L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 308 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 16, 17, 18, 19, 20, 21  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 5 Oct 2016 10:29 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 30 Sep 2016 20:04
Messages: 84
Localisation: En direction d'Hynim
Le semi-elfe détacha ses cheveux, et rabattit son capuchon pour cacher ses oreilles. Il retourna vers l’entrée du Bochi, jeta un dernier regard en arrière et sortit du cimetière, la tête basse. Bien qu’il fut heureux d’avoir retrouvé la trace de son paternel, il était toujours dans l’incertitude de l’existence d’une quelconque famille Yuwan. Marthalion ne souhaitait pas rester plus longtemps, car le maître des offices avait déjà l’air d’avoir développé des soupçons envers lui.

Il partit sur la droite, en direction de du temple de Gaïa – ce n’était pas le chemin le plus court, mais le plus agréable, pour se rendre à l’auberge où il avait laissé ses affaires. Rien de très encombrant, seulement son arme, sa bourse et quelques affaires personnelles. Pour l’instant, c’était encore un vagabond. Il n’avait pas de domicile, pas de travail, seulement des services à vendre. Il venait tout juste d’arriver à Oranan, aussi avait-il peu de contacts dans la cité. Toutefois, une ville en guerre ne pouvait pas se permettre de refuser une paire de bras supplémentaire.

En plein milieu de l’après-midi, les rues étaient bondées : des enfants jouant dans les rues aux commerçants qui hélaient les passants à venir faire un détour par leur boutique, elfes comme humains, chacun s’occupait de ses propres affaires. Et personne ne prêtait attention à Marthalion, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Le garçon transpirait à grosses gouttes sous ses habits de voyage. Il était tiraillé entre l’envie de les retirer et la raison qui lui chuchotait de rester discret. Encore quelques minutes et il arriverait à l’auberge, où il pourrait s’accorder un peu de repos avant de repartir à une heure plus tardive.

Contrairement aux autres villes que Marthalion avait traversé, Oranan baignait dans l’ordre et la discipline. Constamment sur le qui-vive, dans un contexte d’attaques incessantes, la ville grouillait de patrouilles de soldats, dont certaines armées jusqu’aux dents. Aucun combat ne pouvait avoir lieu intra-muros, et cela ne déplaisait pas au semi-elfe qui passait à présent devant le terrain d’entraînement, surplombé par le Conseil d’Ynorie.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Jeu 6 Oct 2016 08:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 30 Sep 2016 20:04
Messages: 84
Localisation: En direction d'Hynim
Marthalion jeta un regard du côté du terrain d’entraînement, qui appartenait à la milice oranienne, et, curieux, s’aventura dans l’enceinte.

Entourées par des soldats en armure argentée qui les surveillaient et les reprenaient à la moindre erreur, de nombreuses recrues répétaient, avec une synchronisation presque parfaite, un enchaînement de coups d’épée dans le vide tout en beuglant un chant guerrier. L’une d’entre elles, un jeune garçon qui devait tout juste être entré dans l’adolescence, ne cachait pas sa douleur. Il fronçait les sourcils, avait le visage couvert de sueur et de bleus, et tenait son arme mollement, l’agitant comme s’il s’agissait d’un drapeau. L’instructeur qui se tenait à côté de lui n’avait pourtant pas l’air d’être particulièrement sévère, mais le jeune homme n’était clairement pas en âge de se battre. A la vue de cet individu, Marthalion soupira. Les conflits armés brisaient les familles, disait la maxime.

Le semi-elfe hésitait à rentrer dans l’armée : cette question lui avait déjà valu de longues heures de réflexion. A Oranan, il s’agissait d’une valeur sûre. Les équipements n’étaient pas dans un piteux état, les missions nombreuses et variées, et dans une guerre où les deux camps refusaient catégoriquement d’accepter le mot « défaite » dans leurs rangs, il y avait beaucoup à faire. Mais ici, s’engager dans la milice équivalait à y passer les dix années suivantes, et ce nombre était un petit minimum. D’accord, il allait comme tout les bâtardés profiter d’une partie de la longévité légendaire des Hïnions, toutefois de là à devenir sédentaire, non. Le monde était trop vaste pour qu’il s’arrête dans la première ville traversée.

Il resta quelques instants devant l’entrée qui donnait vue sur la cour d’entraînement, contemplant les soldats qui seraient bientôt envoyés loin de chez eux, en territoire orc, et dans les bras de la mort pour certains. Puis, pressé par la foule et le temps, il reprit son périple vers sa destination finale.

Le long du chemin, le semi-elfe repensait à cette lettre mystérieuse qu’il avait trouvée la veille dans sa chambre de l’auberge. Pas de signature, ni de signe apparent de son envoyeur. Simplement une date et un lieu : Coucher du soleil, nord du port. Il ne s’était même pas posé la question de savoir de qui provenait la missive, ou si elle était dangereuse. C’était exactement le genre d’indice, le genre de motivations qu’il attendait depuis qu’il avait quitté Cuilnen. Son voyage avait été bien vide : il avait besoin d’aventures, de raisons concrètes.

Alors qu’il continuait à s’interroger sur le lieu du rendez-vous, il fut tiré de ses pensées par un brouhaha à sa droite. Il était arrivé devant l’Auberge des Hommes Libres, qui, malgré l’astre qui n’avait pas encore terminé sa descente à travers les cieux, débordait d’activité comme s’il s’agissait d’une soirée de victoire contre Omyre. Intrigué, Marthalion entra dans le bâtiment.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Lun 10 Oct 2016 06:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 30 Sep 2016 20:04
Messages: 84
Localisation: En direction d'Hynim
Marthalion couvrit sa tête et se dirigea enfin vers le port. Il aurait dû penser à la rencontre qui allait se dérouler, mais il avait l'esprit occupé par l'étonnante et imposante donzelle qu'il venait de découvrir. Madsagnir... Étrange femme. Mystérieuse de par son apparence, elle n'avait pourtant pas l'air de se cacher. L'histoire de sa vie devait former un bien joli conte qui devait prendre plus d'un soir à raconter ; et il n'avait plus le temps de rester. Le soleil avait déjà presque disparu, le semi-elfe devait se presser. Il se mit à trottiner en direction du port.

