L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1046 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 15 Mar 2016 14:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
Je me réveille en hurlant, le corps ruisselant de sueur. Une tête à l’apparence hirsute me zieute d’un air inquiet, je crois que c’est Nibelung mais ma vision encore floue ne me permets d’en être sûr.

J’entends alors une voix familière, réconfortante, percer le silence :

« T’vas mieux Insanis ? Tu m’as fait une frayeur à t’évanouir comme ça... »

J’hoche de la tête, agréablement surpris de le voir ainsi veiller sur moi. Lui qui depuis que je le connais m'est toujours apparu comme un bouclier derrière lequel me réfugier. Je lui tends ma main afin qu’il m’aide à me lever et une fois debout, ai l’impression de perdre l’équilibre et me retrouve obligé de m’appuyer sur lui afin de ne pas tomber.

Depuis quelque temps je me trouve en proie à un sentiment inconnu… J'éprouve pour Nibelung quelque chose de différent que l'amitié... Ce n’est pas une simple attirance physique, cela va bien plus loin. Je me sens bien, en confiance dès que je suis avec lui, et même si ce sentiment est encore nouveau, il ne me laisse pas de glace. Mais que faire, que dire ?

Ce n’est pas comme si tout cela m’était familier, je ne sais comment l’expliquer… Totalement étranger à ce sentiment je ne sais comment réagir, comment le prendre. Est-ce cela qu'on appelle l'amour ?

Sans compter que physiquement parlant, Nibelung n’est pas celui qui m’attire le plus… Je n’ai rien contre les nains mais, il faut dire que je n’ai jamais partagé ma couche avec l’un d’eux.

« Bon, allons prendre l’air, pis faut commencer tes recherches là, rester planter comme ça va pas aider à r’trouver ta babiole ! » dit Nibelung avec entrain

C’est aidé de mon compagnon que je descends les escaliers et sort dehors. Il avait raison, sentir le vent caresser avec tendresse mon visage me procure un bien-être apaisant. Le soleil luit encore haut dans un ciel dépourvu du moindre nuage et pourvoi sa lumière avec générosité.

« On va commencer par le plus proche, la boutique magique. »


A peine a-t-il terminé sa phrase qu’il me prend par la main et me conduit vers le côté opposé de la place. Ce contact me laisse perplexe… Jamais auparavant je n’ai ressenti ce sentiment d’ivresse. Un simple toucher et voilà que mon cœur s’emballe, que mon sang s’échauffe…

Mais que m'arrive t-il et pourquoi maintenant ? Pourquoi si soudainement ? Qu’est que cela signifie-t-il ? Autant de questions qui tournoient sans répit dans mon esprit, me laissant en supplice. Dois-je attendre que ça passe ou tout avouer à Nibelung ? Peut-être n'est-ce qu'une passade, à force de voyager avec lui, de côtoyer le danger à ses côtés... Et s’il réagissait mal à mes propos, s’il m’abandonnait ?

Nibelung doit voir mon expression absente car d’une claque sur les fesses, il me signale que nous sommes arrivés.

Je le regarde, les pommettes rouges pivoines avant de bafouiller :

« C’est… On est arrivé ? C’est… parfait Nibelung, je te remercie. »


Il m’adresse un sourire et pénètre dans la boutique.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 15 Mar 2016 23:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
Nibelung peste, le marchand me l’a contrarié et je sais très bien que Nibelung peut se montrer difficile quand il est mécontent. Je m’approche de lui, suffisamment pour humer son parfum musqué et lui affirme avec opportunisme :

« Rien n’est perdu ! Nous savons maintenant qu’une organisation est, ou était, à la recherche de cette relique, ici à Kendra-Kâr ! Il nous faut encore retrouver la trace de cet ordre de la rose solitaire mais c’est déjà encourageant. »

Nibelung maugrée dans sa barbe mais je sens qu’il s’ouvre un peu. La colère va laisser d’ici quelques temps place à la joie habituelle du nain. Cette facette de lui que j’apprécie tant… Il finit par soupirer et m’annonce confiant qu’il sait où commencer. Les docks, repère privilégié des bandits en tout genre est apparemment notre prochaine destination.

Il m’entraîne dans des rues où se mélangent les fragrances épicées et fleuries. Les gens arborent tous des visages avenants et souriants. Un prêtre de Yuimen harangue la foule, les adjurant de respecter le dieu primordial qu’est Yuimen. J’ai envie de répliquer mais voyant des miliciens fendre la foule, préfère continuer ma route. Nibelung vire soudain à gauche et je me dépêche de rattraper mon retard.

(Ce goujat ne m’attend même pas !)

La ruelle dans laquelle s’est aventuré Nibelung ne m’inspire que méfiance mais je lui fais confiance et sans faire de manière avance à mon tour. Les murs deviennent sales et l’odeur des docks me prend au nez. Un mélange de sel, de poissons et de déjections donnant naissance à quelque chose de… particulier. Nibelung lui ne semble pas gêné et continuer de progresser comme si de rien n’était.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2016 18:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 25 Jan 2016 21:23
Messages: 116
Localisation: Les égouts de Kendra Kâr
Chapitre I-1. Changement de poste.


Ce jour-là, Kendra Kâr baigna par un magnifique soleil. Quelques nuages disposés aléatoirement dans le ciel, formaient une fresque agréable pour ceux se prélassant dans l’herbe à les contempler. Une chaude journée, accompagnée par des vents frais de la mer, était source de bonheur pour les habitants de la cité souveraine. Les gens sortaient, se retrouvaient et buvaient en chantant des airs mélodieux. Ce plaisir de vivre simple transmit d’une personne à une autre fut communicatif pour toutes les personnes de la ville, sauf Relonor. Il n’aimait pas ce bonheur ainsi transparent sur le visage des gens. Caché sous sa capuche, seule la peur qu’il inspire lui procurait une réelle satisfaction. Mais ce n’était pas assez, ça ne l’était jamais. Si certains craignait le Shaakt, d’autres se riaient de lui en se sachant intouchable. Protégés par des fonctionnaires influents il était impossible pour l’elfe noir de se venger, mais il était patient. Dans cette ville les Shaakts étaient mal vus et depuis son arrivée avec sa mère Relonor ne s’était fait aucun ami. Il fallait dire qu’il ne cherchait pas à s’en faire non plus, car l’amitié est un concept étranger aux elfes noirs, habitués à user et abuser d’autrui pour parvenir à leurs fins. Car telle était la voie des elfes noirs. Cependant, cette journée changea étrangement. Mr Yorgensen, le patron de l’entreprise chargée des transferts de fonds et les bijouteries de luxe des riches et patron de Relonor, l’invita à quitter son poste de garde pour s’entretenir avec lui.

