magie, une carriole passa devant moi. Elle était conduite par deux nains pas très sobres, et pour cause, la carriole était surchargée de tonneaux emplis de bière que les deux compères semblaient déguster pendant leur voyage. Deux énormes chevaux, tiraient avec peine le tout, et derrière, traînait un petit poney attaché à la charrette par une corde. Je saisis ma chance, et sprintant jusqu'au petit poney, je m’accrochai à ses poils de queue dans un saut élégant.

Tandis que, suspendu aux poils équidés comme à une liane, je me balançais au rythme des cahots du chariot, le poney hennit de surprise. J'entendis l'un des nains se retourner et lancer :

"Qu'est ce que t'as Beau-nez ?". A cette question inutile, le poney répondit en hennissant de plus belle.

"Boup ! Tu délires !" rétorqua le nain.

Puis il se retourna et se mit à rire avec son compagnon de route, faisant s'entrechoquer les chopes qu'ils avaient en main puis avalant leur contenu. J'entrepris d'escalader les poils qui me servaient de corde, m'aidant de la force de mes bras et enroulant la queue entre mes jambes. Après un petit moment, je parvins enfin en haut, mais fus soudain pris à la gorge par une odeur insoutenable, qui ressemblait étrangement à celle du purin que le vieux Thülu mettait sur ses légumes pour les faire pousser.

(Mais ... Mais, il me pète dessus !) m'indignai-je.

La puissance de la flatulence équestre avait faillit faire tomber mon bonnet que je rattrapai de justesse.

(Tu vas le regretter, Beau-nez de poney ! Faire tomber mon bonnet avec tes pets !)

Et sur ces rimes, je m'élevai d'un saut pour atterrir sur sa croupe. Je m'aplatis alors sur le dos de l'animal, et rampai tant bien que mal le long de sa colonne vertébrale, m'accrochant aux poils de la bête pour ne pas en tomber. Arrivé sur sa tête, je glissai le long de son museau, lui offrant quelques claques au passage, puis sautai pour m'accrocher à la corde. Doté de toute mon élégance acrobatique, je me hissai donc jusqu'à la charrette et posa enfin les pieds sur son sol boisé.

Autour de moi, de hauts fûts s'élevaient. Ils étaient solidement accrochés à la carriole et ne bougeaient pas d'un poil, malgré les cahots de la route mal pavée. Je regardai froidement Beau-nez en face de moi. Son regard vide ne réfléchissait rien d'autre que de la stupidité, et la longue crinière qui s'étalait autour de ses oreilles lui donnait un air endormi.

D'un sourire mesquin, je sortis ma baguette, et me concentrant, je fis apparaître au-dessus de sa tête un petite sphère d'eau puis l’abattit sur son sale museau, éclaboussant ses yeux déjà humides. Je ne pus malheureusement pas apprécier la réaction de l'animal, car je fus à ce moment là happé vers l'arrière, entre deux tonneaux, par une force inconnue.

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Sam 18 Déc 2010 10:15 
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Bab Morley ou la douche naine



Alors que je pestais mentalement contre celui, ou celle, qui m'avait empêché d'apprécier le résultat de ma farce, je pus apercevoir son visage. Je me demanda d'abord si c'était un lutin. Il avait la taille d'un lutin, les oreilles d'un lutin, la physionomie d'un lutin, mais si c'était un lutin, alors c'était un lutin pas comme les autres.

Par exemple, il n'avait ni bottes, ni bonnet, et ses cheveux semblaient ne pas avoir été lavés depuis des années. Ils s’emmêlaient en de longues tresses qui tombaient sur ses épaules tandis que le reste des ses cheveux étaient retenus sur sa tête à l'aide d'un bandeau de lin. Son visage était fin, mais une barbiche entourait son menton et le rendait beaucoup plus vieux qu'il ne l'était. Sa peau était brune foncée et il était simplement habillé d'une longue chemise sans manches et d'un large pantalon de lin. A ses pieds, se trouvaient des mocassins qui semblaient confortables, mais peu utiles pour marcher. Il portait également un gros baluchon à son côté qui émettait des bruits de verre s'entrechoquant lorsqu'il bougeait.

Intrigué, je lui demandai donc : "Qui êtes-vous ?"

"Appelle-moi Bab ! Bab Morley ! Ex-lutin des campagnes et alchimiste."

"Ex-lutin des campagnes ?"

"Oui c'est ce que j'étais avant, mais ce n'est pas le moment d'en parler. J'ai du travail, moi, et tu as failli tout faire foirer !" dit-il en baissant la voix et en jetant un oeil inquiet vers les deux nains qui chantaient maintenant dans leur langue maternelle.

"Tu travailles ici ? Dans une charrette de bière ?" répondis-je en murmurant, étonné.

