L'Auberge de la Tortue Guerrière

Harmonie s'élança tout de suite à la poursuite de Jack. L'agilité de l'homme était surprenante , il se faufilait à travers les marchands et leurs marchandises à une vitesse fulgurante. Sa rapidité était comparable à celle d'un guépard. Dans sa course effrénée , elle fut stoppée dans son élan par une charrue passant juste devant son nez. Elle avait perdu la trace de l'homme qui avait dérober sa bourse. Mais lorsque qu'elle jeta un œil à terre , miracle , elle vu sa bourse encore pleine ! Le voleur l'avait sûrement perdu en essayant d'échapper à cette dernière. Il ne restait plus pour Harmonie que sillonner la ville en espérant trouver au plus vite Jack Lebeau avant qu'il ne comète d'autres délits. Pour cela , elle demanda de l'aide à d'autres milliciens, qui patrouillait en pleine journée. La foule , comme à son habitude était dense et les personnes présentes ne se souciaient pas vraiment des rumeurs rependu en ville sur le briguent. Elle s'adressa donc au premier millicien qui passait par là.

« - Désolée de vous déranger Monsieur, mais je suis nouvelle dans la millice Kendrân, et j'aurai besoin de votre aide pour attraper un bandit....

- Vraiment désolé ma p'tite dame , mais il faut faire cette mission de vous même pour faire vos preuve. Vous pourrez alors être fière de faire vraiment parti de la millice.

- D'accord , mais je ne comprends pas , pourquoi êtes vous seul à patrouiller dans le quartier.

- Et bien à cette heure-ci , il n'y a pas vraiment de danger...C'est en général le soir qu'il y a le plus de milliciens. Donc , voilà , si tu as besoin de conseil , tu pourra toujours me trouver à la millice si besoin.

- Eh bien merci pour les renseignement et à bientôt. "

Harmonie se remit tout de suite à la recherche de Jack. Quand soudain , un homme lui ressemblant très fortement passa juste devant son nez. Elle l'attrapa par le bras puis le tira vers elle de façon à le tenir fortement , afin qu'il ne s'échappe pas.

« - Maintenant , suis moi , et sans faire d'histoire...

- Désolé cocotte , mais j'ai d'autres projets pour nous deux.

- Que...que voulez vous dire ? »

Soudainement , Jack retourna la situation en sa faveur. Il pris la main d'Harmonie puis l'emmena dans une ruelle étroite ou la population se faisait rare. Il en profita pour coller Harmonie le long d'un mur et lui voler un baiser.

« - Je rêve de faire ça depuis que je vous ai vu , mais malheureusement , nous ne sommes pas du même monde....Alors , tchao ma belle ! »

Et l'homme repartit de plus belle en galopant à travers les ruelles sombres et escarpées de la ville. Harmonie se dit qu'une fois de plus , elle avait échouée. Mais elle ne perdit pas l'espoir d'attraper cet homme le plus rapidement possible , pour que le capitaine soit fière d'elle.

( Encore ! Mais il est impossible à attraper cet homme ! )

Il se faisait tard , Harmonie décida donc , de passer la nuit dans la taverne la plus proche , ésperant trouver Jack Lebeau.

Le Taverne des septs sabres

Précédemment: Mon cheval et je pars


A mesure que l'animal et sa cavalière progressaient dans la grande rue, la foule se faisait épaisse. Ca criait, ça râlait, tout le monde y allait de sa verve ou des poings pour avancer plus vite. Quand une bagarre éclatait, la milice ne tardait pas à intervenir, calmant les bélliqueux ou les embarquant directement en cellule histoire de les calmer.
Mais l'amalgame d'attelages, de charrettes à bras et de badeau en tout genre, rendait l'avance difficile.

