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 Sujet du message: Les égouts
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 19:00 
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Les égouts


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Endroit putride et très rarement visité, les égouts de Tulorim sont une accumulation de tunnels, restes d'un ancien réseau de caverne il est désormais utilisé pour canaliser les eaux usées de la ville depuis la dernière grande épidémie de peste.

De nombreux contrebandiers et hommes recherchés empruntent ce moyen de déplacement discret.

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 21:36 
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Matthwew n'avait pas beaucoup marché pour arriver à sa destination car au bout de quelques minutes, il était juste en-dessous de la plaque d'égout, elle était cylindrique et avait l'air bien lourde, il avait l'estomac léger de n'avoir rien mangé et les jambes lourdes, il était affaibli par le vide dans son ventre. Il était heureux d'avoir retrouvé sa mobilité, le vieux mage, qu'il pouvait désormais appelé maître, était vraiment doué pour la magie, il l'avait guéri de sa blessure, seul une longue cicatrice balafré le dos du jeune mage.

Il souleva la lourde plaque d'égout avec difficulté, mais il parvenu tout de même à la déplacer. Il descendit l'échelle, ce n'était pas très profond et bien vite il toucha le sol des égouts, il sentait aussi une puanteur qui lui brula son odorat au sens figuré.
Il vit directement Tziend qui lui souhaité le bonjour.

"Alors te voilà, tu n'as pas changé de vêtements"?

Il se retint de vomir et respira avec la bouche tout en parlant à son interlocuteur.

"Non, je me suis dit que j'étais sale et j'allais encore plus me salir en venant ici, dés que nous aurons terminé, j'irais me laver dans les bains publics".

"Bien tu as raison. Je vais t'apprendre un sort utile aujourd'hui, tu as des questions"?

Le jeune mage était hésitant, il n'osait pas demandé pourquoi cet endroit et pas un autre, il finit par craquer et lui poser la question, le vieux mage lui répondit avec un ton décontracté en souriant.

"Hé bien parce que tu es un mage de glace et que pour manipuler la glace tu as besoin d'eau et comme tu peux le voir, il y a de l'eau en abondance ici. En plus nous ne serons pas dérangé ici".

Matthwew avait vraiment une désagréable sensation dans le nez, il n'arrivait pas à respirer avec la bouche, ça l'ennuyé, mais après être resté dix minutes dans cet endroit, son odorat c'était habitué a l'odeur putride de ce lieu sombre et puant.
Les deux hommes étaient sur une espèce de trottoir et a côté, il y avait de l'eau pas vraiment potable qui se déversait lentement vers le sud.

"Bien, à cette heure-ci, la malédiction a été rompue, tu n'as rien sentit et c'est bien normal. Nous allons resté pendant deux heures ici ensuite, nous rempliront nos estomacs et nos reins et tu iras te laver".

L'homme expliqua que c'était un mage élémentaire d'eau qui pouvait également manipuler la glace, quoi de plus normal, la glace, c'est de l'eau congelée après tout. Le mage pouvait s'auto-laver avec un sort très simple. Mais aujourd'hui le sort que Matthwew allait apprendre était un sort d'une simplicité enfantine, que même un enfant de l'âge de quatre ans pouvaient réussir, c'était les mots de Tziend.

"Tu vas te rendre prêt de l'eau, et faire une minuscule boule de glace".

Cet exercice sembla facile pour le jeune mage, il exécuta les ordres de son maître, mais c'était plus difficile que ce qu'il paraissait. L'eau se déplacé et Matthwew n'avait jamais travaillé sur de l'eau qui bougé. Il se concentra longtemps sur l'eau, il mit sa main en face de l'eau et fixa le liquide non plu transparent mais verdâtre. Il n'y avait pas de formule magique précise pour ce genre de sort, c'était vraiment facile, mais pour un homme comme Matthwew qui n'avait jamais apprit la maîtrise des sorts de glace sur des objets mobiles.

"Vous n'avez pas un conseil à me donné"?


"Je t'ai déjà tout dit mon garçon"


Le jeune mage était agacé par la non assistance de l'homme. Quelques minutes plus tard, un éclair de lucidité avait brillé dans le cerveau de Matthwew.

(Un enfant de quatre ans ne réfléchit pas comme un homme de mon âge, c'est un sort pour débutant qui s'apprend très jeune, j'ai compris).

Le jeune homme vida son cerveau, il ne se concentra que sur une partie de l'eau, il ne pensait plu, ne réfléchissait plu. Soudain, une bulle c'était levée et plus elle montait, plus elle gelait. Matthwew tendit la main pour l'attraper avant qu'elle ne retombe dans l'eau.

"Je t'ai un peu mené en bateau, c'est plus facile avec de l'eau clair, mais avec de l'eau aussi polluée que celle là, cela demande beaucoup plus de concentration. C'est le début de ton entraînement d'assassin".

"Je ne comprend pas".

"Tu vas comprendre bien vite ne t'en fais pas. Tu vois, pour faire rentrer du poison dans de la glace, il faut que l'eau que tu vas geler soit en mouvement constant".

Matthwew commençait à comprendre, il devait faire rentrer un poison dans un bulle de glace et la faire ingérer à Edouard discrètement.
Il était enfin l'heure de sortir de cet infâme endroit, le jeune mage en fut ravi.

>>>>>>La Taverne de Tulorim

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Matthwew - Mage - Humain


Dernière édition par Matthwew le Lun 27 Sep 2010 21:20, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Lun 27 Sep 2010 19:38 
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Sur la place du marché, Silmeria observait l'orifice béant dégageant une odeur à faire s'enfuir un mort. Les relents se dispersaient avec le vent à la surface, elle s'approcha alors pour en scruter le fond. Il n'y avait rien de bien visible, juste un tourbillon de brume couleur souffre qui se détachait de l'ombre noire qui régnait en bas.
Prenant son courage à deux mains, ou plutôt avec la main qui ne couvrait pas son nez d'un morceau de tissu, en s'engouffra dans les égouts. Les barres de fer incrustées dans le mur qui faisaient office d'échelle étaient couvertes d'une mousse grasse, répugnante au toucher. L'air était chaud, lourd, il lui tapissait immédiatement la gorge. Elle toussa, n'osant porter ses mains à son visage à cause de la crasse qu'elle venait de récupérer sur les barreaux. Elle toussait à pleins poumons, l'odeur était atrocement lourde, irrespirable, elle cru un instant qu'elle allait défaillir. Les pierres qui longeaient les murs étaient glissantes, une chute dans l'eau croupie, qui était noire, huilée et émettait des bulles promettait une mort à cause d'une maladie affreuse. Elle avançait sans même attendre l'homme qui lui avait libéré le passage tant l'odeur lui était affreuse.

Elle connaissait remarquablement bien les rues de Tulorim à force d'y vivre, mais dans les égouts, il n'y a aucune lumière naturelle, jusque quelques halos de clarté là où les bouches de sorties sont brisée. On reconnaissait les sorties grâce au filet d'eau éclairé qui y tombait, ça aurait pu être agréable ce bruit d'eau qui coule, si elle ne refilait pas la peste ou d'autres atrocités...

Elle retint un hoquet d'horreur face aux émanations de gaz mortel. Si ils restaient trop longtemps ici, ils risquaient de rester sur le carreau à cause de l'air, si on pouvait encore appeler ça de l'air. Dire que des brigands vivent ici parfois, le temps de rassembler un peu de force et esquiver la garde. Les humains avaient effectivement un sérieux problème...

Elle s'appuyait contre un mur, des rats commencèrent à se montrer, ces affreux rongeurs observait Silmeria, la jeune Sindel prête à vomir son hydromel de dégoût dans ce royaume de pourriture et de puanteur. Elle ne tarda pas à remarquer ce qui ressemblait à de petits chiens avec des queues longues, parfois coupées à cause d'un combat. Ils étaient vraiment énormes, tant qu'ils ne se lançaient pas en masse sur les deux aventuriers, dont une qui se sentait légèrement faible à cause de l'ambiance, il ne devrait pas y avoir trop de problème. Ils ne cherchent qu'à se nourrir.

Dans la pénombre Silmeria qui avait continué d'avancer marcha sur quelque chose, elle observait plus attentivement, et lorsqu'elle s'était totalement habitué à l'obscurité, elle distingua un squelette, elle venait de lui écraser la poitrine et sa botte était maintenant coincée dans la cage thoracique de ce qui fut autrefois un homme. Prise d'un profond dégoût elle secoua le squelette dans toutes les directions, celui ci perdant un membre dans l'eau et l'autre qui heurta la jambe de l'homme qui la suivait, elle ne parvenait pas à se défaire de l'emprise funèbre d'un mort. Elle décida alors de frapper à grands coups le sac d'os sur le mur pour le briser et s'évader de cette prison ridicule.

Les os cédèrent et elle dégagea enfin sa jambe de son emprise. Elle était répugnante, elle avait des traces noires sur les vêtements, elle avait manqué une pierre et sa jambe avait plongé dans l'eau avant qu'elle ne se rattrape, du coup elle s'était remplit d'un liquide poisseux par la même occasion, elle ne préférait pas savoir ce qui provoquait de petites boulettes noires sur ses cheveux... Non vraiment, les cheveux c'était à ne pas toucher. Elle passa sa main doucement à l'intérieur de sa cape et palpait la rassurante fiole de Lavetout qui allait être une délivrance à la sortie de cet enfer.

