L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 207 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 9, 10, 11, 12, 13, 14  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 31 Oct 2012 21:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 30 Juil 2010 21:43
Messages: 476
Localisation: ° Kandra Kâr °
Finalement je lui ai pardonné. Essinda est là, à mes côtés, assise avec moi, attendant l'homme que je suis censé voir. Mes recherches ont avancées. Si tout se passe bien, je verrais le prêtre demain. Mon amante n'est pas sereine. Au fur et à mesure que je progresse pour me séparer de ma nature mauvaise, mon double, je la sens paniquer. Elle ne va pas bien. Je peux comprendre son angoisse. Elle s'était beaucoup rapproché de mon alter ego, avant que je ne prenne sa place et qu'elle s'attache finalement aussi à moi. Elle est indécise et cela est tout à fait normal. Cependant, je pense avoir réussi à la convaincre au fil du temps. Elle a due se rendre compte à la longue que je suis bien mieux que lui, moins mauvais et moins imprévisible. J'espère juste qu'elle ne l'oubliera pas au moment où le prêtre fera ce qu'il faut pour empêcher ma seconde nature de ressortir. A moins qu'il puisse réellement supprimer ce côté là de moi de manière définitive. Mais je suis certain qu'Essinda fera le bon choix. Je la connais bien depuis le temps. Ça fait près de six mois maintenant que l'on est ensemble. Et je sais aussi qu'elle m'aime vraiment. Il n'y a aucune raison qu'elle change d'avis pour sauver un homme qu'elle n'a pas vu depuis presque une demie année.

Ça y est, nous sommes le lendemain. Ma nuit a été courte, je n'en peux plus d'attendre. L'impatience est à son comble. Je n'ai réussi à dormir que trois heures au grand maximum. Essinda elle, a dormi pour nous deux. En chemin pour se rendre chez ce prêtre, vieux de plus d'une centaine d'années parait-il, elle me fait part de ses angoisses, mais aussi de sa résolution. Elle est aussi décidée que moi d'aller au bout de ma quête. Notre quête. Je suppose qu'elle sera aussi très soulagée quand elle pourra s'endormir avec l'homme qu'elle aime, sans devoir se soucier de savoir si le lendemain, cet homme en serait un autre. Sur ces paroles, je lui prends la main, comme pour la rassurer, lui signifier que tout se passera bien. Tout ira pour le mieux, oui, j'en suis certain. Cette journée signifiera la fin d'une ère, le début d'une nouvelle.
On se retrouve rapidement chez le vieillard, sa barbe blanche grattant presque son ventre bedonné, sa tignasse d'ahuri ayant pratiquement effrayée Essinda. Je lui fais rapidement un récapitulatif de la raison de ma venue. Mais il l'avait déjà remarqué. Avant même de me saluer, ses lèvres avaient prononcées quelques mots que je ne compris que trop bien. "Vous n'êtes pas seul jeune homme... Le mal vous guette...". Étrangement, une seconde plus tard, sa voix avait retrouvé sa fermeté et il ne se souvenait plus de rien. Mais je ne me soucie pas de ce détail. Après lui avoir fais mon récapitulatif, il me dit qu'il va pouvoir m'aider. Il ne lui faut qu'un petit quart d'heure pour tout préparer. Ensuite, le rituel prendra plus d'une heure. Essinda devra m'attendre hors de la pièce. Nous devons être seuls, lui et moi. L'elfe n'accueille pas cette nouvelle avec joie. Elle craint pour ma vie. Elle déteste me laisser seul, à chaque fois. Mais après un tendre baiser, elle consent à quitter la pièce. Assis en tailleur, regard au plafond, mains sur les cuisses. Voilà la position que je devrais garder toute l'heure. Le prêtre commence alors à réciter tout un tas de formules. Ses mains, d'une lueur blanche, flottent dans le noir telle deux boules de lumière. Tout à coup, un sentiment étrange me prend. De la rage, du désespoir et de la haine.

Tout devient sombre, je ne comprend plus rien. Un cri strident me pétrifie. Celui d'Essinda. Pourquoi ?! Que ce passe-t-il ? Je ne peux même plus ouvrir les yeux, je ne peux plus bouger, je ne peux même plus entendre. C'est le vide total. Je ne ressens plus rien. Je ne veux même plus me poser de question. En fin de compte, je ne suis que néant. Mais quelques instants plus tard, d'une durée que je ne pourrais mesurer, j'ouvre les yeux. Je suis de nouveau moi. J'aurais préféré rester dans les limbes obscures...
Essinda baigne dans le sang, sa tête légèrement écartée de son corps. Ses vêtements sont en lambeaux, son corps est tailladé en plusieurs endroits. Pourquoi ? Pourquoi ?! Non !!!
Sans m'en rendre compte, je m'assoie à son côté, rapproche son visage de son corps, prend sa main ensanglantée dans la mienne et m’effondre. Mes larmes coulent avec abondance, mon esprit s'embrume. Je ne veux plus vivre, je ne veux plus être. Je ne veux qu'Essinda.
Est-ce lui ? Mais pourquoi ?! Il l'aimait aussi. Ça n'a pas de sens. Mais je ne veux pas d'explication. Je le tuerais. Je me suiciderais s'il le faut. Il ne vivra plus. Mais pour l'heure, la douleur est trop grande. Je préfère encore lui laisser mon corps qu'endurer cette souffrance. Adieu mon amour, amante de chaque jour. Je t'aime et je t'aimerais, dans ce monde comme dans l'autre.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 19 Nov 2012 22:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 10 Avr 2010 23:59
Messages: 721
Localisation: Kendra-Kâr
Précédemment: Filant à vive allure

Dans les rues du port s’était effervescence comme toujours, marchands, charrettes, livraisons et badeaux s'entassaient aux abords des navires et des échoppes. Aussi se frayer un passage jusqu'au dock ne fut pas chose aisée. Être sur une monture, aida un peu Oryash tout de même. En effet son cheval était massif et sa couleur d'un noir profond inquiétait un peu. Alors machinalement les gens s'écartaient afin de la laisser poursuivre son chemin. Certains marchands tentèrent de lui vendre bijoux de pacotille ou autres remèdes miracles, mais la belle les éconduit d'un mot ou bien d'un regard. Elle traversa le port sans le moindre mal et parvint alors à l'entrée des docks.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 8 Jan 2013 00:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 27 Nov 2012 18:55
Messages: 30
Prologue

Le son d'un cor résonnait à travers le port de la grande cité blanche, calmant le brouhaha ambiant et habituel de l'endroit. Sur un des quais débarquait une troupe d'hommes aux bannières d'un aigle plongeant, aux regards ténébreux, incitant les passants à observer et à s'écarter. Les murmures s'élevaient et les langues se déliaient lorsque flottant au vent, ils reconnaissaient tous l'emblème.

« Ecartez-vous ! »

Une dizaine d'hommes en arme de la milice Kendrane arrivaient rapidement au bout du quai, hallebardes en avant, pour intercepter ceux connus comme « les bouchers de Nosvéris ». Un surnom inconnu de ces hommes rudes qui venaient chercher d'autres emplois sur ce continent, après des jours de mer.

Lecke se trouvait à droite de son chef, la main sur la garde de son sabre à la vue des gens d'armes courant vers eux. Les regards méprisant des habitants ne l'atteignaient plus après autant d'années d ' afflictions et de carnages. Il se tenait prêt à donner toute sa rage et son énergie dans un combat, qui signerait certainement sa mort.

