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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 20:55 
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Chapitre 5 - Couvrir ses arrières.

Chapitre II-1. Un message de mauvais augure.


Après les péripéties sur les docks, Relonor retourna à son post de travail. Garde devant l’entreprise de transfert de fonds de Mr Yorgensen. Un shaakt dans un lieu gérant de l’argent et des biens pouvait sembler étrange, mais en réalité surveiller l’entrée n’avait rien de valorisant. Tout au mieux, il était celui qui se ferait embrocher le premier en cas de tentative de vol, la majorité des hommes assurant la sécurité à l’intérieur. Peut importe, malgré son post ingrat et les railleries des passants Relonor souriait.

On l’avait engagé pour retrouver la fille d’un riche client à son patron. Il avait mis la main sur les amis de la jeune fille pour connaître ses derniers faits et gestes. Il était finalement tombé sur une vieille bâtisse dans les docks où il comprit la supercherie. Avec l’aide de son petit ami et de quelques-uns de leurs copains, ils avaient monté un faux kidnapping pour faire cracher l’argent du père. Relonor la connaissait. Cette fifille à son papa était une vraie salope, aguichant tous les mecs qui lui tournaient autour et comme beaucoup d’autres, elle s’était moquée du shaakt. Bien mal lui en a pris. Il les avait surpris en plein acte sexuel et avait bien embroché le jeune homme, mais pas trop pour jouer encore avec lui. Quelques échanges de coups plus tard, où le jeune bretteur s’était avéré plus coriace que prévus, Relonor fut victorieux. Il célébra sa victoire en terminant ce que le jeune homme avait commencé avec sa petite amie et termina en plantant sa lame dans le corps de la jeune fille sous les yeux du garçon mourant. Dans sa bonté, Relonor lui permit de rejoindre sa dulcinée dans l’autre monde assez rapidement avant de faire prévenir la milice. La responsabilité du kidnapping retomba sur les camarades des deux amants, qui furent retrouvés à l’emplacement des corps sans vie d’après les informations fournies par le shaakt.

Peu lui importait qu’on le méprise aujourd’hui, il avait assouvie ses envies malsaines de sang et d’horreur. Les gens avaient entendu parler des évènements survenus sur les docks et regardèrent Relonor plus que d’habitude. Peut-être même que certains voyaient en lui une sorte de justicier pour avoir tué le meurtrier de la jeune fille. Parmi les gens présents, un gamin l’épiait sans cesse. Le petit garçon, jouant machinalement avec quelque chose dans sa main, guettait autour de lui ainsi que le shaakt, mais Relonor n’attendit pas qu’il daigne réagir. Il saisit la poignée de son épée et s’avança vers l’enfant, l’air très menaçant. Le petit, prit de panique, commença à s’agiter. Il jeta le caillou qu’il avait en main sur Relenor et s’enfuit brutalement en zigzaguant entre les passants et disparaître du champ de vision.

Ce genre de réaction agaçait Relonor qui préférait un affrontement brutal à une attitude lâche. Un détail retint pourtant son attention. Sur le caillou, quelque chose y était attaché, un parchemin. Il défit la fine corde qui maintenait le tout ensemble et lut ce qui était écrit.

"Je sais ce que tu as vraiment fait sur les docks."

Chapitre 2 - Rencontre au coin de la rue.

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Dernière édition par Relonor le Dim 30 Avr 2017 21:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 21:07 
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Chapitre 1 - Un message de mauvais augure.

Chapitre II-2. Rencontre au coin de la rue.


Déjà deux jours que Relonor avait reçu le message et une certitude c’était imposée à lui. S’ils avaient cherché à le nuire la milice l’aurait déjà attrapé. Bien sûr le shaakt avait déjà pensé à quitter la ville, mais une chasse à l’elfe noir aurait été mise en place rapidement. Non, on attendait quelque chose de lui et Relonor patientait en quête d’un signe.

A son poste dans la rue l’elfe guettait chaque passant, semant une impression de paranoïa chez les gens, déjà fortement influencé par la mauvaise réputation des shaakts. Dans un coin d’une ruelle proche, le garde vit de nouveau le jeune garçon. Mue par la colère de sa situation difficile, il quitta son poste pour courir après le gamin qui détala comme un lapin. Le petit connaissait les lieux et maîtrisait à la perfection les différents obstacles sur le chemin, que ce soient des étalages de fruits, les mendiants ou les foules de personne plus ou moins dense. Malheureusement pour lui, la rancœur d’un elfe qui peut vivre plusieurs vies d’hommes est grande, donnant une ténacité sans égale dans la poursuite. Finalement, après un peu d’efforts, Relonor coinça le garçon dans une impasse. Il sortit son épée et demanda poliment aux rares clochards et déchets de la société de quitter les lieux et de vaquer à d’autres occupations.

"Barrez-vous tas d’merde ambulant !"

Ces derniers obtempérèrent sans demander leurs restes. Relonor s’avança vers le garçon qui se cola à un mur en bois, bien trop haut à escalader pour un enfant. Le shaakt laissa la pointe de son épée racler le sol pour accroître la peur dans le jeune homme et accélérer la partie interrogatoire qui allait débuter. Une femme ouvrit une porte donnant sur la rue. Il suffit à l’elfe noir de pointer sa lame dans sa direction pour la voir refermer brusquement en criant. Le bruit attira les voisins qui face à la scène firent de même en bouclant tout, laissant le petit gars seul. Quelques caisses en bois délabrés ornaient les lieux. Le soleil, loin d’être au zénith, formait une grande ombre dans cette impasse. Lentement l’elfe s’approcha.

Des bruits de pas derrière l’interpellèrent. Plusieurs hommes armés étaient apparus et à leur dégaine, ce n’était pas des miliciens. Le meneur au milieu devait avoir la trentaine et les deux derrières semblaient un peu plus vieux.

"T’as bien fait ton boulot p’tit gars, fiche le camp et va t’acheter un truc." Fit-il en brandissant une petite sacoche certainement avec des yus.

(Tout ça c’était qu’un traquenard ! Les sales fils de…)

"On a à causer tout les deux !" Déclara l’homme du milieu en donnant la bourse au gamin qui disparu rapidement.

Il portait tout un ensemble de cuir. Le genre à protéger légèrement des coups de lame, mais donnant une mobilité très avantageuse à son possesseur, privilégiant les esquives et feintes diverses. Quelques plaques de métal étaient disposées à divers endroits trop sensibles pour être ignoré et l’harmonie des couleurs n’était pas non plus à l’ordre du jour. Les deux hommes derrières étaient légèrement moins équipés, mais orientés sur des protections bien plus solides.

"Je suppose que je vous dois le p’tit mot d’amour. C’est quoi votre problème ?" Fit Relonor en jouant avec sa lame.

"Range ça princesse tu vas te casser un ongle. On n’est pas là pour te mettre misère." Lui répondit le leader du trio.

Deux jours à ressasser le message, à chercher qui était derrière ça et maintenant on le prenait de haut ? C’en était trop pour Rélonor parcourra les quelques pas qui le séparèrent et abattit sa lame sur l’odieux individu. D’un geste rapide, son opposant dégaina sa lame et para proprement, sans reculer. Relonor enchaîna les coups variant un estoc au plastron, un coup en biais puis directement un puissant coup de taille. Aucun ne passa. Pire, l’homme n’eut pas besoin de mettre un pied en arrière tant sa maîtrise à l’épée était écrasante comparé à Relonor. Puis il passa à l’attaque.

Il attendit une nouvelle tentative de l’elfe et para de nouveau le coup, sa main droite sur le manche de son épée et l’autre sur sone tranchant. Le contre qui suivit fut d’une rapidité déconcertante. Avant que Relonor ne retire sa lame, son opposant lui saisit l’extrémité et la baissa, tandis que la garde calée contre la lame se dirigeait vers la garde de l’elfe en montant au-dessus du niveau de la tête. Si bien que maintenant, la prise du shaakt était désormais amoindrie avec la garde en haut et la pointe en bas. Cependant, l’homme ne s’arrêta pas là. Il continua jusqu’au bout la course de sa garde frappant fortement sa consœur. La puissance du coup et la faible prise furent suffisante pour désarmer Relonor dont l’épée atterrit derrière lui, le laissant démunit devant la lame dont le froid léchait la base de son coup.

"Bien maintenant qu’on a pris le thé, peut-être que mademoiselle la princesse va avoir l’obligeance de nous prêter attention, sans quoi…"Il laissa sa lame appuyer davantage contre la gorge terminer sa phrase.

Le shaakt ne répondant pas, l’homme poursuivit.

"Tu bosses pour Yorgensen et on a eu vent d’un convoi particulier en provenance de Bouhen. Tu vas t’arranger pour qu’il se perde avec la cargaison." Commença-t-il.

"Si vous savez qui je suis alors vous êtes déjà au courant que je suis qu’un garde, on me laissera pas faire comme vous l’entendez."

L’homme enleva la pointe de son épée, permettant à son poing de lui expliquer sa façon de penser. Le coup percuta le shaakt à la mâchoire qui le fit reculer de quelques pas en arrière.

"Ca c’est pas not’e problème, mais le tien. Et si tu tentes quoi que ce soit ton p’tit secret trouvera des oreilles attentives. Contente toi de l'emmener près du bois au bout de la culture de blé, à l'ouest de la ville." Dit-il en fixant le regard de l’elfe.

Sur ses mots, il rengaina sa lame et quitta la rue, ses hommes le suivant.

Chapitre 3 - La traque.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 21:26 
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Chapitre 2 - Rencontre au coin de la rue.

Chapitre II-3. Une demie vérité n'est pas vraiment un mensonge.


Piégé par un gamin, humilié par les armes puis menacé. Suivit une bonne gueulante pour avoir quitté son poste par les autres employés, c’était vraiment une journée de merde. Avec tout ça il fallait trouver un moyen de s’incruster dans un convoi.