( C'est étrange que les rats restent vivre ici, quoique brûler tout ça serait plus un acte civique... Si ça se trouve, le Sénéchal viendra me remercier pour... Ha, sans doute pas pour avoir libéré les rats sur la ville. A supposer que le plan fonctionne. )

Un énorme rat nageait dans ce jus brun aux teintes noirâtres... Les rats aussi avaient un problème à ce qu'elle voyait. L'air était chargé de souffre et de poix. Les murs ruisselaient et tout devenait plus glissant à mesure qu'ils progressaient dans les allés des égouts. Elle avait cru à un moment s'être perdue. Mais finalement, ils étaient sur le bon chemin. En face d'eux, dans la pénombre, gisaient des dizaines de barriques éventrées qui suintaient une huile épaisse aux reflets bruns. L'huile. Elle investissait les lieux, il y en avait parfois, jusque sur les murs.
L'idée consistait à briser les tonneaux de façon à les dégager et faire que l'huile, plus légère que l'eau coule en surface en direction du marché. Le niveau d'eau sous le marché était plus faible. Plus encombré à cause des déchets. C'était là que tout allait s'entasser. Il n'y aurait plus qu'à embraser le tout à distance. Silmeria dégagea son arme et entama sa besogne, elle frappait sur le bois humide et pourri ce qui ne manquait pas d'attirer les rats, peu habitués à entendre du vacarme. Curieux spectateurs, ils observaient sagement la jeune Sindel frapper encore et encore les barriques. A mesure que sa lame se couvrait de poix, elle recevait des éclaboussures sur les cheveux, sur le visage, dans l'œil ce qui lui tira une vague de grossièreté prononcé en langage Elfique. Les rats étaient partout. Silencieux, ils scrutaient de leurs abris, les étrangers étaient assez particuliers, mais il y avait de quoi manger dans les égouts, la preuve, ils n'avaient pas été attaqués. Le contraire aurait été très dérangeant... L'huile plongeait dans l'eau et remontait en grosses auréoles à la surface avant de naviguer paisiblement au fil du faible courant d'eau. Elle frappait avec ce qui se lisait dans ses yeux, une rage, un œil fauve, presque féroce. Les fûts vomissaient des litres d'huile et finalement, alors qu'elle se sentait défaillir à cause de l'odeur, les barriques se disloquèrent et entamèrent une lente et pathétique dérive, trainant derrière elles des flaques d'huile. C'était là qu'il fallait embrasser. L'endroit était assez loin du marché.

Mais sa tête tournait, ses idées n'étaient plus si claires, elle se rua vers l'échelle située derrière les tonneaux. De l'huile y était répandue, elle glissa et tomba à la renverse dans l'huile et l'eau croupie, un vieux morceau de tissus lui était tombé sur le visage, et collait à sa peau. Si cette jeune personne avait été un démon, les égouts se seraient déjà transformé en brasier grâce à sa simple colère. Elle se leva sans même attendre de l'aide, elle grimpa opiniâtrement les barreaux glissants avec une agilité née du désir de sortir de cet endroit au plus vite. Arrivée en haut, elle poussa de sa main valide, qui ne tenait pas les barres la lourdes plaque de fonte, la boue rendait l'ouverture plus facile, la dalle glissait sur le sol humide, mais elle avait oublié le détail qu'elle avait pris en compte en demandant à l'homme d'ouvrir, c'est que les écoulement des ruelles allaient lui tomber dessus, et elle, observait la lumière avide d'une bouffée d'oxygène.

A la place d'un bol d'air, elle eut le droit à une flaque composée d'un mélange d'urine, d'eau de pluie, de boue et ce en plein visage. Ça promettait une femme rayonnante et de bonne humeur, assurément. Tulorim allait vite apprendre à ses dépends que l'être le plus dangereux pour l'homme n'était pas un ogre en colère mais bien une jeune femme Elfe coquette qui venait de se salir. Et pour cause. Elle se précipita vers la sortie, glissant sur la boue, mais tellement heureuse de respirer quelque chose qui n'était pas chargé de décomposition.
Elle but immédiatement une dose de son Élixir Lavetout. Le liquide salvateur entra dans sa bouche, provoquant un picotement délicat sur le fond de sa langue. Elle senti un long frémissement magique le long de son corps, sa peau avait une légère couleur bleuté, et soudain la lumière éclata, comme si elle avait été enveloppée d'une fine pellicule de verre, emportant avec elle la crasse collante et en dégageant une légère odeur de violette, un parfum que la jeune femme aimait particulièrement. Ça avait même débarrassé la jeune femme du mal de ventre que la pestilence de l'air lui avait provoqué. Elle attendait maintenant que l'homme sorte des égouts, adossée à un muret des ruelles, tout en guettant que personne ne l'avait vu sortir de la. La nuit était tombée. Les gens dormaient ou soupaient. Il ne semblait pas y avoir de curieux aux fenêtres, et puis quant bien même... Qui irait croire un habitant des ruelles? Ces êtres soumis n'allaient pas se plaindre à la garde, surtout sans avoir de raison. En temps normal, ils se contentaient de ne rien voir pour éviter les représailles sur leur famille. C'était la loi du plus fort... Ou du plus sadique.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Dim 19 Déc 2010 15:05 
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Les Ruelles

L’odeur était insupportable et lui brulait les narines, heureusement pour cette ville que ces sorties étaient un peu à l’écart du port, sans quoi la première image de la ville dont les touristes se souviendraient ne serait guère flatteuse. Leoj suivit le mur à sa gauche de la main, touchant par la même occasion plusieurs choses gluantes dont il préférait ignorer la nature afin de ne pas rendre le maigre repas de midi. Arrivant à un carrefour, il faillit perdre espoir de retrouver les cinq brutes.

"Mais merde … boss … mort … faire ?"

"La ferme ! …pas le moment … venger … fou."

Les voix répercutées par les galeries permirent à Leoj de s’orientait maladroitement dans les galeries, toujours en suivant les galeries du touché afin de ne pas se perdre dans ce dédale peu ragoutant. Après quelques erreurs et quelques rencontres avec des rats isolés il mit la main sur un mur de bois, c’était de là d’où provenait les voix qui à présent s’étaient tuent, un peu de lumière perçait à travers les interstices. Il s’agissait d’une ancienne partie du réseau de galeries naturelles transformées par la suite en égouts, cette partie devait être utilisé durant les travaux par les ouvriers comme salle commune où ils pouvaient ranger leurs outils et prendre leurs pauses. Depuis longtemps abandonnée, elle a dut depuis due servir de nombreuses fois à des contrebandiers ou autres clandestins.

(C’est donc ici que se trouve le repère de cette bande de coupe-jarrets, j’imagine qu’ils doivent y entreposé leur butin accumulé depuis un bout de temps. Cela m’étonnerait que le hobbit qui leur servait de chef portait tout leur butin dans son sac.)

Se dirigeant vers la sortie en prenant soin de mémoriser son trajet, Leoj réfléchit au meilleur moyen de mettre la main sur un fragment de ce butin.

(Seul contre cinq brutes je n’aurais aucune chance, même en les prenant pas surprise. Les autorités ? je n’aurai peut être pas de récompenses. Des mercenaires ? je n’ai pas les moyens de les payer et même avec la promesse du butin ils ne m’écouteraient …)

Leoj interrompit le flot de ses pensées en se souvenant des trois gars de la ruelle, ils avaient semblés assez fou pour tenter le coup avec une promesse de butin, leur tireur fou semblait avoir un impact certain sur ces sbires sans chef, plusieurs arguments lui vinrent à l’esprit tout naturellement.

(Bon, il ne me reste plus qu’à trouver le diable et ses acolytes)

C’est avec cette pensée et un léger sourire qu’il mit pied dehors et pris une grande bouffée d’air frais tandis que son sort se dissipait, lui rendant son apparence normale au prix d’un léger étourdissement.

L'Auberge du Pied Levé

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Leoj / Fanatique / Humain (Wiehl)
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"Si on ne prend pas son destin en main, nul ne le fera à notre place."


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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Dim 9 Jan 2011 22:54 
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Je suivis courageusement mon bien-aimé dans les égouts puants, trop admirative quoi, il était super dégoûté mais il avançait quand-même, j'étais obligée de le suivre sinon je n'aurais pas été digne de lui, genre ! Il marchait calmement, scrutant avec précision chaque coin d'ombre, on aurait dit un voleur, mais en plus romantique ! Même si il touchait les trucs crades sur les murs, et que ça me dégoûtait, je savais que je devais le suivre pour tooooute l'éternité ! Plus rien n'importait, je pouvais être dévorée par les rats, mordue par un serpent, piquée par une mygale, rien ne pouvait me séparer de mon mamoureux ! Je devais rester forte, ne montrer aucun signe de faiblesse, montrer que j'en avais dans le soutien-gorge, rester de marbre face au monde mais pas à Kevin ! Ouah, c'était trop profond ! Le gorille devant moi sembla entendre un bruit étrange et se retourna dans ma direction, en refaisant ses yeux de poisson rouge ultra-abusés. Ça me chatouillait dans les avant-bras, les cuisses et... un peu partout....

- Hé ! Ça va Heartless ?!

Il me dévisagea, moi et surtout les rats d'égouts qui s'étaient tous regroupés autour de moi, j'en avais sur tout le corps et ils me dévoraient à petit feu, mais j'étais dévouée et courageuse, je ne devais pas crier, ne pas décevoir mon mamour ! Ouah, ça c'était encore plus profond, genre ! Je passai un petit coup entre mes mèches roses et gratta un peu pour enlever deux-trois rats, mais pas par faiblesse hein ! Juste qu'ils gênaient mes mouvements, vilains. Je le rassurai en arborant mon plus joli sourire et en espérant que mon prince le voie bien :

- Non, tout va super bien, papounet, genre ! Et puis Heartless, c'est moche, appelle-moi.... euh... Strawberry !

- Strawberry.......

- C'est cool alors !


Je lui fis un petit signe de salut en guise de geste amical à mon papa. Parce qu'après tout je l'aimais mon papa ! Je sentis soudain une intense douleur, c'était encore un de ces rats qui m'avait mordu le doigt, il voulait salir mon alliance, je ne pouvais pas le laisser faire !! Oh, trop tard...

Une explosion retentit soudain dans les égouts, timide, il ne laissa pas son son se répandre en échos. Les eaux usées se soulevèrent autour de mon corps et recouvrirent l'environnement autour de moi tels des murs liquides, trop salis pour être transparents. Mes trois compagnons me regardèrent, abasourdis autant par la soudaineté de l'acte que par sa répétition insensée. La gravité remplit son office et l'eau rejoignit le sol, dévoilant ainsi ma prochaine transformation....

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- Je vous salue, messieurs. Que puis-je faire pour vous, dans mon infinie mansuétude ? Je vous préviens, je suis une élite, un homme de valeur, je ne tolèrerais aucun manque de respect et toutes les femmes seront pour moi, alright ? Avec un peu de chance, je peux vous faire don de mon immense maîtrise, non, de ma virtuosité prodige en... flamenco !

Sur ces sages mots, je fis trois pas de danse dans la flaque pourrie en dessous-de moi, la bave de grenouille qui, fort heureusement, restait cloîtrée sous mes divines semelles, en achevant par un salut des plus nobles et respectueux, même si ils n'en valaient pas la peine, ces trois hommes en face de moi. Il y avait un nain, un.... gorille et une personne bien plus calme et posée, sûrement le leader du groupe, le seul qui semblait mériter mes précieux conseils, je m'approchai de lui et engageai la conversation, respectueusement et avec courtoisie :

- Bien, monseigneur, dites-moi, m'avez-vous appelé dans le but de devenir l'un des plus grands maîtres du flamenco ? Vous avez du mal avec les femmes ? Des problèmes d'érection ? Parlons d'homme à homme sans tabou, on peut aller à l'écart si cela vous est gré.

