L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mar 19 Avr 2011 13:29 
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Les premières lueurs du jour vinrent emplirent la pièce dans laquelle notre nain dormait. Il s'agissait d'une chambre assez simple d'environ 20 m², ce qui était déjà fort bien logé pour une chambre d'auberge. Les rayons parcourant la chambre laissèrent apparaitre un mobilier des plus anciens : un lit, deux petites tables de chevet, un petit bureau et une armoire pour y entreposer les différentes affaires que pouvaient transporter les voyageurs.

Une fenêtre venaient apporter de la luminosité à cette pièce. Celle-ci était orienter plein nord et donnait sur la ruelle. Il était ainsi en vis à vis avec la bâtisse qui se situait de l'autre côté. Mais cela intéressait peu notre nain.

Les doux rayons vinrent titiller les paupières de notre aventurier qui commença à ouvrir les yeux. Au vue des courbatures et du mal de tête encore présent, la nuit avait été longue. Le nain tenta d'émerger tant bien que mal de son état quelques peu désastreux. Quelques souvenirs lui revinrent à l'esprit. Les chants de l'orchestre, les nombreuses bières enfilées, les petits plats du tavernier.... Cela lui mis l'eau à la bouche et un début d'appétit réussit à le tirer du lit. Les premiers pas ne furent pas très équilibrés, mais cela revint très vite à la normal. Il faut le dire, les nains ont tout de même une grande capacité à résister au effet de l'alcool mais la soirée de la veille avait été plus que bien arrosée. Il faillit d'ailleurs renverser la petite lanterne qui trônait sur la table de chevet. Il l'a posa avec soin au sol et prit la bassine pleine d'eau. Il s'aspergea le visage en guise de toilette. Après tout, il ressentait encore l'odeur du savon de la veille imprégnée sur sa barbe.

Une fois prêt, il sortit en prenant bien soin de fermer à clef derrière lui. Il n'avait pas de réel but dans cette cité, mais les nains étaient réputés comme une race avide et en perpétuelle quête d'enrichissement. Touhor ne dérogeait pas à cette règle. Néanmoins, il savait qu'un bon aventurier se devait d'être bien équipé. Or son état actuel d'équipement laissait à désirer. Il prit donc la décision de visiter un peu la cité et notamment son marché.

Néanmoins en descendant les escaliers, notre nain eut un rictus de douleur à chaque pas. Rien d'insupportable mais il ressentait une légère douleur au niveau du mollet droit. Dans un premier temps, il avait émit l'hypothèse d'un possible contre coup de sa soirée quelque peu animé. Mais la douleur persistait. Il souleva alors légèrement son pantalon et entrevit la source de cette douleur. Des traces de morsures se situaient juste au dessus de sa cheville. Visiblement un animal était venu le mordre pendant la nuit. Il analysa alors avec un peu plus d'attention l'origine de sa blessure. Il s'agissait à priori de l'œuvre d'un petit rongeur, un rat ou une souris probablement.

Cela étonna notre aventurier. En effet l'établissement paraissait fort bien entretenu. Il avait déjà visité des auberges bien plus insalubres d'où exaltaient des odeurs sans nom, qui imprégnaient les vêtements et les narines, avec des pièces humides dans lesquelles on pouvait y trouver sans difficultés des cafards, araignées ou autres animaux désagréables, dans lesquelles le ménage n'était jamais fait....

Quoiqu'il en soit, de ce qu'il avait pu voir la veille, il ne s'agissait pas de ce type d'établissement. Néanmoins, Touhor savait qu'une petite blessure de ce type pouvait être source de bien de problème. Il repensa alors à la scène qu'il avait vu dans la ruelle. Il pouvait en effet s'agir d'une morsure de rat. Ces animaux étaient très souvent porteur de maladies. Sans plus tarder, le nain décida d'aller en parler aux gérants afin de savoir s'il y avait déjà eut des précédants.

Il trouva l'homme derrière son comptoir entrain d'essuyer et de ranger quelques chopes. Il entama la conversation.

"Bien le bonjour tavernier. Quelle belle soirée hier !"

"Oh bonjour! Heureux qu'elle vous ai plu. Il est vrai que l'orchestre a bien plu à l'assemblé. Il s'agit d'un groupe régional assez connu par les locaux. Ils feront un deuxième concert la semaine prochaine si vous comptez rester un moment.

Sinon que puis-je faire pour vous? Une petite bière pour bien commencer cette journée? Ou peu être désirez-vous déjeuner?"


"Pourquoi pas! Il est vrai que j'ai un peu faim et mon estomac ne rechignerait pas à être rempli. En plus il faut avouer que votre repas d'hier était fort succulent. Je vais donc me laisser tenter.

Par contre... J'ai un petit problème dont j'aimerai vous parler."

Le nain paraissait hésitant et le tavernier compris qu'il devait s'agir de quelque chose de plutôt important. Il tenta alors de l'encourager à dire ce qu'il pensait sans crainte.

[color=#FF80BF]"Mais faîtes, mais faîtes... "


"Je me suis aperçu ce matin que j'avais une légère blessure au mollet. Il me semble qu'il s'agit d'une morsure. Je ne suis pas un expert, mais je dirais qu'elle doit être l'œuvre d'un petit rongeur. Et il me semble que cela date de cette nuit. Même si je ne me souviens pas de tous les détails de la soirée, je ne vois pas comment cela aurait pu arriver. Auriez-vous quelques problèmes avec les rongeurs?"

La femme du tavernier passait par là et s'arrêta nette face aux paroles du nain. Elle rejoignit son mari d'un air soucieux sans plus tarder. Le tavernier quant à lui resta muet. Le sujet semblait gênant. Visiblement Touhor ne s'était pas trompé. Un silence s'installa. La femme prit alors la parole.

"Eh bien monsieur... il faut dire qu'il s'agit d'un problème qui commence à prendre une dimension inquiétante dans la cité. Tulorim doit faire face à une invasion de rats. Jusque là, les problèmes s'étaient centralisés autour du marché. En effet, certains commerçants à force de laisser trainer de nombreux déchets et autres denrées odorantes ont attiré les rats qui proliféraient dans les égouts de la ville. Les rongeurs ont par conséquent quitté les souterrains et se retrouvent désormais dans les ruelles. Or vous n'êtes pas sans ignorer que les rats sont souvent porteur de maladies.

Je ne veux pas vous inquiéter, mais de nombreux habitants ou voyageurs de passage ont été mordu ces derniers mois. Et bons nombres d'entre eux ne sont plus là pour en témoigner. Moi même j'ai été mordu il y a quelques semaines de cela en faisant quelques courses au marché. Mais comme vous pouvez le voir, je me porte en bonne santé. Une morsure n'est donc pas obligatoirement source de maladies mais il faut faire attention. S'il est vrai que vous avez été mordu, surveillez l'évolution de votre blessure. Si celle-ci évolue et s'infecte dans les vingt-quatre prochaines heures, alors je vous conseillerai d'aller voir un guérisseur au plus vite. Il vaut mieux traiter le problème dés le début et ne pas laisser la maladie se développer."


Le tavernier prit ensuite la parole et ajouta :

"Nous concernant, je suis assez étonné de cette annonce. Comme vous le dis ma femme, les problèmes concernaient principalement les lieux à proximité du marché. Mais le problème commence à se généraliser à l'ensemble de la cité. Jusque là nous avions été épargné par ce fléau mais il faut croire que ce n'est plus le cas. Écoutez, je vais faire un tour de l'établissement pour m'assurer que cela ne se reproduira plus."

Tout en parlant, l'homme terminait la disposition du déjeuner qu'il donna ensuite au nain. Touhor examina de plus prêt la morsure et remarqua que celle-ci était superficielle. L'épaisseur de son pantalon l'avait visiblement bien protégé. Néanmoins, il devait tout de même rester prudent. Les conseils de la jeune femme était fort précieux et il décida de procéder ainsi.

"Je pense que cela doit être une petite morsure. Elle semble être sans gravité. J'espère qu'il n'y aura pas de complications. Mais je tenais à vous en faire part afin d'éradiquer le problème au plus vite. Car vos prochains client n'auront peu être pas autant de chance. Or je serais attristé qu'un établissement avec une si bonne cuisine soit affecté par ce genre de problème."

Le tavernier fit un signe de tête en guise d'approbation et de remerciement. Sans plus tarder, il monta l'escalier armé d'un balais d'un air décidé. La femme quant à elle resta encore un petit moment avec le nain. Elle termina le rangement de chopes tandis que notre nain engloutissait son repas. Ils discutèrent encore un peu puis la femme rejoignit son mari à l'étage.

Une fois que le nain eut terminé son assiette, il la déposa sur le comptoir et prit la direction de la ruelle.

--> Les ruelles

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 20 Avr 2011 01:36 
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<-- Les ruelles

Il restait encore quelques heures avant que le soleil ne se couche. Lorsqu'il entra dans la taverne, l'ambiance n'était pas encore à son paroxysme mais quelques clients étaient déjà présent. A la vue de notre nain, le tavernier lui fit signe d'approcher. Visiblement il semblait soulagé de le voir arriver si tôt. Le nain s'exécuta et vint à sa rencontre.

Il l'emmena dans l'arrière boutique à l'écart des regards indiscrets. Dans un premier temps, il prit d'abord de ses nouvelles :

"Vous voilà déjà de retour. Vous avez trouvé ce que vous cherchiez au marché?"


"Ma foi oui et nan. Il est vrai qu'il y a de très bons artisans qui connaissent leur métier. Je suis tombé sur de très belles pièces d'artisanats qu'il s'agisse de forge ou de tannerie. Mais mes maigres économies ne me permettent pas un tel investissement. A vrai dire j'espérai pouvoir trouver un plastron de cuir mais même les plus simples sont hors de ma portée financière. Je pense qu'il va falloir que je trouve quelques manières de renflouer les caisses.