(Qu’est-ce qu’il me veut le gros sac ? Ma gueule plaît pas aux passants, il a décidé de se passer de moi après tous les ragots qui circulent à mon sujet ? S’il me vire pour des conneries pareilles je l’empale sur son bureau. C’est pas que je me plaise pas ici, mais il est difficile de trouver un travail pour quelqu’un comme moi et j’entends déjà ma mère me traiter de bon à rien, même pas foutu de ramener de l’argent pour son futur clan. Cette garce je l’empalerai bien aussi. Je suis dans cette ville de merde à cause de sa propre faiblesse. Même pas foutu d’assassiner correctement un membre de sa famille pour le pouvoir, il a fallu qu’elle me traîne ici et ça fait trop longtemps que ça dure ! )

Il quitta donc son poste pour rejoindre celui de son patron, avachi dans son fauteuil une mine déconfite

(Si ce fils de chien va m’annoncer qu’il me vire, il va sentir sa douleur ! )

Discrètement il saisit la poignée de son arme prête à donner un violent coup.

"Relonor j’ai un service à te demander. "

(Hein ? C’est quoi cette fumisterie ? )

"Voilà. L’un de mes amis, qui est aussi un très bon client, a un souci. Sa fille a disparu et une rançon a été demandée. Il a tenté de contacter la milice, mais un autre message lui est parvenu l’enjoignant de coopérer sans aide extérieur. Le kidnappeur est donc quelqu’un de proche ou qui le connait bien. C’est pourquoi j’ai besoin de toi, enfin lui a besoin de toi. Disons-le franchement tu es quelqu’un d’insociable, tu fais peur aux gens et ça fait de toi un très bon garde. Mais grâce à ça je sais aussi que je peux me fier à toi. Ils y a aussi le fait que tu sois un Shaakt donc…tu aurais des facilités à…rencontrer certaines personnes. Mon ami aimerait t’engager pour retrouver sa fille, il a bien sûr les moyens de payer la rançon, mais à ce sujet il est un peu réticent et il n’a aucune garantie que sa fille soit vivante une fois la somme payée. Il est prêt à payer grassement tes services si tu parviens à la ramener saine et sauve."

"C’est qui au juste cette gamine ?" Répondit froidement Relonor.

"Et bien…" Commença difficilement le patron. "Tu la connais déjà, je crois que tu as déjà eu affaire à quelques bandes de jeunes qui ont eu des propos particuliers à ton égard."

"Particuliers du genre : raclure de Shaakt, va te saigner avec des poulets en sacrifice, si j’étais ta mère je t’aurai tué à la naissance. Ce genre de propos je suppose ?"

"Oui c’est à peu près ça." Fit timidement le patron. "Il y avait une fille parmi eux, une rousse tu vois de qui je veux parler ?"

(La rousse ? Cette chienne avec ses vêtements courts prête à se faire culbuter par les gamins en rut qui rôdent autour ? Et comment que je la connais sac à viande, c’est la pire de tous. Je me suis promis de la pendre par les pieds et de la vider de son sang comme la truie qu’elle est !)

« Pas vraiment, mais je vois mieux ses p’tits copains. Ils sauront sûrement où elle a traîné récemment. » Fit Relonor en gardant son calme autant que possible.

« Alors tu acceptes ? C’est grandiose. T’occupes pas de ton poste tu as quartier libre jusqu’à ce que tu la trouves, mais fait vite d’accord ! » Répondit Yorgensen enjoué.

(Pour sûr si je flémarde tu me payeras pas gros lard !)

I-2. La traque.

_________________
Je boirai vos âmes.


multi de Jorus Kayne et Nhaundar


Dernière édition par Relonor le Jeu 17 Mar 2016 19:10, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2016 18:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 25 Jan 2016 21:23
Messages: 116
Localisation: Les égouts de Kendra Kâr
I-2. La traque.

Chapitre I-3. Tel est pris qui croyait prendre.


Au milieu des habitations et des commerces mal famés, les rues devenaient plus étroites et plus sinistres les unes que les autres. Petit à petit l’elfe devenait plus dure à retrouver et les jeunes hommes avaient deux options : fichez le camp ou se séparer. Relonor espérait que leur égo seraient suffisamment titillés par cette filature incessante pour les forcer à continuer. Et c’est ce qu’ils firent. Petit à petit les groupes se divisaient en deux ou trois au fur et à mesures des carrefours sans pour autant rester trop loin les uns des autres. L’elfe guetta sa proie, le jeune homme qui l’avait alpagué sur la place du château, et s’engouffra dans les ruelles en faisant tomber des objets ou en heurtant d’autres. Des indices que le jeune homme suivi jusqu’à un nouveau carrefour. Le jeune homme s’éloigna un peu du groupe et alors qu’il s’apprêtait à surveiller les accès, une lame le piqua dans l’aine.

"Alors , tu l’as trouvé ?"

"Dis-leur que c’est un cul de sac." Fit l’elfe noir dans l’ombre.

"Heu non c’est un cul de sac." Répondit le jeune homme à ses comparses.

"Bon on se tire on aura qu’à le retrouver à son poste de chien de garde comme à son habitude."

"Dis t’aurai pas une envie de pisser par hasard ?"

"Heu attendez-moi je pisse un coup !"

"Non laisse les prendre de l’avance ça vaut mieux." Fit le Shaakt avec un sourire sadique sur le visage.

"En fait commencer à y aller je vous rejoins."

"Ok mais faite vite alors j’aime pas traîner ici. On reste pas loin." Fit son ami quittant la voie en emmenant le reste de ses copains.

Relonor empoigna le garçon par le col et le plaqua contre le mur froid formant l’angle du carrefour.

"T’as p’tite copine, la rousse, elle est où ?"

"Quoi ? Mais qu’est-ce que vous lui voulez ? Si vous vous en prenez à elle vous aurez de graves problèmes et si vous vous en prenez à moi aussi." Fit le jeune homme tremblotant.

"Te fou pas d’moi gamin. T’as copine s’est fait enlever et je la recherche. Tu passes tes journées à renifler son cul. Tu sais où elle a traîné."

"Ho on joue les bons samaritains maintenant ?" Répondit le jeune homme avec plus d’assurance qu’auparavant. "Non désolé je sais absolument pas ou elle est."

Relonor perçu comme un mince sourire malgré qu’il soit dans une ruelle sinistre en face d’un Shaakt pointant une lame sur lui. Il mentait et quelque chose clochait dans l’histoire. Si le père avait reçu une nouvelle menace après avoir contacté la milice, peut être que ce gamin servait d’informateur pour les kidnappeurs.

"Je crois que j’ai pas été assez clair gamin. Tu sais où elle est et si tu me le dit pas tes potes te retrouverons jamais. Du moins pas vivant." Sur ce l’elfe ficha la pointe de sa lame contre le coup du garçon. "Alors si tu veux avoir encore une chance de te vider les couilles à nouveau crache le morceau et tout de suite."

"D’accord, d’accord. Pas la peine de s’exciter hein. On est entre gens civilisés non ? Elle est dans les docks. Un vieil entrepôt inutilisé depuis un moment celui dont les tuiles rouges sont tombées, c’est là qu’elle est. Je peux partir maintenant Monsieur ?"

"Monsieur ?" S’exclama Relonor. "C’est plus raclure de Shaakt maintenant ?

"C’était juste une petite boutade rien de bien méchant. Je vous ai dit où elle était vous avez plus besoin de moi maintenant !" Dit le jeune homme tout en tremblotant.

Tout en éloignant son arme, Relonor lui répondit :
"T’as raison tu me sers plus à rien à présent !"