Des bruits de pas interrompirent sa réponse, plusieurs ombres se reflétèrent sur l'eau grisâtre, des ombres armées de sabres. Il y en avait deux, c'étaient des hommes qui, malgré leurs airs idiots, laissaient voir qu'ils étaient en excellente santé autant mentale qui physique, peut-être ma renommée transcendait-elle même les bas-fonds du monde entier ?

- Que voulez-vous, mes chers ?

- Toi, ta gueule !
hurla l'un d'eux en brandissant son épée vers moi, je pris peur et me dissimulai derrière un pan de mur.

- Sacrebleu ! Pourquoi tant de violence ? Je ne suis pas un combattant, barbares ! Allez plutôt parler aux incapables là bas !

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Lun 10 Jan 2011 20:27 
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Port de Tulorim

[:attention:] Attention, rp à caractère violent [:attention:]


(Et voilà, grâce à l’autre taré on s’est fait repérer. Je rêve ou il ne rate pas une occasion de me les briser ?)

En face se dresser deux mastodontes : le premier était un colosse chauve bardé de muscles comme les "hommes les plus forts du monde" servant d’attraction dans les foires, il semblait fier de son imposante stature et devait refuser sans doute de se couvrir le torse pour cette raison. La musculature du second semblait moins importante mais elle était recouverte d’une épaisse couche de gras sur la totalité du corps, son visage quant à lui arborait une barbe mal taillée sur son double menton et les différentes taches sur ces vêtements semblaient consistées à part égales de sang coagulé et de sauces de viandes.

Les deux assaillants faisait face au petit groupe, ce dernier était certes supérieur en nombre mais la présence du borgne dans cet état était plus qu’handicapant. Le chauve se jeta rageusement dans la direction du borgne aussitôt intercepté dans sa course par le gorille qui avait enfin fini de dessaouler. Les deux hommes à l’imposante stature semblaient lutter d’égal à égal au sabre.

(L’andouille rose à beau être devenue verte, ça reste une andouille. Non content de ne nous servir à rien, il est en plus un poids mort au combat. J’aurais mieux fait de le laisser chialer sur le port celui là.) L’inutilité du borgne était tellement évidente qu’elle prenait une part égale de l’attention de Leoj malgré l’attaque.

"Le nain, protège l’autre verdâtre, dans son état il n’est pas capable de se défendre tout seul." Cria-t-il.

Le nabot se plaça devant le borgne la hache au clair, son protégé s’abrita alors derrière lui comme derrière un bouclier en tremblant des genoux. Le regard pointé sur cette scène pathétique, Leoj en avait presque oublié le deuxième gars. Il ne tarda pas à se rappeler la présence de ce dernier, un poignard se plantant dans la cuisse droite du jeune homme. La douleur engendrée par le métal lui mordant les chairs lui fit poser un genou dans la fange et lui arracha une grimace de douleur contenue.

"Tu ferais mieux de regarder en face plutôt que de t’occuper de tes p’tits camarades."

L’obèse ricanait, se moquant de son adversaire. "Tu fuira pas comme ça, héhé."

Malgré la douleur qui parcourait frénétiquement ses pensées, Leoj s’interrogea quand à l’origine de ce lancer. (C’est tout de même pas ce gros porc qui m’a balancé ce truc ?) C’est alors que le blessé remarqua une troisième silhouette dans l’ombre, une toute maigre qui ne semblait pas vouloir aller au contact directement malgré la rapière qu’il arborait à la main.

(C’est lui le lanceur, quel lâche !)

Leoj regretta son inattention et regarda son imposant adversaire avancer vers lui. La douleur dans sa cuisse était telle qu’il ne pouvait toucher la dague sans en souffrir atrocement, se concentrer n’était pas non plus possible. Le métal devait frôler un nerf important et chaque mouvement était comme condamné par cette souffrance, sans parler de la magie. Le jeune homme préféra fixer l’outil de sa douleur plutôt que l’hideuse face de son bourreau. La lame d’une vingtaine de centimètres était forgée à l’image de deux serpents entrelacés dont seules les queues étaient aiguisées, ondulant dans les chairs de leur victime. Leurs têtes formaient la garde encadrant un œil à moitié ouvert, le tout monté sur un manche en bois simple. L’arme dégagée autrement plus de beauté que le tas de graisse qui n’était plus qu’à quelques mètres de Leoj.

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Le bandit arriva tranquillement à hauteur de ce dernier, qui semblait comme hypnotisé par la lame plantée dans sa jambe et par le sang coulant de cette plaie, se mêlant au flux des immondices.

"Encore merci chef, j’avais justement besoin de me défouler aujourd’hui." Tournant légèrement son hideuse face sur le coté il levait la voie afin que le dernier larron puisse entendre. Puis il fléchit un peu les genoux pour placer ses yeux juste en face de ceux de sa future victime. Son haleine était encore plus insupportable que l’odeur putride de ces lieux.

"Tu devrais être honoré, notre nouveau chef à reçut cette dague directement du grand boss pour son efficacité. Et il rare qu’il en face usage sur un sale plouc comme toi."

Sur ces mots il écarta d’un revers de la main la capuche du jeune homme et l’attrapa par les cheveux. Avec un sourire sadique lui barrant la face, il frappa à plusieurs reprises le visage du malheureux qu’il avait à sa merci. Une fois que les simples coups ne lui suffirent plus il envoya un uppercut directement dans la mâchoire du condamné. La puissance du coup fit tournoyer le jeune homme. Leoj vola sur un bon mètre avant d’atterrir face contre terre dans la fange. L’obèse jubilait, riant à pleins poumons, critiquant la fragilité de son "sac de sable".

La douleur dans sa mâchoire n’était guère importante comparait aux coups que son jeune frère avait l’habitude de lui porter lors de leurs nombreux bagarres, aussi l’oublia-t-il rapidement. Bizarrement, quelque chose bougeait au niveau de sa blessure à la cuisse. Un rat semblait ne pas vouloir attendre que la vie est complètement quitté son corps pour débuter son repas. Leoj, toujours ventre à terre, se saisit de cette vermine avant qu’elle ne lui dévore complètement la jambe. Une fois la bestiole ramenée devant son visage, puis lui brisa la nuque entre ses mains de forgeron. (Saloperie.) Lançant le petit corps sans vie à quelques mètres devant lui, il vit une masse grouillante le recouvrir en un instant. Une fois qu’il eu essuyé les immondices maculant son visage avec sa manche il put identifier la nature de la masse.

(Des rats !) Des centaines de rats observaient la scène attendant de se délecter de la chair des perdants. Leoj avait certes entendu durant la journée précédente des rumeurs sur une invasion de rats, mais il n’y avait pas prêté attention. De plus, il n’en avait pas croisé énormément durant son premier repérage dans les égouts. Mais ce groupe impressionnant de rongeurs devait s’être assemblé pour le marché, principale cible de leurs raids, qui se déroulait probablement non loin à la surface. S’ils n’attaquaient pas se devait être due à l’agitation entourant le combat, un seul plus téméraire que les autres avait osé approcher et il en était mort. Plutôt que de risquer le même sort ils semblaient prendre leur mal en patience, attendant que les combats s’arrêtent pour passer à table.

Face à cette assemblée de spectateurs s’impatientant, Leoj s’aperçut que la douleur dans sa cuisse se faisait moins intense. La chute et le rat devaient avoir sans doute déplacés la dague qui ne comprimait désormais plus le nerf. Leoj se retourna et se retrouva aux pieds du balourd. Le gros bandit venait tout juste de se placer, chacun de ses pieds encadrant le bassin du jeune homme. Le dominant de toute sa masse, il avait le coté non tranchant de son sabre posé sur l’épaule comme un bucheron ferait avec sa hache.

"Bon assez rit, maintenant crève." Il fit taire les derniers ricanements qui sortaient de son horrible bouche. Il prit son sabre à deux mains et le leva, lame pointée vers le bas, au maximum que ses bras le pouvaient pour achever la proie à ses pieds.

A cet instant, Leoj arracha la lame de sa cuisse, puis colla ses jambes l’une à l’autre malgré la douleur et les replia sur son bassin pour utiliser toute leur puissance. La seconde suivante les semelles du jeune homme rencontrèrent violemment les parties intimes du bourreau. Aussitôt, ses jambes prirent appui sur les deux piliers maintenant la baleine debout et il poussa du mieux qu’il put. La viscosité du sol joua enfin en la faveur de Leoj, l’éloignant suffisamment de ladite baleine afin de ne plus être à porte. Cette dernière avait lâché son arme et avait chuté dans la position que toute homme adopte dans pareil cas : genoux au sol, plié en deux malgré son embonpoint et se protégeant l’entrejambe des mains.

Le jeune homme se releva douloureusement, la dague ophidienne dans la main. Il boitait à peine car le poignard ne s’était pas profondément enfoncé, toute la douleur n’étant due qu’à la présence du nerf sur sa trajectoire. Le gros bandit versait des larmes de douleur, et hurlait qu’il lui ferait la peau pour ça.

"Bah, tu voulais déjà me tuer, ça change pas grand-chose."

Il fit le tour du balourd, tranquillement, en maintenant sa distance. Une fois son tourmenteur passez dans le dos et le bandit s’étant un peu remis de sa douleur, il chercha à récupérer son arme qui avait chutée non loin. Il semblait penser que son ex-victime allait juste s’éloigner de lui pour soigne ses blessures, grave erreur.

La dague se planta dans sa colonne vertébrale le faisant se redresser brusquement en hurlant. Leoj l’attrapa par ses cheveux gras et maintenu sa prise. Sa main droite toujours sur la dague, il tourna brusquement celle-ci dans la plaie afin de disloquer les vertèbres. Nulle émotion ne se lisait sur son visage à cet instant quand il sortit la dague du dos du bandit qui ne cessait de crier. Le sang s’écoulait tel un ruisseau de la blessure mais cela n’arrêta pas Leoj.

"J’crois que je suis sur les nerfs aujourd’hui."

Leoj ayant par le passé chassé, il avait également dépecé les bêtes rapportées de sa chasse comme chaque homme de sa famille se devait de le faire. Aussi en avait-il tiré quelques connaissances anatomiques majeures qui, étrangement, lui servirent dans de nombreuses occasions. Celle-ci n’était pas différente à ces yeux.