Rapidement le patron le demanda à le voir dans son bureau. Après son abandon de poste c’était normal, mais il ne supportait pas de se faire réprimander par cette fiotte. Il arriva dans le bureau où son patron monsieur Yorgensen l’attendait avec une rapière.

(Hélà, il compte faire quoi avec ce cure dent le gras sac ? Il compte pas me trouer la peau pour la faute qu’on me reproche quand même ?)

Le bureau était toujours égale à lui-même, bordélique avec une pile de parchemin, des livres, des annotations sur un tableau accroché au mur où l’on pouvait y voir divers transferts, des tarifs de prix et d’autres choses encore que Relonor ne chercha pas à comprendre. Affalé dans son siège, toujours aussi gras, Yorgensen le toisa et prit la parole.

"Ceci est à toi. Tu la reconnais ?" Fit le patron en désignant l’arme.

(Putain c’est l’arme de ce sale gosse que j’ai planté l’autre nuit avec sa putain ! Mais pourquoi il me refile ce cure dent ?)

"Je me rappelle oui, mais pourquoi on me l’a confie c’est pas normal."

"Voilà…en fait…heu…"

(Mais vieux sac à merde tu vas la cracher ta bile ?)

"…lorsque les corps des deux jeunes ont été retrouvés, les miliciens ne savaient pas quoi faire des maigres possessions du gamin, dont son arme, et ont demandé au père de la jeune fille ce qu’il voulait en faire. Tu n’as pas été payé car elle était morte, en échange il te donne ceci. "

Il laisse un léger blanc s’incruster dans la conversation avant de reprendre.

"J’ai eu vent d’un problème aujourd’hui, apparemment tu…"

"Oui je sais j’ai quitté mon poste. Apparemment j’ai pas le temps de m’expliquer que les commères piaillent comme des pies."

"Ha…heu…"

(Héla ce qu’il m’énerve à faire ça lui ! Respire, calme-toi ! Si tu lui fous ta lame dans l’cul t’auras encore plus d’emmerdes que ça en résoudra. Bon ça résoudra rien, mais ça f’ra du bien. Prends sur toi quand même !)

"…d’accord ben je t’écoute alors."

"J’ai des emmerdes depuis l’histoire sur les docks. Des gens me cherchent et s’en prennent à moi." Commença-t-il a mentir à moitié.

"Ha bon, toi ?"

"Oui y’a des rumeurs disant qu’un shaakt qui tue le meurtrier d’une jeune fille c’est louche et qu’il y a plus de chance que je sois mêlé de plus près à l’histoire qu’il n’y paraît. Bref, toujours est-il que je me suis fait tabasser."

"Quoi, mais t’as…des marques ?" Me demande-t-il incrédule à mon histoire.

"C’est sûr un bleu sur une peau noir, mais la marque là c’est un coup que j’ai pris." Lui dit-il en désignant sa mâchoire endolorie.

"Alors faut prévenir la milice et…et porter plainte !"

"Hors de question ! Même après ce que j’ai fait sur les docks, les shaakts sont pas bien vus. Non faut que je change d’air pendant un temps. Vous avez pas une mission en dehors de la ville ? Quelque chose peu importe ce que c’est. Y’a peut-être un convoi qui arrive ou qui part."

"Oui il y a bien quelque chose…mais c’est pas un grand intérêt, juste un cavalier qui revient de Bouhen." Déclare-t-il, pas vraiment enjoué.

(Bingo !)

"C’est pas grave, si ça me permet de sortir je prends." Répondit Relonor en y mettant autant de conviction que possible.

"D’accord, je vais mettre quelqu’un à ta place et…te préparer un cheval pour demain."

"Parfait, me…"

(Allez dis-le putain !)

"…merci Monsieur."

Les propos choquèrent autant l’elfe que son patron, dont les yeux risquaient de s’éjecter à tout moment tant la surprise le prit.

"Je dois rejoindre qui au juste sur la route ?" Demanda Relonor cherchant à profiter de ce moment pour en savoir plus sur la double mission qui l’incombait.

"Ha oui c’est Kyorn. Il est parti seul il y a plusieurs jours…de Bouhen avec un colis particulier."

(Kyorn ? Ha la poisse, c’est un des meilleurs bretteurs que j’ai pu voir.)

"Tout seul ? Je sais qu’il est plutôt doué avec une arme, mais à de là partir seul c’est pas risqué ? Il transporte quoi d’ailleurs ?"

"T’as sûrement déjà…entendu parler de lui, il préfère faire les choses lui-même. D’ailleurs le client n’a demandé que lui. Ca tombe bien que tu te proposes, en général les hommes manquent de vivre vers la fin du trajet. Je mettrai le nécessaire…avec ton cheval."

"D’accord. Bon je partirai dès demain matin alors."

"D’accord à…à demain."

Relonor quitta la pièce avec le sentiment de se faire doublement enflé des deux côtés. Une bande de vauriens adeptes du chantage et un bretteur mortel de l’autre.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 21:39 
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Chapitre 3 - Une demie vérité n'est pas vraiment un mensonge.

Chapitre II-4. Bilan d'une mauvaise situation.


Après l’entrevue avec son patron, Relonor reprit son post dans la rue. Il laissa les passants le dévisager en marchant près de lui, accaparé par ses pensées.

Son entrevue avec les trois hommes dans les rues de Kendra Kâr l’avait mis sérieusement en rogne. Plus particulièrement la rixe avec ce devait être le leader du trio. Sa maîtrise de l’épée l’avait complètement désarçonné. A aucun moment il n’avait pu porter une attaque au travers de la garde de son adversaire. Il avait fait pleuvoir une volé de coups divers qui sans pouvoir perturber la défense de l’homme. En y repensant, l’homme n’avait fait que jouer avec lui. Si l’affrontement avait duré si longtemps c’est parce qu’il le voulait. Pour preuve, lorsqu’il était passé à l’assaut Relonor fut désarmé rapidement. La technique employée était insolite. Utiliser la garde pour lever la position de la poignée et ainsi affaiblir le maintien de l’arme adverse était une pratique peu courante, mais donner une impulsion supplémentaire pour frapper la garde et envoyer valser l’arme rendait la technique excellente.

Encore fallait-il s’exercer à la technique s’il voulait effectuer ce genre de prouesse, mais il y avait un autre sujet qui inquiétait le shaakt : Kyorn. Cet homme, ou plutôt cet elfe, était le meilleur bretteur où il bossait, capable de survivre seul en voyageant d’une ville à l’autre. Il ne prenait pas de risque lorsqu’un danger survenait sur le chemin, assurant toujours la réussite de sa mission quitte à prendre du retard plutôt que la vie ou sa cargaison. Les clients connaissaient les risques des convois, convois qui étaient d’autant plus risqués si les transporteurs étaient seuls. Ces missions en solitaires avaient l’avantage d’être très mobile et peu coûteux.

(Mais qu’est-ce qu’il peut bien porter pour que ça intéresse ces hommes ?)

Cette question intriguait fortement Relonor et il dut se faire violence pour penser à un moyen de faire bifurquer Kyorn de sa route sans utiliser les armes, ce qui causerait un échec cuisant.

(Quelle peut-être la faiblesse de cet elfe ? Il ne recherche pas la richesse et n’a que faire d’un titre de noblesse. Ce n’est pas un ivrogne à faire la tournée des bars et à courir les jupons. J’ai beau faire le tour, je ne sais fichtrement rien d’utile sur lui. Il y a bien quelqu’un qui sait quelque chose sur lui dans cette putain de ville ! Je sais, le gros sac ! Il a des dossiers sur nous tous dans son bureau. Faut absolument que j’arrive à atteindre son dossier et c’est cette nuit ou jamais ! Et j’ai un petit détour à faire avant de rentrer chez moi.)


Chapitre 5 - A la recherche d'informations.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 21:50 
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Chapitre 4 - Bilan d'une mauvaise situation.

Chapitre II-5. A la recherche d'informations.


Après avoir terminée son poste, Relonor partit chez lui pour se reposer en attendant le soir. Comme à son habitude il fermait les volets de chez lui pour rester dans l’obscurité. Lorsqu’il sortit il jeta un regard au ciel pour observer les aurores boréales. Cela faisait plusieurs jours que ces lumières parcouraient le ciel comme des cours d’eau, ondulant en volutes de couleurs se mélangeant les unes aux autres.

C’était un spectacle intéressant à voir, encore plus intéressant sachant que tous passaient leurs soirées la tête en l’air. Au moins ils ne venaient pas lui chercher des noises, ni compliquer son travail de garde la nuit. Mais pour l’heure, ces émanations célestes lumineuses étaient un frein pour ce qu’il allait entreprendre. Si être un Shaakt pose de nombreux problèmes relationnels, c’était aussi un avantage notable la nuit grâce à la vision nocturne. Cependant, cette nuit les chances étaient égales. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Or Relonor se moquait éperdument de la gloire. Seule la victoire avait de la saveur qu’elle soit auréolée d’obstacle ou non.

Normalement, c’est le Shaakt qui est chargé des gardes durant la majorité des nuits, sa vision nocturne aidant fortement. Cette fois-ci, il devait quitter la ville pour aller à la rencontre du transporteur et bien entendu, on lui avait laissé sa soirée. Arrivé sur les lieux de son prochain méfait, il alla se positionner non loin du lieu de là et observa les gardes en place. Deux hommes à l’extérieur et comme à l’accoutumé, un supplémentaire à l’intérieur pour ceux qui auraient trouvé un moyen de pénétrer sans se faire voir. Lorsqu’il est de garde la nuit, l’elfe est étrangement seul dehors. Le bâtiment était à un croisement ou l’entrée principale donnait sur une rue, tandis qu’un mur uni composait l’autre section de la voie. Dans un coin il déposa certaines de ses affaires comme son arme pour éviter un maximum de bruit. Il observa les légers mouvements à l’intérieur au travers des vitraux, trahissant la présence du troisième homme et se rapprocha hors du champ de vision jusqu’au coin du mur lorsque le garde intérieur sembla lui tourner le dos. Connaissant le péché mignon des hommes, il déposa deux bouteilles d’un bon alcool acheté un peu plus tôt dans la journée et le déposa au coin de la rue, visible des deux gardes. Il se retira dans une zone aussi sombre que possible et lança de petits cailloux par intermittence, jusqu’à ce qu’un garde se rapprocha pour prendre les dites bouteilles.

