C'est épuisée que la jeune Elfe arrivait aux portes de la cité humaine: Kendra Kâr, enfin en vue, un tas de pierres au milieu de la verdure... "Quelle honte! Arracher ainsi de pauvres forêts pour bâtir des monuments aussi laids !" pensait la tête aux cheveux verts en voyant ces murailles aussi haute que l’ego des hommes. Mais qu'importe, elle n'était pas là pour refaire le monde.
Et puis, même la fatigue ne l'empêchait pas d'afficher un éternel sourire, défroissant sa robe, dos droit, marche en avant.
Son petit sac sur l'épaule, dans sa petite robe verte et bleue, un bel arc dans le dos, Gallineya avançait doucement, scrutant des yeux les moindre recoin, la bouche en coeur et les yeux pétillants. Elle n'était pas si mal, finalement cette ville ! Bon certes, ça manquait un peu de verdure, mais au delà de ça, c'était quand même beaucoup plus grand que son village Elfe perdu au milieu des plaines et des forêts d'Anorfain.
Elle croisa deux gardes, droits comme des piquets de tente de chaque côté, leva un indexe, avançant son torse et de sa petite voix cristalline osa interpeller:
- Messieurs! Excusez moi ! Je cherche ... -Hé! T'as vu ça! Elle a les ch'veux verts l'"oreilles pointues" ! dit l'un, les yeux globuleux.
- J'ai bin vu, j'chuis pas aveugle! Et puis, ne dis pas "oreilles pointues" !! C'est une elfe, avec un arc ... Dit l'autre, levant un poing menaçant à son comparse.
- Avec un arc, T' crois qu'on la fouille ? J'vois pas d'flêches ni d'carquois. Sait-on jamais, ça porte p't'être une dague, ou je ne sais quoi...
- Sois pas si mal poli d'vant la dame, on dit pas "ça" en parlant d'une Elfe!Le plus courtois des deux regarda enfin Gallineya, avançant d'un pas, marmonnant dans sa barbe avant de tousser son gros poing devant sa bouche et s'adressa un peu mal à l'aise:
-S'cusez m'dame, c'est qu'on n'voit pas souvent d'Elfe si loin de leurs forêts. Vous disiez ? ...Heureusement la situation la faisait glousser, elle se retenait avec force de rire croisant les bras sur son ventre, un large sourire aux lèvres. Leur langage était très loin de ce qu'elle avait habitude avec sa mère, n'en oubliant pas les bonnes manières pour autant, elle fît une légère révérence en écartant les pan de sa robe:
- Vous êtes tout excusé. J'ai cru comprendre que je devais être fouillée avant d'entrer ... Alors ... Voilà le peu que je possède. Elle se baissait un peu posant son petit sac ouvert et vide, que le garde regarda avec intérêt en hôchant la tête. Ensuite elle déposait ensuite son arc dessus, toujours aucune réaction négative du garde. Elle se redressait en écartant bien les bras et faisait le tour sur elle même, pour peu que l'homme approuve qu'elle n'était aucune menace pour la ville.
-Ma foi, tout m'semble correct. Vous pouvez passez, m'dame. Finit-il par dire, un peu plus décontracté, un sourire timide et un peu rouge aux joues.
- Oh! Merci ! Gallineya applaudissait à la nouvelle, ramassait ses affaires en désordre. Elle avançait fière comme une monarque, un pas large devant l'autre. Puis elle s'arrêta net, un indexe sur sa bouche.
- Suis-je bête! J'ai failli oublier de demander mon chemin ! Elle se retournait aussi vif vers ce garde :
- Monsieur ? Dites moi : Je cherche un maître guérisseur. Où pourrais-je me rendre dans cette ville pour en trouver un ?-Ben, d'jà, si vous connaissez pas no't ville, je vous conseille de trouver une bonne auberge, ensuite, le tavernier sera sans doute vous aiguiller. 'fin, j'espère pour vous... Voilà que c'était l'autre qui prenait la peine de lui répondre. Elle le remercia, petites courbettes de rigueur, tournant les talons presque en sautillant comme une enfant.
Une auberge, une auberge ... Au bout de plusieurs ruelles, elle finirait bien par trouver.
[HJ : ... Suite : Dans une ... auberge ! (non ? sérieux ?
) : HJ]