En ce qui concerne ma jambe, pour le moment toujours pas dévolutions suspectes. Comme je vous l'ai dit ce matin, je pense qu'il ne s'agit que d'une blessure superficielle. Mais je suis passé devant le temple de Yuimen, et je crois que beaucoup n'ont pas été aussi chanceux. "


"Eh bien justement, puisque vous en parlez... Si je vous ai demandé de venir ici, c'est que j'aurai un petit service à vous demander. Comme nous en avions parlé ce matin, j'ai littéralement fouillé mon établissement à la recherche de ces vermines. Et il s'avère que je pense avoir trouvé la source du problème. Il n'y a aucun rongeur dans les étages. En revanche, j'ai repéré des traces de ces sales bestioles dans ma cave. J'y entrepose la plus part de mes réserves et j'ai repéré des excréments et certaines denrées ont été rongées. Je ne peux pas me permettre de les garder plus longtemps dans mon établissement. Tout d'abord pour ma réputation, je ne souhaite pas contaminer l'ensemble de mes clients. Mais aussi d'un point de vue des pertes financières éventuelles. S'ils continuent à proliférer, je perdrai l'ensemble de mes réserves à petit feu.

C'est alors que j'ai pensé à vous. Vous semblez posséder quelques compétences en ce qui concerne l'art du combat et je pense que vous êtes à même de tuer plusieurs de ces bestioles. De plus, vous êtes un des seul client au courant de cette présence non désiré. Et je ne souhaite pas que toute la ville soit au courant. C'est pourquoi j'ai tout de suite pensé à vous. Il ne s'agit pas d'une tache trop difficile à accomplir, mais je ne peux m'en charger moi même car il faut que je m'occupe de la taverne.

Bien sûre si vous acceptez, je serai prêt à vous récompenser grassement pour ce service."


Le nain se posa deux secondes pour réfléchir. La requête du tavernier était fort simple et ne demanderai que quelques heures de travail. Il en aurait probablement terminé pour l'heure du dîner. De plus, notre rôdeur était justement entrain de réfléchir à un moyen de rassembler quelques Yus. La proposition de l'aubergiste tombait à pic.

"J'accepte avec joie. Si cela peut vous rendre service. Si vous désirez je peux même me mettre au travail dès maintenant."

Le tavernier fut réjoui de cette nouvelle. C'est avec un grand sourire qu'il conduisit notre ami à sa cave. Pour cela, il traversa les cuisines et emprunta un large escalier qui le conduisit au sous-sol. Une fois en bas, notre nain examina la pièce. A priori, il n'y avait aucune aspérité dans les murs. Les rats, s'il y en avait, se situaient donc dans cette pièce. Mais les repairer serait une tâche bien plus ardus que prévu. En effet, la pièce était grande et parsemée d'étagères et de tonneaux. L'aubergiste avait constitué une réserve gigantesque afin d'entreposer toutes les variétés de boissons qu'il proposait. De plus, les étagères débordaient de légumes, d'épices au autres denrées nécessaire aux bons fonctionnement de la taverne.

Quoi qu'il en soit, cela laissait énormément d'endroits inaccessibles dans lesquels pouvaient se cloitrer ces petits rongeurs. Notre nain compris qu'il allait devoir veiller une bonne partie de la nuit s'il souhaitait les débusquer.

Une fois notre nain installé, le tavernier le remercia encore une fois d'accepter de l'aider et remonta s'occuper de la salle. Le nain se retrouva seul dans cette pièce sombre et humide. L'homme lui avait laissé à disposition quelques lanternes qu'il s'empressa d'allumer. Il les disposa de manière stratégique afin d'éclairer au maximum la pièce. Puis il alla s'assoir sur une chaise disposée au fond de la salle.

C'est alors qu'une longue attente commença. Touhor ne pouvait se dissimuler, il n'avait aucun endroit où se cacher. Il n'avait pour seule solution que de se dissimuler dans le décor. Pour cela, il devait restreindre ses mouvements au maximum afin de se faire oublier par les rongeurs.

La présence des lanternes augmenteraient probablement la durée d'attente car les rats n'avaient pas l'habitude de cette luminosité. Néanmoins notre nain ne pouvait faire autrement s'il désirait surprendre les rongeurs.

Les heures passèrent mais rien n'évolua. Seul quelques petits bruits dénotaient de la présence de ces rongeurs. Le tavernier ne s'était pas trompé. Mais aucun ne se montra. Notre nain prit alors sa pipe. Il y plaça un peu de tabac et l'alluma. Il ne fumait pas souvent mais il aimait ces moments de détente. Il reposa alors sa tête contre le mur et inspira une bouffée. En expirant sa fumée, le nain eut une idée. Peut être pourrait-il enfumer la pièce un peu à la manière des animaux que l'on chasse dans leur terrier.

Mais cette idée fut balayée aussi vite qu'elle était apparue. En effet, il y avait tout d'abord un risque : celui de mettre le feu à la cave. Bien qu'humide, les meubles s'enflammeraient sans difficultés au moindre contact avec des flammes. Et même si notre rôdeur agissait avec précaution, il n'y avait aucune évacuation d'air hormis la porte par laquelle il était entré. Cela signifierait que la fumée resterait probablement pendant plusieurs jours dans la cave. Il ne s'agissait la que d'une solution de dernier recourt car le tavernier et sa femme ne pouvait se permettre une telle situation.

Le temps passait et l'estomac de notre nain commençait à crier famine. Son gosier également était assez sec. Voila déjà trois heures que notre aventurier faisait le guet en vain. L'alcool ne manquait pas mais il n'avait pas de chope pour pouvoir se servir. Il décida alors d'aller chercher de quoi s'alimenter.

Il remonta et alla commander son repas. Il ne s'absenta que quelques minutes. En effet, la cave donnait directement sur la cuisine dans laquelle il trouva la femme du tavernier. Celle-ci était justement entrain de préparer un bouillon. Elle lui en servit un grand bol accompagné d'une chopine remplit d'une bière de pur malt avec une haute fermentation sur lie de levure. Visiblement un nouvel arrivage qui laissait envisager une bonne soirée en perspective.

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Dernière édition par Touhor le Mer 4 Mai 2011 14:22, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 20 Avr 2011 01:37 
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Mais c'est avec une grande stupéfaction qu'à son retour notre nain remarqua , en plein centre de la pièce, deux gros rats entrain d'entamer un fromage disposé au plus bas d'une étagère. Notre nain tenta de réagir rapidement mais il avait les mains prises. Il eut à peine le temps de poser son bol que les deux créatures, alertées par le grincement de la porte, tentèrent de se faire la malle. Il ne pouvait les laisser faire. Chacun prit une direction différente. Il décida alors d'en poursuivre un. Il choisit alors de poursuivre le plus gros.

Le rongeur semblait avoir été interrompue dans son repas et tenta de s'enfuir avec un morceau dans sa gueule. Lorsqu'il s'aperçut qu'il était poursuivit, il abandonna son butin et s'enfuit en se glissant tant bien que mal derrière la rangée de tonneau. Le nain tenta de le rechercher mais en vain. Il devait y avoir des cavités sous les socles sur lesquels reposaient les tonneaux. Touhor venait d'échouer lors du premier duel face à ces animaux. Il espérait seulement ne pas devoir attendre encore plusieurs heures avant d'avoir la chance de débuter le deuxième round.

Ces vils rongeurs c'était bien joués de lui. A peine avait-il eu le dos tourné qu'ils en avaient profité pour aller se restaurer. Notre aventurier se dirigea vers le lieux du délit. La tome avait à peine été entamé. Visiblement il s'agissait d'un met de choix au yeux de ces créatures pour qu'elles viennent jusqu'au centre de la pièce pour en prendre un morceau. Heureusement pour lui, il était intervenu assez rapidement et les rats n'avaient réussi qu'à prendre un maigre butin. Ils n'allaient probablement pas se contenter de cela pour la nuit.

Il prit la tomme et la disposa sur le sol au centre de la salle. En attendant ses proies, il disposa son arc et ses flèches à porter de main, prêt à décocher. Son marteau quant à lui était toujours disposé à sa taille. Une fois prêt, il commença enfin son repas. Comme à l'accoutumé, le plat était fort délicieux et il n'en fit qu'une bouché. Une fois terminé, il utilisa le bol et la cuillère pour fabriquer un piège artisanal. Ainsi lorsque le rat passerait sous le bol, le piège se refermerait sur lui. Quant à la bière, il se remplit plusieurs pichets en s'approvisionnant dans divers tonneaux.

Après plusieurs heures et quelques litres de boissons consommés, notre nain commença à piquer du nez. En effet, la cave était fort bien insonorisée et un silence d'or régnait dans la pièce. Il ne fallait rien de plus à notre nain pour s'endormir. Ses paupières devinrent de plus en plus lourde. Il tenta de lutter mais la fatigue était plus forte. Sa tête s'abaissa et Touhor s'endormit...

Jusqu'au moment ou un bruit sourd résonna dans la salle. Son piège avait fonctionné. Un des rats venaient de se faire piéger. Le deuxième n'était pas très loin. Il reniflait le bol et tentait de porter secours à son homologue. Touhor se saisit de l'arc et tenta un tir précis. Pour se faire, il se concentra malgré les effets de l'alcool. Puis il décocha une flèche.

Son culte pour Yuimen lui interdisait de tuer sans raison néanmoins la situation était bien différente ici. Ces rats étaient probablement infectés et porteur de maladies. Ils avaient déjà fait bien trop de dégâts en cette cité. Il fallait stopper le mal à sa source. C'est pourquoi il ne vit pas cette créature comme un simple animal mais bel et bien comme un fléau.

Après quelques instants de concentration, il décocha sa flèche. Mais celle-ci manqua sa cible. Le rat prit de peur et tenta de s'enfuir. Heureusement pour le nain, elle prit la même direction que précédemment. Il n'avait pas le temps d'encocher une autre flèche, par conséquent, il empoigna son marteau et se dirigea prêt du tonneau pour couper la route à sa proie. Surprise, celle-ci ne put faire autrement que d'affronter son assaillant.

Le rat lança un cri envers son agresseur pour l'apeurer. Mais celui-ci n'eut pas l'effet escompté sur notre nain qui ne bougea pas d'un poil. En revanche, Touhor put admirer les crocs de son ennemi. Une chose était clair, il ne devait se faire mordre sous aucun prétexte.