"Oui, je dois prélever un échantillon. Cette bière vient directement de Mertar, et seuls les nains savent la brasser. Je dois en prendre un peu pour l'étudier et essayer de la recréer. Et peut-être l'améliorer ... Et toi, t'as failli me griller ! Les nains ne seraient pas très heureux de trouver un lutin en train de bidouiller avec leurs fûts ..."

"Pourquoi tu ne vas pas tout simplement en acheter ? Na !"

Il soupira.

"Tout d'abord, cette bière coûte bien trop cher, et ils n'en vendent pas à n'importe qui, je te dis qu'elle est UNIQUE ! Et pis, ça serait beaucoup moins drôle ..." répondit-il avec un petit sourire.

Puis, sur ces paroles, il sortit une fiole de son sac, et s'approcha de l'un des tonneaux. Je l'observai attentivement. Je ne savais pourquoi, mais cet étrange personnage m'attirait d'une certaine façon. Il n'était pas très drôle, pour un lutin, mais il m'intriguait. A l'aide d'un petit couteau qu'il avait sortit de sa poche, il entreprit d'enlever le bouchon en liège qui retenait le liquide à l'intérieur. Après quelques efforts, il réussit enfin à le faire sauter, et un flot d'alcool brun se déversa par le trou creusé dans le bois.

Il positionna sa fiole sous le jet, puis quand elle fut bien pleine, la reboucha et, attrapant le gros bouchon de liège, tenta de refermer le trou du tonneau. Seulement, la pression du jet de bière était bien supérieure à la force du petit lutin, et malgré ses efforts, il ne parvint pas à refermer le trou, éclaboussant le sol et lui-même de bière brune. Je le regardais faire, hilare, sans même penser à lui venir en aide.

"Mais viens m'aider, espèce de timbré ! On va s'faire choper !"

Reprenant un tant soit peu mon sérieux, j'allai pousser avec lui le bouchon. L'alcool nous coulait dessus, et je retins ma respiration pour ne pas boire la chope (de bière) ... Nous parvînmes finalement à boucher le trou et le flot s'arrêta. Le sol était jonché de liquide brunâtre et collait sous nos pieds. Nous même étions recouverts de bière collante et puante. Puante !? Je me reniflai immédiatement les aisselles ainsi que ma veste, ça sentait le houblon ! J'allais sentir la bière toute la journée !

"Sale coléoptère hurluberlu ! Na ! A cause de toi, j'vais sentir la bière ! Na ! Tu mériterais que je te colle dans une des narines de Beau-nez ! Na !" lançai-je non sans continuer de me renifler.

"Calme-toi ! Tu pourras venir te laver chez moi, je t'invite comme tu m'as aidé."

Je me renfrognai et répondis, après avoir hoché la tête : "Je déteste puer ! Na ! Au fait, moi c'est Psylo ..."

Soudain, la charrette sembla ralentir. Bab me fit signe de la main et nous nous faufilâmes entre les fûts pour déboucher juste derrière les deux nains.

"On arrive !" me chuchota mon nouveau compagnon de route.

Je levai les yeux puis les ouvris tout ronds, un sourire se dessina sur mon visage. Devant nous s'élevaient les immenses remparts de Bouhen, illuminés par les rayons du soleil qui se reflétaient sur la surface en pierre. Ils étaient hauts, tellement hauts d'un point de vue lutin. Je n'avais jamais vu de construction aussi importante et je fus soudain pris d'une envie irrémédiable d'y grimper pour y observer les alentours. Mais la carriole avançait déjà sur le pont-levis et s'arrêta au niveau des deux soldats qui gardaient l'entrée.

Les hommes et les nains échangèrent quelques mots puis le véhicule repartit de plus belle, passant l'immense porte encastrée dans la muraille. Bab me tira par l'épaule.

"C'est ici qu'on descend. Viens !"

Nous fîmes marche arrière pour atteindre l'autre côté de la carriole, slalomant entre les tonneaux de bière. L'alchimiste sauta sans peine sur le sol pavé et je fis de même, après avoir montré toute ma langue à Beau-nez qui suivait toujours, bien que un peu plus mouillé que la dernière fois.