Leoj planta d’un geste précis la lame dans le bras droit du criard à deux reprises lui sectionnant les tendons supérieurs du biceps et du triceps. Provocant par la même occasion une rehausse du niveau sonore de la voix implorant de l’aide. Il renouvela son geste pour le bras gauche tandis que l’homme se vidait petit à petit de son sang.

"Voyons comment tu te débrouille sans tes bras." Lui souffla-t-il à l’oreille en raffermissant sa prise sur les cheveux du bandit pour le faire taire. Puis il lança négligemment en avant la tête de ce dernier provoquant sa chute, le gros commençait à s’évanouir. En tombant, l’imposante masse déplaça énormément d’eau et il n’en fallut pas plus pour provoquer la ruée qui s’ensuivit. Les rats qui jusqu’à présent se tenaient au rôle de spectateurs se lancèrent à l’assaut de leur déjeuner, les cris du repas disparurent sous les bruits des rongeurs bâfrant et se battant pour un morceau de cette montagne de chairs.

Leoj s’éloigna en tournant le dos au spectacle grouillant de la chaîne alimentaire. (Après tout les charognards ont toujours le dernier mot.)

"Bon appétit."

Il prit un instant pour arracher un morceau encore non souillé de sa chemise et bander sa cuisse pour en stopper le saignement. Puis il se releva doucement, portant son regard droit devant lui. A sa droite une forme floue se mouvait, le combat des deux gorilles prenait fin mais il n’y porta aucune attention. Son regard se focalisait sur le spectateur de l’ombre : ce lâche qui, sans prendre le moindre risque, lui avait jeté l’arme qu’il avait désormais en main. Le couard avait uniquement lancé ces hommes de mains à l’attaque comme on lâche des chiens. Son jet de poignard n’ayant été déclenché que par la vue d’une cible inattentive lui garantissant un tir réussit. Il espérait sans doute des félicitations de ces hommes pour une telle adresse. La vue de ce gars énervait Leoj au plus au point. Sans cet homme le gros n’aurait pas approché autant et sa magie aurait put lui servir à se défendre. L’énervement et la rage cumulés de la journée, à supporter les idioties du borgne et ce combat humiliant dans le lisier, eurent raison de son masque de calme. Aussi hurla-t-il de manière à se faire entendre par le pseudo-chef sans courage qui tremblait derrière sa rapière.

"J’vais t’dépecer, eunuque."


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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Lun 10 Jan 2011 23:05 
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J'avais... J'avais trop peur pour regarder la bataille... je détestais la violence, ces barbares ne pensaient qu'à s'entretuer pour quelques Yus, n'était-ce pas révoltant au niveau éthique et esthétique de la chose ? Ce n'était pas fait pour les hommes de ma trempe, j'étais un intellectuel, les affrontements entre idiots ne me concernaient pas, et la vue du sang me faisait vomir ! Je ne pouvais supporter le simple fait d'ouvrir l'œil, craignant l'effusion de sang ou les tripes rasant le sol... quelle horreur ! Je me bouchais les oreilles mais j'arrivais quand même à distinguer les cris de douleur et les lames transperçant la chair, j'avais trop peur !! Je n'avais rien à voir avec ça, moi ! Je n'étais pas né dans ce but, mais pour dominer un jour tous les danseurs de par mon immense flamenco ! Silencieusement, et en gémissant, j'attendais la venue de ma dernière heure, même lorsque le silence se mit à régner en ces lieux sombres. Je hurlai de peur lorsque je sentis le toucher d'une main chaude et puissante sur mon épaule, je ne pus qu'attendre le coup de sabre fatal, plongé dans mes larmes suppliantes...

- Hé, tarlouze! T'as fini de chialer ouais ?

Je reconnus immédiatement la voix du vieux singe à la barbe blanche qui m'interpellais, de peur extrême, je passai à une joie sans nom, je m'élançai vers lui et le pris dans mes bras, les larmes aux yeux.

- Oh merci, seigneur, mon roi ! Je promets de vous masser les pieds, matin, midi, soir et même vers minuit ! Que vous êtes bon mon maître !!

Étrange, c'était la première fois que je parlais à quelqu'un sur ce ton, j'avais donné ma reconnaissance à ce mastodonte, ce héros ! Alors que je le serrais dans mes bras, il lança à l'autre homme en sang, tout en se débattant :

- Hé ! va vraiment falloir faire kèk'chose pour cet imbécile là ! Ses problèmes, on peut pas les résoudre avec des baffes et ça m'énerve ! Et pis merde, j'lui arrache l'anneau, il est docile maintenant !

Il saisit fermement mon bras droit et força sur mon annulaire pour m'ôter l'étrange chevalière, mais il y avait un problème de taille : celle-ci ne bougeait pas d'un poil face aux énorme doigts du pachyderme, si bien qu'il se mit à la tournicoter dans tous les sens et....

BLAM !
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- Quoi encore ? Vous n'avez pas assez de tenue pour respecter un vieil homme maintenant ?! Hors de ma vue, gamin !

Effrayé, Gallion sursauta et bondit de deux pas en arrière. Il était sans doute impressionné par ma si soudaine transformation, et franchement, ça commençait à me peser sur le dos, toutes ces idioties.

- Gallion Thunderhead ! Alors mon p'tit, on en a plus rien à foutre de ses ainés ?

Stupéfait, le vieux gorille ne put que balbutier quelques bribes de paroles incompréhensibles, rah, la jeunesse...

- Mais... Mais c'est.... Heartless ! C'est toi !

- Mais ouais c'est moi, Sirius Heartless, futur capitaine, t'as déjà oublié ? Tête de linotte !


Franchement, j'avais déjà l'impression de traîner depuis une éternité avec tous ces jeunes hommes, tous aussi impatients et superficiels, mais dans quelle époque je vivais, moi ? Étant l'aîné, je priai mes jeunes apprentis de me donner un appui sinon quoi ce vieux corps tomberait vite fait bien fait en petites miettes pas franchement appétissantes pour les rats d'égout.

- Apportez-moi une canne, ça commence à craquer au niveau des chevilles ! Rah, trop lents, j'vais prendre ma rapière tiens ! Fainéantasses !

Je dégainai mon arme et, me servant de lame comme bâton et du pommeau comme appui, je rejoignis le jeune écervelé dont la cuisse était tâchée de sang et le visage presque aussi amoché que ses cheveux en bataille. Je jetai un œil furtif du côté de ce qui avait été sa victime, pauvre âme, la pitié m'étreignit mais pas trop fort au risque de choper une crampe. J'aperçus vaguement ( je voyais pas très loin ) la petite tapette avec son fleuret minable qui semblait trembler de peur rien qu'en nous regardant, une affaire aussi simple que bonjour pour un vieil homme comme moi. Je raffermis mes cuisses et levai mon arme en sa direction, le menaçant d'un estoc bien placé si il ne faisait pas ce que je demandais sur le champ :

- Allez, le gnome, conduis-nous à ton chef et tu rentreras chez toi. Si tu résistes... j'te dépucelle le fion et tu chieras rouge pour le restant de tes jours !

Ha, il faisait dans son pantalon, le gamin ! Les vieilles personnes étant celles qui maintenaient constamment une éloquence en béton, je n'avais rien à craindre de lui. Il lâcha son arme et se mit à sa besogne, nous guidant à travers les égouts sales, en suivant un itinéraire bien précis. Ma vieille peau se crispa pour que je puisse tourner la tête et je lançai à mes infortunés compagnons :

- En avant, chenapans, on ne fait pas attendre un vieux renard !

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Mar 11 Jan 2011 14:09 
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(Et nous voilà guidés par l’autre lâche menacé par un p’tit vieux. Pour une fois au moins il sert à quelque chose c’lui-là.)

La petite troupe avançait au rythme maximum qu’autorisait les jambes du vieillard. En tête se trouvait le guide improvisé encadré du borgne et du nain, quelques mètres derrière marchaient Gallion et Leoj qui se remettaient de leurs combat respectifs avec animosité.

(J’commence à en avoir marre. Y’avais déjà un gars qui servait à rien dans le groupe, v’là qu’on fait collection.) Sur cette pensée Leoj frappa du pied un caillou imaginaire dans la vase. (J’le connais aussi le chemin, pas besoin de l’autre tâche.)

Un peu plus tôt, lorsque l’ennemi avait rejoint le groupe, il semblait se cacher des combattants derrière le vieux qui était à ses cotés et tous finirent dans un cul-de-sac. Le guide prétexta qu’il avait du mal à se concentrer avec les monstres qui avaient découpés ses gars en lamelles. Aussi le borgne avait-il ordonné à ces derniers de s’éloigner de quelques mètres pour ne pas effrayer cette chochotte. Déjà qu’il n’avait pas put se passer les nerfs dessus, Leoj se retrouvait punit comme un cancre pour avoir défendu sa vie.

"A ton avis si on continu de tourner l’anneau, y’a une chance qu’il redevienne normal ?"

D’abord surpris par la rupture du silence, Leoj réfléchit un instant avant de répondre à son compagnon de punition.

"J’sais pas trop, on risque de tomber sur des trucs encore pires que ce qu’on a déjà vu."

"Mouais, pour l’instant c’est celui qui ressemble le plus au vrai."

"Après peut-être qu’en lui coupant le doigt ça arrêterait le sort." Répondit Leoj sur un ton amusé. Le colosse lui rétorqua sur le ton de la plaisanterie.

"Ouais, mais si il reste bloqué comme ça on fait quoi ?"

"Bof, de toute façon même le Heartless normal me porte sur les nerfs alors comme ça ou comme avant, y’a pas grande différence."

Ils eurent un rire complice comme ceux que s’échangent les gamins en se moquant de leur professeur.

"C’est l’odeur infecte des égouts qui vous bouffent le peu de neurones que vous aviez ou vous êtes débiles de naissance ?" La répartie du vieillard avait encore frappée.

Quelques minutes plus tard, le calme avait repris sa place dans la troupe qui continuait sa progression en direction du repaire du vrai chef des bandits. Même si la discussion avec Gallion n'eut pas vraiment de sens, elle avait eu le mérite de ramener le jeune homme à son état émotionnel normal. Leoj n'ayant plus en charge le rôle de guide, il mit son temps libre à profit en s’occupant de nettoyer un minimum ses vêtements enduits de cette boue malodorante.

(Même mes cheveux sont recouverts de cette saloperie, vivement qu’on finisse ça pour que je puisse prendre un bon bain.)

