Imaginez vous un peu un lieu où la beauté d’un phénomène naturel viendrait se mêler aux mystères les plus profonds de la magie. La gorge de Kuasu est de ceux-là. Pour tous les adeptes de Moura, les détenteurs de fluides d’eau, les rêveurs, c’est un lieu d’une grande inspiration. Là les flots ont creusé la terre et le roc, leur chute inexorable dans le vide produit un spectacle sans cesse renouvelé.
L’histoire d’un puissant magicien est attachée à ce lieu, et si des curieux ont découvert ce qu’il était advenu de lui, pour en rapporter à Eniod et aux alentours la nouvelle, d’autres ne sont jamais revenus. Dans les brumes, des formes émergent des torrents, dit-on. Des élémentaires d’eau peut-être, des apprentis à la recherche des secrets dissimulés là par le grand Kuasu lui-même, ou des créatures bien plus redoutables encore.
Cela n’arrêtera sans doute pas les plus cupides. Car une rumeur parmi d’autres est que l’or dans le lit du fleuve est charrié jusque là par la force du courant, et piégé dans les creux de la gorge. Pour l’aventurier suffisamment téméraire, il y aurait une fortune à découvrir, une fortune loin du contrôle des principales familles d’Eniod…

Cette semaine, dans le Yuimen Info, le joueur à l'honneur est un confrère journaliste. Egalement Gamemaster et possesseur de pas moins de cinq personnages actifs, considéré comme le bibliophile – que dis-je, le bibliophage – du forum ainsi que l'ours du blabla, vous l'aurez reconnu cette semaine nous interviewons Caabon, alias GM11 ou encore Albert.

Mais cette semaine, pas de bibliographie de sa part, car nous nous intéresserons avant tout au joueur et à ses personnages. Mais, sans plus attendre, je vous laisse découvrir cela par vous-même.

D.Frost

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D.Frost : Bonjour. Tout d'abord, bonjour à toi et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. Pour te présenter, tu es donc Caabon, Wotongoh de niveau quinze, aussi connu sous le nom de GM11 ou d'Albert, pour ta fonction journalistique. Mais tu possèdes également quatre autres PJ : Esmé, Jager, Therion et Beorth. Pour commencer, j'aimerais que tu nous décrives les lieux. Nous pouvons être à n'importe quel endroit sur Yuimen, c'est à toi de choisir, mais dis-nous tout : pourquoi ce lieu là ?

Caabon : Quelque part dans les montagnes de Nirtim, sur un versant qui reçoit la lumière de l'après-midi, à la mince démarcation où les feuillus laissent la place à des résineux.

Les montagnes de Nirtim correspondent à des paysages, à des climats que j'apprécie IRL. En jeu, je trouve qu'elles offrent une large palette de perspective. Parce qu'elles font office de frontière, elles sont un lieu de passage et une barrière à la fois. Au centre du continent, elles joignent des peuples divers. C'est l'idéal pour passer d'un RP tranquille en forêt à quelque chose de plus "aventure", avec du danger, des épreuves (grottes, hautes montagnes), ne serait-ce que parce qu'elles sont susceptibles d'abriter une faune redoutable.

Et puis il y a tous les petits villages reculés, ou au contraire des duchés importants, Mertar également, sans compter un foisonnement de petits lieux encore peu ou pas exploité pour le RP.
Je pense pouvoir y faire tourner mes personnages encore longtemps avant de m'y ennuyer à RP, ou d'être en manque de ressources pour leurs aventures.

D.Frost : Avant d'entrer dans le vif du sujet, à savoir tes fonctions de joueur, de gamemaster ou de journaliste, j'aimerais que tu te présentes à nos lecteurs : toi, en tant que personne, et non à travers tes personnages. Qui es-tu, que fais-tu dans la vie, quels sont tes loisirs... ?

Caabon : Eh l'aut' ! S'pèce de voyeur ! Laisse ma vie intime là où elle est ! Bon... Je suis un joueur de vingt quatre automnes, titulaire d'un master professionnel en sociologie et développement des organisations, qui cherche du boulot dans le domaine très vaste au nom de barbare de "ressources humaines". Je vais sur la fin d'un service civique, et je me relance dans le monde merveilleux de la recherche d'emploi, ce "travail à plein temps" (sic).

Tout ça me laisse le temps pour m'occuper à bien des choses en somme. Jamais assez de lecture, mais autant que faire se peut, dans tous les domaines qui à un moment donné piquent mon intérêt ; les sciences humaines et la sciences fictions occupent une grande part de ma bibliothèque, talonnées par de la fantasy, du fantastique, de la littérature plus classique. Vient ensuite l'écriture, dont Yuimen est une composante - j'y reviendrai. Et puis les jeux-vidéo. Malheureusement pas assez de jeu de rôle sur table, uniquement quand j'arrive à réunir et motiver un groupe. Et ceux qui trainent avec moi sur le Blabla le savent : cuisiner (et manger aussi, surtout). Voilà, je crois que j'ai fait le tour de mes activités principales.

Ah, oui... J'ai un sale caractère. Vraiment.

D.Frost : Bien. Revenons-en à nos moutons, et à ta relation avec le forum. Ca fait plus de trois ans déjà que tu t'es inscrit sur Yuimen. Mais te souviens-tu de comment tu l'as découvert, de pourquoi il a attiré ton attention, des raisons qui t'ont poussé à créer un personnage dans cet univers ?

Caabon : J'aime pas les moutons. On peut pas choisir un animal un peu moins bête ? Une chèvre, par exemple.
Trois ans ? ... Eh ben... Faut croire que ma mémoire ne porte pas jusque là. Si mes souvenirs sont bons, ma principale motivation était de maintenir un rythme d'écriture régulier - nan, siouplait, vous moquez pas - sur quelque chose d'extérieur à mes projets personnels. Pour joindre l'utile à l'agréable, j'ai cherché un forum de jeu de rôle. Moteur de recherche aidant, je suis tombé sur Yuimen parmi d'autres. L'univers a retenu mon attention, la présentation du forum aussi, son aspect, et le système de correction correspondait un peu à ce que je cherchais, tout comme la perspective du RP libre. Et me voici !

D.Frost : Ton premier personnage est donc Caabon, un Wotongoh d'abord voleur, maintenant assassin de niveau quinze. La race – humaine – a beau être classique, cette ethnie en particulier est quelque peu atypique. Qu'est-ce qui t'as poussé à la choisir pour un premier personnage ?

Caabon : Pas de description de l'ethnie au moment où je l'ai créé, ça laissait du champ libre. Et puis ils ont la peau noire. Ca pouvait ouvrir pas mal de possibilité, sous l'angle du rejet/crainte par exemple. Le fait que cette race soit issue de Nosvéris m'a aussi intéressé. L'obligation de commencer en Nirtim ou en Imiftil m'ouvrait aussi la possibilité d'un retour à ses racines, avec ce que ça entraine de péripéties (Nosvéris est un continent vaste, et surtout mortel) et de remise en question.

D.Frost : Caabon, donc. C'est ton personnage le plus haut niveau, ce me semble, actuellement engagé dans la Quête 31. Que peux-tu nous dire sur lui, sur ses projets d'après quête, et sur l'évolution que tu as prévu, ou non, pour sa psychologie ?

Caabon : Autant j'y suis très attaché, autant j'ai le sentiment que j'ai fait n'importe quoi avec. Je découvrais le BG, l'univers, et je n'avais pas du tout réfléchi au personnage en profondeur. A l'aventure compagnon ! c'était un peu la mentalité du début. Et puis les RP aidant, la connaissance de Yuimen s’élargissant, ma vision du RP changeant, je m'aperçois que je suis bien loin de ce que j'avais imaginé au début.

Ce que j'ai prévu... Mon souci est que je prévois peu, et que le peu de prévision que je fais change avant que j'ai eu l'occasion de le développer. Pourtant, j'espère tenir une ligne avec Caabon : retour à Nosvéris, contact avec les wotongoh, qui vivent assez reculés du conflit, et évolution dans la perception des conflits en cours sur Yuimen justement. Et surtout un lien plus fort avec Rana.

Après en avoir fait un assassin qui ne cherche pas à tuer (j'ai choisi la classe plus pour la capacité RP et pour le type de combat, SA presque pur, qu'elle permet que pour le titre), je voudrais qu'il se saisisse vraiment de la dimension politique des guerres en cours, que ses aventures l'amènent à comprendre avant d'agir. Pourquoi Oaxaca fait-elle la guerre ? Pourquoi d'autres la combattent ? Et suivant ce qu'il apprendra, il se positionnera.

D.Frost : Tes autres personnages sont Beorth, le plus récent, guerrier agent de la Caste des Murènes, Jager, Semi-Ynorien chasseur, Esmé, une errante qui n'est pas sans rappeler les sorcières d'antan, et Therion, Liykor noir maître d'armes. Nous reviendrons sur ce dernier plus tard. Peux-tu nous parler de ces trois autres personnages ? De ce qui t'a donné envie de les créer, et de ce que tu as prévu pour eux par la suite ?

Caabon : Jager c'était pour m'occuper, si ma mémoire ne flanche pas, c'était pour compenser l'entrée en quête de Therion. Le personnage que j'ai créé le plus vite, en réfléchissant le moins. Ce qui m'a pris le plus de temps, ce fut de chercher un avatar : n'en ayant pas pris pour Caabon et Therion, je m'étais dit "cette fois je fais un effort". Pour lui, je prévois un jour ou l'autre de revenir en Ynorie, d'y assumer un rôle de gardien, tout en restant en retrait de la société. C'est surtout un personnage qui va user ses bottes sur les chemins des montagnes de Nirtim, escorter, traquer, vivre des aventures ponctuelles, qui ne s'inscrivent pas forcément dans un schéma général. Mon grand projet du début était de lui faire acquérir le set de reliques d'Aaron le Martyr. Maintenant que c'est chose faite, tout reste ouvert.

Esmé, c'est ma réécriture de Mémé Ciredutemps de Terry Pratchett. Moins bien que l'originale. Plus jeune. Mémé avant qu'elle devienne Mémé, qu'elle devienne sage et puissante. Mais plus toute jeune tout de même. Pour elle, le projet c'est de mettre le monde entier sur le droit chemin : celui qu'elle aura fixé ! En attendant, il y a un compte à régler avec une fanatique de Gaïa, un dirigé en cours. Dans un coin de mon esprit reste l'idée de l'envoyer dans une organisation criminelle quelconque. Je verrai.

J'avais trouvé l'avatar de Beorth en cherchant des PNJ. A ce moment là, je me disais : "quatre PJ, c'est déjà assez". Mais qu'est-ce qu'il m'inspirait, ce dessin ! Puis Caabon est entré en quête, et Silmeria a créé sa guilde. Ca m'a poussé à franchir le pas. Beorth n'a pas d'ambition, c'est un personnage qui va bosser pour la Caste des Murènes, faire le boulot, le faire bien, vivre sa vie de mercenaire. Pas de grand projet pour lui.

D.Frost : Ces trois personnages, en plus de Caabon, sont donc tous humains. Pourquoi se contenter de ces races dites « classiques » ? Est-ce que ce sont les autres races qui te déplaisent, ou bien n'arrives-tu à te projeter que dans l'esprit des humains, ou bien est-ce une coïncidence... ?

Caabon : Coïncidence peut-être. Caabon est humain parce que je voulais commencer par la race couvrant le plus de surface, pour faciliter le RP (tout en le corsant avec la couleur de peau). Esmé était conditionnée par Mémé Ciredutemps, donc humaine. Et Beorth par son avatar, donc humain. Reste donc Jager où j'aurais pu "choisir". Mais je suis fainéant, donc je suis allé au plus simple je pense.