Les rues étaient presque désertes, à présent : seuls subsistaient des soldats organisés en patrouille. Ils regardaient le bâtard passer en courant avec un œil suspicieux, son rythme effréné leur évoquant sûrement quelque chose de louche. Et ce qui devait arriver arriva : trois miliciens en armure se plantèrent devant lui, le forçant à s'arrêter.

"Vous allez où, là ? Z'avez l'air bien pressé " demanda l'un d'entre eux, bedonnant à souhait.

Il n'avait clairement pas l'accent d'un Ynorien. Ni ses traits, d'ailleurs.

" Au port. "


Marthalion restait simple dans ses réponses. Inutile d'attiser leur curiosité avec des phrases qui cachaient la véritable intention du semi-elfe.

" Ca m'suffit pas, comme réponse ? Quoi, pourquoi ? J'veux plus d'infos. "


Alors que Marthalion restait silencieux, cherchant une excuse à son allure un peu trop louche, un quatrième soldat arriva au pas de course.

" Hé les gars, y'a du mouvement aux portes de la ville ! On a besoin de vous ! " cria l'homme à la barbe aux reflets de bronze

Surpris, les trois hommes se regardèrent, inquiets. Puis les deux premiers partirent dans la direction indiquée, suivis par le milicien grassouillet qui ne manqua pas de lancer un regard noir au semi-elfe. Marthalion les regarda disparaître derrière une habitation, avant de se rendre compte que le nouveau venu n'avait pas quitté les lieux. Il le fixait avec curiosité.

" Presse-toi ou tu louperas une belle occasion, gamin ! " dit-il d'un ton amusé avant de lui tourner le dos et de repartir tranquillement.

Le bâtard fronça les sourcils, et voulut l'interpeller, mais aucun son ne put sortir de sa bouche. Comme si elle était bloquée par magie. Il soupira et se décida enfin à retourner vers les docks.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 29 Oct 2016 15:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 30 Sep 2016 20:04
Messages: 84
Localisation: En direction d'Hynim
Marthalion passa la nuit à l'Auberge des Hommes Libres, ne se reposant qu'une petite heure. Il passa le reste de la nuit à se questionner sur l'étrange personnage qui semblait maîtriser la magie. Il lui avait dit de se rendre au lac d'Hynim, mais sans lui donner la raison. Il était évident que cela pouvait être un piège, et pourtant le demi-elfe était tout de même décidé à accepter l'invitation.

Il était déjà frustré de ne pas tout connaître des éléments de cette mission. Mais il était encore plus frustré que Madsagnir en sache plus que lui sur le sujet.

De ce qu'il avait remarqué, la femme avait à présent une dette envers le mystérieux groupe. Elle les avait déjà rencontré par le passé, et avait réussi à obtenir d'eux des objets – ces fameux gantelets avec lesquels elle avait brisé les caisses de céréales sur le pont - qu'elle semblait désirer depuis longtemps. Autant de questions à lui poser sur le long chemin qui les séparait de leur objectif.

Le lendemain, Marthalion partit en milieu de matinée. Il se dirigea directement vers les portes de la ville.

Oranan était plus calme que la veille. Il y avait moins d'agitations dans les rues. Les enfants ne jouaient plus. Comme si quelque chose avait changé depuis la veille. Marthalion ne put s'empêcher de sourire en pensant qu'il s'agissait peut-être du passage de Madsagnir à l'auberge, qui faisait désormais passer la ville pour une cité bien morne. Mais il y avait autre chose. Il en était certain.

Le climat aussi avait changé. Du ciel d'azur accompagné d'une température presque suffocante, on était passé à une mer de nuages gris qui menacaient d'éclater à tout moment. L'air s'était également rafraîchi. Heureusement pour le semi-elfe, sa cape de voyage le protégeait bien du froid. Tant qu'il ne se rendait pas dans les montagnes naines, tout irait pour le mieux.

Au bout d'une dizaine de minutes, les portes de la ville étaient en vue.

Ainsi que Madsagnir et la vingtaine de personnes au pied des portes qui semblaient attendre quelque chose.

Ou quelqu'un.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 6 Nov 2016 13:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Oct 2016 20:52
Messages: 16
Chapitre I : la réalité n'est qu'une vision de l'esprit.


Elle avance sans but, ses pensées ne parvenant pas à se focaliser, se perdant dans les méandres de son esprit torturé. Qui est-elle, qu'est-elle ? Qu'a-t-elle fait ? Elle la ressent encore, cette rage...

Il faut qu'elle la réprime, qu'elle se calme. Une crise, encore une. Plus violente, plus extrême, plus malsaine. Elle avait perdu le contrôle. Ses yeux sont emplis de larmes, incroyablement chaudes à côté des flocons de neiges qui se posent sur sa joue. Ces larmes, transparentes, se mélangent au sang qui parsèment son visage et sa gorge.

Qu'allait-elle faire ? Elle l'avait tué dans un accès de rage, sans préavis, sans réflexion. Le couteau était là, à côté d'elle, et sans qu'aucun n'est le temps de bouger, elle l'avait planté dans l’œil de cet alcoolique...

Elle avait aimé ça, sentir la chair céder sous la lame, la chaleur liquide de cette fin prématurée s'échapper de la blessure, souillant sa peau blanche. Elle s'était délectée de la puissance, de l'effroi sur le visage de tous ces faibles qui l'entouraient, de tous ces pathétiques survivants qui se croyaient fort dans leur trou...