D’un geste vif, il enfonça sa lame jusqu’à buter contre le mur empalant le garçon sur son épée. Ce dernier hurla de douleur avant d’avoir la bouche pleine de sang. L’elfe s’éloigna en retirant sa lame pour éviter de tâcher ses vêtements. Le jeune homme tomba au sol où son sang se répandait à flot. Il prit l’un des vêtements du gamin et l’utilisa pour nettoyer sa lame. Avoir du sang sur les vêtements est suspect, mais avoir du sang sur une lame c’est s’attirer les foudres de la milice. Il quitta rapidement les lieux et se dirigea vers le port, laissant le corps se vider complètement de son fluide vital.

I-4. Vengeance. [:attention:], RP à caractère érotique

_________________
Je boirai vos âmes.


multi de Jorus Kayne et Nhaundar


Dernière édition par Relonor le Ven 18 Mar 2016 15:25, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2016 19:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 25 Jan 2016 21:23
Messages: 116
Localisation: Les égouts de Kendra Kâr
I-4. Vengeance. [:attention:], RP à caractère érotique

Chapitre I-5 - Couvrir ses arrières.


Bien que la nuit fut pleinement entamée, Rélonor alla chez Mr Yorgensen dont la maison se trouvait juste à côté de son lieu de travail. Bien que tâché par son propre sang, il courut à vive haleine pour accentuer l’impression d’un échange vigoureux. Il frappa fortement et à plusieurs reprises à la porte jusqu’à ce que celle-ci s’ouvre.

"Relonor ? Mais que fais-tu à cette heure de la nuit ? Tu t’es encore attiré des problèmes hein !" Dit l’homme avec un faciès dédaigneux pour l’elfe en prenant garde à avoir son épée prête au cas où.

"Je l’ai trouvée…la fille…dans les docks…un bâtiment aux tuiles rouges." Déclara Relonor haletant par la course. "Elle est morte…mais il faut prévenir la milice…d’autres complices seront présents demain matin."

"Ha non pas la pauvre petite ! Mais ils l’ont laissée seule ?" Demanda le patron de Relonor dont la curiosité avait été piquée.

"Non, il y avait un jeune homme avec elle…mais il est mort lui aussi… je me suis occupé de lui. Cependant, il avait déjà terminé quand je suis parvenu jusqu’à lui."

"Déjà terminée ? Quoi donc ?" Demanda le patron.

"Je vous passe les détails, mais ses vêtements étaient déchirés, les jambes écartées…et le sang sur sa lame était encore coulant. J’irai bien voir la milice, mais un Shaakt…qui parle de deux morts."

"Oui je comprends. Bien…je…heu merci. Ne viens pas travailler demain et reste chez toi si toutefois la milice à besoin de t’interroger."

"Vous inquiétez pas, je vais avoir besoin de beaucoup de repos avec ces blessures." Fit l’elfe en montrant les marques sanglantes sur son corps.


La milice prévenue, les corps des deux victimes furent retrouvés et les complices arrêtés dès leur arrivée au petit matin, comme l’avait déclaré le Shaakt. Ils tentèrent vainement d’expliquer le coup monté pour extorquer l’argent, mais les corps retrouvés et l’expression de désespoir que laissa la jeune fille morte avec les jambes écartées corroboraient plus au témoignage du Shaakt. Lorsque le père de la défunte apprit pour sa fille il scella pour de bon le destin de ceux capturés qui connurent un sort funeste. Le jeune femme retrouvée morte, Relonor ne reçu pas sa récompense promise, mais qu’importe, il était pleinement satisfait.

Chapitre 1 - Un message de mauvais augure.

_________________
Je boirai vos âmes.


multi de Jorus Kayne et Nhaundar


Dernière édition par Relonor le Mar 16 Mai 2017 18:35, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 22 Mar 2016 21:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
Je me réveille dans une cacophonie assourdissante, les cris se mêlent aux piaillements des volailles, donnant naissance à un chœur rugissant. Nibelung se penche au-dessus de moi et je constate que ma tête repose sur ses genoux. Cette simple idée m’emplit d’une joie féroce. C’est moi qu’il a attendu, moi encore qui a été son centre d’attention, même si ce n’était qu’un court instant. Mon cœur bat la chamade et je me sens rougir.
Me redressant je tends une main secourable à mon compagnon qui me regarde d’un air dorénavant sévère. Je n’ai pas même le temps d’ouvrir la bouche pour lui demander ce qu’il y a ou lui annoncer que j’ai la relique qu’il vitupère sur mon incommensurable connerie.

« Mais t’es qu’un foutu gland ! Allez flirter comme ça ‘vec Tina ! Comment t’as pu m’faire ça… L’était moins une que je ne rentre avec Groseille, Sam allait s’déchaîner sur toi ! D’ailleurs elle devrait arriver d’une minute à l’autre. »
Mon cœur se comprime à l’évocation de ce nom. Groseille va venir… ? Je n’ai aucune envie qu’elle vienne avec nous mais je n’ose rien dire… Surtout maintenant qu’il sait pour Tina.

(Comment lui avouer ce que je ressens après ce que je viens de faire… Comment être sûr qu’il ne me repousserait pas si je lui confessais mon amour…)

Perdu dans mes pensées je ne vois pas approcher la silhouette de la naine qui crie soudain :

« Ah r’voilà l’joyeux drille ! Enfin réveillé m’sieur j’peux pas m’r’t’nir ? »

J’affiche un sourire de convenance mais brûle d’haine intérieurement. Il me dévore, lèche les plaies béantes causées par la jalousie et l’incertitude. Je n’ai pas envie d’apprendre à la connaître, ni maintenant ni jamais. Pourtant Nibelung la désire auprès de lui et je ne peux rien dire, rien faire. Je me contente de prendre mon mal en patience, peut-être un jour aurais-je le courage de tout lui dire mais pour l’instant, les mots restent bloqués dans ma gorge, m’étouffent et me donne envie de vomir.

« Nibelung, j’ai une incroyable nouvelle ! J’ai trouvé la relique ! Le chemin fut dur mais je te raconterais tout plus tard » dis-je en regardant Groseille du coin de l’œil « Et ce n’est pas tout ! J’ai trouvé ceci… Sur l’homme dont j’ai dû me débarrasser. » termine-je en lui tendant le mot

Il semble ravi pour moi et me serre dans ses bras à hauteur de taille, me félicitant chaudement. J’ai peur qu’il n’éveille la bête mais heureusement elle reste endormie. Je voudrais prolonger cette étreinte mais il se dégage finalement et, lisant le mot avec célérité, braque sur moi un regard apeuré.

« Je crois que cette organisation est bien plus dangereuse que ce que nous pensions avec Groseille… Il va falloir trouver un endroit calme pour parler de tout ça. En tout cas, il y est fait mention d’une autre relique, mais quoi… »

« C’est probablement la cape dont ils parlaient lors de la réunion que j’ai infiltrée. Ils disaient l’avoir en leur possession, qu’elle faisait partie du même ensemble que l’amulette, ils ont également évoqué un… conseil, tout n’est pas clair mais avec ce message, peut-être pourrons nous comprendre quelque chose. »

Il acquiesce et Groseille arrive alors comme une fleur déclamant que nous sommes les bienvenues chez elle, en revanche… elle n’a qu’un lit, trop petit pour trois, finit-elle par dire avec un sourire. Je parviens à garder mon calme et tout en affichant un air affable lui rétorque que ce n’est pas grave. Elle reporte alors son attention sur Nibelung visiblement déçue et nous invite à la suivre.