Les races de Yuimen me plaisent beaucoup, sauf les elfes, dont la description générale m'horripile. Seulement, quand je joue, quand j'écris mes personnages, je ne réfléchis pas des masses. Les humains sont génériques, ça me permet de puiser dans un imaginaire plus vaste. Je pense qu'un jour je créerai un personnage d'une race atypique, probablement un lutin, sur lequel je me creuserai la tête pour faire un traitement qui rende honneur à cette race, à la contrainte que cela impose.

D.Frost : Après ces quatre personnages humains, il y a donc une exception, comme dit plus haut, c'est Therion : Liykor noir. Pourquoi, contrairement aux autres personnages, n'est-il pas humain ? D'autant que ce n'est pas une race classique comme les elfes, ou les nains, qui peuvent avoir des sociétés et des comportements proche du nôtre, les Liykors noirs sont des créatures très différentes à bien des égards.

Caabon : Therion, c'est la tentative à la limite. Comment faire vivre des aventures à un personnage qui n'a rien à cirer de tout ce qui peut motiver la plupart des aventuriers ? Qui ne parle même pas la langue commune, donc ne peut pas communiquer avec les autres races ?

Pour contourner ce problème, tout en restant dans cette idée d'un personnage différent, j'ai opté pour l'esclavage à Omyre. La quête 30 offre aussi des possibilités d'action riches. Une fois qu'il sera revenu en libre, il faudra vraiment que je me casse la tête pour rester cohérent avec le projet de départ et avec la dimension jeu de rôle de Yuimen. Pas certain que j'y arriverai. Ce que j'ai pu faire avec ce personnage me plait néanmoins.

D.Frost : Tu es encore relativement loin de la classe héroïque, même avec ton premier personnage, niveau quinze. Mais, as-tu quand même des idées, des pistes concernant les évolutions de chacun, ou est-ce le flou total ?

Caabon : Pas d'idées, sauf pour Caabon, qui traine une idée datant de quand je suis arrivé, mais dont je ne suis pas certain d'être prêt à l'assumer. Malgré la satisfaction d'avoir gagné ces niveaux, je me rends compte qu'ils ne correspondent que peu à sa véritable expérience. C'est un souci que j'ai contourné en faisant par la suite des personnages plus vieux, pour "verser" le début de la progression dans une sorte de mise à niveau de leur vécu.

Les autres n'ont rien de héros. Pour Esmé, je voulais le niveau 8 pour avoir accès à un sort RP supérieur. Avec Jager, le palier 10 ouvre tout un tas de bestioles sympa. Beorth arrivé à la classe secondaire aura accès aux armes de jet, ce qui changera la manière de le jouer. Après ces caps, c'est l'inconnu, voire une forme de stabilité.

Les classes héroïques actuelles m'impressionnent beaucoup dans leurs effets, dans leur dimension pour le PJ. Peut-être qu'en prenant le temps d'une progression plus lente pour mes quatre autres PJ, j'arriverai à un stade où ce qu'ils auront vécu comme aventure me conduira à me dire "ça y est, ils sont balèzes, il peuvent passer le cap".

D.Frost : Ca te fait donc cinq personnages actifs sur Yuimen, c'est un chiffre assez impressionnant. Est-ce qu'il est possible que l'on en voit d'autres se créer d'ici peu, en plus ou à la place de tes PJ actuels, ou Beorth était-il définitivement le dernier ?

Caabon : Impressionnant, quel grand mot ! C'est assez conséquent, et je ne leur accorde sans doute pas à tous le temps qu'ils méritent. Beorth ne sera pas le dernier, ça c'est certain, à moins que j'abandonne Yuimen, ce que je ne souhaite pas.

Le lutin et l'oudïo me tentent bien. Ce sera probablement le lutin, pour le défi de la petite taille. Cependant, j'espère ne pas céder si les conditions ne le permettent pas. Soit un de mes PJ est mis en pause - Therion si je me trouve bloqué - ou meurt ; soit je change ma discipline du RP dans mon existence, et je dégage du temps pour vraiment le jouer.

D.Frost : Sur le forum, ou en tout cas sur le blabla, tu es également connu pour être le joueur sans avatar, Jager et Beorth étant les seuls à déroger à cette règle. Quelle est la raison de ce choix de ne pas donner d'image à tes personnages ? Et, du coup, pourquoi est-ce que les deux PJ précédemment cités en ont-ils, eux ?

Caabon : Pour Caabon, Therion, Esmé, flemme. Je ne ressens pas le besoin d'un avatar, je ne suis pas très attaché à l'image, même si j'en apprécie certaines.
Pour Jager, j'avais fait un effort après deux personnages. Et finalement, je pourrais aussi bien ne pas en avoir : il ne ressemble pas du tout à mon personnage, et n'y a peut-être jamais ressemblé. Il lui manque des éléments importants, par exemple la main noire imprimée sur sa figure. Cependant, je trouve qu'il véhicule bien l'idée que je me fais de Jager.
Et Beorth, comme je l'ai indiqué plus haut, c'était un coup de coeur au cours d'une recherche. J'ai gardé l'image sous le coude, en me disant qu'un jour je l'exploiterai. Lui ressemble à son image, et son image lui ressemble. Je vais chercher à coller le personnage à cet avatar.

Tu me posais juste avant la question d'un nouveau PJ. A moins que je me lance à nouveau sans une recherche, pour trouver l'avatar à partir duquel je créerai le PJ, il sera sans doute sans avatar également. Il aurait fallu, pour les trois "sans" que je commence par la recherche d'image. Or, mon idée préexistait.

D.Frost : Je crois que nous avons fait à peu près le tour de la question de tes personnages. Reste donc celle de ton rôle de Gamemaster. Déjà comment, et pourquoi, es-tu devenu GM11 ? Est-ce que c'est un désir qui s'est manifesté rapidement, ou au contraire une chose que tu n'avais pas envisagée avant que l'occasion ne se présente ?

Caabon : Ben un jour j'ai vu plein de corrections en attente, j'ai vu qu'il existait un poste de GMX, j'ai indiqué que si besoin était, j'étais volontaire. J'ai fait un contrat, l'équipe m'a proposé de passer GMA1, et me voilà.

D.Frost : En tant que joueur, en dehors des corrections et des quêtes, il peut être difficile d'appréhender le rôle de chaque GM. Alors dis-nous tout, quel est donc le tien, quel est ton domaine d'expertise, si je puis dire ?

Caabon : Je ne crois pas en avoir. Faudrait demander à mes collègues.
Faire des pavés peut-être ?
Je vois mon poste de GM comme un poste généraliste justement. Les quêtes représentent un travail impressionnant, que je me sais incapable de mener à bout. Je ne suis pas certain d'être assez fiable pour les dirigés. Il reste tout de même pas mal de choses à faire : valider du contenu, participer à des discussions, faire des corrections, faire des propositions, répondre aux questions. Mine de rien, toutes ces petites choses mises bout à bout, ça occupe.

D.Frost : En plus de tes cinq personnages et de ton rôle de Gamemaster, tu es également connu sous le pseudonyme d'Albert, journaliste du Yuimen Info ! C'est donc l'occasion de rentrer un peu dans les coulisses de cet hebdomadaire. J'aimerais donc, à l'instar de la question précédente, mais concernant ton rôle de journaliste, que tu nous décrives un peu ton rôle, et nous explique ce que tu fais dans ce journal.

Caabon : Comme tous mes collègues journalistes, je participe aux discussions générales quand il y en a. Sinon, j'essaie de partager un peu ma passion pour la lecture avec les lecteurs du Yuimen Info avec l'Espace B.

Je partage une rubrique qui me tient énormément à coeur avec Lainee et The Journalist : Grand monde et petits lieux. L'ambition est de faire découvrir, ou redécouvrir, ces lieux tout en bas des topics, avec 0 posts dedans, accompagnés d'une ligne ou deux pour lancer une idée d'aventure. Quelque soit l'endroit où se trouve un PJ, il y a presque toujours un coin pas encore exploré, un peu original, à partir duquel lancer une petite aventure, le temps d'une correction ou deux. Tous ces sujets créés pour certains il y a longtemps font que je pense ne jamais m'ennuyer sur Yuimen avec mes PJ. J'aimerais partager cette assurance avec les autres joueurs.

A côté de ça, je propose une rubrique ponctuelle, Lumière sur... En corrigeant, en réalisant des interventions GMiques, ou en n'en réalisant pas, je m'aperçois que certains aspects du jeu sont peu ou pas utilisés. Donc de temps à autre, je profite de mon statut de journaliste pour faire un rappel de ces points qui ont pu se perdre dans l'apprentissage complexe des règles.

D.Frost : Pour en finir avec les questions – ou en tout cas avec les miennes – parle nous donc de ce que tu espères pour l'avenir de Yuimen, ainsi que de ce que tu souhaites. Y a-t-il, selon toi, encore beaucoup de changements à apporter ? D'améliorations à effectuer ? Si oui, sur quels points ?

Caabon : J'espère que ça va continuer ! Yuimen une découverte dont je suis vraiment content, et c'est quelque chose qui me manquerait probablement si ça venait à disparaître : le RP, l'univers, la communauté.

Sans doute pourrions nous, joueurs et GM, apporter encore beaucoup de changements à Yuimen, améliorer bien des points.

Depuis que je suis arrivé, j'ai vu des choses évoluer : le gain d'équipement, un remaniement des équipements et de leur amélioration, des objets vendables, les guildes RP, les runes, la mise à plat des reliques, des compétences de classe, la réputation, la fiche RP. Et j'en oublie sans doute, à commencer par tout le contenu proposé par les joueurs.

Harmoniser des éléments qui peuvent être disparates me semble important, faciliter l'expérience de jeu pour les joueurs comme pour les GM, clarifier des points qui peuvent porter à confusion. Sur quels points en particulier, je n'ai pas d'idée : les questions que les joueurs se posent, que les GM se posent, nous mettent sur la voie. C'est probablement un travail permanent, point par point, un chantier dont personne ne voit le bout. Et dans cette entreprise, j'ai confiance.

Le plus important pour moi est que les joueurs continuent d'enrichir le BG chacun à leur manière. Je ne déborde pas d'enthousiasme pour toutes les propositions, toutes ne sont pas validées par l'équipe de GM. Cependant, c'est sur toutes ces propositions que s'appuient mon expérience de jeu actuelle, notre expérience commune : les reliques que j'ai cherché, les lieux que j'explore, les races que je joue, les sorts et CC dont j'use. Alors j'y suis très attaché.

D.Frost : Comme il est de tradition dans ces interviews, je te laisse endosser mon rôle le temps d'une question. Autrement dit, tu peux poser la question que tu veux, au membre que tu veux, et la réponse te sera donnée Dimanche soir, à la parution de cette entrevue.

Caabon : J'ai une question pour Lachesis ! Nouvellement débarquée sur le Blabla, déjà une correction à ton actif... Yuimen, comme jeu, tu en penses quoi d'un point de vue pratique ?

Lachesis : D'un point de vue pratique, je dois avouer que j'ai hésité un moment avant de me lancer !
J'ai lu toutes les règles, plusieurs fiches de joueurs et ai même lu plusieurs pages de RP (celui d'Esmé en particulier) pour voir si ce forum me correspondrait.
Je suis ensuite passée sur le blabla, pour juger de l'ambiance générale !
Le fait que le forum ait un règlement strict mais laissant tout de même la place à beaucoup de créativité de la part des joueurs m'a convaincue. Je craignais ne pas avoir assez de talent rédactionnel et de faire des erreurs mais au final, ça n'en a été que plus excitant !
J'ai été très soulagée après ma première correction de voir qu'il n'y avait pas de reproches et que je n'avais pas fait d'idiotie.
Le système de jeu de Yuimen (ainsi que son lore) me plait beaucoup et je suis contente d'avoir trouvé ce site ^^
Je conclurai sur le fait que même si, à première vue, le règlement et le système de jeu m'ont semblé lourds à apprendre, on a la possibilité de prendre notre temps et tout le monde ici semble prêt à aider, donc c'est super !