( Et j'emmènerai plusieurs de ces bâtards en enfer ! )

La garde formait un arc de cercle en obstruant totalement l'entrée, prête à combattre. Le maître des mercenaires avança d'un pas en prenant la parole, d'une voix claire et sans tensions.

« Quelle est donc cette farce ? »

Il fit signe à ses compagnons, tout en sortant son arme, de l'imiter dans sa démarche et de se tenir prêt à toute éventualité. Lorsque plusieurs tintements d'épées se firent entendre, un des miliciens prit la parole d'une voix forte, en surplombant l'étonnement général de la population.

«  Les aiglons du ciel sont reconnus coupables de plusieurs meurtres et atrocités chez nos confrères d'Henehar. Vous êtes considérés comme ennemis des nations libres et condamnés à mort. »

L'incompréhension gagnait les compagnons qui s'échangèrent des regards interrogateurs, tandis que leur chef répliquait d'un ton acerbe.

«  Et naturellement, en tant que meurtriers, nous venons nous jeter dans la gueule du loup comme de misérables insectes et abrutis que nous sommes ?  »

(( en cours. ))

_________________
Lecke de phoélis / Humain / Guerrier


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 1 Fév 2013 00:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 10 Jan 2013 15:57
Messages: 14
Localisation: Kendra Kâr
Le port, comme à son habitude, débordais d'activité. Chaque quai était occupé par un navire marchand ou voyageur, les premiers se reconnaissaient à l'incessant va et vient des marins et employés du port chargeant ou déchargeant les cales des navires. En ce milieu de journée c'était une scène quotidienne, mais Tran ne pouvait s'empêcher de prendre un instant pour observer le véritable coeur de la ville : cité portuaire marchande depuis son origine, le port de Kendra Kâr était ce qui faisait vivre cette ville.

Une foule agitée comme une fourmilière se pressait autour des navires, entrepôts et comptoirs marchands qui composaient le port. Le bruit qui y régnait n'avait rien à envier à celui produit par la cohue du marché, des ordres tonitruant donnés par un charpentier supervisant les réparations d'un navire à ceux d'un contremaitre et de ses hommes transportant de leur bras, d'une charrette à bras ou hâlés par les solides grues de bois, complexes et fonctionnels assemblages de poulies et de cordages, les nombreuses marchandises qui transitaient ici.

Hormis les marins et dockers, on pouvait également voir de nombreux voyageurs venu du monde entier. De toutes les races, de tous les apparats et de toutes les cultures, on voyait ici tant de gens curieux que cela en paraissait presque banal.

Tran n'attirait jamais l'attention ici, même s'il était vêtu de son manteau de la tour, mais aujourd'hui, avec sa simple chemise et pantalon de lin, on pouvait le prendre pour n'importe qui. Il avait toutefois glissé le petit pendentif argenté sous sa chemise, certes ce n'était pas les docks ici et on voyait de nombreux miliciens en patrouille, mais un objet comme celui-là pouvait appâter un voleur à la main leste.

Tran arriva au comptoir du marchand qu'il souhaitait rencontrer, il y vit un employé du marchand occupé à évaluer des sacs de denrées. Il négociait avec un homme, probablement le capitaine ou son second d'un navire marchand, la valeur de grosses caisses d'outils que l'on déplaçait dans l'entrepôt appartenant au marchand.

Le bâtiment, comme tous les autres des alentours, était fait de poutre et de traverses en bois comblées de torchis.

Assis à côté d'un gros livre de comptes, le marchand examinait avec soin un rouleau d'un tissu fin et fluide : de la soie. Dans la trentaine d'années, il était jeune pour un marchand si prospère, ses vêtements de tissu fin et décorés le désignaient comme un marchand riche, mais ne lui donnaient pas l'air extravagant ou trop opulent.

Lorsque Tran entra il leva les yeux, ajouta une ligne dans son registre et ré-enroula soigneusement le rouleau de soie qu'il reposa dans une caisse calfeutrée puis alla accueillir son visiteur avec un sourire non feint.

"Maitre Tran, heureux de vous voir. Je n'ai adressé aucune requête à la tour aujourd'hui, mais vous tombez bien, j'ai quelques curiosités à faire examiner.

-Bonjour sieur Sten, je suis désolé pour votre demande, mais la tour est.. disons, en désordre. Nous ne pourrons pas accepter de nouveau travaux pendant quelques temps.

-Oh ? Vous me voyez désolé de l'apprendre, rien de grave j'espère. Mais pourquoi être venu alors ?

-De mauvaises nouvelles, je le crains.

Tran lui tendis le faux parchemin de sort.

-Vous souvenez-vous de ceci ?

Le marchand prit le parchemin et le déplia

-Hmm, oui. Je vous l'ai remis il y a huit jours pour paiement des travaux que vous avez vous-même effectué sur certaines de mes marchandises. Pourquoi ?

-Je suis désolé d'avoir à vous l'apprendre, mais ce parchemin est un faux..

Le regard du marchand s'assombrit tandis qu'il fixait l'objet en question. Tran savait ce à quoi il réfléchissait. En marchand chevronné, l'homme devait être en train d'évaluer, de manière chiffrée, ce que cela risquait de lui coûter. Il devait aussi probablement chercher dans sa mémoire qui lui avait remis le parchemin.

Il jeta le parchemin dans un sac à débarras, visiblement il ne remettait pas en doute la parole de Tran, une bonne chose, car un homme moins scrupuleux aurait commencé par là pour tenter d'éviter de perdre de l'argent.

Lorsqu'il s'adressa au mage sa voix était calme et ferme.

-Je vous présente mes excuses. Si j'avais su qu'il s'agissait d'un faux je ne vous l'aurais jamais remis.

-Oui je le sais. Il n'y a aucun problème rassurez vous. C'est moi qui ai examiné ce parchemin et je peux vous assurer qu'il n'y avait aucune chance que vous puissiez le distinguer d'un original lorsque vous l'avez reçu. De fait, la tour n'exigera rien de plus que le paiement qu'aurait du couvrir le parchemin.

-Je vois.. et je vous en remercie, néanmoins je tiens à faire un geste et ce pour une bonne raison : jusqu'à présent je n'ai jamais été prit en fraude, pas une seule fois depuis que j'ai commencé ma carrière de marchand. Je dispose de la confiance totale de tous mes clients, aucun n'a jamais été lésé et c'est sur la base de cette réputation immaculée que repose mon succès.

-Nul n'est au courant sieur Sten, je suis revenu vers vous dès que j'ai découvert que le parchemin était un faux. Votre réputation ne risque rien.

-Alors je vous en suis reconnaissant, j'adresserais au plus tôt à la tour le paiement original, quant à vous maitre Tran, je tiens à faire quelque chose pour vous. Jetez un oeil à ceci

Le marchand va chercher sur l'une des étagères de la pièce une petite caisse de bois et la dépose sur la table sur laquelle se trouve son registre. Il fait signe à Tran d'approcher.

-Ces objets ont tous des propriété magiques, vous êtes bien placé pour le savoir puisque vous en avez identifié une partie, malheureusement ce sont tous des invendus. Ils ont de la valeur, mais les acheteurs sont frileux et ces objets sont restés plus d'une fois sur nos étals du marché sans faire d'intéressés. Alors, voici ce que je vous propose : prenez en un, n'importe lequel.