"Regarde-moi ce qui a été oublié ici !"

"Ha ça c’est bien not’ veine ! Ho, mais c’est pas d’la pisse de chat c’machin ! Fait partager aux copains !"

Comme prévue, s’en suivie plusieurs dégustations du breuvage et sa ribambelle de blague et chanson graveleuse. L’attention des gardes étant relâchées, Relonor se dirigea vers l’arrière du bâtiment. Il y a plusieurs mois de cela, des gamins avaient réussi à se faufiler à travers un trou dans l’édifice. Depuis la découverte le passage avait été refermé, mais les matériaux étaient peu coûteux et très friables. Pour atteindre le passage le Shaakt dut franchir un mur pour arriver dans une cour intérieure d’une maison, située derrière le bâtiment. Un rapide coup d’œil pour vérifier qu’il n’était pas repéré et commença à gratter lentement la couche de mur friable.

"Miaouuuu !"

L’elfe noir fit un bond en arrière par surprise. Il lança sa main sur le chat qui venait de dévoiler sa présence, mais les réflexes du félin étaient supérieurs à son assaillant. Heureusement, personne ne semblait l’avoir aperçu. Il reprit son travail lentement pour éviter un maximum de bruit, bien qu’il espérait que le brouhaha des gardes à l’extérieur suffirait à le rendre plus discret.

Une fois le premier trou terminé, il y plaça un œil pour observer l’intérieur et attendit patiemment de percevoir le garde posté à l’intérieur. Au bout de dix minutes, celui-ci apparu en se dirigeant vers l’entrée. C’était le moment pour pénétrer. Une fois le trou assez gros pour y passer la main, il arracha des morceaux en les ramenant à l’extérieur. Le garde toujours à l’extérieur, certainement pour profiter du breuvage, Relonor pénétra dans l’établissement. D’un pas sûr et rapide, il se dirigea dans le bureau. La pièce bordélique n’avait visiblement jamais connu de système de rangement.

(Quel bordel ! Comment c’est possible de gérer correctement des affaires avec ce foutoir ?)

Il inspecta les lieux aussi méticuleusement et rapidement que possible, mais rien, pas le moindre dossier sur les employés. Le Shaakt commençait à broyer du noir. Bientôt le grade intérieur allait revenir et les deux autres allaient manquer de boissons. Il s’affala sur le siège de son patron espérant prendre son point de vue. Le mouvement brusque déplaça la chaise sur le sol en bois dont le bruit attira l’attention.

"Vous avez entendu ?" Fit l’un des gardes.

"Non quoi ?" Lui répondit un second.

"J’ai cru entendre quelque chose, je vais voir." Déclara le premier.

(Ha la poisse, c’est bien ma veine ça !)

Il recula la chaise silencieusement, se cacha sous le bureau et se mit presque à prier les dieux pour ne pas se faire prendre. Les pas se rapprochèrent jusqu’au bureau et s’arrêtèrent à l’entrée. Le shaakt commençait à croire qu’il ferait demi-tour lorsque les pas se remirent à se rapprocher de la chaise. Les volutes de lumières ne cessèrent malheureusement pas, augmentant les chances de se faire prendre.

"Miaouuu !"

Un léger bond du garde sur le plancher, surpris par le félin.

"-Comment tu es rentrée toi ? Viens-là. Non attends reviens !" Dit le garde qui sembla suivre le chat qui le fuyait.

Peut importait les informations, ne pas se faire prendre était plus important que tout. Il suffirait de trouver une excuse plus tard. Alors qu’il sortit de sa cachette, il sentit sous ses doigts quelque chose dans le plancher. Il s’y attarda un instant et découvrit une latte de bois dépassant largement des autres. Rapidement il enleva quelques planches pour y sortir une boîte. L’intérieur du contenu mis à jour les fameuses informations des employés. Plusieurs documents rangés pour une fois en ordre. En feuilletant les parchemins il tomba sur l’elfe qui devait arriver à Kendra Kâr. Les informations détaillaient les différentes missions effectuées, les sommes et surtout les faveurs perçues par les clients et…bingo ! Ce maudit bretteur avait une femme du nom d’Elsia qui travaillait sur le marché et vendait du poisson. Tout comme son mari, la femme était une Earion. Maintenant Relonor avait suffisamment d’information pour partir, seulement à voir cet amas d’informations qui n’a rien à voir avec l’image que peut présenter le bureau, il se posa quelques questions et s’attarda pour regarder les informations qui pouvaient bien le concerner.

Le Shaakt fut surpris. Il comprenait enfin pourquoi il percevait un salaire de misère, la moitié de l’argent allait directement dans les poches de sa propre mère, qui en plus de détourner non propre argent avait des rapports charnelles avec monsieur Yorgensen. L’elfe jura de se venger, mais un détail attira son attention. Son patron était bien plus malin qu’il ne le croyait. En continuant de feuilleter les documents, on finissait par trouver un lien avec la milice. Ces derniers avaient chargés Yorgensen de les informer des mouvements de Relonor et sa mère. Ceci expliquant pourquoi il jouait avec le feu en ayant des relations privilégiées avec la Shaakt.

Les bruits de pas le ramenèrent à la réalité. Le garde avait coincé le chat dans un coin et allait sûrement le capturer d’un moment à un autre. Il fourra les informations rapidement, respectant autant que possible l’ordre initial et remit la trappe en place.

"Regardez ce que j’ai trouvé les gars !" Fit le garde en montrant le chat capturé.

C’était le moment, tous étaient à l’entrée ce qui laissait au Shaakt le moyen de sortir par l’arrière.

"Attends c’est pas le chat de la vieille de derrière ?" Répondit un autre garde.

"Tu veux dire qu’il est passé par le trou dans le mur ?" Je croyais qu’il était bouché. Demanda le premier.

L’information arrêta net Relonor. Les hommes allaient se diriger vers le trou et s’il avait le temps de l’atteindre avant eux et de s’enfuir, il serait immédiatement repéré avec les lumières des aurores boréale. Il resta donc dans le bureau et observa deux hommes et un chat se diriger vers la seule sortie possible. Enfin plus la seule car si l’entrée était gardée, elle ne l’était que par un seul garde et un peu éméché. Lorsque les deux gardes semblaient être au niveau de la sortie arrière, Relonor commença à se diriger vers la sortie ou plutôt l’entrée. Lentement et discrètement en augmentant progressivement jusqu’à atteindre l’entrée en courant. Il se tint fermement la capuche sur son visage et percuta de plein fouet le dernier garde à l’entrée. Celui-ci vola jusqu’à atteindre une caisse proche, probablement pour servir de chaise et roula sur un ou deux mètres. Prit de cours et les réflexes amoindrit, il ne put rattraper la silhouette qui disparaissait dans les rues de la ville.

Relonor s’assura de ne pas être poursuivit et revint sur les lieux de son larcin après s’être assuré de na pas être vu et récupérera ses affaires laissées de côtés avant de repartir chez lui. La nuit était bien avancée et il voulait s’occuper de la femme de l’Earion dès les premières heures du jour.

Chapitre 6 - Faire ses courses

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 4 Mai 2017 18:17 
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Capuche sur la tête, Irina observait les ruelles de Kendra Kar. Durant ses trois précédentes années, la Shaakte sortait peu, sa race n’étant pas celle des plus appréciées dans les murs de la Capitale. Mais la prédatrice trouvait facilement son bonheur parmi tous les cadeaux que pouvaient faire Kendra Kar au Temple. Car dehors, tout semblait trop propre, rangé et ordonné. Des patrouilles circulaient entre les passants joyeux à l’écœurement, vaquant entre les boutiques et les tavernes à ivrognes. Tout était trop lumineux, trop beau, trop pur. Si l’on cherchait les ténèbres en cette ville, la lumière les éclipsait parfaitement. Parmi la joie et le bonheur opulents, l’ombre passait avec discrétion et vivacité vers les beaux quartiers de la ville.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 16 Mai 2017 13:16 
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Assise sur une caisse dans une ruelle peu fréquentée, Mydria faisait le point sur sa vie. Et ce qu'elle en déduisait était loin d'être glorieux.

(Si ce n'est pas malheureux, de me retrouver à radoter sur mon existence comme une vieille femme à mon âge!)

Mais elle tirait un certain plaisir à cataloguer méticuleusement tout ce qui, à cet instant précis, rendait sa situation déplorable. Tout d'abord, elle n'avait aucun endroit sûr où dormir; ses précédentes nuits avaient été passées dans les tavernes les plus petites et les moins populaires qu'elle avait pu trouver, dans l'espoir de ne pas attirer l'attention des mauvaises personnes. Jusqu'ici, cela lui avait réussi. Mais elle tremblait que l'un des individus qu'elle croisait dans ces troquets ne la reconnaisse et ne la dénonce. Ce qui l'effrayait, c'est qu'elle ne savait pas au juste quelle importance elle avait aux yeux de ses poursuivants. Cette affaire à laquelle elle s'était trouvée mêlée pouvait tomber dans l'oubli dès le lendemain, ou même être déjà oubliée, et alors elle était sauvée. Mais il était aussi fort possible que sa famille, tentant d'effacer un scandale par un autre, n'use de l'influence, réduite il est vrai, qu'elle exerçait en ville pour rendre les recherches plus actives.