Parfois la monture d'Oryash trépignait, tapant du sabot sur les pavés, impatient. Alors la peau blanche tentait de le calmer en lui murmurant aux oreilles. Sa voix avait semblait-il le don de l'apaiser quelques minutes, avant qu'il ne s'impatiente à nouveau.
Bientôt les portes furent en vues et la jeune femme esquissa un léger sourire. La route se dégagerait alors un peu et circuler deviendrait plus facile.

Une fois sorti de cette affreuse taverne, je marche quelques pas dans la grande rue de Kandra Kâr. Celle-ci est plutôt calme à cette heure. Il fait nuit et la plupart des citoyens doivent être rentrés chez eux. Seuls quelques miliciens en patrouille sont présent.
Je me promène un instant, mes pieds foulant le pavé de la cité, mon esprit embrumé. Je n'ai pas encore réellement repris de ma dernière cuite. C'est alors que j'assiste à une scène d'une rare violence et qui je l'avoue, me choque presque.

Un jeune homme sortant à peine de l’adolescence court dans ma direction. A ses trousses, deux miliciens enragés. Je m'écarte pour laisser passer le petit rouquin, celui-ci tenant entre ses doigts une petite bourse en cuir. Sans doute le butin d'un larcin fraichement commit. Je regarde les gardes rattraper le jeune homme, m'attendant à les entendre lui faire la moral ou encore l'emmener de force avec eux. Jusque là, rien ne m'aurait parus surprenant. Néanmoins, leur réaction n'est pas si calme. L'un d'eux lui donne un coup de fourreau sur la tête, l'autre le transperce de sa lame en plein milieu du dos.

Ne voulant subir le même sort, je trace ma route sans me retourner. Les ennuis ont tendance à me trouver trop fréquemment.

Intervention gmique pour Franky

Curieusement lorsque l’on croit éviter les ennuis, c’est à ce moment là qu’ils nous tombent dessus.

Tu venais à peine de tourner le dos aux miliciens, que tu reçus un coup sur la tête assez puissant pour t’assommer.

Inconscient, tu passas la nuit dans cette rue. À ton réveil, en matinée le lendemain, tu es adossé au mur extérieur d’une maison, une couverture de laine te couvrant les jambes. A proximité de toi, à ta gauche plus précisément, se trouve un petit panier contenant, une pomme, un petit morceau de fromage et un bout de pain. Que de petites portions, mais de bonnes qualités.

Alors que le calme régnait dans cette ville qui commençait à peine à se réveiller, une femme se mit soudainement à crier :

« Il est juste là l’assassin. » Ce disant elle te pointa du doigt et tous se tournèrent vers toi. C’est à ce moment que tu remarques une hache ensanglantée déposée juste à côté de ta main droite.
La foule ainsi alertée par la dame, se met alors en action.

À ta gauche, arrivent une bande de villageois armés de bâtons et de fourches.

À ta droite, tu peux apercevoir au loin trois cavaliers, des gardes sans aucuns doutes, qui se dirigent à toute allure dans ta direction. Si tu ne déguerpis pas au plus vite, ou que tu ne trouves pas une bonne cachette, en moins de temps qu’il faut pour le dire, tu moisiras en cachot ou tu brûleras sur le bûcher, ou encore tu seras pendu haut et court, tout dépendant du bon vouloir des habitants de la cité.

Derrière toi des maisons collées les unes sur les autres, pas d’issue.
Devant toi cependant, entre deux maisons de pierre grises, se trouve une petite ruelle étroite. De ce côté, tu entends soudainement un grincement, celui d’une porte qui s’ouvre bruyamment. Même si tu essayais de voir à l’intérieur de la bâtisse, cela te serait impossible, il fait aussi noir que dans une grotte, par contre tu peux entendre clairement une voix rauque et acerbe t’interpeller.