Et puis tout avait disparu. Comme souvent, ses pensées c'étaient de nouveaux effondrées, et elle s'était retrouvée là, le couteau dégoulinant de sang, ses yeux s'emplissant de larmes. Son esprit malade n'avait plus qu'une idée : fuir. Il lui fallait fuir, loin de ce cadavre, loin de ces témoins. Il lui fallait s'enfuir, s'échapper, disparaître.

Et la voilà perdue dans Oranan, sans savoir où aller, sans savoir qui trouver. Et elle pleure. Elle pleure cette vie perdue, elle pleure son esprit incontrôlable, elle pleure ses pensées, diffuses, perdues, incohérentes. Elle sert toujours son couteau contre sa poitrine, salissant sa robe noire de se sang qui la trahirait à coup sûr.

Comment se cacher ? Elle le sait, ils la chercheraient, la traqueraient. Ils ne comprendraient pas sa souffrance, ne comprendraient que sa vie n'était que malheur. Comment le pourraient-ils ? Ils la traiteraient de folle, de psychopathe. Ils feraient d'elle un exemple, avant de l'oublier sur l'autel de la justice, son sang salissant cette justice qu'ils juraient de conserver.

Elle se déteste. Elle déteste ne pas savoir se contrôler, ne pas se comprendre elle même. Elle exècre ne pas pouvoir gérer ses émotions, ne pas savoir ce qu'elle ressent. Pourquoi est-elle ainsi, qu'a-t-elle fait pour que son esprit soit à ce point brisé ? Elle n'en sait rien, et ses larmes redoublent d'intensité, alors qu'elle se met à courir.

Les flocons lui frappent le visage, mais elle n'en à cure. Elle court, alors que la nuit et la neige lui imposent un silence oppressant. Et soudain, la neige de se dérobe sous ses pieds. Elle s'effondre dans la neige.

Elle se relève mais reste à genoux, les bras pendant, le visage maltraité par le froid des flocons et le sel de ses larmes. Elle a mal, aux poignets, qui ont amortis sa chute, à la cheville, qui elle l'espère va vite s'en remettre. Mais elle a aussi mal en son cœur, théâtre incessant d'émotions contradictoire, à peine éclairé par son esprit déluré.

Elle lève les yeux au ciel, et regarde les étoiles, imaginant les dieux qui sont censés y vivre. Elle n'y croit pas. Aucun dieu, quel qu'il soit, ne permettrait à sa création d'être ainsi brisée de l'intérieur. Elle les a tous renié il y a longtemps, alors qu'elle commençait tout juste à comprendre son mal. Ce mal qui faisait qu'en à peine une heure, elle était passé de la haine aux larmes, d'une vie sans bonheur à une course sans fin...

Douloureusement, Liliana se relève, et se remet à marcher, mais cette fois-ci, elle a un but. Il faut qu'elle s'échappe d'Oranan, qu'elle disparaisse. Déjà les gardes doivent être à sa recherche. La nuit et la neige la dissimuleront, mais elles ne durent pas éternellement. Et l'aube se rapproche, doucement mais sûrement.

Il faut qu'elle se lave, il faut qu'elle se change. Il faut qu'elle se cache, puis qu'elle s'enfuit. Mais elle ne connait personne à Oranan. Enfin, elle ne connait personne qui accepterait de l'héberger, qui la comprendrait. Elle a dû mal à réfléchir. Elle n'a pas le contrôle total de ses pensées, et ces dernières sont parasitées par la tristesse, par cette profonde émotion lui serrant le cœur sans aucune raison. Cette tristesse qui remplace maintenant la haine qui la guidait il y a peine une heure...

Liliana rabat sa capuche au dessus de son visage, et s'arrête un instant. Il faut qu'elle fasse le vide, qu'elle reprenne le contrôle... Un instant, un simple instant de réflexion calme, c'est tout ce qu'elle demande. Si seulement ses pensées étaient aussi dociles que ses fluides. Ces derniers sont sages, disciplinés, lui obéissant sans protestation. Ils lui permettront de se défendre le cas échéant. Ou de menacer, si le besoin s'en fait sentir.

Elle sait où aller. Le cimetière. Il n'y a personne là-bas, excepté le vieux gardien. Personne ne va au cimetière la nuit, surtout quand il neige. Elle y sera tranquille, elle y sera seule. Peut être y trouvera-t-elle même à manger.

Ca ne la mènera pas loin, mais c'est un début. De toute façon, elle ne parvient pas à se concentrer assez longtemps pour prévoir sur le long terme. Il faut qu'elle se repose, il faut qu'elle se reprenne. Et pour cela, il faut déjà qu'elle atteigne le cimetière.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 6 Nov 2016 23:22 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2608
Localisation: Quête 30 : Fan-Ming
Sur de nombreux points, Oranan me rappelle le Naora. Le climat y est doux et un doux parfum de fleurs embaume l'air printanier. Les rues sont larges, permettant autant le passage des charrettes que des piétons, sans mettre en périls les seconds. En fait, j'aurais l'impression d'être de retour à Tahelta, si on exceptait les très nombreux hommes en arme qui constellent la cité, rappelant son combat permanent contre Oaxaca et les Garzoks. Contrairement à une cité où la guerre serait récente, on sent ici qu'elle est ancrée dans l'éducation des gens, depuis la plus tendre enfance, comme ces deux jeunes jouant aux guerriers avec leurs katanas en bambou.