> Les rues de Bouhen

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Dim 26 Déc 2010 02:12 
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« Me voilà ainsi donc arrivé à Bouhen ... »

Après plusieurs jours de marche dans ce bois ténébreux qui avait beaucoup plu à Glorak, le voilà bientôt aux pieds des remparts qui font la fierté de Bouhen. Il put apercevoir au loin, à la chiche lumière du clair de lune, quelques gardes qui tentaient tant bien que mal de rester éveillé pour surveiller toutes entrées ou sorties de la cité. Glorak se mit à caresser la garde de sa dague car il devait l'avouer, il n'aimait pas être en contact avec d'autres personnes. Plus il se rapprochait du poste de garde et des remparts, plus il jouait nerveusement avec sa dague jusqu'à qu'un des gardes l'interpelle :

« Halte p'tit gars ! Où tu vas comme ça ? »

Agacé par la question du garde, il lui dit : « Pfff ... Ca se voit pas que je veux rentrer dans la cité pour me trouver un endroit où j’pourrais pioncer en paix ? »

« Eh me parle pas comme ça p’tit gars. J'me doute que tu as envie de rentrer dans la cité pour trouver une auberge où dormir mais c'est mon boulot d’arrêter tous les voyageurs qui entrent et sortent. », rétorqua le garde.

Glorak se passa une main dans les cheveux, comme à son habitude, pour essayer de trouver un moyen rapide de partir sans trop adresser la parole au garde et d'entrer dans la cité.

« Bah c'est bien beau mais maintenant laissez-moi passer vu que vous savez ce que je veux faire dans la cité s'il vous plaît. »

« Eh bien, tout à l’air en ordre. Tu peux passer mais fais gaffe !»

Le garde se retourna et cria à un de ses compères : « C’est bon, laissez-le passer. »

L’elfe repartit comme il était arrivé et il commença à s’enfoncer dans les rues de Bouhen.

« Faire gaffe, faire gaffe … j’me demande pourquoi je les ai pas tous tuer ... »

Glorak eut un sourire de sadique en imaginant ce qu’il aurait pu leur faire subir. Plusieurs passants firent un détour en voyant arrivé Glorak qui parlait seul, mais dans un sens cela l'arrangeait. Et perdu dans ses pensées , il continua à avancer dans les rues, en quête d’un endroit où dormir.

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A quoi sert la raison dans un monde où tout n'est que peur, haine et vengeance ?



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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 16:20 
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« Lorsque vous pensez être suivie, vous pouvez toujours le confirmer en chevauchant comme une sous-douée. Dirigez-vous vers les buissons à épines pour le plus grand plaisir de vos jambes et de votre cheval, tentez de faire avancer un cheval dans une rivière dans le sens inverse du courant d'eau, avancez au galop vers des arbres à branches basses... Si vous sentez toujours une présence derrière vous c'est qu'on en veut probablement à votre vie. »

Mircalla serrait de plus en plus les côtes de la jeune cavalière, quant bien même elle manquait affreusement d'expérience à cheval, elle avançait du mieux possible pour atteindre la ville. La forêt était dense, la nuit noire et les arbres empêchaient la lune d'éclairer suffisamment le chemin. La vision de Silmeria la nuit était bonne, mais on ne pouvait pas en dire autant de Calpurnia qui ruait parfois et cessait d'avancer jusqu'à ce, qu'à l'aide de caresses sur le flanc, Silmeria l'eut suffisamment calmée pour qu'elle daigne avancer de nouveau.

(Silmeria... Calpurnia est morte de fatigue, vous êtes quand même deux à la monter depuis des heures.)
(J'ai un sentiment atroce... Il faut rejoindre la ville la plus proche.)
(Il est vrai que ces bruits sont très inquiétants... Bouhen n'est plus très loin tu sais, encore quelques minutes.)

En effet, les jeunes femmes étaient suivies par une ombre massive qui agitait des torches la nuit, un bruit de pas brutal, des reflets parfois lorsque la lune étalait sa lumière sur un métal. Ce n'était pas des humains... Le bruit indiquait autre chose, ça ressemblait affreusement à des créatures. Rien d'humain ou même Elfique. Mircalla quant à elle, se retournait sans cesse pour murmurer ce qu'elle entrevoyait derrière les fourrages et les buissons.

« Je n'arrive pas à distinguer ce que c'est. Mais quoique ça puisse être, ça perd du terrain. »
« On arrive ! Je vois la ville et les remparts. »

La distance pour atteindre les murailles épaisses n'avait rien d'engageant. Tout se trouvait à découvert. Cependant, quelque chose intriguait la jeune femme. La dernière fois qu'elle était passée par là, il y avait de nombreuses patrouilles qui surveillaient le bas des murs à l'aide de torches. Le relais était autrefois éclairé, maintenant il se trouvait vide, aucune monture visible, aucune lumière... La herse était fermée, de nombreuses fumées se dégageaient des remparts et les meurtrières étaient illuminées.

« Heu... »
« Ça sent pas bon. »
« Avançons, vite ! »

Arrivant à la herse, un soldat du haut de la muraille demanda à ce que nous quittions le zone au plus vite. Les éclaireurs annonçaient un raid d'orques sur la ville. A ces mots, Mircalla détourna rapidement le regard. La forêt venait de s'illuminer...