D.Frost : Et voilà, l'interview est terminée ! Encore une fois, merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. Maintenant, encore une coutume de ces interviews : je te laisse le mot de la fin. A toi de conclure cette édition comme tu l'entends.


Caabon : Une flopée de grands mercis !

A tous les GM passés, présents, futurs, qui font tourner le jeu, qui prennent le temps de lire mes RP, de les corriger, de répondre à mes questions, d'étudier mes propositions. Merci aussi de m'avoir fait confiance pour rejoindre l'équipe : être GM m'a permis de pas mal évoluer dans ma vision du jeu, de l'univers, mes RP et mon expérience sur le forum ne seraient probablement pas ce qu'ils sont sans cela.

A tous les joueurs avec qui je blablate, j'échange, je discute. A tous ceux qui ont apporté leur touche à l'univers de Yuimen.
A toute la communauté en somme, parce que vous donnez de la vie au forum, et c'est, je pense, ce qui fait que nombre d'entre nous continuent d'écrire les aventures de leurs PJ ici.

Aux joueurs qui peuvent se sentir un peu perdu au milieu des amas de règles et de sujets, je n'ai qu'une chose à dire : lancez-vous. Il y aura toujours des gens pour répondre à vos questions si vous vous en posez, et c'est souvent le meilleur moyen de s'en sortir.

Au programme d’aujourd’hui, pas de romans, nouvelles et ou essais semblables à ceux qui ont pu figurer ici. Je souhaite vous présenter deux ouvrages de curiosité. Ceux dans lequel on peut mettre le nez épisodiquement, le temps de quelques pages, pour se dépayser un peu, pour se faire une idée, mais qu’il est difficile – à moins d’être un passionné dans le domaine – de tenir d’un bout à l’autre, un soir dans son lit, comme on le fait pour d’autres lectures. Pas nécessairement des tomes que l’on achète, plutôt de ceux que l’on ira consulter à la bibliothèque. Je vous laisse juger de vous-même l’attention à leur porter. Si ce seront pour vous des découvertes, j’espère qu’elles sauront vous intéresser autant qu’elles le firent pour moi.

Les carnets de Léonard de Vinci. Voilà un homme qui est passé à la postérité pour sa participation à bien des domaines : connaissances anatomiques, art, machines diverses, difficile de passer à côté de ce génie. Mais qu’est-ce qu’un génie ? Qu’est-ce qui se passe dans sa tête ? Est-ce que les idées lui venaient par une quelconque transcendance ? Aller faire un tour dans une édition réunissant ses carnets permet de se faire une idée de la somme d’observation, d’expériences, de curiosité et de méthode qui a permis d’en arriver là. Des questions qui nous paraissent sans doute maintenant élémentaires, enseignées dès le collège, ont pourtant dû être découvertes un jour. Découvertes et partagées. Ce qui m’a frappé parmi tous ces paragraphes, plus ou moins longs, de notes, réunis par thématiques, fut leur dimension didactique : beaucoup enseignent les moyens de reproduire les expériences, le fil de la pensée et de la main, pour parvenir au résultat que nous connaissons, que ce soit sur l’anatomie, la peinture, ou la mécanique, l’optique. Cette forme d’écriture fragmentaire permet aussi de picorer un peu de chaque côté, suivant les intérêts de chacun, que l’on soit dessinateur ou féru de sciences. Pourquoi pas ouvrir la voie à certains de nos personnages sur Yuimen, en trouvant des pistes pour leur faire appréhender les sciences et techniques, la géographie physique, le vol, la botanique, avec le regard et l’esprit d’un homme ayant vécu à une période qui coïncide avec une extrémité des bornes historiques de référence pour l’univers qui nous occupe.

Ouvrage disponible en poche aux éditions Gallimard, collection Tel, deux volumes

Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, du non moins célèbre Galilée, est un ouvrage long, dense, dont l’édition française en poche présente tout de même l’avantage d’être très bien découpée, avec un sommaire fouillé (709 entrées), qui permet à chacun d’aller voir les arguments susceptibles de plus l’intéresser dans ce foisonnement d’idées. Au temps où chaque découverte scientifique majeure fait l’objet d’une publication en bonne en due forme dans des revues spécialisées, nécessité pour asseoir sa crédibilité, un tel dialogue peut paraître curieux. Pas de chiffres, pas de compte rendu d’expérience, pas de graphiques, pas de laboratoire comme nous les entendons. Pourtant s’y trouve le souci de faire comprendre, de partager une idée neuve qui n’apparaît pas comme une évidence à l’époque, loin de là. Et cette manière de faire connaître sa découverte offre bien des surprises que ne permet pas un article, elle mêle histoire, philosophie, moqueries, piques et hommages, tout cela se mêle pour donner un ensemble cohérent. Un livre à aller découvrir si ce n’est pas déjà fait, et pourquoi pas le lire de bout en bout. C’est sans doute parmi les livres fondateurs de notre pensée scientifique moderne celui que je trouve le plus accessible et le plus agréable à suivre.

Ouvrage disponible en poche aux Editions du Seuil, collection Points Sciences.

Je profite de la mise à jour sur l’usage des métaux spéciaux pour vous faire une piqure de rappel sur cette possibilité qu’offre l’univers de Yuimen. Métaux spéciaux et métaux élémentaires sont régis par une règle spécifique. Pour quoi faire ?

Tout d’abord, à l’aventure compagnons ! Aller trouver un peu d’olath, ou bien quelques doses de xiuhl demande de barouder un peu, de gravir des volcans parfois lointains, d’aller crapahuter dans des profondeurs obscures souvent pleines de dangers. Ne nous arrêtons pas là, la récompense est à la hauteur des dangers !

Les métaux spéciaux et élémentaires sont rares. Disposer d’équipements façonnés avec eux est donc un signe de prestige non négligeable pour un personnage, et la source de bien des convoitises. Les métaux élémentaires plus que tous autres attirent l’œil par leur aspect singulier. Tout ne s’arrête pas aux considérations esthétiques cependant. La forge de métaux spéciaux et élémentaires est, avec les runes et les forges magiques, l’un des trois moyens de voir ses équipements dotés d’effets RP. Aux GM de choisir quel sera l’effet concerné, mais déjà la description des différents métaux vous aiguillera.

Personnages religieux de tous poils, voilà un moyen de manifester votre dévotion à votre dieu ! Les aventuriers plus pragmatiques, occupés par l’efficacité, ne seront sûrement pas en reste : imaginez un peu les effets dévastateurs d’une hache en gravilay entre les mains d’un barbare, ou des flèches dont la pointe est en keraunos.

Place au grand crue, au mythique et inimitable Joe Black, illustre personnage de l’excellent « Rencontre avec Joe Black ». Si vous ne connaissez pas ce film, je vous invite à aller le voir de suite et … Ah, on me dit que ce n’est pas ce Joe Black dont il est question. Mais, ce n’est point grave !

Car mes chers lecteurs, JoeBlack est certes un mage, maitrisant la boule de feu depuis ses débuts, n’en demeure pas moins qu’il est une référence vivante à ce cher Joe Black, le vrai, cette fois-ci. Vous découvrirez donc un personnage intéressant, frais, menant son petit bout d’aventure paisiblement. Jusqu’où sa quête le mèneras-t-il ? JoeBlack parviendras-t-il à retrouver ses parents ? C’est au long de cette petite interview que je vous ai concocté que vous en saurez plus !

Mais ça ne sera pas uniquement l’occasion pour vous de découvrir un personnage ; vous découvrirez aussi un joueur, et qui plus est, un passionné. Fin littéraire, c’est un joueur aimant écrire et étant visiblement passionné par cette activité (pour celles et ceux l’ayant lu dans notre colonne la semaine dernière, vous saurez de quoi je parle !)

Mais trêve de palabres ! Je vous laisse à présent à votre interview, et en l’espérant, chers lecteurs et lectrices, qu’elle vous plaira. Place à présent, à la rencontre avec JoeBlack !


~ Doctor Eight

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Duraille de créer un personnage athée sur Yuimen. Il est aussi difficile de ne pas croire aux dieux, voire de les nier, que de rejeter de la même manière le Naora, par exemple. Car qui doute peut toujours, une fois le niveau 21 atteint, se rendre sur l’île volante et communiquer avec les Dix, se rendre compte qu’ils sont bien là.

Et puis difficile de les ignorer, ils sont pour ainsi dire partout. Leur lien avec les huit éléments les rend particulièrement proches des détenteurs de fluides. Certaines villes, comme certaines races, sont particulièrement liées à l’un ou l’autre des membres du panthéon yuiménien. Et que dire des bouleversements du BG : Brytha et Oaxaca sont deux demi-déesses qui ne sont pas en reste en matière de bouleversements.

Et les possibilités offertes par le jeu ne sont pas en reste : prières et CC conditionnées par une allégeance particulière sont quelques uns de ces éléments qui peuvent pousser à être plus attentif au choix que nous demande notre fiche de personnages à la création.

Les dieux ont beau exister, puisqu’ils ne peuvent pas intervenir directement dans les affaires de Yuimen, c’est encore sur leurs fidèles qu’ils doivent se reposer. Quelque soit l’opinion que l’on peut concevoir à l’égard de la foi et de la religion, dans l’univers qui nous motive à écrire, je pense que c’est à l’aune de ce qu’il apporte dans nos RP que nous pouvons juger d’un élément de BG.

A ce titre, le constat est sans appel. Au minimum nous trouvons des allusions, des jurons, quelques blasphèmes bien sentis, une prière machinale. D’autres vont beaucoup plus loin, et alors une divinité peut justifier la création d’une guilde, l’orientation d’une classe héroïque, constituer le fil directeur de toute une aventure.

Au-delà du ressort narratif, les dieux nous permettent aussi d’exprimer, d’explorer, de questionner la foi, sous différentes formes. Alors croisons les doigts pour que la prochaine quête ne vise pas à les effacer du paysage !

Albert

Vous venez d'entrer dans l'Espace B. Cette rubrique vous présentera à chaque parution deux ouvrages en quelques lignes : un résumé par votre serviteur, l'autre sélectionné parmi ceux que des joueurs nous auront fait parvenir (cinq lignes, titre, auteur, n'hésitez pas à ouvrir un sujet ici si vous souhaitez faire un descriptif plus long, nous joindrons le lien). Une édition sur deux, une thématique particulière vous sera proposée.

C’est un merveilleux livre qu’un dictionnaire. Aujourd’hui encore, je dois aller mettre le nez dans un dictionnaire pour comprendre ce que je lis. Quand j’ai commencé ma carrière de lecteur, je ne pouvais tout simplement pas m’en passer. Et puis j’ai découvert qu’il existe des dictionnaires pour tout, à n’en plus savoir qu’en faire, pour mon plus grand plaisir. Pour le vôtre aussi j’espère. Pour cette édition, je présenterai deux modestes volumes, qui ne prendront pas trop de place sur vos étagères, ne creuseront pas trop votre porte monnaie – car, hélas, le dictionnaire est souvent cher… - et vous réjouiront peut-être.