(Non, vraiment, rester c'est jouer mon sort aux dés, et je n'en suis pas à ce point. Il faut que je quitte la ville, et si possible le pays.)

Cette pensée lui offrit le second point de sa liste: elle ne savait comment s'enfuir. Par la route? Sans cheval, le voyage serait fatiguant mais faisable. Mais si elle était recherchée plus activement qu'elle ne le pensait, alors la route devenait dangereuse, le premier endroit où elle serait recherchée. Par voie maritime? Alors elle pouvait même changer de continent. Aucune meilleure garantie de sécurité, mais... Il fallait d'abord parvenir à embarquer sur un navire sans se faire arrêter, et le port serait sans doute surveillé. De plus, mettre un océan entre elle et sa famille empêcherait Mydria de laver son nom.

(Mais le veux-je vraiment?)

Compromettre ceux qui l'avaient utilisée puis s'étaient débarrassés d'elle, à savoir son père et , dans une moindre mesure, Jeabel, était une idée plus que séduisante. Mais aussi plus qu'imprudente. Pour l'instant, mieux valait filer.

(On en revient à l'éternelle question: route, ou mer? Une fois embarquée, je n'aurais plus de souci à me faire. Mais en voyageant seule et à pied, je peux facilement changer d'itinéraire. Oui, mieux vaut quitter la ville ainsi. Quant à ma destination...)

Il fallait une ville hors de la juridiction Kendrane, et qui puisse fournir des opportunités suffisantes pour lui permettre de vivre correctement. Faisant mentalement défiler dans son esprit les différentes locations du continent, Mydria se décida pour Oranan. Sa rivalité avec Kendra-Kâr était garantie de sécurité, et les fréquents raids Garzoks faisaient espérer qu'une mercenaire -car c'est le seul emploi qu'elle se sentait à même d'exercer- ne serait pas trop mal accueillie.

Sa décision prise, Mydria se sentit soulagée. Plus que le danger, réel ou exagéré, qu'elle courrait, c'était l'indécision qui lui pesait. Maintenant le problème était simple: se rendre d'un point A à un point B en passant par un lieu de passage, à savoir les portes de la ville. Elle vérifia que le capuchon de sa cape dissimulait bien ses traits, et se mit en marche.

(((Vers les grandes portes de Kendra-Kâr)))

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Mai 2017 15:09 
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Chapitre 1 - Retour à Kendra Kâr

III.2 Problèmes à l'horizon


Le cheval étant la propriété de son patron, il fut obligé d’y retourner. Il prit son temps afin de trouver une excuse valable, tirant sur les rennes du cheval pour éloigner le moment de la rencontre avec son patron. L’absence du coursier, la possession de son arme et ses propres blessures ne laissèrent que peu de possibilités. Relonor aimait à dire que les demi-vérités n’étaient pas totalement des mensonges en soit, alors autant expliquer la rixe à sa façon.

Arrivé à destination, le patron de l’établissement vint rapidement jusqu’à lui, après l’appel des gardes postés à l’entrée de l’établissement.

"Mais qu’est-ce que tu fais ici seul ? Où est Kyron ?" Interrogea Mr Yorgensen.

Relonor descendit lentement du cheval pour mieux se préparer. Il devait faire croire qu’il était passé à ça de la mort, chose qui était vraie en soit. Il se rappela son impuissance face au coursier et montra une mine déconfite.

"Il y a eu un problème, des hommes s’en sont pris à Kyorn ou plutôt à sa marchandise je crois." Commença le Shaakt. "Sur la route j’ai entendue des échanges d’épées. Ne le voyant pas sur la route je me suis précipité et lorsqu’il m’a vu, il ne m’a pas reconnu immédiatement et il a cru que venait moi aussi pour la cargaison. Ils étaient trois et quand il s’est tourné vers moi, l’un d’eux l’a touché à la hanche. J’ai essayé de lui venir en aide, mais même avec sa blessure il se battait encore mieux que moi. Il ne leur a pas fallu longtemps avant de venir à bout de Kyorn et de voler la marchandise pendant qu’ils me tenaient à l’écart." Termina-t-il en exhibant les blessures qu’il avait subies.

"Quoi, mais…mais comment ? Je connais…enfin je connaissais pas meilleur homme que Kyorn. Comment ils ont fait ?" Lui demanda son patron dont les mains commençaient à trembler.

"En arrivant jusqu’à lui je l’ai entendu parlé de sa femme. Je pense qu’ils l’ont enlevée. C’est probablement ça qui l’a déstabilisé."

(Excellent ! Je commence à devenir bon à ce petit jeu. Un viol maquillé en un malheureux sauvetage et maintenant ça. J’ai hâte de recommencer !)

"Ho non. Ho non. Je suis ruiné. Après un coup pareil…ma réputation va me ruiner." Gémit le patron. Il semblait bien trop accaparé par son avenir proche que par la véracité des propos du Shaakt.

Les choses se passaient parfaitement. Relonor prenait goût à semer la détresse auprès d’autrui. Il aurait voulu lui ouvrir le ventre, malheureusement un tel acte en pleine rue risquerait de lui poser problèmes. Il s’apprêtait à continuer d’accabler son patron lorsqu’il vit l’Earion du marché.

Afin de forcer Kyorn à lui obéir, le Shaakt s’était rendu au marché où travaillait sa femme. L’Earion avait tenté de la retenir, mais en jouant sur ses sentiments Relonor avait réussi à la manipuler. Quelques jours s’étaient écoulés depuis et cet elfe bleu commençait à s’inquiéter. Il fallait absolument partir avant de se faire repérer, démasquant ainsi la supercherie.

"Je crois que vous aviez raison, je suis pas vraiment fait pour ce genre de mission. Je ferais mieux de rentrer chez moi et reprendre mes gardes de nuits." Dit-il en cherchant un regard compatissant auprès de son patron. Ce dernier trop occupé à chercher un moyen de redresser sa situation ne l’écoutait même plus.

Surveillant l’Earion, il utilisa son cheval pour se cacher de celui-là, se dirigeant vers l’enclos des chevaux. Il laissa le canasson au premier homme venu et quitta rapidement les lieux avec ses effets personnels, sous les injures de l’homme qui n’avait pas que ça à faire.

D’un pas rapide, il se rendit chez lui l’inquiétude grandissante.

(Merde ! Merde ! Merde ! Bordel de merde ça pue cette histoire ! Il ne va pas falloir longtemps à ce gros lard de Yorgensen pour comprendre, une fois que ce palmé de mes couilles ne lui apprenne qu’un Shaakt est venue chercher la femme de Kyorn. Même s’il a un doute, il lui suffira de venir jusque chez moi avec l’Earion et je finirais écartelé. Faut absolument que je quitte la ville !)

Chapitre 3 - Une ombre mortelle

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Mai 2017 15:20 
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Chapitre 3 - Une ombre mortelle

III.4 Dédale de rues


La blessure au ventre était supportable, mais la douleur était omniprésente dans l’esprit du Shaakt. Chaque pas, chaque posture qu’il essayait de prendre faisait ressurgir un pic de douleur. A y réfléchir, c’était peut-être la véritable intention de sa mère. Le laisser partir tout en le ralentissant, permettant une poursuite plus aisée pour les chasseurs.

Relonor passa de ruelle en ruelle, s’enfonçant toujours plus dans les coins malfamés de la ville. Il s’arrêta adossé à un mur, pour prendre sa respiration. Il déposa ses affaires, défit sa cuirasse et entreprit de soigner sa blessure. Il avait visiblement perdu une grande quantité de sang. Ses vêtements sous l’armure étaient imbibés de rouge. Il sortit son linge et le déchiqueta pour en faire un bandage de fortune. Il aurait bien nettoyé la plaie avec de l’eau, mais la source la plus proche ne lui faisait pas bonne impression. Il faut dire que dans le quartier, l’hygiène basique est un luxe pour certains et complètement inutile pour d’autres.

Le bruit d’un groupe d’hommes courant commençait à se faire entendre. Relonor se dépêcha de serrer son bandage et de remettre sa cuirasse en place. Qui sait, cela lui sauvera peut-être la vie.

-Là du sang ! Fit une voix assez proche.

(Ha mais quel con je suis ! J’ai laissé du sang un peu partout sur les murs. C’est malin, autant leur donner une invitation à m’égorger !)

Sans attendre les retrouvailles, l’elfe quitta le secteur au pas de course. Il bifurqua à plusieurs endroits espérant semer ses poursuivants quand un autre groupe se fit entendre un peu plus loin devant lui. Ce n’était plus une chasse mais une battue et Relonor se sentait comme un gibier sur le point de se faire attraper. Il continua à s’enfoncer encore et encore. Changement soudainement de direction lorsqu’il repérait d’autres groupes d’hommes. Il fallait rapidement trouver une échappatoire. Les gens ici seraient prêts à tous pour un peu d’argent, même si c’est pour une milice qu’ils détestent. Il ignora donc les rares personnes qu’il voyait sur le chemin.

(Putains les égouts ! J’suis sûr d’être passé plusieurs fois à côté en chemin !)

Les égouts de la ville avaient une très mauvaise réputation. Autrefois cela servait de sépulture aux défunts, mais avec le temps, bon nombre de créatures y avaient élue domicile rendant les lieux tout ce qu’il y a de plus inhospitalier. Pourtant, c’était peut-être la dernière chance du Shaakt. Il continua sa route plus lentement cherchant un accès pour se rendre dans les souterrains. Il s’arrêta sur une sorte de petite place où se trouvait un homme un peu ivre. Un coup de poing dans la figure du malheureux lui permit l’espace d’un instant de soulager sa colère. Assoir sa domination lui faisait toujours du bien au moral ainsi que de lui dérouiller l’épaule au passage. L’esprit légèrement plus clair, il s’attarda sur la zone et trouva ce qu’il cherchait juste à temps. Une petite cavité en arche, où un petit cours d’eau filait accompagné d’une odeur ignoble. Mélange d’excréments et probablement de corps décomposés. Il faut dire que c’est un excellent endroit si l’on veut faire disparaître un corps. Le temps que la milice décide de s’attarder en ces lieux, le corps est déjà bouffé par les rats. Rapidement, il disparut sous terre avant que les hommes ne le remarquent.