Le reste du chemin se fait dans le silence le plus absolu, tous autant que nous sommes absorbés par nos nombreuses pensées.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 30 Mar 2016 14:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
Nous arrivons bientôt dans le territoire des fortunés et des nobles. Ici tout n’est qu’extravagance et richesse. Les habitants arborent des tenues colorées accompagnés de dorures et de bijoux resplendissants. Les habitations à l’image de leurs maîtres se révèlent impressionnantes, les architectes s’en sont donnés à cœur joie en affublant ainsi les bâtisses de tours aux formes pointues ou circulaires. Des crénelures ceignent les fenêtres sur lesquelles sont accrochées des étendards voltigeant au gré du vent taquin.

Je regarde avec envie ces gens béni par un destin qui ne m’a jamais épargné. Toute mon enfance ne fut qu’une succession de malheur m’ayant conduit à être un esclave sexuel, alors que celle de ces personnes dût être marquée du sceau du bonheur et de l’abondance… Jamais ils ne connurent la faim ou la soif, jamais ils ne pleurèrent la nuit sur un simple et froid constat de leurs vies. Mes yeux s’embrument de larmes que je n’ai même pas envie de masquer. Qu’ils sachent que je souffre ! Cela m’est bien égal. Un jour moi aussi je pourrais jouir d’une vie paisible, un jour…

Le château se dessine à l’horizon et plus nous progressons, plus la démesure marque son emprise sur cette partie de la ville. Des manoirs s’étalent dorénavant, peint avec de multiples teintes donnant naissance à un patchwork de couleurs ravissant. Les rues dallées remplacent les avenues de terre des docks et renforcent cette impression d’opulence.

Ne sachant où aller je décide de demander à des passants mais personne ne se montre capable de m’aider ; c’est en désespoir de cause que je m’adresse à une marchand ambulant qui me regarde avec des yeux ronds, avant de rétorquer d’un ton dur qu’il n’est pas guide.

« Et l’amabilité n’est pas non plus dans votre dans nature… » dis-je en haussant les épaules

Nibelung me voyant sans doute abattu par le découragement se propose d’aller demander à un milicien et avant que je ne puisse ouvrir la bouche, hoche la tête d’un air entendu et va quérir l’aide d’un des gardes de la ville. J’entends quelques éclats de rire et mon ami revient quelques minutes plus tard avec un grand sourire. Il m’annonce qu’il suffit de continuer tout droit sur une centaine de mètres, sur la gauche devrait se trouver le manoir de Tsuaf Méphistophélès dont le portail arbore l’emblème de la ville. Un sentiment de fierté enfle et s’empare de moi, voilà mon Nain, jamais à court d’idées.

Je souris alors et lui dit :

« C’est… »

Aussitôt coupé dans mon élan par Groseille qui s’exclame, couvrant ma voix :

« Tu as été parfait ! »


Le concerné, sans doute flatté, se contente de baragouiner tout en agitant avec fébrilité sa main. Je braque un regard incendiaire sur Groseille tandis que ma mâchoire se crispe et que mes dents s’entrechoquent.

(Petite peste… Tu vas voir qui va avoir le dernier mot !)

« Tu es extraordinaire Nibelung, toujours là pour nous tirer d’un mauvais pas ! » J’hausse un sourcil en regardant la naine, l’air de dire, voilà comment on fait.

« J’irais plus loin ! Personne ne t’arrive à la cheville ! » renchérit-elle alors que le ton monte et que la tension entre nous deux devient palpable

« Sublime fut ta performance j’oserais dire ! » m’exclame-je

« Parfaitement exécutée »
réplique aussitôt Groseille d’une voix aiguë

(Grrr, elle ne l’emportera pas cette morue !)

« D’une main de maître ! » crie-je avant que Nibelung ne vienne se caler entre nous et ne nous demande d’arrêter en hurlant encore plus fort que nous deux réunis :
« C’pas finit bordel ! Par les couilles vérolées du paternel si vous n’arrêtez pas d’suite j’me sers de la tête de l’un pour taper sur l’autre ! Un merci aurait amplement suffit… »

Je le regarde, un peu honteux d’avoir ainsi sur réagi et redressant la tête, avance comme si de rien n’était en sifflotant. Groseille fait de même et ne cherche plus la guerre, pour l’instant.

C’est baignés dans une atmosphère électrique que nous parvenons devant le portail du domaine de M., le manoir se dresse derrière un jardin savamment cultivé. Des tours partent des deux côté opposés du manoir qui est impressionnant de grandeur, culminant surement à plusieurs mètres de hauteur.

Je regarde Nibelung et c’est avec une boule au ventre que je dis :

« Allons-y… Cela risque de ne pas être simple… »

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 4 Avr 2016 22:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
A peine Groseille s’est-elle approchée du portail pour le crocheter qu’une voix fluette nous interpelle, demandant de la place. Un homme plutôt frêle s’avance, le dos courbé par le poids de la caisse qu’il transporte. Il introduit une épaisse clef dans la serrure et ouvre la porte dans un grincement strident. J’y vois là une occasion en or et me précipite à sa suite, flanqué des deux nains, passant devant lui tout en proposant mon aide. L’homme renâcle mais j’insiste et il finit par céder. C’est à deux que nous portons cette lourde charge sur le sentier de gravier jusqu’à la porte des domestiques sur le côté gauche du manoir. Il me dit d’un ton quelque peu surpris que c’est étonnant autant qu’honorable de me montrer si serviable, avant de rajouter une fois la caisse posée :

« Mais j’espère que vous n’êtes pas des vagabonds à la recherche de travail, le maître est absent » avant de rajouter d’un ton las « Je suis seul aujourd’hui d’ailleurs, cette vie n’est pas facile j’vous l’dit, non j’vous le dit c’pas drôle tous les jours. »

Ces plaintes sonnent le glas du découragement et, tout en souriant propose à l’homme de le payer pour qu’il me laisse entrer avec mes amis… Il prend alors une expression outrée et vitupère notre folie, dit que c’est par trop risqué. Nibelung me passe alors devant et d’un air confiant dit :

« Chaque homme a son prix. »


Le valet prend un air de conspirateur et annonce son prix, cent yus. Une âpre lutte commence alors. Le nain entame les négociations et propose quarante yus. La somme est tout à fait convenable selon lui mais l’homme ne se laisse pas démonter et argue le risque de perdre son emploi, ou pire, d’être jeté en prison. Nibelung ronchonne, propose quarante-et-un yus et le serviteur lui rit au nez.

« Bon, cinquante yus et j’suis gentil ! » s’exclame le nain en frappant du pied

« Cent yus. » réplique le serviteur les bras croisés

« Scrogneugneu… Va pour soixante-neuf yus ! »


La réponse de l’homme à l’image de son expression demeure inchangée, il réclame cent yus, un point c’est tout.