« Entre abruti et dépêches-toi, si tu tiens à la vie ! »

Tu n’es pas le seul à avoir entendu cette voix, adossé au mur attenant à cette même porte, un jeune homme, tout juste sorti de l’enfance, au teint livide, aux yeux écarquillés, et à la chevelure rousse, a été témoin de l’invitation qui t’a été faite. Sans ouvrir la bouche, il hoche la tête de gauche à droite te signifiant ainsi de ne pas accepter l’invitation, avant de partir en courant dans cette lugubre ruelle, te faisant signe de la main de le suivre.

((( Et bien voilà, plusieurs choix s’offrent à toi, les villageois armés, les gardes montés, la porte ouverte ou le petit roux !)))

Après quelques minutes de marche je parvins devant les portes sud de la ville. Le soleil alors obstrué par les remparts jaillissait cependant entre les lourds panneaux de bois et de bronze, déroulant sous mes pas un éblouissant tapis de jour, guère plus large que l'ouverture dans les remparts mais s'étirant sur bien plus de 30 pas - déformant par la même occasion mon ombre en une longue et fine silhouette tremblotante. Quelques carrioles de marchands allaient et venaient déjà, tantôt chargées de tissus, d'épices, de viandes fumées ou encore de breloques rutilantes dont les dames et damoiseaux raffolaient terriblement. A présent je sentais moins la fraîcheur de l'aube, réchauffée par cette petite marche et la douceur du soleil sur ma peau rougie par le froid.

Après avoir fait un signe de tête en guise de salut aux gardes sans savoir s'ils m'avaient vu j'empruntai finalement la grande rue. Au coin à plusieurs dizaines de pas sur ma droite je distinguais déjà la milice, me rappelant de bons tout comme de moins bons souvenirs. J'hésitai un instant à me diriger vers elle puis bifurquer vers les écuries pour prendre des nouvelles de l'étalon que j'y avais laissé - mon tendre Ilmörö. N'imaginant pas pouvoir lui faire faire une traversée en navire telle que celle qui devait me conduire dans les terres natales de ma mère je m'étais résolue à le laisser à Kendra-Kâr, donnant aux palefreniers des écuries royales tout le soin de s'en occuper. J'avais même laissé des instructions selon lesquelles j'autorisai ceux qui le souhaitaient à monter mon étalon en mon absence tant qu'ils resteraient dans l'enceinte de Kendra-Kâr ou du moins dans les environs proches - et ce bien sûr sous la surveillance d'au moins un palefrenier royal. Il me tardait de le retrouver et malgré ceci il me tardait bien plus encore de prendre un bon bain chaud et de me restaurer de façon convenable. Aussi continuai-je dans la grande rue en direction de l'auberge de La Tortue Guerrière.

Dirigé de Siiwih

Certains soldats se retournent sur ton passage, mais c’est plus pour épier ta plastique féminine qu’une réelle reconnaissance de ta personne. Tu avances dans la rue, les gens vaquent à leurs occupations. Tu remarques dans la rue une petite humorane, seule jouant de la flute pour gagner sa pitance, elle parait sale, les gens passent sans lui prêter de l’importance, feintant l’ignorance. Elle continue pourtant sa litanie, perçant de temps à autres dans le bruit ambiant.

Percevant petit à petit quelques notes de musique, je tentai de définir leur source et de m'en approcher. J'avais toujours aimé les musiciens des rues et appréciais la touche d'enchantement qu'ils ajoutaient aux jours. Sans gêner la circulation des passants affairés je tâchai de parvenir de l'autre côté de la rue et avançai encore un peu avant d'apercevoir l'auteur de ces trilles. La mélodie, plutôt lente pour les airs usuellement joués avec des instruments à vent, était tirée d'une étrange flûte en bois par une jeune humorane. Ses frusques dans un sale un état tout autant que sa mine fatiguée achevèrent de me convaincre qu'elle n'était pas qu'une enfant jouant dans les rues mais bel et bien une mendiante. A moins qu'elle ne le feignit pour gagner quelques sous. Dans un cas comme dans l'autre je savais attribuer à une prestation sa juste valeur et choisis de me délester de 2 yus que je déposai devant la musicienne en m'accroupissant précautionneusement.