Son père lui avait toujours appris que la meilleure défense restait l'attaque ou plus précisément l'initiative. C'est pourquoi notre rôdeur lança la première attaque. L'animal esquiva sans problème. Malgré sa taille, il était fort agile. En revanche, il ne put contre-attaquer. En effet, le bruit de l'impact du marteau sur le sol résonna et le fit quelque peu trembler. Le rat fut perturbé sur le coup mais le rongeur se reprit rapidement et plongea en direction de notre aventurier la gueule ouverte. Touhor voulut esquiver en reculant mais il se cogna sur une étagère. Ne pouvant éviter l'assaut, il tenta d'intercepter la charge en lui présentant sa botte. Il lança énergiquement son pied en avant. La gueule de l'animal se fracassa sur sa semelle et fut projetée en arrière. Il ne fallut que quelques dixièmes de secondes au nain pour profiter de la situation. Il lança alors son marteau qu'il empoigna à deux mains. Le choc fut terrible. Le rat succomba sur le coup.

En revanche le deuxième rat tentait de s'échapper. En effet, le piège s'était refermé sur lui mais la bestiole était bien trop volumineuse pour se faire enfermer pas un piège de cet acabit. Le nain pouvait donc admirer un bol se promener dans la pièce. Touhor, reprenant son arc, tenta de lui décocher une flèche afin de le stopper mais l'animal prit de folie courrait dans tous les sens. Notre nain tenta tout de même sa chance. il préférait de loin agir à distance afin de ne prendre aucun risque. Le corps à corps pouvait s'avérer dangereux avec de tels animaux. La première flèche atterrit droit dans un cagot de pastèque. Une d'entre elle explosa littéralement ce qui aspergea l'étagère entière. La deuxième, quant à elle, alla se planter directement dans un tonneau. Un léger fluide s'échappa et s'écoula au niveau de l'impact.

Notre rôdeur créait plus de dégâts que les rats. Il devait faire plus attention s'il ne désirait pas devoir des réparations au tavernier. Mais les multiples déplacements du rat l'obligeait lui aussi à se mouvoir d'allée en allée pour avoir un champ de vision sur l'animal qui circulait librement sous les étagères. Il prépara alors avec soin sa troisième flèche. Il empoigna solidement la poignée d'une main et saisit la corde et l'encoche de l'autre. Il déposa le corps de la flèche sur sa première main et se concentra sur sa cible. Lorsqu'il fut certain de touché sa cible, il relâcha son étreinte. La flèche alla s'empaler directement dans le bol.

Touhor eut un rictus de satisfaction mais celui-ci fut rapidement remplacé par de la désillusion. En effet, la flèche n'avait pas transpercé le bol. L'animal ne semblait pas blesser. Visiblement le bois lui avait servit d'armure. Le piège s'était retourné contre son fabriquant. Notre aventurier ne voulut pas se résigner et encocha une autre flèche. Mais il n'eut pas besoin de bander son arc. En effet, le rat tenta une nouvelle fois de passer sous une étagère. Mais cette fois-ci, la flèche l'en empêcha. En essayant de forcer, l'animal bloqua le bol sous l'étagère. La flèche agissait comme une cale dont le rat ne put se défaire.

Notre nain reprit alors son marteau, saisit le bol d'une main ferme et souleva légèrement le bol. Il prit soin de ne pas trop le soulever pour ne pas laisser s'échapper sa proie. Une fois que l'animal tenta de sortir sa tête, le marteau s'abattit comme une lame de guillotine. Le coup fut net et précis.

Touhor avait remporté le deuxième round avec brio. C'est alors que le tavernier ouvrit la porte et vint à sa rencontre. Surement alarmé par le bruit, il paraissait fort inquiet. Au vue des deux cadavres, le tavernier se réjouit d'avance.

"Eh bien mon chère, voila deux belles prises. J'étais entrain de tout ranger lorsque j'ai entendu des bruits sourds provenant de la cave. Je ne me suis point trompé. Elles ont l'air de peser leur poids en plus. Combien y en avait-il alors? Deux c'est bien ça?"

Tout en faisant référence aux divers dégâts de cette pièce il continua son propos.

"Bon je vois que cela n'a pas été de tout repos mais en même temps à quoi devais-je m'attendre en engageant un nain. Je suis tout de même satisfait de ces belles proies. Rassurez-vous je vais colmater le tonneau. J'espère juste qu'il n'y en avait pas d'autres."

"Non, je ne pense pas. Je n'ai vu que ces deux là de toute la soirée. Et il était déjà bien gros. Les rats sont réputées pour vivre en groupe mais je ne pense pas que cette pièce en abrite d'autre. Au pire des cas, je peux encore veiller si vous le désirez."

" Nan, ma foi il me semble que sa ira pour cette nuit. Je verrai bien demain matin si je retrouve encore des traces de leur présence. Mais je pense que vous avez raison. Il ne doit pas y en avoir d'autre. Je vais vous laisser regagner votre chambre. Je vous donnerai votre récompense demain si cela ne vous dérange pas. J'ai déjà tout mis au coffre."

"Ce soir ou demain, il n'y a pas trop de différence. Si vous n'avez plus besoin de moi, je vais monter alors. J'espère que les dégâts ne sont pas trop important. Il faut dire que ces bestioles m'ont posées quelques difficultés tout de même. C'est qu'elle sont véloces ces bestioles."

Le tavernier sourit et acquiesça. Sur ces paroles, le tavernier retira la flèche du tonneau et boucha l'orifice à l'aide d'un bouchon de liège. Il ramassa également les deux spécimens en les prenant par la queue et invita le nain à le suivre. Mais avant de ressortir, Touhor prit soin d'éteindre les lanternes. L'aubergiste l'en remercia et ils regagnèrent la cuisine à l'étage.

"Vous désirez peu être une petite bière avant de remonter vous coucher? Je vous doit bien cela!"

Mais Touhor déclina la proposition du tavernier d'une tape amicale sur l'épaule.

" Et bien je suis quelques peu vanné. Remettons cela à demain. De plus vous semblez avoir tout rangé, je ne vais pas vous déranger plus longtemps."

Sur ces mots, les deux hommes se saluèrent et chacun vaqua à ses occupations. Notre nain regagna sa chambre. Il tomba comme une masse sur son lit et il ne fallut pas le prier longtemps pour qu'il s'endorme. Le tavernier, quant à lui, rangea soigneusement les deux corps dans un endroit de la cuisine puis il éteignit les dernières lumières avant de rejoindre sa chambre.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 30 Avr 2011 20:46 
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Lorsque notre nain s'éveilla, il était assis sur une sorte de trône. Son siège avait été réalisé dans un bois sombre fort solide dans lequel avait été taillé plusieurs écussons. Après un petit temps d'observation, il put reconnaître l'insigne de son clan. Il s'agissait d'un cercle contenant un marteau, disposé verticalement, recouvert d'un bouclier. Ces deux symboles étaient communs aux représentant de sa race. Néanmoins, le blason possédaient deux autres signes distinctifs. Derrière le pavois, deux ailes émergeaient synonymes de liberté ainsi que deux éclairs en référence à la puissance de leur dieu. Ainsi chaque membre du clan transportait avec lui un peu de force de la Foudre et du Tonnerre de Valyus lui même.

Était-il revenu chez lui? Il ne pouvait le dire. Il ne reconnaissait pas les lieux mais le mobilier était fort cossu. Touhor était vêtu de magnifiques étoffes bordées de feuilles d'or. Notre nain ne semblait pas étonné par tant de signes de richesse. A vrai dire, son regard était attiré par autre chose.

De là où il était installé, il pouvait contempler une somptueuse vision. En effet, il se trouvait devant un grand feu de cheminée. Il ne s'agissait pas d'un vulgaire petit brasier comme on pouvait en trouver dans les tavernes ici et là. Mais d'un réel foyer comme il avait put en admirer quelques fois dans sa ville natal de Mertar. C'est d'ailleurs en cette cité qu'il devait se trouver.

Alors qu'il allait se risquer à se lever, un être qu'il n'avait pas remarqué fit son apparition. A vrai dire, il fut étonné de ne pas avoir ne serais-ce que ressenti sa présence plus tôt. Un ours blanc, commun dans la région, venait de se mouvoir. La bête était d'une impressionnante envergure et dépassait probablement les deux mètres. Touhor tendit une main afin de caresser la créature qui s'empressa de manifester son contentement par un léger grondement. L'ouverture de sa mâchoire laissa apparaitre une remarquable dentition. En cas de charge, l'animal déchiquetterait sans problème sa proie quelque soit sa taille.

Alors qu'il l'admirait, et se laissait bercer par une douce vision du carnage que pourrait faire cette ours avec un cadavre d'elfe, une voix se fit entendre. Celle-ci était lointaine mais elle se rapprochait. Elle paraissait quelque peu en détresse. Touhor tendit alors l'oreille afin de décrypter les paroles. Il ne dut pas faire trop d'efforts pour les comprendre. En effet, celle-ci semblait maintenant à proximité. Pourtant il était seul dans la pièce. Comment cela était-il possible?

"Mesdames et Messieurs, braves habitants de cette cité, vous devez réagir! Phaitos nous envoie ses messagers. Ils annoncent la fin de notre belle cité. Les actions des hauts dignitaires n'y feront rien. Personne, non personne ne peut s'opposer à sa volonté..."

Les cries devinrent de plus en plus fort. C'est alors que les environs s'assombrirent. Notre nain était entrain de perdre la vue comme victime d'un malaise. En l'espace d'une seconde, le noir complet l'avait envahit....

C'est alors que Touhor ouvrit les paupières. Il se trouvait dans sa chambre. Quelques rayons de soleil baignait la pièce mais il était encore tôt. Il ne devait s'agir que des premières lueurs du jours. Visiblement notre aventurier venait de rêver. Lorsque soudain, les cries retentirent à nouveaux.

"Ne restez pas là à rien faire. Réagissez! Joignez-vous à nous et rendons hommage à notre dieu, maître de la Mort et gardien des Enfers. La fin de notre monde est proche. Beaucoup de nos concitoyens ont déjà rejoint ses rangs. Ne tardez plus. La résistance est inutile, vous ne pourrez échapper à sa volonté..."