« Mais j’vais te l’encastrer c’lui-là ! Quatre-vingt-dix yus et va pas chipoter ! » tempête Nibelung avant d’extirper de la bourse attachée autour de son cou les yus et de les mettre dans la main ouverte du serviteur.

« Bon, ça ira. » dit ce dernier en affichant un grand sourire

Il ouvre ensuite la porte et nous saluant, commence de courir vers la sortie. Je regarde mes compagnons qui affichent un air farouche et résolu. Ils ne semblent en prise avec le doute et la peur, peut-être ne les connaissent-ils même pas. Contrairement à eux, je nourris une crainte terrible. Bien sûr je veux récupérer cette relique, mais devoir faire face à un groupuscule constitué de plusieurs dizaines de fidèles à trois ?

Je décide de faire part de mon appréhension à Nibelung d’une voix hésitante, n’osant le regarder dans les yeux :

« Nib’, es-tu sûr de vouloir aller si loin ? Je veux dire… Il y a la milice pour ce genre de complots. Contentons-nous de voler la cape et de les dénoncer. »

Il rétorque d’une voix qui ne souffre d’aucune réplique, une lueur de folie dans ses yeux opalins :

« Nous devons le faire Insanis. La milice est déjà infiltrée tu le sais très bien. Il nous incombe de pourchasser ces vils êtres qui ne connaissent de la lumière que le nom. Nous les purgerons dans le feu sacré de Meno ! »

(Un fou dont je me suis entiché…)

« C’est… Je te suivrais. » dis-je dans un soupir avant d’ouvrir la porte et d’entrer dans le manoir de l’officier Tsuaf.

A peine ai-je pénétré à l’intérieur qu’une odeur de renfermé me prend au nez. La salle est vaste, piètrement éclairée par les quelques rayons de soleil traversant les fenêtres. La pièce est chichement meublée, une large table en bois assortie de deux chaises trônent en son centre. Des caisses s’amoncellent dans un coin de la pièce, séparant deux portes. L’une est dotée d’une serrure et l’autre non. Je me dirige vers celle non verrouillée le plus silencieusement possible et l’ouvre avec délicatesse. Je passe la tête de l’autre côté et contemple un hall tout de marbre, un immense escalier blanc siège un peu plus loin, menant à un étage supérieur.

Je reviens vers mes compagnons et demande à Groseille d’essayer de crocheter la porte avec le verrou. Elle me regarde avec surprise et me demande pourquoi ne pas déjà vérifier l’endroit le plus accessible.
Je m’explique donc à haute voix, leur faisant part de mon hypothèse :

« De ce que l’on sait, les membres de la Rose Solitaire voyagent souvent par les égouts, on peut donc en conclure que la cave donne sur l’un de leur accès. »

Au vu des regards approbateurs des deux nains je vois que j’ai fait un carton. Groseille y va sans rechigner et entreprend de déverrouiller la porte à l’aide de crochets en acier. L’attente est horrible, tous mes sens sont en éveil et je ne peux pas m’empêcher de tendre l’oreille. Même si le serviteur nous a dit qu’il était seul, cela ne signifie pas que c’est vrai et je ne peux pas m’empêcher de demander à la naine de se presser.

Elle me réplique d’un ton cinglant que la stresser ne va rien arranger et me demande le silence. Quelques minutes et cliquetis métalliques plus tard, j’entends un gloussement satisfait et me retourne avec espoir. La porte est ouverte et Groseille pénètre déjà à l’intérieur. Je me dépêche d’entrer, jetant un dernier regard derrière moi. Un relent âcre et putride imprègne cet endroit sinistre. Les marches de l’escalier de pierre suintent l’humidité et je ne vois pas à plus de quelques mètres.

Il n’y a aucune source de lumière naturelle ici mais heureusement des lampes à huiles sont accrochées à la paroi longeant l’escalier à gauche. Nibelung qui me suit de près me la prend des mains sans me demander mon avis avant de l’allumer avec son briquet à silex et de me le tendre. La salle semble vaste car le son de nos pos se répercute à travers la voute. J’y vois un peu mieux et découvre alors un spectacle morbide… Les murs sont recouverts d’inscriptions rouge carmin et d’étendards en l’honneur d’Oaxaca.

Quelques tonneaux en chêne se trouvent près d’un autel qui figure dans le fond de la salle, une immense statue est érigée derrière. Elle fait plusieurs mètres et représente une femme magnifique montant un majestueux dragon aux ailes ramené sur lui. Une teinte ocre habille la bête tandis que la femme elle, ne semble avoir connue nulle altération. J’entends Nibelung jurer avant d’en appeler au courage des justes. Cette statue dit-il, représente Oaxaca et son dragon, avant de préciser qu’elle n’est qu’une fausse déesse.

Un sentiment de peur jaillit en moi et se mêle au désespoir pour s’emparer de mon esprit. J’ai de plus en plus d’appréhension et en vient presque à regretter cet amour pour Nibelung, lui qui ne fait qu’agir avec une folle imprudence. Débusquer et chasser un groupuscule entier, qui voue un culte à une chose sanguinaire ? Non c’est par trop risqué mais je ne puis le laisser encourir seul ce danger. Je veux être à ses côtés, je dois porter ce fardeau avec lui, l’épauler dans l’adversité. Je le regarde avec tendresse, lui qui est animé d’une fougue intarissable, qui est armé d’une détermination inépuisable et mon cœur se serre.

C’est perdu dans mes pensées que je manque de trébucher, retrouvant au dernier moment un équilibre précaire. Je regarde la source du désagrément et découvre un tapis cachant visiblement quelque chose. Je le soulève avec précaution et découvre une trappe en bois. Je l’ouvre avec peine tout en hélant mes compagnons qui accourent aussi vite.

Nibelung s’approche et me félicite en se frottant les mains :

« Bravo Insanis ! Ils doivent s’terrer en dedans, du moins une partie c’qui est un bon début. »

Je rétorque d’un ton plaintif :

« Trouvons déjà la cape… ? On ne sait pas ce qu’on va trouver là-dedans. »

Il acquiesce finalement alors que la porte en haut de l’escalier s’ouvre avec fracas.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 6 Avr 2016 14:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
Je me réveille dans la cave, les muscles courbaturés et l’épaule atrocement douloureuse. Groseille est assise en tailleur à quelques pas et veille sur nous. Ses traits sont tirés et je comprends sans peine qu’elle n’a pas dû fermer l’œil. Je soulève avec délicatesse la tête de Nibelung et la dépose au sol avant de me diriger vers la naine.

Je m’assois à ses côtés et lui chuchote :

« On s’en est tiré mais c’était moins une… Je suis de plus en plus convaincu qu’il faut arrêter cette folie… Pourchasser des gens si puissants ne peut nous mener qu’à une mort certaine, il faut convaincre Nibelung d'arrêter avec cette folie... Qu’en penses-tu ? »

Elle me jette un regard las et jouant nerveusement avec ses mains me confie :

« J’ai eu si peur… J’ai encore peur… Je suis d’avis d’arrêter les frais tant qu’il est encore temps, et puis… tu as obtenu ce que tu convoitais. L’objectif de Nib’ est clairement inatteignable, pas pour nous, qui ne sommes que trois. »

Je hoche la tête et c’est donc d’un accord mutuel, motivé par la peur que nous décidons d’arrêter cette insensée chasse à la sorcière. Je suis presque sûr que c’est la meilleure chose à faire, de plus, ce que j’ai appris lors de cette recherche m’indique que la dernière relique n’est pas en la possession de ce groupuscule. Alors pourquoi risquer sa vie pour ne rien obtenir en échange.