La caisse n'était pas plus large qu'une quarantaine de centimètre et contenait effectivement plusieurs objets curieux : une bobine de fil d'un noir profond, une fiole vide ornée de fine gravures, une plume dont Tran ne pouvait savoir de quel oiseau elle provenait, une paire de brassards, un monocle et quelques autres petites choses du même acabits.

-Sten je ne sais pas quoi vous répondre, vous ne me devez rien vous le savez.

-Si je vous dois quelque chose et pas seulement pour ne rien avoir dit à la tour pour le parchemin, mais pour ne m'avoir jamais déçu à chaque fois que j'ai eu recourt à vous. Alors, je vous en prie, choisissez.

Tran hésitait, c'était une offre tentante en plus d'être faite par un homme qu'il respectait, mais bien qu'étant de petites curiosités aucun des objets en question ne lui serait vraiment utile. Il fut tenté de prendre la fiole, il ignorait quelles propriétés elle avait, mais les gravures à l'écriture fine et stylisées lui plaisaient. Mais pour la prendre il dut pousser la paire de brassards et ce faisant il y découvrit un motif complexe formé d'un fil argenté.

Le fil d'argent formait d'élégantes circonvolutions et spirales plus resserrées aux extrémités des brassards qu'au centre.

-A quoi servent donc ces brassards ?

-Les brassards, effectivement vous ne les avez jamais vus. Les motifs dont ils sont ornés sont censés les protéger de toute dégradation. Autrement dit c'est un habit qui ne peut s'user."

Tran observait avec attention les motifs cousus sur le cuir souple des brassards. Oui, c'était exactement ce qu'il lui fallait. Le mage passa les brassards et ses poignets et ressentit immédiatement la magie qu'ils contenaient se glisser dans la sienne et s'y mélanger.
Désireux d'en voir les capacités il laissa couler un très léger ruisseau de magie le long d'une de ses mains, juste assez pour y faire naitre une petite flamme qu'il promena le long des brassards. Comme il s'y attendait ni le cuir, ni les sangles, ni les fils ne prirent feu, pas la moindre noircissure n'apparut.
Le marchand ne l'avait pas quitté des yeux et observait la scène avec attention. Tran s'adressa à lui avec reconnaissance:

"C'est quelque chose de plus précieux que vous ne l'avez estimé.

-Peut-être, peut-être pas.. ce genre d'objet n'a de valeur que pour celui qui sait s'en servir. Prenez-les, comme je vous l'ai dit vous avez le choix de n'importe quel objets de la boite et ces brassards vous seront surement plus utiles qu'à un quelconque collectionneur.

-Merci infiniment. Si vous avez un jour besoin de moi, ou si vous recevez à nouveau un parchemin douteux, je serais heureux de vous aider.

-Je n'y manquerait pas.

Les deux hommes se serrèrent la main.
En quittant le comptoir, Tran se demanda si le marchand allait tenter de retrouver qui lui avait échangé le faux parchemin. Oui probablement.
Il souhaita intérieurement bonne chance au marchand et reprit sa route vers les baraquements de la milice.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Avr 2013 02:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 5 Déc 2010 22:54
Messages: 1165
Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Suite du trajet Henehar > KK

La rampe s'abaissa avec fracas, ouvrant la porte du retour pour Aztai. Inspirant à fond, il engagea la marche avec le Capitaine et le milicien survivant à ses talons. Sur le port de Kendra Kâr, la foule s'amassait: marins, marchands, soldats et touristes... sous le soleil timide de Nirtim, tout allait bon train jusqu'à ce que...

-Capitaine? Fit une voix autoritaire.

Le trio se retourna pour faire face à un milicien visiblement gradé de Kendra Kâr. Accompagné de deux gardes, son ton laissait rien prévoir de bon. Le capitaine s'avança, main posée sur son sabre:

-Vous êtes? Fit-il nonchalamment.

-Votre comité d'accueil, je suis le sergent en charge du sort des six dangereux criminels dont vous aviez la responsabilité, capturés par nos hommes à Nosvéris.

-En coopération avec la milice d'Henehar me semble-t-il, rappela le marin.

(Nous devrions en profiter pour filer)
(Inutile, ils m'arrêteraient)

Le kendran posa alors ses yeux sur le fauve qui le dominait alors d'une bonne tête:

-Un passager clandestin? Demanda-t-il sèchement.

-Un simple touriste, rétorqua le fauve.

-Où sont les prisonniers? Ordonna le milicien en reportant son attention au capitaine.

(Ce type à l'air d'être un véritable crétin) commenta le félin en observant l'homme.

-Hé bien, sachez que sans le "touriste", les six prisonniers auraient pris le contrôle du navire. Oui, nous avons subis une mutinerie, essuyant la perte de deux miliciens d'Henehar.

-Comment six prisonniers enchaînés dans une cale ont pu se libérer... les gardes d'Henehar ne sont-ils pas assez compétents? Critiqua le sergent avec un plaisir caché.

-Il relevait peut-être de votre devoir de nous informer de la dangerosité de ces hommes... leur sorts n'est plus entre nos mains depuis qu'Aztai à posé les siennes sur eux.

(Merde)

Un silence gênant en suivit la réplique du soldat d'Henehar. Le gradé kendran posa à nouveau son regard sur le fauve:

-Vous êtes responsables de leur mort?


-C'est exact, n'étaient-ils pas prévus à cet effet? Considérez mon acte comme un cadeau, je vous ôte la lourde tâche de les achever...

-Mais leur jugement n'a pas été prononcé!

Le félin pouffa de rire, se moquant ouvertement du gradé.

-Ces hommes ne méritaient ni jugement, ni pitié, reprit le fauve très sérieusement. Mon acte relève de la justice, la mienne.

-Quelle est alors votre position pour ainsi exécuter mes prisonniers? Comment dois-je en répondre à mes supérieurs?

-Faites descendre Meno de son trône que je réponde de mes actes! S'énerva le woran neige.

-Comme vous voulez, en attendant cela vous répondrez de vos actes à la milice de Kendra Kâr. Veuillez me suivre.

Les deux gardes s'avancèrent d'un air menaçant, le Capitaine fit irruption:

-Je pense qu'il est inutile de s'énerver alors nous pourrions...

-Fermez-la, Capitaine! Coupa sèchement le sergent. Ce woran est responsable de la mort de mes prisonniers et de l'échec de ma mission, je me dois de l'emmener ne serait-ce que pour couvrir ma position...

-Pauvre couard... glissa le capitaine dans un grognement.

(Il est temps de faire quelque chose ou tu vas prendre un mois aux cachots)
(Pour avoir tué des fidèles d'Oaxaca? Ils devraient me payer plutôt!)

-Suivez-moi! Fit sèchement le sergent kendran.

-Ce ne sera pas nécessaire! Intervint alors une voix lointaine.

Tous se tournèrent dans la même direction, pour voir approcher un bataillon de soldats. A sa tête trois hommes, visiblement de haute stature, Aztai se sentit soulagé de voir approcher...

(La Lance Ardente!)

Lorsqu'enfin les nouveau venus s'arrêtèrent d'un même pas, la petite escorte du sergent kendran fit pâle figure. Dans un reflet orange, les armures des soldats de Meno reluisaient, véritables fer de la Lance Ardente.