A premières vues, les beuglements provenaient de la ruelle. Probablement un aboyeur parcourant les rues en recherche d'âmes égarées. Touhor ne supportait pas ce genre de pratique et encore moins lorsqu'elle le tirait de son lit. C'est alors qu'une idée lui traversa l'esprit. C'est avec un large sourire qu'il se précipita hors de sa couche et se dirigea vers la fenêtre. Il saisit au passage le seau contenant l'eau de sa toilette et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, notre aventurier balança son contenu sur le braillard. Certes, il s'agissait d'un acte en guise de protestation à un réveil aussi brutal et matinal. Mais il faut l'avouer, il souhaitait également se venger de sa précédente mésaventure.

"Va beugler ailleurs coureuse de rempart ! Y'en a qui veulent dormir ici ! Alors bouge tes miches où je viens m'en occuper moi même !"


Sans un mot de plus, Touhor, excédé, empoigna la anse du seau et le jeta sur l'individu qui l'esquiva de peu. Le récipient explosa sous la force de l'impact. L'annonceur n'en exigea pas plus. Il prit ses jambes à son cou et disparu sans demander son reste.

(C'est pas possible ça! Venir réveiller les autres pour des futilités de cette sorte. Mais bon, je l'ai bien mouché celui là. Il ne reviendra pas de si tôt. Il m'a cherché, il m'a trouvé ce bougre !!!)

"Cours, cours.... Et ne reviens pas ou tu tâteras de mon marteau !!"

Notre aventurier hésita à se recoucher, mais il savait qu'il ne tirerait aucun intérêt à le faire. Une fois réveillé, il rencontrait des difficultés à se rendormir facilement. Il s'allongea simplement quelques instants pour se remettre de ses émotions. C'est alors qu'il se souvint de son rêve. Ce n'était pas la première fois qu'il réalisait ce type de songes mais il n'arrivait pas à comprendre leurs significations.

Alors que ses yeux parcouraient le plafond pendant ce moment de réflexion, son regard s'attarda sur un paquet disposé sur le bureau. Épris d'un sentiment de curiosité, Touhor se releva aussitôt afin de se diriger vers le colis. En s'approchant, il put en distinguer la nature. Il s'agissait d'un plastron de cuir simple. Après inspection, celui-ci semblait neuf. Il avait été confectionné avec soin dans un cuir d'une assez bonne qualité et ne présentait pas de défaut apparent. Sans plus tarder, notre nain l'enfila. Pour s'acquitter de cette tâche, il dut desserrer au maximum les lacets de cuir afin de pouvoir l'essayer. Visiblement, elle ne lui était pas destiné mais il pourrait s'en acquitter. A l'intérieur de l'armure, il trouva également une petite bourse. En l'ouvrant, notre aventurier eu le bonheur de découvrir 72 yus ainsi qu'une petite lettre.

Touhor n'était pas un grand lecteur, mais il savait déchiffrer les symboles de l'écriture et y donner du sens. En plissant légèrement les yeux il tenta de décrypter le message.

Bonjour l'ami,

Cela me fait penser que je ne connais toujours pas votre nom. Il faudra remédier à cela autour d'un bon verre ce soir. Je vous laisse ici votre récompense. Comme promis quelques pièces afin de rémunérer votre travail de la veille. J'ai également rajouté cette pièce de cuir que j'ai retrouvé il y a quelques jours dans une chambre. Un client l'a oublié en partant. Je me suis dit qu'elle pourrait vous être profitable.

Moi et ma femme ne seront pas là ce matin, nous allons nous approvisionner en poissons et autres denrées de la mer. Si vous partez avant que l'on ne revienne, pensez à demander votre gourde. En effet, je vous ai préparé un petit cadeau qui vous tiendra probablement bien réveillé lors de vos prochaines aventures. Elle contient une bière spéciale que j'ai découvert il y a peu. Elle rend ivre la plus part après quelques gorgées, mais elle a la réputation de galvaniser les plus robustes et de leur insuffler un élan de courage. Je suis sûre que tu sauras en tirer profit.

A ce soir

Amicalement


Touhor se prépara, se nettoya rapidement puis descendit récupérer l'objet de son attention. Il trouva un jeune serveur derrière le comptoir, probablement un employé, qui lui remit la gourde sans tergiverser. Notre nain en profita pour déjeuner, puis sortit de l'auberge en direction du marché.

-- > Les ruelles

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 2 Mai 2011 17:26 
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L’auberge du pied levé est un large bâtiment bien entretenu, à la limite de la ville. Le bruit des conversations accueille le voyageur, avant que le propriétaire, un dénommé Talic, ne s’en charge.
Si la vie à Kendra Kâr m’a habituée à la foule, c’était une foule calme, disciplinée. Ici se mélange une bonne humeur communicante et les effluves de la violence, ainsi qu’une sorte d’attente, l’espoir peut-être d’assister à une rixe. Ou de participer.

Je m’avance vers le comptoir, et salue l’homme qui se trouve derrière. Après deux minutes de négociation noyée dans le brouhaha ambiant, Talic me conduit jusqu’à une petite chambre, donnant sur la façade est, hors de la ville. La vue est paisible, et le bruit venant de la salle en dessous, légèrement assourdie. La chambre elle-même est bien entretenue, et le lit, que je m’empresse d’essayer, est confortable.

Après avoir paressée un moment, je range mes affaires, ce qui consiste principalement à mettre mon sac dans un coin de la pièce, j’enfile des vêtements propres, et j’extirpe de ma poche le fluide.
La noirceur contenue dans la fiole semble m’inviter. Elle tournoie, lentement, créant d’étranges remous, sans aucune secousse. Fluide obscur, promesse de puissance…

Je détourne mon regard. Mieux vaut attendre la nuit ; je serai plus tranquille. Je place la fiole dans un coin sombre sous le lit, et commence la lecture du grimoire, qui se révèle être, après quelques pages, un livre de cuisine. Malgré une certaine déception, quelques recettes me tentent.
N’ayant aucune envie de croiser d’autres rats aujourd’hui, je reste dans ma chambre, ne descendant dans la salle que le soir venu pour avaler un copieux dîner. Après ça, je m’enferme soigneusement, rabats les volets de la fenêtre avant d’allumer une bougie, que je place à terre.
Je récupère le fluide, m’enroule dans ma cape et m’allonge par terre, regardant la lumière de la bougie se perdre dans l’essence d’obscurité. Je retire le bouchon de la fiole. Le fluide semble réagir, s’agitant un peu plus.
J’hésite. Le souvenir de la douleur me revient. Cette souffrance, horrible et sans échappatoire, quand le fluide m’a touché. L’obscurité, et la solitude.
Je repousse difficilement ces images, approche le goulot de mes lèvres. Je bloque ma respiration, et incline la fiole.
Alors que lentement, le fluide tombe, une pensée, soudaine et terrifiante, m’envahit : j’ai absorbé des fluides lumineux… Pourquoi n’en resterait-il pas en mon corps ?
Le souvenir de la douleur me reprend, et aucune pensée ne peut m’en protéger. Je repousse brutalement la fiole, qui va se briser un peu plus loin, répandant sur le sol le fluide obscur. Il ne m’a pas touché.

À l’air, le fluide crépite légèrement, semblant se fondre en une légère brume. En quelques minutes, il ne reste que du verre brisé, que je rassemble rapidement dans un coin.
Une fois cela fait, je m’enroule dans la couverture du lit.
Comment n’ai-je pas pu y penser avant… Quelles raisons en effet que je possède des fluides obscurs plutôt que des fluides lumineux ?
Je suis restée fixée sur l’idée que j’avais perdu mes pouvoirs, et que je devais les retrouver… Que faire maintenant ? Comment savoir ? Pourrait-il me rester des fluides obscurs, trop peu pour utiliser ma magie, mais suffisant pour être détecté ? Je me relève, fouille un instant les poches latérales de mon sac, et en sors le monocle. Je tends une main devant moi, place le monocle sur mon oeil gauche, et active son pouvoir. Rien. Est-ce que je ne possède pas de fluide, pas assez, ou que la magie de l’objet ne peut marcher sur soi-même ?


Après m’être perdue un moment dans mes pensées, une évidence s’impose à moi : je sais ce que je vais faire. Je réajuste ma tenue, redescends l’escalier, avise une table où sont déjà installé quatre client. Je m’y installe, et demande à l’aubergiste son alcool le plus fort.

suite : post suivant.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 2 Mai 2011 17:43 
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J’émerge lentement de mon inconscience, sans ouvrir les yeux. Un mal de crâne insidieux me fait regretter mon réveil. J’essaye de m’enfoncer dans le traversin, vaine tentative de fuite. Après une demi-heure à poursuivre le sommeil, m’agitant inutilement entre les draps, j’abandonne, et ouvre douloureusement les yeux. Le jour filtre au travers les volets. Le grand jour, même. Quelle heure peut-il bien être ?

Dans un long soupir, je me redresse. Il semblerait qu’avoir évité l’alcool jusqu’il y a hier soir était une sage décision. J’apaise ma douleur en plaquant une main fraîche contre mon front. Mes souvenirs sont vagues, brumeux. Les visages de mes compagnons de boissons se mélangent ; leurs paroles sont envolées. Seul point positif, l’état de mon esprit m’empêche de réfléchir.

Je me lève, trouve une robe dans mon sac, la défroisse rapidement, et l’enfile. Une fois en bas, je demande une omelette à Talic, et je m’installe à une table, seule, à la fois à l’ombre, et non loin d’une fenêtre amenant un bienvenu brin d’air. Lentement, mon crâne s’apaise, la douleur se dissipe. La nourriture et l’air me font du bien, ne guérissant pas mon esprit, mais permettant à mon corps de se sentir mieux.
Il doit être… Je ne sais pas, quelques heures après midi. La salle est relativement peu remplie, la plupart des clients arrivants dans la soirée. Les pensées toujours lourdes, je finis mon repas, et hésite pour la suite. Je n’arriverai pas à me rendormir maintenant, et chercher le sommeil pendant des heures me semble paradoxalement au-dessus de mes forces.