« Bon, allons réveiller Nibelung, nous avons tous besoin de recevoir des soins. Dans le pire des cas je le porterais. »

C’est à son tour de hocher la tête mais alors que je me lève, elle pose une main sur mon avant-bras et me dit :

« Pour passer à autre chose… L’aimes-tu vraiment ? Ressens-tu pour Nib’ cet amour que tu as clamé ou n’est-ce qu’une passade ? »


Je plante mon regard dans le sien et lui répond d’un ton doux :

« Oui, je l’aime… Sa présence m’inspire et me réconforte, sa voix me donne des frissons et son rire me réchauffe le cœur. »

Elle sourit à ma déclaration et me promet de ne plus rien faire pour m’embêter, m’avouant qu’elle pensait, à tort, que je n’éprouvais rien de sérieux pour lui et qu’elle s’était autorisée à agir ainsi. Elle me demande d’écouter ce qui va suivre, c’est selon elle très important :

« Nib’ est un gros dur mais son cœur est fragile. Tu connais Mertar je suppose ? »

J’acquiesce et elle continue sur sa lancée :

« Nibelung y a grandi, moi aussi d’ailleurs. Nous étions tout un petit cercle d’amis à l’époque… Ah que de nostalgie. Il y avait Talzigog, Hernst, Korben, Nib et moi. Le lien qui nous unissait était fort mais un jour tout se brisa… J’étais en compagnie de la mère de Hernst, elle le cherchait pour lui annoncer une nouvelle importante et c’est ensemble que nous le cherchions. Ce que nous avons trouvé fut… déroutant. Nib’ et Hernst jouaient quelque peu… étrangement. La mère d’Hernst n’a pas supporté de voir ça et força son fils à se marier. La suite est facile à deviner, la pression sociale était si forte qu’il fut contraint d’accepter de ne plus jamais voir Nibelung et de se marier. Nib’ en a eu le cœur brisé… Alors pitié, s’il est assez fou pour t’aimer lui aussi, ne lui brise jamais le cœur. Je ne sais pas s’il pourrait le supporter une nouvelle fois. »


Cet aveu me laisse perplexe mais je fais la promesse à Groseille de ne pas m’amuser avec les sentiments de notre ami commun.

(Cette histoire est si triste…)


Elle me sourit et me donne une claque amicale sur l’épaule tandis qu’une autre voix vient nous interrompre :

« C’quoi ces messes-basses ? »



Je le regarde mais ne parvient pas à soutenir son regard et m’exclame que ce n’est rien. Il grogne alors et avant que je n’aie pu rajouter quoi que ce soit, me demande de venir avec lui rapidement. Je redoute ce qu'il a à me dire mais me redresse et m'éloigne dans le fond de la pièce en sa compagnie.

Il s'assied et je reste debout devant lui, les jambes tremblantes. Au début nous ne faisons que nous regarder sans rien dire puis, il toussote et prononce tout bas :

« Ce que tu as dit pendant le combat... Je… j’éprouve la même chose. »

Je m’assieds alors à ses côtés, mon cœur bat la chamade et ma respiration devient plus rapide puis, emporté par ma fougue je l’embrasse. Mes mains caressent sa barbe et ses cheveux tandis que nos langues se mêlent dans une danse langoureuse. Nos bouches se pressent avec passion et je lui mordille légèrement la lèvre supérieure avant de l’étreindre avec force. Je me sens pleinement heureux, mon amour est partagé par celui que j’aime. Plus jamais je n’aurais à craindre cet avenir incertain entre nous car il aura trouvé son heureux dénouement ici. J’ai l’impression d’être invincible, plus rien ne peut m’atteindre, plus rien ne compte hormis mon amour pour Nibelung. Je n’ai envie que de lui et souhaite prolonger ce moment à l’infini. Je plonge mon visage dans ses cheveux, en hume l’odeur avant qu’il ne me pousse en arrière, l’air un peu gêné.

Son visage est empourpré et c’est avec une voix tremblante qu’il me dit :

« Attendons le moment propice, rien ne sert de précipiter les choses… »

Avant de se relever et de prendre timidement ma main. Je lui souris et d’un gloussement donne mon accord. Groseille fait comme si de rien n’était, sifflotant et regardant en l’air, les mains callées derrière son dos. Nibelung lui dit alors qu’il est temps d’aller quérir des soins et elle acquiesce en ramassant son arme. J’aide ensuite mon compagnon à marcher car il reste faible après le méchant coup qu’il a reçu à la panse, et même si Groseille lui a apposé des bandages, cela risque de ne pas être suffisant.

C’est dans un état d’allégresse que je quitte le manoir de l’officier Tsuaf, avec la relique et l’être aimé en quête d’un docteur.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 19 Avr 2016 19:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 19 Jan 2016 23:05
Messages: 1257
Localisation: ...
L’officier Tsuaf mort, la relique récupérée, plus rien ne nous retient chez lui. Groseille nous invite à la suivre, affirmant que le temple de Gaïa est le meilleur endroit pour recevoir des soins et surtout, le plus proche. Elle nous mène dans les rues et avance, confiante. Le chemin est compliqué car nous avons mauvaise allure et aucun de nous ne souhaite attirer l’attention. Groseille nous fait passer par de petites ruelles. Elle s’arrête alors subitement et nous informe que le temple devrait se trouver non loin, à partir de maintenant il suffit d’aller tout droit. Elle presse l’allure et nous devance de quelques mètres, m’offrant ainsi l’opportunité d’être seul avec Nibelung.

J’échange avec lui de fugaces regards complices, ne pouvant me retenir de sourire. C’est là qu’il me frappe avec vigueur les fesses et affiche l’air d’un heureux bambin encore innocent tandis que je réprime un fou-rire. Ce nain m’étonnera toujours, il est si différent de tout ce que j’ai pu connaître… Tantôt taquin tantôt sérieux, il est si imprévisible, et ce trait de caractère ne me laisse pas… indifférent.

Je me baisse à sa hauteur et lui chuchote d’un ton de conspirateur :

« J’ai hâte d’être ce soir… »

Ce à quoi il réplique, mimant l’effarement :

« Voyons Insanis ! Ce n’est point-là le comportement d’un jeune homme vertueux ! »

« Je vais te montrer à quel point je suis vertueux moi ! » rétorqué-je avec un sourire espiègle avant de l’embrasser fougueusement.

Cette fois encore il ne cherche pas à me repousser, au contraire. Il passe ses mains musclées derrière ma nuque et contribue à l’assaut lingual, donnant de lui-même, étreignant ma langue dans un ballet endiablé. J’aime à penser que ce baiser ne connaîtra jamais de fin et pourtant, la réalité reste avare de ce genre d’instant. Groseille qui jusque-là a fait son possible pour nous laisser tranquille doit se sentir obligé d’intervenir.

