précédemmentLors de ses voyages et de ses lectures, Maltar a beaucoup entendu parler de Kendra Kâr. Il avait beaucoup retenu quant a de ses débits de boissons, auberges, troquets, tripots, assommoirs, comptoirs, bouis-bouis, troquets, zincs, estaminets, gargotes, marchants de vins, spiritueux et volupté, cafetons, rade, bref, lieux de goguette, de bectage et de repos de en tout genre. La mauvaise vie, toujours ! Deux places avaient particulièrement retenu son attention. La taverne des sept sabres avait gagné la réputation d’être un sordide aimant à tire laine, le lieu parfait où faire des affaires. Il a donc toutes les raisons d'aller y faire un tour.
Mais de même qu'on ne baffre pas où on chie, on ne dort pas où on "commerce". Maltar pense donc plutôt aller prendre ses quartiers pour un temps à l'auberge de la tortue guerrière, dont on dit les clients dociles, les communs calmes, les chambres douillettes, la tambouille honnête et les tauliers arrangeants.
Pour cela, il doit suivre la grande rue en direction de la grande porte du port, l'auberge devant finir par apparaitre à sa droite.
Chemin faisant, il en profite pour noter mentalement la localisation des lieux importants de la cité qu'il peut apercevoir depuis la grand’rue. D'abord à sa gauche, l'imposante arène de la ville et ses arches qui dominent les mansardes de leur gigantisme. Un peu plus loin, il longe, toujours à gauche, la place du marché et ses innombrables auvents d'étoffes de toutes couleurs et de tout motifs. Le plus grand rassemblement de commerçants du continent, au moins, du monde même sans doute. On dit que l'on trouve dans ce marché tout ce qui existe, tout ce qui a existé et tout ce qui existera.
Sans ralentir son pas, sa carne derrière lui et près à ruiner les pavés à coup de crâne du premier abruti qui n'aurait pas compris qu'il ne faut pas trop balader ses mains vers ses affaires, le gobelin traverse la grand’place de la ville. A sa gauche, il dépasse le château de Kendra Kâr, qui lui semble encore plus grand que les arènes. Chaque tour lui semble assez haute pour contenir cinq ou six étages et les murailles semblent assez épaisses pour permettre de rassembler sur chaque tronçon un régiment d'archer. Partout où il porte son regard, ils voit pendre les étendards au blason de la famille royale : de forme ordinaire, un soleil d'or sur argent parti d'azur. Toujours à sa gauche, la forteresse finit par laisser vu aux jardins de la ville, communément appelés de "la bise d'Yornie" ou un truc de ce genre, un endroit à poinçonner des couples d'amoureux une fois la nuit tombée.
Maltar passe ensuite devant la cour des duels, qui ressemble aux arènes en plus petit et moins bien entretenu. Un lieu où les stupides risquaient leur vie à s'affronter à la loyale. Ses portes sont closes maintenant.
Enfin, il arrive devant l'auberge de la tortue guerrière, une haute bâtisse de trois étages, avec d'épais volets d'une lazure verte sombre de part et d'autre de chaque fenêtre. Ce détail finit de le convaincre. S'il prend chambre ici, il n'aura à se méfier que de la porte, et personnes ne pourrait venir fouiner dans ses affaires par les fenêtres en son absence, ce qui limite fortement les risques d'embrouilles.. Il accroche les rennes de sa monture, prend quelques affaires et rentre.
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