On y trouvait de nombreuses torches, des bruits rauques et un tambour qui battait.

« Laissez-nous entrer ! Il est trop tard pour que nous puissions partir ! »
« Si vous entrez ! Il se pourrait bien que vous ne voyez jamais le jour se lever ! »

Le grincement de la herse faisait trembler les murs, elle se levait péniblement jusqu'à dégager une ouverture, une porte. Un homme en armure ouvrait alors le panneau de bois et d'un geste vif de la main, força les étrangères à entrer dans la ville. Des archers venaient se mettre en place immédiatement pour couvrir la porte pendant que la herse retombait lourdement. Le sol tremblait.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Dim 23 Jan 2011 19:57 
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Rp à caractère violent ! [:attention:]


L'apocalypse orque (Partie III)




< Les rues de Bouhen

Sur le chemin, le milicien et moi avions échangé quelques banalités, notamment nos noms. Ainsi, j'appris que ce jeune homme s'appelait Edoe et qu'il venait tout juste de s'enrôler dans la milice. Ce pauvre humain n'avait connu qu'une mission diplomatique depuis qu'il était engagé, et maintenant il était là, à défendre sa ville contre une armée d'orque ! Je sentais que ma présence sur son épaule le rassurait quelque peu, tout comme la sienne me rassurait également. Il faut dire que j'étais loin d'avoir beaucoup plus d'expérience que lui !

A mesure que nous nous approchions de l'entrée de la ville, la concentration en garde augmentait. Quelques archers étaient postés sur les toits et devant nous, sur les remparts au-dessus de la grande porte, semblaient s'agglutiner tous les hommes de la ville capables de se battre. Juste derrière la herse qui nous séparait de l'armée ennemie, une troupe de lanciers étaient prêts à accueillir les sujets d'Oaxaca comme il se devait. Le milicien nous hissa jusqu'aux remparts. Un archer était posté tous les deux mètres, un sac de flèches à ses pieds, arc en main et carquois plein. Partout, des miliciens s'affairaient, prêts à repousser les attaques des orques, la mine décidée et concentrée.

Je demandai à Edoe de s'arrêter pour observer notre ennemi. La forêt en face des murailles étaient illuminée de milles feux. De ci, de là, on pouvait apercevoir des lumières dansantes à travers les feuillages. C'était à la fois beau et terrifiant. Le musique des tambours se faisait de plus en plus forte, et on pouvait entendre le son de plusieurs centaines de semelles orques fouler le sol au rythme des vibrations. Du côté Bouhanais, il n'y avait presque aucun son. Les visages étaient fermés et tous les habitants qui ne combattaient pas étaient maintenant enfermés à double-tour chez eux.

"Mais combien sont-ils ?" dis-je époustoufflé.

"Un peu moins de quatre-cent d'après ce que les éclaireurs ont dit." répondit un vieil archer qui se tenait à côté de nous.

Je hochai la tête en signe d'approbation. Puis descendis de l'épaule d'Edoe. La vision d'horreur que représentait cette armée du mal m'avait effrayé, et je ne pouvais effacer de ma mémoire l'image de ces centaines de lumières virevoltantes qui symbolisaient autant d'orques assoiffés de sang. Je n'avais aucune idée de comment se passait un siège de ce type, mais je savais que je pourrais mettre me talents au service des hommes. En tout cas, je préférais faire n'importe-quoi d'autre que de regarder cette armée noire s'approcher.

"Je vais voir si je peux me rendre utile quelque-part. J'ai vu qu'ils préparaient des tonneaux d'eau au cas où il y aurait un incendie. Je pourrais p'tet les aider à les remplir."

Je fis machine arrière pour rejoindre la grande porte, quand soudain, j'entendis un hurlement :

« Ils arrivent ! »

Le calme qui régnait quelques minutes plutôt du côté humain se brisa soudainement. Tous couraient se mettre à l'abri sous des panneaux de bois où collés contre des murs de pierre. Il me fallut moult efforts et acrobaties diverses pour éviter de me prendre un pied humain en pleine face. Tout se passa si vite que je me retrouvai seul, au milieu de la place en face de la grande porte. Hébété, je regardais les hommes qui restaient cachés. L'un d'entre eux me fit signe de me dépêcher de le rejoindre, mais soudain de longs sifflements fendirent l'air.