Je traverse ainsi la cité, demandant de l'aide pour trouver les écuries, qui pour mon bonheur et si j'en crois les commentaires d'Anouar, sont proches des portes Nord. Prendre Harniän ou le laisser-la ? Qu'en sais-je ? Pour la première fois depuis très longtemps, depuis mon départ du Naora en fait, j'ignore ce que je vais faire et où je vais aller.

Aller à Omyre, tel est mon seul projet. Aller à Omyre pour connaître mon ennemi; aller à Omyre pour décider enfin, sans les préjugés des elfes, si les ennemis du peuple que je côtoie aujourd'hui en traversant cette cité sont les animaux féroces et dangereux dépeints par les historiens Sindels ou s'ils sont des humanoïdes sociaux protégés par les lois de Yuimen.

Non, je ne mènerais pas Harniän à la cité noire, je vais m'acheter un cheval de base puis je partirais vers Omyre, seule avec mes deux compagnes.

(C'est bon, t'es décidée ? On est arrivée !)

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Jeu 17 Nov 2016 20:12 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 27 Oct 2010 20:28
Messages: 6658
Localisation: :DDD
L'architecture ynorienne était un spectacle véritablement exotique pour quelqu'un qui croyait avoir tout vu. Mais c'était bien là qu'il se trompait, il était loin de tout connaître, et Heartless repensa à la longue route qui se dressait désormais devant lui alors qu'il arpentait pensivement les rues d'Oranan. Son regard sautait de passant en passant, la plupart vêtue de soieries brodées, bien qu'il saisissait une nette différence de style entre les différentes classes sociales. Il semblait y avoir de nombreux intermédiaires entre les riches et les pauvres, dans cette république. Puis il leva la tête et scruta le ciel. C'était un ciel bleu de début d'après-midi, mais, depuis peu, il avait légèrement changé. Même de jour, il était possible de discerner des nuances de vert et de violet se mélanger au blanc des nuages...
Il se remémora la discussion qu'il avait eu avec Mazhui la soirée d'avant.

- Cet étrange phénomène, je ne suis pas certain du moment précis où le ciel d'Oranan a changé, mais maintenant, ça ne fait plus aucun doute. Ces aurores n'ont rien de naturel. Peut-être un signe des dieux, peut-être une anomalie liée à la magie. Peut-être autre chose... En tout cas, cela inquiète tout le monde. Il y a à peine deux jours, on a affiché un appel du roi Solennel lui-même. Il invite des hommes de science et d'expérience à se rendre au palais royal de Kendrâ Kâr. Il n'est pas précisé pourquoi, mais il est sûr que cela a un rapport avec ce que l'on voit dehors...
- Tout c'raffut pour un foutu arc-en-ciel.
- Sirius...


Il les voyait aussi, les hommes en toge, certaines bien ornées, d'autres misérables, des prophètes qui annonçaient mort et fortune, gloire et calamité, qui interprétaient les messages célestes à tort et à travers, et emplissaient l'esprit lambda de doute et de terreur. Heartless ne prêtait pas vraiment attention à tout cela. Pour lui, colère des dieux ou pas, ces aurores représentaient une opportunité. Il allait pouvoir officiellement rencontrer l'homme qui dirigeait le royaume humain le plus influent, en quelques sortes l'opposé total de la conquérante Oaxaca. Rencontrer le roi Solennel, ou du moins son entourage, l'idée l'excitait, étrangement. Il voulait voir de quoi était fait le monde qu'il croyait tant connaître.

Il est facile d'avoir un regard critique sur soi, mais des choses telles que l'orgueil n'étaient pas contrôlables par la raison seule. Heartless pensait qu'il était ignorant, mais il n'arrivait pas à le ressentir au plus profond de lui-même. Il voulait se rendre compte de la distance qui le séparait de la réalité, avant de pouvoir franchir le pas vers son nouvel objectif : l'assurance d'un chef. La force pure, la force mentale.

- Heartless. Tu as sans doute déjà entendu parler de la longue histoire martiale des ynoriens. Crois-le ou non, ce peuple, "mon" peuple, a atteint l'excellence en matière de combat sous toutes ses formes il y a déjà des siècles. Nous avons combattu les orques pendant la majeure partie de notre histoire, est-ce que tu saisis l'importance de ce fait ? Des soldats ynoriens, des humains, certes forts, mais humains, contre la machine de guerre insurmontable qu'est le corps d'un garzork. Tu en as fait toi-même l'expérience. A ton avis, comment ont-il fait pour leur tenir tête aussi longtemps ? C'est simple. Pour survivre, ils ont dû perfectionner l'art de la stratégie et du combat.

Le borgne s'arrêta devant une grande porte ouverte, au coin de la rue. Il se remémora les instructions de Mazhui : "Face au temple de Gaïa, en longeant l'armurerie, tu trouveras le terrain d'entraînement. Là, tu trouveras l'essence des arts martiaux ynoriens."

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Sam 26 Nov 2016 17:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 10 Aoû 2012 23:33
Messages: 1233
Localisation: Quête 35
<<<


La nuit fut courte mais suffisamment reposante. Je me réveille paisiblement. En pleine forme.

Avec entrain, je me lève, remet mes bottes, ramasse mon sac et quitte ma chambre pour rejoindre le rez-de-chaussée bien plus agité que le soir précèdent. Je rejoins le bar pour régler la note. C'est un homme qui tient le bar cette fois. Il me salue chaleureusement et m'indique la direction à prendre pour rejoindre la zone d'embarcation, me disant que sa femme lui a parlé de moi.

Nous échangeons quelques mots, quelques rires et finalement je quitte l'auberge.

La rue est bondée, bruyante, vivante. C'est diffèrent des rues de Kendra Kar. Oranan semble plus structuré, plus organisé. Les Ynoriens ne se crient pas dessus, ils se parlent. Echangent avec respect et politesse malgré les ralentissements, les bousculades, les accidents.