-Diacre Holonust, du temple de Meno de Kendra kâr, se présenta alors un grand homme vêtu d'une toge rouge feu.

Il s'adressa au sergent après un regard complice envers le fauve, qui se sentit emplit de soulagement:

-Je vous remercie de l'accueil que vous avez réservé à notre allié et ami Aztai, combattant de Meno.

Le kendran voulut prendre la parole et s'expliquer mais le diacre ne lui en laissant pas le temps. Il sortit une bourse bien pleine de sous sa toge et s'approcha du capitaine:

-Que Meno vous bénisse d'avoir amené sain et sauf notre invité.

Le capitaine entra dans le jeu du fidèle et accepta avec remerciements son butin inattendu. C'était une bénédiction de se faire sauver par un diacre lui-même, de se faire ainsi traiter dès son arrivée. Intérieurement, Aztai riait de voir le pauvre sergent mit sur la touche, impuissant.

-Bien, reprit Holonust, je prend en charge la suite des évènements et je vous prierai de...

-Assez! Coupa le sergent. Ce woran est responsable de la mort de six prisonniers destinés au tribunal kendran!

-Qui étaient-ils? Demanda simplement le diacre.

-Des fidèles d'Oaxaca, intervint le félin, des ennemis personnels, et des ennemis de la Lance Ardente naturellement.

-Naturellement, ponctua le diacre. Bien, Sergent, vous avez votre réponse. Vos prisonniers, comme vous dites, ne sont plus une menace. Et si vous tenez prendre en justice un tel acte, rendez-vous au temple de Meno et argumentez donc contre le Capitaine de la lance Ardente ainsi que l'archiprêtre du temple, vos objections seront retenues j'en suis certain...

Une telle réplique manqua de faire pouffer le félin qui ne pu qu'afficher un sourire amusé. Le Sergent ne su quoi répondre, devenant rien d'autre qu'un simple spectateur.

-Aucune objection donc. Bien, Aztai, honoré de vous rencontrer enfin. Vos exploits en Nosvéris transcendent les mers, nous guettons votre arrivée depuis plusieurs jours, emprunt à vous accueillir comme il se doit. Allons, rendons-nous au temple afin de prier pour votre retour sauf sur vos terres...

-J'accepte votre accueil avec gratitude, diacre Holonust.

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 21:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Message PNJ pour Elenwë


En l'espace de quelques minutes de marche, vous vous retrouvèrent devant le port de la ville. Il grouillait d'activité : marchands en tout genre, marins qui cherchaient du réconfort, gamins errants à la recherche de quoi se nourrir. James par précaution ralentit le pas, de manière à ce que tu puisses lui coller aux basques.

- "Reste près de moi, ne dis rien et tout se passera bien."

Tranquillement, il porta son sac par dessus son épaule, prit ta valise dans sa main libre et continua d'avancer en direction des quais. Rapidement, un quai où se trouvait au bout deux épéistes apparut devant toi. James s'approcha et posa ta valise sur le bois du ponton et posa sa main gauche sur son coeur. Les gardes firent un signe de la tête et descendirent dans la barque qui était accroché au ponton. James se tourna alors vers toi pointant un galion du doigt.

- "Tu vois ce magnifique navire un peu plus loin ancré dans le port ? C'est avec lui que nous allions rallier Caix Imoros. Une arrivée par la mer sera plus intéressante car on pourra se faire passer pour des pirates à la recherche d'une ville chaotique pour les abriter pour la nuit parce qu'ils auraient volé ce magnifique galion à leur propriétaire légitime."

Il s'approcha de la barque, récupéra ta valise et la déposa à l'intérieur. Il mit ensuite pied dessus et te tendit la main.

- "N'aie pas peur de l'eau, je suis là."

Il ne savait pas trop si tu avais déjà eu l'occasion de voir la mer ainsi alors il préféra aller au devant du mal en te montrant qu'il serait là en cas de problème ou de peur quelconque.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 18 Juil 2013 00:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 1 Fév 2013 17:36
Messages: 3004
Localisation: en voyage pour Caix Imoros
En route pour l'aventure !

Elenwë haussa les yeux au ciel quant au mystère que devait entourer le futur transport. À croire qu'elle était trop jeune pour être apte à savoir ou alors c'est qu'il craignait sa réaction. Elle devint suspicieuse au fur et à mesure qu'elle avait de plus en plus d'indice de la mer. Tout d'abord, l'odeur désagréable de la mer, ces senteurs de varech en décomposition du port. Ensuite, les bruits des mouettes qui cherchaient de quoi se nourrir. Puis enfin tous ces badauds qui pullulaient dans tous les sens et recoins autour du petit couple.
James semblait craindre quelque chose, il était sur ses gardes à croire que les treize pouvaient vivre dans ce port. Il lui prit d'office sa petite valise, ce n'était pas pour lui déplaire. Avoir quelqu'un qui porte sa valise, elle en appréciait rapidement les vertus.
La jeune fille n'était pas vraiment au faîte du danger que pouvait représenter un port, ou plutôt davantage ses habitants. Elle ne se rendait pas du tout compte du climat particulier qui y régnait. Elle aurait bien aimé pouvoir prendre son temps pour observer et en apprendre plus, mais James semblait très pressé d'en finir. Elle ne s'éloigna pas une once de lui. Elle passa simplement ses bras dans le dos en regardant autour d'elle tous ces étranges personnages qui s'affairaient.

(Comment cela ne dit rien ? Et pourquoi cela ? Je n'ai pas de dents en or ! Ils ne vont pas m'enlever simplement par ce que j'ouvre la bouche quand même ? s'il est si nerveux en pleine capitale humaine, qu'est-ce que cela va être dans la ville des shaakts ! Espérons seulement que l'on n'ait pas besoin de rester trop longtemps en ville et que l'on trouve une galerie, un ancien temple, n'importe quoi ! Je préférais largement explorer de vieilles ruines plutôt que de m'attarder au beau milieu de peuplade d'elfes noirs.

J'en supporte déjà un, alors plusieurs ... )


La jeune noble avait encore des réminiscences de son éducation raciste de son père. Cela partait sans s'en apercevoir, mais elle savait tout de même le taire quand il fallait. Ils s'approchèrent du quai que personne ne semblait vouloir emprunter. Il y avait bien des gardes au fond qui semblaient garder le bout du quai, mais pas de bateau ni d'aynore.
Elenwë regarda alors les gardes en penchant la tête légèrement sur le côté. Elle les observa avec de petits yeux perplexes, avant de très rapidement reprendre un air hautain. elle n'avait toujours pas changé sur l'idée que ce genre de travail était un des plus ingrats avec celui de palefrenier. Elle nota dans un coin de sa tête cependant la sorte de code gestuel qu'avait eu James à leur égard. Cela pouvait bien être utile un jour prochain, qui sait ? Elle pencha la tête vers la barque en commençant à se demander si elle n'était pas en mauvais état.
La jeune noble observa avec le plus grand soin la barque dans les moindres détails. Puis ne s'approcha pas une seule seconde de cette coquille de noix lorsque les gardes y montèrent. Elle ne semblait pas couler à la monter de deux gardes en armes et armures, c'était sans doute un bon point.