Je levai la tête et fus témoin d'une vision apocalyptique : une pluie d'une centaine de flèches volait sur les remparts. Je pus en apercevoir une bonne partie qui passait de l'autre côté pour venir s'abattre pile à l'endroit où je me tenais. A ce moment précis, je crus que c'était la fin, mon coeur battait la chamade. J'avais peur de mourir, peur de souffrir. Je pouvais voir les pointes luisantes se rapprocher de moi et presque ressentir la douleur que l'une d'entre elles ferait en me transperçant. Dans un dernier désir de me protéger, je me mis en boule, les mains sur la tête et le visage près du sol, attendant qu'un de ces dards vienne se planter dans ma nuque.

J'entendis les flèches se planter autour de moi, les unes après les autres dans un bruit atroce. Quelques cris de douleur résonnèrent, des malheureux comme moi qui n'avaient pas eu le temps de se cacher, ou bien de trouver un protection viable. J'attendais le moment où je sentirais le métal s'enfoncer en moi. Je restai un long moment comme ceci, n'écoutant plus le brouhaha alentour, me demandant encore si j'étais mort ou en vie.

Un bruit sourd tout près me ramena à la réalité. J'ouvris les yeux et tournai la tête. La vision me fit sursauter et je tombai sur mes fesses, bouche bée. Tout à coté de moi, le cadavre d'un orque hideux et crasseux était allongé. Son crâne se trouvait à seulement quelques centimètres de moi, un long filet vermeil coulait de ses yeux et de son nez, une flèche était plantée dans la tempe. Ses orbites me fixaient d'un regard accusateur. Je jetai un oeil autour de moi, les flèches s'étaient plantées partout, laissant seulement un petit espace pour mon corps recroquevillé. J'avais eu beaucoup de chance sur ce coup là, je remerciai les dieux mentalement pour ce miracle.

Le temps que j'avais passé à me cacher la tête dans les mains avait suffit aux orques pour passer de l'autre côté de la muraille. Sur les remparts, la bataille faisait rage. Les troupes orques avaient réussi à monter par des échelles en bois et une épaisse fumée émanait de derrière les murailles, le relais équestre était en feu. Quelques assaillants plus enragés que les autres avaient réussi à passer la défense des remparts pour descendre dans les rues semant le chaos.

Les archers encore vivants postés sur la muraille tiraient à tour de bras, tentant de repousser les orques escaladant le mur, tandis que les épéistes se jetaient à corps perdu contre le flot de peaux vertes pour les protéger. Quelques miliciens se ruaient sur les échelles pour les faire tomber et ralentir la progression de l'ennemi. Les humains étaient en mauvaise posture face à autant d'animosité de la part des peaux-vertes. Tout allait très vite, trop vite pour l'armée Bouhannaise en sous-nombre.

Tout à coup, une explosion retentit non loin et un éclair de lumière vint blesser mes yeux. Le bruit assourdissant fit vibrer mes tympans, émettant un sifflement terrible. Une partie de la muraille était en proie aux flammes, cela venait de l'intérieur des remparts. Je ne savais pas ce qui avait engendré une telle déflagration, mais c'était bien plus puissant que tout ce que j'avais pu voir auparavant. Mes yeux s'écarquillèrent, j'avais vu une femme vêtue de noir chuter dans le vide, elle semblait venir du point d'origine de l'explosion. Que faisait-elle là ? Il ne me semblait pas avoir vu de femmes dans l'armée Kendrane. Pourquoi donc s'était-elle engagée dans la bataille au lieu de se cacher comme les autres citoyennes ?

L'incendie se propageait aux étages supérieurs du rempart. Il devait être arrêté ou il créerait plus de dégât du côté allié qu'adverse. Mais qu'est ce que je faisais là, à regarder passivement la bataille !? Il fallait que je me bouge ! Que j'aille éteindre l'incendie et aider cette jeune femme ! Ayant trouvé une utilité à mes capacités, je me mis à courir en direction de l'incendie, espérant ne pas arriver trop tard. Mais ma course fut violemment stoppée. Quelqu'un m'attrapa par le col, me coupant le souffle et j’atterris sur une épaule. C'était Edoe, qui m'adressa un sourire. Il ouvrit la bouche mais fut coupé par un cri qui s'éleva de la muraille :

"Flèches enflammées !!"

Immédiatement, Edoe se cala dans l'embrasure d'une porte toute proche. Une volée de flèches brillantes atterrit partout, enflammant les toits et les bottes de paille. Où que mon regard se posait, des incendies démarraient. La ville allait bientôt n'être qu'un immense bûcher.

"Faut les éteindre, vite." dis-je en tirant sur l'oreille du jeune milicien.

"Non. Ils vont s'en occuper." dit-il en pointant du doigt deux hommes traînant une charrette pleine de tonneaux dégoulinant d'eau. "Nous, on a une mission plus importante."