Enfin ils arrivèrent une grande palissade en bois comparable à celle derrière laquelle Leoj avait localisé la veille le repaire des bandits. Tout bien réfléchit ils avaient marchés bien plus que lui la veille, les bandits auraient donc plusieurs caches dans les égouts se dit-il alors. D’ailleurs il se fit la remarque suivante : durant la filature il n’avait pas vu de silhouette correspondant au gabarit du gringalet s’enfuir de la ruelle. En effet les deux autres bandits, qui nourrissaient désormais la vermine, correspondaient à peu près aux fuyards mais nulle trace dans ses souvenirs d’un gars aussi chétif.

(Mais ils sont encore combien là-dedans ?)

La Crique

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Mar 11 Jan 2011 22:29 
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Le petit homme s'arrêta net devant une petite porte en bois, fissurée et abîmée de parts en parts, c'était là qu'il devait nous laisser, il ne devait sans doute pas avoir envie de se retrouver en traître devant ses acolytes, ramenant avec lui une équipe de bras cassés fous et couillonnés. C'était plus que certain, si il se montrait comme ça en face de tous ses complices, il serait mort bien avant que l'idée nous passe de l'achever. Il se retourna et me regarda de ses yeux suppliants, implorant la pitié...

- S'il-vous-plait... laissez-moi partir....

Je le fixai quelques instants de plus. Tout son corps, toute son âme semblait nous demander pitié, il était prêt à pleurer, à chialer comme un gosse, à s'effondrer à nos genoux si cela s'avérait nécessaire... mais ce ne le fut pas :

- Tu peux partir.

Les vieux ont un cœur. Le tout petit bandit quasi-repenti s'illumina de joie, montrant un sourire jaunâtre à mes compagnons d'infortune. Il était libre, prêt à changer de vie, à se reconvertir, à se confier aux mains du destin, à mener une vie honnête. Silencieusement, il susurra un petit "merci" en se passant à côté de moi. Instantanément, je le rattrapai par le bras, et resserra mon emprise sur son biceps. JE répondis à sa mine inquiète par un souffle furieux :

- Mais pas par ici !

Puis je l'envoyai balader en le rejetant violemment vers l'entrée que son dos brisa dans sa chute. De l'autre côté, la silhouette désabusée du larron trompé dans sa candeur naïve s'écroula dans une effusion poussiéreuse, puis l'air frais de la mer se propagea dans les bas-égouts de la cité avec un vent salé. Premier, je passai nonchalamment par la porte de devant, face au danger, la sagesse n'était pas venue malgré l'âge.

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Lun 7 Fév 2011 20:19 
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En venant des Ruelles

(Infecte…)
C’est la première pensée qui traversa l’esprit d’Akira quand il arriva dans les égouts. Il faisait noir, on entendait l’eau couler, des couinements de rats… Rien d’autre…Glanthaar alluma un petit briquet à silex et alluma un torche suspendue au mur qu’Akira n’avait pas vue. Le Liykor la tendit au guerrier :
-Prend ça et allume toute celles que tu trouvera, sinon tu va t’perdre.
Akira acquiesça et Glanthaar remonta par l’échelle avec laquelle ils étaient descendus. Après avoir avancé quelques minutes, il aperçut un rat… énorme ! Plus gros que son bras ! La bestiole fuya en plongeant . Encore un peu de temps plus tard, il sentit qu’il touchait au but quand il vit des caisses au pied d’une échelle qui remontait vers la surface.
(intéressant)
Il en ouvrit une… Des armes, neuves. Il en testa une contre le bois de la caisse. Très tranchante, et légère. Il eût en envie d’en éprouver la solidité, mais faire de bruit pourrait rameuter les contrebandiers, ou pire, les fameux squelettes. Sortir lui parût être la meilleure option. Un a un, il monta les barreaux de l’échelle et se retrouva à quelque mètres de la porte de ce qui lui paraissait être le cimetière.
Il entra.

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Mar 15 Fév 2011 15:47 
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Après avoir descendu l'échelle de ses mains endolories, Akira se retrouva devant les caisses d'armes ne sachant qui faire. Il décida en premier lieu de regarder quelles armes se trouvaient à l'interieur: haches, épées ainsi que plusieuers armes de lancer. Elles semblaient toutes être faites du même métal: léger, d'un gris un peu cuivré, des reflet flous. Il prit une petit hache de lancer, qu'il glissa dans sa ceinture, après quoi, il poussa les caisse dans le canal. Elles plongèrent en l'eclaboussant d'une eau brune, tirant légerement sur le vert, légèrement visqueuse.
(Beurk !)
Il se mit en route vers la sortie, en suivant les torches qu'il avait allumées à l'allé.
Au bout de quelques minutes il arriva à l'échelle par laquelle il était arrivé la première fois. D'ailleurs Glanthaar l'y attendait.

-Alors ?
-Palpitant... Tu voulais me dire quelque-chose ?
-Non, j't'attendais

Ils remontèrent dans les ruelles.

Le soleil allait bientôt se lever...

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 23:08 
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« Au moins il fait plus frais ici ... » murmurais-je, dans une tentative futile de me rasséréner quelque peu. En effet, si l'ambiance était moins enflammée de ce côté-ci du tunnel, l'air empestait la pourriture et je n'y voyais goutte. J'avançais donc à tâtons, longeant prudemment le mur couvert d'une mousse gluante et nauséabonde, repensant à ma mésaventure de tout à l'heure. Comment le manoir avait il put brûler à ce point ? Était-ce le fait d'une famille rivale ? Un simple accident ?

(Fort peu probable … Par ailleurs, ce ne serait pas la première fois que l'on cherche à éliminer la famille An'Dariel. Ou du moins ce qu'il en reste … Je me demande si père va bien ?)

Ma main droite me faisait atrocement souffrir et il m'était impossible de la bouger sans ressentir une douleur plus lancinante encore. Dans les ténèbres, je ne distinguais guère l'aspect de celle-ci, mais je devinais sans peine que ce devait être repoussant. De temps à autre, je sentais quelques gouttes d'un liquide chaud et poisseux perler le long de mon bras et s'écraser sur le sol, témoins dérisoires de mon passage en ces lieux.


J'avançais à présent depuis longtemps et avec une lenteur exaspérante. J’espérais trouver très bientôt une sortie, ou à tout le moins, une source de lumière. Je sentais que je faiblissais inexorablement, n'ayant pas mangé depuis la veille au soir, sans compter mes péripéties et ma blessure. Je n'osais trop penser à ce qu'il m'arriverait si je ne m'échappais pas prochainement d'ici afin de me soigner. Probablement la même chose que si j'étais resté dans le manoir … Décidément les sbires de Phaïtos me poursuivaient où que j'aille ! Mais cette fois, je n'étais point coincé comme un rat, attendant la mort. J'étais libre d'avancer, de poursuivre mon chemin – fut-il inconnu.

Je ne saurais dire quelle distance j'avais parcouru depuis mon entrée dans le tunnel, ni combien de temps s'était écoulé dans cet univers ou rien n'avait ni forme ni relief. Tout ce que je sentais – outre l'odeur abrutissante de la mousse putride – c'est que j'étais vivant que je bougeais. Mais avançais-je réellement ?
Comment aurais-je pu le savoir, n'ayant aucun repère valable dans ce monde aveugle ?

Éreinté, je songeais à me reposer un instant. M'asseyant par terre, sur le sol spongieux parsemé de lichens, je laissais mes pensées vagabonder le temps de reprendre mon souffle, devenu court à force d'effort. Au ras du sol l'odeur de décomposition était encore plus forte, presque entêtante. Par pure curiosité – et dans un souci de m'occuper l'esprit - je me demandais quelle sorte de plantae pouvait bien exhaler un arôme aussi puissant. L'alchimie et l'herboristerie ne m'étant pas étrangères, y ayant eu recours maintes fois au gré de mes recherches, je connaissais une bonne partie des communs de la région tuloraine ; néanmoins, celui-ci ne m'évoquait aucun souvenir, quoique je ne pusse me fier qu'à son parfum. Je commençais à gratter le sol afin d'en prélever quelques échantillons lorsqu'une clameur se fit entendre, résonnant en un écho lointain contre les parois souterraines. Intrigué, je me levais et me remit en marche, partagé entre l'inquiétude de rencontrer une difficulté quelconque et la possibilité réjouissante de sortir de ce merdier. Le bruit se faisait encore entendre, de plus en plus précis à mesure que je m'approchais. Après un énième tournant, je distinguais au loin une vague lueur perçant timidement les ombres, et encouragé par cette découverte, je me précipitais à sa rencontre d'un pas pressé, oubliant la traîtrise du sol visqueux.

Approchant rapidement de la source lumineuse, je songeais avec prudence qu'il me fallait être discret, et d'observer au préalable avant de pénétrer dans l'alcôve d'où provenait les cris – des voix que j'estimais humaines, quoique pourvues d'un accent aux sonorités étranges. Furtivement, je penchais la tête afin de jeter un œil à l’intérieur. S'offrait alors à ma vue une pièce confortablement meublée et chaleureusement éclairée. Une table sur laquelle trônait encore les reliefs d'un repas, un canapé vert passablement rapiécé, des chaises évidemment, mais aussi – et surtout – une étrange étagère en métal blanc, similaire à rien de ce que j'avais pu voir jusqu'alors.
Les voix quant à elles provenaient d'une entrée située à droite de la pièce. Quoique ne comprenant pas la teneur de leur conversation, je devinais à leur intonation qu'ils étaient en train de se battre. à tâtons, je m'introduisis dans la première pièce. Je voulais m'assurer avant d'annoncer ma présence qu'il ne s'agissait pas d'un groupe de voleurs ou de contrebandiers, racaille courante dans le dédale occulte des égouts de Tulorim. Cependant, j'avais bien peu de chance de tomber sur un groupe amical et hospitalier, au vu de l'endroit où je me trouvais …

De nouveau, je me penchais subrepticement, et jetais un œil à l'intérieur de la seconde salle. Celle-ci était dépouillée de tout ameublement ; toutefois, ce qui me choqua le plus fut la source des clameurs que j'avais entendues. Il faut dire que je m'attendais à tout sauf à ça ! Dans la pièce, se battaient ensemble non rien moins que quatre personnes, chacune dotée d'une arme propre : un sabre, un bâton, deux dagues étranges et deux sortes de matraques reliées entre elles par une corde. Mais plus étrange ! Ils avaient la peau verte, écailleuse et luisante, le crâne chauve, le faciès rond et reptilien, sans lèvres ni nez ni oreilles … et pour couronner le tout, ils portaient tous de larges carapaces sur le dos ! L'on eu dit des tortues humanoïdes !