Elenwë suivit le doigt de James qui pointait un massif navire encore ancré loin au milieu du port. Le bateau était certes massif, avait plusieurs étages et bien armée, mais il était désespérément humain de conception. À croire qu'elle n'était jamais contente, ce navire semblait taillé pour le transport de marchandises et capable de se défendre. Elle ne savait pas trop si ce genre de bateau attirait l'attention des pirates ou au contraire les faisait fuir.
La jeune magicienne restait totalement perplexe sur le plan étrange qu'il semblait avoir concocté. Elle ne manquerait pas de donner son avis dessus, mais avant elle se devait de s'assurer qu'elle ne coulerait pas. Elle regarda sa valise prendre place dans la barque, la pauvre, elle ne pouvait pas exprimer sa terreur. Puis elle prit la parole, pas du tout rassurée en parlant tout bas, comme si les gardes pouvaient être des ennemis potentiels.

" Je n'ai pas peur de prendre un bain, mais là c'est totalement différent. La baignoire est plutôt énormissime ! Et je n'ai pas pied du tout ... Et en plus je ne sais pas nager ! Je préfère encore prendre les bateaux volants des elfes !

...

Non franchement ... Un simple traité de paix et on pourrait y aller en volant, cela serait tout de même plus simple. Je ne demande pas grand-chose tout de même. Tu es certain que ce bout de bois pourra flotter jusqu'au gros bout de bois ?
Tu sais que ce n'est que du bois attaché ensemble avec des draps ! Tu te rends compte quand même de la sottise ? Je veux dire que c'est incompréhensible que cela reste au-dessus de l'eau un grand machin comme cela. Le dieu de la mer doit s'amuser à soutenir magiquement chaque coque de noix qui parcourt son domaine ... "


Elenwë s'agrippa fortement aux mains de James presque à lui enfoncer les ongles dans la chaire. Elle garda le plus gros de son poids sur le quai ignorant les mines certainement rieuses des gens autour d'elle. Du bout du pied elle tata le terrain en poussant légèrement la barque. Avec son faible poids, elle ne bougea pas vraiment, ce qui la rassura d'une certaine manière. Elle se jeta contre James en tremblant essayant d'être le plus au milieu de la barque possible. Elle ne pourrait pas se venger de la mer en lui lançant des boules de feu, quelle bêtise !

"Ne dis à personne ce moment, quand je serai devenue une légende ... cela ferait tout de même tâche. Je ne connais pas de prière pour naviguer en mer ... "

Quoi qu'il en soit, La jeune rouquine ne ferait pas un quelconque effort pour pagayer si cela se trouvait être nécessaire. Il y avait trois hommes forts dans la barque, ils allaient bien trouver de quoi faire afin d'éviter cette peine à une gamine. Par moments, il était tout de même assez utile de changer de rôle entre adulte et enfant.
Au moindre mouvement de la barque, elle se réfugierait dans une position fœtale au centre de la barque. Elle regarda droit vers le navire comme si c'était la fin du cauchemar, qu'elle en avait enfin terminé alors que tout commençait.

"Et puis c'est quoi cette histoire de se faire passer pour des pirates ? Ai-je vraiment la tête d'une dangereuse pirate assoiffée de sang ? Je ne suis guère dupe, tu sais. Et puis si on a pris de force un navire pareil ? Où sont les traces de combat ? Les prisonniers ? Nos blessés ? Et puis on risque d'avoir des problèmes !
Il faut aussi que tout l'équipage joue le jeu ! Et puis je devrais boire du rhum ! "


Un plan sans accro

_________________
Image


Dernière édition par Elenwë le Mar 13 Aoû 2013 16:24, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 20 Juil 2013 18:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 14 Juil 2013 21:49
Messages: 498
Localisation: Kendra Kâr


____________________________________________________


Une multitude de bateaux étaient amarrés. Les marchands s’activaient en tous sens pour charger et décharger les marchandises, tandis que les voyageurs attendaient sur le quai leur grand départ. Eileen observait autour d’elle dans l’espoir d’apercevoir tout élément qui l’aiderait à retrouver le garçon. Elle s’approcha du bord du quai où de solides cordes noués à de petits poteaux retenaient les bateaux. L’eau était paisible, d’un bleu profond teinté des rayonnements dorés du soleil sur les vaguelettes. La vue était si prenante qu’Eileen s’y perdit un instant, toujours happée par ses questionnements sans fin.

Elle fut ramenée à la réalité par les cris joyeux d’un groupe d’enfants qui jouaient à quelques pas de là. Le bord du quai était plus bas, presqu’à hauteur de l’eau et aucun bateau n’y était attaché. Les enfants qui échappaient à la surveillance de leurs parents et les orphelins vagabonds aimaient venir y jouer. Ils trempaient leurs pieds dans l’eau, s’arrosaient, et se baignaient parfois malgré les risques de noyade et d’impact fortuit avec les bateaux qui allaient et venaient.

Eileen inspecta le petit groupe à quelques mètres de distance. Les enfants avaient retiré leurs souliers et les avaient rassemblés dans un coin. Quelques garçons et fillettes se couraient après, d’autres étaient assis sur le rebord, pieds dans l’eau, et jouaient avec des bouts de ficelle. L’un d’entre eux avait des cheveux en bataille d’un noir de jais, exactement comme le garçon qu’Eileen recherchait. Elle se précipita à sa rencontre, et lui tapota l’épaule. Mais lorsqu’il se retourna, c’était de grands yeux bleus incrédules qui dévisagèrent le visage de la jeune femme, et non des billes d’émeraude.

« Excuse-moi, j’ai cru que … Je t’ai pris pour quelqu’un d’autre, je suis désolée. »

Le miston, qui ne semblait pas particulièrement déconcerté, vaqua vite à nouveau à ses occupations.
Contrariée, Eileen s’adressa à l’ensemble des enfants.

« Est-ce que vous connaissez un garçon … il a à peu près votre âge … il a les cheveux noirs et des yeux verts très brillants … il porte des vêtements marrons … il aime probablement se rouler dans la terre. Peut-être que vous avez déjà joué avec lui ? »

Ils avaient arrêté de courir et relevé le nez de leurs ficelles pour s’échanger des regards surpris. Tous hochèrent la tête ; Eileen se doutait que sa description était trop peu pertinente. Une fillette prit la parole, elle avait une voix fluette empreinte de candeur.

« Tu as perdu ton copain ? »
« En quelques sortes. »
« Peut-être qu’il s’est caché, tu sais, pour jouer. »
« Tu as probablement raison. Mais il faut vraiment que je le retrouve. »
« Moi j’adore me cacher. Ma maman n’aime pas que je le fasse, elle sait que je suis la plus forte pour trouver des cachettes. »
« J’en suis persuadée … »

Eileen n’avait pas vraiment envie de discuter avec la fillette, aussi enthousiaste eût-elle été de parler de ses talents à cache-cache. Le vent marin balayait les cheveux de la semi-elfe qui jetait des coups d’œil de part et d’autre du quai en se dégageant le visage. Forcée d’admettre que le garçon n’était pas là, elle contempla l’horizon lointain. Il lui rappelait sa ville natale à des milliers de kilomètres de là. Les enfants qui jouaient sur le quai rappelaient à la jeune femme sa propre enfance, et notamment ses camarades, à l’académie. Leur insouciance enfantine était un masque attendrissant qui dissimulait la pire des méchancetés. Car il n’existe pas pire cruauté que celle qui règne dans un jardin d’enfants ; du moins c’était ce que pensait Eileen.