« Si nous arrêtons de marcher, le temple ne va pas venir à nous, et vu vos blessures… Toi Insanis, regarde ton épaule ! Et toi Nibelung, ton flanc gauche est ravagé ! Donc ça suffit, on me suit maintenant ! » crie-t-elle avec véhémence avant de nous séparer et de nous prendre tous les deux par la main.

Je n’ai pas la force de protester et c’est guidé par la poigne de fer de Groseille que nous arrivons à proximité du temple de Gaïa. Deux gigantesques statues, symboles des facettes de la déesse trônent de part et d’autre de la porte tout aussi titanesque. L’une des deux représente Gaïa avec une paume ouverte vers le ciel tandis que l’autre incarne la combativité, avec cette statue de granit qui reste droite, son épée plantée devant elle. Quand je m’approche je distingue des motifs ornant la porte de bronze et de bois. Des créatures et des lettres ne signifiant rien pour moi figurent dessus, enjolivant cette déjà superbe pièce d’architecture.

Heureusement pour nous, la porte est légèrement ouverte de sorte qu’on puisse y entrer un par un. Je m’avance le premier et aide Nibelung puis Groseille. Je suis aussitôt interpellé par un grand homme chauve dont les contours des yeux sont peinturlurés de façon grotesque. Il s’enquiert de la raison de ma venue en ce lieu sacré et je lui réponds avec sincérité, lui faisant part de l’attaque et des ravages subis pendant l’assaut final. Je le supplie de nous accepter, de nous soigner, n’hésitant pas à me mettre à genoux.

« Du calme, nul besoin de m’implorer. Venez avec moi vous et vos camarades. » me répondis l’homme d’un ton apaisant avant de m’inviter à le suivre.

_________________
Image


Merci à Inès pour cette magnifique signature !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 25 Mai 2016 16:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 22 Aoû 2015 19:53
Messages: 527
Localisation: Kendra-Kâr (Dispensaire des Pivoines)
Théâtre pitoyable


Le ciel se grise rapidement tandis que les derniers rayons du soleil disparaissent derrière les murs de la cité, laissant cette dernière en proie à la nuit et à ses vices. Comme une créature effrayée par la lumière, je ferme la porte grinçante du Dispensaire et regarde des deux côtés de la ruelle, encore troublé par ma première sortie qui date déjà de plusieurs semaines. L'endroit est sombre, les volets des maisons alentours sont clos et seuls quelques mendiants piquent du nez entre deux caisses de bois, ne prêtant pas la moindre attention à la silhouette cadavérique qui se déplace devant eux. Les yeux fermés et débarrassé de mon masque, je hume l'air frais et humide qui s'infiltre dans mes poumons, comme soulagé de pouvoir enfin sortir de ma cachette. Mon uniforme de travail est soigneusement plié dans ma sacoche et les nouvelles frusques fournies par Timur me laisse parfaitement banal aux yeux de tous. Foulard et chapeau de paille laissent dépasser la partie supérieure de mon visage tout en le voilant suffisamment pour ne pas attirer le regard. Le reste du déguisement se compose d'une chemise surmontée d'une tunique à manches courtes, de braies communes et de chausses à bandelettes. La tenue classique du paysan pouilleux, parfaite pour se fondre dans la masse.

A l'inverse de la Grand-Rue, les passages étroits et sinueux entre les habitations se révèlent peu fréquentés. Ma vie sur les Docks, qui date d'avant mon entrée chez les Murènes, me permet déjà de savoir comment la ville tourne au gré du temps qui défile. Si le jour donne à Kendra-Kâr l'occasion de faire sortir le poulailler, la nuit est l'heure des prédateurs. Aussi, la Milice se veut plus méfiante à cette heure-ci, surtout après mon évasion qui a coûté la vie d'un des leurs, si ce n'est plus. Je dois tâcher de ne pas me faire repérer bêtement, comme avec cette gamine qui hurlait ses tripes lorsque je me suis fait attraper.

(De mauvais souvenirs...)

Quoi qu'il en soit, il va falloir rester prudent. Inutile de se dissimuler dans l'ombre, je n'attirerais que davantage l'attention sur moi. En quelques foulées, je quitte le passage qui mène au Dispensaire pour déboucher dans l'une des nombreuses routes adjacentes à la Grand-Rue. Plus vivante et mouvementée, on y retrouve les différents profils de la société, du noble bedonnant qui marche comme si la rue lui appartenait à la bande de raclures prête à suivre les imprudents dans une ruelle un couteau à la main. Aucune trace de la Milice, mais la foule décourage les impétueux d'une trop grosse connerie en public. Le pied léger, je m'engage sur le chemin de pavés en gardant une attention certaine sur ce qui m'entoure. Mes pas me mène jusqu'à une petite place bondée de monde où enfants, parents et vieillards s'amassent autour d'une estrade. Celle-ci est occupée par deux bouffons déguisés en caricatures de Général d'armée et d'Oaxaca, la fille sombre de Thimoros. S'amusant à parodier le quotidien de cette dernière, la pièce semble se jouer sur le champ de bataille où les deux protagonistes se rencontrent, prêts à croiser le fer dans une grossière comédie.

"Votre parcours d'effroi s'arrête ici, Déesse cruelle et perfide ! Je serais celui qui ramènera votre tête au roi pour être enfin adulé de tous !"

"HA ! Vous ne parviendrez à rien, à l'exception d'une mort lente et douloureuse par mes sujets ! A MOI, MON FIDÈLE DRAGON NOIR !"

Un nouvel acteur se dévoile sur le devant de la scène, s'avançant d'une démarche grotesque et ridicule. Vêtu davantage comme une poule qu'un dragon, la fameuse "monture" d'Oaxaca glousse à chacun de ses pas, laissant le public hilare devant un tel spectacle. Les visages gras de la populace se déforment sous l'effet du rire, crachant et toussant parfois tant la scène leur est plaisante à regarder. Pour ma part, je quitte les lieux, préférant ne pas m'attarder davantage devant une prestation aussi pathétique. Étrangement, je sens une pointe de colère monter en moi, comme ciblé par les rires du public. Je n'ai nul attachement ou respect pour la Déesse Noire, mais son oeuvre sur cette planète n'est pas une chose que l'on peut renier. Et par-dessus tout, savoir que l'on se moque autant de la Peur et de l'Effroi apparaît pour moi comme un défi. Je vous promets de vous enfoncer ce rire au plus profond de vous-même, là où vous ne pourrez jamais plus le chercher. J'en fais le serment, tant je vous hais. Mais pour l'heure, le travail m'attend aux abattoirs de la cité.

_________________
La milice de Kendra Kâr recherche des renseignements sur les agissements ou la localisation du fugitif "Ellyan Crow". L'approche et le contact avec l'individu sont tous deux fortement déconseillés.


Multi de Kalas, Shaman du Loup et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Ellyan Crow le Ven 5 Aoû 2016 01:07, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 5 Juil 2016 09:16 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Une petite heure de marche depuis le Nobelium avant de passer les portes me permit de faire le tour de ce que j'avais pu gagner durant mes derniers combats. En fouillant dans mon sac, je pus regarder de plus près l'épée que j'avais récupéré sur le corps sans tête de Liam de Falek. Une épée qui me semblait de bien meilleure facture que celle que j'avais pu gagner sur l'île volante. Une lame plus tranchante et plus légère, voilà ce dont j'avais besoin pour la suite de mes aventures.