Dictionnaire du diable, d’Ambrose Bierce. De diable il n’est en fait ici pas question ; l’auteur a choisi ce titre pour ne pas dire son dictionnaire « cynique », tant il trouvait ce mot employé trop et trop mal. Les définitions se succèdent, toutes marquées d’un humour mordant, de piques vives et acérées, qui donnent à rire et à réfléchir, ce qui est une excellente association selon moi. Nous apprendrons, par exemple, que le canon est « un instrument utilisé dans la rectification des frontières », que prier revient à « demander que les lois de l’univers soient annulées en faveur d’un unique pétitionnaire, indigne de son propre aveu » ; des définitions trop fournies pour paraître ici nous en apprennent plus encore sur la politique, la religion, et autres domaines des rapports humains sur lesquels il convient d’être parfaitement informé.

Disponible en poche aux éditions Payot & Rivages.

Dictionnaire des mots rares et précieux. A l’heure où l’accent grâve fait parler de lui en 140 caractères, la question de notre patrimoine se pose : qu’allons nous faire de notre langue française ? Puisque c’est une langue vivante, peut-être est-ce normal que des mots en remplacent d’autres. Ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier ce qui n’est plus utilisé. GM9 pousse certain d’entre nous à fouiller un peu dans les mots moins usités dans la quête 31. Avec le présent dictionnaire, vous pourrez vous adonner à un semblable plaisir, le contact du papier en plus. En le feuilletant, vous découvrirez des homonymes parfois surprenant, du vocabulaire technique, des appellations datées, peut-être de quoi saupoudrer un peu votre RP pour éveiller la curiosité du lecteur.

Disponible en poche aux Editions 10/18

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D.Frost : Bonjour. Tout d'abord, bonjour à toi et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. Pour te présenter, tu es donc Sinaëthin, elfe blanche de niveau vingt-et-un, fraîchement en classe tertiaire. Pour commencer, j'aimerais que tu nous décrives les lieux. Nous pouvons être à n'importe quel endroit sur Yuimen, c'est à toi de choisir, mais dis-nous tout : pourquoi ce lieu là ?

Bonjour. Tout d’abord merci à toi d’être venu vers moi, c’est un plaisir de recevoir des journalistes, d’autant lorsqu’ils font leur travail avec autant de cœur et de professionnalisme !

Aujourd’hui je t’ai donné rendez-vous à l’auberge de la Tortue Guerrière, au cœur de Kendra-Kâr, à deux pas de la milice et du port, dans ma paire de fauteuils préférée, juste au coin du feu, une chope d’hydromel à la main. Pourquoi ce lieu ? Ma foi c’est un peu mon fief, là où tout a commencé et là où tout se termine indubitablement. L’auberge de Sam et Tina fût le premier lieu à m’accueillir à mon arrivée dans la « vie d’aventurière », après avoir quitté Cuilnen. J’y fis mes premières rencontres, mes premières beuveries, mes premiers départs en quêtes, et c’est, depuis des années à présent, devenu mon second « chez moi ». Sam et Tina sont une seconde famille pour moi et je me rends ici à chaque fois que je suis de passage dans la région. Quand je regarde autour de moi, j’entends encore les rires, les chopes frapper les tables, les coups de gueule et les longues discussions qui s’éteignent à demi-mots au coin du feu… Ces lieux sont encore hantés des belles années où nous étions toute une petite troupe à nous retrouver les soirs autour d’une grande table et à refaire le monde. Il s’en est passé des choses mémorables entre ces murs, et même si nombre de ces gens que j’ai connu ont aujourd’hui disparu, je n’oublierai jamais les moments que nous avons partagé ici. J’étais jeune à l’époque, naïve et assoiffée d’aventure. Le temps a passé, le monde a changé, mais je demeure fidèle au poste, une habituée qui revient manger au comptoir quand elle rentre de campagne, et va voler du pain en cuisine pour surprendre Tina et voir son visage soudain s’illuminer. Nous avons vécu quelques temps difficiles lorsque milice a fait peser sur moi des accusations injustes et que Sam n’est pas venu témoigner pour m’éviter la potence… Mais chaque chose a ses raisons et je ne lui en tiens plus rigueur.

D.Frost : Avant d'aborder ton expérience avec le forum, et ton personnage, présente toi donc. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Quels sont tes loisirs, et tes aspirations ? Nous t'écoutons. Enfin... te lisons.

Derrière l’elfe il y a Louise, 23 ans, qui a terminé ses études en langues étranges appliquées et commerce international l’année passée et se trouve actuellement sur Paris en recherche d’emploi. J’ai toujours aimé écrire, lire, dessiner et faire de la photo. J’aime aussi la nature, la randonnée, les voyages, les rencontres, les échanges culturels, et je suis une grande rêveuse. Je me suis pendant très longtemps réfugiée dans ces univers medieval-fantasy pour tuer l’ennui, canaliser mon imagination et partager du temps avec des gens aux passions similaires aux miennes. J’ai choisi de faire des études avec lesquelles j’estimais pouvoir plus facilement trouver du travail. Je ne voulais pas me lancer sur la voie artistique à 100%, même si l’envie ne manquait pas, par crainte du statut « d’artiste » et l’insécurité qui pouvait aller avec. Me voici aujourd’hui, un peu par hasard, avec un profil type école de commerce, à faire des boulots de développement commercial, marketing, communication… Des choses bien sérieuses ma foi ! Depuis toujours mon cœur balance entre l’artiste qui est moi et ce côté « envie de faire bien » qui implique la réussite professionnelle. Mon souhait aujourd’hui est de trouver une boîte dans laquelle je peux mettre à profit mes compétences très variées sur un projet que je trouve chouette et motivant, et prendre le temps en parallèle de me consacrer à mon activité « d’artiste », avec dans l’idée de pouvoir un jour m’y consacrer à 50%, 80%, 100%... J’ai des milliers de projets artistiques en tête, mais je n’ai en ce moment plus le temps de rien, pas même de reprendre le rp. Cette réponse reflète bien sûr mes préoccupations du moment, et j’espère ne pas te barber avec cette réponse ma foi très axée « carrière ». Je ne me résume pas à ça, je suis navrée, mais à l’instant T mon cerveau est obnubilé par ces sujets.

D.Frost : Bien, maintenant que les bases sont posées, revenons-en à ton histoire avec Yuimen. Il me semble que tu es une très vieille membre, en terme d'ancienneté. De quelle année date ta première inscription sur le forum, exactement ? Et comment as-tu, à l'époque, découvert un site tel que celui-ci ?

Ma première inscription remonte à décembre 2004. C’est-à-dire à la création du premier forum de la « nouvelle version de Yuimen ». Il n’existe plus aucun membre actif qui ait connu « l’ancienne version », à part Kromir je crois, ou peut-être Araknor ou Silinde – dont je ne sais plus les pseudos actuels s’ils en ont changé. Je suis même plus ancienne que Lothindil rendez-vous compte ahah ! Comment j’ai découvert ce forum ma foi je devais chercher des images de fantasy, je suis tombée sur un forum de GN de vampires au quelque chose du genre, j’ai vaguement découvert le principe de jeu de rôles, les forums de ce milieu et abracadabra je suis arrivée sur Yuimen et me suis inscrite. Mais je n’étais à l’époque par encore Sinaëthin, ou plutôt « Siiwih ». A l’époque je me suis inscrite en tant que « yell ». Sans majuscule, oui oui. Une demi-elfe voleuse il me semble. Elle n’a duré que quelques mois mais j’ai eu le temps de découvrir le forum, ses membres, sa bonne ambiance, IRP comme HRP, vraiment c’était formidable et les rencontres et échanges de ma PJ étaient aussi riches que les miens. J’ai fini par la tuer parce que je ne supportais vraiment pas le manque majuscule, sisi, parce que son histoire avait un peu dérapé, et puis parce que j’avais mieux en tête.

D.Frost : Parlons maintenant de Sinaëthin, ton elfe blanche. Comment t'es venu l'idée de ce personnage, et que cherchais-tu lorsque tu l'as créée ?

Je crois que comme pour beaucoup l’idée m’est venue d’une image. Un fanart de Lineage II, une elfe blonde sur une branche d’arbre, dans des tons vert et jaune. A cette époque je jouais encore beaucoup dans les jardins, j’avais 11-12 ans ne l’oublions pas, j’adorais grimper aux arbres et j’étais fan d’un immense mimosa en face de chez moi dans lequel j’allais jouer avec ma meilleure amie, qui a fait un passage sur le forum à cette époque. Et puis il y a eu un délire sur Blabla au sujet du fait que j’aimais croquer dans les citrons et boire du jus de citron pur. On m’a surnommée « le ptit citron ». Ah et puis je suis blonde. Bon, bref, une jeune demi-elfe blonde aux yeux verts, gentille et naïve, avec son petit caractère, qui avait grandi dans les arbres et mangeait des citrons a vu le jour. Son nom était « Siiwih ». J’aimais bien les voyelles, les « s », les « w », les « h »… Je ne cherchais rien d’autre qu’incarner un personnage qui me ressemblait un peu, était fun, plaisant à jouer et plaisait aux autres PJs et joueurs.

D.Frost : Parle nous un peu de ce personnage. Comment est-il ? Quels sont ses objectifs, ses qualités, ses défauts ?

Elle n’a plus rien à voir avec celle qu’elle était, enfin plus franchement. C’est un peu une force de la nature froide et tranquille, gracile, agile, belle à sa façon, sans grande beauté mais sans chichi, déterminée, un air fragile à la fois, blessée en son cœur et en son orgueil, mais bien décidée à agir et à ne pas se laisser faire. Elle a encaissé pas mal de choses, comme tout le monde, mais surtout des revers psychologiques davantage que physiques, même si elle en a connu aussi. De cette petite tête blonde est née un personnage impressionnant mais vaguement fade ou agaçant par son côté blasé et son attitude de victime. Il y a un certain temps à présent que je souhaite renverser un peu la tendance mais n’ai pas encore réussi à opérer ce basculement vers un personnage plus dynamique, notamment parce qu’elle n’a pas d’objectif. Elle n’a pas de parent à venger, d’aspiration à la puissance ou d’intérêt politique… Je l’ai créée sans arrière-pensée en termes de scénario et c’est pour cela que son passage en classe tertiaire va être une véritable bouffée d’air frais et lui donner un élan comme elle n’en n’ jamais eu, parce qu’elle aura des objectifs clairs.

D.Frost : Comme tout PJ en classe héroïque, ton personnage a beaucoup évolué au fil de ses aventures. D'autant plus que le tien vient d'une époque pendant laquelle la montée de niveau se faisait bien plus lentement. Si je ne dis pas de bêtise, il me semble que Sinaëthin n'était même pas une hinïone au départ. Pourrais-tu, autant que faire se peut dans un espace si réduit, nous résumer la transformation de ton personnage au fil des RP ?

Mon « faible » niveau compte tenu de mes années d’ancienneté n’est pas dû au système passé ou présent, mais à un état d’esprit, qui a, lui, bien changé. A l’époque où j’ai commencé les gens ne cherchais pas plus que ça à xper. C’est bête mais ce n’était pas du tout une priorité. On rpait pour le plaisir, on rpait parfois à l’auberge juste pour faire interagir nos personnages, les faire avancer dans leurs relations, leurs idées, leurs envies, puis on partait à l’aventure mais sans chercher à faire corriger tous les rps. Déjà il me semble qu’à l’époque on ne faisait corriger que les rps de combat seuls. Et pour xper on allait un peu à l’arène aussi. Mais on ne cherchait pas plus que ça à se lancer dans de grandes aventures tous seuls. La situation « par défaut » des personnages étaient basés dans telle ou telle capitale, et on « rayonnait » autour, on partait, mais toujours pour revenir au point de chute ensuite et retrouver « des amis ». Le temps a passé, les joueurs ont changé, le système aussi, et moi je suis un peu restée dans cet optique-là. J’ai fini par m’adapter, puisqu’il n’y avait plus personne avec qui rper à l’auberge et que les quêtes ont pris beaucoup d’ampleur.