Interloqué, je me retournais prestement et envisageais sérieusement à partir sans demander mon reste … pour me retrouver nez-à-nez - ou plutôt à museau - avec un autre caprice issu d'un imaginaire un peu trop entreprenant à mon goût : une autre créature humanoïde présentant toutes les caractéristiques physiques du rat. Le poil gris, les moustaches frétillantes, les dents blanches et brillantes de la taille d'un pouce, et deux yeux noir qui me fixaient sans ciller.


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Doublement surpris, je ne pus réprimer un cri qui stoppa net le conflit des reptiles occupés dans mon dos. Je les entendais qui se précipitaient dans ma direction … cette fois j'étais foutu. Réfléchissant à toute vitesse, je décidais de tenter le tout pour le tout afin de me sortir de cette situation dangereuse et farfelue.
Il allait me falloir être vif et violent …


« Hé, bonjour vous. Belles moustaches ! » annonçais-je d'un air enthousiaste. Ce disant, j'espérais prendre de court mon vis-à-vis, et lui envoyer une violente mandale dans la frimousse afin de m'ouvrir le passage vers la sortie.

Mon poing volait déjà dans sa direction lorsque j'éprouvai soudain une sensation de vertige, puis un choc brutal sur le dos qui me coupa le souffle. Je suffoquais un moment, ne pouvant plus respirer, tandis qu'au travers mes yeux emplit de larmes je discernais les visages grotesques de mes cinq assaillants qui me regardaient d'un air étonné. Ils ne semblaient pas aussi pressés d'en finir avec moi et de m'arracher tripes et boyaux que je ne l'escomptais. L'une des tortues prit même la parole, s'adressant à l'homme-rat d'une voix inquiète et respectueuse.


« Maître, qui est-ce ? Un des sbires de Schredder ? Ils auraient trouvé notre planque secrète ? »
« Du calme Donatello. Il ne s'agit que d'un pauvre homme égaré. Et blessé à ce que je vois. » répondit le velu d'une voix grave et chaleureuse. « Il a sûrement paniqué en nous voyant et m'aura attaqué par instinct de survie. Malheureusement pour lui, il ne savait pas à qui il avait affaire. Hmmm ... »
Semblant réfléchir un instant, le moustachu se tourna ensuite vers l'un de ses compagnons.
« Hmm … Léonardo, portes-le sur le canapé. Nous allons l'interroger sur ce qu'il fait ici, et j'en profiterais pour examiner cette vilaine blessure à la main. Je n'ai jamais vu de ma vie un membre aussi disloqué. »

Aussi tôt dit, le dénommé Léonardo s'était empressé de me ramasser avec force et toute la délicatesse dont il était capable. Malgré ses précautions, mon bras me lançait affreusement, et je ne pus réprimer une quinte de toux spasmodique. Le contact de sa peau était froid, et avait même quelque chose d'inquiétant. Il me déposa sur le canapé et un autre me tendit un verre d'eau. Les quatre tortues mutantes me regardaient en silence, patients et attentionnés, ils attendaient que je me mette à l'aise et leur raconte la mésaventure qui m'avait conduit ici, tandis que le rat géant auscultait ma blessure d'un œil critique. Je ne pus réprimer un frisson lorsque sa patte griffue entra en contact avec la mienne. En dépit de l'apparente convivialité de ces monstres humanoïdes, je n'étais guère rassuré quant à la suite des événements. Peut être n'allaient ils tout simplement pas laisser partir ensuite ? Et s'ils cherchaient simplement à m'engraisser pour mieux me dévorer … ? Cette sombre pensée me fit de nouveau frissonner, mais je la chassais aussitôt de mon esprit, ne souhaitant pas sombrer de nouveau dans une panique aussi dangereuse qu'irréfléchie.
Comme je ne semblais pas disposé à parler, le rat prit la parole, toujours de sa voix grave et posée.


« Rassurez-vous, nous ne vous voulons aucun mal. Nous sommes simplement surpris de voir s'introduire chez nous un humain tel que vous. Ceux de votre race évitent généralement cette partie du réseau souterrain, abandonné depuis longtemps. » Ne sachant que répondre à cela, j'entretenais un mutisme prudent.
« Hmmm … c'est vraiment une mauvaise blessure. Le poignet est cassé de toute évidence, mais c'est bien la lésion qui me préoccupe le moins. L'os des deuxième et troisième phalanges est presque à nu sur toute la main, les ligaments sont en majorités rompus et votre métacarpe gravement fêlé dans tout son ensemble. C'est un miracle que vos doigts tiennent encore en place, jeune étranger, mais comment diable vous êtes vous abîmé autant ?»
Écoutant attentivement le diagnostic de la bête dont la réputation était davantage celle de transmettre les maux plutôt que les soigner, je repensais brièvement à mon coup d'éclat – au sens premier du terme – et décidais finalement de répondre, d'un ton las.
« J'ai rencontré une dalle de marbre peu encline à la discutions. Mais peu importe … rassurez-moi, vous n'allez pas me manger, si ? »

La question, importante à mes yeux, emplit les leurs d'étonnement. Soudain ils éclatèrent de rire, et ce fut à mon tour d'être interloqué. Non sans raison, la vue d'un homme-rat et de quatre tortues humaines elles aussi riant aux éclats piétinait mon sens commun, et les voir se gausser de la sorte me fit me demander si ce n'était pas moi, au final, l'anomalie dans toute cette histoire. En les observant plus attentivement, je remarquais que les quatre reptiles bipèdes portaient – en sus de leurs armes – des bandeaux de couleurs différentes. Probablement pour les reconnaître songeais-je, car en effet chacun des membres du quatuor se ressemblait comme deux gouttes d'eau.

« Mais non voyons ! Comme si on bouffait de l'humain au p'tit dej' ! » commença l'une d'elle, les larmes aux yeux.
« Nous mangeons essentiellement de la pizza, étranger. C'est bon, c'est chaud, et en plus, y a pas d'os ! » repris une autre, la voix entrecoupée par le hoquet.
(De la quoi ?)
« Allons mes amis, cessons de plaisanter. » dit simplement le rat, qui avait le plus vite repris contenance, « Commençons par nous présenter. Je suis Splinter, maître de ces jeunes gens. »
« Je me prénomme Léonardo, jeune apprenti ninja. » déclara sobrement le premier qui portait un bandeau bleu.
« L'on me nomme Donatello, et de même, je pratique le ninjutsu sous l'égide de notre vénéré maître. Je manie le bâton avec habileté, rapidité et force, mais je n'en reste pas moins un pacifiste convaincu qui ... » déblatéra celui qui arborait un bandeau violet. « Moi c'est Raphaello ! » le coupa soudainement la tortue au bandeau rouge.
« Hey salut, moi c'est Michelangelo ! » conclu le dernier, dont le bandeau était de couleur orange.
Décidément, je me trouvais dans un endroit vraiment étrange, et de nombreuses choses échappaient à ma compréhension. Leur présence n'était finalement pas si désagréable, mais j'avais tout de même hâte de retourner à la surface.

« Et vous jeune humain, comment vous appelez-vous ? »
« Sethis. Sethis Yllim An'Dariel. Je viens de la ville, juste au-dessus. » répondis-je en levant le doigt vers le plafond, afin d'appuyer mes propos. Peut être mon besoin de retourner à la surface transparaissait-il un peu trop …
« Très bien Sethis Yllim An'Dariel. Et que faites-vous dans ce dédale de couloirs obscurs ? » renchérit le rat, ses yeux mouillés me fixant toujours sans broncher. L'on eu presque dit qu'il me jaugeait …
« Juste Sethis, je vous prie. C'est une longue histoire, et pour faire simple, je me suis égaré. Je cherche d'ailleurs la sortie, sauriez vous m'indiquer le chemin vers la surface ? » demandais-je, refrénant avec peine mon impatience.
« Hmm … bien sûr que nous le savons. Nous allons vous y emmener. Vous pourrez ainsi faire soigner votre main.»

J'étais aux anges. Le cauchemar touchait à sa fin, j’allais retourner à l'air libre, revoir mon manoir – ou ce qu'il en reste – mes gens et tout ce qui m'était familier. Et reprendre mes recherches.
Sans attendre, Splinter s'engagea d'un pas sautillant vers la sortie, et je le suivis de près, mais je m'apperçu bien vite que l'obscurité reprenait vite ses droits en dehors de l'abri éclairé des tortues ninjas. Fort heureusement, l'une d'elles avait allumé une baguette étrange émettant un large faisceau lumineux, amplement suffisant pour que nous puissions tous y voir. Quoique curieux, je ne posais aucune question sur toutes les bizarreries que j'avais pu voir jusqu'alors et me contentais d'avancer.

Nous marchâmes un bon moment, la plupart du temps en silence. Les tortues me posaient de temps à autre une question, à laquelle je répondais évasivement et la discutions s'arrêtait là. Je devais probablement passer pour un pur salaud, en bonne et due forme, mais je n'en avais cure. J'étais éreinté, blessé, fourbu, affamé, las et je n'avais aucune envie de m'attarder dans ce sombre boyau puant, aussi m'épargnais-je tout ralentissement potentiel.

Parfois le rat disparaissait au détour d'un couloir, ou au loin, hors de portée du faisceau de la lampe, mais pour revenir rapidement sur ses pas et nous attendre patiemment. J'évaluais le temps de marche à une bonne trentaine de minutes, lorsque soudainement mon guide poilu revint prestement vers nous, l'air soucieux.

« Éteignez la lumière, vite ! » murmura-t-il juste assez fort pour que nous l'entendions. Léonardo s'exécuta, et nous restâmes un moment dans les ténèbres, tendant l'oreille. Tout d'abord je n'entendis rien, puis comme des bruits de pas, et enfin des éclats de voix qui se répercutaient distinctement dans le vide des tunnels. Ils étaient plusieurs, nombreux même, aussi me demandais-je ce qu'ils venaient faire ici. Et qui étaient-ils ? Des secours envoyés à ma recherche ? C'est absurde, personne ne savait que je me suis échappé par les égouts. Et l'air inquiet de Splinter avant d'éteindre la lumière m'indiquait qu'il s'agissait probablement d'une menace - encore une !