Le jeune homme m'entraîna jusqu'à une grange située non loin de la grande porte. Ses parois de bois étaient peu épaisses et le toit était de chaume. Les quelques flèches enflammées qui avaient atterri dessus n'avait pas mis longtemps à incendier le tout. Des hurlements de femmes émanaient de l'intérieur ainsi que des hennissements apeurés.

"C'est là qu'est caché une partie des citoyens. Il faut vite éteindre le feu. Tu peux faire quelque-chose ?"

Je hochai la tête, puis me mis debout sur son épaule. La situation et mon désir de sauver ces gens me donnait du courage et de la volonté. Me concentrant, je fis apparaître au-dessus de la grange la plus grosse sphère d'eau que je n'avais jamais réussi à créer. Je souris à la vue du résultat de mon sort, tout fier de pouvoir épater quiconque le verrait. Puis, sous mon ordre, la sphère se disloqua brusquement pour retomber en une grosse pluie sur la grange. Le feu ne tint pas longtemps face aux assauts aqueux, et bien vite, les dernières flammèches s'éteignirent. La grange était sauvée, ainsi que ces habitants de fortune.

"Bravo Psylo. Tu as ..."

Le jeune homme ne pus jamais finir sa phrase. Au moment même où il avait prononcé son dernier mot, la lame recourbée d'un Kikoup avait traversé son corps frêle. Je voyais le métal le traverser de part en part, la pointe ressortait de son ventre comme une drôle de pustule rougeoyante. Un filet de bave mêlé au sang suintait au coin de ses lèvres. La douleur ne dura que peu de temps avant que la vie ne quitte le corps d'Edoe. Il mit genoux à terre puis s'affala, son visage cognant violemment contre les pavés tandis que je bondissais de son épaule.

L'assassin orque beugla tel un animal puis plongea ses yeux fous dans les miens. Il avait faim, il voulait du sang, cela se lisait sur son visage. La colère monta en moi. Une haine naquit soudainement pour cet être abject qui venait de tuer un jeune innocent de manière déloyale.

"Espèce de gros tas de fientes de Harney ! Je vais te tuer."

J'étais à sec, niveau magie. C'est donc par la force de mes muscles que je comptais rivaliser avec le mastodonte vert. Une idée suicidaire, diriez-vous, mais à ce moment dans mon esprit, après toutes les horreurs dont je venais d'être témoin, l'heure n'était plus à la raison.

C'est alors que je me jetai littéralement à la gorge de l'orc dans un cri de colère. D'un revers de la main, celui-ci m'envoya valser, émettant un rire rauque et effrayant. Il fit trois pas vers moi, levant son épée rouge du liquide vital qui appartenait quelques secondes plus tôt à Edoe.

C'est à ce moment que, une fois de plus, une chose imprévisible me sauva la mise : un énorme rat noir se rua sur la peau-verte et planta ses crocs dans ses tendons d'Achille, produisant un long hurlement de douleur. Puis, quelques secondes plus tard, l'agresseur était foudroyé par un éclair survenu de nulle part. Le corps de l'orque, calciné, retomba sans vie sur le sol.

J'étais béa, complètement désorienté, je venais d'être sauvé par un rat et par un éclair, alors que le ciel était totalement découvert. Une ombre se retrouva au-dessus de moi et je reconnus le vieux Chantelierre qui me toisait de ses yeux perçants. C'était lui l'éclair ! Immédiatement, je cherchais Bab du regard, il se tenait là où le rat était juste avant. Mais qu'est ce qui se passait ?

Je voulus ouvrir la bouche pour poser toutes les questions qui me passaient par la tête à ce moment, mais Bab me coupa, son visage était fermé et il semblait encore plus vieux que jamais.

"Il faut y aller. Reste avec nous si tu ne veux pas mourir."

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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Dim 23 Jan 2011 23:23 
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« Après avoir été secourue par les soldats et que le commandant Orque aille manger des Flocons Divins par la racine, l'ordre global était de repousser l'attaque massive. Les troupes de lanciers s'acharnaient à chasser le gros des forces Orques qui investissaient la ville. »


Les toitures en flammes, la fumée éclairée de braises et cadavres ardents. Telle était la situation. On entendait le fer se croiser, les chairs se déchirer. Les ombres sauvages grandissaient sur les murs, brandissant des armes pour frapper, trancher, écraser, tuer. La menace devait être réduite au silence, la horde devait être exterminée. Les flammes se dissipaient, étouffées par des litres d'eau. Les hommes abandonnaient parfois les armes pour sauver leurs maisons, on trouvait des ombres sur les toits à envoyer au sol les flèches en flammes et éteindre les flammes à l'aide de draperies humides.