Je me sens à nouveau dans mon élément, la ville. La lente cigale au milieu de la fourmilière.

Je reprends vite mes repères, esquivant les épaules, trouvant les passages étroits entre les individus. Je m'amuse presque en me frayant un chemin dans ce tumulte, jouant à un jeu que je joue depuis que je suis tout petit. J'en profite également pour admirer, une fois encore, l'architecture locale.

Soudain, je me fige. Stupéfait, entendant un groupe de personne regroupés devant un morceau de papier placardé à un mur.

Une boule d’excitation et d’inquiétude s’agite dans mon estomac.

Ils parlent d’Aliaénon. Aliaénon connait à nouveau une crise. Je ne suis parti que depuis un jour. Un jour et des avis sont à nouveau placardés dans la cité pour appeler à l’aide.

Je dois y retourner, je veux y retourner. Je me retourne, cherchant à me souvenir du chemin pour atteindre la milice.

Un souvenir vague de ma charge à dos de dragon me revient, me faisant frissonner de peur et d'excitation. Une sensation que j'ai presque envie de revivre. La guerre était cruel, insupportable mais en de rares moments, elle m'a apporté des occasions que je ne regrette pas, voir que j'aimerais revivre.

Est-ce que c’est nouveau Vallel qui menace ce monde ? Ou ce dieu sans visage qui a endormi les titans ? Mon esprit est assaille de question.

Méli, je voulais la revoir. Je voulais lui confier tout mon argent pour l’aider à s’occuper des enfants.

Je suis désolé, je promets de rentrer. En espérant que je ne vais pas dormir une autre année. Je vais lui faire passer un message pour ne pas qu’elle s’inquiète. Au vieux mage aussi, je devais lui transmettre les informations sur l’éventail. Je pourrais sûrement demander à Atsuhiko de faire ça. C’est comme si on était potes maintenant.
C’est en souriant que je passe devant une boutique.

Je m'arrête un instant, observant mon sac, la boutique, mon sac. Peut être qu'avant de rejoindre la Milice, il serait bon de faire quelques achats et sans plus attendre, je pénètre dans la boutique.


_________________


Dernière édition par Xël le Lun 28 Nov 2016 14:43, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Lun 28 Nov 2016 00:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
Cela faisait près d’une semaine que j’étais de retour sur Yuimen. J’en avais profité pour me reposer, mais aussi pour apprivoiser une jolie chatte tigrée. Pendant mon aventure sur Aliéanon, je m’étais découvert la capacité d’emprunter temporairement le corps d’un chat. Cette nouvelle aptitude s’avérait intéressante, mais encore plus, si je pouvais m’en servir à loisir. C’est ainsi que j’avais parcouru les boutiques et que j’avais acheté une magnifique chatte douce et cajoleuse dotée d’une magnifique robe tigrée.


En pleine forme et en possession de toutes mes capacités, j’arpentais les rues de Oranan sur le dos de Bella. Les soldats de Fan Ming l’avaient récupérée là où je l’avais laissé et me l’avaient remise tout juste avant mon retour sur Yuimen. Ce fut une joie pour moi de retrouver ma belle et fière jument. Sur mes genoux ronronnait ma belle grosse chatte. Non, qu’elle était obèse, au contraire, elle possédait un poids équilibré à sa grande taille. En fait, elle appartenait à une race de chat de plus grande dimension.

Je levai la tête au ciel et observai une fois de plus ces mystérieuses aurores polaires. Ce phénomène naturel n’était pas habituel dans les latitudes d’Oranan, et pas davantage à Kendra Kâr. Le roi de cette cité blanche demandait l’aide d’aventuriers afin de résoudre ce mystère. Moi-même originaire de Kendra-Kâr, je considérai important d’y aller pour apporter ma contribution. J’avais aidé des gens d’un autre monde, je me devais aussi d’aider les miens.

Tout en dirigeant ma jument vers le quai d’embarquement, j’observais le ciel, me demandant par où je commencerais les investigations.

(((264 mots)))

En route vers le quai d'embarquement

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 30 Nov 2016 14:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 5 Mai 2012 23:26
Messages: 1596
Localisation: Quête 35
<-- Sortie du cynore Oranan

Lors de ses nombreuses aventures, Sibelle avait visité un bon nombre de villes, mais aucune ne ressemblait à celles-ci. Dès son entrée par la porte principale de la ville fortifiée, la guerrière fut fascinée par la luxuriance de la végétation. Les arbres nombreux étaient taillés de forme plutôt particulière. Les petits jardins garnis de multitudes de fleurs de couleurs variées abondaient dans tous les coins enjolivant le paysage et répandant une agréable odeur.

Heureuse de se dégourdir les jambes après presqu’une journée entière à bord du cynore, Sibelle arpenta les rues de la ville explorant ce nouvel environnement. Tout en marchant dans les rues, Sibelle s’intéressa à l’architecture des habitations, qui contrairement à celles de Kendra Kâr n’étaient pas collées les unes sur les autres, mais bien espacées. Et que dire de la forme de ces petites maisons ? Dotées de toits foncés et de murs plutôt pâles, elles possédaient toutes de grandes baies vitrées. Leurs formes originales pouvaient varier du triangle, aux demi-lunes en passant par les parallélogrammes. Cette seule visite dans les rues très propres et entretenues de cette cité en valait le détour.

Même les gens qu’elles croisaient arboraient une physionomie différente. Presque tous des humains, de tailles légèrement inférieures à la normale, de petites statures, des cheveux foncés, une peau mate et des yeux foncés et bridés, ils portaient tous de longues tuniques ressemblant à des robes. Et parmi ces gens très polis qui la saluaient d’un signe de la tête, Sibelle compta un nombre important de militaires. Ces derniers protégeant sa population des attaques des orques d’Omyre descendant de leur colline du Nord.