"C'est un bel instrument que tu as là." fis-je en lui adressant un doux sourire.

Je me redressai alors pour m'en détourner.

Dirigé de Siiwih

Jet de dés : échec

La gamine te sourit, ses yeux malicieux et brillant te remerciant. Tu n’es pas plutôt partie que tu remarques qu’elle ne joue plus. Si tu te retournes tu observes qu’elle s’enfuie en courant se frayant un passage à travers la mélasse de la populace, au bras d'un jeune garçon, habillé de haillon et couvert d’un couvre-chef étrange en forme de casquette. Si tu cherches ta bourse tu comprends qu’elle n’est plus là.

Alors même que la jeune musicienne faisait mine de s'en aller, je réalisai que d'un mouvement adroit et rapide elle m'avait subtilisé la bourse dans laquelle je gardais ma fortune. Je m'en rendis hélas compte trop tard car déjà elle disparut, prenant une venelle. Malgré le fait que tenter de la rattraper me traversa l'esprit je me résignai rapidement ; il ne me restait guère plus qu'une dizaine de yus dans cette bourse. Je ne me retrouvai cependant point à le rue ; j'avais laissé la majeure partie de mes économies à la maison royal des dépôts et savais que Tom me ferait sans aucun souci crédit le temps que j'aille récupérer mes biens pour le payer. Aussi repris-je mon chemin, après moult soupirs exaspérés.

Je ressors du temple de Gaia et je n'ai jamais été aussi motivée de ma vie.
J'ai encore beaucoup de questions qui reste sans réponse à propos de ce qui c'est passé dans le temple. Est ce la déesse de la lumière qui m'est apparue? Serait ce la fatigue de ces derniers jours qui accumulée me joue un mauvais tours ? Ou alors je deviens juste folle à liée.
Disons que c'est une apparition divine, cela me motivera pour le long chemin qu'il va me falloir parcourir...
Mais que vois-je ? C'est le petit chaton blanc qui m'avait suivi dans le temple, je le reconnais car il a deux anneaux dorés coincés dans sa fourure.

Je m'adresse alors à lui comme à une véritable personne :

«  Ba alors mon mignon ça fait combien de temps que tu m'espionnes ?... quel est ton nom M. le chaton? »

Bien sûr il ne me répondit point ; finalement je deviens peut être un peu folle.
Je ne vais pas lui en vouloir, s'il me suit ça me fera un peu de compagnie avant de partir pour Cuilnen.
Je laisse donc ce chat bien étrange me suivre et après avoir acheté des vivres j'irai à la porte principale et ainsi entamer mon voyage vers Cuilmen.

--> Une nouvelle pour le moins ... étonnante !

Traversée clandestine

Balloté dans tout les sens, forcé de changer sans cesse de position sous peine de finir broyé entre deux caisses, Zniitch luttait pour garder la vie sauve. La charrette dans laquelle il s'était caché arpentait une route des plus chaotiques et était de fait constamment agitée de soubresauts.

Si les calculs du gobelin étaient justes, le trajet allait sûrement durer plusieurs heures. Non pas que la route en elle-même était vraiment longue, mais elle avait la réputation de toujours être encombrée de convois marchands et de nombreux voyageurs et étrangers.
Aussi, il s'était creusé une fine fente dans le bois du chariot, à l'aide de son couteau. Cela lui permettait de jeter un coup d’œil au dehors, dans la cohue de la Grande Rue qui coupait Kendra Kâr en deux, du Nord au Sud, et qui générait une incroyable cacophonie.