III.5 Lames, sang et carcasses de rats

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 29 Mai 2017 15:33 
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Précédement

Lhivers vient d'arriver, mais ce jour là, le soleil est encore radieux. Maltar avait donc fini cette journée en allant se faire dorer la couenne au soleil, sur les quai, devant une vilaine corvette mal entretenue nommée avec prétention "la griffe du faucon". Puis comme le soleil était finalement parti se planquer derrière les mats, le gobelin s'en est allé. La nuit est tombée depuis une grosse demie heure maintenant. Les badauds se font rares.

Maltar coupe à travers le dédale des petites rues du centre ville pour rejoindre la Tortue guerrière. Rue des tanneurs, qui comme son nom l'indique pue. Puis rue de la musaraigne, qui continue sur la rue du général Marchard. Traverser, suivre la ruelle de de la mandragore, prendre le coude de la rue de la ventraiche, ruelle sardine, à gauche après la quincaillerie et c'est l'auberge. Du moins, c'est ce qui était prévu. Mais vous savez ce que c'est. Un gêneur survient et tout vos plan se retrouvent chamboulés.

Là gène prends la forme d'un solide gaillard croisé sur la fin de la ruelle de la mandragore. A peine le gobelin a t'il passé le drôle qu'il se retourne et tente de lui planter un vicieux coup de poignard dans le cou. Sans doute l'a t'il confondu avec un perdreau de l'année. Mais même après, et même surtout aprés plusieurs mois à Kendra Kar, lorsqu'il croise quelqu'un dans une ruelle vide et sombre, il le surveille du coin de l’œil.

Maltar lâche l'étui de sa mandoline et se retourne en reculant la jambe gauche. Le bras senestre plié, paume opposée à l'arme pour protéger les veines en cas de loupé, il place son poignet contre celui de son adversaire et bloque le coup alors que la lame est à la hauteur de sa tempe. Puis, dans la continuité de son mouvement, il improvise et va à ce qui semble le plus évident à sa nature de grande gueule. Il avance sa tète et mord à pleine bouche l'avant bras agresseur pour lui faire lâcher son arme tout en raffûtant le visage de rouquin mal rasé du bonhomme avec sa main droite.

Malgré la douleur probable, le poing encore libre de l'humain s'abat en un violent crochet de gauche dans la visage de Maltar, qui n'en mord que plus fort sous l'impacte. Un gout ferreux s'échappe du bras pour se répandre sur ses papilles. Bon signe, le gars saigne déjà comme un coq qu'on égorge. Suspendu par les crocs à cet avant bras de citadin délicieux, il attrape maintenant la longue tignasse aubrune et projette le bas de son corps vers le haut pour passer sa jambe droite autour du cou de son adversaire. Maintenant tête en bas, il se cambre et verrouilles ensembles ses chevilles pour étouffer la gorge du malandrin entre ses cuisse. Déséquilibré par tout le poids de Maltar, qui pèse maintenant de tout son corps sur lui son flan, l'homme chute et lâche son arme lorsque son poignet de tord sur le sol.

Alors que les deux corps emmêlés reposent maintenant dans un nuage de poussière ,poil de carotte tente avec plus ou moins de succès de se défaire de cette prise qui lentement l'étouffe. Le gobelin, est un peu sonné par ce choc contre le sol plus violent qu'il ne l'aurait souhaitait. Ses dents on glissés sous l'impact. Ou plutôt provoqué de longs sillon sur le bras de son adversaire quand celui-ci à été projeté par le choc hors de sa bouche. A priori sonné par la chute lui aussi, l'homme essaye avec son bras blessé, le seul en capacité d'atteindre Maltar, de lui triturer le visage. Sans doute essaye t'il de lui choper le nez, ou lui faire une fourchette dans les yeux. Quoi que ce soit qui pourrait lui faire assez mal pour lâcher sa prise. Maltar secoue sa tête en tout sens pour se protéger en essayant tant bien que mal de bloquer avec ses propres main le bras de son adversaire, devenu soudainement bien génant.. Mais celui-ci est plus musclé, et il peine à le contraindre. Finalement, en se tortillant du cou, il parvient à placer sa mâchoire sur le flan de la main de son adversaire, et mord la base de son pouce et un bout de sa paume a pleine dent. Il se cambre alors de nouveau pour bien raffermir son étranglement tout en maintenant bien bloquer le membre de son adversaire. Ayant enfin pris un avantage significatif, il se dépêche d'attraper la lame gisant sur la sol et appui légèrement la lame sur le flan de sa maintenant victime.

" 'jour. Moi s'est Maltar et t'viens de m'foutre les nerf en p'lotte. 'Vise toi d'bouger encore d'un poil et j't'plante. Pour la suite, maintenant t's'ra Jacques pour moi. T'as compris Jacque?"

Il relâche un peu la pression de ses jambes sur la glotte de "Jacques", qui s'empresse de remplir à nouveau ses poumons d'air en poussant un acquiescement timide au milieu de jérémiade suppliantes.

"Ta gueule! Maintenant, la vie et dix yus s'tu réponds aux questions, la mort si tu t'tais. Et traine pas trop parc'qu'ça urge. Qu'est'qu'tu'm'veux Jacques? P'quoi t'es v'nu t'foutre dans l'mal comme ça?


C'est m'sieur Rif qui m'envoit. Il m'a promis 100 yus si je lui ramenait votre cithare."


Il resserre et desserre rageusement la gorge de "jacque".

"C'pas un cithare, s't'une mandoline crétin d'Jacque! C'qui Rif?! Maltar appui un peu plus la pointe de la lame entre les cottes de "Jacque", ponctuant ainsi son propos d'un très explicite point d'exclamation.

C'est l'proprio du "cabinet des curiosité".

Où ça?

A l'angle de de la rue des pinçon et d'la rue des topazes.

Vers les arènes?

C'la même.

L'est chez lui?

Sans doute.

Merci."

Tout en regardant aux alentours des fois qu'un autre gêneur déboule, Maltar serre à nouveau de toute ses forces la gorge de son agresseur, jusqu'à ce que dans un ultime soubresaut la vie le quitte définitivement. Il fouille le cadavre rapidement, lui plante le poignard dans un œil par soucis esthétique et goût du travail bien fait, prend sa mandoline puis grimpe sur le toit d'une des mansardes jouxtant la ruelle en s'aidant d'une gouttière.

Réfugié entre la cheminée et la pente d'ardoise, Maltar enlève sa tenue de vie publique et la ranges en boule dans un sac de toile qu'il sort de son carnet magique. Puis il remet dedans son sac de vêtement et sa mandoline, pour en sortir sa tenue de maraude qu'il enfile aussi discrètement qu'il le peut, avant de mettre ses gants de combat et ses bottes. Enfin prêts, il range son carnet dans son étui de cuir, à sa ceinture, puis de toit en toit prend la direction du quartier des arènes, décidé à avoir une explication crue et drue avec "Rif".


tentative d'apprentissage de la CCSA morsure féroce.

La suite

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Dernière édition par Maltar le Mer 13 Sep 2017 22:29, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 15 Juin 2017 10:46 
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Kay attendit, et attendit encore, sans apercevoir le moindre Sindel sortir de l'auberge du Lion. Bien des passants lui jetèrent des regards curieux, sans doute l'accoutrement de la jeune semi-elfe ne passait-il pas inaperçu, la robe ne parvenant guère à dissimuler correctement armes et armure. Une dague aurait pu être dissimulée par le vêtement, une cape aurait pu englober les longues lames de Kay, la robe ne parvenait qu'à se bosseler de formes étranges qui ne manquaient pas de susciter un certain étonnement chez ceux qui lui prêtaient une bribe d'attention.

Ce n'est qu'une fois la nuit tombée qu'un Elfe gris quitta l'établissement, richement vêtu de robes bleues et muni d'un long bâton s'achevant d'un côté par un croissant de lune tranchant et de l'autre par une pointe. Hautain et sévère, le Sindel s'engagea d'un pas altier et pressé dans la grande rue, sans prêter la moindre attention aux passants. Ces derniers auraient tout aussi bien pu ne pas exister aux yeux de l'Elfe, il avançait sans dévier d'un pouce en direction du château et contraignait les quelques humains qui se trouvaient sur son chemin à s'écarter précipitamment du fer lunaire de son bâton. Certains lui lancèrent quelques injures au passage mais, s'il les entendit, il n'y réagit pas et ne consentit pas même un coup d'oeil aux protestataires. Malgré sa tenue plus semblable à celle d'un prêtre que d'un guerrier, le Sindel se déplaçait avec cette sorte de grâce féline qui caractérise les combattants doués. Ainsi que l'avait précisé le commandeur Illinwë, Averren, si c'était bien lui, ne serait certainement pas une proie aisée s'il fallait en venir à le défier armes à la main.