« Comment qu'on va trouver leur cachette pour les prendre par surprise maître ? » demanda une voix d'un air craintif.
« Silence misérable incapable ! Comment veux-tu que nous les prenions par surprise alors que tu jacasses ainsi ! »
rétorqua une seconde voix, tranchante et glaciale.
« Mais c'est un vrai lebi ... labe ... liberynthe maître ! »
« Vas-tu te taire abrutis ?! Ou dois-je t'arracher la langue moi-même ?! »

Puis plus rien. Seulement le bruit d'une multitude s'approchant bien trop vite à mon goût.
Et cette voix qui me donnait la chair de poule brr ...

Un mouvement derrière moi, presque imperceptible dans le noir complet où nous étions. Je sentais plus que je ne voyais mes compagnons se préparer à la confrontation. Ce que je redoutais m'apparus à présent évident : ces nouveaux arrivants étaient à la recherche des tortues ! Et d'humeur plutôt belliqueuse !

D'un coup, sans crier gare, les quatre tortues s'élancèrent ensemble en direction de leurs ennemis. L'affrontement risquait d'être épique, d'autant que les adversaires étaient en surnombre, bien que cela ne semblait nullement déranger Léonardo et ses frères qui se précipitaient à leur rencontre toutes armes tirées. Splinter quant à lui avait rallumé la lampe et m'enjoignait à le suivre au plus vite.

Nous courûmes un moment avant que je ne m'aperçoive que nous étions suivi. Dans mon dos, une demi-douzaine d'hommes d'apparence similaire, tout de violet vêtus nous courraient après, mené par un homme pourvu d'une armure hérissées de pics et de lames menaçants. Quelque eut été leur motivation finale, leurs intentions étaient suffisamment claires pour me dissuader de stopper ma course et d'aller leur serrer la main en signe conciliation ; cependant, ma condition physique étant ce qu'elle était, la distance nous séparant mes assaillants et moi-même ne cessait de se réduire. L'un deux tendait d'ailleurs les bras dans ma direction, probablement dans le but inavoué de m'enlacer tendrement avant de me tuer sans vergogne. Pris d'un accès de panique, j'accélérais encore le pas, dépassant Splinter qui s'était retourné, et campé sur ses maigres pattes attendait nos poursuivants. La sortie ne devait plus être bien loin, car je voyais au bout du tunnel une lumière diffuse.


« Vous n'avez qu'à emprunter l'échelle et vous arriverez dans un lieu tranquille de la ville ! Je vais les retenir ! Adieu ! »

A peine avait-il prononcé ces mots que les hommes en violet s'étaient arrêtés, arrivés à hauteur du rat que je venais de dépasser. Ils commençaient à se disperser, visiblement dans l'espoir d'encercler le maître rat. à cet instant, l'homme en armure prit la parole, et je reconnu sans peine la voix menaçante et impérieuse que j'avais entendu tout à l'heure avant l'attaque.

« Te voici fais comme un rat Splinter ! Aujourd'hui j'aurais ta tête comme trophée ! »
« Tu prend tes désirs pour des réalités Schredder ; à moins que tu n'ai oublié le dénouement de notre dernier combat, je m'en vais te le rappeler séance tenante. » rétorqua tranquillement le vieux maître, lequel avait adopté une posture de combat pour le moins étrange. De biais, bras levés devant son visage, poignets cassés vers le bas … je ne voyais pas vraiment sa pose de dos, mais je vis très clairement celle du dénommé Schredder, qui se contenta de tendre un doigt vers son adversaire et de hurler « Attrapez le ! ». A son ordre, les six hommes violets se jetèrent comme un seul homme sur le rat, deux fois plus petit qu'eux. Et pourtant, ce dernier parvint grâce à une souplesse et une vivacité sans pareille à esquiver leurs attaques simultanées et à rendre les coups … là ou ça fait mal. Tour à tour dénuqués, énuclées, castrés, brisés, fauchés ou projetés, les attaquants auraient put être des fétus de pailles que cela n'eut probablement pas changé le dénouement du combat. Mais leur chef, qui avait attendu cette opportunité, s'était rué sur le rat avec une rage palpable et je sentais bien au fond de moi que cet adversaire ne serait pas aussi facile que ses sous-fifres, et malgré l'assurance apparente de Splinter je ne me sentait pas tranquille.

Préférant observer la voix de la raison, qui, pressante, m'intimait de partir sans demander mon reste, je détournai les yeux du combat et agrippai de ma main valide le premier barreau de l'échelle …


((( L'image utilisée est la propriété exclusive de l'artiste Dave RAPOZA, et a été trouvée sur le site suivant. )))

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Jeu 24 Nov 2011 18:43 
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Mains ligotées, langue déliée



Ils l’avaient ligotée sur une chaise, elle n’avait opposé aucune résistance, affichant toujours une indolence absolue. Les yeux fermés, elle essayait de se repasser cette scène dont les tenants et aboutissants lui échappaient totalement.

(Ils ont été si prompts à passer au combat, pourquoi n’ont-ils pas préféré parler et trouver un terrain d’entente ? La violence a-t-elle résolu leur mésentente ? Gabriel est en sang, peut-être mort, je ne sais où dans ces ruelles lugubres… D’ailleurs, où suis-je ?)

Itsvara ouvrit enfin les yeux, une obscurité épaisse l’empêchait de discerner les murs autour d’elle. Seule une silhouette massive se dessinait dans la pénombre, à quelques mètres d’elle, statique. Impossible de déterminer si la personne lui faisait face ou non. La Sindel préféra garder le silence et continua d’examiner son environnement. Si les murs étaient invisibles, l’odeur, par contre, était belle et bien perceptible, nauséabonde au point d’en avoir un haut-le-cœur. L’atmosphère était irrespirable, étouffante malgré la fraicheur ambiante contrastant avec la canicule s’abattant sur la région.

Elle ferma à nouveau les yeux et se concentra sur les sons l’entourant. Quelques bruits de pas, des paroles étouffées, des couinements, du liquide foulé et ruisselant…

(De l’eau ?! Alors que la population se démène pour en trouver ? Quoique, vu l’odeur régnant ici, je doute qu’elle soit potable, voire même qu’il s’agisse d’eau.
Obscurité, humidité, exhalaison pestilentielle, je dois être dans une cave, voire dans les égouts.)


Elle tenta de bouger les poignets et put constater que les liens étaient fermement noués, suffisamment du moins pour l’empêcher de bouger et pour avoir déchiré le fin voilage de ses manches.

(Rustres ! Bon, il ne me reste donc qu’à attendre… ou interpeller celui qui attend là.)

« Bonjour, je m’excuse de vous déranger pendant votre attente qui semble éreintante au possible. »

« Mmmh ? »

« Auriez-vous l’obligeance de me dire où nous sommes, pourquoi m’avoir emmenée ici et si vous escomptez rembourser la détérioration de ma robe ? »

Un rire sardonique fut la réponse à cette volée de questions.

« Bien, je vois qu’il va être difficile d’engager une conversation. » Elle soupira et tenta à nouveau de se dégager de ses liens.

« Ça sert à rien, ça bougera pas. »

« J’ai cru comprendre, oui. Mais bon, qui ne tente rien n’a rien. » Elle marque une courte pause, réalisant que son geôlier resterait aphone elle reprit : « Et nous attendons quoi ? »

« On attend Godot. »

« Ah. » Elle marqua une nouvelle pause. « Et qui est-ce ? »

Aucune réponse, juste un grognement et un raclement de gorge glaireux.

« Charmant… »

De longues minutes passèrent, de très longues et silencieuses minutes, Itsvara tentait d’engager la conversation, vainement. La masse graisseuse taciturne servant de compagnie à la sindel attendait Godot, rien de plus.



« Elle est réveillée ? »

(Ah ? Une nouvelle voix… peut-être ce fameux Godot.)

« Ouais. »

« Elle l’est. »

« Et elle parle aussi, visiblement. »

L’homme de la ruelle, celui qui semblait le plus civilisé du groupe de cinq, s’avança vers Itsvara. À deux pas devant elle, il s’accroupit et la dévisagea.

(Porter un long manteau par un tel temps ! Et le laisser traîner ainsi au sol…)

« T’es qui pour Gab’ toi ? »

« Diantre, la syntaxe n’est visiblement pas votre amie ! Je suis de passage à Tulorim et je tiens à visiter la bibliothèque de votre charm… de votre ville. » Elle ponctua la fin de sa phrase d’un sourire à peine forcé.

Elle examinait du mieux qu’elle le pouvait son interlocuteur. Un humain, relativement grand, rasé de près, son visage carré était entouré d’une chevelure auburn, mi-longue, laissée détachée et presque coiffée. Il tenait la sacoche de la sindel qu’il ouvrit, observant Itsvara avec un sourire provocateur.

« Ma sacoche ! Mes notes ! Prenez-en soin ! Et qu’avez-vous contre Gabriel ? »

« On se calme ma belle. » Il observa le contenu de la sacoche, feuilleta rapidement le carnet et jeta un coup d’œil à la bourse d’Itsvara qu’il enfourna dans une de ses poches. « Gabriel nous a volé, je récupère ce qui m’appartient. »

« Cette bourse est mienne ! Et, le frapper vous a-t-il aidé ? »

« Non, c’est ma bourse. Et oui, le frapper lui a servi de leçon je pense… s’il survit ! »

Il éclata de rire et se releva. Il tapota la tête d’Itsvara et se recula de quelques pas.

« Qu’est-ce que je vais faire de toi, maintenant ? »

« Esclave ! »

« Catin ! »

Une voix féminine lança cette dernière proposition depuis l’entrée de la pièce, du moins, de la partie moins sombre de la pièce. Elle s’avança jusqu’à Godot et l’enlaça vulgairement, lança un regard provocateur à Itsvara.

Cette dernière maintint le regard et se mit à déverser tout ce qui lui brûlait les lèvres.

« Me voici en compagnie d’un groupe possédant un vocabulaire et une syntaxe appauvris..

Hey ! Tu t’prends pour qui ?

…une éducation et un sens moral défaillants. Groupe installé dans les égouts, ou du moins dans un endroit lugubre et insalubre, se cachant…

On s’y sent bien !

…donc comme des rats. J’ai pu constater que vous privilégiez la brutalité à l’ingéniosité…

Elle dit qu’on est con !

…la provocation au respect et le vol au mérite.
J’en conclue donc que je suis entourée d’une bande de voleurs, comme on en trouve, parait-il, en profusion dans cette ville.
Maintenant…


On est pas n’importe qui !

…que j’ai fini de donner les informations qui sont en ma possession, et ce malgré vos tentatives d’interruption des plus malpolies, j’en viens maintenant aux questions..