L'idée de grimper dans ce transport avait surgit soudainement en lui, et il en avait oublié tout le reste. Comme son désir de petit-déjeuner, par exemple. Il regretta d'abord amèrement le poisson grillé qu'il avait prévu de voler et de déguster, avant d'avoir une nouvelle idée : si cette charrette était un convoi de marchands, il y avait de grandes chances qu'elle transporte un cargaison de vivres ! Une hypothèse qui se vérifia lorsque le gobelin renifla de plus prés le chargement qui l'entourai et découvrit qu'il était littéralement cerné de nourriture.
Sans vraiment songer aux véritables destinataires de ces marchandises, Zniitch fit sauter le couvercle d'une cagette et en dégagea deux poissons de taille plus que raisonnable. Ils étaient bien propres et encore en bon état, ce qui sous entendait qu'ils avaient probablement été pêchés plus tôt dans la matinée. Abaissant son masque, le gobelin découvrit le bas de son visage et avala d'une seule traite et en entier ses deux prises, sans même en retirer la tête ou la queue : il était habitué à se nourrir d'ordures ou d'autres mets peu ragoutant, il n'allait pas faire le difficile pour quelques arêtes. Pour agrémenter ce solide en-cas, Zniitch s'approcha d'un tonneau dont le clapotis suggérait qu'il était rempli de boisson et y planta adroitement sa dague. Il ouvrit alors une entaille dans le bois contre laquelle il apposa sa bouche et aspira une fois ... avant de tout recracher brusquement.
( Beurk ! Brol, Zniitch déteste le brol ! ) Le brol, cet alcool à base de pommes de terre provenait d'Imiftil, un continent au Sud de Kendra Kâr. Le gobelin pouvait supporter certaines choses, mais pas ce breuvage au goût particulier qui, combiné à son épaisseur, le rendait tout à fait imbuvable.

L'infect goût encore en bouche, Zniitch rampa de tonneaux en tonneaux dans l'espoir de dénicher autre chose que du brol. Après quelques essais, il tomba finalement sur un fût de chêne qui contenait du "Ténébreux", un vin rouge agrémenté de liqueur de groseille, un alcool que Zniitch affectionnait tout particulièrement, pour ne pas dire son préféré.
Malgré l'impression que pouvait donner sa faible constitution, le gobelin jouissait d'une certaine résistance à l'alcool - l'habitude, sans doute -. Cependant, après avoir siroté une bonne partie de ce tonnelet de vin, il n'était plus tout à fait en possession de tous ses moyens : il était ivre ...

***

Il passa le reste du trajet à tituber entre les diverses caisses de chargement, dont il en avait ouvert plusieurs pour en découvrir, et parfois en goûter, le contenu. Il y avait d'autres variétés de poissons, des morceaux de viandes étrangères conservés dans du gros sel, de grosses quantité d'algues humides et puantes ainsi que de la bière et d'autres alcools du Sud, dont Zniitch savoura presque chaque tonneau. Décidément, il aimait bien l'alcool.

Il observait également l’extérieur de la charrette, en jetant parfois un coup d’œil par l'orifice qu'il avait réalisé avec sa dague, ou en soulevant discrètement la bâche. Les grands et splendides bâtiments de pierres blanches de cette ville défilaient devant ses yeux, se mêlant au ciel dégagé et d'un bleu clair, dans lequel brillait faiblement le soleil matinal. Les bas-quartiers omis, Kendra Kâr était vraiment une ville magnifique, qui reflétait parfaitement bien la richesse et la grandeur de sa population.

Au bout d'un moment, Zniitch vit apparaître une vision dont il avait souvent rêvé : la gigantesque et prestigieuse arène de Kendra Kâr. D'apparence semblable au reste de la ville avec ses ornements remarquables et ses pierres blanches taillées, elle se détachait pourtant clairement du reste du paysage. Bordée de murs mesurant à vue de nez plusieurs dizaines de mètres de haut, elle possédait cette forme ronde qui lui accordait toute sa particularité. On pouvait presque entendre le bruits des lames qui s’entrechoquaient entre elles et les cris victorieux des gladiateurs tant l'allure du lieu était évocateur.
( Un jour Zniitch foulera le sable de l’arène ... ) Rêvait-il, une nouvelle fois. Il avait toujours voulu entrer et combattre entre ces gradins de pierre pouvant accueillir des milliers de spectateurs, amassant gloire et richesse au fur et à mesure que sa puissance grandissait ... Mais pour l'instant, ce n'était qu'un rêve. Un rêve irréalisable s'il ne devenait pas plus fort en s'entrainant.