Au bout de quelques heures d’exploration, Sibelle s’assoit sur un banc non loin d’un petit bassin contenant des poissons exotiques, pour la guerrière du moins. C’est avec une silencieuse déception qu’elle vit un homme du troisième âge, arborant une longue moustache aussi grise que ses cheveux et bien entretenue s’asseoir près d’elle. Après une brève présentation dans laquelle il se nomma, il fixa de ses petits yeux gris ceux de la guerrière et sans que celle-ci ne lui demande entrepris de lui parler des récents évènements à Oranan. Il lui parla surtout du combat à Aliéanon, des aventuriers de Yuimen qui avaient courageusement risqué leur vie pour sauver ce monde et ainsi préserver Oranan de l’invasion d’une armée noire. Non sociable, mais pas pour autant méchante, ni idiote, Sibelle écouta religieusement le récit du vieil homme. La mission qu’elle se préparait de rejoindre se tenait à Aliéanon, il était donc intéressant d’en savoir une peu plus à son sujet. Une heure plus tard, la guerrière, jugeant qu’elle possédait suffisamment d’information, se leva, salua froidement l’homme en kimono rouge et se dirigea vers une auberge nommée l'auberge des hommes libres décidée à se restaurer avant de se rendre à la milice d’Oranan.

vers l'auberge des hommes libres -->

_________________
Sibelle, Maître d'armes


Dernière édition par Sibelle le Mer 18 Juil 2018 15:22, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mer 30 Nov 2016 15:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 10 Aoû 2012 23:33
Messages: 1233
Localisation: Quête 35
<<<


Après avoir pris son dû, le commerçant m’avait proposé de compter la somme qu’il me restait et c’est après un sifflement admiratif qu’il me l’annonça. J’avais en ma possession plus de 20 000 Yus. Oranan avait été extrêmement généreuse, surtout si tous les aventuriers ont reçu autant.

Je sors de la boutique, le sac et la bourse bien remplit. Etre équipé d’un bâton n’est pas dans mon habitude mais avec l’ensemble de ma tenue cela me donne une vraie allure de magicien qui me plait. Je chie la classe, il me manque juste un chapeau. De retour à Aliaénon, je demanderais à Arthès de m’en prêter un, pensais-je en riant.

"Tu pourrais déjà prendre un de tes fluides, mon jeune ami. "

Je me tourne vers Maëglin qui avait proposé de m’accompagner jusqu’à la Millice. Je hôche la tête à sa proposition et sors une de ces fameuses fiole de mon sac.

" Ca se boit ? " demandais-je hésitant.

Il hoche doucement la tête en souriant.

"Tu peux oui, mais il y a mille et une façon de les consommer. La boire est la plus simple et la moins dégoutante. "


" Je vois. "

J’ouvre la fiole et en renifle le contenu. J’écarte le nez. Pas parce que l’odeur est désagréable mais parce que je sens une vive magie s’échapper.
Je jette un regard vers le vieil homme avant de lever ma fiole.

" Santé. "

Je porte la fiole à ma bouche, les yeux fermés, versant le liquide dans ma gorge. Celui-ci à peine sorti de son conteneur semble changer de matière, le liquide disparait peu à peu et se transforme en quelque chose de volatile qui envahit ma bouche, s’infiltre dans ma gorge, dans mes poumons, remonte jusqu’à mes mains et descend jusqu’à mes pieds. Le filet d’air que j’ai senti en revenant sur Yuimen est devenu une brise que je sens circuler dans mon corps. La sensation d’être traversé par ce souffle dure quelques secondes avant de s’atténuer puis de disparaître, ayant probablement trouvé assez de place pour s’entasser dans ma chair.

" Je comprends maintenant pourquoi il ne faut pas en consommer trop d’un coup. "

Maëglin hoche à nouveau la tête, toujours souriant.

"Et jamais de fluide de terre, rappelle toi. "

A mon tour d’acquiescer d’un mouvement de tête.

"Allons-y ! "

D’un pas enjoué, je prends la direction de la milice avant de me rappeler que je ne connais pas le chemin. Je me tourne vers le vieux barbu qui après un soufflement du nez amusé, passe devant moi pour m’accompagner.

" Est-ce que vous venez sur Aliaénon vous aussi ? "

" Non, j’ai bien trop de choses à faire ici. Mais j’espère avoir contribué en t’aidant. "

" Je pense que oui, ça compte. Vous allez vous occuper des aurores boréales ? "

" Ca et d’autres choses… Il y a de nombreux mystères qui ne demandent qu’à être résolu. "

J’incline la tête alors que nous traversons la cité en continuant à discuter. Il me donne quelques conseils principalement, comme s’il était inquiet de ce qui pouvait m’arriver. Je ne comprends toujours pas pourquoi il me soutient de cette façon et m’apporte son aide mais je décèle qu’il n’y a rien de mauvais dans son comportement. Il m’aide parce qu’il en a envie, pas parce qu’il attend quelque chose en retour.

Nous arrivons finalement devant la milice et après un au revoir et une tape amicale sur l’épaule, il me souhaite bonne chance avant de s’éloigner dans la foule et de disparaître.

Je m’approche de l’entrée de la Milice pour m’adresser aux gardes.