Doucement, je quitte la taverne. Le soleil m’agresse, et c’est à moitié aveugle que je me dirige vers le nord, longeant la ville. Les champs se trouvent à peine plus loin, à l’est. Après avoir parcouru une centaine de mètres, j’arrive devant l’océan.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 29 Mai 2011 22:10 
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----< La Crique

J'entrai dans l'Auberge du pied levé indiquée un peu plus tôt par le vieil homme. Il y faisait une chaleur étouffante, encore plus qu'à l'extérieur. Je demandai à manger et à boire puis je m'installai dans une chambre et me couchai sur le lit.
(Enfin quelque chose de plus confortable que le sol dur de la forêt.)
Je m'endormis presque aussitôt.

Tout est en feu autour de moi, je sors des bois et cours, je vois le cadavre de ma mère, plus loin celui de ma jumelle Gretala. J'ai déjà senti sa mort, dans mon âme, dans mes tripes, je ne l'explique pas. Notre gémellité nous rapproche, plus que les autres frères et sœurs. Je la prends dans mes bras, je la serre contre moi en pleurant, l'angoisse d'être seul à jamais me prends. J'ai peur, peur de tout ce qui se passe autour de moi, une peur irraisonnée, je me retourne, un homme tente de me tuer, je me relève, maintenant le corps de ma jumelle contre moi et l'emmène dans la forêt. Soudain son corps m'échappe. Un cris surgit "Non !" Est-ce le mien ?

Je me réveillai en sueur, il faisait chaud, je me sentais mal à cause de ce terrible cauchemar. Je me redressai doucement et tentai de me calmer.
(Il est encore nuit, inutile de me lever maintenant.)
Je me rallongeai et tentai de me rendormir, sans succès. L'image de ma sœur me revint, l'image de son bucher que j'ai construit moi même. Le plus beau possible pour lui rendre hommage.

(Gretala est morte) Triste pensée.

Des larmes montèrent à mes yeux et je me mis à pleurer, le moins fort possible car les murs étaient fin. J'étouffai mes sanglots dans mes draps et tentai de me calmer, elle n'aimerait pas me voir dans un tel état, je le savais, elle me dirait que je suis un idiot et que je devais comprendre ce qui s'était passé plutôt que de m'apitoyer sur mon sort, et elle aurait raison. Ma sœur était douée pour ça, calmer les autres. Me calmer moi surtout... J'en avais besoin maintenant.
(Je devrais dormir, jusqu'au matin, au lieu de ça, je rumine mes mauvais souvenir et surtout la mort de Gretala. Elle me manque tant, son absence créé comme un trou noir au milieu de mon torse, comme si on avait arraché une partie de moi. Maintenant je ne suis plus que la moitié d'un tout.)
Je décidai d'attendre, somnolent jusqu'à ce que le soleil décide de se lever. Toutes les pensées existantes traversèrent mon esprit, surtout ma sœur. Elle me manque tant. Je me levai, m'habillai et descendis. Je demandai un petit déjeuné ainsi qu'on me remplisse ma gourde encore et toujours vide. Je mangeai en silence, ça n'est ni meilleur ni moins bon que ce que j'avais mangé la veille, c'était mangeable tout simplement. J'attendais qu'on me débarrasse en silence toujours dans mes pensées. Je remontai ensuite dans ma chambre pour récupérer mon sac et je quittai l'Auberge.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 3 Juin 2011 02:35 
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Il entra dans la taverne s’attendant à la voir vide et calme à cette heure. Ce fut une tout autre chose qui attendit Trà Thù, en effet la salle était peu remplie, mais la plupart des clients s’amusaient encore. Au fond de la salle se trouvait un groupe, qui semblait être occupé à lancer des couteaux dans le mur, en y regardant de plus près Trà Thù remarqua qu’ils les lançaient sur une sorte de cible de tir à l’arc, mais de taille moindre. Dans le reste de la salle on trouvait des personnes qui s’étaient endormis sur la table, d’autres qui buvaient encore et même quelques-uns qui jouaient au dès.

Le voleur s’approcha du comptoir où se tenait un homme de forte carrure. Ses cheveux bruns était coupé fort court alors qu’il avait laissé pousser sa barbe. Il portait un tablier qui autrefois devait être blanc, mais qui était désormais taché par la bière et les repas. Malgré cette apparence, le tenancier semblait heureux et digne de confiance.

« Alors qu’est ce qu’il lui faut au monsieur ? »

« Je me contenterais d’une chambre s’il vous en reste. »

« Mais bien sûr, elles sont à l’étage, la première sur votre droite est libre. Vous pouvez la prendre. »

"je vous remercie"

Le demi-elfe posa quelque yus sur le comptoir sale et monta à l’escalier. Comme le lui avait annoncé l’aubergiste, il trouva une chambre libre. Elle était basique, mais plutôt spacieuse comparée à certaines qu’il avait dû utilisait durant ses voyages. Elle se composait d’un lit de paille, d’une petite écritoire et d’un coffre au pied du lit. Il bloqua la porte grâce au coffre et s’allongea sur la couche. Il ne tarda pas à s’endormir.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 5 Juin 2011 01:27 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
Trà Thù se réveilla lorsque les fins rayons de lumière envahirent sa chambre. Il se sentait bien, ses blessures lui faisaient bien moins mal et le repos l’avait remis en forme. Il se changea et descendit dans la salle commune. Il y avait peu de monde, la plupart des personnes présentes, étant celles qui avaient dormi sur place. il s’assit à une table libre pas trop loin du comptoir. Un des rares serveurs, qui n’était autre qu’une serveuse, vint à lui pour prendre sa commande, il demanda un faible déjeuner pour préserver sa bourse. Elle lui apporta une assiette d’un potage méconnaissable et du pain noir, il l’avala sans rechigner malgré le goût.

Quand il eut finis, il observa la salle plus en détail. Près de l’entrée se trouvait le comptoir taché par la bière et les repas. Derrière celui-ci, on apercevait la porte donnant ce qui pouvait être la cuisine puisque les serveurs faisait des allers-retours. A l’opposé du bar, s’alignaient les tables sur lesquelles des clients mangeaient, jouaient ou parlaient. Tout au fond, il y avait un grand espace qui servait sûrement de scène lorsqu’il y avait des danseuses. C’est aussi là que la veille il avait vu jouer des joueurs à lancer leurs couteaux. Il s’approcha de la cible et l’observa. Elle mesurait d’une cinquantaine de centimètre. Elle se constituait d’un rond central entouré d’une dizaine de disques.

« Vous voulez faire une partie ? »


Trà Thù fut surpris par l’homme qui venait de lui parler. C’était un homme d’à peu près un mètre quatre-vingt. Il avait les cheveux châtains clairs et ses yeux étaient bleus. Il arborait une cicatrice au niveau du cou.

« Heu… eh bien je ne sais pas jouer. Je regardais juste ce que c’était. »


« Si vous voulez je peux vous apprendre. »

« J’apprécierais grandement. »

« Les règles sont simples, vous lancez votre couteau vers la cible et plus vous êtes proches du rond central, plus vous marquez de points. Celui qui en a le plus gagne. »


« Ça n’a pas l’air si compliqué. Par contre, je ne sais pas comment jeter ma lame. »

« Je vais vous montrer. »

Sur ces mots, il prit sa lame par la pointe, replia son bras de façon à ce que la garde touche presque son épaule, tendit son autre bras. D’un coup, il déplia son bras, lâchant son poignard qui fila se planter dans la cible, dans le cercle central.

« Le truc c’est d’utiliser son autre bras pour viser et de relâcher l’arme juste avant d’être à l’horizontale. A votre tour d’essayer. »


Le voleur se mit en place et prit le couteau de jet que lui tendait son entraîneur. Imitant les gestes qu’il avait vus, il lança, mais libéra l’arme trop tard, si bien qu’elle alla se planter dans le sol. Il alla récupérer l’objet et se prépara à relancer. Cette fois-ci, il essaya de suivre les conseils qu’on lui avait donnés, le couteau s’enfonça dans le mur près de la cible.

« C’est mieux encore un peu et vous devriez pouvoir la toucher. »


Le demi-elfe ferma les yeux. Il calma son esprit jusqu’à ce qu’il devienne un lac lisse, sans onde. Il perçut une nouvelle énergie parcourir son corps, il ressentit son arme comme si elle était un prolongement de son corps. Il arma son bras et envoya sa lame vers la cible qui s’enfonça dans le bord de la cible. Déçu, il se demanda quelle était cette sensation qu’il avait ressentit.

« On dirait que je ne suis pas fait pour ça. »

« Vous l’avez quand même touché. »


« Oui mais de justesse, je vous remercie. »

Alors qu’il allait retourner près du comptoir, un homme s’approcha de lui.

« veuillez m’excuser. Vous êtes bien Trà Thù ? »

« Comment connaissait vous mon nom ? »

« Je suis un messager envoyé par Cécilia Braord, fille d’un des membres du conseil. Elle voudrait vous voir, veuillez donc bien me suivre »

Sans attendre ma réponse il sortit.

(C’est la fille d’un des membres du conseil, je ne la sens vraiment pas cette histoire)

Il emboîta le pas au coursier.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 13 Juin 2011 15:31 
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Mentir est un dilemme : si l’on est trop proche de la réalité, cela ne sert plus à rien ; si l’on invente tout, on sera forcément incohérent. À ce problème s’ajoute le fait que je n’ai qu’une idée bien partielle de la vérité. Cela ne serait qu’un détail si Sadia ne risquait pas de me rejoindre et de me questionner sur mon enfance d’un moment à l’autre. En fait, cela bien plus que tout le reste m’empêche de profiter de mon repas. Le reste, c’est la somme de mes courbatures, de ma bourse qui ne cesse de se réduire, mes ennuis fluidiques, et, à plus court terme, les deux idiots faisant un bras de fer juste en face de moi. Si celui de gauche gagne, je n’ai pas à me plaindre ; mais si celui de droite l’emporte et renverse mon repas, je le poignarde.