Sinaëthin s’appelait à l’origine Siiwih et était effectivement une semi-elfe. J’ai peu à peu modifié son histoire, très très très légère à l’origine, pour donner plus de corps au personnage. De demi-elfe elle est devenue en fait « mi-elfe blanche mi-elfe sylvestre », pour finalement finir elfe blanche tout court. J’ai été GM, j’ai donc apporté ces transformations moi-même sans prendre la peine d’en référer à qui que ce soit. Et puis Siiwih bon, soyons honnête, dans le genre nom elfique, peut mieux faire. A l’époque on s’en fichait, on a même eu une « Paine », un « Dark », un « Byrnisson » et autres noms très recherchés n’est-ce pas. Mais je suis donc par la suite passée à Sinaëthin, Siiwih restant son surnom, jusqu’à ce que plus aucun personnage l’ayant connu sous ce nom ne soit encore actif. Dorénavant son surnom est Sinaë et mon pseudo reste seule trace de ce passé. Lors de ma dernière inscription j’aurais pu changer de pseudo mais ne l’ai pas souhaité, au cas où d’anciens joueurs repasseraient nous rendre visite.

En termes de transformation rp, il se trouve qu’elle s’est retrouvée aveugle puis est en fait morte lors de la quête de la pierre des glaces. Ressuscitée par une plume de phoenix, après un aparté avec Yuia en personne, elle est demeurée aveugle pendant très longtemps, ses yeux étant devenus d’un blanc / bleu laiteux et sa chevelure ayant pâlit. Elle a retrouvé la vue par la suite mais de fait je l’ai parfois imaginée avec des yeux plus ou moins verts ou bleus et c’est peu près tout ce qui a été transformé au fil des rps. Elle n’est jamais concrètement transformée de semi-elfe en elfe. Si tu parlais de son mental et de son attitude, ma foi ce que je viens de t’expliquer en donne déjà un bref aperçu. Elle a eu deux grands amours dans sa vie, qui l’ont tous deux abandonnée tout en lui promettant de revenir un jour, elle a travaillé pour la milice, puis a failli être exécutée par cette même milice sur une fausse accusation, elle a lutté à Pohélis pour repousser Oaxaca mais a échoué dans sa mission de ramener des renforts et a retrouvé Henehar en cendres, a abattu le meilleur ami d’un coéquipier parce qu’elle était sous l’imprise d’un artefact, a été parmi les élus conduits sur l’île des Treize d’Oaxaca et a échappé à la mort grâce à son lien particulier avec Yuia, qui lui garantit une certaine invulnérabilité tout en la rabaissant au statut de simple pion l’échéquier du monde Yuimenien, et c’est à peu près là où elle est à présent.

D.Frost : Abordons maintenant le sujet de la classe héroïque. Tu n'as, pour l'instant, pas eu l'occasion de RP Sinaëthin dans sa classe de Héraut de Yuia, mais je suppose que tu dois avoir des pistes, des idées, pour la suite, non ? Après tout, Yuia est une déesse importante pour ton personnage, alors qu'est-ce que le fait d'être son Héraut va lui apporter ?

J’ai des pistes, oh ça oui. Pour la première fois depuis la création de ce personnage je sais à peu près où je vais. Face à la montée en puissance d’Oaxaca, Yuia décide d’intervenir indirectement en nommant un nouveau héraut, destiné à œuvrer pour elle sur Yuimen, puisqu’elle n’a elle-même pas le droit de s’y déplacer en personne ou d’y agir directement. L’idée ? Tout simplement défoncer Oaxaca. Rien que ça. Devenir Héraut de Yuia implique d’obtenir certains pouvoirs, une certaine aura et une certaine influence en plus de petits extras non moins pratiques, mais surtout permettra à mon personnage de se libérer de l’emprise de son passé et de se concentrer sur un objectif clair pour lequel elle déploiera tout son potentiel. Au risque de devenir un personnage bien plus bourrin et peut-être bien moins léger, elle sera toutefois très fun à rper en un sens, parce que, j’avoue, les grosse bourrines glaciales et acerbes c’est méga la classe, surtout si on y ajoute la petite pointe d’humour qui fait toute la différence. Seule elle n’aura que peu d’intérêt mais au sein d’un groupe elle aura tout son intérêt aussi bien en termes de stratégie et de combat que de fun au niveau des interactions au sein du groupe. Ses objectifs dans l’immédiat, une fois le rituel effectué, seront de repousser en partie les troupes d’Oaxaca d’Aliéanon ou sauver ce qui peut l’être suivant que je reprendrai le rp et ce qui restera de la quête 30… puis de retrouver les autres reliques de glace pour s’équiper avant de partir à la chasse aux Treize. Il y en a une ou deux à retrouver dans la nature je crois, et puis un deux personnages détenteurs de reliques de glace à retrouver et « convaincre » de coopérer, d’une manière ou d’une autre.

D.Frost : Bien, délaissons maintenant Sinaëthin au profit des « autres » personnages. Mais, quels autres ? Eh bien justement, c'est là que porte ma question. Je n'ai jamais entendu parlé d'autres personnages que tu aurais joué. N'en as-tu vraiment fait aucun en dehors de Sinaëthin ? N'as-tu jamais été attirée par l'« appel du multi », comme certains le nomment ?

Outre yell, mon premier personnage, j’ai eu Ascik, créée à la même époque, une elfe maritime rousse aquamancienne un peu snobe, Akishaelle Hunuhuinë, ou quelque chose du genre, une elfe blanche voleuse du genre veuve noire, Yondo Silma, un demi-elfe roux rôdeur et musicien, Shirane, une rôdeuse humaine, et c’est tout ce dont je me souviens. Rien de bien concret, rien qui ai duré très longtemps. Sinaëthin m’est trop personnelle, mon histoire impacte autant la sienne que la sienne la mienne quelque part, et je ne pourrai jamais la remplacer.

D.Frost : Et pour la suite, doit-on s'attendre à ne voir éternellement que Sinaëthin, ou penses-tu, un jour ou l'autre, créer un (ou des) autre personnage ?

J’imagine oui jouer un jour un autre personnage en priorité ou en parallèle, pourquoi pas, j’ai même des idées en tête depuis longtemps, mais ce n’est vraiment pas une priorité pour moi et j’ai déjà bien assez à faire de manière générale, je ne pense pas vraiment consacrer du temps à un autre personnage.

D.Frost : Passons maintenant à la partie « hors RP » de ton histoire avec le forum. Tu es, ce me semble, l'auteur d'un certain nombre des avatars du forum, et pas des moins réussis, et tu as dessiné beaucoup de croquis de Sinaëthin. Parle nous donc de la place du dessin dans ton expérience avec Yuimen et le jeu de rôle, de sa signification.

A un âge où une bonne partie des enfants arrêtent de dessiner, moi j’ai continué, par ennui, par imagination, par solitude, comme une échappatoire et un exutoire en somme. A force de dessiner, j’ai donc atteint un niveau de dessin au-dessus de celui de l’enfant lambda et j’étais connue dans la cour de récré comme « la fille qui dessine », qui va devenir dessinatrice et auteure de BD. J’ai continué, j’ai continué, j’y ai toujours pris beaucoup de plaisir, j’ai toujours dessiné des choses assez fantastiques, reflets de mes lectures et de la forte culture celtique de ma Bretagne natale. J’ai naturellement commencé à dessiner Siiwih dès ses premiers jours. J’y pensais sans cesse, je la griffonnais dans les marges de mes cahiers, je la mettais en scène selon des délires que l’on pouvait avoir sur le Blabla, je représentais ses possessions, je m’imaginais un jour raconter son histoire sous forme de BD… Ce n’est que bien plus tard que j’ai commencé à faire des avatars, lorsque je me suis mise à faire du dessin et de la peinture sur ordinateur et que j’ai commencé à les maîtriser assez pour avoir envie de pratiquer et essayer de m’améliorer. D’où ma présence dans le topique de commande d’avatars. Puis le dessin est devenu source de frustration, car plus je visais haut, sans avoir de temps au quotidien pour vraiment pratiquer, plus j’étais frustrée par la qualité de ce que je produisais. J’ai aussi passé de longues périodes sans plus dessiner vraiment, par manque de motivation à cause de la vie IRL et de ses inquiétudes et puis à cause de cette frustration et de mes ambitions. En ce moment je ne dessine plus mais j’ai toujours de grands projets, qui se développent chaque jour dans mon esprit et, je le jure, un jour viendra où je ferai exploser toutes ces merveilles hors de ma petite tête et lettrai au monde des séries d’illustrations, des artbooks, une BD peut-être, des livres, et autres choses qui m’auront pour partie été inspirées par Yuimen et l’univers qui va avec.

D.Frost : Tu avais, pendant un temps, pour projet d'écrire un livre sur le jeu de rôle. Qu'en est-il de ce projet ? Peux-tu nous parler des sujets qu'il traite ? Et de son avancement ? Je suppose que Yuimen doit y tenir une place de première importance, vu que tu en es l'auteur.

Alors ce livre, bon, il est en phase de finalisation et sera imprimé mais, soyons honnêtes, c’est une bouse emballée dans un jolie papier cadeau. C’est un projet universitaire pour ma meilleure amie qui est dans l’édition. Elle devait éditer un ouvrage, quel qu’il soit, et se charger de la mise en page, la revue, la gestion des contributeurs, l’impression etc. en guise de pratique de ses compétences d’éditrice. Elle s’est spontanément tournée vers moi et après avoir exploré quelques pistes on a décidé de partir sur l’exploitation de mes illustrations et notre lien très profond, à l’une et à l’autre, avec l’univers du jeu de rôles, principalement sur forum. Ainsi est né le projet « HERO », oui oui c’est bien un jeu de mot avec « héraut », qui est un petit livre illustré qui traite du lien particulier entre un auteur et son pesonnage, dans le milieu du jeu de rôles. L’idée est magnifique n’est-ce pas ? Dans la pratique par manque de temps et de motivation ça a tourné à la présentation trop légère de ce qu’est le JDR, ses différentes formes, le jeu de rôle sur forum, le lien entre un joueur et son perso, le lien avec l’illustration, le tout entrecoupé d’illustrations vues vues et revues mais qui font jolies. L’intérêt du tout ? Y’a de jolis dessins, sisi. Et de toute façon peu importe la qualité du contenu ça remplira très bien son objectif universitaire. Mais on aurait mieux fait de faire un bête artbook, on a vu trop gros. Alors oui forcément Yuimen y tient une place importante, mais ça ne représente pas grand-chose au final vu la superficialité de l’ouvrage. On vous le laissera en libre accès en PDF quand il sera terminé, vous jugerez vous-même. Il ne sera pas vendu, pas même proposé à un éditeur du coup.

D.Frost : Eh bien, il est presque l'heure de se quitter. Mais, avant, j'aimerais avoir ton avis sur l'évolution de ce forum. Toi qui l'as vu à ses débuts, et qui le vois maintenant, que peux-tu nous en dire ? Aimes-tu la façon dont il a évolué ? Et que lui souhaites-tu pour la suite ?