"Salut les gars. Je viens voir votre Capitaine. "


_________________


Dernière édition par Xël le Mar 13 Déc 2016 10:17, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 4 Déc 2016 18:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 26 Nov 2016 22:48
Messages: 66
Localisation: Aliaénon
Arpenter les rues d'Oranan était presque toujours un plaisir, la ville était propre et les malfrats fort rares, la milice et l'armée veillaient sévèrement à maintenir la cité salubre. Laewllyn avait eu l'occasion de découvrir la cité durant sa convalescence, elle n'aurait pas prétendu la connaître mais était néanmoins capable de s'y repérer et d'identifier les principaux monuments. Elle avait remarqué derrière le paravent visible d'une ville active et souriante une discrète tension, révélatrice d'un état de guerre soigneusement occulté. Ce n'était pas que les Ynoriens le cachaient, avait appris l'Elfe, c'est plutôt qu'ils ne voyaient pas de raison de le laisser s'étendre au sein de leur cité. Les combats n'atteignaient pas leur ville pour l'instant, pourquoi vivre comme si c'était le cas, demandaient-ils? A dire vrai, elle trouvait leurs coutumes et leur culture en général très étranges, intéressantes mais complexes et rigoureusement codifiées. Le temps qu'elle avait passé ici ne lui permettait pas d'avoir saisi les infinies nuances et l'attention qu'ils pouvaient apporter à un acte semblant pourtant banal, ni même la raison d'être de ces nuances. Elle appréciait leur politesse solennelle et leur sens de l'honneur exacerbé, sans pour autant s'y identifier pleinement ou même vraiment le souhaiter.

Les affiches placardées un peu partout lui avaient appris que c'était à la milice qu'elle devait se rendre si elle voulait aller sur ce monde inconnu d'Aliaénon, elle s'y dirigea donc d'un pas mesuré, prenant le temps d'acheter quelques provisions, une gourde, une couverture et un briquet à amadou avant d'y parvenir. Elle fourra le tout dans son sac et s'approcha d'un pas décidé du bâtiment de la milice.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Dim 4 Déc 2016 20:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 26 Nov 2016 14:50
Messages: 22
Mon sac sur le dos, mon fourreau à la ceinture, dans les rues d’Oranan je marche, en direction de la milice. Mon pendentif, signe distinctif de l’Héritier des Kusubarachi, pend sur ma poitrine, tombant à la naissance de mes seins. Je le sors d’en dessous de mes vêtements, de là où il est tombé. Ce pendentif est le résultat d’un travail d’orfèvre, un travail de précision. Il vaut sûrement très cher, mais nous le gardons quasiment religieusement, le Sage le remettant au nouvel Héritier. L’histoire et l’ironie du sort sont que le premier Héritier fut une femme, possédant ce pendentif à tête de dragon. Kazue Kusubarachi. Guerrière d’exception, femme remarquable, les seules choses qu’elle laissa derrière elle sont une légende et ce pendentif. Il est devenu le symbole de l’Héritier, bijou gardé depuis des générations.

Nous les Héritiers avons bien des points communs, mais ceux que l’on remarque le plus sont nos yeux violets. En effet, s’ils sont communs à toute la famille, ceux des Héritiers s’illuminent en présence du pendentif lors d’une cérémonie. A nos deux ans, nous enfants des Kusubarachi, subissons un rituel. Lors de celui-ci, seuls ceux dignes de l’êtres sont sélectionnés et l’esprit de Kazue transcende la vie et la mort de par ce pendentif, choisissant son digne Héritier. Nos yeux deviennent couleur d’or lorsque le pendentif passe à notre cou pour la première fois. Voici comment j’ai été choisie, lors de cette cérémonie.

Même la mort ne peut la dompter. Kazue est décidément une personne incroyable. Et toute la fierté d’être une Kusubarachi vient de là. D’être l’héritière de Kazue. Et c’est une femme qui plus est. Je suis fière de beaucoup de choses, dans ma vie. D’être Ynorienne, d’être une femme, d’être une Kusubarachi, d’être l’Héritière, mais la chose dont je suis la plus fière c’est bien celle-ci. Qui ne le serait pas ? Une femme pareille est un modèle.

Me baladant dans la rue, je slalome entre les passants, me dépêchant afin d’arriver à la milice, puis me ravise. Je vais quitter Oranan pour une période indéterminée. Autant en profiter un peu pour visiter ma ville une dernière fois. Je ralentis alors, prenant le temps d’admirer la ville, ma ville, peut-être pour la dernière fois. Qui sait si je ne mourrai pas sur Aliaénon ?

Je prends alors le temps de m’assoir sur un banc, d’en profiter, de respirer encore et encore l’air pur et frais d’Oranan, la senteur des roses, de voir les femmes en Yukata devant moi. J’aurais presque envie de rester, si Aliaénon ne m’attirait pas et si mon grand-père ne m’avait pas demandé d’y aller au nom des Kusubarachi.

Alors comme le devoir m’appelle, je me relève et marche en direction de la milice. Mais finalement, je me ravise et part en direction du cimetière.

_________________


Multi de Yuélia.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Lun 5 Déc 2016 20:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 26 Nov 2016 14:50
Messages: 22
Kazue m’a parlé. J’en ai encore le cœur battant, et si j’ai plein de questions je sais qu’il n’y a pas d’explications à fournir, c’était une femme libre et elle le sera toujours, après la mort ou pas. Kazue m’a parlé. Sa voix, est parvenue jusqu’à moi. Et moi, puis-je lui parler ? Je ne sais pas. Est-ce une hallucination ? Est-ce un rêve ?

(Kazue ?)

Aucune réponse. Donc était-ce bien un rêve ? Pourtant, j’avais vraiment eu l’impression qu’elle était là. Mais je sais que depuis les Enfers, elle veille sur moi. Je le sens. Je le sais. Elle veille sur ses Héritiers, depuis le début. Depuis qu’elle mourut, laissant son pendentif à celui en qui elle avait confiance, celui dont elle connaissait les capacités afin qu’il le lègue à son Héritier. Le premier Sage donna le pendentif à l’Héritier, et cela se suivit jusqu’à maintenant. Le pendentif du Sage et le pendentif de l’Héritier se complètent, mais personne n’a jamais essayé. Ce serait un sacrilège, donc personne n’a essayé. Ce serait dangereux en plus, personne n’en connaît les effets. Et ce serait un secret des Kusubarachi. Tout ce qui touche à notre famille est dangereux. Absolument tout. Sans exception. Le collier, les rôles du Sage, de l’Héritier…tout. Les Entraînements de l’Héritier, d’une violence sans pareil.