Les jambières du régent étaient faites pour un homme, il me faudrait prendre du temps pour ajuster sa taille à mes jambes plus fines d'elfe. Mes mains touchèrent ensuite trois fioles, deux dont je reconnus rapidement le contenu, une de fluide de foudre et l'autre de fluide de vent. La troisième ressemblait à la potion de soin que j'avais récupéré sur un gobelin dans le camp, elle trouvera forcément une utilité par la suite.

Ma main entra enfin en contact avec trois petits objets de forme plus ou moins arrondie contenant des dessins géométriques. Je n'avais jamais vu de tels objets de ma vie. Les tournant dans ma main, je cherchai désespérement à comprendre leur utilité.

(De l'aide peut-être ?)
(Je veux bien. Qu'est-ce que c'est ?)
(Ce sont des runes. Elles possèdent toutes un pouvoir unique et elles peuvent se combiner. Il faut les faire identifier dans la boutique d'un mage pour s'en servir.)
(Direction la boutique de Moboutou si je comprend bien.)

Un petit détour qui pourrait s'avérer payant si ces petites pierres sont aussi puissantes que ma faera semblait le croire.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 5 Juil 2016 22:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Avant de sortir de chez Moboutou, j'avais récupéré mes biens et l'avais remercié d'un signe de tête. Ainsi, j'avais en ma possession trois runes inférieures, la première Pi permettant d'invoquer un pigeon, la seconde et la troisième sont des runes d'action, Ni pour défendre et Xi pour diminuer. Tout ceci était très prometteur pour la suite.

De nouveau dans les rues, je me mis à réfléchir à ma situation et aux derniers évènements. Ma rencontre avec Faerlyn, mon séjour prolongé dans le camp d’Oaxaca, les révélations sur le rôle de Tamìa dans cette histoire, la liaison entre Tamìa et Ehemdim, la découverte de mes nouvelles capacités… Tout ceci se mit à tourner dans ma tête à une vitesse telle que j’en eus un léger vertige. J’en vins quand même à la conclusion suivante : il restait de nombreuses questions qui méritaient des réponses.

Pourquoi Tamìa se serait attaquée à Ehemdim ? Pour lui faire payer d’être parti, l’abandonnant dans leur future vie conjugale ? De colère, elle le fait souffrir de cet abandon ? Elle sait qu’Ehemdim et moi sommes fiancés et elle lui fait payer ? Mais il était impossible qu’elle fût au courant à part si elle avait des yeux et des oreilles à Kendra Kâr et elle surveillait Ehemdim ? La nuit à l’auberge de la tortue guerrière ? Est-ce qu’elle avait prévenu le conseil des 15 à Balsinh ? Ou pire la famille royale ? Jetant ainsi un peu plus la disgrâce sur sa famille ou sur la mienne ?

(Ne pense pas au pire pour le moment, et avance pas à pas.)

Ma faera avait raison, je ne pouvais décemment faire de plans sur la comète tant que je n’étais pas au courant de toutes les modalités de cette sinistre histoire. Néanmoins, énormément de choses tournaient dans ma tête à cet instant avant de retrouver l’elfe que j’aimais et il était bien difficile de compartimenter mes émotions. Cela n’augurait rien de bon pour la suite.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 11 Juil 2016 19:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 20:18
Messages: 152
Localisation: Quête 33
Précédent

Le grand matin est arrivé, je dois préparer toutes mes affaires afin de partir de chez Naren. Mon sac est fait, je mets de coté toutes les affaires que je dois faire arranger en ville. Ça me fait tout bizarre de quitter mon frère après ces quelques mois passés ensemble, mais il le faut, il m'a confié une mission, et je dois faire de mon mieux. Je quitte la bague du mercenaire que je porte depuis trois ans et je la planque dans une de mes poches. Naren a tenu à rester pour me dire au revoir, il est avec sa femme et son fils. Je les remercie encore une fois pour leur générosité et hospitalité. Les aurevoirs ne s'éternisent pas, nous n'aimons pas ça dans la famille. Naren me dit qu'il m'a laissé une surprise dans mon sac, mais que je dois le découvrir qu'une fois au calme, loin de la ville. Je charge mon sac, plein de toutes mes affaires et équipements, je ceins ma rapière fermement et je sors dans les rues.

Ma première étape va être d'aller à la maison des dépôts pour récupérer ma fortune pour l'investir dans les améliorations. Je ne me rappelle plus combien j'avais déposé après être rentré de Verloa, mais il me semble que j'ai une petite fortune, ce qui sera utile pour les quelques emplettes. Ah oui, la maison des dépôts au fait, elle est où ? Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu sur le plan officiel de la ville, mais bon marchons, j'ai l'intuition que c'est vers le sud-ouest.

(Tu pourrai demander, c'est plus simple !)

(Mais non Aakia, c'est facile pour moi de parcourir cette ville, tu verras !)

Et finalement en quelques rues je suis devant le bâtiment, je rentre dans la maison des dépôts.


Suivant

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 18 Sep 2016 19:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 31 Aoû 2016 23:56
Messages: 14
Localisation: Kendra Kâr
Je m’engageai prudemment sur un chemin pavé et humide, dépourvu de vie, mais dont la couleur des habitations s'accordait toujours avec celle de la Grande Rue malgré sa largeure considérablement réduite. Je pensais à bien mémoriser ma route au cas où je me perdrais et tendis l'oreille à la recherche des voix.

Un tournant à gauche, un à droite, tout droit.

Plus je m'éloignais et plus l'espace se faisait étroit et sombre. Du linge étendu en hauteur filtrait la lumière qui ne m'apparaissait qu'en fins faisseaux blancs sur le sol. Par chance j'aperçue une forme tournant à un croisement. Le brouaha lointain se faisait de plus en plus distinct au fur et à mesure que je m'approchais, guidée par une curiosité dévorante qui m'empêchait de rebrousser chemin.

Je courrais, ma cape flottant derrière moi, pour rejoindre le monde. Cette fois ce n'est pas une exclamation de joie mais de déception que je perçue.

"Ah ! Quel dommage, vous y étiez presque ! Qui veut tanter sa chance ? Allez Messieurs, ne soyez pas timides..." dit une voix fluette de femme.

Soudain, un mâle visiblement énervé s'extirpa d’une habitation, rejetant avec colère un rideau écarlate servant de porte qui s'emmêlât dans la brusquerie de l'action. L'humain sorti de la ruelle étroite d'une démarche lourde et passablement énervée en marmonnant dans sa barbe.

(Où suis-je encore tombée ?)

Je ne voulais pas me tenter à prendre des décisions qui pourrait me prêter atteinte mais en même temps j'avais vraiment envie de savoir ce qui se tramait à l’intérieur. Prenant mon courage à deux mains, je parcouru les quelques mètres me séparant de l'entrée pour m'y engouffrer.

Les Habitations

_________________
"Nox", Shaakt, Guerrière


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1046 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016