~•~



« Qu’est-ce que tu es petite, et laide ! »

« C’est pas seulement une fille de putain, c’est la fille d’un humain ! »

« N’approchez pas la pouilleuse, c’est peut-être contagieux ! »

« Retourne donc jouer avec tes amis les écureuils ! »


~•~


Assise sur le rebord du quai, Eileen avait ôté ses bottes et remonté son pantalon pour tremper ses pieds dans l’eau. Elle resta un long moment assise, repensant à ces douloureux souvenirs du passé bercée par les rires des enfants qui jouaient toujours, tandis que le soleil se noyait peu à peu dans les vagues. Le soir tombé, Eileen quitta le port. Elle passerait la nuit dans une auberge dans l’espoir que le jour suivant lui apporte quelques réponses.


____________________________________________________



_________________
 
 


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 6 Nov 2013 12:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 24 Oct 2013 11:30
Messages: 32
Localisation: Kendra Kãr
<<< Message précédent <<<

Valkazaar pose un pied sur le ponton après son périple lui permettant de descendre d'Akinos via la rivière.

L'effervescence ici est nettement marqué par la taille de la ville.
Comme chaque endroit qu'il visite, Valkazaar observe attentivement la ville depuis le port, il est en quête d'éléments familiers qui pourraient susciter un événement dans sa mémoire.
Cette ville ne lui semble pas inconnue, la blancheur des pierres qu'il peut voir ressemble grossièrement à celle du souvenir qui lui est revenu quelques jours plus tôt, bien qu'elle ne soit pas si finement veinée et taillée. Il déduit donc que leur origine n'est pas du même endroit mais pourrait s'en rapprocher.

Depuis le quai, il peut voir les docks non loin de là, la population y semble peu recommandable, il y voit la porte de la ville où les gardes surveillent et fouillent les convois, appuyés par des archers dans les tours si il devait survenir un problème important.

De gauche et de droite, partout ça commerce et négocie avec les différents vendeurs qui arrivent avec les marchandises de toute part. De temps à autre on entend que le ton monte pour certaines ventes, les compromis semblent parfois difficiles à échafauder.

Après avoir salué l'équipage qui lui a permis de se retrouver en ville, Valkazaar se dirige vers la ville et s'approche de la grande porte.

>>> Message suivant >>>

_________________
Je suis Valkazaar - semi-elfe - Guérisseur lvl1.
Pour moi, un RP inclue l'intéraction avec d'autres PJ, si vous me croisez quelque part de près ou de loin, n'hésitez pas à mettre votre grain de sel dans l'histoire, c'est plus sympa de trouver des éléments nous obligeant à s'adapter ! Merci d'avance


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 16 Jan 2014 05:20 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2012 05:43
Messages: 16
Localisation: Kendra Kâr
En posant le pied sur le quai, je pris une grande inspiration. L'air était humide et particulièrement chaud, mais ça faisait changement de l'odeur de transpiration que je supportais depuis près de deux semaines. Je m'avançai vers un homme barbu qui se trouvait quelques mètres devant moi. Il était occupé à discuter avec un des gardes du port. Discrètement, je cherchai sa bourse du regard. Je la repérai assez rapidement, coincée dans sa ceinture, du côté droit. Je tendis les doigts et je réussis sans grande difficulté à défaire le cordon de cuir qui la maintenait fermée. Glissant deux doigts à l'intérieur, je me saisis d'une pièce. Alors que je m'apprêtais à la sortir, elle me glissa des doigts, ce qui produit un tintement aisément définissable. À peine ai-je eu le temps de lever les yeux vers le marin que je vis son point s'écraser contre ma mâchoire. Je reculai de quelques pas, sonné par la brutalité du coup. Le marin éclata de rire et s'adressa à son compagnon.

-Les voleurs à la tire ont de moins en moins de talent, c'est incroyable! Même plus besoin de prêter attention à notre bourse. S'ils continuent comme ça, ils nous demanderons bientôt la permission de nous détrousser.


(Je rêve ou quoi? Il se moque de moi?!)

Je serrai les poings et les mâchoires, contractant tous les muscles de mon corps. Je me ramassai sur moi-même et, dépliant les genoux, me donnai un élan afin de m'élancer vers lui. Poussant un cri retentissant, je heurtai l'homme de plein fouet. Le choc lui coupa le souffle. J'entourai ses bras à l'aide des miens pour l'immobiliser. Nous tombâmes du quai, plongeant dans les eaux tièdes de la mer. J'avais prévu la chute, ce qui me permit de remplir mes poumons d'air avant de me retrouver sous l'eau. Malheureusement pour lui, le marin n'en avait pas eu le temps. Il commençait déjà à suffoquer. Je me trouvais au-dessus de lui, l'empêchant de remonter à la surface. Je savourais déjà ma victoire facile face à cet homme qui avait eu la prétention de me manquer de respect lorsque je me sentis soulevé. Avant que j'aie pu réaliser ce qui m'arrivait, j'atterris lourdement sur le quai. Je me retournai et me retrouvai face à face avec Lindraël, qui dardait sur moi son regard menaçant.

-À quoi as-tu pensé? Nous ne devions pas attirer l'attention sur nous, imbécile! Nous ne sommes déjà pas très appréciés des hommes du Sud, tu n'aides en rien notre cause.

Piteux, je baissai les yeux devant mon mentor.

-Mais il s'est moqué de moi...


-J'aurais fait pareil! Je croirais presque que tous les conseils que je t'ai prodigués n'ont servi à rien.

J'entendis alors un bruit mouillé derrière moi. Je fis volte-face et je vis le marin que j'avais failli noyer s'extirper de l'eau avec difficulté.

-Mais vous êtes un vrai sauvage!

Il s'approcha de Lindraël en prenant soin de rester à bonne distance de moi.

-Vous êtes son maître, c'est bien ça? Gardez un oeil sur ce démon. Il pourrait se faire bien des ennemis dans cette ville. J'espère que vous êtes conscients de la faveur que je vous fais en ne portant pas plainte.

J'observai le marin aller rejoindre le garde avec qui il discutait plus tôt. Je fus surpris par une douleur soudaine derrière mon crâne. Je bondis en avant, les sens aux aguets, guettant une possible menace. Mais ce n'était que Lindraël qui m'avait frappé, comme chaque fois qu'il était déçu de moi.

-Tiens-toi tranquille, crétin. Ce n'est pas à ta force que tu seras jugé, ici. Ces gens ne sont pas des Phalanges de Fenris, tâche de t'en souvenir.

-Comment puis-je prouver ma valeur, si ce n'est par ma force?

-Par tes actions. Lorsque tu aideras les gens, ils te respecteront. Si, au contraire, tu leur nuis, tu baisseras dans leur estime. Maintenant, suis-moi, nous devons trouver un endroit où dormir.

Mon mentor s'éloigna du quai et s'engagea dans une large avenue sans davantage d'égards pour moi. Ses longues enjambées d'adulte m'obligèrent à courir pour le rattrapper, ajoutant à l'humiliation que je venais de subir.