C’est un bon jour pour l’auberge du pied levé : de nombreux clients, tous plus bruyants les uns que les autres, consommant autant d’alcool deux heures après l’aube qu’à n’importe quel moment de la journée. Le soleil rentre à flots par les différentes fenêtres, mais la chaleur reste supportable, un léger courant d’air traversant la salle. La journée va être chaude ; mais à cette heure, le soleil n’a pas encore eu le temps de transformer Tulorim en étuve.
Un scénario intéressant me passe à travers l’esprit… Loin d’être parfait, cela fera tout de même une bonne histoire. Il me manque quelques détails ; mais cela devrait contenter Sadia.

L’idiot de gauche gagne finalement, m’évitant par la même occasion la pénible tâche d’un assassinat en public. Je lui adresse un rapide sourire pour ce service, et avale mes dernières tranches de lard avant qu’il ne se trouve un autre adversaire.
Une fois cela fait, je contourne une table recouverte de cartes, de mises et entourée de parieurs, évite le contenu d’une chope malencontreusement renversée, et atteint finalement la porte après avoir faillit trébucher sur un jeune et séduisant homme à terre, le front en sang.

Dehors, dans l’ombre de l’auberge, et au milieu d’un silence relatif, je peux vraiment apprécier la journée. La chaleur est palpable, agressive, mais pour l’instant ce n’est qu’une étrange caresse de l’air. Je m’étire longuement, faisant taire un instant mes muscles courbaturés. Avant que je ne puisse me demander que faire ensuite, l’odeur de l’herbe à fumer me parvient. Tulorim est une ville assez grande ; et nombreux doivent être ceux qui fument la pipe par ici. Cependant, je sais parfaitement qui m’envoie des ronds de fumée : Sadia. Sa manie d’être là, simplement, et non pas d’arriver comme tout le monde m’exaspère. Je me laisse un instant de liberté, puis calme mon énervement.

Je me retourne pour la voir, appuyée contre le mur de l’auberge, un léger sourire aux lèvres. Elle porte aujourd’hui une fine armure de cuir, aux armes de la ville, et une rapière au flanc. Selon toute logique en service pour la milice ; et de bonne humeur dirais-je.

« Tu es en retard.

Sadia, on n’est en retard que si on doit respecter un horaire. Je te rappelle que tu n’as jamais daigné me donner un lieu ou une heure précise pour te retrouver.

Tu es en retard si j’attends. Voilà tout. Surtout que je ne peux pas entrer et faire fuir la moitié de la clientèle de ce cher Talic avec mon blason de milicien, ou il refuserait de me servir.»

Après une dernière bouffée de sa pipe, elle l’éteint, la nettoie rapidement, la glisse dans une poche, puis me fait signe de la suivre. Après une courte et silencieuse marche dans les ruelles de Tulorim, nous atteignons le marché.

Suite.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 17 Juin 2011 19:07 
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J’arrive à l’auberge avec une soif terrible et la désagréable sensation de nager dans ma sueur. C’est que ce que l’on appelle une armure légère pèse son poids. J’atteins avec soulagement l’ombre de l’entrée, fait une rapide pause au comptoir, demande simplement de l’eau, puis monte dans ma chambre après m’être désaltérée.

Une fois la porte refermée, je pose mes, enfin, je crois que ce sont les miens, achats sur le lit. L’armure est assez fine, et devrait pouvoir se porter sous des vêtements amples. Pas de quoi la cacher, mais au moins gagner un peu d’élégance. Quant à sa qualité… Elle me semble correcte, mais je n’ai aucune idée de ce qu’il faut regarder.
Me détournant de l’amas de cuir encombrant mon lit, je me déshabille rapidement, fouille un moment mon sac et en sort une tenue de rechange. J’hésite un instant, puis j’enfile mon nouveau pourpoint et mes jambières. Le tout est assez confortable, lourd certes, mais se porte mieux que je ne le pensais. Le cuir entrave mes mouvements, donnant une sensation étrange à la marche, mais je suppose qu’on s’y habitue. Et j’espère que cette protection en vaut la peine, esquiver en la portant n’étant probablement pas des plus aisé. Et, surtout, j’espère qu’elle vaut son prix.

Après une dernière pensée pour mes économies, je trouve une tunique, la passe par-dessus la fine protection de cuir, et redescends dans la salle. M’installant à une table, j’observe la salle, attendant le retour de Sadia.

Celle-ci me rejoint une demi-heure plus tard, cette fois sans arme ni armure milicienne. Dans son habituel silence, elle inspecte rapidement mon pourpoint, le réajuste, resserre une lanière. Puis, d’un mouvement fluide, presque délicat, elle me saisit à plein bras et me fait voler trois mètres plus loin. Au même instant, comme attendant ce signal, un brouhaha assourdissant se déclenche, et je ne peux voir en me relevant qu’une mêlée générale.

À quelques pas devant moi, Sadia est aux prises avec un homme des dunes ; sur ma gauche, un nain semble danser sur une table, tout en assommant son voisin ; à ma droite, un compliqué entremêla de jambes et de bras semble vouloir se relever ; en fait, seuls quelques parieurs, que j’aperçois par intermittente, au fond de la salle, semblent hors de la mêlée, continuant leurs activités favorites ; hors de ce havre de paix relatif, les chopes volent, les coups pleuvent. Les serveuses se sont éclipsées, mais Talic, derrière son comptoir, continue de fournir calmement des chopes de bières à ces clients.
Un soupir s’échappe de mes lèvres. J’ignore comment elle a pu faire ça, et pourquoi, mais mon amie a visiblement déclenché cette véritable bataille pour moi.

Un violent choc, dans le dos, arrête mes réflexions. Juste avant que la peur et la colère mélangées ne se propagent dans tout mon corps, j’ai le temps d’apprécier ma nouvelle armure, qui atténue tout de même bien les coups. Je tombe à terre, amortissant le choc de mes bras.

Inspirer, expirer. Rester à terre est un risque, ne pas réfléchir en est un autre. Se relever, rapidement, se mettre à l’abri d’une table. Regarder rapidement autour de soi. Mon agresseur est probablement cet homme, d’une trentaine d’année, maintenant aux prises avec le nain dansant. Pas de menace directe à proximité. Du moins, autant que possible dans une telle situation.
Je me relève, contourne la table, me saisis d’une chaise et la lance dans la direction des deux combattant. Le nain s’écarte, recevant au passage un sévère coup de poing à la tempe, mais mon agresseur reçoit le projectile de plein fouet.
Déstabilisé, il met un genou à terre ; je reste à deux pas de lui, et l’observe. Il a des cheveux plutôt longs, pour un homme, attachés ; ses habits sont quelconques, probablement un ouvrier du coin. Clairement plus fort que moi, mais également plus imbibé d’alcool. Son visage est tanné par le soleil, et il fait une bonne tête de plus que moi, ce qui fait ressurgir une certaine anxiété lorsqu’il se relève.

Je sais ce que Sadia ferait… Mais lui, cet étranger ? Défendre sans anticiper est vain, attaquer sans prévoir également. Je déglutis difficilement. Avant de pouvoir prendre une décision, je vois son poing jaillir. Mon armure me ralentis, je n’ai pas le temps de dévier son bras. Un élancement, au niveau des côtes, à droite. Encore une fois, mon pourpoint réduit le choc, mais la douleur reste déstabilisante. Et cette douleur amène avec elle la peur. Ne pas se crisper, ne pas craindre les coups… Inspirer… Expirer en frappant. Mon poing gauche part, semblant surprendre mon adversaire. Un coup, assez faible, au plexus. Suffisant cependant pour lui faire faire un pas en arrière. Ce n’est visiblement pas un combattant aguerri… Fort, mais sans technique, craignant autant que moi la douleur. Je dois pouvoir en profiter… À condition de supporter quelques coups supplémentaires.

Le premier me surprend, un direct du droit, m’atteignant à l’épaule. Une brusque douleur, sournoise, handicapante. Puis l’homme tenta de m’atteindre à la tête. Trop lent. Tout en me courbant, je lui assène un sévère coup au coude, lui tirant une exclamation de douleur. Une nouvelle fois, il recule. Mais cette fois, avant qu’il ne reprenne ses esprits, je m’avance, et détend ma jambe droite, l’atteignant un peu en dessous du genou gauche. Il est sur le point de tomber, quand la table à ma gauche semble s’envoler, pour retomber avec fracas sur mon malheureux adversaire. Un pied m’atteint au niveau du ventre, et je me retrouve au sol, dans un corps rempli de douleur.

Je sens deux mains qui me saisissent, et m’envoient voler un peu plus loin. J’atterris brutalement, perdant la notion de bas et haut. Derrière moi, la sensation du bois. Je m’aide de mes mains et me remets debout. Je suis au comptoir, relatif havre de paix. Une pensée traverse mon esprit : le plus sage serait de profiter de ce répit pour me replier dans ma chambre. Mais une sorte d’ardeur, de désir de violence s’est logée au niveau de mon ventre, et remonte doucement pour m’envahir.

« Talic ! Une bière. Dans une chope solide. »

Ma commande arrive bientôt, et je reste un moment là, avalant à petite gorgée le liquide, empestant l’alcool auquel je ne me suis toujours pas habituée, et contemplant la salle. La situation est toujours chaotique. On peut voir émerger des zones, des duels, des semblants d’alliances brisées au bout de quelques coups ; la population présente est plutôt bien répartie, beaucoup d’hommes mais également quelques nains, un hobbit, et peut-être un semi-elfe là-bas, près de la fenêtre ; plus d’hommes, certes, mais Sadia et moi ne sommes pas les seules représentantes du beau sexe.

Ma chope est vide. Je laisse sur le comptoir quelques pièces, et cherche des yeux une cible. Mon regard s’arrête sur un jeune homme, aux cheveux courts et noirs, surplombant un visage ovale et impeccablement rasé, le nez légèrement busqué, plutôt grand, bien que ce soit difficile à évaluer : il est en train de rouer de coup son opposant, et ne reste pas sur le même pied plus d’une seconde. Ses muscles sont bien dessinés, sa peau est pâle, chose assez rare par ici, où l’on croise plus souvent des paysans tannés par le soleil.