***

Décuvant lentement, trop lentement, Zniitch continua d'observer le paysage et d'admirer la majestueuse Kendra Kâr qui s'offrait à ses yeux. Plusieurs heures après son embarquement dans les docks, le boucan de la Grande Rue s'amplifia progressivement avant de devenir une véritable tempête de fracas et d'éclats de voix. Un inimaginable vacarme. Le gobelin découvrit alors d'un coup d’œil la proximité des murailles et des immenses tour marquant l'entrée Nord de la capitale humaine.
( Les Grandes Portes ! Zniitch est arrivé à destination ! )

« Bienvenue à Kendra Kâr mademoiselle, que pourrais-je faire pour vous être utile ? Seriez-vous intéressée par cette magnifique carte de la citée en vraie peau de dragon ? Ou peut-être préférez-vous un charme qui vous portera bonheur ? Je peux également vous proposer cette magnifique rune qui vous apportera amour et fortune. Que pensez-vous de... »

« Monsier, veuillez m'excuser mais j'ai beaucoup de choses à faire, je dois m'en aller. »

« Attendez, mademoiselle, attendez ! »

Mais déjà Annah s'éloignait à grand pas de ce charlatant qui cherchait certainement à soutirer quelques sous à d'insouciantes jeunes filles de la campagne. Bien qu'elle était de nature naïve, la jeune fille ne souhaitait pas dépenser le peu d'argent qu'elle possédait en vaines fantaisies. En effet, elle se devait d'économiser sa maigre fortune pour s'assurer d'avoir toujours un toit sous lequel coucher et un peu de nourriture pour calmer son ventre déjà vide. Fort heureusement, elle avait pensé à emporter quelques vivres avant de quitter définitivement son doux foyer.

Alors qu'elle se promenait le long de la Grand-Rue, Annah grignotait tranquillement un petit morceau de pain qu'elle venait de saisir dans le sac de cuir accroché à sa ceinture. Désormais elle était seule, mais libre, et ce mot la faisait vibrer. Elle se sentait tel un oiseau prêt à partir à la conquête du ciel. A partir de maintenant c'était elle, et elle seule, qui prendrait les commandes.

C'est en passant devant une boutique qu'elle réalisa qu'elle se trouvait néanmoins dans une situation délicate. Si elle voulait s'installer à Kendra Kâr il lui faudrait tôt ou tard une rentrée d'argent, travailler serait donc un bon moyen de s'assurer un avenir. C'est ainsi qu'elle poussa la porte de l'endroit, prête à vendre ses talents de grande négociatrice.

La boutique était assez étroite, de grandes étagères de bois traversaient la pièce, ce qui rendait les passages difficiles. De nombreux objets étaient exposés, mais Annah avait du mal à les discerner tant l'endroit était obscure. Elle reconnut différents types de balances et de récipients, elle jugea alors qu'elle devait être tombée dans une boutique spécialisée dans l'alchimie, la botanique ou quelque chose de ce genre-là. Annah avança un peu plus loin, vers le fond du magasin, où se trouvait un comptoir. Un homme plutôt vieux, qu'elle jugea inquiétant, lui adressa un regard qu'elle n'arriva pas à cerner.

« Bonjour jeune fille, qu'est-ce qui vous amène ici ? »

Annah se raidit aussitôt. Elle était entrée dans la boutique sur un coup de tête, et se trouvait maintenant bien ridicule de chercher du travail. Bien que sa mère avait été une grande commerçante, Annah n'avait jamais trouvé grand intérêt au troc et à la négociation. Son enfance elle l'avait passée à lire les livres de son père et à se cultiver sur des domaines bien différents.