_________________
Ectalion, Voleur issu des Phalanges de Fenris


Dernière édition par Ectalion le Dim 4 Mai 2014 04:09, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 23 Mar 2014 00:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 25 Mar 2012 14:07
Messages: 240
Localisation: Quête 33
<<<


Le jour se levait sur Kendrâ Kar quand j’atteignais le port, projetant mon ombre sur le sol gris. Des portefaix s’activaient ci et là, chargeant, déchargeant les navires.
Pas question de chipoter sur la destination, ce que je voulais, c’était changer de continent. Etant certain qu’aucun navire ne rejoindrait directement un port Shaakt, je devais m’assurer de ne pas mettre le pied me conduisant à une ville du même continent. Et surtout, je devais partir le plus tôt possible.
Justement, un équipage semblait particulièrement actif sur un bâtiment d’une belle taille ornant à sa proue une sirène. J’interpellais alors un portefaix, lui demandant quand et où partait l’embarcation. Celui-ci, cracha sa chique et me regarda de travers de bas en haut avant de s’exprimer enfin :

" C’lui là ?! C’la Perle Rouge, d’vrait l’ver l’voiles dans l’journée. "

Je lui retins le bras quand il essaya de s’éclipser, je le lâchais quand il laissa tomber sa caisse sur le sol en reniflant. Je fis un mouvement de recul avant de me reprendre :

"Où ? "

"T’con comme une chaise toi ! L’Perle Rouge r’lie Kendrâ Kar et Tulorim ! N’porte quel c’nnard sait ça ! Maint’nant laisse moi b’sser ou m’poing va l’ver l’voiles vers t’gueule !"

Il renifla bruyamment et ramassa sa caisse d’où coulait maintenant un liquide rougeâtre odorant avant de poursuivre son activité.
Aucun autre navire ne me semblait aussi actif et Tulorim correspondait aux destinations voulues. D’un pas sûr, après un regard par-dessus mon épaule, je me dirigeais vers celui qui organisait le chargement.



_________________


Dernière édition par Arkalan le Jeu 16 Juin 2016 16:15, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 28 Aoû 2014 11:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Programme de la journée : voyage vers Tulorim. Mais avant tout, je me dois de récupérer un compagnon que je n’ai pas vu depuis bien longtemps. Mon fidèle étalon, Lune. Oh, hier je lui ai été infidèle, grimpant sur le dos d’un autre canasson. Mais nul autre que Lune ne pourra prendre cette place de destrier. Cadeau des Kel’Atamara du désert de l’Est d’Imiftil pour avoir vaincu une menace rebelle, et fait naître le futur successeur des titres du sultanat en plein désert, sans la moindre aide, il m’a toujours été fidèle. Je ne l’ai plus vu depuis mon départ sur cette île… Je ne l’ai plus monté depuis mon retour de la Mission des Amants au Palais de la Roseraie de Soie. Et il est temps que je me remette à chevaucher les plaines sur son dos. Même si pour le coup, aujourd’hui, les seules plaines traversées seront bleues et humides… Et à bord d’un navire.

Le temple en a pris le plus grand soin, pour mon plus grand plaisir. Et il m’emmène jusqu’aux quais, où je cherche non sans impatience l’Allégresse, navire des Amants. Véritable perle de rapidité sur les océans, même les plus déchaînés.

J’aperçois ledit navire au bout de la jetée. Vu son style, nul doute qu’il s’agisse de celui que je cherche. Juché sur mon destrier, je grimpe sur le navire.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 8 Fév 2015 15:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 5 Fév 2015 13:40
Messages: 12
Localisation: Kendra Kâr
[ Depuis les terres de la Sororité, au commencement de l'histoire ]


Le voyage, au contraire de ce qu'elle avait pensé au premier abord, s'était étiré plus que de raison. Oh, bien sûr, il y avait eu les embûches habituelles et contre lesquelles on avait mis la Sœur en garde : tempêtes, vent capricieux, suspicion de navire pirate et de galères d'Oaxaca —qui, par la grâce de plusieurs détours prudents, étaient restés à l'état de simples conjectures. Mais ce n'était pas tant les péripéties de la traversée qui avaient eu raison de l'impatience de Selen, que l'implacable solitude dans laquelle elle avait été cloîtrée. Et pour cause, l'équipage du Gendre Fuyant était, tel que le nom semblait l'annoncer, exclusivement composé d'hommes.

Ses Ainées l'avaient en effet prévenue qu'il était atypique pour une Sœur de quitter les domaines de Selhinae, et que le dessein qui lui avait été confié nécessitait qu'elle entrât en secret à Kendra Kâr. La guerrière s'interrogeait par ailleurs sur les raisons d'un tel mystère et des maintes précautions qui entouraient son départ, qui, loin de se rapprocher d'épopées chevaleresques, suscitait davantage l'impression qu'elle était devenue une sorte d'espionne. Elle ne connaissait de fait quasi rien de la terre dans laquelle elle allait accoster, si ce n'était le nom d'une fervente de Selhinae qui serait son contact sur place. Aucune de ses compagnes d'arme n'avait été assignée avec elle pour voguer vers l'aventure, et, plus que tout, c'était leur présence à elle qui sur ce pont lui avait manqué le plus cruellement.

Mais après presque un mois de traversée, la femme d'arme avait fait son deuil de ses amies, et trouvé dans l'aigreur et l'indifférence vis-à-vis des marins une forme nouvelle de résolution. Quand on tonna que la terre était en vue, si c'est de soulagement qu'elle porta son regard au loin, ce ne le fut pas plus de chagrin que de torpeur ; Selhinae trouverait en elle une allonge solide pour son bras armé.
Ainsi, c'est avec contentement que la guerrière emboîta le pas à deux marchands de l'équipage lorsque le temps fut à la descente du ponton vers le quai de Kendra Kâr, terriblement bondé en cette heure matinale, l'odeur de la mer, du poisson et des sorties d'égout rendant l'air difficile à respirer. Certes, ce n'était pas la fragrance d'une épopée, mais l'étendue de la ville, son port bondé, son architecture, ses petites maisons resserrées, sa foultitude de ruelles et l'ombre majestueuse du château royal, voilà qui en imposait pour une jeune migrante !
Mais s'arrachant à sa contemplation, elle aborda un rude gaillard à la cinquantaine et la barbe poivre et sel, ce dernier alors occupé à faire l'inventaire du contenu du Gendre Fuyant :

« Navrée de vous déranger, commença t-elle en évitant de le foudroyer du regard, mais je viens d'accoster à l'instant, et j'aurais bien besoin de quelques renseignements sur la ville. »
Ce à quoi l'homme la dévisagea de bas en haut, avant d'hausser brièvement les épaules et de faire mine de se reconcentrer sur son manuscrit :
— « Si vous voulez une visite de la ville, trouvez-vous un guide, j'ai à faire, répondit-il sans la ménager. Mais les marins n'ayant pas encore terminé de décharger l'embarcation, il reprit : — Qu'est-ce qui vous intéresse exactement, à Kendra Kâr ? »
— « Rien d'inhabituel, je cherche à loger, un temple où me reposer. Ainsi que le Mausolée des Valeureux, si vous pouvez m'en indiquer la direction. »

À ce nom, le vieil homme haussa les sourcils et la détailla avec soupçon : — « Pour sûr, le Mausolée, c'est inhabituel ça. Mais si le vieux machin vous intéresse, il faudra suivre le fleuve, c'est à quelques kilomètres seulement. Vous trouverez le Temple de Yuimen et l'Auberge de la Tortue Guerrière en vous contentant de suivre la Grand Rue par delà les portes de la ville ; pour le reste, vous trouverez bien toute seule ce qui vous intéresse, vous avez deux jambes et deux yeux. »