J’ai longtemps grogné sur la façon dont l’ambiance s’était appauvrie, les anciens joueurs me manquaient, les anciennes aventures, et cet état d’esprit de rencontre, d’échange, de fun en rp, qui a laissé place à des choses plus complètes, plus structurées, plus lourdes, mais après quelques années de passage à vide je trouve que le forum a retrouvé aujourd’hui un bel essor. Le Blabla me paraît toujours un peu triste, et les interactions entre les membres trop « Salut, comment ça va ? – Il fait beau aujourd’hui ! » ou trop portées sur des débats sans fin mais bon, la moyenne d’âge n’est plus non plus la même il faut dire ce qui est, pour l’essentiel on avait entre 12 et 20 ans. Je lui souhaite peut-être de connaître une nouvelle bouffée d’air frais grâce à une nouvelle génération, plus jeune, de joueurs, mais il est très bien tel qu’il est et compte aujourd’hui une chouette petite communauté. 

D.Frost : Comme il est de coutume dans ces interviews, c'est donc maintenant à toi de poser une question à un membre du site. Tu peux choisir le membre que tu veux, et lui poser la question de ton choix, je tâcherais de lui extorquer, de force s'il le faut, la réponse. Enfin... peut être pas de force... mais je ferai néanmoins tout ce qui est en mon pouvoir pour l'obtenir ! Et tu pourras la lire dès la publication de cette entrevue.

Ahahah. J’ai plusieurs idées. J’en choisis une. Quels sont les projets secrets de Cromax ?

Cromax : Des projets secrets ? Nooon, je ne vois pas.
Haem. Bon en vrai, j’ai toujours RP Cromax un peu comme il me venait, ne planifiant pas grand-chose à l’avance. Ou en tout cas rien de trop construit ou arrêté. D’ailleurs avant la quête de 14, il ne devait absolument pas rejoindre les 13… ce qui est pourtant toute l’essence de ma classe légendaire de Seigneur de l’Ombre. Du coup, je me laisse porter, encore. Il est actuellement dans la quête de GM5, donc de futurs projets (secrets même pour moi !) pourraient émerger de celle-ci. Mais globalement, il y a plusieurs choses auxquelles je tiens, et que je pense mener à bout.
La première, bien que la moins urgente, est renouer les liens avec sa famille. Il a des informations sur sa mère, très peu sur son père… et beaucoup plus sur ce qu’est devenue sa sœur, Sisstar. Un petit retour dans les méandres de son enfance oubliée lui permettra de régler tout ça.
La seconde, et pas la moindre, est la mise en place de tout ce qui concerne son très proche et futur statut de divinité. L’instauration du domaine, et l’implémentation de pleins de PNJ qui pourront apparaitre dans la suite de ses aventures divines. Je n’en sais actuellement pas plus, là-dessus, ma classe de demi-dieu n’étant même pas au stade de projet. (et je suis à la bourre).
La dernière phase concerne son lien avec Oaxaca. Depuis sa mission sur Saldana (et c’est lié aussi avec sa position officielle pour la milice de Tulorim sur Elysian), il s’est mis en tête qu’il serait pertinent pour Tulorim, antique rivale de Kendra Kär, de trouver des accords avec l’Empire d’Oaxaca pour forger une alliance entre la cité et la Reine Noire. Pour ça, il doit monter en influence dans la cité, entre autre dans la milice, et ça donnera lieu à quelques RP plus « politisés ». Je mets entre guillemets, parce que je ne me vois pas faire de RP pompeux et unilatéralement diplomatiques. Ca risque donc d’être pas mal remuant quand même, même si… je n’en sais pas encore plus. J’attends de voir la fin de la quête. Et puis, toujours du côté d’Oaxaca, j’vais peut-être faire remuer les choses du côté des 13 et de leurs petites disputes intestines. Certains sont « de son côté », comme Aerq et peut-être Xenair grâce à l’intervention de Silmeria (encore que ça puisse être l’inverse qui se produise, à long terme XD), et d’autres clairement opposés à lui (Crean, Sisstar (mais pour elle c’plus complexe et ambigu), Khynt.). Du coup, mettre un peu de bordel dans tout ça et offrir des nouvelles possibilités de changements pour le background les concernant pourrait être une option à long terme.
Le tout sans négliger les amants de la Rose Sombre, en les y infiltrant même activement au sein de plusieurs missions, dont certaines de grande ampleur faisant participer le plus d’Amants possibles.
Mais comme je le disais… c’est encore loin, et il n’y a pas plus de prévu que ce que j’ai décrit ici.



D.Frost : Eh bien, il est, malheureusement, le temps de nous dire au revoir. Je tiens une fois de plus à te remercier pour nous avoir consacré de ton temps, et, encore une coutume de ce journal, je te laisse le mot de la fin. Fais-en donc ce que tu veux, il est à toi !

Boup. Les mots de la fin c’est jamais mon truc. Ma foi je vais donc tout simplement te souhaiter une bonne continuation et souhaiter le meilleur à l’ensemble des yuimeniens !

Il faut déjà bien de la détermination à des aventuriers pour parvenir à la double cité d’Hiridain, peuplée à la fois par les elfes et les nains, tant à cause de l’isolement de la ville que pour l’accueil parfois nuancé fait aux étrangers par ces deux peuples. Cependant, non loin de cette ville, au cœur de la forêt, se dissimule un clan plus discret, n’entretenant de rapports qu’avec leurs voisins, que ce soit pour le commerce, l’éducation, et le métier des armes.

Car le clan bratien de V’ën loue le talent de ses guerriers aux elfes et aux nains. Qui s’en prendra à eux s’en prendra à ces liykors. Pour le reste du monde, ce sont aussi des êtres pacifiques, aux coutumes étranges, qui ont réconcilié la croyance du Père et de la Mère avec les religions commune aux autres peuples de Yuimen. Une escale pour qui souhaiterait y approfondir sa foi, y découvrir de nouveaux savoirs, enrichir sa connaissance des coutumes locales… à condition d’avoir toutefois eu vent de l’existence de ce calme refuge.

Vous venez d'entrer dans l'Espace B. Cette rubrique vous présentera à chaque parution deux ouvrages en quelques lignes : un résumé par votre serviteur, l'autre sélectionné parmi ceux que des joueurs nous auront fait parvenir (cinq lignes, titre, auteur, n'hésitez pas à ouvrir un sujet ici si vous souhaitez faire un descriptif plus long, nous joindrons le lien). Une édition sur deux, une thématique particulière vous sera proposée.

Cette semaine, voyage voyage ! Allons-nous aérer un peu l’esprit, avec deux thématiques très différentes, qui vont nous emmener dans deux directions opposées, si comme moi vous vous trouvez quelque part en Europe ; pour d’autres, ce sera tout près.

Bloodsilver, de Wayne Barrow. Vous voulez du western ? De l’aventure ? Des terres sauvages ? La conquête de l’Ouest ? La construction des Etats-Unis d’Amérique ? Des héros et des hors-la-loi ? Des politiciens, des charlatans, des juges, des écrivains célèbres ? De la poudre, du sable et du sang ? Eh bien je vous propose de retrouver tout cela dans ce roman, écrit par deux français sous pseudonyme. Oui, mais pourquoi celui-là ? Parce que dans celui-là, mesdames et messieurs, vous trouverez… des vampires ! L’histoire commence en 1691, lorsqu’un navire s’échoue sur la côte Est, chargé de morts et de mystérieux passagers. Ceux qui seront appelés par la suite les Brookes vont cheminer vers l’Ouest à mesure que recule la frontière, formant un immense convoi de chariots, rachetant tout l’argent du Nouveau Monde, suscitant l’adhésion comme la haine. Jusqu’au début du vingtième siècle, ces vampires vont être le fil conducteur de la construction d’une nation.

Ouvrage disponible en poche aux éditions Gallimard, collection Folio SF

Mystiques et magiciens du Tibet nous annonce de suite la couleur sur le lieu et le contenu. Alexandra David-Néel (allez donc jeter un coup d’œil à sa biographie, cela seul pourrait vous donner, comme à moi, envie de découvrir ce livre), à partir de son expérience, de ses voyages, de ses recherches, nous fait découvrir le bouddhisme tibétain, et la spécificité de celui-ci. Outre les différentes doctrines religieuses et philosophiques propres aux différentes branches du bouddhisme du Tibet, elle nous fait également découvrir, à côté de la dimension mystique, la dimension magique que revêt le bouddhisme tibétain, avec le rapport aux objets enchantés, à la méditation, aux sorts, aux esprits des mots. Son témoignage porte également sur les dimensions les plus triviales de la vie en monastère, des rapports maîtres et disciples, du lien entre le clergé et la population : ce n’est pas qu’un essai sur une forme de spiritualité, c’est également un témoignage ethnographique détaillé, riche, de la vie quotidienne des moines et de leur entourage.

Ouvrage disponible en format poche aux éditions Pocket.

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Vous venez d'entrer dans l'Espace B. Cette rubrique vous présentera à chaque parution deux ouvrages en quelques lignes : un résumé par votre serviteur, l'autre sélectionné parmi ceux que des joueurs nous auront fait parvenir (cinq lignes, titre, auteur, n'hésitez pas à ouvrir un sujet ici si vous souhaitez faire un descriptif plus long, nous joindrons le lien). Une édition sur deux, une thématique particulière vous sera proposée.

Petit détour par un champ de la littérature dite de l'imaginaire, avec deux thématiques qui reviennent souvent : le voyage dans le temps, et le post-apocalyptique. Un titre probablement rendu bien connu par le cinéma, l'autre probablement un peu moins, malgré un titre reprenant un passage clef d'un best-seller mondial. Pourquoi ceux-là précisément ? Pour faire découvrir une facette d'un auteur prolifique, peut-être plus connu pour ses sagas de fantasy. Pour rectifier l'affront fait au titre et au contenu par l'adaptation cinématographique. Je vous laisse juger par vous-même.

Voici l'homme, de Michael Moorcock, nous renvoie un peu moins de 2000 ans dans le passé, en l'an 28, en compagnie de Karl Glogauer. Pour cet homme, tourmenté par sa foi, ou son absence de foi, l'occasion de voyager dans le temps est celle de percer un mystère central, celui de l'existence de Jésus : un homme remarquable ? le fils de Dieu ? un archétype ? C'est sur ses pas qu'il marchera en Palestine, aux côtés de Jean-Baptiste, qu'il rencontrera dès son arrivée. Mais ce dernier ne connait aucun Jésus de Nazareth...

Ouvrage disponible aux éditions de l'Atalante.

Je suis une légende ne ressemble en rien à son adaptation, si ce n'est le qui en finit avec l'humanité. Richard Matheson met en scène dans ce monde vide un cinquantenaire ordinaire, qui n'a absolument rien d'un héros, qui lutte comme il le peut contre ces humains devenus des sortes de zombies, qu'il voit comme des vampires. Chaque jour, il va planter dans leur coeur des pieux de bois. Chaque nuit il se barricade. Sa vie manque de sens : il a beau chercher un remède, il ne peut compter que sur ce qu'il apprend dans les livres, lui qui ne connait rien à la médecine, à la biologie. Jusqu'à ce qu'il découvre dans la désolation une femme. Le titre, "Je suis une légende", trouve tout son sens dans la conclusion du roman. Et c'est précisément la portée de cette conclusion qui manque dans le film portant le même nom que cet ouvrage, plus dans la veine des thématiques de la science-fiction que de celle des histoires post-apocalyptique.