Des dizaines de corps dans vie dans les rues, des flèches, des armes, du sang, des cris... La nuit venait de commencer, elle promettait d'être longue. Au matin, les humains pleureront leurs morts.
« Il faudra des jours pour tout reconstruire. » Constata le soldat, mine désespérée.
« Nous devrions peut être descendre secourir les blessés. »

Il poussa un profond soupir qui n'était qu'un mélange de pénible tristesse et de soulagement d'être encore vivant.
« Oui, vous avez peut-être raison. Mon nom est Olrik. »
« Silmeria... »

Tous deux descendirent les marches silencieusement, le soldat avait la mine basse. En une soirée, il avait vu sa ville peut être natale se faire assaillir et réduire en cendre. La grange... Il devait songer à sa famille et ses enfants car lorsque des hurlements retentissaient, il dévala les marches sans prévenir. Elle suivit, sans le lâcher d'une semelle, animée par la même peur.

(Mircalla...)

Un groupe d'orques venait de surgir de nul part, ils attaquaient férocement les lanciers et tout en faisant fi des flèches, défoncèrent la porte de la grange avant de s'engouffrer dedans.

« Repoussez-les ! »

Les ombres criaient, ricanaient et d'immondes bruits d'épées retentissaient dans la nuit. Une petite porte arrière s'ouvrit, laissant une partie des villageois, femmes, enfants s'échapper. La panique était désordonnée, les soldats tentaient de diriger les civils à l'intérieur de la ville, mais certains pris d'une peu conventionnelle se perdaient en courant à l'aveugle. Beaucoup de ceux là récoltèrent un Kikoup en guise de dernier souvenir.

Les lanciers, une fois aidés des soldats et de la jeune Sindel pénétrèrent dans la grange pour chasser l'occupant. Hurlements, râles, mort. Tel était le souvenir de cette soirée. Les troupes de la Déesse noire étaient en déroute. Certains se rendaient, déposaient les armes face à un père de famille qui venait de voir sa femme ou ses enfants mourir, parfois les deux. Qui aurait pu reprocher à cet homme d'avoir cédé à la rancune et d'avoir tué le prisonnier sans sommation.

« Les derniers blessés étaient achevés pour les orques. Certains étaient assez malins pour faire semblant d'être mort pour ensuite tenter de vous entailler le gras après que vous passiez à côté d'eux. Les hommes donnaient un violent coup de pied dans les parties des victimes pour s'assurer qu'elles étaient bien mortes... Des piques étaient distribuées et la besogne commençait partout dans la ville. »

Les civils étaient rassemblés, Silmeria elle, se lavait le visage et l'armure à l'aide d'eau qu'elle venait de trouver dans un seau. Faisant sa toilette au son des lances qui perçaient les gorges. Le froid nocturne avait rendu l'eau glaciale, elle s'en rendait compte après la fièvre intense du combat. Le liquide froid se troublait et ne tardait pas à devenir ocre...

Au fond de la ruelle se trouvaient les civils, les soldats virent à leur rencontre, des exclamations s'envolaient, joie, soulagement. Mais le plus troublant... C'était les femmes qui appelaient un nom, auquel il n'y avait aucune réponse. Ces plaintes déchirantes redoublaient d'intensités. On voyait une femme courir d'un soldat à un haute en appelant son aimé. Devant les mines désolées et compatissantes, elle comprit. Tombant à genoux, elle gémissait... Sous ces pleurs et ces complaintes variés, Silmeria regardait son reflet dans l'eau rougeâtre.

« Hrist... »

Elle ne sentait plus la présence de la Frémissante. Lorsque le combat était à son comble, c'était le cadet de ses soucis. Mais maintenant ? En temps normal, lorsque Hrist tombe dans le sommeil d'Ether, elle ne le reste jamais bien longtemps. Et Silmeria sent toujours sa présence noire en son sein. Il n'y avait plus rien pour l'instant.

L'énervement retombait doucement, les jambes faiblissaient et la Douce tomba à genoux, emportant le seau d'eau dans sa chute. Elle fixait ses mains, l'eau imbibait sa robe, glaçait sa peau... Les yeux grands ouverts, elle regardait continuellement ses mains, les longs doigts blancs et lisses. Les ongles clairs et réguliers... Elle se perdait dans ses souvenirs, son existence passée jusqu'à quitter totalement le présent.

« Silmeria...? »

Mircalla était là, depuis combien de temps, elle n'en avait pas la moindre idée. Toujours vêtue de sa tunique d'esclave d'Omyre, elle se protégeait à l'aide de la cape qui la Douce lui avait confiée. Tripotant maladroitement l'arbalète et les carreaux tranchants, elle vint à la rencontre de sa compagne pour prendre son visage dans ses mains. La douceur de ses doigts glissait sur la peau de son cou, décollant ses cheveux humides qui adhéraient à sa peau claire. Son naturel en était troublé, sous ses caresses de serpent. Toutes deux s'enlacèrent, portée par cette affection étrange qui les envahissaient... Elles avaient su survivre à cette nuit. Silmeria espérait maintenant passer du temps tranquillement. Sans se soucier de la mort. Elle avait, grâce à Hrist et ses contrats juteux, pu accumuler assez d'argent pour couler une vie paisible avec l'étrange Mircalla dont elle ne savait que le nom...