Après un dernier uppercut, son adversaire reste à terre, et il se redresse, jette un coup d’oeil autour de lui. Nos regards se croisent ; un sourire éclaire fugitivement son visage. L'excitation du défi s'allume en moi. Je me redresse, m’étire rapidement, puis détend mon bras droit, et lui lance ma chope, visant la tête. Il l’évite sans difficulté, d’un pas sur le coté, puis se remet en garde, attendant patiemment que je parcoure les quelques mètres qui nous séparent.

Il semble sûr de lui, et de ce que j’ai vu de lui il est effectivement plus expérimenté que moi, mais il a également reçu plus de coup, et il ne dispose d’aucune protection. Il ouvre l’échange, d’un coup trop simple, trop lent. Je l’évite d’un pas en arrière. Curieux… Me sous-estimes-t-il à ce point, ou est-il assez doué pour contrer toutes répliques ? Il recommence, une fois, deux fois, et à chaque fois, je me contente de reculer, n’osant me saisir de l’occasion qu’il me propose. Finalement, je tente de reprendre l’initiative, visant directement la tête, tentant de le contourner. Une brusque douleur, au ventre, me fait comprendre mon erreur. Sa tête s’est dérobée bien avant que mon poing ne l’atteigne, et son coude m’a cueilli dans mon m’élan.

Le souffle court, je recule, regrettant amèrement mon choix d’opposant. J’ai à peine eut le temps de le voir bouger, et je n’ai aucune chance de réagir à temps pour éviter ses contres. Mais il ne me laissera pas partir pour autant.
Pendant presque dix minutes, je tente de m’éloigner, parant ses coups devenus de plus en plus agressifs, n’attaquant que pour l’obliger à faire un pas en arrière, sans espoir de le toucher. Et, régulièrement, ses poings passe ma garde, ajoutant un point douloureux à mon corps meurtri.
Finalement, il m’assène une série de coup, m'atteignant à l'aine, au bras et à la tête, m’assomant à moitié, puis me repousse d’un violent coup de pied. Je me sens tomber, j’entends le choc de ma tête contre le sol, puis un voile noir me sépare du monde, ne laissant passer que quelques images, quelques sons épars.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 17 Juin 2011 19:31 
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Iris ?

La voix semble… Pas vraiment lointaine, c’est plutôt comme si j’étais loin de…moi. Malgré les protestations de ce que je ressens de mon corps, j’ouvre les yeux.
Mon esprit est vide, aucune pensée, seulement la douleur, m’arrivant de ma tête, mes bras, mes côtes ; des douleurs sourdes et des douleurs vives, coupant ma respiration ; une intense fatigue, aussi.

Sadia me regarde, avec un air étrange, peut-être un peu d’inquiétude sur son visage. Ça serait bien la première fois qu’elle se préoccupe de mon état. Je me redresse, m’appuie contre un mur proche. Cette faiblesse… C’est humiliant. Je sens bien que je ne pourrais pas tenir debout, la douleur me fera céder. Quelque part, un peu en arrière dans mon esprit, je sais bien que cette journée est plutôt une victoire. Dans des conditions réelles, j’ai réussi à battre un homme dans la force de l’âge, et je me suis plutôt bien défendu contre le second. Dans des conditions avantageuses, certes, et mon état n’est pas glorieux, mais je ne peux pas vraiment espérer mieux en si peu de temps. Et pourtant… Ne pas pouvoir se lever, être à la merci de tous, ainsi, cette sensation est horrible.

Sadia revient vers moi, une chope à la main. De l’eau, j’espère… Je ne l’ai même pas vue partir. Elle incline le récipient, le liquide atteint mes lèvres. De l’eau, en effet, fraîche, et cette fraîcheur semble être le meilleur goût au monde.
Je finis par repousser faiblement Sadia, qui s’en va rendre la chope à Talic. Je tente de prendre la parole, et c’est une voix rauque qui sort de mes lèvres : « Et maintenant ?

- Maintenant, tu vas aller dans ta chambre, enlever ton armure, passer une robe et on ira te faire soigner au temple de Gaia. Et avant que tu ne poses la question, oui, il faut d’abord enlever ton armure. C’est plus simple de recevoir des soins quand on a l’air d’une frêle et innocente jeune fille.»

Je hoche la tête, puis, m’appuyant sur Sadia, je me mets debout. L’entreprise est douloureuse, mais je peux marcher avec son aide. L’escalier est une rude épreuve, nous atteignons ma chambre que de longues minutes plus tard, et je m’effondre sur mon lit. Retirer mon armure sans toucher à une zone douloureuse n’est pas une tâche aisée, et Sadia utilise une méthode originale : elle ne se soucie aucunement de mes exclamations de douleur. Ainsi, fort rapidement, l’armure n’est plus qu’un tas de cuir dans un coin de la chambre, et moi une pelote de souffrances réveillés brusquement. Le même manége se reproduit pour que j’enfile ma robe, puis nous redescendons.

Tenant le bras de Sadia, progressant à petit pas douloureux, et en faisant des pauses régulières pour calmer la douleur qui se loge dans ma poitrine, nous nous dirigeons vers le temple. Vers le milieu du trajet, une pensée me traverse l’esprit : Sadia s’en est tirée sans la moindre marque. La jalousie se saisit de moi à cette idée. Nous sortons du même endroit, de la même situation, mais je claudique alors qu’elle me soutient. Rapidement cependant, la douleur me rattrape et me fait oublier tout reproches à l’égard de celle qui me conduit vers les soins. Notre but apparaît bientôt : le temple de Gaia et Yuimen.

Suite.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2011 20:20 
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Après un petit temps de marche pour regagner l'auberge, notre nain entrouvrit la porte d'entrée. Il n'avait de cesse de se remémorer la conversation avec le forgeron. Il s'agissait d'un homme fort connu dans le milieu et il allait avoir l'honneur de le côtoyer et de travailler avec lui. Il n’apportait que peu d’intérêt à la plus part des individus; En revanche il témoignait un très grand respect à ceux qui avait de la valeur à ses yeux : combattants, artisans, bâtisseurs, tels étaient les corps de métier qu'il appréciait.

La raison aurait voulu que notre aventurier se repose afin de commencer sa première journée de la meilleure des manières. Il avait passé sa journée à parcourir la région à la recherche de poison et ses jambes lui paraissaient fort lourdes. Mais à la vue de l'ambiance de la taverne ce soir, il savait qu'il n'y parviendrait pas. De plus, l’excitation ne lui permettrait probablement pas de s'endormir avant de longues heures. Alors quitte à rester éveillé, autant le faire en profitant un peu.

En cette belle soirée, nombreux étaient les voyageurs venus se réfugier à l'auberge du Pied Levé. Il faut dire qu'il s'agissait de l'une des plus côtés de la cité. Une fois de plus, l'atmosphère était fort mouvementée. Aucun groupe de musique n'était présent mais les clients ne semblaient pas en avoir besoin.

En observant bien la salle, Touhor put déjà discerner quelques individus bien éméchés. L'heure n'était pourtant pas très avancée. Or les deux trois hommes gisaient déjà à moitié sur leur table en balbutiant quelques paroles incompréhensives. Notre rôdeur laissa échapper un léger sourire en voyant ses deux énergumènes affalés. (De vrais novices !) se dit-il. Ce genre de personnes faisaient toujours rire les nains. En réalité, ils ne rencontraient que très rarement ce genre de problème. Leur constitution exceptionnelle leur permettait de boire des litres d'alcool avant de ressentir les premiers effets.

En revanche, à plusieurs endroits, de petits groupes s'étaient formés. L'un d'entre eux, un peu plus bruyant que les autres, retint son attention. Mais avant tout autre chose, il n'en oublia pas ses priorités et se dirigea vers le comptoir afin d'attendre le gérant. Celui-ci fit son apparition après quelques minutes d'attentes.

"Eh bien! Ça à l'air de bien marché ce soir."

"Oh oui! Il faut dire que ces jours-ci, l'ambiance est morose au sein de la cité. Ces problèmes d'invasions ne sont toujours pas réglés. Les autorités commencent seulement à s'atteler à la tache! Mais ces vermines ont eu le temps de s'implanter. S'en séparer définitivement risque de prendre encore pas mal de temps. Il ne se passe pas une heure sans qu'un nouveau cas d'infection ne soit déclaré. Les soigneurs de la cité sont débordés. Loué soit Kubi, nous avons été jusque là très peu affecté. C'est aussi grâce à vous maître nain! Je ne vous remercierai jamais assez pour le service rendu, et principalement pour votre discrétion. Mais malheureusement ce calme ne règne pas partout dans notre belle cité.

Du coup, de nombreux habitants se laissent aller afin d'oublier un peu leurs déboires. Et puis aujourd'hui c'est la soirée des jeux. De temps en temps, j'en organise une. Cela permet de mettre un peu plus d'ambiance dans la taverne et les consommations vont bons trains. Mais allez voir par vous même maître nain ! Et puis voilà de quoi égayer votre soirée !"


Tout en écoutant Talic parler, Touhor venait de se remémorer le fléau qui se rependait dans la cité. Il est vrai que les rats envahissaient les quartiers et apportaient de nombreuses maladies bien souvent mortelles. Lui même avait été mordu d'ailleurs. Mais aucune infection ne s'était déclarée bien heureusement. Le devait-il à sa constitution, ou au regard bien veillant de Yuimen, il ne pouvait le dire, mais quelque soit la raison il se satisfaisait bien entendu de cette situation.

Après s'être emparé de sa chopine, il suivit les conseils de l'aubergiste et se dirigea vers le groupe qui avait éveillé son intérêt. Il faut dire qu'il ne passait pas inaperçu tant il y avait de monde regroupé dans cette partie de la taverne. Ce n'est qu'en approchant qu'il découvrit l'origine de tant d'agitation. Un groupe d'homme était entrain d'organiser des combats d'animaux.

Un peu stupéfait, notre rôdeur assista au spectacle. Une belette tentait d'en découdre avec un lionceau. A priori, le combat paraissait fort déséquilibré mais en regardant avec plus d'attention, la belette semblait éprise d'une fougue peu commune. Le lionceau quant à lui ne devait avoir que quelque jour à peine et ne se défendait pas trop. Afin que les animaux ne se sauvent pas, une cage avait été confectionnée pour l'occasion.