« Bonjour monsieur, c'est que... Je viens d'arriver ici, à Kendra Kâr je veux dire, et je recherche.... Vous savez, une activité, en quelque sorte... »

« Quel type d'activité recherchez-vous exactement mademoiselle ? Penseriez-vous pouvoir me distraire ? Vous êtes plutôt mignonne il faut l'avouer, savez-vous danser ? »

« Pardonnez-moi je pense que nous nous sommes mal compris. Je devrais peut-être m'en aller. »

Gênée, sur la défensive, elle recula d'un pas. Ses joues se teintèrent doucement d'un rose timide, ses yeux tentant difficilement de fixer ceux de son interlocuteur. Celui-ci ne semblait pas être dérangé, bien au contraire, il avait l'air de s'amuser de la situation et du malaise de la jeune fille. Il passa une main dans ses cheveux bruns ébouriffés et s'accouda au comptoir, s'approchant par la même occasion d'Annah. Dans la pénombre de la pièce elle avait eu du mal à discerner les traits du marchand, mais désormais la lanterne posée sur la table parvenait à éclairer son visage. C'était un homme d'âge mûr, mais pas aussi vieux que pourrait le suggérer l'endroit sinistre. La quarantaine, peut-être. Il lui sourit.

« Excusez-moi, je ne pensais pas que vous prendriez ainsi la plaisanterie. Écoutez, nous n'avons malheureusement pas besoin de personnel ici, nous sommes déjà deux à tenir la boutique. Si je peux vous donner un conseil, vous devriez peut-être tenter votre chance à la milice de Kendra Kâr, si vous souhaitez vous faire de l'argent. A condition d'être un peu débrouillarde, ils vous accueilleront à bras ouverts. »

« Je vous remercie monsieur. Et pardonnez-moi de vous avoir dérangé. »

« Attendez un instant. »

L'homme s'abaissa et sembla chercher quelque chose sous le comptoir. Après avoir pesté brièvement sur la poussière qui envahissait le lieu il se redressa, posa un morceau de papier sur la table et se mit à y griffoner quelques mots. Annah, curieuse, n'osa pas l'interrompre. Le marchand se redressa enfin, un sourire bienveillant sur le visage, et lui tendit le bout de papier.

« Voici l'adresse d'un ami qui pourrait peut-être vous aider, si le chemin de la force ne vous intéresse pas. Je ne dis pas qu'il aura forcément une solution, mais vous pouvez toujours essayer. »

« Merci beaucoup, j'irai lui rendre visite dés que possible. Il est temps que je parte, je vous souhaite la meilleure des journées monsieur. »

« Hargan, pas monsieur. Tout le plaisir est pour moi mademoiselle. »

Peut-être que si elle avait été plus attentive, Annah aurait remarqué cette pointe glaciale qui venait trahir la voix faussement paternelle que prenait le marchand. Mais trop occupée à penser à la suite de son programme, l'apprentie magicienne ne s'en rendit pas compte. Elle se contenta de pousser la porte de la boutique d'un air joyeux.


Vers les rues.

La milice et la rue où elle siège n'étant pas bruyante, lorsque je pénètre dans la grand-rue, le choc est grand. Tout n'est que désordre, agitation et pagaille, dans une ambiance de cris et de brouhaha. J'accélère le pas, me frayant un passage à travers la foule et je me dépêche de rejoindre la taverne des sept sabres, non loin d'ici. Lorsque je pousse la porte, l'ambiance, bien que loin d'être calme me semble un véritable soulagement et l'air alcoolisé qui pénètre mes narines me semble le plus doux arôme au monde.

D'habitude, je ne suis pas dérangé par la pagaille de la Grand-rue, mais je viens de passer une semaine loin de ça, et j'ai perdu l'habitude de la ville... Ça me reviendra.