Il dépassa le château sans ralentir et se dirigea ensuite vers une arène délabrée toute proche dont les grilles d'accès semblaient fermées par de lourdes chaînes. Pourtant, lorsqu'il parvint devant l'une d'elles, une silhouette encapuchonnée de noir apparut brièvement de l'autre côté et, après un bref échange à voix basse, ouvrit le portail au prêtre qui pénétra sans attendre dans l'édifice tombant en ruine.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 5 Juil 2017 21:29 
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Chapitre 5 - Religion mortelle

IV.6 - Doux chaton, adorable chaton



Installé dans l’obscurité d’une petite ruelle, Relonor est perdu dans ses pensées. Si être un fidèle de Thimoros semble être naturel pour lui qui aime la violence, son frère Phaïtosn’a jamais été une évidence et le Shaakt ne voyait pas l’intérêt de suivre un second dieu, même si les préceptes sont plus que similaires. Pour la première fois il perçoit en Phaïtos un nouveau potentiel qu’il ne voit pas en Thimoros, plus calme et moins téméraire que son frère. Relonor aime semer la mort et voir le désespoir chez les personnes qu’il tue, mais en d’autre circonstance sa soif de sang l’empêche généralement d’avoir l’esprit clair. Ce qui est dangereux lorsque les lames s’entremêlent. De plus, l’histoire de la prêtresse concernant Phaïtos devenant un dieu et les bénédictions qu’il prodigue à ses fidèles ont piqué sa curiosité. Il sait que Thimoros octroie également une partie de son pouvoir dévastateur sur le champ de bataille, mais jusque là il n’a jamais eu l’idée de prier son dieu pour se voir octroyer une bénédiction.

La nuit est plus que présente dans la ville et Relonor aime se blottir dans les endroits protégés des lanternes des rues. Pourtant, il lui faut sortir de son nid s’il veut mettre la main sur le p’tit George. Grâce au tenancier de la taverne du paladin, le Shaakt sait plus précisément où et quand trouver sa cible. En tout cas il a réduit la zone à quelques pattés de maison et une tranche horaire. Il déambule dans les rues, se délectant de la peur qu’il inspire aux passants qui s’éloignent à son approche. La nuit est propice aux filles de joies à peine vêtues et aux ivrognes qui guettent un lieu où ils sont encore tolérés, pour assouvir leur besoin de se vider les poches et se remplir le gosier.

C’est entre une éruption stomacale et le gloussement de catins que l’elfe noir entend un son doux à ses oreilles. Dans une ruelle un peu étroite entre deux bâtiments, un homme en capuche est en train d’en soudoyer un autre à l’aide de menace, juste assez audible pour le Shaakt afin comprendre la nature de l’entretien. Ce n’est qu’en tendant plus son oreille pointue qu’il entend le nom de p’tit George et l’information fait un tour rapide dans la tête de l’elfe. On est en train de détrousser celui qu’il doit dépouiller. Sans prendre de précaution Relonor fonce dans la ruelle, non sans avoir au préalable dégainée son épée, alertant les deux hommes.

Le premier plus grand que l’autre, tenant au col un petit gars d’une main, certainement le p’tit George, et sortant de l’autre une petite lame étincelante. La dague disparaît subitement tandis que le corps du petit homme se plie en deux, avant de voir réapparaître la lame avec une lueur rouge. Relonor atteint finalement les deux hommes et alors que l’agresseur use du corps meurtri en guise de protection, l’elfe noir saisit le corps plié en deux par la douleur pour le tirer à lui, offrant l’occasion de porter une attaque brutale de haut en bas. L’épée s’arrête net en rencontrant deux dagues placées en croix pour protéger leur porteur.Face à face, le Shaakt profite de ce moment pour identifier son adversaire, mais l’ombre que forme la capuche ne permet de voir l’entièreté du visage. Seule une cicatrice en forme de croix au coin gauche de la bouche reste visible. Profitant de l’ouverture, l’homme à la capuche porte un coup de pied à p’tit George, lui faisant perdre l’équilibre ainsi qu’à l’elfe noir qui titube pour rester debout. L’individu profite de l’occasion pour fuir dans le sens opposé où se trouve une palissade en bois de plus de deux mètres. Il use des caisses présentes au sol pour l’aider à grimper et de ses deux mains, se hisse pour passer derrière.

Tandis que l’homme cherche à s’échapper, Relonor de son côté ne compte pas le laisser partir. Il balance le corps gémissant et se lance à la poursuite du fuyard. Plutôt que de perdre du temps à grimper, se sachant moins agile que sa proie, il préfère miser sur une charge en espérant que la barricade ne soit trop épaisse. Il se propulse épaule droite en avant et l’épée en retrait et percute la barricade, transformant le petit mur en un tas de planche mal agencé. L’individu, à peine remit sur place, se prend la charge bien qu’amoindrie par l’obstacle. Il perd l’équilibre et se frappe violemment la cheville contre le bord d’une fontaine. Malgré cela il arrive à se redresser et fait face à l’elfe noir.

Ils sont désormais tous deux dans une sorte de place, d’une centaine de mètre carré, où une fontaine se dresse au milieu, accompagnée d’un grand nombre d’animaux variés en cage qui couinent, jappent, hululent, avec ce qui doit être les propriétaires des bêtes. Ce genre de lieu où l’on vend des créatures de façon illégale, est né des règlementations de la ville pour ce qui est des animaux sauvages. Les incidents concernant les bêtes de propriétaires sont devenus de plus en plus important, posant de véritables freins à ce marché. Bien entendu, à chaque restriction les vendeurs trouvent toujours des solutions ou de nouveaux lieux pour leur trafic. D’ailleurs les nombreux hommes présents ne semblent pas apprécier la venue des deux zigotos perturbant leurs affaires. Convergeant vers eux, l’homme à la capuche se sent vite esseulé. Touché à la jambe, il cherche un moyen de faire diversion tandis que Relonor s’avance la poigne resserrée sur la fusée de son épée, telle la faucheuse prête à faire son office. D’un geste vif et précis, l’homme frappe l’une des cages, ouvrant la porte pour que l’animal qui s’y trouve sorte.

"Ha le con, il a fait sortir un asternia !" Hurle un homme en fuyant, rapidement imité par ses compères.

Un chaos soudain rugit dans cette petite place, affolant les animaux encore en cage, ainsi que le félin qui fait face au Shaakt. Une créature au pelage rouge et étrangement affuté, avec deux cornes sur le crâne. Plutôt que de s’en inquiéter, Rélonor se met à pourchasser sa cible qui cherche à profiter chaos ambiant. Malencontreusement, il passe trop prêt au goût de la créature qui voit, en ce grand bipède à la peau noire, un agresseur. Ne considérant pas l’asternia comme une menace, le Shaakt ne voit que trop tard la charge vive qui lui est adressé et se voit planter une des deux cornes de la bête à gauche de l’abdomen, juste en dessous de la brigandine. Relonor saisit le félin par la corne qui gigote et accroît la blessure, arrachant un râle de douleur. La créature à quatre pattes reprend sa position, observant l’humanoïde devant lui, prête à charger à nouveau. L’elfe noir profite d’un léger instant de répit pour chercher du regard l’individu à capuche. Celui-ci, malgré sa blessure handicapante, se trouve à quelques mètres de sa position initiale dans l’une des sorties de la place. Pourtant, plutôt que de s’enfuir, il reste là à observer le duel entre le Shaakt et le félin. Sa capuche se relève assez pour dévoiler deux yeux d’un violet brillant surnaturel, tandis que de sa bouche il semble psalmodier quelque chose d’inaudible.

Relonor ignore à quel jeu ce type s’amuse, mais tant qu’il reste à proximité, il peut se concentrer sur l’animal avant de revenir au boiteux. Le félin, attendant une vaine réaction de l’humanoïde, finit par tenter sa chance, usant de sa queue pour se propulser et mordre son adversaire à sa cuisse ensanglantée. Un coup d’épée le coupe dans son élan, malheureusement la lame ne rencontrant que la corne gauche ne blesse pas l’animal outre mesure. C’est à ce moment que les choses dérapent. Alors que la bête se déplace de gauche à droite, cherchant probablement une ouverture, des visions fantomatiques apparaissent. Un coup d’œil rapide permet de remarquer que ce fantôme, est celui de la jeune fille violée et tuée par le Shaakt quelques jours plus tôt dans les docks. Un être d’un blanc laiteux des pieds jusqu’aux pointes des cheveux, marchant vers Relonor d’un pas gracieux.

La haine de son visage est vite remplacée par l’effroi glaçant que lui procure l’apparition venant du monde des morts. Le sang dans son corps se glace et les mains fébriles de l’elfe noir se mettent à hésiter , transmettant à sa lame les tremblements dignes d’un bretteur malhabile. Bien qu’il parvienne à garder assez de cran pour ne pas crier comme une pucelle effrayée, il ne peut détourner le regard de cette garce revenue de l’au-delà, le fixant de ses yeux froids et d’un blanc immaculé. Il s’apprête à lui porter un coup d’épée lorsqu’un foudroyant coup de queue le percute au genou droit et que la jeune femme disparaisse comme elle est venue.

"Rhaaa sale bête ! Fiche-moi l’camp !" Rugit le Shaakt qui reprend le dessus sur lui-même.

Il adresse un coup d’épée à la créature qui esquive trop tardivement et crie de souffrance lorsque la lame l’atteint sur son flanc gauche, dans un bruit métallique en rencontrant la solide fourrure rousse de la bête. Portant son regard sur la sortie de la place, Relonor remarque que l’individu est toujours présent et l’observe.

(Est-ce lui la cause de cette terrible vision ? Si tel est le cas, il doit chercher à me faire perdre mes moyens face à cette saleté de gros matou. Si jamais je prends trop de coups, je serais plus handicapé que lui et il pourrait venir m’achever. Je dois pas me laisser faire !)