La belette, le poil hérissé, fixait son adversaire d'un regard fort agressif. Il ne fallut que quelques secondes à notre barbu pour comprendre la situation. Afin de motiver l'animal en question, probablement une femelle, les organisateurs avaient placé à l'extrémité de la cage une jeune belette venant de naitre. En réalité, l'instinct maternel de ce mammifère le poussait à se défendre face à ce prédateur. Le lionceau semblait, pour sa part, quelque peu désorienté par tant d'agitation voir même apeuré par les gémissements de son concurrent.

En y repensant, le combat n'était peu être pas si inégal. Enfin c'est ce que semblait penser les observateurs. Certains étaient même entrain de parier, levant une poignée de pièce au dessus de leur tête. Un gnome, très certainement le bookmaker, notait soigneusement les enchères. Et au vue des cries que réussissaient à discerner notre rôdeur, la belette avait une assez bonne côte. Mais l'affrontement ne s'éternisa pas. Dans un élan de fougue et désirant profiter de la peur de son opposant, le mammifère s'élança vers le lionceau en poussant un cri aigu. Mais les instincts du félin surgirent brusquement. D'un coup de patte, d'un seul, la bête balaya l'assaut, envoyant voleter le challenger. Le pauvre animal avait la peau déchiqueté. Il tenta tant bien que mal de se relever mais le combat était bel et bien perdu. Le lionceau ne laissant aucune chance à l'animal l'acheva d'un autre coup tranchant. Le beuglement des perdants voyant leurs mises s'envoler se mêla au réconfort des victorieux.

Après quelques affrontements, et surtout après quelques pichets, Touhor se laissa gagner par l’euphorie. Il ne paria pas mais il se surprit à encourager les participants si on pouvait les appeler ainsi.

Puis, ce fut après plusieurs heures, quelque peu hébété, que notre nain abandonna là ces amateurs de sensation pour se diriger vers un autre groupe. Le spectacle avait été distrayant mais il ne comptait pas y passer sa soirée. Il s'étonna d'ailleurs de trouver de telles activités dans une taverne aussi réputée. Mais après tout, il en fallait pour tous les goûts. De plus, voilà quelques jours que notre nain fréquentait l'établissement et il savait que ce n'était pas monnaie courante. Il s'agissait probablement d'une organisation ponctuelle avec l'accord des autorités.

Quoi qu'il en soit, Touhor s’arrêta ensuite devant un jeu qu'il connaissait bien. Un homme, se tenant devant trois verres opaques, tentait de dissimuler une petite boule sous l'un d'entre eux. Ensuite il les mélangeait soigneusement en demandant à qui voulait bien miser quelques pièces de la retrouver.

Il s'agissait là d'un jeu fort connu et notre nain se laissa tenter. Il observa soigneusement l'homme procéder à son mélange et désigna un des gobelets sans hésitation. Soulevant le récipient, celui-ci laissa alors apparaitre la boule tant convoitée. Notre barbu satisfait se laissa alors tenté par d'autres parties. A vrai dire, il gagna les premières sans mal, ce qui réconforta son égo. Puis, peu à peu, la difficulté à deviner l'emplacement s'accentua. Était-ce là les premiers effets de l'alcool qui commençaient à affecter sa vision ou l'agilité du joueur qui se révélait, quoi qu'il en soit, Touhor était dépassé par les événements. C'est alors que l'homme lui proposa de jouer à quitte ou double.

Notre aventurier avait déjà perdu une petite somme mais il s'agissait là d'une opportunité à saisir. S'il remportait le prochain coup, il pouvait récupérer tout ce qu'il avait perdu. Il accepta alors sans hésiter. Écarquillant les yeux, il tenta de se concentrer du mieux qu'il pouvait. Après tout, l'argent était sacré pour lui, il ne pouvait se permettre d'en perdre autant. Les mains agiles commencèrent à se mettre en mouvement. Très rapidement, notre rôdeur perdit le fil. Les peintes avaient eu raison de lui et il faut l'avouer il avait à faire à un adversaire coriace. La vue quelque peu brouillée, il tenta alors d'élaborer une stratégie, ou du moins de raisonner de la manière la plus censé possible contenu de sa condition.

(Hum *hips* il a déjà joué deux fois à gauche en dernier...., il ne va probablement pas retenter ici. *Hic*
Et puis il n'a quasi pas joué au milieu. Enfin je crois... C'est probablement là qu'il l'a placé. A moins que, *Hips* à moins qu'il ne joue jamais au centre. Peu être à droite alors.... *Hic*
En même temps, on dit bien jamais deux sans trois... Alors cela voudrait dire qu'il rejouerait à gauche?)


Alors qu'il allait faire son choix en toute ignorance, un incident fort heureux se produisit. Un hobbit maladroit vint percuter la table manquant de tout renverser. En effet, déstabilisé, celui-ci tenta de se rattraper en s'y reposant ce qui la fit légèrement basculer. Légèrement certes, mais assez pour permettre à notre nain d'entrevoir d'un œil (il faut dire qu'il n'en avait plus qu'un d'ouvert) la position de la boule.

Il leva alors la tête et fixa tant bien que mal son/ses interlocuteur(s). Il est vrai que depuis un moment l'homme semblait avoir la capacité de se décupler. Touhor avait l'impression que même pour pouvoir discuter avec son adversaire, il devait également faire un choix entre trois reflets. Se concentrant sur l'un d'entre eux, notre rôdeur s'empressa de faire son choix.

"Je vais dire celui-ci" dit-il d'une voix éméchée.

Le visage de l'homme se crispa. Lui qui espérait avoir trouvé un bon client s'était rendu compte de son erreur. Soulevant le verre délicatement, il laissa apparaitre la boule synonyme de victoire.

Notre nain se mit alors à sourire et se risqua à quelques railleries. Néanmoins, il n'en fit pas trop non plus, car même si son adversaire apparentait probablement cela à de la chance plutôt qu'à une quelconque aptitude, il savait que le destin lui avait donné un petit coup de pouce, c'était le cas de le dire.

Quittant alors la table sous les plaintes de l'homme qui désirait se refaire, Touhor se dirigea vers sa chambre tant bien que mal. L'heure était déjà fort avancée et une journée importante l'attendait le lendemain.

--> L'auberge du Pied levé

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Dernière édition par Touhor le Dim 24 Juil 2011 15:39, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2011 19:31 
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Les Ruelles

Nandòr pénétra dans l’Auberge du Pied Levé.

C’était un endroit saturé par les fumées de pipes, les vapeurs d’alcool et l’odeur de la nourriture.
Nandòr en eut la nausée.
La foule qui animait la pièce regroupait tous les spécimens que l’on aurait pu retrouver dans toute autre auberge à une heure pareille : des soiffards imbibés, des prostituées racoleuses, des voyageurs bavards entourés de natifs curieux,
etc …

Un homme barbu et à l’embonpoint naissant vint les accueillir à peine quelques secondes après leur entrée.

« Bienvenue mes amis ! Vous cherchez un endroit au chaud pour cette nuit ? »

Question rhétorique, bien entendu.

« Ben, vous avez frappé à la bonne porte ! J’m’appelle Talic, et ça … »

Dit-il, en présentant d’un mouvement de bras (presque trop) majestueux le lieu où ils se trouvaient.

« Mais asseyez-vous donc, il m’reste une table dans le fond. »

Il désigna du menton ladite table, située à l’autre bout de la pièce, accolée au mûr.

« Une pinte ? Un bon repas copieux ? Dites-moi c’qu’il vous faut et vous l’aurez aussitôt ! »

Nandòr, surpris par le tenancier – et surtout par son caractère chaleureux qui était en contraste total avec la ville dans laquelle était implanté son établissement – déclina cependant son invitation à prendre place dans cette cacophonie.

« Pour moi, ce s’ra simplement une chambre pour la nuit. »

Dit-il en regardant tour à tour ses compagnons et l’aubergiste.
Ce dernier gratifia Nandòr d’une petite tape sur l’omoplate et l’attrapa doucement par l’épaule.

« Comme tu veux, mon gars ! Suis-moi, j’vais te donner la clef d’ta chambre et t’indiquer l’chemin. »

Nandòr, qui ne supportait pas ce contact physique, se laissa pourtant entraîner.

« Et vous deux ! » lança-t-il à Dinab et Harmonie, « Si vous voulez la table, elle est toujours libre, hein ?! Sinon, venez par là, j’vous donnerai une clef pour votre chambre. C’est attendrissant les couples, pas vrai ? »

Dit-il à Nandòr de sa voix rauque avant de lâcher un rire gras, qui retentit par-dessus le vacarme environnant.

Après l’avoir mené au comptoir, lui avoir remis sa clef contre quelques yus et montrer le chemin à prendre, Nandòr le remercia et se dirigea vers l’escalier.
Avant de disparaître, il se retourna et adressa à ses compagnons un signe de tête.

« On se revoit demain. »

Nandòr grimpa alors les escaliers, regagna sa chambre et s’y enferma pour une nuit de repos bien méritée.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2011 21:20 
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Inscription: Ven 10 Juin 2011 22:28
Messages: 79
Localisation: Kandra-Kâr
Ce lieu puait l'alcool , ce qui déplaisait fortement à Harmonie. L'aubergiste se dirigea et s'adressa tout de suite à Nandór. Il discutèrent 10 minutes puis, l'homme vint voir Harmonie et Dinab. Sans souhaiter la bonne nuit à Dinab et Harmonie , comme à son habitude Nandór alla dans sa chambre en prononçant juste un :

" - On se revoit demain "

« Et vous deux ! » lança-t-il à Dinab et Harmonie, « Si vous voulez la table, elle est toujours libre, hein ?! Sinon, venez par là, j’vous donnerai une clef pour votre chambre. C’est attendrissant les couples, pas vrai ? »

" - Hum , pas vraiment. Pourrai-je avoir les clés de ma chambre s'il vous plaît ? "

L'aubergiste donna la clé de la chambre à Harmonie & elle partie se coucher. Repartant le lendemain matin.

-->Les ruelles<--

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Dernière édition par Harmonie le Sam 9 Juil 2011 17:29, édité 1 fois.

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