Godot, elle est chiante, faut qu’elle se taise !

…qui restent malheureusement sans réponse :
Gabriel vous a volé, il s’agit pourtant de l’activité que vous pratiquez vous-même, alors pourquoi vous en offusquer ? Comment…


Elle est curieuse, un peu trop même, c’est vrai.

… s’y est-il pris ? S’il est mort comment escomptez-vous…

Il a raison, elle est surtout chiante la mijaurée !

…récupérer votre larcin ? Me capturer vous rend-il service ? Qu’avez-vous l’intent… Aaarglougrougou »

« Voilà ! Avec ça nous allons être tranquilles ! »

« Mmmhm ! Mhm ? Mhhmm !! »

« Ma belle, tu viens de découvrir l’effet d’un poison que j’trouve pas mal : La langue clouée. J’pense que t’as compris à quoi ça servait. Einh oui ? » Il attendit un court instant, lui offrant un sourire provocateur qui exaspéra au plus haut point Itsvara. « Ah mais oui ! Tu te tais enfin ! Tu peux pas répondre ! »

(Mais je n’en pense pas moins !)

Godot s’éloigna de quelques pas, toujours agrippé par la gaupe, et rejoignit la brute épaisse.

« Elle a pas tort la casse-couilles… C’est pas les cinquante yus de sa bourse qui remboursent c’que l’autre nous a volé.
On va aller le retrouver, et le faire parler. »


(Agir avant de réfléchir ! Ignares !)

Il se retourna vers Itsvara, marque un instant de réflexion puis demanda à ce qu’on l’emmène.



Les poignets toujours liés, la corde maintenue par la brute, le petit groupe s’avança dans le dédale sordide et fétide des égouts. La robe aux étoffes fines et ouvragées d’Itsvara trainait dans la fange, lui donnant l’aspect de guenilles ; d’autant que les manches avaient été en partie déchirées lorsqu’ils l’avait ligotée.
Après plusieurs minutes de marche, ils retrouvèrent l’air libre et vicié de la ville, la masse de chaleur s’abattant implacablement malgré l’approche du crépuscule.



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Dernière édition par Itsvara le Lun 6 Fév 2012 17:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Sam 24 Déc 2011 11:02 
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> La maléfique noire

A la périphérie de la ville avait été conçu un tunnel de pierre, fermé par une porte ovale renforcée de barres métalliques. Celle-ci menait, Winsor le savait, aux égouts de la ville. Ces canalisations souterraines putrides, malodorantes et peuplées de rats et autres réjouissances. Au moins, elles étaient vides de monde, sauf exceptionnellement des mendiants, ou hommes en fuite.

Le fanatique poussa la porte, qui s'ouvrit dans un grincement sinistre. Il s'engouffra alors dans le tunnel de pierre à l'humidité étouffante, et en descendit les escaliers étroits. L'odeur pénétra dans ses narines et lui provoqua un profond haut-le-cœur, si bien qu'il dut placer un pan de sa cape sur son visage pour se protéger un minimum des effluves nauséabonds, pire encore que ceux d'un marécage.

Il avança un peu dans cette antre pestilentielle, avant de s'assoir en tailleur, adossé à un mur. Une ouverture dans le plafond, qui donnait sur les rues de la dangereuse Tulorim, lui offrait quelques rayons de l'aube. Il ôta alors le carnet de sa cape, et caressa la couverture de ses doigts minces. Il ouvrit alors la première page, et fut face à à une écriture allongée, légère, et irrégulière.


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J'ai appris il y a peu l'existence du torse de la Maléfique Noire, autrefois en possession de mon grand-père. J'ai alors décidé de partir à sa recherche, et d'inscrire ici l'état de mes découvertes, afin que si je n'arrive point au bout, quelqu'un puisse poursuivre ma quête. Je me suis d'abord rendu à la bibliothèque de Kendra-Kar, dans laquelle j'ai trouvé un ouvrage concernant la Maléfique Noire.

D'anciennes légendes Shaakt racontent qu'un elfe noir fanatique aurait fait preuve de tant de cruauté et de destruction, que la déesse Valshebarath aurait demandé à l'un des meilleurs maîtres forgerons, et a l'un des plus puissants mage blanc de fonder des armes à la hauteur de sa cruauté, pour l'honorer. On raconte que ces armes et armures portent l'ombre de l'âme du Shaakt. Cela laisse à supposer qu'en plus de la protection de torse, il existe d'autres armures et armes...

Je me suis adressé à Argaïe, le forgeron de Kendra-Kâr, au sujet de ces objets. Hélàs, il n'en sait rien, cependant, il m'a conseillé de m'enfoncer dans les montagnes, où vit un forgeron magique. Suivant ses indications, j'ai suivi la route, et après des semaines de voyage, j'ai enfin trouvé cet homme, prostré au fond d'une grotte. Le pauvre était mourant, et lorsque je lui ai évoqué la maléfique noire, il s'est mit à hurler de peur. Les seules indications que j'ai pu lui tirer avant qu'il ne pousse son dernier souffle, fut de me diriger à Tulorim, dans la grande bibliothèque...

Je suis désormais en route sur la Perle rouge, en direction de Tulorim. Nous accostons dans deux jours au plus. J'ai hâte d'en savoir plus.

Nous sommes arrivés, je suis directement allé à la bibliothèque, et j'ai trouvé des œuvres intéressantes, que j'ai caché dans la ville, pour les mettre en sécurité. Il semblerait que les armes aient été fondées à Exech... Peut-être que lorsque mon grand père succomba, sa protection de torse de dissipa, et retourna là où elle fut fondée... Il faudrait que j'aille voir.


( Quelques pages sont ensuite blanches, puis d'une écriture tremblante il est inscrit : )

Ils sont au courant de mes recherches... Ils veulent m'en empêcher... Ils me poursuivent!

( Un paragraphe en vers est gribouillé et illisible, peut-être une prière )

Je suis caché, ils ne me trouveront pas. Il faut______

( La dernière lettre se termine par un long trait et des taches d'encres. Le reste du carnet est vide. )


Les choses étaient plus que claires. Dès maintenant, Winsor quitterait Tulorim dans laquelle il était en danger, et se dirigerait vers Exech, à la recherche de cette pièce de la maléfique noire.

> Premier jour sans encombres

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 Sujet du message: Re: Les Egouts
MessagePosté: Ven 3 Aoû 2012 09:58 
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Lorsque je me réveille, je suis dans une salle noire et étroite, dont l'odeur est insupportable à mes narines. Je suis allongé sur de la paille posée à même le sol, à côté d'un corps de nain, recouvert de blessures semblant avoir été causées par la torture. Je met un temps à l'identifier comme celui que nous avions tenté de secourir dans la forêt, le Taurion et moi. A la pensée de mon ami qui est sûrement mort de ses blessures, une bouffée de tristesse me submerge. Mais elle est étouffée par la haine de ces hommes qui nous ont enlevé, et qui nous retiennent sûrement prisonniers à l'heure qu'il est. Soudain, j'entends des pas, qui viennent vers nous. Je me remet en hâte comme j'étais avant mon réveil, et attends. Un homme ne tarde pas à ouvrir la porte, portant un brasero et un tisonnier en fer. Il s'approche du nain, pose le brasero et chauffe le fer à blanc. Il se dirige vers le nain, approche sa main, ...

"Si tu tiens à ta vie, ne fais plus un geste."Lui dis-je, prenant sa gorge à deux mains par derrière.

Pris par surprise, l'homme lâche son fer, et lève les mains, lentement. Mais alors que je faisais mine d'enlever mes mains de sa gorge, il se retourne, et m'envoie son poings dans les côtes, me coupant le souffle. Il dégaine son épée, et s'apprête à me trancher quelque chose pour me mettre hors jeu, mais je plonge sous sa lame, et attrape le tisonnier resté par terre, avant de me relever face à lui. Nous nous jaugeons du regard pendant quelques secondes, puis il passe à l'attaque, sa lame fusant vers ma tête à toute vitesse. Je contre d'un revers large, avant de lui envoyer traitreusement mon pieds dans les jambes. Il est déstabilisé, et j'en profite pour tenter de l’assommer avec le tisonnier, mais il esquive, et le plat de son épée vient s'écraser sur ma tête, m'étourdit. Le tranchant vient creuser une estafilade sur mon bras, et une autre sur ma jambe. Les coups pleuvent, m'arrachent les quelques forces qui me restent, je lâche mon arme, les coups continuent, il semble jouer avec moi, jusqu'à ce que je ne tombe, lui tirant un cri de satisfaction. Mais quand son épée vient pour m'achever, je roule sur le côté, trouve la force de me relever et de lui arracher son arme. Je lui assène un coup de pommeau dans la tempe, et il s'écroule, sans connaissance pour un moment. Je lui prends son trousseau de clés, et m'apprête à sortir, mais pris d'un élan de pitié, m'approche du nain, tends ma main gauche, et d'un souffle, disperse une brume blanche et moutonneuse qui l'enveloppe, et soigne un peu ses blessure. Il se réveille, avise l'homme évanoui, et me dit, de sa bouche encore tremblante:
"Tu... M'as sauvé... Et... Je n'aime pas.... être redevable.... Alors tiens..... Et va-t-en....."
Il me tends une clé en fer, avec du sang caillé dessus, sur laquelle on pouvait lire l'inscription: "Mort soit rendue."
Je range la clé dans ma poche, et grâce au trousseau de clé de l'homme, je peux ouvrir la porte de la salle. Le nain et moi sortons, et nous nous retrouvons dans des égouts. D'après lui, nous sommes dans une planque appartenant à une secte vénérant la mort et la désolation, dans les égouts de la ville de Tulorim. Nous nous séparons et j'erre pendant quelques minutes avant de tomber sur une porte avec l'inscription "mort soit rendue". J'essaie ma clé sur la porte, et parvient à l'ouvrir. Je tombe alors sur une salle avec dedans, les armes confisquées aux prisonniers. Je récupère mon épée et mon bâton de guérisseur, un bâton d'if avec une émeraude enchâssée au bout, ainsi que la hache que portait le nain dans la bataille. Retrouvant le nain au détour d'un couloir, je lui remet son arme, et il me montre la sortie qu'il vient de découvrir. Nous sortons tout deux des égouts et nous retrouvons dans les rues de Tulorim.


_________________
Force et courage soient avec vous, mais qu'ils ne dépassent pas votre pensée et votre esprit.
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Alyster Lysenloire, Guérisseur, niveau 2


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