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les portes de la ville
MessagePosté: Lun 24 Jan 2011 13:23 
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L'apocalypse orque (Partie IV)




Dans la suite de la bataille, je ne pus faire grand chose. Épuisé, je me tenais assis sur l'épaule du vieux mage. Je restais comme spectateur tandis que Chantelierre s'affairait à repousser les orques. Sa magie était puissante et efficace. D'un simple geste de la main, il déviait les flèches ennemies, et tous les orques qui s'aventuraient à moins de deux mètres de nous étaient miraculeusement foudroyés.

Je crois bien que si l'électromancien avait été absent de la bataille, les hommes auraient eut beaucoup de mal à survivre contre les orques. Presque à lui tout seul, il reprit des points stratégiques des remparts, aida les quelques survivants à s'organiser pour résister, puis foudroya les ennemis récalcitrants qui restaient encore sur les murs. Oui, on peut le dire, pendant ce raid orque, Alcofribas Chantelierre fut un héros.

Je n'avais pas vu Bab depuis qu'il m'avait sauvé. A peine le mage m'avait-il posé sur son épaule que l'alchimiste avait disparu de ma vue. Ce n'est qu'une fois que les orques furent chassés de l'intérieur des murs qu'il réapparut, couvert de sang et de suif. Il semblait exténué. Décidément, ce lutin cachait bien son jeu, je ne m'étais pas douté une seconde qu'il fut capable de se battre.

"Comment ça s'annonce de votre côté, Morley ?" lança le vieux au lutin.

"Il battent en retraite ... Ça n'aura pas été facile, mais on a réussi. Un capitaine orque est mort dans les remparts, ça les a désorganisé et on a pu les prendre par petits groupes. Sans leur chef, ils ne sont pas bien malins ..."

"Bien, je pense qu'on a plus rien à faire ici. La magie a ses limites, et on les a atteintes. Le reste de l'armée va s'occuper des morts et des flammes, je ne m'en fais pas pour eux. Rentrons à la boutique."

Bab monta sur l'épaule vacante du mage et nous prîmes la route vers les "Milles Arcanes". J'ouvris la bouche pour demander à Bab comment il allait, mais celui-ci me tourna le dos et ferma les yeux. Ce n'était apparemment pas le moment de lui parler, aussi gardai-je ma langue dans ma bouche.

Les rues menant à la boutique étaient terrifiantes, jonchées de corps ensanglantés, de débris et de restes d'incendies. Des armes étaient abandonnées partout et certains miliciens s'en servaient pour piquer les cadavres d'orques à terre, parfois provoquant un râle, d'autres fois seulement le bruit d'une lame s'enfonçant dans les chairs. Les citoyens étaient sortis de chez eux, certains titubaient en pleurs en constatant le désastre qui s'était abattu sur leur ville, d'autres couraient en hurlant des noms, cherchant un parent ou un ami. Je pensai un moment à Edoe, peut-être que l'une de ces personnes était son père, sa mère, ou encore sa petite amie ... Je trouvai la force de fermer les yeux. J'avais assez vu d'horreurs aujourd'hui et je ne voulais pas infliger à mon esprit d'autres pensées d'épouvante.

Le trajet ne fut pas long, sur l'épaule du vieux mage. Je ne rouvris les yeux que lorsque je sentis la chaleur et l'odeur de l'intérieur de la boutique. Je descendis de mon perchoir pour atterrir devant le seuil de la porte. Celle-ci était encore ouverte et je pus apercevoir dans la rue juste devant, une petite fille, penchée sur le corps de sa mère, dont la robe blanche était souillée de son sang. La petite humaine pleurait à chaudes larmes, sans un son, les yeux rivés dans les orbites vides de la femme. Un soldat vint l'attraper pour l'amener loin du cadavre. La petite ne broncha pas, se laissant porter, les yeux toujours rivés sur le corps de sa mère.

Alcofribas claqua la porte sur cette vision d'effroi, comme pour mettre un terme à la folie extérieure. A l'intérieur de la boutique, tout semblait normal, à part un petit lutin au bonnet couleur or, figé devant la porte, de longs filets de larmes coulant de ses yeux.

> La boutique magique "Aux Milles Arcanes"

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Dernière édition par Psylo le Lun 2 Mai 2011 11:44, édité 4 fois.

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