Ouvrage disponible en poche aux éditions Gallimard, collection Folio SF

Vers qui doivent se tourner les âmes tourmentées de Yuimen ? Qui peut apporter des réponses à leur question ? Comment avoir une prise sur l’avenir, savoir ce que réserve la destinée ? Certains s’en accommodent, d’autres prient, se tournent vers les dieux. Faute de réponse, des aventuriers se décident à partir sur les routes, en quête d’un intermédiaire d’un individu à même de lever le voile qui couvre le temps. Les pas de ceux là pourront les mener jusqu’à Khonfas, où les questions aidant, ils finiront par prendre connaissance d’une rumeur. Des sources plus érudites les renseigneront avec plus de précisions.
Au nord, dans un temple bien plus ancien que la ville, réside l’oracle, dans les montagnes. On dit qu’il ne répond qu’à une question, et que la réponse ne vaut pas toujours les efforts du chemin.

Vous venez d'entrer dans l'Espace B. Cette rubrique vous présentera à chaque parution deux ouvrages en quelques lignes : un résumé par votre serviteur, l'autre sélectionné parmi ceux que des joueurs nous auront fait parvenir (cinq lignes, titre, auteur, n'hésitez pas à ouvrir un sujet ici si vous souhaitez faire un descriptif plus long, nous joindrons le lien). Une édition sur deux, une thématique particulière vous sera proposée.

Pour cette édition, nous resterons les deux pieds dans notre monde, tout en faisant un grand bond dans le passé. Deux récits historiques, donc, dans deux époques, et bien différents dans leur nature. L’un s’intéressera à une dimension très psychologique, l’autre à la mesure physique. Pourtant, tous deux revêtent une dimension éminemment politique, chacun à leur manière, chacun dans leur temps.

La Méridienne. Parmi les fruits de la Révolution française, on retient souvent les grandes déclarations universelles, politiques, humanistes, ou les têtes tranchées de la Terreur. Il y a de tout ça dans le roman de Denis Guedj, mais si la Révolution est une toile de fond en constante évolution, le cœur du roman est avant tout… le mètre. C’est en quelque sorte un roman d’aventure : une aventure de sept ans pour deux scientifiques, Delambre et Méchain, qui vont mesurer le méridien de Barcelone à Dunkerque. Aventure car ce projet ne sera pas de tout repos : ils devront composer avec les fluctuences politiques de l’époque, la guerre, l’incompréhension et la suspicion des locaux, les intempéries. Pour finalement parvenir à leur but, et nous léguer cette unité dont nous ne cessons de nous servir.

Disponible en format poche aux éditions du Seuil dans la collection Points.

Saint Germain ou la négociation, de Francis Walder, se place également dans une période de trouble : la fin de la troisième guerre de religion en France. C’est la paix de Saint-Germain qui y mettra fin, et c’est cette paix que les protagonistes vont s’efforcer de négocier. Pas d’aventure ici, mais un huis-clos, non dépourvu d’intérêt et de tensions, à sa manière. Il présente la négociation comme ce qu’elle est : un processus complexe, où chacun joue son propre jeu, bluffe, et où il convient de décoder les intentions des individus que l’on a en face de soi, de percer à jour sans être découvert. C’est aussi un rappel que la négociation ne se fait pas qu’autour d’une table, et que bien des décisions peuvent trouver leurs origines dans des discussions de couloir.

Disponible en format poche aux éditions Gallimard, collection Folio

D.Frost : Bonjour. Tout d'abord, bonjour à toi et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. Pour te présenter, tu es donc Mercurio, Moine humoran de niveau quinze. Pour commencer, j'aimerais que tu nous décrives les lieux. Nous pouvons être à n'importe quel endroit sur Yuimen, c'est à toi de choisir, mais dis-nous tout : pourquoi ce lieu là ?
Bonjour,
Aujourd'hui, nous sommes dans un vaste terrain où les mauvaises herbes, anciens et leurs pierres taillées, sont emprisonnés entre les murs effrités que la jeunesse sait enjamber. Corps et âmes sont foulés du pied, les seuls trésors ici sont les dernières possessions des trépassées. Tombes superficielles, os brisés et stèles effacées... Les pillards ont tout emportés, richesses et passés.
Au-dessous d'une terre retournée se tiens un ancien bédouin, sauveur d'un chat errant, saint vicié parmi les vauriens.
Cimetière de Dahràm, monument érigé à l'absurdité.

La mort d'Alkrim, guérisseur et mentor de Mercurio, fut le pivot déclencheur de son départ de Dahràm. A l'époque, j'avais très vite passé cette importante étape dans la vie de l'humoran. Maintenant, je le regrette un peu...

D.Frost : Avant d'aborder ton expérience avec le forum, et ton personnage, présente toi donc. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Quels sont tes loisirs, et tes aspirations ? Nous t'écoutons. Enfin... te lisons.
Qui suis-je ? Un gros geek barbu et catalan, secouriste bénévole à la Croix-Rouge Française et aspirant vidéaste. En gros.

D.Frost : Revenons-en donc à Yuimen. Tu t'es inscrit il y a déjà quelques annnées sur ce forum. Te souviens-tu de comment tu as trouvé Yuimen, et pourquoi tu t'es inscris ?
C'était à une époque où j'arpentais beaucoup de forums RPG, je me baladais dans beaucoup de sites où on pouvait trouver des listes de forums RPGs avec une petite description de leurs univers et principes et j'en essayais quand même beaucoup. Et alors que dans les autres forums, ça se cassait la gueule à cause de l'inactivité, de la mauvaise ambiance de la communauté ou carrément de l'abandon des admins, Yuimen est resté.
Yuimen se démarquait clairement de tous les autres et maintenant, j'imagine mal retourner aux forums que je convoitais avant. L'ancienneté de Yuimen et de beaucoup d'inscrits montrait d'office une certaine solidité. Et le "gameplay" (si je puis dire) réussissait à la fois à être plus encadré et plus libre que dans les autres, alors que demandait le peuple ? Un autre gros bon point pour moi est le background. J'adore découvrir de nouveaux univers et plus ils sont riches, mieux c'est. Avec Yuimen, niveau richesse, on est servi, ça s'étoffe sans cesse !

D.Frost : Si mes informations sont exactes, il me semble que l'actuel Mercurio n'est pas ton premier personnage, qu'il y en a eu un autre avant celui-ci. Peux-tu nous en parler N Nous expliquer ce qu'il est devenu ?
Exact. Il y a eu un autre Mercurio, à la même apparence mais à l'histoire différente. C'était alors un jeune homme pieux, un orphelin élevé par le clergé de Rana d'Oranan et qui se retrouvait par choix à arpenter les routes à la recherche d'aventures.
C'était le programme. Mais ce personnage m'a vite frustré. Il était forcément naïf puisque jamais sorti de sa petite vie monastique et je trouvais les choix de sujets que j'avais fait au début très très nazes et très maladroit. (S'il y en a qui veulent en savoir plus, vous pouvez encore lire tout ça à partir d'ici.) Je trouvais mon personnage vide et inconsistant, il avait quelques principes, mais aucun but. Et j'avais un mal fou à décrire clairement les scènes de combat au bâton.
Alors avec l'autorisation des GMs, j'ai tout recommencé et là, je me suis dis : Autant me lâcher. Ainsi le nouveau Mercurio est né.

D.Frost : Parlons donc maintenant de ce Mercurio. C'est le guérisseur officiel de la confrérie d'Outremer, ce me semble ? Est-ce que ce choix d'en faire un guérisseur vient de ta propre fonction de secouriste ?
Diantre, je suis percé à jour !
En effet, je suis dans le domaine médico-social depuis un moment maintenant et l'inspiration de certains événements, notamment au tout début, était directement en lien avec ce que je vivais au quotidien, mais de manière exagéré, fantasmé et raccordé à l'univers de Yuimen. Parce que bon, révélation : Je ne suis pas vraiment un chat de deux mètres de haut et on peut noter de légères différences entre Perpignan et Dahràm...

D.Frost : Mais revenons en aux bases : outre sa classe, et sa fonction au sein de confrérie, qu'est-ce qui a motivé sa création ? Qu'est-ce qui a fait qu'il est comme il est, caractériellement ?
Et bien... moi.
Si le côté guérisseur de Mercurio est clairement inspiré de mes expériences au travail et en bénévolat, son caractère et ses pensées sont une parodie de moi-même sur de nombreux points. Contrairement à sa première incarnation, Mercurio est là avant tout pensé comme un personnage qui me sert à me défouler, une vie alternative qui permet plus de folies que l'IRL.

D.Frost : Ton personnage en est encore relativement loin, mais mine de rien, la classe héroïque se profile doucement mais sûrement. As-tu déjà des idées sur quelle sera sa classe ? Des pistes que tu peux nous confier ?
A vrai dire, j'ai un début d'idée que je ne sais pas trop comment exploiter... Je songeais déjà lui faire découvrir un élixir de gueule de bois (L'idée me vient de la BD Lanfeust de Troy) et, ensuite, continuer de lui faire mettre en lien ses dons de guérisseur et sa passion pour les liqueurs.
Peut-être un pouvoir qui donnerait aux alcools les propriétés d'une potion de soin (en restant alcoolisé, faut pas déconner non plus) ou la capacité de multiplier sa force et/ou ses capacités magiques sous l'effet de l'alcool.
Bref, un pouvoir d'ivrogne !

D.Frost : Maintenant que nous avons fait plus ou moins le tour de Mercurio, parlons de tes autres personnages. Car il me semble que tu en as deux autres. Peux-tu nous les présenter ?

Bien sûr.

Tout d'abord, il y a Agadesh, un guerrier de la famille royale Kel Attamara du désert de l'est. Suite à une expérience mystique dans une grotte, il se retrouve avec le fardeau d'une lourde quête sur ses épaules : Éliminer pour de bon Xenair, un des 13 lieutenants d'Oaxaca. Pour ce faire, il devra abandonner son désert et parcourir le monde à la recherche de sa cible et d'une manière de le tuer définitivement. C'est un personnage courageux et déterminé, mais qui ne se rends de plus en plus compte de l'étouffante ampleur de sa quête, qui lui semble de plus en plus impossible pour un homme seul et loin de chez lui, qui connait si peu de l'univers dans lequel son adversaire gravite et à quel point il est lugubre. C'est de loin mon personnage le plus sérieux.

Ensuite, il y a Goetius Gomorrheus.
A l'origine, un simple fils de paysan du Valorian qui a très tôt tourné du côté de l'obscurité. Goetius est quelqu'un d'accoutumé depuis des années à la solitude et au silence et, à ce titre, tout ce qui vit, qui s'agite et qui fait du bruit lui est particulièrement insupportable.
Malgré tout, sa réputation d'être maléfique alla jusqu'aux oreilles de l'ambitieux Comte de Mordansac, qui vit en lui une opportunité. Goetius pourrait lui être grandement utile, mais il devait d'abord apprendre l'art de la nécromancie...
Goetius est un psychopathe intelligent et sans aucune empathie. Il ne pense qu'à ce qui peut l'arranger et n'hésite pas à intimider, manipuler, torturer mentalement ou tuer pour arriver à ses fins. Je le veux comme une caricature de méchant à l'état le plus brut de misanthropie et d'enfermement sur lui-même, il se croit être plus intelligent que le monde entier et avoir une mission divine alors qu'il n'est, au fond, qu'un gros taré aux réflexions incohérentes.
C'est toujours un petit plaisir sadique de le RP.

D.Frost : Laissons de côté la partie RP du forum pour se consacrer à sa partie HRP, sur laquelle tu es plutôt actif. Tu es d'ailleurs reconnu comme le maître des lolcats sur le blabla. Un petit mot en faveur de Bastet ? Plus sérieusement, d'où est venu ce truc sur les lolcats, et Bastet ? Tu aimes les félins tant que ça, ou est-ce surtout pour pour jouer sur la race de Mercurio ?