Chapitre 6 - Doux chaton, adorable chaton (suite 2/2)

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Dernière édition par Relonor le Jeu 6 Juil 2017 16:43, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 5 Juil 2017 21:40 
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Chapitre 6 - Doux chaton, adorable chaton

IV.6 - Doux chaton, adorable chaton (suite)


Souhaitant mettre fin à ce duel qui n’a que trop duré, Relonor se mit en position. Ces visions qui le gêne et la protection naturelle de l’asternia sont de trop à gérer en même temps. De la même façon qu’il avait stoppé le jeune Woran dans les égouts, il espère qu’un coup d’estoc droit aura raison de la rapidité de la créature et surtout de son pelage très résistant avec un coup perforant. La blessure à l’abdomen le fait déjà souffrir, son genoux sera aussi un obstacle à surmonter, mais Relonor a déjà connue pire souffrance et serre déjà les dents pour tenir le coup. Pour l’elfe noir, l’Asternia n’est qu’une bête stupide. Il prend donc une pose des plus flagrantes pour un être habitué aux combats armés. Sa jambe droite pliée pour soutenir son poids malgré la douleur au genou et la gauche en arrière, légèrement fléchie pour la détente à venir. Sa lame, elle, est tendue vers l’animal, prête à l’embrocher en visant la gueule. La bête se met à tanguer sur place, comme les autres espèces de félins lorsqu’ils s’apprêtent à bondir sur leur proie. L’énergie interne du Shaakt, laissée en sommeil depuis le commencement de l’affrontement, se met à s’agiter en lui et se répandre dans tout le corps donnant une sensation de toute puissance. L’animal bondit, toutes griffes dehors cette fois-ci et l’elfe noir se déploie en réponse, propulsé par sa puissante énergie. La lame fuse vers l’animal, mais trop imprécise, ne parvient pas à atteindre sa cible. La bête quant à elle, profite de l’occasion qui lui est offerte pour lacérer profondément de ses quatre pattes le bras armé et la jambe déjà touchée à l’articulation. Le Shaakt se dégage des griffes de l’animal qui met de la distance entre lui et son opposant à deux pattes.

(Bordel de merde mais qu’est ce qui s’est passé ? Je comprends pas, j’ai rassemblé mon énergie, je me suis gonflé à bloc, je l’ai diffusée en moi et m’en suis servie pour me propulser alors pourquoi ? Je suis arrivé à un résultat plus que concret la dernière fois. Bon ce foutu félin est assez loin cette fois, je devrais pouvoir réfléchir tranquillement à ce qui est arrivé. Ma douleur à la jambe ? Non, j’en doute. Bien sûr ça fait mal et me gêne dans mes mouvements, mais j’arrive encore à tenir malgré ça.)

Perdue dans ses pensées, Relonorne songe plus à l’individu à capuche, dont les yeux luisent de nouveau d’une couleur violette. Une fois de plus un esprit fantomatique surgit dans le champ de vision du Shaakt. Cette fois-ci c’est l’elfe bleue, tué dans la demeure même de Relonor qui surgit. La femme tend une main vengeresse vers le bras armé, là où se trouve la bague volée sur le corps inerte de l’Earionne. Cette fois la peur est trop forte et Relonor hurle, terrifié par cette vision qui le hante. Il tente de garder au loin cet esprit vengeur lorsqu’une volée de lame le percute en plusieurs endroits. La vision de peur disparait comme la précédente, remplacée par une écrasante douleur et permet à l’elfe noir d’examiner les projectiles. De fins poils roux aussi durs que l’acier se sont plantés au travers de la brigandine. Le sang ruisselle abondamment du corps de l’elfe qui subit le contre coup d’une perte trop importante. Le décor commence à tanguer de lui-même, comme dans un bateau lors d’une grande houle. Des tâches sombres apparaissent dans le champ de vision du Shaakt et sa force décline pour tenir l’arme des deux mains. Heureusement pour lui son premier adversaire s’était finalement volatilisé, ou est-ce un effet de la perte de sang. A moins qu’il ne guette dans un coin sombre, ou qu’il estime que l’animal aura finalement raison de Relonor. La seconde bonne nouvelle est que le félin ne devrait plus être capable de relancer une nouvelle volée de poils mortels. Les poils, même pour cette créature ne doivent pas pousser si vite pour les réutiliser dans l’immédiat.

Il est sûr que l’individu qu’il a pourchassé et finalement laissé fuir malgré lui, doit être la cause de ses visions. Sans cela, cette satanée bête n’aurait pas eu tant de chance. Le dit animal se rapproche de son adversaire. Le prochain assaut risque d’être fatal pour le Shaakt. S’il survivrait à la prochaine attaque, la perte de sang aurait raison de sa vigueur. Relonor ne possède pas un éventail de technique assez variée pour contrer l’animal. Désarmer son adversaire ne lui est pas envisageable et déployer toute sa force en un coup colossal le viderait de ses dernières forces. Non il doit réitérer le même exploit que lors de son duel contre le Woran. Il doit être capable d’utiliser le coup correctement et l’absence abondant de sang dans son corps risque de lui poser problème.

(Abondant ? C’est ça ! J’ai rassemblé bien trop d’énergie tout à l’heure. Il me faut utiliser la quantité suffisante pour porter mon coup. Petit à petit je développe de plus en plus d’énergie et je n’ai pas l’habitude d’en posséder autant. Lors de mon combat contre le Woran, je n’en avais presque plus. Il me faut donc l’utiliser plus précisément. Mais pour la prochaine fois, il va vraiment me falloir prendre des potions de soins.)

De nouveau il fait face à l’animal avec cette fois-ci, l’envie et surtout le besoin d’en finir. Comme précédemment, il rassemble son énergie pour la diffuser sur tout le corps sans trop en prendre. Il se met en garde et donne des coups de moulinets dans le vent pour narguer la bête. Celle-ci se positionne prête à bondir sur sa proie. Connaissant maintenant la rapidité de la créature pour ce genre d’offensive, Relonor maintient l’attention sur la lame et profite d’un moment d’inattention pour reculer d’un bon pas, lui laissant plus de temps de réaction que la perte de sang lui fait maintenant défaut. Un oiseau virevolte dans le secteur et fait tomber un objet métallique en atterrissant, faisant réagir les deux opposants. La créature bondit en avant et Relonor réagit de concert. Toute l’énergie concentrée se déploie pour propulser l’elfe noir et bande tous ses muscles lorsque le coup atteint la gorge de l’animal, moins dense en fourrure et donc en protection, et le transperce de part en part dans ultime soubresaut. Enfin, il est venu à bout de cette satanée bête. Elle a été un adversaire plus coriace que prévu.

Dégageant sa lame de la bête, il a dans l’idée d’offrir cette mort à Phaïtos. Mais quitte à rendre hommage à un dieu, autant le faire avec un véritable adversaire qui en a la valeur, pas un gros chat, aidé par on ne sait quel sortilège. Relonor quitte les lieux, n’ayant plus rien à y faire. Il retrouve le corps de p’tit George gisant au sol, mais encore vivant. Il l’enjoint à se relever d’un bon coup de pied, avant de s’asseoir sur une caisse pour reprendre son souffle et un peu de vigueur.

"Ha ! J’ai mal messire !" Se lamente-t-il.

"T’es le p’tit George si j’me trompe pas. Arrête de te moquer de moi, t’as juste pris un coup de poignard. Regarde-moi et ose me dire que t’es mal en point." Fait le Shaakt sur un ton qu’il souhaite dominateur, mais dont l’état physique l’en empêche.

"Ho messires vous m’avez sauvé la vie. Merci. Je comprends à présent le sens de la vie et m’en vais de ce pas en quête d’une vie plus honorable." Répond le Sinari en se relevant péniblement, commençant déjà à déguerpir.

"Ferme ta grande gueule et reste ici !" Ordonne le Shaakt. "Il me reste assez de force pour te renvoyer dans l’au-delà. De plus, si je ne le fais pas, le type qui s’en est pris à toi reviendra finir le travail et je suis justement là pour savoir pourquoi. Il me faut donc te garder en vie."

"Le type ? Mais il s’agissait d’une femme et c’est la première fois qu’elle atteinte ainsi à ma vie."

"Une femme ? Tu te moques de moi là ! Et attends, comment ça c’est la première fois qu’elle s’en prend à toi, c’est censé dire quoi au juste ?" Questionne l’elfe noir qui sent mettre le doigt sur quelque chose.

"Et bien j’ai tout le temps affaire à elle. D’habitude elle me demande de trouver de l’argent que ce soit en faisant les poches des passants ou en cambriolant. Mais ces derniers temps elle cherche des infos sur des groupes particuliers. Ecoutez messire, la milice ne va plus tarder désormais. Le brouhaha que vous avez semé a alerté beaucoup de personnes. Nous devrions partir rapidement, j’ai un endroit sûr non loin."

"Je vois, en fait t’espérais juste te faire passer pour une victime, prostré ainsi ! Non on va aller dans un endroit plus sûr et moi je dois me faire soigner. Aide-moi à me relever, sinon je t’embroche comme un porc prêt à se faire rôtir."

Au vu des possibilités qui lui sont proposées, le semi homme n’a d’autre choix que d’obtempérer en portant tant bien que mal avec sa blessure ,l’elfe noir qui lui donne la direction d’un accès aux égouts.

Chapitre 7 - Le traître

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 9 Juil 2017 22:02 
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Kay se sentait idiote et nul doute que, si elle eut demandé, on lui eût confirmé que ce n'était pas seulement une sensation. Même sans cela, les longs regards que lui jetaient les passants n'en disaient pas plus courts. Il fallait dire que la robe n'était pas si confortable que cela et lui grattait le dos et, lorsqu'elle avait voulu s'asseoir, elle s'était aperçue que ses deux épées, plaquées contre ses cuisses, l'en empêchaient, se plantant dans le sol, tandis que son armure, trop encombrée par les plis du tissu enjolivé ne l'aidait pas davantage. Bien plus, les unes faisaient deux bosses au niveau de ses reins et l'autre pointait sous la robe à plusieurs endroits à la fois. Cela devait, pour sûr, expliquer les têtes qui se tournaient vers elle, mais, finalement, ces dernières n'étaient pas si nombreuses et personne ne vint l'embêter. La seule chose insupportable était l'attente.