Et ce fut à peu près tout ce qu'elle pu tirer de son interlocuteur avant de ne devoir se montrer cinglante avec lui. Mais ses renseignements avaient été utiles, et elle se sentait à présent moins errante qu'elle ne l'avait été au premier instant. Si prendre une chambre à l'auberge s'avérait tentant, elle préféra sauvegarder ses finances et opter pour le Temple lorsque la faim et le sommeil se feraient sentir. Mais pour l'heure, un rendez-vous plus important l'attendait en dehors de la ville, et c'est d'une main assurée sur le pommeau de son arme qu'elle prit la route qui longeait le fleuve, resserrant autour d'elle sa longue veste pour se protéger du froid matinal. Son souffle vaporeux dans l'air frais et humide se mêla ainsi à celui des nombreux badauds qui, comme elle, empruntaient la route pour des raisons anonymes.
Bientôt au loin derrière elle, l'homme du quai termina quant à lui ses affaires, et oublia cette rencontre importune, bien que cette femme au visage balafré lui eut donné l'air étrange de contenir derrière la politesse plus que du mépris.

[Vers le Mausolée des Valeureux.]

_________________
Selen Myrmillo - Guerrière de la Sororité


Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 7 Mar 2015 22:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 11 Sep 2009 00:29
Messages: 179
Evasion.

Les méfaits nocturnes, trop peu remarqués, et les diurnes, trop dangereux pour répandre la haine et la peur dans cette grande cité de lois et de règles. La soldatesque était bien trop présente, partout, pour l’Ogre de Tulorim, qui avait pris l’habitude d’œuvrer pour les Dieux de l’Ombre dans un environnement plus propice au crime et à la cruauté. Ici, à part des quartiers mal famés où il n’était guère utile de semer le trouble, puisqu’il y était déjà, les opportunités étaient trop minces pour le Mal. Aussi, la plupart du temps, Gurth se contentait-il de purger ces manquements par son propre sang, molestant sa propre chair par des sévices corporels continus. Flagellant son dos, faisant perler son sang continuellement grâce à des cilices accrochés à ses bras et cuisses. La mortification de son être se poursuivait, souvent, de gloutonnerie exacerbée et écœurante. Il bouffait jusqu’à s’en faire vomir, sans aucune considération pour sa propre santé, éclatant au jour son sinistre surnom. Son esprit déjà torturé devenait de plus en plus fou et résigné aux Sombres divinités qu’avant. De la vie, il n’avait plus aucun goût, aucune notion. Les rires l’irritaient, les gens le faisaient écumer de rage. Il avait sans cesse à l’esprit des envies de massacres, de crimes, de meurtres sanglants. Il avait envie de guerre, de morts, de violence. Sans répit. De douleur. Sans pitié.

Et cette horrible cité blanche, bien trop blanche pour ses yeux trop sensibles aux iris opalescents, presque translucides, avait fini par le lasser. Il voulait la quitter. Il n’en pouvait plus. Il la détestait, il l’abhorrait plus que tout, elle et tout ce qu’elle représentait. Il voulait la voir détruite, mais… mais seul il n’y parviendrait pas. Alors était venu pour lui le temps de la quitter, de lui dire au revoir, et de voguer vers une destination bien plus à la hauteur de son être : Omyre. Là, la ténébreuse fille de Thimoros œuvrait à la destruction du monde. Il se mêlerait à elle, la rejoindrait dans son combat. Il verrait la cité blanche en proie aux flammes, à la mort et à la dévastation. Ça ne viendrait pas facilement, ça serait long à obtenir, ne fut-ce que de rejoindre les troupes noires de la semi-déesse. Mais il y arriverait.

Et le moyen le plus direct pour lui rejoindre Omyre était de le faire par les flots e la mer. Un blocus aérien coupait tout voyage en cynore vers la sombre capitale d’Oaxaca. La rejoindre à pieds prendrait sans doute trop de temps, et serait trop épuisant pour son corps difforme et si gros. Il ne pourrait marcher de si longues journées tout en étant efficace. La voie des mers était la préférable, de loin. Il avait donc arpenté, semaines durant, les docks de la capitale, afin de recruter un équipage de rebuts, aux dents noires et aux membres éclopés, aux mœurs mauvaises et déplacées, en quête de mal. Qui d’autre, de toute façon, aurait suivi un être si ténébreux que l’Ogre de Tulorim, sinon la vermine rejetée des caniveaux, puant la pauvreté et la crasse, le vice et le crime.

Accompagné de cette sombre armée, il en était venu à rejoindre les quais, où baignaient plusieurs navires aux voiles blanches, bannières flottant au vent, colorées et riches, coques vernies… Dernièrement, un des matelots improvisés qu’il avait embauché l’avait renseigné sur une offre faite pour un navire qui conviendrait mieux à l’Ogre qu’un parangon des mers étincelant. Aussi s’était-il rendu sur place avec les siens pour constater de lui-même l’offre marchande. Et il était là, au bout des quais. Oh, ainsi il ne payait pas de mine, avec ses planches ternies, ses voiles sombres, ses cordages gris et vieux… Mais il plut d’emblée à Gurth. Un navire qui respirait la désolation. Désolation, tel serait d’ailleurs son nom, quand il se le serait approprié.

Il s’approcha, laissant près du navire ses sbires, du capitaine de port. Il le dominait de presque deux tête, et sa tête chauve enveloppée dans son ample capuchon noir s’inclina vers l’homme alors qu’un souffle rauque sortait de sa bouche…

« Toi. Je vais acheter ce navire. Ce prix te suffit-il ? »


Il tendit vers l’homme, de son énorme poigne, une bourse bien remplie. L’intégralité, ou presque, de ses économies… Mais il n’en avait cure, en vérité. Cet argent ne devait servir qu’à servir les dieux sombres, et une telle acquisition n’allait que dans ce sens. Ça n’allait pas être son vaisseau, mais celui de Thimoros et Phaïtos. Un navire qui voguerait sur la mer comme un mort dans les Enfers, bravant toutes les tempêtes comme un guerrier farouche et meurtrier les batailles et les guerres. Il attendait la réponse de l’homme, poing fermé sur le sac de toile brune rapiécée qui contenait le paiement.

Le temps était passé, dans la blanche cité,
Et l'Ogre lassé, œuvrait pour la quitter.

_________________
Gurth Von Lasch - l'Ogre de Tulorim

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
(Baudelaire - Le mort joyeux)


Dernière édition par Gurth Von Lasch le Mar 10 Mar 2015 19:22, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 7 Mar 2015 23:14 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 30 Oct 2010 12:40
Messages: 2735
Intervention GMique pour Gurth Von Lasch



Le capitaine du port te regarde avec une certaine appréhension qu’il parvient malgré tout à cacher avec un tant soit peu d’efficacité. Il se saisit de ta bourse, la soupèse et regarde à l’intérieur avant de relever la tête vers toi.

- Oui, c’est la somme, le navire est à vous !

Il serre la bourse contre lui, à vrai dire, il a hâte de voir ce navire si hideux quitter son port et son affreux propriétaire en même temps.


(Achat du navire : validé !)

_________________
- Compte GM provisoire -

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes de commentaires ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 207 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 9, 10, 11, 12, 13, 14  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016