Absolument tout.

_________________


Multi de Yuélia.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Rues et ruelles
MessagePosté: Mar 6 Déc 2016 17:55 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Ven 14 Oct 2016 15:08
Messages: 50
Localisation: Aliaénon-Forêt d'Emeraude
Avant


Une fois entré dans la ville Tora me salua et me donna rendez une demi heure plus tard. Je ne compris pas le lieu qu’il m’indiqua mais le garde à mes côtés repris légèrement contenance et hocha la tête pour signifier qu’il me conduirait à l’endroit que Tora avait indiqué. Ce dernier le remercia chaleureusement avant de nous laisser mon accompagnateur et moi. Je ne pus m’empêcher de sourire intérieurement en voyant le visage du garde s’illuminer. Tora devait avoir une grande réputation dans la ville pour avoir été reconnu si facilement malgré son accoutrement. De plus quelques mots de sa part avait réussi à redonner du courage à un homme qui, l’instant d’avant, était totalement livide.

Une fois Tora hors de vu je tapais doucement sur l’épaule du garde pour attirer son attention. Il sursauta dans un grand bruit d’armure qui attira les regards des gens qui passaient la porte. L’influence de Tora avait quand même ses limites. Il déglutit et me demanda ce qu’il pouvait faire pour me rendre service d’une voix tremblante. Le sergent avait oublié de préciser que j’étais muet et le garde semblait attendre que je prenne la parole. Sans un mot je me mis à fouiller dans la sacoche du sauveur. Sous le regard interrogatif mêlé de crainte du garde je sortis la lettre signée d'un W et la lui tendit. Il l’a lu rapidement et me demanda si je voulais qu'il m’amène à l’adresse indiquée. J’acquiesçais d’un hochement de tête.

Nous nous mîmes en marche. Les gens me regardaient avec des airs craintifs mais mon accompagnateur les rassurait d’un sourire. Il prit d’ailleurs vite visiblement gout à cette attention. La tête haute il saluait les gens et les patrouilles, comme ci m’avoir avec lui consistait un quelconque haut fait. Je l’ignorai, ce petit manège semblait lui faire plaisir et au moins on me laissait tranquille.

Contrairement aux fois où je tentais de me faire le plus discret possible je pus contempler à loisir les moeurs humains. J’étais forcé de reconnaître que leurs maisons avaient tout de même une certaine allure. De plus dans cette ville une grande part avait été laissé à la nature contrairement à ce que je craignais de trouver dans une cité humaine. Les villages que j’avais parcouru jusque maintenant ne comptant pas vraiment de part leurs faibles densités de population. Presque chaque maison avait un petit jardin et était espacé des autres. Je voyais des enfants jouer librement dehors, même si ils se figeaient à mon arrivé, la plupart semblaient n’avoir aucun souci.

Je ne pus m’empêcher de penser que ces gens étaient terriblement faibles. Après Tora et le sauveur je tentais au maximum de ne plus me fier aux apparences mais là c’était différent. La plupart ne semblaient n’avoir reçu aucune formation au combat, les femmes avaient des allures frêles et s’accrochaient au bras de leurs compagnons à mon passage. Il y avait aussi ça, les humains formaient des couples qui restaient ensemble jusqu’à la mort. Cette idée m’avait semblé terriblement absurde quand je l’avais entendu mais en voyant des paires de sexes opposés se promener main dans la main je ne pus que constater ce fait.

Chose encore plus surprenante je vis un groupe de vieillard assis sur un banc. Ils avaient l’air usés jusque la moelle et je ne pense qu’ils n’avaient même pas la vue nécessaire pour me voir passer à quelques mètres d’eux. Que tous ces gens aient pu survivre aux assauts répétés des gazorks était inconcevable. Pire que ça, non seulement ils étaient encore en vie mais ils semblaient prospérer à l’intérieur de leurs épaisses murailles. Je me doutais que des hommes comme Tora devaient œuvrer sans relâche pour maintenir cette paix apparente. En contemplant une demeure plus grande que les autres je me demandai quelle était la taille de la maison des hommes qui montaient la garde dehors et des militaires en général. Si les êtres à l’aspect si faible que je croisais pouvaient avoir de si grandes propriétés, nulle doutes que celles du sergent et de ses hommes devaient être gigantesques.

Mon guide s’arrêta brusquement interrompant mes pensées. Je le regardai d’un air interrogateur. Il m’expliqua d’un ton gêné en montrant la maison en face de nous que nous étions arrivés à l'endroit indiqué par la lettre. La bâtisse passait totalement inaperçu parmi les autres qui étaient dans les alentours. Je faillis demander à l’homme qui m’accompagnait si il était sûr de lui mais soudain je sentis l’odeur caractéristique d'un liykor. Il n'y avait pas de doute, j'étais au bon endroit. Je m’avançai vers l’entrée de la demeure. Le garde fit mine de me suivre mais d’un geste je lui intimai de rester en arrière. Alors que je posais ma main sur la poignée il m’affirma qu’il m’attendrai juste dehors et que je n’avais qu’à l’appeler si j’avais besoin de quoique ce soit. Sans lui montrer que je l’avais entendu je fermai la porte derrière moi et pénétrai dans la bâtisse.

Après

_________________


Multi d'Harper


Dernière édition par Algaries le Mar 3 Jan 2017 15:30, édité 2 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 308 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 16, 17, 18, 19, 20, 21  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016