Une journée entière. Plus d'une fois, la semi-elfe voulut abandonner. Se casser de devant cette foutue porte stupide d'où ne sortait jamais Averenn. Plus d'une fois, elle voulut au moins aller se dégourdir les jambes, aller faire quelques passes pour assurer la technique qu'elle avait apprise auprès du Commandeur de Clair de Lune. Plus d'une fois, aussi, elle voulut faire irruption dans l'auberge, aller chercher cet Ithilauster de malheur par la peau du cou et lui faire cracher boyaux et confessions par la force. Heureusement pour elle, elle n'appliqua pas cette dernière envie car, quand l'Ithilauster en question sortit de l'endroit qu'elle surveillait avec toujours plus d'impatience, elle vit, d'un seul coup d’œil que messire Illinwë avait eu raison de la mettre en garde : elle ne ferait jamais le poids contre lui. Il était grand, il avait fier allure, il avançait sans se soucier du commun des mortels, avec cette fermeté que conférait la confiance en sa propre force. Pourtant - étrangement - il était vêtu de riches habits, de nuances de bleus, du céruléen au ciel clair. Il portait dans sa main gauche un bâton qui se terminait en fer de lance d'un côté en lame de croissant de lune de l'autre. Ce côté-là, bien que raflant le sol, ne le touchait jamais. Il était clair que ce n'était pas un sceptre, mais bien une arme. Lui emboitant discrètement le pas, Kay le suivit.

La jeune femme ne passait pas inaperçue auparavant, elle le passait encore moins à présent. Ne sachant comment s'y prendre, elle allait de coins de rue en étals, de tonneaux en ruelles sombres. Elle sortait de sa cachette, s'élançait vers une autre. Si Averenn eut prêté attention à son entourage, il n'eût pas manqué de la remarquer. Mais il n'avait soucis de rien, ni personne - pas même de s'il était suivi. Sans ralentir d'une once, il dépassa le château. Ce n'était pas ce soir qu'il rejoignait la compagnie du roi. Le trajet silencieux - si l'on exceptait les quelques injures et crachats que son attitude hautaine provoquait - s'acheva devant ce qui semblait être une ancienne arène. Cependant, s'étant approché jusqu'aux lourdes grilles interdites de chaînes tout aussi graves, il s'entretint à voix basse et brièvement avec une silhouette fuligineuse établie de l'autre côté qui finit par lui ouvrir. Kay attendit plusieurs minutes et, ne voyant personne d'autre ni entrer ni sortir, se décida à prendre l'initiative. Elle laissa tomber la robe et posa ostensiblement ses mains sur le pommeau de ses deux épées. Ensuite, elle s'avança, se retint de lança un "ho là !" retentissant et s'approcha plutôt de la même grille que celle auprès de laquelle Averenn avait eu son échange avec son mystérieux interlocuteur. Elle ne savait trop qu'espérer, mais il était hors de question qu'elle restât encore toute la nuit à attendre le Sindel.

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Kay de Kallah, Maître d'Armes et demie-Sindel

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Dernière édition par Kay de Kallah le Sam 14 Oct 2017 21:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 28 Juil 2017 17:26 
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Chapitre 6 - Retour chez le sage.

V.7 Maîtrise aérienne.


Relonor quitte la boutique avec les yeux pétillants de malice et la bourse bien vide. Même si cela lui a coûté les yeux de la tête, il possède à présent de quoi accroître ses capacités de combats. Afin de d’utiliser les objets qu’il vient d’acheter, il se rend dans une rue adjacente pour y trouver un coin tranquille. Sans être pudique, il souhaite simplement garder pour lui les ses nouvelles capacités. Il s’assoie sur une caisse et ouvre son sac.

Dans un premier temps il se saisit de la fiole contenant le fluide d’air, vital pour lancer ses sortilèges. Il la débouche et vide d’une traite le liquide magique. Plus qu’une sensation aqueuse dans la bouche, il lui semble avoir un courant d’air qui se propage dans la trachée. Arrivée à l’estomac, le courant d’air forme une sorte de tornade qui grandit atteignant l’ensemble du corps. Relonor est mitigé entre le déplaisir que cela lui provoque et la perception puissance lorsqu’il ressent la magie déferler en lui, puis qui se calme.

(Wahou quel effet ! C’est grisant. Un peu déplaisant, mais en même temps grisant.)

Empressé de savoir ce que peut provoquer les parchemins, il commence par celui concernant les enchanteurs. Le fameux sortilège qui permet d’incorporer des sorts à l’intérieur des objets. Moboutou lui a déjà expliqué qu’il est possible d’incruster des runes sur des objets, mais des sorts c’est une tout autre affaire et c’est un prodige réservé aux être comme le Shaakt. Il déroule le parchemin et entreprend de comprendre le pouvoir qu’il détient entre les mains. Des symboles, des diagrammes et de nombreuses annotations parcours le papier. Relonor est complètement perdu dans cet amas d’information et ignore par quel bout commencer. Il n’y a ni début ni fin, seulement un amas d’information qui danse sur le papier.

(Mais…mais…mais ça bouge tout seul !)

Toutes les informations se meuvent d’elles-mêmes, formant des cercles concentriques dans un ballet d’information illisible. Elles quittent soudainement la surface en deux dimensions pour se projeter dans les yeux de l’elfe noir, atteignant son esprit. Ce n’est qu’à ce moment que Relonor perçoit la portée du sortilège. Il ressent que tout objet, peu importe sa nature, possède en lui une sorte de réceptacle qu’il est possible de combler. Comme si on insufflait une vie propre à des éléments inertes. Il comprend que pour ce faire, il a besoin de canaliser une magie d’une manière particulière pour qu’elle ne s’échappe pas, octroyant ainsi la possibilité d’incruster le sort dans un objet. Cette partie lui échappe car il ne possède pas d’autre sort, c’est pourquoi il se saisit d’un autre parchemin avec empressement.

Là encore textes et dessins semblent se jouer de sa compréhension, mais Relonor sait désormais que la compréhension passe par un biais tout autre. Comme il le pressent les informations se mettent à bouger, mais différemment cette fois. Le tout semble être un amas de nuage qui se laisse porter au gré d’un vent invisible. Le vent se fait de plus en plus fort, avec les déplacements accélérés des textes et dessins et le tout finit par former une tornade qui souffle littéralement des informations au Shaakt. L’air ambiant est désormais perçu comme une force. Un allié pouvant souffler sur une personne, une tornade harcelant sans cesse un unique adversaire. La manipulation reste difficile car il faut dans un premier temps générer un vent tourbillonnant depuis le sol, pour générer un nuage de poussière ascendant, mais surtout pour lui donner la force de s’animer seul sans l’intervention de l’utilisateur. Ainsi l’aéromancien peut harasser d’une autre façon sa cible qui subit continuellement les désagréments du sort.

C’est à ce moment-là que Relonor apprivoise la différence entre lancer un sort et le canaliser dans un objet. Il comprend également l’intérêt d’incruster des sortilèges dans des objets : la préparation. En utilisant le transfert magique il n’utilise son mana que durant le transfert, permettant de garder son potentiel magique renouvelé plus tard durant un combat. Il ne reste à présent que l’expérience pour déterminer quel sort il doit stocker et surtout sur quel objet.

(Mais la magie c’est juste incroyable ! Un seul sort peut influencer le déroulement d’un combat. Plus je vais apprendre de sorts et plus je vais me renforcer. Finalement le doc avait raison, l’aéromancie a de vraies possibilités pour améliorer les aptitudes au combat. D’ailleurs il me reste un dernier parchemin.)

Le parchemin qu’il tient dans les mains continu à subir les affres de la tornade. Le papier commence à d’effriter et disparait complètement en de fins morceaux, emportés par le vent. Etonné par ce qui vient de se produire, Relonor se sait du parchemin précédent. Si celui-ci est toujours présent, il arbore une teinte cuivré en lieu et place des annotations qui étaient présentes. Qu’importe si le papier est bon à jeter, Relonor connait désormais tout ce qu’il a besoin de savoir. Emporté dans son élan de pouvoir, il se débarrasse du parchemin inutile au profit du dernier sort en sa possession, ignorant son instinct stipulant d’attendre un peu pour cela.

Il parcourt les lignes magiques attendant la réaction attendue. Celle-ci arrive enfin, fournissant comme la précédente les informations dans une bourrasque de vent. Au lieu de percevoir l’air qui l’entoure, Relonor ressent son propre potentiel. Il comprend l’utilité que peut avoir ses fluides d’air lorsqu’ils sont canalisés en lui. Parcourant l’intégralité de son corps, les fluides peuvent transmettre leur pouvoir en rendant les membres d’une légèreté insoupçonnée. Cela a pour effet de rendre plus efficace les mouvements tant offensifs que défensifs et octroie une rapidité exceptionnelle.

Relonor se sent plus fort que jamais. Il maîtrise des capacités permettant d’améliorer ses assauts ainsi que sa défense, il peut affaiblir autant la défense que l’attaque d’un adversaire pour la durée de l’affrontement et sa capacité à insuffler ses sortilèges en amont lui permet de conserver son mana. Il se relève prestement, serrant les poings de satisfactions lorsque son instinct le rappel à son souvenir. Comme un contrecoup du trop-plein d’information, Relonor titube. Son oreille interne le vrille et il se sent perdre l’équilibre. L’environnement autour de lui tangue comme dans un bateau en pleine tempête. Il tombe au sol, se tenant autant que faire se peut à un tonneau. Pris d’une forte nausée, il vomit l’intégralité de son estomac en plusieurs fois. Si cela s’arrête au bout de quelques minutes, un mal de crâne abominable reste présent pour rappeler son erreur.

(D’accord ! Plusieurs d’un coup c’est beaucoup trop, c’est noté. Bordel j’ai besoin d’un remontant moi !)

CHapitre 8 - Histoire ou rumeur.

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