Bonne question, je ne sais même plus quand est-ce que le délire m'a pris. Mais à la base, effectivement, la blague venait du côté félin de Mercurio puis, je ne sais pas, c'est resté et ça s'est "fourni" avec le culte de Bastet et les "EPIC LOLCAT RAGE". J'ai eu des chats pendant toute mon enfance et je les adore, mais ironiquement, avant d'entrer dans le délire, je n'aimais pas particulièrement les lolcats. Mais le truc bien, quand on veut répondre à tout et n'importe quoi sur le blabla, c'est que des lolcats, il y en a des tonnes et qu'en se débrouillant pour taper les bons mots dans la barre de recherche, on peut vite trouver des lolcats adaptés pour sa réponse. Et même quand on trouve pas, l'absurde ou une blague random peut faire l'affaire.

D.Frost : Il est bientôt l'heure de nous quitter. Mais avant, une petite question récurrente ici : que peux-tu nous dire sur l'évolution de Yuimen depuis que tu es là ? Tu es maintenant inscris depuis quelques années. Aimes-tu la façon dont ce forum à évolué ? Et que lui souhaites-tu pour la suite ?

Et bien si je suis toujours là, c'est que je suis toujours satisfait ! J'ai vu et un peu aidé à l'agrandissement du background pour mon plus grand plaisir, la communauté est toujours aussi sympa, pour ce qui est des changements de règles, bah je m'adapte sans soucis et j'ai jamais eu grand-chose à redire à ce sujet...
Yuimen est devenu un repère, il m'arrive souvent de m'y connecter automatiquement, sans y réfléchir. Je sais que les gens y sont sympas, c'est un loisir qui permet de s'échapper un peu et que j'appréhende avec une légèreté apaisante. Ne pas se prendre la tête, ne pas se prendre au sérieux... Bref, je trouve Yuimen reposant.
Et pour la suite, j'espère juste qu'il le reste ! Au fond, les règles, le background, les corrections... Du moment que ça ne devient pas stupidement élitiste, peu importe. Ce qu'il faut garder et protéger plus que tout, c'est la bonne ambiance dans la communauté, entre les GMs, sur le blabla, dans les quêtes, dans les corrections, etc. Pour moi, c'est évident que tant qu'il y a une bonne ambiance et assez de joueurs actifs, Yuimen fera son chemin et continuera à s'améliorer.

D.Frost : Comme il est de coutume dans ces interviews, c'est donc maintenant à toi de poser une question à un membre du site. Tu peux choisir le membre que tu veux, et lui poser la question de ton choix, je tâcherais de lui extorquer, de force s'il le faut, la réponse. Enfin... peut être pas de force... mais je ferai néanmoins tout ce qui est en mon pouvoir pour l'obtenir ! Et tu pourras la lire dès la publication de cette entrevue.

Très bien. Ma question ira donc à Kenra !
L'avènement du règne félin approche et, comme son refus à toute épreuve de rejoindre notre cause m'a amusé, je lui laisse le choix : De quelle manière voudra-t-il être exécute ? Veut-il partir en martyr en criant "CANIDEEEEEEEE" devant un chenil ou une mort discrète, noyé dans les égouts de Marseille ?



D.Frost : Eh bien, il est, malheureusement, le temps de nous dire au revoir. Je tiens une fois de plus à te remercier pour nous avoir consacré de ton temps, et, encore une coutume de ce journal, je te laisse le mot de la fin. Fais-en donc ce que tu veux, il est à toi !

Pao, planète tranquille, peuplée par des humains de caractère nonchalant, subit l’invasion d’un voisin autrement plus agressif, qui va la rançonner sans vergogne. Le fils du chef local se fait évincer après la mort de son père, et est en danger de mort. Un homme, Palafox, va le sauver et l’emmener sur sa planète, où il intègrera l’Institut, et enrichira ses connaissances. Car Palafox – non sans intérêt – compte bien sauver Pao, en donnant les moyens à son peuple de se défendre, et de bouter l’envahisseur. Pour se faire, la première des armes sera celle du langage : en donnant quatre nouvelles langues aux paonais, il compte les changer assez pour qu’ils puissent s’émanciper.
Le récit est ancré dans un univers de science-fiction, où se retrouvent les voyages spatiaux, les nouvelles technologies, mais le cœur de l’histoire est bien la connaissance et le pouvoir de la langue : à quel point peut-on changer la mentalité des hommes en influant sur la langue qu’ils utilisent ?

Parce que l’esclavage a encore cours à l’échelle galactique, Thorby est vendu aux enchères, et racheté par un mendiant. Ce dernier se révèle plus qu’un misérable unijambiste, et il se chargera d’éduquer le jeune homme. Lorsque son mentor est arrêté, Thorby trouve refuge chez les Libres Marchands, et découvre leur mode de vie, leur culture des vaisseaux, de la famille. Sa fuite ne s’arrête cependant pas là : elle ne pourra prendre fin qu’une fois ses origines découvertes, et le mystère sur son statut d’esclave levé.
Roman peut-être moins connu que Starship Troopers, il confronte son personnage principale à sa construction dans le mouvement, le voyage, mais aussi à la découverte des diverses sociétés de sa galaxie, à leurs aspects séduisants comme au carcan qu’elles peuvent constituer : la thématique de la liberté n’est pas seulement abordée sous l’angle de l’a lutte contre l’esclavage, mais aussi par cette réflexion sur la manière dont une personne peut se retrouver prisonnière dans un groupe.

Une fois la partie terminée, pour bien des jeux, c’est la fin : je range le plateau, les dés, les pions, et tout le reste, en ne conservant pour moi que le souvenir du bon moment passé entre amis. Pour le jeu de rôle, c’est un peu différent : parfois, nous repartons avec nos fiches de personnages, contents que la campagne se soit achevée sans déplorer de perte ; parfois l’un d’entre nous perd son aventurier, et en recrée un autre dans la foulée, pour ne pas être exclu. Même si c’est toujours dommage, parce qu’on finit par s’y attacher, ce n’est pas si grave, le jeu continue, avec ses règles, son univers, ses joueurs.

Lorsque le jeu est aussi une histoire, cela change-t-il quelque chose ? A écrire les aventures de nos créatures, ne leurs donnons nous pas une autre dimension que celle d’un avatar dans un jeu ?

Les règles de Yuimen, intégrées dans l’univers, permettent aux âmes héroïques d’échapper à la mort définitive, de revenir, par divers moyens. Nous voilà prémunis des divers coups du sort, une fois la classe secondaire atteinte, nous pouvons peut-être prendre plus de risques : le personnage ne sera pas obligé de mourir pour de bon.

Le cadre d’évolution est large : du niveau 1 au 100, il y en a pour des années à RP, des centaines de milliers de mots probablement, des corrections à n’en plus finir. Et nos héros ne mourront que si nous le voulons. Pas non plus de contrainte de forme, comme pourrait l’être un roman, une nouvelle, qui demande de poser, pour un temps au moins, un point final.

La rencontre du jeu de rôle, de l’écriture, nous permet d’envisager pour nos personnages une histoire sans fin. Ou plutôt une histoire dont la fin ne pourra venir que de nous.

Vous êtes-vous déjà demandé quand est-ce que vous arrêteriez de jouer un personnage ? Ou même si vous arrêteriez de le jouer un jour ? Pas cesser Yuimen, bien sûr, juste un personnage. Même si cela me renvoie sans doute à très loin, un stade que je n’atteindrai peut-être jamais, je me dis qu’il faudra qu’un jour je mette un point final aux histoires que j’ai commencé. En serai-je capable ? Ca…

Albert

Vous imaginiez Shory comme un bourg tranquille, que troubleraient à peine quelques affaires de vols de pommes ? Eh bien non. C'est tout un clan de gobelin qui fond occasionnellement sur les fermes pour brûler une grange, ravir du bétail, piller un grenier. Terrés dans les montagnes, ils sont assez peu nombreux pour échapper aux groupes que la milice envoie contre eux, mais pas assez importants pour justifier qu'en pleine guerre Kendra-Kâr détache une force assez importante pour les éliminer, dit-on. Mais ils sont bien là. Et il se raconte dans les tavernes que dans les profondeurs des grottes où ils se terrent dorment des trésors accumulés depuis des années. Cependant, aucun sinari n'a été assez fou pour aller vérifier ces dires. Un dragon c'est encore jouable ; une troupe de sektegs rusés et vicieux, c'est une toute autre affaire !

Cette semaine, j'ai le plaisir de partager l'espace B avec Guasina, qui m'a fait découvrir un ouvrage au titre plus que séduisant, et dont le contenu semble l'avoir enthousiasmé. Alors quittons quelques instants nos écrans pour aller avec elle du côté des jardins et du grand air. En ce qui me concerne, je vais vous entraîner une deuxième fois vers des temps reculés ; après [i]Préhistoires (numéro du 13-IX-2015), je vous livre un autre conte préhistorique, qui prête à la fois à rire et à réfléchir, association que je trouve particulièrement savoureuse.[/i]

Les 1500 trucs du jardinier paresseux.Horticulteur autodidacte, l’auteur Larry Hodgson est l’un des rares qui croient qu’il n’est pas nécessaire de mettre autant d’efforts dans le jardinage. Passionné par l’horticulture, il gagne maintenant sa vie comme chroniqueur horticole. Il a écrit une trentaine de livres et collabore avec une dizaine de revues au Canada et aux États-Unis. Il fait également sa propre émission radiophonique. Enfin, il voyage le monde à la recherche des plus beaux jardins.
Son livre regorge de trucs qui permettent au jardinier amateur de faire de beaux jardins, sans trop d’efforts, tout en profitant du temps libre obtenu pour relaxer dans son jardin. Parmi les nombreux trucs proposés vous découvrirez, entre autres : comment éliminer complètement le sarclage, comment attirer les animaux bénéfiques qui réprimeront les animaux nuisibles à votre place, 75 hostas résistants aux limaces, comment multiplier vos arbustes avec comme seul outil une pierre, comment obtenir un gazon qui ne demande comme entretien que la tonte. Et beaucoup plus encore. Ce qui me plaît dans son livre, c’est sa vision de l’horticulture. Une plante est malade, ne dépensez pas des sous pour la soigner et la traiter, arrachez là tout simplement. Le pissenlit, une mauvaise herbe ? Si vous la regardez de près, ce n’est pas plutôt une jolie petite fleur jaune qui pousse facilement sur nos pelouses et qui forme un joli tapis de fleurs jaunes?
Je vous conseille fortement ce livre qui nous montre vraiment les plaisirs du jardinage à petits coûts et à peu d’efforts. Plus besoin de souffrir et se couvrir les mains d’ampoules pour exhiber un superbe jardin.

Cet imposant livre à couverture rigide se vend à 35 euros, édité par Broquet.

Pourquoi j'ai mangé mon père, de Roy Lewis, est un ouvrage drôle (et rapide à lire, moins de deux cents pages, foncez !). Voir toute cette petite famille pas encore homo-sapiens se lancer sur le chemin aventureux de l'innovation, du progrès technologique, de nouvelles moeurs sociales, sous l'impulsion d'un père enthousiaste, à peine sensible aux imprécations réactionnaires de son frère, voilà qui ne manque pas de piquant. L'évolution est une chose sérieuse : il faut veiller à ne surtout pas se laisser dépasser. C'est justement parce qu'elle est prise très au sérieux qu'elle prête à rire. Et pourtant, derrière le rire, il y a de quoi s'interroger, en voyant les aventures de cette tribu de futurs hommes modernes. Car eux aussi connaissent déjà les problèmes que rencontreront leurs lointains descendants. Que faire des découvertes ? Qui doit diriger ? A quelles conditions ? Le pléistocène n'est pas de tout repos, ça non.

Ouvrage disponible en poche aux éditions Pocket